Attention, rien ne m'appartient. Les personnages appartiennent à J.K Rowlings et l'histoire à DragonLight

Résumé: En mission dans le passé pour Dumbledore, Harry voit son amant sous un nouveau jour, celui de professeur.

Ratings : R

Correctrice : AnthaRosa et Ishtar.

Attention, c'est un slash: SS/HP

Chapitre douze : une Marque indélébile sur Votre Âme

Le passé

Harry inspira profondément, retenant l'air entre ses dents et posa sa tête dans le creux de ses bras, sur son bureau. Chaque fois qu'il était malade, il avait l'impression d'être à nouveau un enfant incapable de contrôler les choses qui l'entourent. Un marteau dans la tête, la poitrine serrée ; il ne pouvait pas penser, pas respirer, il pouvait seulement rester assis et prétendre que la douleur allait disparaître. Ce qui n'allait pas arriver.

Quand on frappa à la porte il essaya de lever la tête mais ce faisant les lumières colorées et vives le rendirent malade. Il déglutit difficilement et laissa sa tête retomber dans ses bras dans un grognement. « Entrez. »

En entrant dans le bureau, les traits d'Albus passèrent de la jovialité à l'inquiétude. Harry était bien trop pâle. « Comment vous sentez-vous, Octavian ? »

« Pas vraiment dans mon assiette. Je suis sûr que ça ira mieux dans quelques jours. » Il grimaça. « Rien qu'une potion régénératrice ne pourrait soigner. »

« Hum. » Albus ne le croyait pas et il ne pouvait pas le lui reprocher; après tout, il avait un miroir dans sa chambre, il savait de quoi il avait l'air.

« Ne m'avez-vous pas dit la même chose la semaine dernière ? »

Il valait mieux ignorer la question pour l'instant, décida-t-il. Il ne voulait qu'une chose : dormir. Plus tôt Dumbledore aurait eu ce qu'il voulait et partirait, plus tôt il pourrait essayer de se lever et de quitter son bureau pour rejoindre ses quartiers.

« Qu'est-ce qui vous amène ici, Albus ? »

« Il semblerait que j'apporte de mauvaises nouvelles. L'attaque contre Harold Potter que vous aviez traduite vient de se produire exactement comme vous l'aviez prévue. Harold ne s'en est pas sorti. »

Harry déglutit et s'obligea à s'asseoir. « Pauvre James. » Fut tout ce qu'il put dire. L'information le troublait bien trop d'un point de vue émotionnel. Il ne savait comment y faire face.

« Le jeune M. Potter a ses amis autour de lui. Je suis certain qu'il surmontera cette épreuve. Ce n'est pas ce dont je suis venu vous parler, M. Tyler. »

Harry haussa un sourcil.

« J'aurais dû mettre plus d'énergie à essayer de le convaincre que nous pouvions nous fier à votre traduction Octavian. Je… » Le directeur se tut.

Harry fut surpris de reconnaître l'expression sur le visage d'Albus. Il ne l'avait vu qu'en peu d'occasions et jamais lorsqu'il parlait avec lui. Il la réservait en général à Severus, après avoir dû prendre une décision contraire aux recommandations de ce dernier parce que l'Ordre avait décidé que ses informations n'étaient pas fiables. C'était toujours quand celles-ci auraient pu sauver des vies et qu'Albus pensait qu'il aurait dû le savoir.

Albus se sentait coupable.

Harry secoua la tête. Il ne pouvait pas discuter avec lui dans son état, surtout maintenant qu'il avait l'impression qu'il allait s'effondrer. « Vous ne pouviez pas savoir. Mes références n'étaient pas vraiment exemplaires. »

Mais Albus n'abandonna pas. « La lettre d'Aberforth aurait du me convaincre que l'on pouvait vous faire confiance. »

Harry sentit une vague de culpabilité l'envahir. La lettre ne venait pas d'Aberforth. C'était un faux comme tous les autres documents qu'il avait donnés au directeur lorsqu'il s'était présenté pour le poste de Défense Contre les Forces du Mal au début de l'année. Toutes les personnes impliquées dans son voyage dans le passé comptaient sur le fait que le frère d'Albus n'avait pas toute sa tête et que s'il ne se souviendrait évidemment pas avoir écrit une telle lettre si Albus décidait de lui en parler, il ne pourrait pas non plus nier l'avoir écrite.

« Il ne s'est pas souvenu de moi quand vous l'avez contacté. »

« Mon frère ne se rappelle pas non plus qu'il doit mettre des chaussettes. » Albus fit un geste dédaigneux de la main. « Il ne se rappelle pas non plus des noms des gens. Mais ce n'est pas la question à l'heure actuelle, mon garçon. J'aurais dû prendre cette traduction au sérieux. La plupart de vos autres traductions se sont après tout avérées, mais je pense que je voulais que vous vous trompiez sur celle-ci et que je me suis donc laissé convaincre qu'il était possible que vous essayiez de nous inspirer un faux sentiment de sécurité. J'en suis vraiment désolé. »

« Monsieur le directeur… »

« L'Ordre a décidé de vous laisser libre accès au rouleau, sans restriction. Nous voulons vous prendre au sérieux à partir de maintenant. Chose que nous aurions dû faire dès le début. » Albus posa une main sur l'épaule de Harry et le secoua. « Maintenant buvez cela. Nous comptons sur vous. » Il fit un geste de la main et une potion revigorante apparut devant Harry.

Albus le regarda avaler la première gorgée, fit un signe de tête satisfait et partit.

Harry ferma les yeux et grogna, mais pas de douleur cette fois. Il détestait qu'Albus – ou qui que ce soit d'autre - lui dise ce genre de choses. Il avait toujours la sensation de porter le poids du monde sur ses épaules et dans ces cas-là Severus ne l'aidait jamais : il lui disait que c'était vrai mais qu'il pouvait toujours faire simplement comme si de rien n'était. Il repoussa ces pensées qui le mettaient mal à l'aise et se concentra sur un sujet plus terre à terre. Sa santé. Il ne savait pas ce qui n'allait pas. Il n'était jamais longtemps malade et généralement une potion revigorante suffisait à le guérir. Peut-être n'était-ce pas du tout un rhume comme il le croyait. Severus saurait sans aucun doute ce qu'il avait.

Mais Severus n'était pas là. Il n'y avait que sa jeune version et ce Severus-là avait commencé à l'éviter autant que possible.

C'est alors qu'il comprit. Il devrait surveiller de près le jeune Severus Snape et voir s'il montrait les signes d'une Marque Noire active. La potion revigorante ne lui serait d'aucune utilité si ses soupçons se confirmaient.

Hpsshpss

« Si tu veux, je peux te prêter mes notes, James. »

James Potter pourrait maintenant avoir Lily, au moment précis où il ne la voulait plus, pensa Sirius alors que le groupe se dirigeait vers la salle de Défense. Lily était gentille avec lui depuis qu'il était revenu en cours vendredi dernier, mais il n'y faisait pas vraiment attention.

Lily devrait simplement laisser tomber et le laisser avec son chagrin. Non que Sirius comprenne ce concept. Si lui perdait un membre de sa famille, quelqu'il soit, il ne s'en portait que mieux.

Il sortit brutalement de ses pensées en percutant Remus qui s'était arrêté à quelques mètres de la salle de cours. Les élèves étaient agglutinés autour de la porte fermée.

« Le professeur Tyler est en retard ? »

« Euh, non. Mais il est malade et nous pensions --» Un élève répondait à la question de Remus quand il fut interrompu par le claquement brutal de la porte qui venait de s'ouvrir.

« Entrez. Asseyez-vous. En silence. » Grogna Tyler avant de murmurer. « Je croyais que tous les élèves savaient comment ouvrir une maudite porte, pour l'amour de Dieu. » Et il retourna dans la salle à grands pas.

Sirius pâlit légèrement. « Malade ou furieux ? »

« Ca n'a pas d'importance, ça revient au même. Allons. Je parie que nous allons avoir un contrôle surprise. »

Remus grogna comme Peter, mais Sirius balaya le problème d'un geste insouciant de la main. Il allait aller voir Tyler pour lui dire qu'ils revenaient tous les quatre d'un enterrement, qu'ils n'avaient pas encore fini de rattraper les cours et qu'ils devraient donc être dispensés de contrôle. Qu'ils aient ou non eu le week-end pour se remmettre à jour. Ouais, c'est exactement ce qu'il allait faire.

Mais il oublia cette idée à la seconde même où, suivi de Peter qui se cachait derrière lui, la tête baissée dans l'espoir de ne pas être vu, il entra dans la salle et put voir clairement son professeur.

D'habitude, malgré ses cheveux en pétard et sa tenue négligée, Tyler avait l'air équilibré lorsqu'il donnait ses cours. Mais en cet instant, il avait l'air d'un mercenaire et paraissait vraiment dangereux. Il n'était pas étonnant que personne n'ait voulu entrer dans la salle de cours. Ses cheveux n'étaient pas attachés et ils projetaient des ombres sur son visage pâle. L'homme était livide. Ses yeux étaient enfoncés dans leurs orbites. On aurait dit qu'il n'avait pas mangé correctement depuis plusieurs jours. Tout le monde se demandait pourquoi il n'était pas à l'infirmerie.

Avoir un remplaçant pendant quelques jours ne dérangerait pas les élèves. Mais Sirius savait que même très malade, Tyler assurerait ses cours.

« Qu'y a-t-il Black ? »

Sirius déglutit et s'approcha du bureau, mais le discours qu'il avait préparé refusait de sortir.

« Je pense que le Professeur Tyler attend une réponse, Black, » Murmura Snape à son oreille. Le jeune homme se retourna pour affronter le garçon. Quelques jours auparavant, lui et ses amis étaient revenus pour découvrir la soudaine popularité de Snape auprès des Serpentards et de quelques autres élèves. Il était plus encore insupportable qu'avant.

Au moins, pensa Sirius alors que Snape se frottait le bras, le connard s'était fait mal. Que ça lui serve de leçon d'avoir un bleu sur le bras. Sa tête avait tellement dû gonfler qu'il n'avait pas vu où il allait et s'était cogné contre un mur. Comme il aurait aimé voir ça !

« Asseyez-vous, M. Snape. » Aboya Tyler. Le professeur plissa les yeux, le suivant des yeux comme s'il ne lui faisait pas confiance. Comme c'est intéressant.

« Quant à vous. »

Sirius le regarda fixement.

« Vous allez tous les quatre accompagner Mlle Evans à la bibliothèque. Elle vous aidera à rattraper le travail de la semaine dernière. Et vous allez faire chez vous le devoir que je vais donner aujourd'hui en classe : je veux que vous me le rendiez après-demain. J'espère que la générosité dont je fais preuve en ne vous faisant pas faire ce devoir en classe sera récompensée : je ne veux pas entendre Mme Pince se plaindre, ne serait-ce qu'une fois, de votre comportement. »

Ils acquiescèrent tous d'une manière ou d'une autre.

Tyler hocha la tête et se détourna. « Un instant s'il vous plait, James. Les autres, allez l'attendre dehors. Ensuite vous pourrez partir. »

Sirius regarda par-dessus son épaule alors que Tyler posait sa main sur l'épaule de James et lui parlait doucement.

Hpsshpss

« Je vous présente mes sincères condoléances, James. Personne ne devrait perdre son père dans ces conditions. Je sais que ces mots ne signifient pas grand chose venant d'un professeur que vous connaissez à peine et qui n'a pas connu votre père… Mais je suis vraiment désolé pour vous. Il doit terriblement vous manquer. »

Harry enleva sa main de l'épaule de son père et croisa les yeux du garçon qui le regardait aussi. James acquiesça rapidement, les lèvres serrées pour s'empêcher de dire quelque chose, quoi, Harry ne le savait pas. Il se retourna ensuite et se dirigea vers la porte.

Il s'était certainement mal exprimé, mais c'était le mieux qu'il avait pu faire dans son état.

Se retournant vers ses élèves, il s'effondra sur sa chaise et les regarda fixement. L'école toute entière savait maintenant que ses cours n'étaient pas comme d'habitude.

« Parchemin, plume et je ne veux pas voir un seul livre. »

Les élèves restèrent silencieux. Ils firent ce qui leur était demandé et seuls quelques élèves hésitaient encore, ne sachant s'ils devaient être sûrs d'eux ou inquiets. Il ne fut absolument pas surpris de voir que Severus le regardait avec fierté et inquiétude à la fois.

L'inquiétude s'effaça alors qu'il frottait de sa main droite son avant-bras gauche. Harry soupira discrètement. Il avait observé Severus ces derniers jours et il n'aimait pas ce qu'il avait vu. Severus réagissait encore à la brûlure et à la douleur de sentir la magie s'écouler de lui, mais ce n'était pas lui qui souffrait réellement de cet écoulement de magie.

C'était Harry qui en souffrait.

En grognant, Harry ordonna à ses élèves de se mettre au travail, oubliant qu'il ne leur avait pas encore donné leur devoir. D'un coup de baguette, il fit léviter une craie qui se trouvait sur son bureau et écrivit la consigne. Toutes les têtes se penchèrent sur le papier pour commencer à rédiger.

Harry aurait lui aussi souhaité pouvoir baisser la tête, pour se reposer ne serait-ce qu'un moment et faire simplement comme si, en allant remonter la manche de Severus Snape, il n'allait pas voir la Marque Noire défigurer la peau pâle de son bras. Saloperie.

Il se frotta la nuque et regarda un parchemin vierge posé devant lui, trempa une plume dans de l'encre et commença à dessiner des lignes et des gribouillis. Sa tête était bien trop embrumée pour qu'il puisse faire quelque chose de plus productif comme corriger un de ces horribles devoirs que les élèves de la classe précédente avaient laissés sur son bureau en partant.

Un toussotement à la porte attira son attention et il vit Minerva dans l'encadrement, bloquant le passage à quelqu'un qui essayait anxieusement de passer devant elle. Ses yeux étaient emplis d'inquiétude et Harry ressentit une pointe de culpabilité pour le souci qu'il causait à tout le monde.

« Bonjour professeur. Que puis-je pour vous? »

« J'espérais que vous pourriez me dire si je dois ou non croire cet homme qui prétend vous connaître. » Minerva fit un pas sur le côté et un homme grand aux cheveux blond-roux s'avança de quelques pas .

Harry plissa les yeux afin de mieux le voir. Oui, il lui était familier. Il était grand, bien bâti et des lignes profondes creusaient son visage preuve qu'il fronçait trop souvent les sourcils ou alors qu'il passait trop de temps à rire. Sentant les regards de ses élèves sur l'étranger, il leur ordonna de se concentrer sur leur devoir.

La lueur de bravade et de fierté qui apparut dans les yeux gris lui permit de comprendre.

« Oui. Nous enseignions dans le même établissement. »

« C'est ce que m'a dit M. Hearst. Je vous le laisse alors, Tyler. »

Harry pencha la tête alors que Minerva partait. « Soyez sages pendant que je conduis M. Hearst dans mon bureau ou vous le paierez cher. » Harry conduisit son visiteur dans le bureau qui était rattaché à sa salle de classe.

« Tu fais confiance à ces petits couillons ? »

« Pour l'instant je ne trouve pas l'énergie de me soucier qu'ils puissent tricher. » Harry sortit un mouchoir en lin de sa poche et toussa. Il jura lorsqu'il sentit le goût du sang dans sa bouche.

La porte se ferma dans un bruit sourd et Harry se retourna vers son visiteur qui avait croisé les bras sur sa poitrine et le regardait avec des yeux noirs.

« Bon sang ms qu'est-ce qui t'arrive Harry ? »

Harry grimaça. « Rien. Ce n'est rien, Sirius. Je suis juste malade. » Il soupira, sentant la toux revenir mais il refréna le désir de tousser. « Je reviens après mon cours. Je ne leur fais pas autant confiance. »

Sirius posa ses mains autour des épaules de Harry et l'obligea à s'asseoir sur une chaise. « Même moi je suis capable de surveiller un devoir ou quel que soit ce qu'ils font. N'oublie pas qui t'a appris tout ce que tu sais. »

Harry se mordit la langue pour ne pas répondre « Severus » comme il en mourrait d'envie.

« Reste assis. Je vais m'occuper de ta classe. » Sirius se dirigea vers la porte. A travers la porte fermée, Harry l'entendit annoncer à la classe qu'il les surveillerait jusqu'à la fin de l'heure et que s'ils pensaient que Tyler était méchant, ils feraient mieux d'attendre et de le voir à l'œuvre.

Harry toussa à nouveau dans son mouchoir. Sirius se comportait comme un chiot en matière de discipline. Il aboyait et grognait tout le temps ; mais un compliment, et il se roulait par terre et vous laissait lui gratter le ventre.

Harry fit venir à lui un verre d'eau et s'effondra dans un fauteuil. Il sombra dans un sommeil léger en attendant la fin du cours, le retour de Sirius et le début de son interrogatoire.

Hpsshpss

« Bien, » Dit Sirius en s'asseyant. « MacGonagall a dit qu'elle assurerait ce cours et elle a demandé à un autre professeur de se charger du suivant. Elle paraissait soulagée de voir que quelqu'un était capable de te convaincre de ne pas assurer tes cours un jour ou deux, le temps de te remettre. »

« Tu ne m'as pas convaincu, tu es juste entré et tu as fait ce que tu pensais être le mieux, sans me demander mon avis. »

« Eh ! Ne sois pas hargneux. Je sais que tu passe tout ton temps avec ce bâtard et qu'il a une mauvaise influence sur toi. » Sirius soupira et s'effondra sur la chaise à côté de Harry. « Tu es malade. Je suis ton parrain et je sais ce qui est le mieux pour toi. »

« Et je n'irai pas mieux dans un jour ou deux. Cela, » Harry fit un geste de la main, « ne va pas s'en aller si je reste couché deux ou trois jours. Je ferais mieux de continuer à donner mes cours. »

Sirius plissa les yeux. « Pourquoi pas ? Je ne t'ai jamais vu aussi malade. Est-ce l'un de ces étranges trucs contre lequel tout le monde est immunisé mais contre lequel toi tu ne l'es pas parce que, tu sais, tu n'es pas d'ici ? »

Harry secoua la tête. « Non. Sev t'a-t-il donné des potions ? »

« Potions contre la migraine, Potions de Sommeil sans rêve et tout ce que tu peux bien ingurgiter d'autre. Je pense que j'ai pris aussi une potion stimulante ou deux. Nous devons vraiment discuter. Sais-tu que ce stupide connard a essayé de me faire la morale en me disant que lorsque j'étais élève je t'exaspérais et te rendais malade. Je veux dire, si une personne était vraiment lourde, c'était bien Sni- Snape ! »

« Tais-toi, Sirius. » Harry secoua la tête et s'avachit un peu plus sur sa chaise. « N'insulte pas Severus. » Une petite toux. « Et oui, je lui dis à lui aussi de ne pas t'insulter toi. Donc c'est juste. Seigneur, je pense parfois quede nous trois c'est moi le plus mûr, le plus responsable et le plus âgé. »

« Hé, ne m'insulte pas non plus! »

Harry essaya de ne pas sourire, mais fut interrompu par une crise de toux. Cette toux, crise près crise, l'empêchait de respirer et irritait douloureusement ses poumons. Il détestait cette sensation. Mais il devrait la supporter jusqu'à ce qu'on lui amène les potions dont il avait besoin.

Il avait la nausée. Il ne pensait pas pouvoir tenir un mois de plus dans ces conditions. Peut-être pourrait-il trouver les livres et faire lui-même la potion, mais Albus, celui du passé, comprendrait et l'Albus du futur saurait….

Il grogna alors que la toux s'apaisait.

Sirius le regardait. « Pourquoi craches-tu du sang, Harry ? »

« Saloperie. » Son mouchoir était tombé au sol pendant qu'il toussait. Il ne voulait pas en parler à Sirius. Pourquoi devait-il le découvrir alors qu'il avait l'impression que sa tête était sur le point d'exploser et qu'il ne voulait surtout pas avoir à gérer cette situation ?

Remarque, peut-être que ne pas être en état de gérer cette situation était une bénédiction.

Il sortit un autre tissu de lin de sa poche et essuya le sang qui couvrait sa lèvre inférieure et son menton. Il avala, grimaça et se tourna vers Sirius, déterminé à lui raconter son histoire pour l'amadouer. Mais le regard de Sirius lui fit comprendre que cela ne marcherait pas.

« Le lien agit. Il ne le devrait pas, mais il le fait. »

« Je ne connais aucun lien qui agisse de cette façon-là. Pas même la Marque de Snape. » Sirius secoua la tête. « Les liens qui unissent les âmes n'ont pas ce genre d'effet Harry. »

Harry se massa le front et ferma les yeux. Il était tellement las. « Severus et moi n'avons pas uni nos âmes. Nous nous sommes liés par le sang, à la vie à la mort. »

Sirius pâlit purement et simplement d'horreur avant de blémir de fureur et de colère. Sirius se leva brusquement et se dirigea vers Harry d'un air menaçant. « Ce fils de pute t'a transformé en puits ! Je jure que je vais le tuer ! Quand je -»

« Sirius ! Le lien est réciproque. C'est mutuel. »

Sirius retomba sur sa chaise. Sa colère retomba et l'air lui manquait. « Quand tu disais que vous étiez unis je pensais que c'était par le mariage. Comme si je me retrouvais avec un homme que je n'appréciais vraiment pas comme filleul par alliance. »

Harry haussa un sourcil. « Mariés ? Severus et moi? La béatitude conjugale éternelle ? » Un rire à moitié forcé. « Oh, ça c'est drôle Sirius. » Harry secoua la tête. « Non. Nous nous sommes liés pour ne faire qu'un, en unissant directement nos vies grâce à notre magie. Ce n'est pas tout à fait le concept d'un puits ou plutôt si ça l'est, mais ça marche dans les deux sens. Je peux drainer sa 'vie magique' , je ne trouve pas d'autre mot, et il peut drainer la mienne. »

« Mais je ne t'ai jamais vu aussi malade avant et je sais que vous êtes liés depuis presque cinq ans, Harry. Je sais que je l'aurais remarqué si tu avais été malade comme ça. Je ne suis pas aveugle à ce point. Et comment peux-tu être aussi malade alors qu'il n'est même pas là ? »

« C'est arrivé, une seule fois, mais Severus a découvert et fabriqué une potion qui affaiblit le lien, enfin jusqu'à un certain point. » Harry pouvait lire les questions dans les yeux de Sirius et quand celui-ci ouvrit la bouche pour les poser, Harry secoua simplement la tête. « Je vais tout te raconter, Sirius, mais tu dois me promettre de rester assis et de ne pas dire un seul mot. Comprends-tu ? »

Harry attendit que Sirius promette pour poursuivre. « Notre lien unit notre sang. Il s'agit d'un sort assez complexe de magie noire. Quand l'un de nous a une baisse de sa magie vitale, cela lui permet de se servir du lien pour rééquilibrer sa magie et ainsi renforcer ses pouvoirs personnels. C'est le côté puits dont tu as parlé. » Harry plissa les yeux pour réfléchir. Il n'était pas certain de donner les bonnes explications, mais ne savait pas comment faire autrement. Severus avait toujours été plus doué que lui pour expliquer ce genre de choses. Harry savait comment ça fonctionnait, mais il n'avait jamais pu l'expliquer correctement. « De toute façon, il y a eu un effet secondaire imprévu à cause de la Marque Noire de Severus. Pour conserver ses forces, Voldemort peut puiser la magie de vie de ses partisans, qu'ils le veuillent ou non. Ca vide Sev – même si c'est d'une façon différente – et Severus finit par me prendre ma magie. » Harry soupira. « Quand on en arrive là, je prends la potion pour affaiblir suffisamment le lien pour que Severus puisse le contrôler consciemment et ne pas le laisser déséquilibrer notre magie. »

« Tu laisses ce bâtard te faire ça ! » Sirius s'était levé et faisait les cents pas.

Harry serra les dents. « Sirius. » Il secoua la tête. « Je ne resterai pas assis là en te laissant insulter mon amant. » Le choix des mots était délibéré. « Je t'ai déjà prévenu. Essaye encore une seule fois et… Si tu veux savoir ce qui se passe, je te suggère de te taire. »

Sirius referma la bouche et se rassit. Il boudait, il était en colère. Harry s'en fichait. Sirius devrait maintenant savoir qu'il ne le laisserait pas parler de Severus de cette façon, qu'il soit ou non en faute. Et Severus n'était certainement pas en faute cette fois-ci.

« Très bien. Je ne m'attendais pas à ce que le lien s'active ici pour la simple et bonne raison que je ne suis pas uni au Severus de cette époque. Mais notre hypothèse à Severus et à moi n'était pas bonne. Ce Severus peut inconsciemment se servir du lien même sans en connaître l'existence. Il puise de petites quantités de magie, ce qui fait que les effets sont apparus plus lentement que d'habitude : il m'a fallu une semaine pour arriver à ce stade ; mais je suis aussi atteint que je l'ai été. Je vais avoir besoin de la potion pour aller mieux. »

Sirius acquiesça, bien qu'il paraisse toujours aussi mécontent et furieux mais Harry ne pouvait pas lui en vouloir pour cela.

« Je repars et j'explique la situation à Albus --»

« Tu ne diras pas un mot de cela à Albus ! » L'interrompit Harry. « Tu vas voir Severus. Pas Albus. »

« Et pourquoi pas, hein ? Je suis sûr que --»

Harry secoua la tête. « Il n'est pas au courant, Sirius. Et il ne doit JAMAIS le savoir. S'il découvre que nous n'avons pas lié nos âmes comme il le croit mais que Severus et moi avons mis en place un lien de sang à la vie à la mort il nous obligera à le couper. Et nous n'avons pas l'intention de faire une chose pareille. »

« Il approuve le fait que vous soyez ensemble, alors que moi non. Alors pourquoi voudrait-il vous forcer à couper ce lien ? »

Harry laissa ses yeux se fermer. C'était l'une des réactions de son parrain qu'il ne voulait pas voir. « Parce que nous pourrions nous entretuer, intentionnellement ou non. » Il soupira. « Si Voldemort découvre un jour que Severus l'espionne ou que nous nous sommes liés ainsi et décide de tuer Severus, alors je mourrai avec lui, et ce sera douloureux. Et l'inverse est vrai. Lorsque Voldemort m'a vidé de mon énergie, Severus en a souffert autant que moi. »

« Très bien, je n'en parlerai pas à Albus. »

Harry ouvrit les yeux parce que Sirius avait parlé calmement, mais il le regretta rapidement : tout le reste de son corps disait sa colère froide. Et Harry ne voulait pas être prêt de Sirius quand sa colère exploserait.

« Je ne peux cependant pas garantir que ton amant, » Sirius lui renvoya le mot avec toute la force avec laquelle Harry le lui avait envoyé. « s'en sortira sans un visage ensanglanté et tuméfié. »

« Ne lève pas le petit doigt contre Severus, Sirius. »

Ils restèrent là, à se regarder, les yeux dans les yeux. Et tandis qu'il regardait Harry, Sirius sentit sa colère s'amoindrir. Il était toujours furieux mais il ne paraissait plus d'humeur meurtrière.

« Pourquoi ne pouvez-vous jamais faire comme tout le monde tous les deux ? Vous ne pouviez pas échanger une bague et réciter de la poésie romanesque, non, vous avez fait en sorte de pouvoir faire de la vie de l'autre un enfer. »

hpsshpss

Une ombre recouvrit la page que lisait Severus. Potter se tenait devant lui et le regardait avec des yeux noirs, presque hargneux. C'était ainsi depuis le retour de Potter un peu plus tôt dans la semaine. C'était fatigant. Il décida que les Gryffondors n'avaient pas de très bonnes manières. Le professeur MacGonagall avait dû les laisser faire n'importe quoi ces sept dernières années. Il était persuadé que cette promotion n'accomplirait rien de bon une fois dans le monde.

Severus le regard un moment sans parler puis retourna à son livre.

« Je parie que ça te fait plaisir, Snape. Après tout, mon père n'ennuiera plus ta famille. » Gronda Potter les dents serrées.

Severus soupira longuement et fit appel à tout ce que son grand-père lui avait appris pour être poli et traiter même les personnes les plus méprisantes avec respect, n'importe quand. « Je te présente mes condoléances, Potter. »

« Tu t'en fiches ! » Potter avait raison mais ce n'était pas une raison pour ne pas présenter ses condoléances, si ? « Tu ne sais pas ce que c'est que d'avoir une famille ! »

« La ferme, Potter. » Severus regardait fixement les pages de son livre, sans relever les yeux, même lorsque les coins des pages rougirent.

« Pourquoi le devrais-je ? » James s'accroupit à côté de lui, et murmura froidement : « C'est probablement ton père qui en est responsable. Il aurait fait n'importe quoi pour se débarrasser du mien. »

« Bien que ta théorie soit probable, ça ne me concerne pas. Je n'y suis pour rien. Je ne suis pas responsable des actions de mon père. »

« Laisse-tomber, Potter. Tu n'as aucune raison de le harceler. » Lucius était venu se mettre entre eux. Il croisa les yeux de Severus et en une silencieuse réprimande lui intima de se calmer.

Potter se releva. « Comment le sais-tu ? Il pourrait l'avoir fait ! »

Malfoy secoua la tête. « Non. »

Potter plissa les yeux et s'approcha de Malfoy. « Alors ça pourrait être toi. »

« Je t'assure que ce n'est pas moi. Je ne suis pas non plus désolé de ce qui t'arrive alors ne t'attends pas à ce que je te présente mes condoléances. » Malfoy posa une main sur l'épaule de Potter et le poussa légèrement pour qu'il ne soit plus face à lui. « Arrête d'essayer de trouver un coupable. »

« Quelqu'un l'a tué. »

Severus referma son livre et se leva. « Et les Aurors découvriront l'auteur de ce meurtre. Arrête d'essayer de faire leur travail, Potter. Je t'assure que tu n'es pas très doué. »

« Le coupable n'est pas dans l'enceinte de l'école. » Ajouta Malfoy.

James serra les poings. « Tout le monde sait où va la loyauté de ta famille, Malfoy. Je dirais la même chose de Snape, mais nous ne connaissons que la moitié de la sienne. »

Serrant les dents jusqu'à ce que sa mâchoire soit douloureuse, Severus fulminait. Il sentait sa colère bouillonner sous sa peau et ses doigts le démangeaient de se refermer autour de la gorge de Potter et de la serrer jusqu'à ce que son attitude supérieure et son sourire satisfait disparaisse avec son dernier souffle.

« Arrête James. » Evans se dirigeait vers le petit groupe. « Laisse Snape tranquille. Il n'a rien fait. » Elle prit Potter par le coude et essaya de l'emmener plus loin, mais il se dégagea.

« Va-t-en. »

« Oui, Sang-de-bourbe, va-t-en et prends ton chiot avec toi. » Malfoy sourit d'un air satisfait à Potter et à Evans.

Potter gronda et son corps se contracta. Il cherchait la bagarre. Severus le sentait.

« Arrêtez. Cette dispute est stupide. »

« Pourquoi ne suis-je pas surpris de voir le graisseux et maigre Snivellus harceler un gars qui vient juste de perdre son père ? »

Bien entendu Black ne pouvait qu'arriver au moment le plus inopportun. « La ferme, Black. »

Black secoua la tête. « Je ne crois pas. Laisse James tranquille. Il n'a rien fait pour mériter de s'occuper de gars dans votre genre. »

« Si ton copain pouvait fermer sa grande gueule, j'aurais fait en sorte de ne pas accorder d'attention à sa présence peu spectaculaire, espèce d'imbécile débile. »

« Bâtard ! » Black se rapprocha jusqu'à ce qu'il soit tout près de Severus. « J'ai entendu ce que ton copain a dit à Lily et je suis sûr que tu étais occupé à insulter James, comme d'habitude. Je ne laisse personne parler à mes amis de cette façon, Snape ! » Black projeta Severus contre l'arbre, et sa tête frappa violemment le tronc.

Snape se débattit en grognant,et attrapa le poing de Black qui se dirigeait droit sur son nez. « Tu devrais faire réviser ton audition. Comme d'habitude tu n'as pas entendu un traître mot et tu as sauté aux conclusions, les mauvaises. Pourquoi ne suis-je pas surpris que tu sois qu'à moitié un homme ? »

Black le renversa sur le sol et utilisa son corps imposant pour le clouer au sol avant de lever les poings pour frapper Severus qui eut un mouvement de recul et se débattit contre le poids de Black, repoussant ses bras jusqu'à ce qu'il bouge et pose ses genoux sur ses bras. Black était maintenant assis sur sa poitrine et Snape sentait ses poumons se contracter mais il ne pouvait ni bouger ni respirer. Il aurait dû jeter un sort contre cet homme de Neandertal la première fois qu'il l'avait vu.

Une main puissante s'abattit sur l'épaule de Black et le repoussa loin de Snape. Black se balançait à un mètre au-dessus du sol. Hagrid le retenait.

"Ici maint'nant. Que s'passe-t-il ?"

Puis on entendit la voix aiguë du professeur MacGonagall. Elle tenait sa jupe dans ses mains pour mieux courir vers les élèves. « Black ! Snape ! Que signifie tout ceci ? »

On avait dû avertir tous les professeurs parce que Snape voyait son directeur de maison presser le pas pour venir vers eux. Ce n'était pas bon.

Simeon Amygdalus releva durement Snape et le maintint fortement par le bras. Avec une force qu'une personne de plus de quatre-vingt ans ne devrait pas avoir, pensa Severus.

MacGonagall les regardait, secouant la tête. « Je ne sais pas ce que je vais faire avec vous. Aucune punition ne semble avoir de l'effet. Et même si je pourrais vous virer - » Amygdalus acquiesça. « Je ne le ferai pas. Bien que je n'en ai pas vraiment envie dans la mesure où il ne se sent pas bien, je pense que je vais demander son opinion au professeur Tyler. »

Les garçons grognèrent. Malade, Tyler était pire qu'en bonne santé et ses punitions étaient déjà suffisamment horribles alors.

« Qu'en dites-vous Simeon? »

« Ouais. Il a le chic pour trouver les punitions. Ca fonctionnerait encore mieux s'il ajoutait un fouet. »

Severus haussa les épaules.

« Lupin, allez chercher le professeur Tyler. Je crois qu'il est dans son bureau. »

hpsshpss

Remus s'arrêta à la porte du bureau de Tyler, une main sur le chambranle. « Professeur Tyler. »

Tyler se tourna vers lui. Il était appuyé contre un bureau sur lequel un homme brun était assis. « Oui, M. Lupin ? »

Détournant son regard du visiteur, Remus le regarda et ferma la bouche. Tyler avait l'air bien. Et bien, il n'avait en tout cas plus l'air malade. Ses yeux étaient toujours un peu cernés mais il avait l'air d'aller bien mieux. Se léchant les lèvres, il essaya de reprendre depuis le début. « Le professeur MacGonagall m'a demandé de venir vous chercher. Sirius et Snape ont essayé de s'entretuer. »

Tyler soupira. « Vraiment ? Très bien. Dites au professeur MacGonagall que j'arrive. »

Remus acquiesça mais ne bougea pas. La mâchoire de l'autre homme était ouverte et il avait l'air choqué. Peut-être aurait-il dû trouver une autre façon de présenter la situation.

« Partez devant, M. Lupin. »

« Oh, ouais, d'accord. Désolé. » Remus se reprit, lança un dernier regard par-dessus son épaule et vit Tyler se rapprochait de son invité et lui disait calmement quelque chose tandis que ce dernier secouait la tête.

Remus ne pensait pas que Tyler apprécie le fait qu'on interrompe son entrevue avec son invité. Sirius avait intérêt à trouver une bonne raison pour s'être battu.

hpsshpss

Drago descendit du bureau et épousseta sa veste. « Si tu penses que je vais partir pendant que tu t'amuses tout seul à tourmenter nos bourreaux alors tu te mets le doigt dans l'œil, Potter. »

« Drago - »

« Non. Je parie que te regarder t'interposer entre Sirius et Severus lorsqu'ils sont enfants et ne peuvent rien répliquer doit être cinquante fois plus amusant que te regarder t'interposer entre eux adultes. Tu ne vas pas m'empêcher de m'amuser. » Drago passa devant Harry . « Allons Harry, ne fais pas attendre leur punition à ces fauteurs de trouble. »

Etouffant un soupir, Harry prit sa robe et l'enfila en suivant Drago hors du château.

Savoir où aller n'était pas difficile. Il y avait un rassemblement important d'élèves qui regardaient et attendaient de voir ce qui allait se passer pour les deux d'entre eux qui s'étaient battus. Qu'ils soient virés n'étaient exclu par aucune des deux parties, mais Harry avait une meilleure idée.

D'une manière ou d'une autre, il allait apprendre aux élèves que regarder une bagarre n'était pas aussi drôle qu'ils le pensaient.

Drago fraya un chemin parmi les élèves à Harry. Il était un peu trop excité par l'idée de le regarder jouer son rôle de professeur. Harry secoua la tête et passa devant Drago pour voir la scène.

« Simeon, Hagrid, je pense que vous pouvez les lâcher. Je ne pense pas qu'ils vont immédiatement recommencer, n'est-ce pas les garçons ? »

Ils secouèrent immédiatement la tête et marmonnèrent que non, et on les lâcha par terre.

Harry entendit Drago rire derrière lui, mais il l'ignora.

« Alors qui va me dire ce qui se passe ? »

Les garçons se regardèrent avec des yeux noirs, mais ne donnèrent aucune explication. Ils avaient dû faire quelque chose d'idiot et ne voulaient pas empirer les choses. Ils n'apprendraient jamais, pensa Harry en secouant la tête. Il en était bien conscient.

« Très bien. Minerva, Messieurs. Je sais exactement ce que je vais faire de ces garçons. Vous n'avez aucune raison de rester ici. Je suis certain que vous avez d'autres choses bien plus intéressantes à faire. »

Les professeurs et le garde-chasse partirent, mais Harry arrêta les nombreux élèves qui faisaient de même. « Je ne vous ai pas dit de partir, bande de badauds. Vous allez tous rester ici. En fait, » Il poursuivit, sans que ses yeux ne quittent les deux garçons qui essayaient furtivement de se mêler à la foule. « Je veux que vous formiez un cercle autour d'eux. Faites en sorte de pouvoir tous assister convenablement au spectacle. »

Harry posa une main sur l'épaule de Severus et l'autre sur celle de Sirius. « Ce n'est pas le moment de partir. Vous êtes le clou su spectacle. » Ils blêmirent et se débattirent mais la prise de Harry se resserra.

« Très bien, maintenant écoutez ! Si M. Snape et M. Black veulent se battre jusqu'au sang, je pense que nous devons les laisser faire. »

La foule ne paraissait pas vraiment d'accord. Les élèves se jetèrent des regards choqués et ils commencèrent à reculer.

« Quoi ? Vous voulez dire que vous ne vous êtes pas rassemblés pour les regarder se battre avant que les professeurs n'arrivent ? »

Quelques-uns donnèrent des coups de pieds par terre, d'autres détournèrent les yeux. Au moins ils étaient honteux. Ils ne feraient rien pour empêcher une bagarre, mais quand un professeur les surprenait…

« Allez tous les deux, allez-y. »

Drago se précipita vers lui. « Ha - Octavian, tu ne peux pas être sérieux ? Ils vont s'entretuer ! »

« Je suis d'accord avec M. -- » MacGonagall était revenue et regardait Drago qui évita son regard.

« Voici… » Commença Harry d'un air incertain.

« Jason. Jason Devonshire. J'ai entendu dire qu'Octavian était malade et je suis venu voir si je pouvais l'aider. Je l'avais déjà fait dans le passé. »

« M. Devonshire. » MacGonagall le regarda étrangement. « Je vous suis contente que vous le connaissiez suffisamment bien pour pouvoir l'aider. Mais comme je disais. » Elle se retourna vers Harry. « Ce n'est pas ce à quoi je m'attendais en vous envoyant chercher. »

Harry lui fit son plus beau sourire. « Faites-moi confiance. Je sais ce que je fais, Minerva. Les garçons ne se feront aucun mal irréparable. »

MacGonagall restait prudente. « Bien, si vous êtes sûr de vous. Dumbledore a l'habitude d'approuver vos méthodes en général. » Elle inclina la tête et recula.

Harry haussa à nouveau la voix. « Tous les élèves qui quitteront ce noble champ de bataille auront une détention avec moi. »

Les élèves qui étaient partis revinrent. Ils avaient voulu voir les garçons se faire du mal, ils le verront. Et ils se sentiront mal tout le temps. La présence d'un professeur avait cet effet.

Severus et Sirius regardaient simplement Harry et les autres discuter, mais ne faisaient rien d'autre. Ils attendaient.

« Qu'attendez-vous? Allez-y. Donnez-vous des coups de poing, tirez-vous les cheveux, cassez-vous les doigts. »

Drago tirait sur sa chemise. « Octavian. »

Harry se retourna en claquant de la langue. « Quoi ? Je suis en train de donner une punition. Ca ne peut pas attendre? »

« Ce. N'est. Pas. Une. Bonne. Idée. »

Mais Harry ne fit pas attention à lui, se poussa sur le côté et envoya des étincelles avec sa baguette.

Severus et Sirius attendirent encore quelques secondes et comme si leur énergie les avait quittés d'un coup, se foncèrent dessus, les poings volants et les dents serrées.

Harry les observa les yeux plissés. Une bonne bagarre laisse des bleus. La douleur devrait les éloigner des problèmes quelques temps. Acquiesçant d'un air satisfait, il ne détourna pas le regard des deux garçons qui se battaient. « Alors, pourquoi est-ce une mauvaise idée ? »

Drago bégaya avant de retrouver l'usage de sa langue. « Tu me poses la question ? Et s'ils utilisaient leurs baguettes ? »

Harry haussa les épaules. « Ils ne le feront pas. Ils ont été trop stupides pour y penser la première fois et ils sont toujours trop stupides maintenant. Si la baguette n'est pas la première chose sortie, il leur faut recevoir un bon coup pour penser à l'utiliser. Au moins quand ils se battent. » Harry secoua la tête. « De plus, je le leur ai prise. » Dit-il en souriant.

« Bâtard sournois. »

« J'ai eu le meilleur des professeurs. »

Les garçons avaient arrêté de rouler et regardaient leurs baguettes dans les mains de Harry. Du sang ruisselait du nez de Severus. Sirius lui avait apparemment donné un fort coup de poing et Harry eut à peine le temps de cacher son tressaillement. Grimaçant, Sirius ferma le poing et regarda un de ses doigts qui formait un angle bizarre. Harry savait qu'il ne pourrait jamais le soigner correctement.

Poussant Severus loin de lui, Sirius se remit sur ses pieds et baissa le bras. « Stop. Je.. » Il haletait et respirait bruyamment. « Stop. »

« Bien. Je suis content de voir que vous avez repris vos esprits. »

Severus se relevait et époussetait ses vêtements. Il tressaillit lorsque ses mains passèrent sur les nombreuses égratignures de son visage et de ses bras. Haussant les épaules, il s'éloigna de Sirius en boitant.

Harry se tourna vers le groupe d'élèves toujours rassemblés. « Très bien, maintenant que vous êtes tous honteux, vous pouvez aller dîner. La prochaine fois vous ferez quelque chose au lieu de rester et de regarder comme un tas de lampadaires inutiles, hum ? »

Les élèves partirent en traînant des pieds, lançant des regards par-dessus leurs épaules vers Harry et les deux élèves toujours devant lui.

« J'espère que vous avez appris la leçon. »

Drago plissa les yeux et regarda Harry d'un air horrifié. « Il y avait une raison à ta folie ? »

« Es-tu obligé de saper mon autorité, espèce de balourd sans charme ? »

« Ouais. Dès que j'en ai l'occasion. » Il sourit d'un air satisfait. « J'aurais pu mieux faire. »

Croisant les bras, Harry le regarda, le défiant de revenir sur ses paroles, ce qu'il ne fit pas. « Bien. Que voudrais-tu que je fasse avec eux ? »

Les yeux de Drago étincelèrent d'une lueur de folie. « Fais en sorte qu'ils se soignent mutuellement. Pas de médicomage. Voilà. » Drago fit une pause pour créer un effet dramatique et regarder les garçons. « A seize ans ils doivent connaître au moins les sortilèges de guérison standards. »

Harry se frotta le menton du pouce. Il aurait dû s'y attendre. « Très bien. Vous l'avez entendu. Soignez-vous du mieux que vous pouvez. Si vous faites le travail à moitié, vous aurez une retenue. »

Ils tressaillirent et se regardèrent avec des yeux noirs, mais se mirent finalement au travail. Amusé, Harry vit que Sirius tenait fermement sa baguette et son mouvement le fit soupçonner qu'il avait pensé envoyer un sort au lieu du sortilège de soin.

Quand ils eurent terminé, ils attendirent dans un silence boudeur qu'Harry examine leurs bras, leur cou et leur nuque. Le nez de Severus était toujours recourbé et le doigt de Sirius blessé, alors il haussa les épaules et les libéra. S'ils n'avaient pas été aussi rapides à se battre, ça ne serait jamais arrivé. Au moins maintenant Harry comprenait pourquoi Sirius ne parvenait jamais à replier complètement son doigt.

« Veux-tu aller prendre un verre au pub, Devonshire? » Harry combattit le désir de secouer la tête en utilisant le faux nom.

Drago sembla y réfléchir puis accepta. « J'ai une nouvelle dague à te montrer, rempli d'un charmant poison. » Il sourit d'un air méprisant aux deux garçons qui se trouvaient toujours derrière Harry. « Dis-moi Octavian, menaces-tu les petits morveux avec des couteaux et des dagues ? »

Harry leva les yeux au ciel. « Arrête d'essayer de les terrifier. Tu es aussi méchant que… l'un de nos anciens professeurs. »

Drago éclata de rire. « Je pense que je devrais prendre ça pour un compliment. Oui, je crois que c'est ce que je vais faire. » Voyant les garçons blêmir, Drago sourit. « J'ai découvert un ou deux charmants poisons dernièrement, tu sais. Je t'en parlerai en allant au pub. »

Harry acquiesça sans trouver la conversation étrange. Il ne cligna même pas des paupières lorsque Drago sortit la dague de verre pour la lui montrer en marchant, il la lui prit simplement des mains, l'inclina et regarda le liquide bleu gluant qui la remplissait glisser d'un côté puis de l'autre.

Drago marchait à reculons devant lui, et ses yeux étincelaient d'amusement. Harry le tira quand il faillit rentrer dans un arbre.

« Ca aiderait si tu regardais où tu vas, espèce d'idiot. »

« Je ne suis pas un idiot ! »

« Oh que si. »

Drago le regarda avec des yeux noirs et sortit un morceau de métal carré de la manche de Harry. « Tu les enduis toujours de poison ? » Il s'arrêta et regarda attentivement le groupe qui les observait puis prit la main de Harry et lui ouvrit la paume avec le métal tranchant.

Harry retint son souffle et repoussa brutalement Drago. « Espèce de connard ! Ca fait mal. »

« Je veux savoir avec quoi tu l'as enduit. »

« Tu aurais pu demander. »

« Pas aussi drôle. » Drago passa son pouce sur la plaie, étalant le sang qu'il attaqua avec sa langue. « Solanacée américaine ? »

« Je ne pense pas. Je n'aime pas ses effets. » Harry s'arrêta, goûta le sang sur sa main. « Non, ce n'est pas ça. Solanacée noire. »

« Tu as toujours eu un faible pour les poisons qui provoquent la paralysie et presque la mort. »

« Ca aurait pu être pire. Ceux dans ma botte sont couverts d'un poison à base de laurier-rose. »

« N'as-tu pas failli mourir suffisamment souvent à cause de ce truc ? »

Harry haussa les épaules et prit un mouchoir qu'il enroula autour de sa main. « J'ai pensé que je rendais à certains la monnaie de leur pièce. »

« N'es-tu pas gentil ? » Drago sourit d'un air satisfait et leva une main pour arrêter Harry et lui demander de se retourner. « Du bois ! » Et il éclata de rire alors que Peter Petitgrew tombait sur le sol. « Oh. Les pauvres bébés. Ils ne savent pas de quoi leur professeur est capable. »

« Sale fouine. » Harry prit Drago par le bras et l'emmena loin du groupe et des garçons pâles et tremblants.

hpsshpss

Futur : Harry, à vingt ans

Severus regardait la panoplie d'objets posés sur la table. Aucun ne ressemblait aux autres et pour quelqu'un qui ne savait pas ce qui se passait, ça avait l'air d'objets sortis pêle-même de malles et de placards. Avec une arme de plus pour la collection de Harry.

Quand ce serait terminé il dirait à ce foutu clébard que son filleul n'avait pas besoin de plus d'armes. Sa baguette devrait lui suffire. Mais Severus savait que ce n'était pas le cas. Il y avait des moments où il devait compter sur d'autres armes que sa baguette, des armes qu'il devait utiliser pour défendre des gens, des gens innocents qui ne méritaient pas ce qui leur arrivait.

Des cordes et un stylet, ou du poison pour mettre gentiment fin à ce qui ne serait plus que douleur, encore et encore.

Il savait ce qu'il défendait. Il savait quoi ou plutôt qui il voulait protéger.

Et il connaissait le meilleur moyen pour y parvenir.

Il prit le stylet. Ce n'était pas le préféré de Harry, il le savait, mais c'était petit, tranchant et faisait exactement ce qu'il avait besoin de faire.

S'il pouvait se convaincre de le faire.

Trancher la peau ne faisait pas partie de ses priorités. Jamais, et certainement pas pendant l'amour.

« Severus, que fais-tu ? »

Severus se coupa au bout du doigt et se regarda saigner avant de mettre son doigt dans sa bouche.

Il sentit les doigts de Harry ouvrir sa main, prendre le couteau et le poser sur la table.

« Sev. Je ne te le demanderai pas deux fois. Que fais-tu ? »

Enlevant le doigt de sa bouche en faisant attention à ne pas le regarder, il se plaça derrière Harry et regarda par-dessus son épaule les objets dont la disposition avait attiré l'attention du jeune homme.

« A quoi ça ressemble, Potter ? »

Il sentit Harry se tendre et devenir mal à l'aise.

« On dirait la préparation d'un rituel auquel tu ne devrais pas penser. »

« Je peux t'assurer que je ne pensais pas au rituel en plaçant les choses de cette façon. »

« J'ai lu ce paragraphe en long, en large et en travers. Je sais à quoi tu penses. »

Harry se retourna pour le regarder. Il n'avait pas eu l'air aussi mal en point depuis des semaines et Severus aurait aimé penser qu'il était ainsi à cause de ce qu'il faisait avec Albus et de ses plaintes à propos de ce que le Ministère lui faisait. Les Serpentards prennent soin des leurs.

« C'est une idée stupide. Nous ne le ferons pas. »

« Tu te rends compte que tu changes de raisonnement constamment. »

Harry haussa les épaules. « Au moins tu n'as pas l'occasion de trouver un argument pendant le peu de temps que nous avons. »

Severus remua pour pouvoir poser sa main sur la taille de Harry. « Et maintenant comment sais-tu que je n'ai pas déjà préparé des contre-arguments pour parer à tous les tiens. »

Harry plissa les yeux. « Severus, je ne t'aurais jamais, jamais demandé de te couper. Ca te met mal à l'aise et c'est parfaitement compréhensible. Le dernier endroit où je veux que tu sois mal à l'aise c'est lorsque tu es avec moi. » Sa main glissa de son bras jusqu'à son épaule avant de se loger dans sa nuque. « Dis-moi que tu comprends et que tu vas abandonner ton idée folle. »

« Je prends cela comme un affront personnel. J'ai utilisé un raisonnement fondé sur une logique parfaite pour arriver à cette conclusion. »

Harry soupira et rapprocha sa tête. « Nous en parlons depuis des mois et aucun de nous n'a réussi à convaincre l'autre. Ne peut-on pas tomber d'accord sur le fait que nous ne sommes pas d'accord et en fnir avec ça ? »

« Donne-moi une seule raison valable pour ton refus. »

« Donne-moi toi une seule raison valable pour vouloir passer le reste de ta vie avec quelqu'un qui – comment dis-tu déjà ? — "passera le reste de sa vie à jouer avec la mort, qui, quand elle l'attrapera, le fera de la plus horrible et de la plus douloureuse des manières." Et il ne faut pas oublier la suite de la phrase : "Rappelle-toi bien de ce que je te dis, Potter, un jour tu parviendras à te faire tuer et ça ne me surprendrais pas que si cela arrivait demain". »

Severus le regarda avec des yeux noirs. « Je t'ai donné ma raison. »

« Et c'était une bonne raison. Ne crois pas que je ne t'ai pas entendu et que je ne chérirais pas ce souvenir. Seigneur, Severus, cela représente tout pour moi, mais je pourrais te perdre à cause de cela et je n'aurais que moi à blâmer. Et quels seront les effets secondaires ? »

« Il n'y en a pas. »

« Tu n'en sais rien. Nous avons tous les deux des liens dont nous ne voulons peut-être pas, mais ils sont là. Tu ne penses pas que ça pourrait les affecter ? »

Severus contourna Harry et prit le couteau. Faisant courir la lame contre le bras du jeune homme, il inspira profondément. « C'est un risque que je suis prêt à prendre. Bien sûr, je comprends que tu ne préfères pas. C'est horriblement risqué et dangereux… »

« Ce n'est pas juste. »

Il haussa une épaule. « On se demande comment on a réussi à te répartir. Je pense que je comprends finalement pourquoi tu te dis sans maison. »

« Tu es un abruti. »

« C'est un fait. » Bougeant la main à peine une fraction de seconde, la lame coupa la peau de Harry et une ligne rouge vif apparut.

« Arrête. »

« Tu m'as dit que ça ne te dérangeait pas, et que c'était plutôt intéressant. »

« Mais toi ça te dérange. »

Severus haussa les épaules et baissa la tête vers la coupure. Sa langue lécha le bord de la plaie. Il avala le sang, le goût métallique le rendant un peu malade. Surtout parce que c'était le sang d'une autre personne. Le sang de Harry.

« Severus, arrête. » Harry dégagea son bras de la prise de Severus et se dirigea vers la table. « Nous ne le ferons pas. Je ne te laisserai pas me couper une nouvelle fois et je te jure que je ne te toucherai pas avec un couteau. Nous ne mélangerons pas notre sang. Non. Tu détestes tout de ce rituel à part le résultat final. »

« Le résultat final est ce qui importe. Le reste ne sera plus qu'un souvenir suffisamment tôt. »

« Arrête de faire l'idiot. »

Severus plissa les yeux. « Je ne suis pas un idiot. » Il avança vers Harry d'un air menaçant, leva sa main et la posa sur sa nuque. « De sang à sang, pour mélanger et unir - »

Harry se recula brusquement et secoua la tête. « Arrête. » Fermant les yeux il regarda le sol. « Severus, es-tu sûr de toi ? »

Il acquiesça. « Et toi ? »

« Autant que je le puisse. » Harry détacha les fermoirs de sa robe et la jeta dans un coin. « Nous le ferons correctement. Puisqu'il est évident que je ne pourrai pas te convaincre de faire autrement. » Jetant sa chemise il se dirigea vers Severus et commença à s'occuper de la longue rangée de boutons. « Tu peux m'aider, tu sais. »

Les doigts s'emmêlaient et se gênaient plus qu'ils ne s'aidaient. Ils parvinrent néanmoins finalement à détacher la longue robe de cérémonie et la lancèrent sur une chaise.

« Tu as l'air d'une sombre humeur. »

Harry ne leva pas les yeux. Il s'occupa des boutons de manchette de Severus. « Ce n'est pas tous les jours que je laisse quelqu'un m'ouvrir les poignets. »

Severus passa une main dans les cheveux de Harry. « Je ne te demande pas grand chose --»

Harry se moqua de lui, mais Severus choisit de l'ignorer.

« - mais cela, je le veux. »

Harry acquiesça et porta la main de Severus à ses lèvres pr déposer un baiser sur la paume avant d'enlacer leurs doigts et de le conduire dans la chambre. Il s'arrêta, regarda par-dessus son épaule le bric-à-brac de leur vie à deux. « Je suppose que nous avons besoin de tout ça. »

« Pour que ça fonctionne correctement, oui. Ils doivent être transformer en cendres. »

Harry ferma les yeux. « J'aimais cette plume. Accio objets devant être brûlés. » Harry fit un geste de la main vers la pile et retourna dans la chambre.

« Tu ne devrais pas gaspiller ton énergie ainsi. Le rituel en absorbera une grande part. »

« Si l'un de nous a de l'énergie à gaspiller, c'est moi. Je suis le plus jeune. »

Severus grogna en regardant la pile qu'il avait attentivement constituée s'écraser en un tas informe sur le sol.

« Quoi ? Il ne devrait pas y avoir le moindre objet en verre puisque nous avons besoin de cendres et que nous devons prendre une bassine en argent pour recueillir le sang. Rien qui ne puisse se casser. »

Severus le regarda simplement avec des yeux noirs.

« Je sais, un travail difficile et moi j'ai tout désorganisé. Est-ce que ça te surprend ? »

« C'est un rituel très important, Harry, je pensais --»

« Que nous pourrions en faire tout un plat. Je ne préfère pas. Vraiment. Plus vite ce sera terminé, plus vite je pourrai dormir une nuit complète sans me demander si tu es toujours en colère parce que je n'arrive pas à me décider pour savoir s'il faut ou non que nous le fassions. »

« Si tu n'es pas sûr --»

Harry referma ses lèvres sur celles de Severus et l'attira dans un baiser. Severus sentit ses doigts défaire les boutons de sa chemise, ses mains caresser la peau et enlever la chemise de ses épaules avant de la jeter au loin.

« Ai-je un jour été sûr de quelque chose ? »

« Ce n'est pas réconfortant. »

« Non, ça ne l'est pas, mais je ne sais toujours pas comment je peux t'apporter un quelconque réconfort de toute façon. »

« Tu ne le peux pas. Tu es un morveux -- »

« J'ai vingt ans ! C'est trop vieux pour être un morveux. »

« Peu importe, tu l'es. Tu es aussi constamment agaçant et tu es incapable d'éviter les ennuis dans lesquels tu ne devrais pas te trouver. »

« Tous les doutes que j'ai pu avoir sur notre relation viennent de s'envoler. » Dit Harry sèchement.

« Tais-toi. » Il prit la main de Harry et passa les siennes sur ses bras.

« Je sais, Sev. C'est important pour moi parce que ça l'est pour toi. Je n'aime pas la manière dont c'est décrit dans le livre, c'est tout. »

« Bien sûr que non. Ce livre a été écrit pour décourager les gens de tenter d'accomplir ce genre de rituels, c'est la même logique que celles des livres de Défense. Les livres d'un niveau supérieur décrivent -- » Severus enroula une mèche de cheveux de Harry autour de son doigt jusqu'à ce que le jeune homme tressaille. « Ne te moque pas de moi en bâillant, espèce d'insupportable -- »

Harry éclata de rire. « Je sais que ce n'est pas juste. Aucun de tes élèves n'écoutent tes leçons de morale, le moins que je puisse faire est de prétendre faire attention. »

« Pouvons-nous continuer ? »

Harry déglutit et se calma. « Ouais. Mais je n'utiliserais pas ce truc que tu as trouvé. »

« Quel truc ? »

« Le couteau. »

« Nous n'utiliserons pas la dague que t'as donnée ton parrain inutile et plein de puces -- »

« Non. Je…» Harry se lécha les lèvres. « J'ai trouvé quelque chose. Exprès pour ça. Il n'a pas servi aux combats qui ont eu lieu à l'extérieur. Quelque chose que l'on utilise pour se battre ne devrait pas… Tu sais… »

Severus acquiesça. « Alors tu fais simplement ton difficile. »

« Quand ne le fais-je pas ? »

Harry se dirigea vers le haut de l'armoire, en sortit une fine boite noire et la tint fermement entre ses mains. Expirant, il la tendit à Severus.

« Tu commences. Allons-nous ? » Il jeta un coup d'œil vers le lit.

Severus secoua la tête. « Non. Nous --» Il s'arrêta, regardant la lame posée contre le velours. « Un athamé ? »

« Contrairement à ce que tu crois, je ne suis pas idiot et je suis parfaitement capable de lire les conseils donnés pour accomplir le rite correctement. Sans l'aide d'Hermione. Sans l'aide de qui que ce soit. »

« Alors tu sais qu'elles doivent être spécialement forgées pour le rituel ? »

Harry acquiesça, se mit à terre près des objets qu'il avait fait venir à lui et commença à enlever ses bottes. « Je l'ai fait forgé spécialement. Il ne posera pas de questions parce qu'il ne se souvient pas l'avoir fait. »

Severus ne dit rien. Il prit simplement le couteau et s'agenouilla pour faire face à Harry.

« Severus ? »

« Hum ? »

Harry l'observait réorganiser le tout en petits tas et poser la bassine au centre.

« Rien. C'est simplement… Quand ce sera fait… »

« Quand ce sera fait, tu seras mien, je te défenderai et je te protègerai. »

« Et tu m'aime -- ? » Harry acquiesça, semblant avoir pris une décision. « Et tu seras mien. » Il tendit son poignet droit au-dessus de la bassine, les veines bleues contre la peau blanche.

Severus suivit légèrement le bras de Harry de ses doigts. « Tu n'as aucune idée de ce que… » Severus chercha les mots qui refusaient pour une fois de venir.

« Ce que ma confiance folle en toi signifie. Tu as tort, je le sais. Je ne le ferais pas autrement. Maintenant allons-y. » Dit Harry d'un ton bourru.

Severus posa le couteau sur la peau et l'athamé sur la veine de Harry, attirant le sang qui se mélangerait et se lierait au sien.