(Tome I à V)
Le Loup et l'Agneau
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
-Hogwarts, juin 1975-
Un Agneau se désaltéraitDans le courant d'une onde pure.
Severus Snape, âgé de 15 ans, entra dans la salle de bain des Préfets, qu'il fût heureux de trouver vide. Il se fit couler un bain dans l'espèce de piscine qui tenait lieu de baignoire et commença à se déshabiller lentement, prenant garde à ne pas trop toucher le dernier bleu qu'il devait à ces imbéciles de Black et Potter. Et il ne pouvait même pas utiliser sa position de Préfet pour les faire payer, protégés qu'ils étaient par ce Lupin, lui aussi Préfet.
Le Slytherin se laissa glisser dans l'eau chaude, purificatrice. Il fit quelques brasses et revint vers le bord. Il attrapa une bouteille de shampoing pour cheveux gras tout en sachant que ça ne changerait rien : même propres, ses cheveux avaient l'air gras alors qu'ils étaient en réalités doux et soyeux.
Il plongea sous l'eau pour se rincer les cheveux et resta quelques minute en immersion totale, n'entendant pas la porte s'ouvrir et ne remarquant pas une personne entrer d'une démarche féline mais presque nonchalante.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Lucius Malfoy arrivait à la fin de sa dernière année d'étude. D'ici quelques jours, il allait fêter ses 18 ans et avait bien l'intension de mettre un puceau dans son lit pour l'occasion. Toute la question était : qui ?
Il donna distraitement le mot de passe et entra dans la salle de bain des Préfets. Ce serait une des dernière fois qu'il pourrait en profiter, bien qu'elle ne vaille pas celle du Manoir Malfoy, bien entendu. Sans remarquer que la baignoire était pleine (il était trop occupé à passer en revue tous les beaux mâles de l'école, vainement à la recherche d'un qui n'aurait pas déjà fini dans son lit), le blond déboutonna sa chemise et la lança sur une chaise. Il remarqua alors que des vêtements si trouvaient déjà.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
Severus émergea d'un coup de l'eau et secoua légèrement sa chevelure sombre avant de se retourner et de se retrouver face à face avec le chef des Slytherin, le meneur, celui que tous craignaient et admiraient, le tombeur de ces dames et même de ces messieurs d'après ce qu'il avait entendu dire ; Lucius Malfoy.
Ledit Lucius Malfoy observait attentivement le cinquième année qui venait d'émerger. Un torse pâle et fin, une peau laiteuse, des muscles discrets... pourquoi le petit génie des potions cachait-il un corps aussi appétissant sous ses longues robes noires si strictes ? Lucius eut un sourire carnassier. Il avait trouvé sa victime.
Le Préfet en Chef s'approcha sensuellement du bord de l'eau et s'accroupit, ses yeux d'un bleu si pâle fixés dans ceux, onyx, du garçon en face de lui.
« Tu me réchauffes mon bain, Severus ? Que c'est aimable à toi. Ça mérite une récompense... »
Il retira langoureusement son pantalon et passa les doigts sous l'élastique de son boxer noir.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
Severus, généralement maître de ses émotions, rougit furieusement. Lucius Malfoy connaissait son nom. Et il avait fort l'impression qu'il lui faisait une proposition. Pris d'un accès soudain de panique, le garçon aux yeux sombres attrapa une serviette qu'il attacha en vitesse autour de sa taille, sous l'eau, sortit de la baignoire, ramassa ses affaires et sortit en courant, tout en marmonnant :
« Désolé de vous avoir dérangé, je vous laisse le bain Mr Malfoy. »
'Il va y avoir du boulot à faire', songea le blond, irrité. Il n'avait pas l'habitude qu'on lui résiste.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
Deux jours plus tard, Severus se réfugia dans une salle de classe vide, haletant. Il avait réussi à semer ces imbéciles de Gryffindor. Il inspira profondément pour se calmer et sursauta lorsqu'il entendit quelqu'un bouger dans l'obscurité de la pièce.
« Alors, petit serpent, on a un problème ? » susurra une voix reconnaissable à son oreille.
Le garçon frissonna. Il avait passé deux jours à éviter un maximum le blond pour se retrouver à sa merci dans une pièce obscure du château, dans un lieu reculé où nul ne pourrait les surprendre...
Des bras fins mais forts s'enroulèrent autour de sa taille et une langue chaude frôla son oreille.
« Peut-être puis-je faire quelque chose pour toi ? » souffla le septième année au creux de l'oreille du garçon.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
Severus se dégagea de ces bras chauds et recula vers la porte.
« Non, merci beaucoup Malfoy, mais je pense que ça va aller, il est temps que je rentre à la salle commune, j'ai un devoir qui m'attend. »
Il fit volte-face et se saisit de la poignée de la porte. Il l'abaissa et tira... la porte resta fermée. Severus murmura un « Alohomora » qui n'eut aucun effet. Lentement, il tourna la tête et, ses yeux s'étant habitués à l'obscurité des lieux, pu voir Lucius Malfoy, la baguette à la main, arborant un sourire suffisant.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
Lucius avança calmement vers le jeune garçon et le coinça entre son corps brûlant de désir et la porte de bois.
« Allons, Severus... tu ne voudrais pas me quitter si tôt, n'est-ce pas ? »
Les lèvres du blond frôlèrent celles du futur professeur de potion qui tremblait de tous ces membres.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Dans un ultime effort, il posa ses mains sur le torse de Lucius avec l'idée de le repousser.
« Non, Lucius, laissez-moi, s'il vous plait... » gémit-il presque, le cœur battant la chamade de peur... mais aussi de désir. Il luttait contre ça mais quand le blond frotta ses hanches contre les siennes et qu'il sentit l'érection du septième année frotter contre son ventre, son corps le trahit et le sang afflua pour faire gonfler son sexe. Il continuait à supplier, « Non, non... » mais les mains de Lucius étaient partout sur lui, déchirant ses vêtements, et sa bouche dévorait sa peau.
Les protestations de Severus furent de plus en plus faibles à mesure que son esprit disjonctait mais ne cessèrent jamais complètement.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
Il n'aurait pu dire comment il s'était retrouvé allongé sur le dos sur un pupitre, ni quand exactement Malfoy avait retiré ses vêtements. Toujours est-il qu'il se tenait là, les jambes largement écartées, sous le regard dévorant du blond.
Le Slytherin plus âgé admira un instant cette pure image de débauche avant de poser sa main sur l'intimité du garçon. Il le pénétra d'un doigt, puis deux, puis trois, se délectant des gémissements de Severus qui semblait toujours vaguement protester mais plus par réflexe qu'autre chose.
L'idée que son partenaire, si excité – il pouvait le voir - ne soit pas totalement consentant le faisait jubiler. Il retira ses doigts et les remplaça par son membre tendu, pénétrant la chaire étroite du jeune Snape. Il se mit vite à faire des vas et viens que son partenaire accentua de mouvements du bassin absolument délicieux. Rapidement, Severus jouit, ses muscles se serrant autour de son sexe, et Lucius jouit à son tour. Il se retira, un sourire satisfait affiché sur son beau visage.
Lorsqu'il fut revenu sur terre, le plus jeune fusilla son partenaire du regard, se releva, se rhabilla et partit et claquant la porte (qui s'était ouverte sans aucune difficulté cette fois-ci).
Lucius prit tout ce temps. Il était très fier de s'être encore une fois prouvé que ce qu'un Malfoy veut, un Malfoy l'a. Il se savait très fort à ce jeu-là, or ne dit-on pas que la raison du plus fort est toujours la meilleure ?
Fin