* Chapitre 13. Annonce & Refus*
* Manoir familiale des Darerine *
* Trois mois plus tard *
(Point de vue de Léna)
Je me réveillais précipitamment, me ruant dans la salle de bain, je vomissais mon repas de la veille, une fois la nausée terminée, je me rinçais la bouche puis me redressais un sourire narquois aux lèvres, à présent j'étais sûre d'attendre un enfant, j'allais donner un fils à mon mari et à sa famille. D'un claquement de mes mains l'une contre l'autre, des servantes apparurent, me préparant pour la journée, je ressortais de la salle de bain, habillé d'une robe noire au bustier recouverte de broderie strassé. Je portais des ballerines noire ainsi qu'une paire de boucle d'oreilles en diamants avec un diadème recouvert lui aussi de diamants sur mes cheveux bouclés, je sortais de ma chambre, rejoignant la salle à manger. Une fois là-bas je m'inclinais face à mes beaux-parents ainsi que devant leurs enfants plus jeunes, ce qui comprenait Lila la jumelle de mon mari, Luna, Jean et Philippe, avant d'aller embrasser furtivement les lèvres de mon mari.
Je m'installais à table, grignotant légèrement n'ayant pas très faim, ce que ma belle-mère une femme à la peau claire avec des cheveux blonds comme les blés et aux yeux d'un bleu perçant répondant au nom de Lady Sara Darerine remarqua.
- Eh bien ma chère n'avez-vous pas faim ? Signala-t-elle en me fixant du regard.
- En effet ma Lady, je n'ai pas très faim ce matin répondis-je en inclinant la tête.
- Les enfants avez-vous fini ? Dit-elle avant d'ajouter sans avoir leur réponse : Bien sortez !
Les enfants se levèrent sans discuter, puis sortirent de la pièce, avec des serviteurs pour subvenir à tous leurs besoins, mon mari me fixa des yeux avant de me demander :
- Que se passe-t-il ? Êtes-vous souffrante ma dame ?
- Non, je ne suis pas souffrante monsieur dis-je en reprenant du raisin rouge.
- Oh ! Par Hilio !s'exclama Lady Sara en jurant sur celui qui était l'ancêtre de la famille Darerine.
- Vous avez compris ma Lady répliquais-je en lui offrant un sourire satisfait.
- Qu'avez-vous compris ma chère ? Demanda Jules Darerine, le Lord régnant de la famille.
- Nous allons avoir un petit fils prochainement mon seigneur répondit cette dernière un sourire aussi satisfait aux lèvres que sa bru.
- Excellent dit simplement le Lord en serrant ses mains l'une contre l'autre.
Mon mari embrassa mon front, et dit :
- Que Hilio veille sur vous et notre fils ma dame !
J'acquiesçais de la tête, quand un toquement retentit sur la porte de la salle à manger, la voix de mon beau-père résonna dans la pièce :
- Entrez !
Un jeune homme aux cheveux noir, au teint clair avec des yeux de couleur onyx entra dans la pièce, Auguste Darerine l'enfant préféré après Marcus, il était le préféré de sa mère, et pour ma part il était absolument charmant et aimable. Il inclina le buste avant de se redresser, puis d'une voix claire dit :
- Mon Lord, je vous fais savoir mon désir de me marier pour conclure un accord prestigieux en faveur de notre famille, celle que j'ai choisi vous satisfera je l'espère.
- Qui as-tu choisi mon garçon ? Demanda le Lord en observant son fils.
- La sœur de Lady Léna, Lady Lana Fedovir répondit Auguste.
- C'est effectivement un choix pertinent mon garçon répondit mon beau-père.
- Je dois annoncer une nouvelle à mon père Lord Grayson, vous pourriez venir avec votre frère et moi pour faire votre demande déclarais-je poliment.
- C'est une excellente idée ma Lady déclara Lady Sara un regard appréciateur sur le visage.
- Bien, c'est réglé termina le Lord en se levant.
Je me levais, puis m'inclinais avant de prendre le bras de mon mari et de partir pour prendre la calèche qui se trouvait toujours devant la porte dans la grande cour intérieure, je m'y installait avec mon époux face à moi, et Auguste à sa droite.
Le cocher lança son fouet sur l'arrière du cheval, le faisant avancer tranquillement, jusqu'à mon ancienne maison, j'appréhendais de revoir mon père, trois mois était passés depuis mon mariage et je n'avais reçu aucune lettres de sa part, et puis je n'en avais pas envoyés non plus à vrai dire.
Je reconnaissais la façade de mon ancienne demeure se rapprocher de plus en plus, le lierre avait commencé à recouvrir une partie du mur sud de la façade où se trouvait l'étage. Une fois la calèche complètement à l'arrêt, mon mari et Auguste descendirent les premiers avant que je ne descende à mon tour. Un des gardes gardant la porte s'éclipsa à l'intérieur de la demeure, avant de revenir quelques minutes plus tard, il inclina la tête en disant :
- Lady Darerine vous pouvez entrer tous les trois dans la demeure de Lord Fedovir, il vous attends dans la véranda d'hiver…
Je soupirais avant d'entrer au bras de mon mari, mon beau-frère nous suivant trois pas derrière, je guidais mon époux dans le dédale de couloirs permettant d'accéder à la véranda, qui se trouvait être l'une des pièces les plus chaudes de la demeure en ce début du mois de novembre. Arriver à destination, je fus surprise de voir la porte fermée avec un serviteur devant celle-ci, je dis :
- Signaler à mon père que sa fille Lady Léna Darerine est là avec son époux et le frère de ce dernier Auguste !
Le serviteur inclina la tête avant de disparaître dans la véranda, il revient quelques minutes plus tard, et répondit :
- Vous pouvez entrez Lady Léna…
J'allais entrer au bras de mon mari quand le serviteur s'interposa en disant :
- Vous entrez seule Lady Darerine, votre père l'a ordonné…
J'étais furieuse d'être traitée de la sorte par mon père, je fixais des yeux mon mari avant de finalement entrer dans la véranda, cette dernière avait changée, elle était remplie de plantes, et je remarquais également les nombreux rosiers que mon père et mes sœurs affectionnaient tant. Je trouvais finalement mon père attablé à un bureau ou se trouvait de nombreux dossiers parfaitement rangés, ainsi qu'une coupe de vin, je m'inclinais rapidement avant de me redresser et de sourire faussement :
- Bonjour père !
- Bonjour Léna… répondit-il simplement, ne levant même pas la tête de sa correspondance.
- J'ai une nouvelle à vous annoncer… dis-je un sourire en coin aux lèvres.
- Quelle est-elle ? Demanda mon père en levant la tête pour enfin me regarder.
- La famille va s'agrandir, je porte votre premier petit-enfant déclarais-je un sourire vainqueur aux lèvres.
- Félicitations Léna, j'espère que ta grossesse se déroula bien et que l'enfant sera en bonne santé à sa naissance déclara mon père en retournant à sa lecture.
Je fixais mon père, surprise après tout je venais de lui annoncer ma grossesse, et cela ne lui faisait ni chaud ni froid, ni même plaisir, je me souviens que je ne venais pas uniquement pour ça et me décidais à lui en toucher deux mots.
- Il y autre chose père..
- Quoi donc ? Questionna-t-il toujours en lisant.
- Auguste a une demande à vous faire et j'ose espérer que vous accéderez à sa demande déclarais-je en dardant mon regard sur mon père.
- Est-il présent ? Demanda-t-il en posant son document dans un dossier qu'il referma.
- Oui, il l'est au côté de mon mari dis-je en espérant qu'il les laisserait entrer.
- Anton ! Appela mon père d'une voix grave.
Le dénommé Anton, que je reconnus finalement comme étant le majordome de ma famille de naissance, apparut rapidement.
- Mon seigneur ?
- Faîtes entrer le mari de ma fille ainsi que son jeune frère ordonna mon père, en me fixant.
- Oui seigneur répondit Anton avant de disparaître.
(Point de vue de Grayson)
Je soupirais intérieurement en ordonnant à Anton, de laisser entrer ses deux serpents dans mon sanctuaire, je rangeais d'un geste de la main grâce à mon pouvoir tous les documents qui se trouvaient sur mon bureau, les laissant se ranger dans une malle à côté de ma chaise. Je relevais la tête à leur arrivée devant moi, ils inclinèrent rapidement la tête, je leur rendais la salutation avant de rentrer dans le vif du sujet.
- Que voulez-vous me demander minorem Darerine ?
- J'ose espérer que cette demande honorifique pour nos deux familles vous fera plaisir et que vous l'accepterez Lord Fedovir déclara Auguste Darerine sans ce démonter face à moi.
- Dite moi votre offre et je verrais si je l'accepte ou non répliquais-je d'une voix forte.
- Je vous demande la main de votre fille Lord Fedovir dit le jeune homme.
- Pardon ?! m'exclamais-je avant de rajouter : Je vous signale que Alicia est trop jeune pour cela !
- Je veux épouser Lana, Lord Grayson, pas Alicia ! s'écria Auguste rouge de colère.
- C'est hors de question ! Déclarais-je le fixant du regard.
- Quoi ? Dit-il en me fixant hébété.
- Père, je vous en prie réfléchissez à cette offre, elle est très généreuse ! Déclara Léna en me fixant la surprise sur son visage.
- C'est tout réfléchis ! Lana n'épousera pas un membre de la famille à laquelle tu es liée par alliance maritale ! Crois-tu que je vais laisser votre famille me prendre toutes mes filles et ma richesse sans rien dire ?! Dis-je d'une voix forte en me levant de mon fauteuil, les fixant tous les trois à tour de rôles, écrasant mon aura de pouvoir sur la leur.
- Le conseil… commença Léna, mais je l'interrompais :
- Le conseil n'a rien à voir dans les alliances de mariage ! Et je ne changerais pas d'avis ! Jamais !
Je me rasseyais, les regardaient puis dit d'une voix froide :
- Partez de chez moi !
- Père… supplia ma première fille.
- Dehors ! Tonnais-je en les poussant avec un courant d'air passablement puissant.
(Point de vue de Léna)
Le pouvoir de mon père nous avait littéralement poussés jusqu'à la porte de la véranda, je sortais de cette dernière suivit de mon mari et de mon beau-frère, une fois de retour dans la calèche, mon mari me fixa puis demanda :
- Il ne changera pas d'avis n'est-ce pas ?
- Non, en effet… Je suis navré Auguste… dis-je doucement une main sur mon ventre plat.
- Quand il sera mort, j'épouserais ta sœur et je lui ferais connaître sa vraie place dans ce monde jura Auguste entre ses dents.
Je fermais les yeux quelques secondes avant de les poser vers l'extérieur, je savais qu'Auguste n'abandonnerais jamais son idée d'épouser Lana, je me calmait et un sourire satisfait pris place sur mes lèvres. Après tout il ne restait que peu de temps à mon père avant de disparaître de ce monde, et avec lui disparaîtrait la protection qu'il exerçait sur mes jeunes sœurs, et je pourrais leur ordonner d'épouser l'homme que je leur choisirais, elles ne pourront pas me le refuser, je serais après tout leur chef de famille.
