Attention, rien ne m'appartient. Les personnages appartiennent à J.K Rowlings et l'histoire à DragonLight
Résumé: En mission dans le passé pour Dumbledore, Harry voit son amant sous un nouveau jour, celui de professeur.
Ratings : R
Correctrice : AnthaRosa et Ishtar.
Attention, c'est un slash: SS/HP
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Chapitre quinze : Chute dans la folieLe passé
Une succession rapide de coups frappés à sa porte se fit à nouveau entendre. Harry se leva le regard mauvais et posa le livre qu'il lisait sur le bras de sa chaise. Il ouvrit la porte sèchement, et retint de justesse la riposte qu'il avait sur le bout de la langue.
Sirius se tenait devant lui, les cheveux d'un horrible blond, et un pas ou deux derrière lui se trouvait Severus. Severus avec des cheveux rouges. Severus avec des cheveux aussi rouges que du vin. Et ils ne se disputaient pas. Ils étaient simplement là. Harry se frotta les yeux, certain de s'être trompé. Mais lorsqu'il les rouvrit, Sirius et Severus étaient toujours là et semblaient bien s'entendre.
Les démons de l'enfer allaient bientôt construire des bonhommes de neige ensemble.
« As-tu prévu de bouger ou dois-je te chatouiller ? » Sourit Sirius.
Harry les laissa entrer, se remettant doucement du choc. « Vous ne vous êtes pas entretués. »
Severus ne lança pas son habituelle remarque caustique sur le fait que Harry énonçait une évidence et son estomac se noua.
Sirius ne le remarqua pas. « Etonnant, non ? Nous avons eu une charmante conversation, en fait. » Sirius regarda Severus par-dessus son épaule. « Nous avons parlé du fait qu'il était stupéfiant avec les cheveux rouges. » Il mit ses mains dans ses poches et regarda autour de lui. « De toute façon, je ne devais pas être là puisque je suis venu la dernière fois. En fait, Albus allait envoyer Snape, mais Snape m'a invité à l'accompagner. Reconnaissant une occasion en or, j'ai accepté à condition qu'il vienne sous un sort de dissimulation. Plutôt brillant de ma part, non ? »
Harry blêmit. Severus ne voulait pas le voir seul. Bien sûr : il savait ce qui s'était passé puisqu'il l'avait déjà vécu et maintenant il ne voulait plus rien avoir à faire avec lui. Il déglutit et détacha son regard de Severus pour se tourner vers Sirius. « Ca ne ressemble vraiment pas à Severus. »
« Ouais, eh bien, j'ai été effectivement surpris de sa demande. On aurait pu penser qu'il voudrait faire ce que vous faites tous les deux en temps normal. » Il haussa les épaules et regarda ailleurs. « Mais quand je lui ai demandé tout ce qu'il a dit est qu'il -»
Severus fit en sorte de marcher sur les pieds de Sirius en passant devant lui.
« Putain de connard graisseux ! » Sirius plissa les yeux.
« Sirius ! » Aboya Harry.
Son parrain tourna rapidement la tête pour le regarder.
Après un regard rapide vers Severus qui ne l'avait pas encore regardé, Harry laissa tomber sa leçon de morale. Sirius ne l'écoutait jamais de toute façon et il n'en avait pas l'énergie pour l'instant. « Rien d'intéressant n'est arrivé ? »
Au bout de trois phrases qui aurait pu se résumer simplement en 'Aller chercher les potions de Harry avant qu'Albus ne se doute de quelque chose' Harry décrocha. Sirius adorait entendre ses propres histoires et d'habitude Harry lui passait ça. Avec le temps, ça devenait même plus facile de penser à ce à quoi il voulait penser pendant que Sirius parlait. Cette fois, Harry pensait au fait qu'il était évident que Severus ne voulait pas rester seul avec lui. Ou peut-être qu'il ne voulait plus du tout le voir. Soupirant avec mélancolie, Harry s'effondra sur une chaise. Il se tourna quand Severus tapota son épaule et prit le verre qu'il lui tendait, avec un sourire.
Du scotch. Il contenait du scotch. Pas leur boisson. Le brandy était dans un coin du bar et Severus ne l'avait pas touché. Il leva les yeux et aperçut Severus qui s'installait dans la chaise à l'opposé de la pièce, celle sur laquelle il avait laissé le livre. Il avait une excuse pour aller vers lui. Il pouvait reprendre son livre et… Mais la pensée mourut avec un soupir. Il se tourna pour marmonner un charme de verrouillage et d'insonorisation puis regarda son parrain.
Il arrêta l'histoire suivante en plein milieu d'une phrase et sourit à Harry avant de regarder Severus avec des yeux noirs. « Tu aurais pu m'en servir un. Ca ne t'aurait pas tué, Snape. »
Severus haussa les épaules.
« Il n'a pas dit un mot depuis que nous sommes arrivés. Je pense qu'il essaye de faire son difficile. Qu'en penses-tu, Harry ? Personnellement, je suis content que ce petit merdeux n'ait pas encore parlé. »
« Sirius…» Grogna Harry. « Severus est toujours difficile. » Il tourna son verre dans ses mains puis but une gorgée. « Il est ainsi mais tu le sais. Tu as été à l'école avec lui. »
Sirius négligea le commentaire, se redressa et reprit la parole. « Albus voudrait savoir les mêmes choses que d'habitude. Personnellement, je ne vois pas pourquoi. Tout le monde sait que tu vas faire ton boulot. »
Sa concentration fut ébranlée. Harry inclina la tête pour regarder le plafond. Son cerveau refusait de penser à ce qu'il avait à mettre dans ce rapport. Il aurait préféré parler à Severus –seul - mais en même temps, il ne le voulait pas. La présence de Sirius empêchait toute conversation entre eux.
Il était presque sûr que c'était la raison pour laquelle Severus était venu avec Sirius. Les deux hommes se détestaient et pourtant ils s'étaient montrés à sa porte sans effusion de sang et aucun des deux ne boitait. Il n'était pas utile de demander à Severus s'il avait raison, il ne le lui dirait pas et Sirius ne savait rien de plus sur la situation, comme d'habitude.
Harry fit donc la seule chose qu'il pouvait : il fit son rapport de mission. « Comme je l'ai dit à Drago, Voldemort à réussi son coup contre Harold Potter. Donc, l'Ordre d'ici fait davantage confiance à ma traduction, du moins jusqu'à présent. » Sa voix reprit le ton qu'il avait toujours lorsqu'il faisait son rapport. Elle était froide et indifférente. C'était comme si rien ne pouvait plus dérouter Harry et ça pouvait très bien être vrai. « Des actions ont été menées pour contrecarrer les attaques que j'ai découvertes. Dans la plupart des cas, elles ont été bien organisées et on n'avait pas l'impression qu'elles étaient connues d'avance. J'ai traduit une attaque qui ne s'est pas produite. La famille est toujours sous protection, juste au cas où. »
Sirius bailla. « C'est parfait, comme d'habitude. »
« Simple d'esprit comme toujours, Black. » Le ton coupant de Severus lui fit lever les yeux. C'était la première fois qu'il prenait la parole depuis son arrivée. « Ce qui était toujours apparu comme des attaques sans importance était en fait des déplacements stratégiques, prévus des mois, si ce n'est des années à l'avance. Penses-y comme à un jeu d'échec. Nous avons réussi jusqu'à présent à bloquer leurs mouvements. Le fait qu'Harry soit ici nous permet de gagner le premier tour. »
« Je ne suis pas idiot, espèce de bon à rien de merde de Serpentard. » Gronda Sirius, les dents serrées. « Que vois-tu en lui, » Dit Sirius en montrant Severus de la tête. « de toute façon, Harry ? »
« Tu réfrènes tes paroles, Black ? Ou tu n'as rien trouvé de plus intelligent à dire ? »
« Est-ce que j'ai l'air de vouloir énerver mon filleul ? »
« Ca ne t'a jamais arrêté avant. Je suis étonné de te voir agir en ayant réfléchi aux conséquences. »
Harry leva les yeux au ciel et dit en inspirant profondément. « Severus, arrête d'embêter Sirius. Tu sais qu'il te répondra. Je ne vais pas me mettre en colère contre lui si tu le pousses à t'insulter. »
« Mais c'est divertissant de te regarder flanquer une raclée à ton cabot de parrain sous prétexte de vous 'entraîner'. »
Sirius sauta de sa chaise, et tira Harry par le bras. « Nous n'avons pas fait ça depuis longtemps, Harry ! Un match d'entraînement. »
Le regard de Harry tomba sur Severus qui souriait de satisfaction. Il avait un plan et tout se déroulait selon ses désirs. « Y-a-t-il une raison pour laquelle tu veuilles me voir donner des coups à Sirius, Sev ? »
« Depuis quand ai-je besoin d'une raison pour vouloir voir cet ignare écrasé ? Mais si tu en as besoin d'une, je pense que tu peux en trouver une. » Severus regarda ses ongles avec ce qui semblait être son indifférence habituelle. « Nous ne pouvons laisser ta musculature se détériorer, si ? »
Harry but tranquillement une gorgée de scotch pendant que Sirius finissait son verre en une gorgée. Suivant son parrain des yeux, il posa son verre. « Peut-être as-tu raison. »
Ainsi, il ne penserait pas que sa relation avait mal tourné, pensa-t-il. Si effectivement quelque chose n'allait pas. Harry ne savait pas ce que Severus pensait parce qu'il ne lui laissait pas le voir. Il en était très énervé, mais il avait l'habitude. Il le regarda une dernière fois et soupira. Il se demandait s'il le découvrirait un jour.
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Severus observa Harry de sa chaise, en toute sécurité. Il but son scotch tout en admirant les muscles du jeune homme qui s'étirait avant son combat avec Black.
Connaissant Harry depuis aussi longtemps et aussi intimement que Harry lui-même, il voyait les signes de stress dans son attitude. Il avait été renfermé et nerveux, ce qui ne lui ressemblait pas ; en général, il lui était beaucoup plus difficile de l'inciter à se battre. Peu de choses parvenait à le convaincre. Il aurait dû le savoir. C'est lui qui lui avait appris à rester calme en toutes circonstances. Même s'il savait ce qui pouvait amener le jeune homme à entamer un combat physique ou verbal, il ne profitait pas souvent de ce savoir. Ca demandait trop de temps et d'énergie. De plus, Harry avait tendance à essayer de l'ignorer. Drago, par contre, parvenait à l'entraîner dans une dispute sans même avoir à cligner des yeux.
Harry lui avait un jour dit qu'il laissait toujours ses disputes avec Drago dégénérer parce que se battre avec lui était 'relaxant'. Il était plus facile pour le jeune homme de se battre avec une personne de la même constitution que lui, comme Drago. Bien sûr, aucun de ses adversaires n'était de sa taille. Enfin peu. Voldemort, malgré tout ce qu'il disait sur le fait que seules les prouesses magiques comptaient, préférait toujours les muscles, et dans certains cas le don magique naturel, au cerveau.
Le stress et la tension empêchaient Harry de se battre avec lui ou Black. Il savait que le jeune homme serrait tendu en les voyant ce soir, c'est pourquoi il était venu avec des piques plus mordantes qu'à l'ordinaire. Il n'en avait pas eu besoin et il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi.
Il sortit de ses pensées et regarda les deux hommes. Il savait quelles armes ils utiliseraient et comment ils combattraient. Il savait qu'aucune n'était nécessaire. Au final, le gagnant serait celui qui désirait le plus la victoire. Black était détendu. On aurait dit qu'il s'amusait avec un ami au lieu d'essayer d'assommer Harry. Le jeune homme en revanche était prêt. Ses muscles étaient tendus et il était prêt à se battre.
Si Severus avait été du genre à se sentir désolé pour quelqu'un, il l'aurait été pour Black.
« Tu deviens lent, vieillard ? »
« Qui traites-tu lent, gamin ? »
« Tu admets que tu es vieux, alors ? »
Les insultes étaient une routine. Elles devaient énerver l'autre même si le plus souvent, elles n'atteignaient pas leur but. Ca pouvait durer des heures. Les calomnies descendaient en spirales, devenaient fondées et humiliantes. Tout se passait comme il l'avait prévu. Harry perdrait au moins une heure à combattre le clébard et Severus pourrait penser à la personne à laquelle il était lié et à la situation dans laquelle ils étaient, sans qu'aucun d'entre eux, en particulier Harry, ne soit le plus sage. Harry et Black essayeraient de se tailler en pièces et Severus pourrait éviter la conversation qui devait arriver.
Elle pourrait ne jamais avoir lieu. Ce serait peut-être la décision la plus sage, mais Seeverus avait eu besoin de voir Harry, si ce n'est de lui parler. De voir comment il réagirait en sa présence. Voir s'il agirait comme un homme coupable ou comme un homme condamné.
Il n'était pas certain d'avoir vu l'un ou l'autre.
Il porta le verre à ses lèvres et s'arrêta pour laisser le scotch brûler sa langue et sa gorge. Pendant des années, il avait nié qu'Harry soit 'Octavian'. Il était arrivé à un point où il ne pouvait plus le nier. La réalisation lui avait laissé un goût amer dans la bouche. Il n'avait pas voulu qu'Harry soit 'Octavian' parce que s'il l'était ça voulait dire qu'Harry et son jeune lui avaient eu une relation. Il avait presque immédiatement enfermé la pensée dans un coin de son esprit et n'avait ouvert cette porte qu'en quelques occasions, lorsqu'il doutait.
Pourquoi Harry aurait-il fait quelque chose d'aussi mal?
Severus ne prendrait jamais un autre amant, mais ce n'était pas exactement ce qu'Harry avait fait.
Bien qu'il ne laissât jamais certaines choses passer ses lèvres, il pouvait les admettre en son for intérieur . Ce n'était pas toujours facile, mais il le pouvait. L'une de ces choses était qu'il aimait Harry. Heureusement, Harry pouvait prononcer ces mots beaucoup plus facilement que lui, mais ça ne voulait pas dire que Severus ne ressentait rien parce qu'il lui avait prouvé ses sentiments de nombreuses fois, s'il devait être honnête avec lui-même. Il ne les disait pas aussi souvent que le jeune homme et il n'en avait pas besoin. Harry savait ce qu'il ressentait. Il lui avait même dit une fois, cinq ans auparavant, mais ça ne rendait pas la déclaration moins vraie.
La bataille verbale avait commencé à descendre dans le domaine du dégoûtant et du grossier. Tout se passait comme il s'y était attendu. Il ne put cependant s'empêcher de secouer légèrement la tête en remplissant son verre de scotch.
« Alors, Sirius, as-tu trouvé un partenaire sexuel la dernière fois que tu as été sous ta forme d'animagus ? »
« Eh bien, il y a eu ce caniche… »
« C'est dégoûtant. »
« C'est toi qui as posé la question. »
Severus grimaça, se laissa aller sur sa chaise et fit semblant d'observer le match. Il regarda effectivement un moment, observant le muscle du bras de Harry se tendre alors qu'il essayait de faire lâcher à Black le couteau qu'il tenait. Mais lorsque celui-ci relâcha sa prise, il bloqua la vue de Severus qui ne vit que les galeuses fesses de Black.
Les deux adversaires tombèrent sur le sol et Harry roula sur Black, la main sur sa gorge et ses genoux entre ses hanches, mais Severus ne le remarqua pas. Il voyait Octavian Tyler le regarder ou plutôt regarder son jeune lui.
Pourquoi Harry avait-il pris son jeune lui comme amant ? Il est vrai que lorsqu'il était étudiant, il avait profité sans honte du fait que le 'professeur Tyler' était soûl. Mais il connaissait suffisamment Harry pour savoir qu'il n'avait jamais bu et qu'il ne boirait jamais au point de coucher avec quelqu'un d'autre, et c'est ce qui le dérangeait. Si ça avait été le cas, Harry et Drago auraient dépassé ce point depuis longtemps. Severus savait qu'ils étaient mutuellement attirés l'un par l'autre, au moins un peu. Le pire qu'il ait fait était de s'endormir dans la même chambre après une beuverie spectaculaire.
Il plissa les yeux alors qu'il regardait son scotch. Harry était à lui. Pas à son jeune lui. A personne d'autre. Mais coucher avec son jeune lui ou avec quelqu'un d'autre était-ce la même chose ? Il savait que ce n'était pas la même chose, mais en même temps, ça l'était et malgré sa grande intelligence, Severus avait bien du mal à séparer les deux. Il voulait connaître la raison qui avait poussé Harry à agir ainsi.
Il ne pouvait cependant pas avoir cette conversation avec lui. Pas maintenant. Ca se terminerait en dispute. Une grosse dispute. Et rien que penser à cela lui donnait la migraine. Il savait que par rapport à la situation et au problème, il devrait simplement partir et laisser Harry bouillonner, mais il ne pouvait pas. Cela blesserait Harry et si Harry était blessé qui sait ce qui changerait ?
Pour conserver l'équilibre de la ligne du temps, les voyageurs devaient marcher sur un chemin précaire. Cette mission était celle d'Harry et celle de ses visiteurs. C'est pourquoi Harry ne devait pas connaître les évènements qui s'étaient déroulés dans le passé - le futur de Tyler. Severus aurait voulu plus que tout le changer. Il voulait dire à Harry tout ce qu'il s'était passé entre lui et son ancien professeur. Il avait eu un désir désespéré de changer le passé – et par la même occasion son futur. Jusqu'à ce qu'il ait réfléchi à ce que ça signifiait : changer le passé, et le futur, pourrait lui faire perdre Harry.
Le risque était trop grand. Il aimait Harry plus que tout. Mais il ne le lui dirait jamais. Que Harry le déduise par lui-même était une chose, mais il ne confirmerait jamais une telle allégation. Il avait donc tû le passé, sans jamais en dire un mot et en établissant un équilibre précaire. Sa colère contre la situation, contre son amant et contre lui-même rompait cette équilibre. Il n'arrêterait pas de sentir son estomac se tordre et sa poitrine se comprimer tant qu'il ne se serait pas disputer avec Harry, comme il le sentait venir.
Mais il s'arrêta de lui-même. Quand ils en arrivaient là, Severus connaissait les réactions et la personnalité de Harry. Il savait comment il répondrait. Harry n'était pas certain des réactions de Severus. C'était évident : chaque regard que le jeune homme jetait dans sa direction, la tension que Severus voyait dans son corps depuis qu'il avait ouvert la porte le prouvait.
Harry avait besoin d'être rassuré. Mais Severus ne pouvait pas le faire pour l'instant.
Le plus simple aurait été d'éviter toute visite. Il aurait voulu laisser Black ou Drago venir. Albus cependant, avait d'autres plans – ce vieux fou qui se mêlait de tout !
Au lieu de travailler dans son laboratoire particulier, il était assis là, des années dans le passé à se demander ce que son amant pouvait bien voir en son lui de seize ans. Il était un enfant gâté, un Monsieur-je-sais-tout, presque aussi insupportable que Drago et Granger réunis. Pas aussi gâté que James Potter, bien sûr, mais son grand-père lui avait tout de même donné tout ce qu'il voulait. Oui, il devait admettre qu'enfant, il était faible. Harry n'était pas attiré par les individus faibles ; il s'entourait d'amis à la forte volonté qui pensaient par eux-mêmes et prenaient leurs propres décisions. Sauf dans le cas de Weasley, mais on ne pouvait éviter les flagorneurs, supposa Severus. Il ne leur dirait peut-être pas, mais Harry pouvait être fier d'être entouré par de tels individus.
Alors qu'est-ce qu'il lui avait pris?
Ses souvenirs en tant qu'élève 'd'Octavian Tyler' étaient pour la plupart inappropriés et il préférait ne pas y penser. Il resserra la pression sur son verre et essaya de repousser les souvenirs du jour où il avait couché avec son professeur, essayant de penser à autre chose, mais les images lui restaient à l'esprit.
Harry était à lui. Adulte, Severus avait combattu pour protéger ce jeune homme. Il avait combattu avec lui en tant qu'amant et en tant qu'ami. Il avait combattu pour Harry parce qu'il l'aimait. Il était à lui et son jeune lui n'avait rien fait, rien, pour le mériter.
Une douleur aiguë lui traversa la main.
« Severus ? » La voix de Harry était ferme. Il leva les yeux et rencontra des yeux verts emplis d'inquiétude. « Est-ce que tu vas bien ? T'es-tu coupé lorsque le verre s'est brisé ? »
Severus regarda sa main. Il y avait de nombreuses coupures dans sa paume. Le prix à payer pour cacher sa colère. Il referma la main et rendit son regard à Harry. « Non, Harry, je ne me suis pas coupé. Je vais bien. »
« Es-tu -- » Il acquiesça.
« Si vous avez terminé votre petite escarmouche, je pense que nous devrions retourner d'où nous venons. » Severus sortit sa baguette et marmonna un sort : le verre cassé disparut. D'un autre mouvement, il remit les meubles en place.
Harry le regardait toujours comme si quelque chose n'allait vraiment pas. « Quelque chose ne va pas ? »
« Non. » Harry secoua la tête et se dirigea vers la porte.
Black plissa les yeux et son regard passa de l'un à l'autre. Il était évident que le crétin réfléchissait. Les pièces du puzzle se mirent lentement en place et il comprit qu'il y avait un problème entre Harry et Severus. Severus détestait ce maudit cabot.
« Eh bien, nous allons y aller, mais si vous avez besoin d'une minute -- » Black s'interrompit après avoir regardé Severus avec un air plein de mépris, mais ne s'arrêta pas. « J'ai besoin d'aller aux toilettes. C'est par ici, hein ? » Sirius n'attendit pas la réponse et se dirigea vers la chambre de Harry puis ferma la porte derrière lui.
« Sev ? »
« Non. Nous n'aurons pas cette conversation maintenant. Ca attendra ton retour.» Severus déglutit. « Nous ne pouvons pas avoir cette conversation maintenant. » Il fit un geste de la tête en direction de la porte de la chambre, se détournant de Harry et de son expression douloureuse et confuse. Il haussa la voix. « Black ! Arrête d'écouter aux portes. Nous partons. »
Sirius regarda Harry d'un air désolé et sortit le Retourneur du Temps de sous sa chemise. Il donna un morceau de la chaîne à Severus et avec une grimace, le maître des potions la mit autour de son cou, réprimant le désir de tirer dessus brutalement pour étouffer Black. Ils murmurèrent une incantation et ils disparurent du passé.
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Harry s'effondra sur le canapé et fit venir à lui la bouteille de scotch que Severus avait ouverte, renonçant à utiliser un verre. Severus avait mis en place son masque impassible, mais pas assez vite. Harry avait pu avoir un aperçu des émotions en regardant ses yeux avant qu'ils ne s'assombrissent et ne deviennent illisibles. Severus était blessé. Blessé et extrêmement en colère.
Harry ne pouvait en vouloir à personne d'autre qu'à lui-même.
Une longue gorgée fut suivie d'une seconde et d'une troisième. La nuit allait être longue. Dormir était hors de question. Ces problèmes avec Severus… Et bien, ce ne serait pas la première fois qu'il noyerait ce genre de problèmes dans l'alcool ou dans autre chose, pensa-t-il en prenant une autre gorgée. Il avait évidemment choisi d'oublier que c'était précisément parce qu'il avait bu à la base qu'il avait ce problème.
On frappa à sa porte un peu plus tard. Harry fut surpris. Il était étendu devant la cheminée. Il eut un frisson. Il savait qu'il n'aimait pas ce qui allait se produire, mais il s'obligea à aller répondre à la porte.
La dernière personne qu'il voulait voir se tenait là et il referma la porte. Le regard noir, il attendit qu'on frappe à nouveau. Il n'était pas facile de se débarrasser du jeune Severus Snape. Il frappa plus fort que la première fois et Harry rouvrit la porte et regarda le visage de la jeune version de son amant.
« Allez-vous en, M. Snape. Je ne suis pas en état de me distraire ce soir. »
« Vous avez l'air d'aller très bien, professeur. »
Harry inspira. « Je croyais vous avoir dit de rester loin de moi. »
« C'est ce que vous avez dit, mais je ne pouvais pas le faire. J'avais besoin de vous parler de ce qui s'est passé entre nous. »
Harry ne bougea pas. Il bloquait toujours la porte. « C'est dommage parce que je n'ai nullement l'intention d'en discuter avec vous. Retournez d'où vous venez, M. Snape. Je n'ai aucun désir de vous voir. »
Severus s'avança et par pur réflexe, Harry recula. Il y avait suffisamment de place pour que Severus passe par-dessous son bras et entre dans le salon. Harry réprima un grognement et regarda le gamin.
Il réprima le désir de tressaillir lorsque le jeune homme lui retourna son regard. Severus observa chaque cicatrice, chaque trait de son visage pour les mémoriser et Harry détestait ça. Il détestait que Severus puisse tout connaître de lui. Des choses qu'ils cachaient aux personnes à qui il ne faisait pas confiance et il ne faisait absolument pas confiance à ce jeune homme. Le regard de Severus s'arrêta quand il vit les lettres T.M.R gravées dans la peau de son muscle pectoral. Ca suffisait.
« Que pensez-vous faire, M. Snape ? »
Severus détacha son regard de la poitrine de Harry et rencontra ses yeux. « Je suis venu vous voir. » Il déglutit. « Professeur ? Vous n'avez pas l'air de tenir très bien debout. Peut-être devrais-je vous aider à vous allonger ? » Severus fit un pas en avant et posa une main sur le bras de Harry qui tressaillit mais son mouvement ne fut pas suffisant pour se libérer de la main de Severus.
« Je sais que vous êtes en colère contre moi. » Continua Severus. « J'espérais pouvoir changer cela. » Il regarda Harry, avec une fausse expression d'excuse sur le visage. Harry avait passé des années avec Severus et il avait appris à savoir quand il mentait. Cette jeune version de son amant n'était pas aussi douée. « Je ne veux pas que vous soyez en colère contre moi. » Cela au moins était vrai.
« Alors partez. »
« Je ne peux pas ! S'il vous plait, Octavian, asseyez-vous. »
Harry plissa les yeux mais ne bougea pas. Il libéra son bras mais perdit l'équilibre et chancela. « Je ne boirai jamais plus. » Grommela-t-il.
Severus l'attrapa avant qu'il ne tombe. La reconnaissance étincela dans les yeux de Harry mais disparut dès que les lèvres de Severus recouvrirent les siennes pour un baiser exigeant. Harry détestait cela. Il détestait trouver ces lèvres familières et reconnaître l'odeur de ce jeune Snape. Le baiser dura un temps infini puis ce fut terminé. « Je vais aller en enfer. »
« Alors j'irai avec vous. »
La voix de Harry était mortellement calme. « Sortez d'ici. »
« Non. Vous savez que vous voulez cela autant que moi. »
Ils ne surent pas lequel des deux initia le baiser suivant ni celui d'après. Et ils ne s'en souciaient pas.
Harry commença à s'en préoccuper lorsque des mains froides se refermèrent sur ses hanches. Il détacha sa bouche de celle de Severus, souhaitant désespérément arriver à réfléchir, mais son esprit était trop embrumé par l'alcool et le désir animal qui enflammait son corps. Le corps pressé contre le sien était dur et si plein de désir qu'il voulait simplement le prendre mais si c'était mal.
La main qui avait attiré son attention était sur ses côtes, retraçant ses cicatrices. Harry se tendit. Ce n'était pas son Severus. Ce garçon n'avait aucun droit de toucher ses cicatrices d'une telle façon. Il se recula et regarda le jeune homme.
Les yeux noirs étaient remplis de détermination. Harry savait qu'il ne le dissuaderait pas. Une part de lui se demanda s'il le voulait. La main de Severus se posa sur sa poitrine et Harry regarda les doigts blancs, légèrement plus petits que ceux auxquels il était habitué. Severus le poussa et il tomba sur sa chaise, suivi par le jeune homme qui se dressa au-dessus de lui.
« N'essayez pas de vous débarrasser de moi. Vous n'y arriverez pas. »
Harry plissa les yeux.
« Vos pensées se lisent sur votre visage, Octavian. »
Harry inspira profondément et essaya de le repousser, mais échoua. L'équilibre de Severus était bien meilleur que le sien à cet instant et une part de lui voulait échouer. C'était une part qu'il détestait vraiment. Des lèvres douces, fines se posèrent sur sa mâchoire et déposèrent des baisers en descendant jusqu'à sa gorge, mordillant légèrement de temps à autre. Harry ne put que respirer. Il lui vint à l'esprit qu'il aurait peut-être dû jouer l'indifférence.
Il était impossible de l'être alors que la bouche descendait, atteignant sa poitrine nue. La langue toucha son mamelon gauche. Harry haleta. Il allait définitivement finir en enfer.
Passage NC 17 supprimé
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/…Alors vous voyez, nous le voulions tous les deux. Vous ne pouvez pas le nier, Octavian. N'essayez pas. Cette fois, j'ai eu le dernier mot. Severus Snape/
Harry jeta le parchemin dans le feu. Le petit crétin était parti pendant qu'il dormait pour ne pas avoir à faire face à un professeur en colère. Il serra les dents et jura de faire de la vie de Severus un enfer. Il allait vraiment le faire.
Mais l'instant d'après, sa rage retomba. Il ne pouvait pas être trop en colère contre Severus. En tant qu'adulte, son Severus était manipulateur, et parvenait à obtenir ce qu'il voulait de n'importe qui, à l'exception peut-être de Dumbledore, de Voldemort et parfois de Harry. Severus avait visiblement été exactement pareil lorsqu'il était jeune.
C'était pourquoi Harry était en réalité en colère et déçu contre lui-même. Il connaissait Severus et pourtant il lui avait permis de le manipuler.
Saleté d'alcool. Boire provoquait plus de problèmes que ça n'en résolvait.
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Futur : Harry, septième année
Harry laissa tomber ses livres sur la table, s'affala sur une chaise et mit sa tête entre ses bras. Il ne releva pas la tête lorsque Severus fit son entrée, de façon aussi théâtrale que d'habitude, dans la salle de classe. En temps normal, il aurait fait en sorte de lui montrer plus de respect, mais aujourd'hui, il ne s'en souciait pas. Il ne savait pas comment faire pour s'en soucier.
Il s'était réveillé peu de temps après s'être endormi. Sa cicatrice le lançait et des vagues de douleur martelaient sa tête et ses yeux, l'empêchant de voir. De la glace incandescente coulait le long de sa colonne vertébrale le faisant à la fois frissonner et transpirer. Il s'était mordu la lèvre pour s'empêcher de crier et de réveiller quelqu'un. Il savait par expérience que ni les potions ni les sortilèges anti-douleur ne marcheraient. La douleur faisait autant partie de lui que sa cicatrice. Voldemort avait torturé une personne – Harry était content d'avoir appris à bloquer ses rêves – et il voulait qu'Harry le sache.
Ce n'était pas le manque de sommeil qui rendait Harry léthargique et incapable de bouger. Il avait l'habitude de ne pas dormir et il avait prit l'habitude de la douleur liée à sa cicatrice. En revanche, les nouvelles que lui avaient données Dumbledore avant que le cours ne commence sortaient de l'ordinaire.
Le directeur l'avait pris à part pour lui parler de son parrain. Sirius avait disparu un mois plus tôt et aucun membre de l'Ordre ne l'avait revu depuis. Son inquiétude s'était amoindrie lorsque l'Ordre avait accepté d'envoyer Remus le chercher, mais ils avaient aussi perdu le contact avec lui.
Severus avait été appelé la nuit dernière et était revenu au matin avec des informations concernant son parrain et Remus. Voldemort les avait trouvés et avait demandé aux mangemorts de se charger d'eux. De jouer avec eux. Ils n'avaient réussi à s'échapper que grâce à la pleine lune et au fait qu'aucun mangemort n'avait voulu affronter un loup-garou en colère.
Sirius s'était transformé et avait guidé Remus loin des mangemorts. Ils avaient à nouveau disparu et étaient très certainement blessés. Et personne ne pouvait partir à leur recherche.
« Et le professeur Snape, monsieur? » Lui avait demandé Harry. « Comment va-t-il ? »
« Je ne peux pas répondre à cette question, Harry. Il est revenu et assurera ses cours. »
« Mais ça ne – » Dumbledore était parti, laissant Harry sans réponse dans le couloir. Il était inutile de se demander si Severus avait été affreusement torturé ou non. Il gardait ses murailles fermement en place en public. Harry avait jeté un dernier coup d'œil en direction de Dumbledore et s'était dirigé vers sa salle de classe.
Une douleur aiguë venant de sa cicatrice traversa sa colonne vertébrale mais il n'avait pas l'énergie de déplacer sa main à sa tête. Il garda simplement la tête baissée. Il se demanda fébrilement comment on pouvait souffrir autant sans en montrer aucun signe. Il grogna presque mais savait qu'il ne devait pas attirer davantage l'attention sur lui.
Le timide espoir qu'il avait eu que Severus soit gentil avec lui pendant le cours s'évanouit dès que le Professeur Snape ouvrit la bouche.
« M. Potter, je ne tolérerai pas une inattention aussi évidente dans ma salle de classe. Si vous ne pouvez pas rester éveiller pendant les cours, je vous suggère de faire comme nous autres pauvres mortels et de dormir la nuit. »
Ce n'était pas tant ce que Severus avait dit que le ton qu'il avait utilisé. Harry était maintenant capable de saisir les subtiles nuances de sa voix et aujourd'hui elle contenait un mépris qu'il n'avait pas entendu depuis longtemps. Il ferma les yeux et se força à s'asseoir. Il regarda le maître des potions. Des yeux froids se plissèrent lorsqu'il rencontra son regard. Harry tressaillit comme s'il avait été frappé. Il ne comprenait pas l'humeur de Severus et décida qu'il valait mieux rassembler ses forces et être le plus attentif possible. Mais sa résolution de faire attention faiblit et bientôt sa tête retrouva la table. Le manque de sommeil et la douleur mélangée au bruit des fioles qui se heurtaient et des étudiants qui discutaient aggravait son mal de tête.
« M. Potter ! Je sais que vous n'avez pas eu de très bonnes influences dans votre vie. Un oncle incapable de contrôler ses pulsions et qui devrait être enfermé dans un zoo moldu puisque c'est la seule place où il pourrait être utile à la société. Sans oublier votre 'père', bien sûr. Un fainéant, un bon à rien qui ne vaut pas mieux qu'un cabot enragé. Si on prend en compte qui vous êtes, on devrait s'attendre à mieux de votre part. Puisque vous n'avez apparemment aucun cerveau et que vous êtes incapable d'accomplir la plus petite tache, vous pourriez au moins rester réveillé ! »
Harry avait perdu le peu de couleur qu'il avait au milieu du sermon de Severus. La plupart des élèves n'avaient aucune idée de ce dont Severus parlait mais quelques-uns le savaient. Severus ne parlait ni de James Potter ni de Vernon Dursley, mais de Sirius Black et de Remus Lupin.
Harry pouvait à peine réfléchir. Il savait ce que Severus sous-entendait, mais il ne comprenait pas pourquoi. Il n'avait plus insulté sa famille depuis la fin de sa sixième année. Cela le blessait comme aucune autre insulte n'arrivait à le faire. Pourquoi son amant ferait une chose pareille ? C'était une chose d'insulter les Dursley et même James Potter (Combler le fossé entre Severus et James était impossible et Harry avait appris à ignorer beaucoup plus facilement les insultes contre son père), mais Sirius et Remus étaient la seule famille qui lui restait. Severus était délibérément cruel et Harry voulait désespérément le frapper.
La classe toute entière le regardait, attendant qu'il explose, de façon spectaculaire, aucun doute là-dessus. Mais cela ne se produisit pas. Au lieu de ça, Harry rassembla silencieusement ses livres et se leva. Il chancela pour se mettre debout et quitta la salle sans un regard en arrière pour voir comment Severus prenait sa fuite.
Hpsshpss
« Il n'était pas en Sortilèges. »
« Ni en Divination. » Ron jouait avec la nourriture dans son assiette, chose inhabituelle pour lui, mais Hermione ne sembla pas le remarquer.
« L'un de vous l'a-t-il vu ? » Murmura Dean à la table.
« Non. Il n'était pas dans la Tour avant le dîner. » Hermione croisa le regard de Ron. Celui-ci avait voulu aller voir dans la zone d'entraînement de l'Ordre mais il n'avait pas le mot de passe pour entrer et il n'allait certainement pas le demander à Malfoy.
Les choses n'allaient pas beaucoup mieux à la table des Serpentards. Drago s'était isolé des autres Serpentards et n'avait pas encore touché à son repas. Dumbledore l'avait fait venir dans son bureau alors qu'il se rendait en Arithmancie pour le prévenir que son mentor, Sirius, n'avait toujours pas été retrouvé. Le reste des évènements de la journée se mit en place. La colère de Harry contre Severus. Bien sûr, ils étaient toujours en train de se chamailler et ne s'aimaient que très peu, mais Draco les avait vus travailler ensemble et il était presque sûr qu'ils éprouvaient un respect mutuel l'un pour l'autre. Son regard se promena sur la table des Gryffondors. Après avoir quitté Dumbledore, il s'était dirigé vers la salle d'entraînement pour voir si Harry y était, mais il ne l'y avait pas trouvé. Weasley et Granger pourraient lui dire s'il était dans la Tour des Gryffondors.
Une sorte d'amitié s'était développée entre lui et Harry, pensa-t-il. Il était la seule personne de son âge avec qui il pouvait parler et il lui faisait confiance pour ne pas divulguer ses dires et il avait besoin de quelqu'un avec qui parler de Sirius. Déterminé, il se leva et se dirigea vers la table des Gryffondors.
« Weasley, Granger. »
Ron et Hermione se retournèrent brusquement pour le regarder. Le visage d'Hermione exprimait l'incrédulité, et Ron était persuadé que le sien reflétait le même sentiment.
« Avez-vous vu Potter? »
« Tire-toi, Malfoy. » Ron se retourna, sachant que son visage était rouge de colère. La simple présence de Malfoy était capable d'énerver Ron.
« Laisse-le tranquille, Malfoy. Il n'a pas besoin de personnes telles que toi pour rendre sa vie plus difficile encore. » Hermione allait se retourner mais arrêta son mouvement en regardant les portes. « Harry. »
« Laisse-les tranquille, Malfoy. »
Drago haussa un sourcil. « Regarde ce que le chat à récupérer. Tu as une mine épouvantable, Potter. Tu es parti pleurer à cause des vilaines choses que t'a dites le professeur ? » Drago regardait Harry, en particulier les signes de tension autour de ses yeux et ses lèvres serrées de douleur. Mais ses yeux étaient moins éteints que lorsqu'il avait quitté les cachots et il souriait.
« Où étais-tu ? » Hermione lui sauta dessus pour le prendre dans ses bras et il répondit à l'embrassade.
« J'ai passé la journée auprès de Hagrid. Il se remet doucement de la morsure de cette acromentule malade dont il s'occupait. Nous avons discuté un peu. J'ai dormi. Puis mon chien Sniffle m'a retrouvé. On dirait qu'il a couru tout le long depuis Londres. Le professeur Lupin l'a trouvé dans la Forêt Interdite. Lupin dit qu'il va le garder dans ses quartiers. » Harry se tourna vers Drago. « Que fais-tu encore là, Malfoy ? Je m'occuperai de toi tout à l'heure. »
« J'aimerais te voir essayer, Potter. » Drago hocha la tête et tourna les talons, se dirigeant vers les portes de la Grande Salle.
Hpsshpss
« Non, Harry, arrête. N'utilise pas tout ton poids. Pour ce type de mouvement, utilise simplement ton bras et ton poignet. Drago, si tu continues à bouger ainsi et que tu n'assures pas correctement ton poids sur tes pieds, Harry va t'assommer et tu ne sauras pas d'où est venu le coup. » Sirius s'éloigna du mur contre lequel il s'était appuyé pour observer l'entraînement des deux garçons. Ils avaient amélioré leur technique du maniement des armes même s'il aurait préféré leur apprendre la boxe. Savoir comment donner un coup, surtout sur les gros nez des professeurs qui jouaient les tyrans lui aurait plu mais ils avaient dépassé le stade du combat à mains nues depuis longtemps et s'ils voulaient frapper un professeur particulièrement graisseux et méchant, ils en étaient capables sans qu'il les entraîne.
Sirius avait toujours aimé jouer avec les armes moldues mais ne s'était pas attendu à ce qu'on lui demande d'entraîner Drago et Harry à les utiliser. Mais lorsque Dumbledore le lui avait demandé, il avait sauté sur l'occasion de leur apprendre le combat à mains nues et le maniement des armes. Ils savaient tous les deux se servir d'un revolver. Dumbledore avait peut-être perdu un ou deux boulon mais il avait raison de dire que les mangemorts ne s'attendraient jamais à ce qu'on utilise un revolver et qu'on leur tire dessus.
Normalement Ron aurait du s'entraîner avec eux et Sirius l'avait espéré, mais Ron voulait absolument devenir Auror et après tous les problèmes que Dumbledore avait eus avec le Ministère, il s'y était opposé. Si Ron voulait rejoindre les Aurors en quittant Poudlard, Dumbledore lui donnait sa bénédiction, mais il n'accepterait pas que sa loyauté envers lui ne soit pas absolue. Ron n'avait pas pu entrer dans l'Ordre. Il y avait quelques exceptions : Arthur Weasley, Nymphadora Tonks ainsi que Kingsley Shcklebot, mais personne d'autre.
Harry se recula et sortit du ring. Il leva une main pour demander une pause.
« Qu'est-ce qui ne va pas, Potter ? Suis-je trop dur avec toi ? »
« Ouais, c'est ça. » Sirius vit Harry lever les yeux au ciel. « Non, je dois prendre quelque chose. » Il se frotta la tête et chercha quelque chose dans le sac qu'il avait laissé aux pieds de Sirius.
« Est-ce que tu vas bien ? »
Harry acquiesça mais ne le regarda pas. « J'ai juste besoin de quelques minutes. S'il te plaît ? »
« Bien sûr. » Il s'éloigna de Harry et se dirigea vers Drago qui s'étirait les bras. « Une crampe ? »
« Une petite. » Sirius prit un des coudes de Drago et tira sur son bras. Drago le remercia en grognant et tourna la tête vers Harry. « Qu'a-t-il ? » Lui demanda-t-il en le voyant boire le contenu d'une fiole.
« Migraines, j'imagine. »
« Mais les potions et les sortilèges ne servent à rien quand il s'agit de douleurs provoquées par sa cicatrice. Même moi je sais cela. »
Harry avait remis la fiole dans son sac et s'était appuyé contre le mur.
« C'est vrai mais d'après ce que Ron m'a dit, Harry ne dort pas la nuit alors il est fatigué et faible dans la journée. Lorsque sa cicatrice est moins douloureuse, il a un mal de tête ordinaire. Le manque de sommeil ne l'aide pas non plus. » Sirius lâcha le bras de Drago et prit l'autre, répétant l'étirement. « Harry allait mieux cette année et ça a soudain recommencé. Ron pense qu'il avait un petit ami qui l'empêchait d'y penser et peut-être » Sirius toussa « qu'il faisait d'autres choses avec lui, mais maintenant c'est terminé. Harry est dans la salle commune avant le couvre-feu toutes les nuits depuis au moins deux semaines. Je ne sais pas comment faire pour qu'il aille mieux. »
« Severus ne peut-il pas lui préparer de la potion Sans Rêve ? »
« Ce ne sont pas les rêves qui le maintiennent éveillés. C'est son lien avec Voldemort. Il a encore des visions de temps à autre. Il les bloque, mais ça ne l'empêche pas de souffrir. La potion Sans Rêve ne sert à rien. La seule potion qui fonctionne est la Goutte du Mort Vivant et il refuse d'en prendre et ce peu importe la douleur. »
« Parce qu'elle crée une grande dépendance ? »
« Exactement. Harry prend certainement des potions revigorantes et des potions pour engourdir la douleur. » Sirius s'éloigna de Drago. Harry revenait vers eux. « A la fin de la semaine, je l'emmène voir Pompom. »
Sirius retourna s'appuyer contre le mur, s'arrêtant pour poser une main sur l'épaule de Harry.
« Prêt à te retrouver à terre, Malfoy. »
« Tu ne penses pas pouvoir gagner, Potter ? »
Harry haussa les épaules. « Nous verrons bien. »
Hpsshpss
« Quelle potion prépares-tu ? » Drago s'appuya contre la table sur laquelle Severus avait installé ses ingrédients.
« Tu veux faire des potions ton métier, pourquoi ne me le dis-tu pas ? »
« Sans regarder, je dirais que c'est une potion anti-douleur et une potion revigorante. Ai-je raison ? »
« C'est ça. Pompom m'a dit qu'elle n'en avait plus beaucoup. Je lui en ai pourtant préparé une fournée le mois dernier. Ca aurait dû durer trois mois. Puisque tu es là, tu peux m'aider. Tourne ce qu'il y a dans ce chaudron. Quin -»
« Je sais Severus, quinze fois dans le sens des aiguilles d'une montre puis cinq fois en formant un huit. » Le maître des potions acquiesça et les deux hommes travaillèrent patiemment pendant quelques minutes.
« Comment l'as-tu su ? Tu n'as pas examiné les ingrédients. Je doute que tu aies pu deviner à l'odeur. » Severus fit le tour de son laboratoire des yeux. Il avait préparé quinze potions en un seul jour. Même lui ne pourrait pas dire ce qu'il avait préparé rien qu'à l'odeur.
« Non. Je viens de terminer mon entraînement avec Sirius et Harry. Harry se noie dans ce genre de choses depuis deux semaines ; il souffre énormément. Sais-tu quelque chose à ce sujet ? Tu es son mentor, après tout. Drago vit l'homme le plus âgé se crisper. Drago avait le sentiment qu'Harry ne venait plus à ses rendez-vous avec Severus ; après tout, sinon il aurait dû tombé sur eux en pleine discussion en allant voir son Directeur de Maison et il l'avait fait assez souvent depuis que l'école avait repris des mois auparavant. « Je ne pense pas. Que se passe-t-il ? Vous ne vous entendez plus ces derniers temps. »
« Non que ce soit tes affaires Drago, mais Harry a décidé que nous ne pouvions plus travailler ensemble. »
« Est-ce à cause de ce que tu as dit? » Severus ne répondit pas. « Pourquoi as-tu dit cela pendant le cours de potions d'il y a deux semaines ? Tu savais que ça le blesserait. Je ne pensais pas que tu voulais le faire souffrir. »
L'homme le plus âgé resta obstinément muet mais Drago savait qu'il avait touché un point sensible. Changer de sujet ne ferait pas de mal. « De toute façon, Harry a bien travaillé ses muscles. Je veux dire d'une façon que le Quidditch ne permet pas. C'est un beau gosse ; même moi je dois l'admettre. Avoir une aventure avec lui ne me dérangerait as. » Drago regarda Severus avec espièglerie.
« Trop de monde l'utilise déjà, Drago. Il n'a pas besoin de t'ajouter à cette liste. Reste loin de Potter. »
Drago fut pris de court par le ton coupant. Severus avait toujours eu la langue acérée, mais en général, il faisait attention quand il était là. « Tu penses que j'utiliserais Harry ? » Savoir que Severus ne lui faisait pas confiance était douloureux. Il le connaissait depuis qu'il était enfant ; il ne lui avait jamais montré si peu de confiance. C'était comme si Severus avait toujours su qu'il faisait ce qu'il fallait. « Pourquoi ferais-je souffrir un ami ? Ce n'est pas comme si j'en avais beaucoup ces derniers temps. »
Severus ne le regarda pas. « Je ne m'étais pas rendu compte que vous étiez devenus amis. »
« Nous commençons à le devenir. Quand il aura arrêté de m'appeler Malfoy, je saurai que nous le serons. »
« Et pourquoi arrêterait-il de t'appeler ainsi ? »
« Parce que je le lui ai demandé. » Drago soupira et coupa un des ingrédients dont il manquait. « Ce n'est pas le problème. J'ai dit que j'aimerais avoir une aventure avec Harry, pas que j'allais en avoir une. Je passe suffisamment de temps avec lui pour savoir qu'il voit quelqu'un. » Drago arrêta son mouvement. « Mais il semble que personne ne sache de qui il s'agit. Le sais-tu ? »
« Et pourquoi le saurai-je ? »
« Parce que tu discutais tout le temps avec lui. » Lorsque Severus le regarda avec froideur, Drago retourna son attention vers le chaudron et se remit à touiller. « Ce n'est pas grave. Je suis certain que s'il voulait en parler à quelqu'un, il l'aurait fait. Il faudra refroidir cette potion dans une minute. Veux-tu que j'applique un sort de rafraîchissement ? »
« Non, ce sera bientôt le couvre-feu. Tu ferais mieux de retourner à ton dortoir, Drago. Je vais terminer. »
Drago termina son mouvement et plaça la cuillère à côté du chaudron. Il défroissa sa robe et se tourna vers le maître des potions. « Bonsoir, professeur. »
« Bonsoir, M. Malfoy. » Le retour aux formalités le détendit. La porte du laboratoire se referma derrière le jeune homme. Severus fronça les sourcils. Trop de choses dans cette discussion l'avait dérangé. Beaucoup trop de choses.
Hpsshpss
Harry attendit la dernière minute pour entrer dans la salle de réunion de l'Ordre. Mais même attendre la dernière minute ne fut pas suffisant puisqu'il manquait encore quelques personnes et que la réunion ne commencerait pas sans elles. Il soupira et observa Dumbledore terminer sa conversation avec M. Weasley et décida qu'il était temps de parler au Directeur.
« Tu souhaites me parler Harry ? »
Harry acquiesça rapidement. « Je me demandais si vous aviez pensé à la demande que je vous ai faite en début de semaine, monsieur. » Harry mit ses mains dans ses poches.
Dumbledore regarda autour de lui et prit Harry par le coude, l'éloignant du groupe qui discutait près d'eux. « Harry, je pense que tu travailles bien mieux avec Severus qu'avec aucun autre membre de l'Ordre, même Remus. »
« Mais je ne peux pas travailler avec Severus. » Harry donna un coup sur le sol avec le bout de sa basket. « Je ne peux simplement pas, monsieur le directeur. Vous devez me laisser travailler avec Remus. »
Dumbledore secoua la tête et le regarda. « Peut-être ai-je présumé trop de choses. Il y a quelque chose que tu dois comprendre au sujet de ton mentor, Harry. » Harry s'empêcha de lui dire qu'il comprenait tout à fait Severus, merci. « Il est parfois sur la défensive et j'ai bien peur qu'il ne lâche la bride à sa mauvaise humeur avec certaines personnes au mauvais moment. »
« Je suis désolé monsieur le directeur, mais ce n'est une surprise pour aucun de ses élèves. »
Dumbledore tapota sa lèvre de son doigt et sourit légèrement. La seule personne à part Sirius qui sourirait à sa pique. « Peut-être as-tu raison mais je pense différemment, Harry. Tu n'es pas seulement l'élève de Severus. »
Son cœur s'arrêta de battre un instant. Si le directeur savait….
Mais s'il savait, Dumbledore ne le mentionna pas. « Il y a des moments où Voldemort n'utilise pas des techniques magiques pour torturer une personne. Je suis certain que tu te le sais. »
« Oui. Il aime laisser des marques alors il utilise parfois les méthodes moldues, mais pas toujours. »
« Non, pas toujours. »
Le directeur le regardait, attendant qu'Harry rassemble les morceaux du puzzle comme il le faisait toujours. « Il – Voldemort - il a torturé Severus cette nuit-là, n'est-ce pas ? »
Dumbledore ne répondit pas.
« Pourquoi ne me l'avez-vous pas dit ! » Il devenait de plus en plus difficile de murmurer.
« Ca ne te concernait pas, Harry. »
« Ca ne me concernait pas ? Le bien-être de mon mentor, mon gardien dans l'Ordre ne me concernait pas ? » Mon amant ? Ajouta-t-il silencieusement. Harry inspira et fit un pas en arrière tout en se redressant. « Je ne travaillerai pas avec Severus. Ce n'est pas possible. S'il ne me fait pas suffisamment confiance pour me dire qu'il a été battu…. »
« Harry --»
Harry secoua la tête. « Non ; de plus, je ne peux pas travailler avec une personne qui insulte ma famille simplement parce qu'il a eu une mauvaise journée. C'était une chose avant qu'il ne devienne mon mentor, mais maintenant… Pas devant toute la classe. Je ne l'ai jamais traité avec si peu de respect. »
« J'en ai discuté avec lui et il sait que ce qu'il a fait n'était pas approprié --»
« Il n'est pas un enfant que l'on admoneste et moi non plus, monsieur le directeur. »
« Si tu lui parlais --»
« Je ne discuterai ni ne verrai Severus avant qu'il ne s'excuse. » Le calamar irait en cours avant que cela n'arrive.
« Harry, comment peux-tu t'attendre à ce que Severus s'excuse si tu ne le rencontres pas et que tu ne lui parles pas? »
« Précisément. »
Hpsshps
« Merde. » Harry regarda avec des yeux noirs la bride de son sac qui s'était à nouveau brisée. Pour la troisième fois le même jour. Soit Goyle avait soudain appris à pointer sa baguette ou le sort de Harry était soudain devenu de très mauvaise qualité. Il mit tous ses livres dans son sac et essaya d'attraper la bouteille d'encre qui roulait.
Il s'étira pour l'attraper, se leva, déterminé à la pourchasser lorsqu'une main sortit de l'ombre, l'attrapa et le tira dans un couloir caché. Dans la seconde, Harry avait sa main sur sa baguette, et lorsqu'il jeta le sort de Lumos, sa baguette était pointée contre la poitrine de Severus.
Severus haussa un sourcil mais ignora la baguette. « Potter, nous devons parler. »
Harry jeta sa baguette dans son sac et essaya de partir, mais Severus ne le laissa pas faire. Les doigts de Severus s'enfoncèrent dans son bras et Harry sut sans regarder qu'il y aurait des marques rouges.
« Je ne veux pas vous parler, professeur. S'il vous plait, lâchez mon bras. »
« Non. »
« Lâche mon bras, Severus. Je dois retourner à mon dortoir. C'est presque l'heure du couvre-feu. »
Une fois de plus, Severus haussa un sourcil. « Depuis quand respectes-tu les règles de l'école, Potter. Peu importe, tu ne vas nulle part tant que tu n'auras pas écouté ce que j'ai à dire. »
« Je ne me sens pas vraiment d'humeur à rester ici à t'écouter. » Il fit un brusque mouvement avec son bras mais il savait que ce serait inutile et que Severus ne le lâcherait pas.
« Je n'aurais pas du me comporter comme je l'ai fait. »
« Et qu'as-tu fait ? »
« Descends et nous parlerons. »
« Non. »
« Harry, je veux » Severus chercha ses mots un instant, « régler nos différents. »
« Non. J'ai dit au directeur que je ne te parlerais pas tant que tu ne te seras pas excusé et je le maintiens. » Harry le regarda avec des yeux noirs. La colère menaçait de le submerger. « Ils t'ont battu et tu ne m'as rien dit ! Tu t'en es pris à moi sans aucune raison. Et j'aurais dû savoir. Je pouvais sentir le déséquilibre harmonique qui signifie qu'il y avait eu torture mais j'ai pensé que tu m'en parlerais et tu ne l'as pas fait. Tu ne me fais pas confiance ! Tu ne me respectes pas. Tu ne te soucies pas du tout de moi. En fait, je parie --» Harry s'arrêta. Il regarda Severus avec des yeux noirs, tira sur son bras pour se libérer de la prise soudain molle de Severus et tourna les talons, prêt à quitter le couloir.
Les doigts de Severus se refermèrent sur le col de sa robe. « Harry, je suis… »
« Un connard graisseux. Je le sais depuis que j'ai mis les pieds ici. »
« Je suis désolé. »
Harry regarda par-dessus son épaule. « Le directeur t'a obligé à le dire parce qu'il ne voulait pas que je travaille avec Remus. »
« Non, espèce de gamin impertinent, le directeur ne m'a pas obligé à prononcer ses mots. J'essaye de te donner une retenue depuis la semaine passée --»
« Pervers. »
« Une grossièreté de plus et je --»
« Ca devrait être intéressant. »
Severus se retourna brusquement, le plaqua contre le mur, une main sur sa bouche. « La ferme Potter. »
Harry cligna des paupières.
« J'essaye de me racheter depuis une semaine mais Granger est venue à chaque cours avec un mot de notre très estimée infirmière me disant que tu étais encore malade et que venir à mes cours empirerait ton état. Tu ne viens plus du tout aux entraînements et Black, cet insupportable bâtard n'a pas daigné me prêter main forte. Maintenant tu vas écouter ce que j'ai à dire que tu le veuilles ou non. Comprends-tu ? »
Harry acquiesça.
« Je vais essayer de ne pas être aussi brusque que je l'ai été. Il n'y a aucune excuse pour ce que j'ai dit et nous devons trouver un compromis. Tu travailleras en cours et j'éviterai d'insulter ta famille. Même si tu es sur le point de baver dans ton chaudron.
« Cependant, on a pointé du doigt le fait que j'aurais dû t'informer de ce qui s'était passé pendant cette réunion. J'essaierais de garder cela aussi à l'esprit. Es-tu content ? » Severus enleva la main de la bouche de Harry.
« Tu me diras s'ils t'ont blessé ? »
Severus acquiesça même si c'était à contrecœur.
« Je suis toujours en colère. Tu ne peux pas savoir à quel point j'étais furieux contre toi. »
Severus l'ignora et passa son doigt sur sa cicatrice. « Etait-ce douloureux ? »
« Evidemment ! »
Severus ferma les yeux. « Suis-je -»
« Je suppose. Mais si tu refais une chose pareille, je te rendrai les choses plus difficiles encore. » Harry se pencha et de ses lèvres frôla celles de Severus. « Oui. Je dois partir. Je ne veux pas d'une retenue avec Rusard. J'ai des cours de rattrapage en potions et mon professeur sera furieux si je les rate à cause d'une retenue. Même si c'est de la faute du dit professeur. »
« Ce n'est jamais la faute du professeur. » Severus embrassa à nouveau Harry avant de le laisser partir.
« Bonne nuit, Sev. »
