Attention, rien ne m'appartient. Les personnages appartiennent à J.K Rowlings et l'histoire à DragonLight

Résumé: En mission dans le passé pour Dumbledore, Harry voit son amant sous un nouveau jour, celui de professeur.

Ratings : R

Correctrice : AnthaRosa et Ishtar

Attention, c'est un slash: SS/HP

Chapitre vingt : partir et retourner chez soi

Le Passé

Severus n'avait jamais été aussi confus de sa vie. Ses doigts suivirent la courbe des lèvres que Tyler avait embrassées. Il enleva immédiatement sa main, pensant que son geste était stupide.

Alors Tyler l'avait embrassé. Belle affaire. Ce n'est pas comme s'ils n'avaient rien fait de plus. Mais ça l'était.

Il y avait eu quelque chose dans ce baiser. Quelque chose qu'il ne comprenait pas entièrement. Quelque chose qui ressemblait à une promesse.

Le baiser avait été chaste – il ne ressemblait en rien à ceux qu'ils avaient partagés avant. Juste une paire de lèvres l'une contre l'autre. Mais il y avait quelque chose de plus profond, quelque chose qui le différenciait des autres. Est-il possible de toucher l'âme de quelqu'un avec un tel baiser ?

Il avait senti la douleur de Tyler; il l'avait ressentie pendant qu'ils discutaient dans la Tour et elle était passée dans le baiser. Avec tant d'autres émotions conflictuelles. La douleur, la solitude, le bien-être, l'amour – pour n'en citer que quelques-uns. Mais cet amour lui était-il destiné ?

Il pouvait l'espérer. Alors à nouveau….

Espoir. Il frissonna en se rappelant l'expression sur le visage de Tyler.

Tyler était tout ce que Severus avait toujours souhaité. Il était puissant mais il se contrôlait ; c'était un homme de conviction ; qui connaissait sa matière et la vie. Mais à quel prix ?

Il était évident qu'à une période de sa vie Tyler avait perdu espoir, au moins un temps. Avait-il retrouvé l'espoir avec l'amour ? Tyler pensait-il à cette personne quand il l'avait embrassé ?

Severus soupira. Il se posait les mêmes questions depuis cette nuit-là, deux semaines auparavant, et il n'avait pas encore trouvé de réponse.

Demain avait lieu la cérémonie de départ et c'était sa dernière chance de faire quelque chose. Il ne savait pas quoi. Pour agir, il devait comprendre ce qui se passait dans la tête d'Octavian. C'était une stratégie de base aux échecs : savoir comment son adversaire pensait. C'était une leçon que son grand-père lui avait apprise.

Son grand-père. C'était un autre problème. Qu'il ne savait pas comment résoudre. Qu'il laissait de côté pour l'instant.

Près du lac, Octavian avait dit qu'il était possible qu'il se soucie plus de Severus que d'un autre élève. Est-ce que ça voulait dire qu'il y avait une possibilité pour que quelque chose se développe entre eux ? Quand il aurait terminé sa scolarité ? Severus voulait plus que tout le découvrir.

Même si Octavian avait dit le contraire, Severus savait que cet homme s'intéressait à lui. Pourrait-il l'aimer ? Severus devait attendre et être patient. La patience n'était pas une de ses qualités mais il le ferait.

Parce que malgré ce qu'Octavian lui avait dit, Severus savait qu'il l'aimait.

Mais Octavian ne voudrait pas de lui tant qu'il serait au service de Voldemort. Son grand-père non plus. Les deux personnes qu'ils aimaient le plus au monde.

Il devait se sortir de là.

Hpsshpss

Severus parcourut la Grande Salle des yeux. Octavian n'avait pas été à la Grande Table au début de la cérémonie et il ne le voyait toujours nulle part. La fête était presque terminée et demain le train partirait pour la gare de King Cross. Ce soir, c'était sa dernière chance de lui parler.

On tira sur sa manche. Il se retourna brusquement et regarda Lucius d'un air menaçant.

« Tu ne m'as pas écouté, Severus. » Lucius poussa un soupir de tragédien. « Est-ce ainsi que tu traites un ami qui t'invite à passer la moitié de l'été chez lui ? »

« Je suis désolé Lucius. Tu disais ? » Severus jeta un coup d'œil discret vers les professeurs. Tyler n'était toujours pas là.

« Alors tu passeras les deux premières semaines et demi de l'été avec moi au Manoir des Malfoy. Mes parents préfèreront que tu sois là de toute façon, Severus. Après tout, Narcissa est censée venir me voir. Je ne sais pas ce qu'ils pensent qu'il se passera. Ce n'est pas parce qu'ils me disent de l'épouser que je suis attiré par elle. »

« Elle n'est pas vilaine pour une fille. »

« Bien sûr que non. Penses-tu que mes parents me lieraient avec une personne qui n'aurait pas un physique attirant ? »

« Il n'y a pas que les apparences dans la vie, Lucius. »

« Apparemment. Il y a aussi la lignée. Y a-t-il quelque chose d'intéressant à la table des professeurs, Severus? »

Severus remua sur sa chaise. « Non. »

« Oh, je vois. Il manque une personne intéressante à la table des professeurs. Dis-moi, Severus, que s'est-il passé entre toi et Tyler ? Je meurs d'envie de savoir ce qui s'est passé toutes ces nuits où tu n'es revenu au dortoir qu'au petit matin. »

« Je ne te savais pas amateur de ragots. »

« Je ne le suis pas. » Lucius parut offensé, mais Severus était sûr qu'il jouait la comédie. « Mais la connaissance c'est le pouvoir. »

« Tu en as suffisamment. Pourquoi devrais-je t'en donner plus ? »

« Parce que je suis ton meilleur ami ? »

« Je t'ai parlé de mon grand-père. C'est suffisant. »

«Tu n'avais pas le choix. Tu as été obligé de m'en parler quand tu m'as demandé à passer autant de temps au Manoir cet été. »

« Exactement. C'était un échange. »

Severus le vit plisser les yeux et il allait ouvrir la bouche mais il fut coupé dans son élan lorsque Dumbledore se leva et fit cliqueter une cuillère contre son verre.

« Puis-je avoir votre attention ? » La salle se tut. « Je sais que la fête est presque terminée et que certains d'entre-vous sont impatients de retourner dans votre dortoir pour préparer vos bagages pour le voyage de demain. »

Severus regarda autour de lui et vit de nombreux visages blêmir. C'était la même chose chaque année, il culpabilisait ceux qui n'avaient pas fait leurs bagages par procrastination.

« Il est de mon devoir de vous informer que le train pour King's Cross ne partira pas demain. »

Le bruit qui n'était jusque là que murmure s'amplifia. Dumbledore fut obligé de faire des étincelles avec sa baguette pour attirer l'attention des élèves.

« Personne ne quittera le château ou sa salle commune avant que son Directeur de Maison ne lui en ait donné la permission. Vous ne pourrez utiliser ni les hiboux ni les cheminées pour contacter des personnes en dehors du château. C'est une précaution que nous devons prendre pour votre sécurité. Les préfets et les Directeurs de Maison vont maintenant vous escorter jusqu'à votre Salle Commune. »

Severus eut de la peine à entendre les derniers mots de Dumbledore tant les élèves faisaient du bruit. Des premières années se mirent à pleurer et s'accrochèrent à la robe des plus anciens.

Les Serpentards furent conduits hors de la Grande Salle par le professeur Amygdalus.

Severus devait parler à Octavian.

Alors que son directeur de Maison prenait un couloir, Severus attrapa Lucius par la manche pour l'arrêter. « Je reviens. » Dit-il puis il prit un autre couloir et courut jusqu'aux quartiers du professeur Tyler.

Quand il fut devant la porte, il remarqua que la plaque qui la décorait avait disparu. Il ne frappa pas, il poussa juste la porte. Qui s'ouvrit.

Une pièce vide.

Severus traversa le salon aussi rapidement que possible, passa devant des meubles empilés contre un mur et arriva dans la chambre.

Il n'y avait rien non plus dans cette pièce.

Severus regarda la chambre vide puis se dirigea vers le bureau d'Octavian. Il y avait encore un espoir : il n'avait peut-être pas encore quitté l'école. Dumbledore avait dit que personne ne le pouvait. Peut-être avait-il simplement emballé toutes ses affaires.

Severus arriva devant la Salle de Défense Contre les Forces du Mal et poussa la porte. Au moins cette salle ne paraissait pas aussi vide. Il passa à côté des tables des élèves et arriva devant la porte qui conduisait au bureau d'Octavian. Il posa sa main sur la poignée mais ne la tourna pas.

Il avait la gorge sèche. Il n'était pas certain de vouloir tourner la poignée et de voir une autre pièce vide.

Mais il le fit. Et elle n'était pas vide.

Il faisait face au dos d'Octavian. Qui était en train de mettre quelque chose autour de son cou. Il avit un petit sac de voyage à ses pieds.

« Octavian ? »

Son professeur ne dit rien. Il restait là, le dos tourné. Son dos s'était légèrement raidi : seul signe qui prouvait qu'il l'avait entendu entrer.

« Vous partez ? »

Octavian hocha la tête.

« Mais vous ne pouvez pas. Le Directeur. Je -» Severus se tut et inspira. Il avait l'air d'un idiot. « Le directeur a dit que personne ne pouvait partir. »

« Pas par train. »

« Mais Poudlard est au milieu de nulle part. Le seul moyen transport est le train. Il vous faudrait des jours pour arriver quelque part. » Il fronça les sourcils pour réfléchir. « A moins que vous n'alliez pas loin. Allez-vous à Pré-au-Lard ? Ou dans les environs, une ville moldue, peut-être ? »

Octavian se tourna vers lui. « Je ne pars pas vraiment. » Sa voix était neutre. « Ne devriez-vous pas être dans la Grande Salle pour la cérémonie ? »

Severus secoua la tête. « C'est terminé. On nous a envoyés dans nos Salles Communes. Octavian -» Il s'arrêta lorsque qu'Octavian le prit par l'épaule, l'invitant à s'éloigner du bureau et à retourner dans la salle de classe.

Octavian le lâcha et s'appuya contre son bureau. « Vous êtes venu ici pour me dire quelque chose, je pense ? »

Severus déglutit et inspira. « Je… Je suis venu vous dire que j'allais essayer de quitter les mangemorts. Je… » Il regarda ses pieds. « Mais j'ai besoin de votre aide pour le faire. Je ne peux pas le faire tout seul. »

« Vous êtes plus fort que vous ne le pensez, Severus. »

Il secoua la tête. « Non. Je ne sais pas ce que je l'apprête à faire. Et même si je le savais, je ne saurais pas comment faire. »

Octavian passa une main sur son cou et inspira. « Je ne sais pas ce que vous devriez faire. J'aimerais le savoir. » Il se lécha les lèvres. « Mais je sais ceci : vous êtes plein de ressources, vous trouverez quelque chose. » Puis sa voix se fit murmure. « Vous le faites toujours. »

Severus s'approcha de son professeur, mais Octavian se redressa et retourna dans son bureau. Il regarda Severus. « Apprenez à ne compter que sur vous, pas sur les autres. C'est votre meilleure chance. »

« Octavian ? »

Celui-ci haussa un sourcil.

« Je ne vous reverrai jamais, n'est-ce pas ? »

« Non. En fait, il vaudrait mieux que vous oubliez Octavian Tyler. »

C'était une étrange tournure de phrase. « Vous oublier ? »

« Vous m'avez entendu. » Octavian ferma la porte derrière lui.

Severus observa la porte sans bouger l'espace d'une minute. Puis il se précipita dessus aussi vite que possible, il avait besoin de dire quelque chose. N'importe quoi. Son estomac était noué comme s'il était déjà trop tard. Mais Tyler n'était que dans son bureau. Il n'y avait aucun moyen de sortir du château.

La porte s'ouvrit, claquant contre le mur. La salle était vide. Pas d'Octavian, pas de sac, rien.

Mais il était impossible de transplaner à l'intérieur de Poudlard. Tout le monde le savait.

« Severus ? »

Il était un idiot.

« Severus ? »

Il serra le poing. Un idiot. Seize ans et amoureux. Merlin, même le dire sembalit idiot. C'est ce qu'il se disait en ignorant la suspicieuse douleur de sa poitrine.

Qu'était que l'amour de toute façon ?

« Severus ? »

Rien ne valait le coup si à la fin voilà ce qui se passait. Pas même un 'au revoir'. Ce connard s'était tout simplement évaporé.

Une main se posa sur son épaule. Il sursauta. « Severus ? » Il regarda le directeur. Il vit l'inquiétude se dessiner sur les traits du vieil homme. Celui-ci lui serra gentiment l'épaule. « Pourquoi êtes-vous là ? »

Severus baissa la tête. Il n'avait pas d'excuse pour ne pas être dans le dortoir des Serpentards. Il secoua simplement la tête.

« Le professeur Tyler m'a dit ce matin qu'il avait prévu de partir aujourd'hui. Il devait aller quelque part. »

La main du directeur descendit et se posa sur le bas de son dos pour l'éloigner du bureau et de la salle de classe vide.

« Venez, j'ai du thé dans mon bureau et je dirai au professeur Amygdalus que je vous ai retrouvé."

Severus bougea sans même y penser.

« Vous avez l'air troublé. Que se passe-t-il ? Je sais que vous cherchiez le professeur Tyler, mon garçon… »

Severus regarda les yeux bleus du directeur. Oui, il était inquiet, mais son expression lui rappelait celle de son grand-père. Un rien de ruse serpentarde. Il n'était pas le vieux fou radoteur que les élèves croyaient voir en lui. « Travaillait-il pour vous ? »

« Il était professeur ici. »

« Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. »

Dumbledore le regarda un moment puis se mit à avancer dans le couloir. Severus le rattrapa et lui emboîta le pas.

« Monsieur le directeur ? »

« Oui ? »

« Si on a fait une très grosse bêtise et qu'on la regrette, qu'on veut la réparer mais qu'on ne sait pas comment faire, que faut-il faire ? »

Dumbledore passa une main ridée sur sa barbe. « Une erreur, dites-vous. De celle qui vous marque, peut-être ? »

Severus déglutit. Il aurait mieux fait de ne rien dire, mais il l'avait fait. « Oui. »

Le directeur s'arrêta pour le regarder. « Que savez-vous à propos des échecs, M. Snape ? »

« Je sais jouer. »

« Serait-il plus facile de gagner aux échecs si vous connaissiez à l'avance les mouvements de votre adversaire ? »

« Bien sûr. »

Dumbledore acquiesça et continua à avancer.

Severus resta sur place, à réfléchir à cette conversation. Et il sut quoi faire. Il ne rentrerait pas dans les bonnes grâces de son grand-père, pas tout de suite, mais ça aiderait à débarrasser son âme de la salissure qui la ternissait depuis qu'il avait rejoint Voldemort. Il se dépêcha de rejoindre le directeur.

hpsshpss

Le Futur

Remus leva la tête de son travail en entendant des boites tomber et regarda en direction de la petit débarras attenant au bureau.

« Que s'est-il passé ? » Sirius se redressa dans la chaise dans laquelle il somnolait.

« Des boites sont tombées, c'est tout. » Remus se dirigea vers le placard. « Ne vas-tu pas laisser tomber ? »

« Il revient aujourd'hui et je veux être là pour lui dire bonjour. » Sirius bailla. « De plus, je veux le voir avant que… tu sais. »

« Je ne pense pas qu'Harry aimerait t'entendre parler comme ça. » Remus tourna la poignée de la porte. Quelques boites se renversèrent. « Il m'a fallu un temps infini pour ranger ça. »

« Tu as dû les ranger il y a des années. Ne fais-tu jamais la poussière ici ? »

« Je te l'avais dit. » Sirius se dirigea vers le débarras et regarda par-dessus l'épaule de Remus. « Comment vas-tu, Harry ? »

« J'ai été mieux. » Harry déplaça quelques boites pour se frayer un chemin vers la porte. « J'avais oublié que tu utilisais cette pièce, Remus. Je t'aiderai à tout ranger. » Harry sourit aux deux hommes. « C'est bon d'être rentré à la maison. »

« Nous sommes contents que tu sois revenu. » Sirius embrassa Harry.

Le jeune homme tapota le dos de son parrain. « Je n'ai pas été absent si longtemps, Sirius. »

« Laisse-le respirer. Tu agis comme si ça faisait des années que tu ne l'avais pas vu. » Remus remit la dernière boite dans le débarras et referma la porte. « Bienvenue chez toi, Harry. Et j'accepte ton offre. »

« Et toi que je n'ai pas vu depuis longtemps, Remus, comment vas-tu ? »

« Bien mieux. Maintenant que tu es revenu, peut-être qu'il, » Dit-il en désignant Sirius « va finalement me laisser tranquille. »

Le sourire de Harry s'agrandit. « Il a été à ce point énervant ? »

« Je suis ici, vous savez, » Grommela Sirius en se rasseyant. « Ne veux-tu pas raconter à Remus tout ce qui s'est passé ? »

« Je suis sûr qu'Harry préférerait descendre dans les cachots et se détendre, Sirius. »

Harry s'assit sur la chaise la plus proche, une vieille chaise en bois que Remus gardait pour les élèves en retenue. Elle était connue pour être la chaise la plus inconfortable de tout Poudlard. Harry ne le remarqua pas.

« Pourquoi voudrait-il descendre, il fait froid, c'est humide et -»

« Ne sois pas bête, Sirius. Il est évident qu'il veut retourner dans ses quartiers. »

« En fait, je pense que je préfèrerais rester ici. »

Remus et Sirius se retournèrent pour le regarder. Harry tenait une jambe dans ses bras et sa joue était appuyée contre son genou.

« Quelque chose ne va pas ? » Remus s'avança vers le jeune homme.

« Je parie qu'il s'est juste rendu compte que cela signifiait retourner auprès de ce branleur. Ce n'est rien Harry, je lui dirai que tu ne veux plus rien avoir à faire avec lui. » Sirius se leva.

« Il va me tuer. » Gémit Harry.

« Qui ? »

Harry leva brusquement la tête. « Remus, puis-je rester ici quelque temps ? »

« Rester ici ? »

Sirius s'appuya contre ke dos de sa chaise et éclata de rire. « Ne me dis pas que c'est vrai. »

Le regard de Remus passa et repassa de l'un à l'autre. « Quoi donc ? »

« C'est vrai Harry ? Tu l'as vraiment fait ? »

Harry regarda son parrain avec des yeux noirs puis appuya son front contre son genou.

« Sirius, ce que tu dis n'a aucun sens. » Remus posa une main sur l'épaule de Harry. « Veux-tu parler de ce qui s'est passé dans le passé ? Ca a dû être difficile pour toi. Je me souviens que c'était l'année où le père de James est mort. »

Harry regarda Remus un moment. Il ferma les yeux et tourna la tête.

Sirius continuait à rire.

« Veux-tu bien te taire, Sirius ! » Lui dit Remus d'un air menaçant.

Harry haussa une épaule et la main de l'autre homme le lâcha.

« Si tu n'es pas prêt à retourner dans les cachots, tu peux rester ici. J'allais justement travailler un peu. » Remus tourna la tête. « Tu peux t'asseoir sur la chaise de Sirius. Il allait partir. »

« J'allais partir ? »

« Oui. »

« Ce n'est pas si terrible, Harry, » Dit Sirius qui gloussait toujours. « Il était beaucoup plus beau quand il avait seize ans. »

« Mais qu'est-ce que tu as, Sirius, à la fin ? Et qui était plus beau à seize ans ? »

Harry leva la tête. Drago se tenait dans l'encadrement de la porte.

Sirius sourit. « Je répondrai à la première question. Tu devrais être capable de répondre à la seconde, Drago. »

Drago haussa un sourcil.

« Harry a trompé Snape avec Snape. »

Drago écarquilla les yeux. Il était évident qu'il essayait de s'empêcher de rire. « C'est classique. »

« Ca n'a aucun sens. » Dit Remus en retournant s'asseoir à son bureau.

« C'est tout à fait compréhensible, quand tu y penses. » Murmura Harry, son menton sur son genou et les yeux à demi-fermés.

« N'as-tu pas entendu les rumeurs qui circulaient à la fin de l'année ? »

Remus secoua la tête. « Peut-être oui, mais je ne m'en souviens plus. De l'eau a coulé sous les ponts depuis cette époque. »

« Tout le monde pensait que Snape couchait avec le professeur Tyler mais on avait trop peur de ce connard de professeur pour leur poser la question à l'un ou à l'autre. » Sirius tourna la tête et regarda Harry. « Désolé. »

« Je sais ce que mes élèves pensent de moi. Quelle que soit l'époque à laquelle j'enseigne la Défense, ils pensent toujours tous que je suis un connard. »

« Toi et Severus ? Il n'avait que seize ans, Harry. »

« Tu crois que je ne le sais pas ? » Harry secoua la tête tristement. « Il était parfaitement évident qu'il n'avait que seize ans. »

« Je peux savoir pourquoi ? » Sirius posa ses pieds sur le bureau. Remus les poussa.

« C'est entre Severus et moi. »

« En parlant de Severus, il m'a envoyé ici pour voir si Harry était revenu. Il a dit qu'ils devaient 'parler'. » Drago s'accroupit à côté de Harry. « Bonne chance et souviens-toi que lorsqu'il te mettra dehors, tu peux toujours aller vivre avec Sirius. Je t'inviterais bien à rester avec moi mais tu me gênerais. J'ai une vie sociale, après tout. »

« Tout va bien. Je reste ici. » Harry remua sur son siège. « A mon avvis, pour le moment, je ne trouverai pas de chaise plus confortable dans tout Poudlard. Je vais métamorphoser mon livre en couverture et je serai installé. Peut-être que Severus pensera que je ne suis jamais revenu. »

« Tu sais que c'est la chaise que le professeur Amygdalus utilisait pour ses retenues ? Remus l'a sorti d'un placard quand il est venu enseigner. Crois-moi, elle est très inconfortable. »

« Et tu en sais quelque chose, vu le nombre de retenues que tu as eues, Black. »

Harry leva brusquement la tête en entendant la voix de Severus.

« Ta gueule, Snape. » Grogna Sirius.

« Je n'ai jamais rencontré personne d'aussi sot que toi. Mais que peut-on attendre d'un chien ? Je ne sais pas pourquoi Harry - ou qui que ce soit d'autre- perd son temps avec toi. »

« Et Harry mérite mieux que toi. »

Snape haussa un sourcil. « Qui suggères-tu ? »

« Drago. »

« Ne m'impliques pas là-dedans. En tant que participant involontaire à la vie amoureuse de Harry, j'exige que tu me laisses en dehors de ça. »

« Voulez-vous bien arrêter ? J'ai l'impression d'avoir à nouveau seize ans et de regarder le professeur Tyler vous demander de vous battre. »

Drago rit. « Je me souviens de ça. »

Des yeux bleus (je sais que l'auteure anglaise dit gris, mais Sirius a les yeux bleus ) et des yeux d'obsidienne se posèrent en même temps sur Drago. « Tais-toi. »

« Mais Harry est revenu. On peut retenter notre chance. » (franchement, je comprends rien à la phrase d'après… Il vaut mieux l'enlever à mon avis, parce que cela fait trop bizarre)

Harry inclina la tête sur le côté et murmura à Drago. « Est-ce que tu te rends compte à quel point Severus est furieux contre moi en ce moment, selon toutes probabilités ? »

« Je reviens sur ce que j'ai dit. Vivre me semble une bien meilleure option. » Il se leva et tapota le dos de Harry. « Je suis content de t'avoir connu. Peut-être que je peux t'aider à te cacher pour que tu ne finisses pas dans un des chaudrons de Severus. »

Severus haussa un sourcil.

« Mais peut-être pas. » Drago fit dix pas vers la porte et sortit avant qu'on ne puisse l'arrêter.

Severus se posta devant la chaise de Harry et le regarda.

« Si tu le fais souffrir, je…. » Sirius s'arrêta. « Je ne sais pas encore, mais je trouverai bien quelque chose. »

Severus regarda vers le bureau. « Tu fais honte au monde sorcier à chaque fois que tu ouvres la bouche, Black. » Il se retourna vers Harry. Avec un doigt, il fit tourner la tête du jeune homme jusqu'à ce qu'il lui fasse face. « Reviens dans les cachots. Ces… gens avec lesquels tu as choisi de traîner m'énervent. »

Harry se mordit la lèvre. Severus n'avait pas l'air en colère, mais il était toujours difficile de dire ce qu'il ressentait. Il avait été un espion trop longtemps. Partir avec Severus sans être sûr de son humeur n'était pas sur sa liste de priorités. Il aimait cet homme, mais il ne pouvait pas tout suuporter de sa part.

« Je suis bien, ici. »

Severus posa sa main sur la joue du jeune homme. D'une voix que seule Harry pouvait entendre, il lui dit : « Nous devons parler. »

Harry soupira. ♦