chapitre 2 : Sale temps.

Série : Naruto

Titre : Sale temps

Auteur : Keikoku 13

genre : euh... on va dire général, parce que là, je sais pas trop

Disclaimer : Aucun des persos présents ne m'appartient (c'est pas plus mal pour eux)

résumé : un jour de pluie, à Oto no Kuni (oui je sais, résumé pourri, et alors ?)

(au fait, je remercie du fond du coeur ceux qui ont apprécié et reviewé mon précédent one-shot. Je précise que celui-ci avait pour nom "retrouvailles". Pour le moment, une suite est prévue, mais pas pour tout de suite. Place à mon nouveau One-shot...)

POV Sasuke :

La nuit est glaciale comme la mort... La pluie battante crépite sur les fenêtres, en faisant un bruit infernal tandis que dans les rues, le vent déverse sa rage et sa fureur, dévastant tout sur son passage. Sale temps à Oto no Kuni...

J'observe ce temps apocalyptique depuis ma fenêtre. Quand il pleut comme ça, y a rien à faire, on peut pas dormir, même quand il est deux heures du matin. De toutes façons, ces derniers temps, je ne dors plus. En moi, il y a un truc qui me dérange, qui me torture même, tellement ça m'exaspère... Je sais pas ce que c'est, et c'est ça qui me rend fou, plus encore que l'insupportable bruit de la pluie sur la fenêtre, plus que le mugissement sonore et indomptable du vent. Quelque chose en moi ne va pas...

Ok, c'est vrai que déjà, habituellement, on peut pas trop dire que tout va bien dans ma tête. Je suis traumatisé par l'assassinat de mes parents, j'ai quitté mes compagnons les plus chers pour pouvoir acquérir de la force, et pour finir, j'ai rejoint les troupes d'un serpent timbré dont la principale occupation est : déclencher des guerres quand il s'ennuie. Non, on peut pas vraiment dire que je suis un type normal.

Mais même, avant, ça m'avait jamais empêché de dormir. Sauf évidement quand je revoyais dans mon sommeil le visage de mes parents morts, mais bon... Et là, je suis comme un con, allongé dans mon lit sans pouvoir trouver le sommeil. Alors je me lève, et j'arpente torse nu ma sombre chambre en grillant une cigarette. ça m'aide à me sentir mieux, au moins l'espace d'un instant. ça apaise le feu qui est en moi. J'observe à nouveau l'extérieur... C'est toujours le même spectacle, Oto no Kuni sous une pluie diluvienne éclairée uniquement par les déchirements célestes. Cette vision me fascine et me fait du bien, j'ignore pourquoi. Peut être que c'est la fatigue... Ouais, ce doit être ça. Je me rassieds sur mon lit, en expulsant la fumée qui est en moi. À cet instant, un éclair tombe non loin d'ici. Mais je m'en fous. Là, la seule chose qui me préoccupe, c'est les volutes argentées qui viennent de sortir de ma bouche, et qui montent au plafond, en prenant de curieuses formes. Curieux comme certains jeux stupides peuvent se révéler très amusant. Alors je continue. L'aspect de la fumée change, se métamorphose au gré de la lumière, de mon souffle, et des courants d'air, mais reste informe, changeante, évanescente. Et je l'observe, juste parce que c'est beau.

Soudain, dans cette fumée, je crois apercevoir la forme d'un sourire. Peut être que j'ai déliré, mais j'aurai juré voir un sourire se dessiner, un sourire indéfinissable. On aurait dit un sourire éclatant, comme celui de Naruto... non, plus simplement un sourire joyeux, comme celui de Sakura, ou celui amusé de Kakashi, qu'on pouvait deviner sous son masque. Peut être était-ce le sourire arrogant de Kiba ou celui timide, de Hinata. Peut être le sourire charmeur d'Ino, ou content de Chôji, ou paresseux de Shikamaru... Ce sourire aurait pu être celui de n'importe qui, à Konoha. Impossible de savoir... Putain, ça y est, c'est dit, je délire. Et j'arrête pas de repenser à eux, à tous ceux que j'ai abandonné, pour mes rêves de puissance. J'arrive pas à stopper le flot de souvenir qui s'empare de moi : les missions stupides avec Kakashi, Sakura et Ino me courant après, gros sourcil et ses entraînements stupides et surtout, surtout... mes disputes amicales avec ce baka de Naruto.

Faut que je sorte. Faut que je respire, que je retrouve mon calme. Tant pis s'il pleut. J'ouvre la fenêtre, et bondit de toit en toit, à la manière d'un félin. Je suis toujours torse nu, et j'en ai rien à foutre. Sentir l'eau froide s'écouler sur mon corps en me procurant des frissons me fait le plus grand bien. Et je cours, je cours, je cours comme un malade sans me soucier de ma direction, je saute, je bondis, je vole ! Je passe tous les obstacles se dressant sur ma route. Le vent fouette mon visage, je suis à bout de souffle, mais je continue, encore et encore, rien ne peut m'arrêter. Je me sens plus fort, plus vivant que jamais, et je continue d'avancer... quand soudain je m'arrête, sur une colline surplombant la sinistre cité du son.

Je sens la pluie glisser le long de mon corps, en provocant des frissons sur ma nuque. Une rage profonde et tenace commence à surgir en moi, qui m'envahit sans que j'en comprenne la raison. Mon corps devrait être transi de froid, mais je sens qu'il est prêt à se battre, prêt à déchirer tous ceux qui s'approcheraient trop près de moi. J'observe ce sombre village, à travers l'obscurité et le rideau des gouttes d'eau, illuminé par les éclairs... Je revois ce sourire, étrange et fascinant... Et soudain, tout semble plus clair. ça s'impose à moi comme une évidence. Je déteste cet endroit. Je l'exècre, même. Je n'ai qu'une envie, là, à l'instant, c'est de le faire disparaître, le raser définitivement de la surface du monde. Je m'imagine le ciel rougir, empli des flammes qui ravageraient Oto... Sans que je m'en rende vraiment compte, j'ai activé mon sharingan. L'excitation coule dans mes veines, comme avant chaque grande bataille. Je suis prêt. Prêt à en finir.

Je regagne cette chambre qu'on m'a assigné. Je mets juste une chemise noire sans manches et des gants noirs, et je laisse le reste sur place... Je prends tout de même mon sabre avec moi, car il fut mon seul véritable compagnon dans cet enfer. Et j'ai conscience que là, il va beaucoup me servir. Je prends également quelques parchemins avec moi. Eux aussi auront leur utilité. Une dernière fois, une toute dernière fois, j'observe mon reflet dans la glace... froid et dur, comme toujours. Bientôt, ça changera.

Je parcoure à nouveau ces rues glauques et désertes. Pas un instant, la pluie n'a faibli d'intensité. Peu m'importe, à présent. Je crois que je suis arrivé à un point où je peux me permettre de me foutre de tout. Après quelques minutes de marche, j'arrive enfin à destination : le grand palais. C'est là que réside le serpent. C'est aussi là le centre du village, son symbole même... symbole de haine, de terreur et de souffrance. Je m'approche. Je n'ai pas peur. D'ailleurs, ça va bientôt faire trois ans que je n'ai plus peur de rien. Devant, des gardes me remarquent, et me demandent ce que je fais là, à cette heure tardive... ou matinale, ça dépend. Je ne réponds rien. Je continue d'avancer, à pas lent et régulier, presque provocant. L'un d'entre eux viens vers moi. Il n'a rien le temps de dire. Déjà, j'ai dégainé mon sabre, et l'ai découpé en cinq morceaux. Utilisant une technique que m'a apprise Orochimaru, je donne un coup si puissant qu'il fend l'atmosphère même, et qui réduit en cendres le corps de mon opposant. Aussitôt, les autres gardes rappliquent, kunaïs dégainés. C'est peine perdu pour eux...

Je suis rentré dans le palais, et je me dirige actuellement vers le pilier central, celui sur lequel repose toute la construction. Je me déplace sans un bruit, de la même façon que j'ai exterminé les gardes. J'ai même effacé les cadavres avec ma technique, pour ne pas que l'odeur du sang réveille Kabuto ou l'infâme serpent. Enfin, je me retrouve face au pilier central. Et là, je souris. D'un sourire cruel et sadique. J'ai même envie de rire aux éclats, mais ça, je ne peux pas me le permettre. J'ai le sentiment qu'en faisant ça, je signe mon arrêt de mort. Mais au fond, je m'en fous... ça fait un moment que je suis mort, à l'intérieur. Ma vie, je l'ai laissé à Konoha, et j'ai choisi la mort de l'âme en venant à Oto. Je ne fais que confirmer ce choix. Et c'est ça qui me fait rire, qui me rend ivre de joie et de folie. Je prends les parchemins explosifs, et les dépose sur le pilier. Je compose un signe, et ceux-ci commencent à briller. J'ai cinq minutes. Pas une de moins. Et si une personne tente d'en décoller un seul, tous explosent. C'est parti...

Je suis très loin de ce village, à présent. J'ai pu assister à la fabuleuse chute du palais. C'était vraiment magnifique. On aurait dit des feux d'artifices. J'ai du rapidement m'enfuir, tout de même, avant qu'ils ne comprennent que ce soit moi le responsable. ça m'étonnerait qu'Orochimaru soit mort dans cette explosion. Je sais qu'il fera tout pour me retrouver. Mais je m'en moque. Je l'ai déjà dit, je suis arrivé à un point où je peux me foutre de tout. Là, je suis en route pour Konoha. Il a cessé de pleuvoir. Le soleil a commencé à faire son apparition dans les nuées, enveloppé dans une auréole de brume, qui se teinte des couleurs de l'arc en ciel. Et dans cette brume, je crois distinguer un sourire, un sourire indéfinissable... Peut être que je délire, peut être pas. Je n'en sais rien. Alors je cours. Je cours loin de ce village abject, aussi vite que je le peux, et même plus encore. Je bondis d'arbre en arbre, rien ne peut m'arrêter, ni cette distance lointaine, ni mon corps fatigué, je vole vers l'horizon. Je retourne chez moi, dans cette ville pleine de sourires...