Je voudrais encore remercier mes correctrices et Ishtar qui est entrée dans l'équipe de correction. Merci beaucoup à vous, sans qui cette histoire ne serait pas ce qu'elle est.

passage en italique dans le texte

Chapitre trois, sauver une vie : les conséquences

En entrant dans la Salle Commune, James vit Sirius assis devant le feu. Il jeta un coup d'œil aux alentours et aperçut Lily assise sur une table en train d'étudier. Au moins ni l'un ni l'autre ne semblaient épuisé après l'incident d'aujourd'hui. Il soupira de soulagement et se dirigea vers le canapé sur lequel Sirius était assis.

« As-tu vu, Sirius ? »

« Ouais. » Sirius ne s'était pas retourné pour le regarder, en fait, il contemplait le feu.

Du coin de l'œil, James vit Remus et Peter s'approcher; ils devaient revenir de leur dernier cours de la journée, même s'il ne parvenait pas à se souvenir duquel il s'agissait. Remus arriva près d'eux et réclama le bras de la chaise à côté de lui avant que Peter ne le puisse, le jeune homme s'installa donc sur le sol devant Sirius, une expression de mécontentement sur le visage.

Que sa contemplation du feu soit perturbée dut sortir Sirius de sa torpeur, puisqu'il se redressa et regarda le groupe qui l'entourait.

« Qu'est-ce qui ne va pas, Sirius? »

Il haussa les épaules. « Eh bien, je contemplais le feu jusqu'à ce que Peter pose ses grosses fesses devant. »

« Tr-très dr-drôle, Sirius . » Peter ne sourit pas, au contraire, il se mit sur le côté, loin du centre du groupe.

Personne ne regardait James, et puisque Sirius avait repoussé sa tentative pour commencer une conversation, il se tourna vers Remus et tira sur sa manche.

« As-tu vu le Professeur Tyler aujourd'hui? C'était absolument génial ! »

Une toux désapprobatrice résonna de l'autre côté de la salle et James tourna la tête pour voir d'où venait le bruit. Lily le regardait avec des yeux noirs.

« Désolé, Evans, ai-je fait un affront à ta sensibilité? »

Remus baissa la voix et se pencha vers lui pour se rapprocher. « Tu te rends compte que tu n'es pas en train de la convaincre de sortir avec toi. »

« On appelle ça 'se faire désirer'. Je l'ai vu dans un film moldu. »

Remus leva les yeux au ciel. « Eh bien, je ne pense pas que ta technique fonctionne. »

« Ce n'est pas grave. Alors l'as-tu vu ? Courir vers le dragon, sa dague sortie et -»

« Tu te rends compte qu'il aurait pu mourir en faisant cela? »

James dévisagea Sirius. « Ah, tu as finalement décidé de sortir de ta torpeur. Il t'en a fallu un temps. »

James regarda par-dessus son épaule lorsqu'il entendit un livre se fermer violemment. Lily s'était levée et regardait le groupe avec des yeux noirs. Il sourit. On tira sur son bras et il fut forcé de se tourner vers ses amis.

« Je pensais ce que j'ai dit, James. Il a sauté devant ce fichu dragon parce qu'il allait s'en prendre à des élèves. Il a de la chance de n'avoir été que blessé. »

« Mais ce n'était qu'une égratignure, Sirius, ce n'est pas comme s'il s'était passé quelque chose de grave. Ne sois pas si sérieux. »

« Tu te rends compte que c'est une horrible blague, » Dit Remus.

« Eh bien, je pense que nous devrions faire une trêve. Les maraudeurs ne devraient plus faire de blagues désormais. Combien de professeurs auraient fait ce qu'il a fait ? »

« Ce n'est pas trop tôt, ce n'est pas comme si nos blagues fonctionnaient de toute façon. »

« Il… Il les découvre tout le temps. »

Remus acquiesça, sortit un livre de son sac et se mit à lire.

James pensait que leur dernière blague avait été géniale; ils ne l'avaient pas déployée au bon moment, c'est tout. Mais celle qu'ils avaient développée il y a quelques jours devrait marcher. « Tu ne peux pas le penser, Sirius. »

« Ils ont raison. »

Il se cala contre les coussins et croisa les bras.

« Tu as perdu quelque chose Potter? »

Il leva les yeux vers Lily qui balançait son essai raté de Défense Contre les Forces du Mal par-dessus sa tête. « Merde ! Rends-moi ça, Evans. »

« Tu devrais vraiment faire attention à ton vocabulaire. » Lily mit le papier hors de sa portée au dernier moment. « Ce serait vraiment une honte que le professeur MacGonagall le découvre. N'a-t-elle pas dit quelque chose au sujet de ton père qui voulait avoir un œil sur tes notes ? »

« Je le pensais, Evans. »

« Que me donneras-tu pour ça? »

Il se pencha en avant et puisque le papier était hors de sa portée, il essaya de la prendre par la taille, mais elle se recula.

« Penses-y, James. » Lily tourna les talons et se dirigea vers les escaliers.

James la regarda avant de se tourner vers ses amis et de leur sourire. « Elle m'apprécie. »

Hpsshpss

« Est-ce que tout va bien, Severus ? » Lucius traversa le dortoir des Serpentards de sixième année et s'assit sur le lit de Severus. « J'ai remarqué que tu faisais parti des élèves brûlés en cours. »

Il ne se donna pas la peine de lever la tête. « N'as-tu rien de mieux à faire que d'interrompre mes révisions ? » Après un moment, sachant que Lucius ne répondrait ni ne partirait, il continua, « Je vais parfaitement bien. Si ce n'était pas le cas, Madame Pomfresh ne m'aurait pas laissé sortir de l'infirmerie. »

« Le professeur Tyler a fait forte impression sur les élèves aujourd'hui. » Il interrompit les pensées de Severus. « Cette dague. Je n'aurais jamais pensé le voir l'utiliser. Elle a fait pas mal de dégâts, non ? »

Le livre se ferma en un claquement. « Je suis content que tu en sois venu à apprécier cette dague. Ou as-tu oublié ce qu'il s'est passé lors de la cérémonie d'ouverture lorsque: 'C'est moi qui l'ai vu s'envoler vers nous ? Tout ça par ta faute. »

Lucius fit un geste dédaigneux de la main et Severus ouvrit à nouveau son livre à la page qu'il était en train de lire.

« Je te parle. Ne m'ignore pas. »

« Je ne t'ignore pas, je choisis simplement de ne pas te répondre. »

Le regardant avec des yeux noirs, Lucius arracha le livre des mains de Severus et feuilleta les pages sans vraiment les lire. « Qu'est-ce que c'est, potions ? »

Severus essaya de reprendre le livre, mais Lucius l'en empêcha et s'arrêta à l'une des pages, ses yeux parcourant les mots rapidement. « C'est de la Défense Contre les Forces du Mal. »

Severus serra les lèvres et le menaça du regard.

« Ne me dis pas que tu étudies encore ces balivernes. Il est beaucoup plus intéressant de 'pratiquer' la magie noire que d'apprendre à s'en défendre. » Il poussa le livre sur le côté et celui-ci tomba sur le sol avec un bruit sourd. « As-tu eu des nouvelles de ton grand-père ? T'a-t-il envoyé de nouveaux sorts ? Contre-sorts ? Poisons ? »

« Parle moins fort. » Severus commença à se pencher pour attraper le livre, mais la main de Lucius sur son épaule l'arrêta.

« Qu'y a-t-il de si intéressant en Défense? » Il plissa les yeux. « Tu étudies sans arrêt, mais jamais autant. » Il s'arrêta, un sourire en coin. « Non, c'est impossible. »

« Dégage Lucius. » Le regard de Severus se durcit.

« Tu aimes le professeur de Défense. » Severus pouvait voir Lucius chercher les différents moyens d'utiliser cette information à son avantage. « Pourquoi ? Il n'a pas du vraiment l'air d'aimer les Serpentards."

Severus se recula, les épaules avachies. « C'est ainsi. Il n'aime aucune maison en particulier, il ne prend pas parti. Il ne nous juge pas. » Il se pencha et prit son livre de Défense.

« Il doit y avoir plus que ça. Quelque chose à gagner. »

Severus soupira. « Il n'y a rien à gagner, mais je ne crois pas que tu puisses comprendre. »

Lucius le regarda avec des yeux noirs.

« Ce sont ses yeux. » Il souleva le livre pour reprendre sa lecture, mais la main de Lucius tomba dessus, le maintenant en place. Il ne le laisserait pas tranquille tant qu'il ne lui aurait pas répondu. Même s'il avait l'impression que sa réponse était idiote. Ses yeux. « Il y a des ombres en eux, des ombres profondes qui ne sont pas naturelles, et elles ont dû s'incruster à cause de quelque chose, de la douleur qu'il a dû traverser. Et parfois pendant les cours, ses yeux brillent et sa façade froide fond tout simplement. » Severus ferma les yeux. « Je peux sentir sa douleur. »

Lucius renifla. « C'est classique, c'est ça. Severus Snape a un béguin pour un professeur. Qu'arrive-t-il aux professeurs trop vieux ? Ou est-ce différent quand tu penses que le professeur est attirant ? »

« Ferme-la. »

« Bien. Mais que vas-tu faire? »

Severus haussa un sourcil. « Je ne vais rien faire. »

Lucius secoua la tête. « Tu devrais vérifier les règles de l'école. La dernière fois que j'ai regardé, il n'y avait aucune règle empêchant les professeurs et les élèves de fraterniser. » Se levant, il défroissa sa robe et prit son expression la plus condescendante. Celle qui jouait toujours sur les nerfs de Severus. « Un autre séjour à la bibliothèque ne peut pas faire de mal à ta réputation. »

Hpsshpss

Lorsqu'il entendit la porte se refermer, Harry leva les yeux du rouleau de parchemin devant lui. Il soupira de frustration, le poussa puis se retourna vers le directeur qui l'examinait du regard.

« C'est bon, Fabian, tu peux partir. J'aimerais parler seul à seul avec Octavian. »

« Bien sûr. Bonne nuit, Octavian. »

« De même. »

Le directeur prit un siège lorsque Fabian partit et prit deux rouleaux devant lui- l'un était la section non traduite qu'on avait donnée à Harry, l'autre était sa traduction. Il se demanda brièvement si le directeur pouvait lire son écriture, mais ignora cette pensée. Confiné dans la petite salle sans fenêtre dans laquelle il avait été placé, il avait l'impression d'être un élève en examen et non une personne détenant les clés capables de déchiffrer les plans de Voldemort.

Albus plissa les yeux. « Comment avance la traduction, Octavian ? »

Le ton et l'expression de son visage lui étaient très familiers. Il les avait vus de nombreuses fois lorsque Albus interrogeait les personnes dont il se méfiait, mais ce regard n'avait jamais été dirigé vers lui. Il pouvait tout aussi bien répondre sous veritaserum. Mentir ne lui servirait à rien pour le moment et il n'en avait pas l'intention.

« Aussi bien que l'on pouvait s'y attendre, Albus. » Utiliser délibérément le prénom du directeur le mit à l'aise et fit un signe en direction du parchemin qu'il tenait dans sa main.

Celui-ci rajusta ses lunettes en demi-lune au bout de son nez et examina le parchemin avec minutie, les yeux parcourant les mots. Harry savait ce qu'il regardait : la liste des titres que Voldemort s'était donnés.

« C'est un homme suffisant, ce Voldemort, ne pensez-vous pas? »

Harry acquiesça.

« Je suppose que les expressions restées en Fourchlangue ne peuvent pas être traduites. »

« Non, à moins que vous ne souhaitiez que j'écrive une dissertation sur la structure sociale d'une colonie de serpents. »

« Je vois. » Albus reprit sa lecture, levant finalement les yeux lorsqu'il arriva à la fin, même si peu avait été traduit. « Des plans d'attaques ? »

« D'après ce que j'ai pu rassembler, oui. »

« Y a-t-il un emploi du temps? »

Harry secoua la tête. « J'ai bien peur que non. C'est ce que je cherchais quand vous êtes entré, mais je n'ai pas encore eu la chance d'en trouver un. Apparemment, il est passé au plan suivant. A mon avis, il a gardé l'information pour lui au cas où quelque chose de ce genre arriverait. Après tout, nous avons le rouleau et quelqu'un pour le traduire. »

« Nous? »

Harry toussa. « Je ne me bats peut-être pas aux côtés de l'Ordre monsieur, mais je traduis pourtant un rouleau qui pourrait, avec un peu de chance, conduire à la chute du Seigneur Noir. »

« A quel prix. »

« Tous les hommes ont un prix. »

« Vous pourriez mentir. Cela, » Il lui rendit la traduction, « Pourrait être un faux. Il n'y a personne pour nous dire le contraire, sauf l'homme qui l'a écrit. »

Harry acquiesça. « La seule façon de le découvrir est de prendre en compte ce que j'ai traduit. » Il n'était pas nécessaire de demander s'il était ou non digne de confiance. Si Albus ne le pensait pas, il n'aurait pas laissé 'Octavian' s'approcher du rouleau. Mais ça ne signifiait pas que l'homme allait prendre des risques, d'où le fait que Fabian garde un œil sur lui pendant qu'il travaillait.

« J'informerai les Weasley de la possibilité d'une attaque et je ferai en sorte qu'ils soient placés en lieu sûr. Avec un peu de chance, nous serons dans les temps. »

« Espérer est la seule chose que nous puissions faire dans une telle situation. »

Albus acquiesça. « Dormez. Il est déjà plus de minuit et je crois que vous avez commencé à travailler là-dessus peu de temps après le dîner. Je me suis arrangé pour qu'on laisse du thé dans vos quartiers. Bonne nuit mon garçon. »

Se levant, Harry se dirigea vers la porte. Albus tapota son épaule et Harry en retira un peu de réconfort. Sauver les Weasley était aussi important pour lui que pour l'Ordre, mais il ne pouvait pas le montrer. Il aurait été plus qu'anéanti s'il avait faussé la ligne du temps et avait traduit le plan trop tard. C'était une pensée qu'il préférait laisser de côté.

« Bonne nuit, Albus. »

Hpsshpss

Futur: Septième année de Harry

Harry s'étira sur le lit, son dos était légèrement douloureux puis se tourna vers Severus et posa sa joue contre son épaule.

« Un félin dérangé a-t-il pris possession de vous, Potter ? »

Il tourna son visage pour déposer un baiser sur le sternum de Severus et sourit, « Je ne t'ai jamais entendu t'en plaindre avant. »

« Apparemment, je n'ai jamais été dans un état normal avant. »

Harry frissonna en sentant les touches légères des doigts de Severus sur sa colonne vertébrale. « Et tu l'es maintenant ? »

« Bien sûr. Ce qui explique pourquoi je vais te mettre dehors et te renvoyer dans la Tour des Gryffondor. Je n'aurais jamais dû te laisser rester là ce soir. »

Harry frotta sa joue contre la poitrine sous lui, sa langue osant lécher un mamelon puis souffler dessus. Il sentit et entendit Severus retenir brutalement son souffle et il sourit.

« Je pourrais simplement rester ici. »

« Tu as tes ASPICs demain au cas où ça aurait échappé à ton esprit diminué. »

Harry fronça les sourcils. « Seulement celui de Défense et tu sais parfaitement bien que je peux le passer en dormant. »

« Qu'importe, tu aurais dû passer la soirée à étudier. »

Harry soupira et roula pour se mettre sur le ventre, se tenant les coudes. « Pourquoi ? »

« Même une personne aussi avancée que vous dans ce domaine peut revoir les bases, M. Potter. »

Harry releva le nez. « Ne m'appelle pas ainsi quand nous sommes au lit. C'est… Ne le fais pas, c'est tout. »

« Alors je te suggère de ne pas te plaindre. »

Il inspira profondément. « Alors tu devrais arrêter d'essayer de me mettre dehors. »

Severus plissa les yeux. « Dors. »

« J'ai un prénom, Se-ve-rus. »

Severus passa ses doigts entre les cheveux de Harry, tirant dessus, forçant sa tête à se tourner pour lui faire face. « Bonne nuit, 'Harry'. »

Harry sourit et s'installa contre Severus. La chambre était calme et il n'était absolument pas fatigué, alors son esprit errait. Peu importait la situation, Severus le surveillait d'une façon ou d'une autre. Severus était toujours occupé soit à lui faire préparer ses examens, soit à le tirer d'une situation qui pourrait lui être fatale.

« Pourquoi? »

« J'ai peur que tu ais oublié la moitié de ta question. Et tu es censé dormir. Ne m'oblige pas à changer d'avis et à te renvoyer dans la Tour. »

« Pourquoi m'arraches-tu toujours au danger ? »

« C'est mon boulot, après tout, tu es mon élève. »

Harry lui fit face. « Pas parce que tu m'aimes? »

« Gamin insolent. »

Harry plissa les yeux mais laissa tomber le sujet. Il passa la main sur le flanc de Severus, s'arrêtant sur sa hanche et avec son pouce dessina de petits cercles sur l'os. « Je pense que moi, peut-être. Et tu ne peux pas dire que c'est un béguin idiot et que ça passera. »

« Tu es confus. Apparemment le manque d'une bonne nuit de sommeil a troublé ton cerveau. C'est la dernière fois que tu passes la nuit ici alors que tu as un examen le lendemain. »

« C'est bien parce que demain je passe mon dernier ASPIC. »

« Au moins, Harry Potter quitte Poudlard. C'est ce que le personnel dans son ensemble attend. »

« Ton sens de l'humour me tue, Severus. »

« Si seulement. »

« Je ne sais pas pourquoi je reste avec toi. »

« Quand tu auras trouvé, dis-le-moi s'il te plaît. Je serai ravi de savoir quelle infection s'est emparée de ton cerveau il y a de nombreux mois. »

« Tu es un abruti. »

« Je devrais vous jeter du lit pour ce commentaire, Potter. »

« Mais tu ne le feras pas. »

« Je te suggère de la fermer et -»

« - de dormir. J'ai une meilleure idée. » Il se pencha jusqu'à ce qu'il soit suffisamment près pour parcourir de sa langue la lèvre inférieure de Severus. « Quelque chose de beaucoup plus satisfaisant que de dormir et qui utilise bien mieux ma bouche. » Refermant ses lèvres sur celles de Severus, pour un baiser.