Chapitre trois.

Disclaimer : Tous ces petits personnages –ou tout du moins bon nombre, puisque j'ai mes OC tout à moi !- appartiennent à l'univers sublimissime de J.K.Rowling.

Paring-Rating : ça fait quelques chapitres qu'on se les traîne, donc toujours les mêmes, rien de trop choquant pour l'instant, et un Drarry à venir.

Remerciements : Tout d'abord, à tous mes reviewers ! Si, si ! Alors, listons, listons, en espérant que je n'oublie personne : Merci à Iranette, LightOfMoon, Nuwie (mais avec ça un énorme merci pour ton excellent travail de bêta dont je ne pourrais pas me passer ), history, Danielove, Miss°DiAs, yohina, n'Hermynouchette, Mokonajouzetsuka (non, non, je ne modifie JAMAIS les pseudonymes des gens…), ainsi que drylana ! Je me répète, si je vous ai oublié, contactez moi par PM, ou tout bêtement par mail, je réparerai ça sans problème !

Note de l'auteur : Avant de parler de ce chapitre, ce qui est tout de même le but des notes de l'auteur par définition –mais la Pikatchiilyn ne connaît pas de règle mwahahaha ! Hem passons-, je voulais simplement vous faire un tout petit appel, ou une bête remarque : je mets en principes toutes mes mises à jour, ou idées de fics (entre autre, si ça vous intéresse, Nun à venir), et naturellement, deux-trois âneries de temps à autres (mais presque pas, ça va de soi) sur mon livejournal, l'adresse est sur ma bio, ainsi que celle de mon skyblog HP si quelqu'un est intéressé ! Maintenant, place à ce chapitre que j'ai eu un peu de mal à écrire, mais qui, malgré mon retard, et je m'en excuse, est enfin là, entre vos mains, sous vos yeux ! Si le rythme vous paraît lent, ou que vous avez des remarques à faire, n'hésitez pas à me le dire, le système des reviews est là –entre autres- pour ça ! Sur ce, je vous laisse vous plonger dans ce nouveau chapitre, et bonne lecture !

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. Hypothermie .

Le froid. Une fois encore.

Cette horrible sensation de perdre pied s'empare de moi. Une fois encore.

Je peux sentir mon cœur remonter lentement dans ma gorge et s'y serrer, refusant catégoriquement de battre une seconde de plus. Ca n'aide pas vraiment à mon confort, je dois dire.

Rien ne s'arrête pourtant , et autour de moi, quelques voix retentissent encore. Ce professeur Bark, si je ne m'abuse, répond tranquillement à Malfoy.

Malfoy…

Tout disparaît… et je m'enfonce dans ce noir absolu.

Je ressens à peine le choc provoqué par ma chute, tandis que je heurte le sol de plein fouet.

A peine.

Mais tout de même un petit peu.

Ron, Hermione, je les entends hurler. Enfin, 'entends', il faut le dire vite. J'ai véritablement l'impression qu'une épaisse masse de coton me bouche les oreilles, laissant très doucement les sons percer cet obstacle invisible.

Puis plus rien.

Plus un mot.

Plus un son.

Plus une couleur.

Sauf le noir.

Noir.

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Des frissons me parcourent, mais je peux sentir une énorme chose chaude me plaquer au sol.

Qui à vrai dire est bien mou, pour un sol.

Après mûre réflexion, je me hasarderais même à supputer que je demeure allongé sur un matelas.

Et, si j'en ai l'audace, que cette énorme chose chaude est une couverture.

Mais tout cela reste à vérifier, et ce sera chose faite quand mes paupières accepteront de se replier un peu, parce que la vue, c'est utile, de temps à autre.

Essentiellement quand on ne sait pas où l'on se trouve et que l'on apprécierait fort de le découvrir.

Oh, miracle, mes yeux s'ouvrent.

Ils sont vraiment ouverts, là ?

Il fait toujours noir.

Peut-être parce que nous sommes en pleine nuit. Bravo, Harry.

Je reste quelques instants, bêtement – et ce mot prend ici tout son sens - assis sur mon lit, à observer une infirmerie noire que je ne vois pas, jusqu'à ce qu'enfin mes yeux s'habituent à l'obscurité omniprésente et me permettent d'identifier plus clairement les lieux.

La pièce n'a pas changé, depuis ma dernière visite.

C'était hier, remarquez.

Des murs de pierre, parfaitement lisses, et, chose étrange dans ce château, d'une propreté effrayante. Ma bonne et douce vieille Pétunia en pâlirait joyeusement, si elle se trouvait là.

Mais tant qu'à faire, je préfèrerais éviter qu'elle ne mette ne serait-ce qu'un orteil en ce domaine.

Dieu sait qu'elle tient à ses orteils.

Pourtant, comme dit l'adage, un de perdu, di-

-Mmmmhnnnooon…….

Un gémissement…

Gémissement de douleur. Souffrance. En provenance de l'un des lits voisins…

Du lit tout à fait à ma gauche, d'ailleurs.

Seamus…

Il est là, se tord en tous sens, tournant la tête de tous côtés, secoué de sursauts effrénés.

La douleur semble incrustée jusque dans les traits même de son visage, le déchirant de part en part. Elle s'infiltre sous sa peau, je peux sentir qu'elle le ronge, je peux sentir qu'elle le blesse, je peux sentir… qu'elle le rend faible…

Puis un spasme tend son corps sur toute sa longueur, le raidissant en une seule seconde.

Rien qu'une seconde.

Et enfin, il retombe sèchement, les yeux fermés, sur les draps blancs.

Pris quelques instants durant d'un mutisme sans nom, je reprends alors possession de mes sens, et cours aussi vite que je le peux.

Mme Pomfresh. Prévenir Mme Pomfresh.

Je me rue dans ce que j'espère être la loge de nuit de l'infirmière, et la découvre, dormant paisiblement sur une banquette apparemment prévue à cet effet, les yeux fermés sur le supplice de mon ami.

J'hésite un instant à peine, puis la vision d'un Seamus en proie aux pires souffrances me revient à l'esprit, et je me jette sur elle, les mains fermement ancrées sur ses épaules, faisant tout mon possible pour qu'elle reprenne conscience.

Elle fait un bond gigantesque –le mot et faible, puis son regard se pose sur moi, et elle me demande, quelque peu perturbée, ce qu'il se passe.

-Sea… S-Seamus… Il est… Il a … mal, il est tout agité… il…. Il… il ne bouge plus, là… il faut… il faut…

Elle m'observe un moment encore, puis les creux qu'avait fait naître l'inquiétude sur son front disparaissent instantanément, pour laisser place à un sourire plein de compassion, comme illuminant son visage.

-Cessez de vous inquiéter, Potter. Ce n'est rien. Les cauchemars sont plutôt bon signe, ils indiquent un rétablissement proche, et le fait qu'il ait cessé de se débattre comme un dément, si j'ai bien compris vos dires, signifie que les potions que je lui administre régulièrement produisent enfin l'effet voulu.

Elle prend une lente inspiration, puis me murmure, doucement, comme à un enfant apeuré :

-Il va bien, M. Potter. Il va bien, et son état s'arrange nettement. M. Thomas ne supportait que très difficilement ce 'spectacle', si j'ose dire, ce pourquoi je lui ai formellement interdit de revenir cette nuit veiller M. Finnigan.

Elle soupire, presque tendrement, puis reprend :

-A présent, je vais vous demander d'aller vous coucher. Si vous le souhaitez, je peux vous donner une Potion de Sommeil Sans Rêves, mais il est important que vous dormiez. Vous m'expliquerez d'ailleurs demain ce qui vous est arrivé en cours de Défense Contre les Forces du Mal, ce matin. Mais en attendant, reposez-vous, car je doute fortement que vous ne soyez pas en état d'assister aux prochains cours.

-…

-Sur ce, M. Potter…

Je hoche la tête, presque à contrecoeur.

Je ne peux pas faire grand-chose d'autre, refuser le sommeil serait m'exposer à une mort certaine.

Pas que cette gente dame ne soit pas l'incarnation de la sociabilité, mais…

Nous dirons qu'il s'agit de quelque chose du genre.

Mais après tout, je sens une agréable fatigue s'emparer de moi. Ce type de fatigue qui survient après un moment d'angoisse.

Celui-là même dans lequel vous vous laissez volontiers sombrer pour rejoindre un pays peuplé de petits Morphées.

J'avoue être rassuré.

Seamus semble ne pas être à l'agonie.

Et même si sa douleur était réelle, il est plus ou moins en… bonne santé.

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Une espèce de souris géante se dandine gaiement sous mon crâne, ce probablement dans le but non dissimulé d'arracher la moindre parcelle de mon cerveau à l'inconscience.

Elle fait très bien cela, la belle bête.

Me secouant quelque peu, je me hisse tant bien que mal dans ce que l'on pourrait appeler une position assise – si on ne s'est jamais assis de sa vie.

Une partie des montants du lit s'enfonce sous mon omoplate gauche, ma jambe droite s'est coincée dans un drap particulièrement violent, qui essaie de la tordre de son mieux, je n'en doute pas une seconde, et la lumière m'agresse une fois encore avec vilenie. Paranoïa, Harry, paranoïa, diraient tes vieux amis…

Cependant, mon inconfort a au moins le bénéfice de me réveiller, ne serait-ce que suffisamment pour comprendre que la grosse souris – toujours présente, naturellement - s'appelle « énorme migraine ».

Génial.

J'adore mes réveils, en ce moment, Dieu sait pourquoi…

Courage, courage. Levons-nous donc.

Je me lève donc.

Toujours dans cette adorable infirmerie.

Je n'ai pas besoin de chercher Pomfresh bien longtemps, il me suffit de tourner à peine la tête pour la voir, penchée sur Seamus, lui faisant avaler je-ne-sais-quoi de dégoûtant, à en juger par sa mine… réjouie.

Un mètre à peine au-dessus de lui, une jolie horloge de bois très travaillé m'indique aimablement qu'il reste une heure avant le petit déjeuner. Je vais donc pouvoir assister aux cours sans même être en retard. Ô joie.

C'est Snape qui va être heureux.

Oh mais attendez.

Mercredi… Rentrée… Jeudi… Massacre… Aujourd'hui… Aujourd'hui… Vendredi ! Par conséquent, pas de Snape !

Je crois en la magie de Noël, j'y crois, j'y crois.

Allez, en ce jour béni, debout. Mes pieds me réapprennent à marcher, se positionnant l'un devant l'autre avec une grande docilité, puis j'arrive jusqu'au lit de mon voisin, à côté duquel se trouve un fier Dean, à moitié affalé sur la table de nuit, m'offrant un gigantesque sourire.

Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre qu'il s'est levé aux aurores pour pouvoir venir, celui-là…

Pour un ami, on peut dire que c'est un… ami…

Oh, Seamus a fini son délice.

Soulagé, on dirait.

J'ai vécu ça aussi. Miam, du bon Poussos, je m'en souviens encore.

Mais oublions ces gais souvenirs… et revenons-en à Seamus, un petit Gryffondor tout courageux, tout rayonnant de bonheur. C'est qu'il retrouve ses forces, et avec ça, sa malice éternelle. Son don pour faire tourner le monde en bourrique et nous offrir à tous la possibilité d'étouffer de rire, à quelque moment de la journée que ce soit.

C'est bien Seamus qui réapparaît lentement.

Et non pas le jeune homme ravagé de douleur que j'ai entraperçu cette nuit. Non, il ne s'agit pas de la même personne.

En attendant, Dean nous joue le rôle du bienheureux imbécile. La bouche entrouverte dans une attitude proche de la béatitude, il observe son ami, presque avec adoration. Puis son regard passe sur moi, tout comme celui de Seamus, qui me fait un clin d'œil peu discret, le genre de clin d'œil qui signifie plus ou moins « j-en-connais-un-qui-a-pas-dormi-cette-nuit ».

Je réponds d'un petit rire, très mal dissimulé, que notre marmotte prend pour un bonjour.

-Salut, Harry !

Mouais, la marmotte, ce n'est pas assez fort.

Je salue à mon tour, puis s'engage une très courte discussion.

-Bien dormi ?

-A merveille, et vous ?

-Super bien ! Me répondent-ils en chœur.

Ça manque un peu de vérité des deux côtés, je dirais. Je m'apprête à répondre une nouvelle fois, lorsque je me sens tiré en arrière par la manche, doucement. Oh, je suis en pyjama, d'ailleurs.

J'essaie vaguement de protester, pour tomber nez à nez avec Madame Pomfresh. Yiiik. Elle me dévisage quelques minutes, je crois qu'elle essaie de voir à travers les pores de ma peau si aucune infection grave ne m'a grignoté de l'intérieur au cours de la nuit.

Elle me lâche le bras, puis se recule de quelques centimètres, semblant satisfaite. Moi, je suis rassuré. Je ne me désintègre pas de l'intérieur, apparemment.

Puis elle se met à parler.

-M. Potter, heureuse de vous voir réveillé, vous me semblez cette fois en de bonnes dispositions. Bien dormi ? Bien. A présent, racontez-moi ce qu'il s'est passé hier, pendant ce fameux cours de Défense Contre les Forces du Mal. Allons, allons, pressons.

Ben voyons.

-A vrai dire, je n'en sais rien. Je veux dire… J'ai eu très froid, un moment, puis tout autour de moi a commencé à se brouiller, puis je suis tombé dans les… enfin, je me suis évanoui. Je crois que c'est tout.

-Mhm. Vos amis m'ont confié qu'il ne s'agissait pas de la première fois, est-ce vrai ?

Allez donc compter sur vos amis.

-Je… ce…

-Vous me raconterez ça quand vous y aurez un peu plus amplement réfléchi. A présent, allez prendre votre petit déjeuner. Il me semble que votre ami vient de partir, vous devriez faire de même. Ne vous inquiétez pas, M. Potter, je ne pense pas qu'il s'agisse de quelque chose de bien grave. Nous allons trouver ce qui peut bien vous arriver, mais je ne peux pas vous garder éternellement ici, ça ne servirait à rien.

-…

-Allez-y.

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J'avoue m'être souvent demandé quel but précis avait le petit déjeuner à notre fantastique table gryffondoresque.

Parler. Pendant ce qui semble des heures.

Radoter. Oui, beaucoup.

Colporter des ragots. Enormément.

Achever mon pauvre crâne déjà tant malmené. Il doit y avoir de ça.

Manger. Peut-être un peu aussi.

Et comme d'habitude, la discussion est – je vous le donne en mille - débordante d'animation. Entre le bon milliard de « Qu'est-ce qui t'est arrivé, Harry ? », « Ca va, Harry ? », « Harry ! », « Harry ? », « Oh, Harry ! »…

« Harry je t'aime ! »… Ça, c'était soit un Colin, soit un Snape.

Soit un cerveau de Harry en surmenage.

Optons pour le surmenage, je préfère.

Se justifier, dans ces cas-là, n'est pas forcément chose facile.

Eh bien, vous voyez… J'allais très bien, très, très bien, même, je me dégustais tranquillement – et visuellement, ça va de soi - un prof de DCFM en songeant à la délicieuse nouvelle du retour de Remus Lupin, quand soudain la voix ô combien glaciale de ma meilleure vieille chouette cornue d'ennemi a débarquée et m'a à moitié tué à coups de boules de neige géantes invisibles.

Mais depuis, tout va bien. J'ai les cheveux qui frisent, le café qui me brûle la langue et votre harcèlement qui me carbonise les tympans. Soyez mignons, oubliez votre Survivant adoré.

Bon, ces explications me semblant assez peu judicieuses à leur fournir, je me contente de leur pronostiquer un beau début de grippe moldue, que Pomfresh s'est hâtée de soigner cette nuit même.

Roh, voilà que je fais des jaloux, maintenant, vilain Harry, tu as loupé ta journée de cours…

Mais mes pensées s'arrêtent.

Tout en moi semble se freiner alors que mon instinct essaie vainement de communiquer avec moi.

Puis certains mots résonnant parmi les autres, en ce hall bruyant, s'attachent nonchalamment à mes oreilles.

Mais pas qu'aux miennes, si je ne suis pas la moitié d'un imbécile.

-…Oui… j'espère vraiment que Seamus va bien… Vais lui demander de sortir avec moi… Tu crois ? Jolie ? Nooon, tais-toi, Marie, va…

Merlin.

Un Gryffondor bien connu de ma personne arbore à présent un air horrifié.

Pour une bonne et simple raison.

Ginny Weasley a parlé.