Roxane : Hello, voilà cette fois-ci un chapitre que, j'espère, tu n'as pas encore lu ! Et, oui, Subaru est bel et bien amnésique, rien ne le fait se « réveiller », pas même l'intervention musclée de Seïshiro ! Je suis contente que ce chapitre t'ais plu, pourvu que tu aimes celui-ci également !
Mélusine : Ravie de voir que cette histoire te plaît ! Et puis bon… pour ce qui est de la question officieuse « Mais avec qui Subaru va-t-il finir ?!! », c'est secret-défense !
J'espère que ce chapitre te plaira !
Titre : L'absent- chapitre VAuteur : Kestrel21
Base : X/1999
Genre : Yaoï, à priori pas trop OOC, quelques spoilers mais rien de bien méchant et… je crois que c'est tout !
Résumé : Après son combat avec Fuma, Subaru a perdu la mémoire (j'ai toujours eu le don des résumés !).
Disclaimer : Aucun des persos de X ne m'appartiennent et c'est tant mieux comme ça tout le monde peut en profiter (quoi que je dirais pas non si on me proposait Subaru ou Seïshiro !) ! Ah, j'oubliais, les pensées des personnages sont entre guillemets !
Il ne s'était même pas rendu compte qu'il s'était endormi, tant il avait sombré rapidement après s'être affalé sur son lit.
Il ne s'était même pas déshabillé avant de s'effondrer sur le matelas et de se rouler en boule entre les draps.
La seule chose dont il se souvenait était qu'il s'était lui-même surpris à penser à Kamui en gravissant les escaliers.
Le lycéen était décidément un garçon adorable et semblait vraiment l'aimer. Une fois de plus, il s'était interrogé sur les sentiments qu'ils avaient dû partager pour que l'adolescent soit attaché à lui de la sorte car il l'avait longuement observé durant le dîner et après, lorsque Kamui était venu lui parler dans sa chambre.
Malgré le fait que le garçon soit aussi gentil et sympathique envers lui et les autres, il était, du moins lui semblait-il, beaucoup plus distant que lorsqu'il se retrouvait seul avec lui.
Il paressait alors beaucoup plus prompt à sourire et à laisser s'exprimer ses sentiments.
Il devait se sentir en sécurité avec lui, et semblait avoir très envie de se confier, sans oser le faire pour autant.
Réaction que Subaru comprenait parfaitement maintenant qu'il y réfléchissait : il ignorait tout des relations qu'ils avaient partagés avant son accident, il était apparu comme un inconnu aux yeux de l'adolescent, ce qui expliquait son apparente réticence.
Pourtant, il aurait aimé comprendre ce qui tourmentait le jeune lycéen. Il n'était pas dupe, Kamui n'était pas un garçon comme les autres. Ses yeux lavande reflétaient la tristesse et le désarroi de ceux qui ont vu l'horreur du monde de prés. De trop prés même. Une expression qu'on ne devrait jamais voir chez un garçon de 16 ans à peine.
Il semblait toujours en proie à une détresse immense qui donnait l'impression qu'il souriait et riait uniquement pour faire bonne figure devant les autres, quelque chose qu'il ne parvenait pas à cacher (en tout cas entièrement) même lorsqu'il était heureux et qui paressait peser atrocement sur ses épaules.
Subaru aurait voulu connaître le pourquoi d'un tel désespoir, il se mettait à espérer qu'un jour, Kamui lui fasse suffisamment confiance pour lui révéler les tourments qui le rongeaient. La parole avait un pouvoir si libérateur…
- A quoi penses-tu ?
Il sursauta et se retourna vivement.
C'était elle, la jeune femme qui marchait dans ses rêves. Et tout autour de lui, il s'aperçut que l'obscurité avait laissé la place au paysage idyllique qu'il connaissait bien, à la différence cette fois-ci que le soleil était haut dans le ciel vide de tout nuage, d'un bleu si beau qu'il semblait peint à l'aquarelle.
Il se retourna. L'arbre était toujours là, surplombant le pré dont les brins d'herbe ondulaient toujours sous une légère brise et étincelaient sous le soleil comme autant d'un océan de bijoux.
Deux bras enserrèrent soudain son cou et il sentit le contact humide des lèvres de sa compagne sur sa joue.
- Je suis si contente de te voir ! s'exclama-t-elle lorsqu'elle le lâcha. Si tu savais comme tu m'as manqué ! Et ton rêve est toujours aussi beau ! Quel endroit de choix pour un rendez-vous !
Elle sautillait sur place, esquissait de petits pas chassés, apparemment des plus joyeuses.
Subaru la regardait, souriant. Elle portait toujours ses mêmes amples habits blancs, ses cheveux ébènes à peine plus longs que les siens étaient en désordre, ses yeux si semblables aux siens riaient autant que sa bouche.
Elle avait la même taille que lui, les mêmes petites fossettes au creux des joues, ce même petit grain de beauté là, sur la nuque, dissimulé par quelques cheveux fous…
Il avait l'impression de se regarder dans un miroir magique qui lui montrerait sa version féminine.
- Tu m'as l'air bien pensif, Subaru, murmura la jeune femme.
Il sursauta. Elle s'approcha et se posa un doigt sur les lèvres.
- Tu te souviens de la question que tu m'avais posé la nuit dernière ? Je veux bien te révéler la réponse…
Elle s'approcha encore et murmura, au creux de son oreille :
- Hokuto.
Puis s'éloignant, elle lança, enjouée :
- C'est beaucoup plus agréable de dialoguer avec une personne lorsqu'on peut la nommer, n'est-ce pas ?
Subaru, d'abord surpris, se sentit soudain joyeux. Oui, c'était effectivement beaucoup mieux.
Hokuto s'assit en tailleur dans l'herbe et levant les yeux vers lui, elle rajouta malicieusement :
- Quant à mon nom de famille, c'est un secret-défense ! De toute façon, tu l'apprendras bien assez tôt…
Subaru avait envie de demander pourquoi.
- Mais…, commença-t-il finalement. Existes-tu véritablement ?
Hokuto parut étonnée et Subaru se tut.
- Evidement ! s'exclama la jeune femme. On aurait dit que tu en doutais !
- C'est juste que… je ne t'ais jamais vu au Campus ou ailleurs…, balbutia le rêveur, un peu gêné.
Hokuto sourit largement.
- Non, tu as raison de te demander cela ! Comment pourrais tu croire à l'existence d'une fille que tu connais à peine simplement en l'ayant vu dans tes rêves ! Mais je peux néanmoins t'affirmer que j'ai réellement vécue !
- Je me demandais simplement pourquoi je ne t'avais jamais vu, que jamais personne ne m'ait parlé de toi.
Hokuto soupira tristement et détourna les yeux.
- C'est normal, murmura-t-elle. Je suis morte.
La stridente sonnerie annonçant que le dernier cours de la journée touchait à sa fin retentit, lui vrillant les oreilles d'une façon presque agréable.
Prestement, il referma son livre et son classeur de mathématique, les fourra sans douceur dans sa sacoche, se leva et gagna la sortie, la perspective d'une soirée de travail gâchant en partie la joie d'en avoir fini avec une longue journée de classe.
Il songea alors à Subaru, qui acceptait si gentiment de l'aider chaque soir ou presque. Les compensations font oublier les petites souffrances, comme disait le proverbe.
Cette pensée l'aida à se sentir un peu plus léger et il dévala les escaliers en compagnie d'une foule dense d'élèves heureux tout comme lui d'en avoir terminé et quitta d'un bon pas le bâtiment des sciences, appréciant le contact de l'air frais sur sa peau réchauffé par le chauffage de la salle.
Il sonda rapidement les alentours, à la recherche hypothétique de Sorata ou Arashi. Le moine d'Osaka était aisément reconnaissable à sa haute taille, au contraire du leader céleste que la plupart des élèves de seconde dépassaient d'une tête (1).
Ce fut alors qu'il avisa un jeune homme plus grand que les autres qu'il voyait également inspecter l'endroit bondé à la recherche visible de quelqu'un.
Il plissa les yeux et se figea. Peut-être avait-il mal vu… mais non, c'était bien Subaru.
Il eut un sourire, agita le bras aussi haut qu'il le put avant de se frayer un chemin au travers de la foule pour le rejoindre.
Le médium, le voyant accourir vers lui, sourit.
- Bonjour Subaru ! commença Kamui, un peu essoufflé. Je ne pensais pas que tu irais venir me chercher…
L'instant suivant, il se morigéna. Peut-être n'étais-ce pas lui que l'amnésique était venu retrouver, il était probablement prétentieux de penser cela.
Mais Subaru lui adressa un doux sourire.
- Je me suis dit que comme je n'avais pas pu te voir ce midi, je viendrais te chercher. Et puis… il faut que je te dises quelque chose.
Le lycéen, surpris, le dévisagea longuement, sans se rendre compte que le rythme de son palpitant s'était légèrement accéléré.
Subaru était venu pour lui parler, à lui, tout seul. Le souvenir de sa mauvaise après-midi fut aussitôt effacé alors qu'il s'exclamait, sans même chercher à cacher sa joie :
- D'accord ! Où veux-tu aller ?
- Heu… au petit kiosque, tu veux bien ? demanda Subaru, qui malgré son hésitation, semblait avoir déjà réfléchi à cela.
Quelques minutes plus tard, ils s'asseyaient l'un en face de l'autre autour de la petite table en bois.
- De quoi voulais-tu me parler ? demanda Kamui après un petit instant de silence, entrant tout de suite dans le vif du sujet.
Subaru, qui semblait jusque là avoir trouver un formidable intérêt pour les rainures du bois, leva les yeux pour fixer son vis-à-vis.
Il ne répondit pas tout de suite, ne sachant trop par où commencer. Il voyait Kamui le regarder avec attention mais Subaru ne distingua aucune forme d'impatience dans son attitude.
Il paressait décidé à lui consacrer autant de temps qu'il le désirait.
- J'avais envie de te parler…, commença-t-il avant de s'arrêter un instant, réfléchissant à ce qu'il voulait effectivement dire à Kamui. Car après tout, c'était peut-être stupide de souhaiter discuter de cela mais il avait très envie de savoir. Et puis l'adolescent semblait le connaître si bien…
- Je fais souvent des rêves étranges, en ce moment, fit-il, reprenant sa phrase là où il l'avait laissé. Et j'y vois toujours une jeune femme, toujours la même. Elle me parle, elle laisse des énigmes derrière elle.
Kamui écoutait avec attention, encourageant par son silence Subaru à continuer.
- La nuit dernière, elle m'a révélé son nom et… qu'elle était morte.
Il butta légèrement sur le dernier mot mais se reprit.
- Dés que je l'ais vu, j'ai su qu'elle me connaissait avant. Et il m'a semblé presque impensable de ne pas la reconnaître, et ça m'attriste…
Son regard jade avait rencontré celui du jeune leader céleste et celui-ci y lut une silencieuse supplication.
- J'aimerais savoir de qui il s'agit, et j'ai pensé que tu pourrais me renseigner…
Kamui ne répondit pas immédiatement mais il savait, il connaissait l'identité de cette personne, bien que lui-même ne l'ait jamais rencontré.
Il se souvenait comme si c'était hier de cette rencontre unilatérale, celle qui s'était déroulée au fond de son cœur torturé, alors que Subaru était venu le sauver de la folie. C'était à cette occasion qu'il avait put connaître un peu le passé de cet homme qu'il n'avait pourtant encore jamais vu. Et en se réveillant et découvrant le visage épuisé de Subaru penché sur lui, il avait eu l'agréable impression d'avoir enfin retrouvé une personne chère disparue depuis des années.
Il eut un imperceptible soupir, tout cela lui semblait si loin à présent.
Il allait lui répondre lorsqu'une impulsion soudaine l'en empêcha.
- D'accord, fit-il. Mais… pourquoi m'avoir demandé à moi ?
Subaru parut surpris mais répondit néanmoins.
- Je ne sais pas trop, avoua-t-il. Ça m'a parut logique de t'en parler à toi, je n'y ais pas vraiment réfléchi à vrai dire. Comparé aux autres, tu es celui qui semble me connaître le mieux. De fond en comble même, ajouta-t-il. Je doute d'avoir été ami avec toi comme j'ai pu l'être avec Sorata ou Yuzuriha.
Se taisant, il constata avec stupéfaction que Kamui rougissait.
- Que t'arrives-t-il ?
Kamui releva brusquement la tête et tenta autant qu'il le put d'éviter de le regarder.
- Rien, ne t'inquiète pas…, murmura le jeune homme avec embarras.
Subaru jugea bon de ne pas insister.
Il y eut un court silence puis Kamui se redressa et demanda d'une petite voix :
- Pourrais-tu me dire son nom ?
- Hokuto, le renseigna Subaru d'une voix neutre.
- Hokuto…, répéta le lycéen d'un air pensif bien qu'en réalité, tout soit très clair dans sa tête. Seulement, quelque chose l'empêchait d'en faire part au médium.
En effet, comment lui parler de sa sœur sans évoquer son assassin, le Sakurazukamori ?
Pour une raison obscure, il ne voulait pas parler du gardien du Cerisier au médium, même si cela revenait à lui cacher la principale clef de son existence.
Non, il ne pouvait se résoudre à lui raconter comment cet homme avait piétiné sa vie comme ces cadavres dont il nourrissait l'Arbre millénaire mais il ne pouvait malgré tout pas lui mentir en lui assurant qu'il n'en avait jamais entendu parler.
Subaru s'était adressé à lui en espérant qu'il l'aiderait à déchirer ce voile de mystère entourant sa vie passée, il aurait après tout très bien pu en parler à quelqu'un d'autre, même si eux auraient été incapables de le renseigner.
Subaru lui faisait confiance. Et il ne voulait pas trahir cette confiance.
- Elle s'appelait Hokuto Sumeragi, fit-il. C'était ta sœur.
- Ma sœur ?! s'exclama l'exorciste, incrédule.
- Jumelle, précisa Kamui.
Subaru ne dit rien. A la lumière de la révélation du jeune homme, c'était vrai que ça ressemblance physique avec la jeune femme était des plus troublante maintenant qu'il y songeait. Cependant, une question le taraudait mais, sans savoir pourquoi, il hésitait à la poser. Etrangement, Kamui semblait s'en douter car il détourna les yeux au moment où le médium se pencha sur lui.
- Kamui, dis moi… de quoi est-elle morte ?
L'interpellé tressaillit, il avait redouté cette question, bien qu'elle fut immanquable.
- Elle a été assassinée.
Lui même n'en revint pas de la froideur avec laquelle il avait révélé cela.
L'espace d'un instant, il vit le regard du médium s'assombrir. Ses yeux étaient fixés sur lui mais il ne le voyait pas pour autant. Un frisson le traversa, ce regard vide et inexpressif lui faisait peur.
Subaru ne disait toujours rien et le lycéen, tendu comme un arc, attendait et redoutait la question qui allait suivre. Car elle viendrait, c'était inévitable.
Et pourtant, Subaru se taisait.
- Kamui…, commença-t-il soudain.
- Je n'en sais rien !! s'écria soudain l'adolescent en réponse à cette question muette. Je ne sais pas qui l'a tué ! Je ne peux pas te répondre…
Sa voix s'apaisa soudain et il s'aperçut qu'il s'était levé et s'était penché sur Subaru, ses mains à plat sur la table de pierre.
Le visage de l'exorciste exprimait la plus totale stupéfaction et Kamui, piteux, finit par se rasseoir.
- Excuse-moi, bredouilla-t-il. Je ne sais pas ce qui m'a pris.
- Ce n'est pas grave, le rassura Subaru ave gentillesse.
C'est vrai que la réaction pour le moins violente du lycéen l'avait surpris mais il se l'était déjà expliqué avec facilité : Kamui avait probablement connu Hokuto de son vivant et le fait de n'avoir jamais su qui était son assassin l'avait sans doute profondément marqué.
Peut-être même qu'il paressait tant l'aimer parce qu'il reconnaissait la jeune femme en lui…
- Tu la connaissais bien, Hokuto ?
A cette question, Kamui sursauta.
- Euh… c'est à dire que…, balbutia-t-il, embarrassé. Il ne pouvait tout de même pas lui dire qu'il connaissait effectivement la sœur défunte de Subaru, mais sans l'avoir rencontré une seule fois.
- Non, pas vraiment. En fait, je la connaissais surtout par toi, répondit-il, ce qui, après tout, était la vérité nue.
- Ah bon, fit éloquemment Subaru. Cette explication venait de faire s'effondrer toute sa théorie.
Kamui était décidément un jeune homme bien curieux.
Hôtel de Ville, quartier de Shinjuku (2) 18 h 09…
J'en ais assez. Je me sens seul. Ça fait combien de temps qu'elle n'est pas venue ?
Je ne sais pas. Je ne saurais pas dire si cela fait 5 minutes ou 10 ans qu'elle n'est pas venue me voir. Elle me manque. Je serais tellement plus content si elle était là mais on dirait qu'elle ne m'aime plus. Si elle était contente d'être avec moi, si j'étais vraiment son meilleur et son seul ami comme elle me le susurre si souvent, alors pourquoi m'abandonne-t-elle ?
Est-ce parce qu'elle préfère être avec lui ? Et si elle préfère être avec lui, ça veut dire qu'il est mieux que moi ?
En tout cas, je ne l'aime pas, celui-là. Avant, je ne savais même pas qu'il existait. Mon univers se résumait à elle, à sa peau, au son de sa voix. Mais un jour, je l'ais vu me quitter et partir avec lui, en me laissant terminer seul ce que nous avions commencé.
Qu'elle me quitte, c'est toujours douloureux et je ne le supporte qu'en sachant qu'elle va revenir le lendemain. Mais cela fait longtemps qu'elle ne vient plus me voir. Trop longtemps pour moi. Je me sens presque triste. Je me sens si vide quand elle n'est pas là, avec moi.
Pourquoi le préfèrerait-elle, lui ? Peut-être que je ne lui plaît plus. Est-ce qu'elle délaisse ainsi tout ce qui l'ennuie ? L'oubliera-t-elle lorsqu'il ne l'amusera plus ?
Non, elle ne m'a pas oublié. Elle me l'a dit qu'elle m'aime. Plus d'une fois. Mais c'était il y a combien de temps ? Je n'en sais rien. Je n'ais plus aucune notion du temps depuis qu'elle est partie. Elle est la seule chose qui rythme mes journées. Et je l'aime trop pour qu'elle m'abandonne.
J'aimerais bien lui dire de revenir, que je m'ennuie, qu'elle me manque. Mais elle ne le comprendrait pas, même si elle est la seule qui puisse me comprendre vraiment.
J'aimerais bien le tuer, lui, et lui faire mal, pour qu'elle le laisse et qu'elle revienne. Que ça redevienne comme avant, quand on se ressemblait tellement, quand elle était mon unique amie et que j'étais son unique compagnon.
J'en ais assez, je me sens seul.
Ça fait combien de temps qu'elle n'est pas venue ?
- Tu reprendras bien encore un peu de thé, Satsuki ?
La jeune fille tendit sa tasse vide avec un sourire et Yuto y versa un peu du liquide brûlant. Elle le remercia et porta le récipient à ses lèvres.
- Cela fait longtemps que tu n'as plus été voir Beast, non ?
Satsuki leva vers le jeune homme blond un regard surpris.
- Bientôt deux jours, pourquoi ?
- Je ne sais pas… je pensais que peut-être, il s'ennuyait tout seul.
De plus en plus étonnée, elle reposa sa tasse sur la petite soucoupe qu'elle tenait en main.
- Pourquoi donc Beast s'ennuierait-il ? Il ne connaît pas la solitude, c'est une erreur que de lui prêter des sentiments humains.
- Pourtant, tu lui parles toi. Ne te réponds-t-il pas, à sa manière ?
Elle haussa les épaules.
- C'est différent. Je suis sa récréation de quelques heures par jour, c'est tout. Je ne pense pas qu'il soit attaché à moins au point de se sentir seul.
Yuto l'écoutait, jouant distraitement à faire monter et descendre la fermeture éclair de sa veste.
- Je ne crois pas, répondit-il finalement. Je dis peut-être une bêtise mais il a vraiment l'air de t'adorer. Peut-être est-il même jaloux lorsqu'il te voie avec moi.
- Non. C'est idiot ce que tu dis ! répliqua la brune avec mauvaise humeur, sans qu'elle ne sache trop pourquoi. Pourquoi serait-il jaloux ?
- Parce que tu passe plus de temps en ma compagnie qu'avec lui, murmura le dandy blond avec emphase.
- Tu dis n'importe quoi…, trancha la jeune fille brune tout en portant à nouveau la tasse à ses lèvres.
Elle exhala un profond soupir et un long frisson secoua son corps.
Elle remonta le fin drap de coton sur son buste en tremblant et se recroquevilla légèrement sur elle-même, tentant de conserver le peu de chaleur qui lui restait.
Elle leva la tête et contempla quelques secondes le reflet que lui renvoyait la glace placée en face de son immense lit à baldaquin. L'image d'un femme malade, clouée au lit par la fièvre et la fatigue. Elle eut un pauvre sourire, elle qui avait tellement peu l'habitude de s'apercevoir ainsi.
D'ordinaire, lors qu'elle se mirait dans cette immense psyché murale, elle se régalait de la vue d'une grande femme ombrageuse, aguichante, élégante et fière.
Qu'elle était pitoyable ainsi, elle éprouvait presque du dégoût à se voir comme ceci, exposée aux regards et tellement vulnérable.
Elle posa sa main aux longs ongles vernis de noir sur son front. Il était brûlant de fièvre et humide de sueur. Et pourtant, elle grelottait et claquait des dents alors même que la fenêtre de sa chambre était hermétiquement close.
Mais surtout, elle avait l'impression qu'une main glaciale lui broyait l'estomac, provoquant d'insupportables douleurs.
Si seulement cela pouvait cesser… mais quand son supplice s'achèverait enfin, elle n'en avait aucune idée.
Elle en connaissait uniquement la cause : Kamui.
Depuis que le jeune garçon les avaient rejoint, elle se trouvait dans cet état lamentable. Mais cela ne semblait guère attendrir leur leader.
C'était cette présence implacable, écrasante qui la rendait ainsi, cette volonté sans faille, cette envie, ce désir de tout détruire sur son passage (3), y comprit ses compagnons d'armes, qu'il ne paressait d'ailleurs pas considérer comme tels. Et également cette absolue indifférence, ce pouvoir formidable qui émanait de lui même alors même qu'il se trouvait en plein sommeil…
Un frisson la secoua et elle plaqua ses mains sur son ventre avec une grimace de douleur.
Elle avait envie de crier tant sa souffrance était intense mais seule un faible gémissement franchit ses lèvres entrouvertes.
Où pouvait bien se trouver Kamui ?
A suivre…
La réponse dans le sixième chapitre ! Mais pas bien loin en tout cas !
Voilà que je recommence à écrire des chapitres qui ne servent à rien pour l'histoire ! Bon, c'est pas grave, moi j'aime bien ! ;p
J'espère que ce chapitre aura été aussi amusant à lire qu'à écrire ! C'est la première fois que j'écris le POV d'un ordinateur (il faut un début à tout - soupir fataliste -) !
Bon, je souhaite qu'il vous ait plu ! Parce que le prochain risque d'être plus lent à venir, je n'en ais pas l'ombre du commencement dans quel cahier que ce soit et en plus, c'est un gros morceau ! Bon, je m'arrête là sinon je vais commencer à vous parler de ma vie et vous n'en avez absolument rien à faire !
Donc, encore merci de me lire et (j'espère) à très bientôt pour le chapitre 6 !
K21
Les inéluctables commentaires de plus ou moins bon goût de l'auteur :
(1) On s'en fiche, il est beaucoup plus beau !
(2) Enfin, je crois…
(3) Ce qui, pour un Dragon de la Terre, est assez louable comme intention… Ok, je me tais.
