Alors désolée auprès de tous mes lecteurs d'avoir pris autant de retard je suis tout simplement impardonnable. Disons simplement pour me justifier que je n'avais plus vraiment la motivation, et puis un beau jour j'ai finalement réussi à conclure ce onzième chapitre que j'avais déjà bien entamé. Voilà, donc dans ce chapitre-ci je me centre surtout sur un seul personnage de l'histoire, vous apprendrez bientôt de qui il s'agit. Mais pas de panique, je n'oublie pas les autres protagonistes dont je reparlerai dès le chapitre douze. Bon après ce blabla bien long j'aimerais spécialement remercier Princesse d'Argent, stargate et Anbu Scade pour leurs reviews qui m'ont fait extrêmement plaisir. Anbu Scade tu risques d'aimer beaucoup ce chapitre je pense. lol Bon j'arrête de parler et encore désolée pour le retard tout le monde. Ah, euh, une dernière chose...

Naruto :Tais-toi un peu, tu vois pas que tu ennuies tes lecteurs à parler sans arrêt ?

Moi : Mais je t'ai rien demandé à toi. Bon je peux continuer maintenant ?

Naruto : Ouais, mais dépêche, les lecteurs attendent de pouvoir lire.

Moi : Oui, donc je disais... Pour les autres qui me lisent...

Naruto (sourire moqueur) : Déjà faut-il que les autres en question te lisent.

Moi : Si tu continues je fais en sorte que de un tu ne finisses pas avec Mitsuko et de deux que tu meurres dans d'atroces souffrances.

Naruto : Tu es d'une telle cruauté... Si c'est comme ça je vais me pendre.

Moi (l'igorant superbement) : C'est ça ouais, bon alors mes autres lecteurs inconnus, si vous lisez cette fiction et que vous l'aimez, soyez sympas. Laissez-moi une petite review pour m'encourager à continuer.

Sakura : Ouais, si vous avez envie de la critiquer et de dire que ses écrits sont nuls n'hésitez pas !

Moi : Euh... Bonne lecture ! lol

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Chapitre 11 : Passé enfoui

Flash-back

Un jeune garçon courrait à perdre haleine après un papillon aux magnifiques ailes colorées. Il bondit en avant, tentant de l'attraper, mais le petit être l'évita facilement et s'envola dans le ciel sous l'oeil déçu et boudeur de l'enfant. Ce dernier se laissa tomber à genoux sur l'herbe sèche, observant l'horizon d'un oeil rêveur lorsqu'une voix de femme se fit entendre non loin :

" Mais qu'est-ce que tu fais mon chéri ? Rentre vite ou ton père risque de se fâcher !

- J'aimerais rester encore un peu maman, répondit l'enfant en s'allongeant, les mains derrière la tête.

- Ton père va encore te gronder, reprocha sa mère.

- Peu importe.

La jeune femme aux longs cheveux noirs et aux yeux couleur d'émeraudes poussa un profond soupir devant l'entêtement de son unique fils. Se sachant impuissante, elle finit cependant par abandonner la partie et rejoignit une maison située non loin de là, au sommet d'une colline verdoyante. L'enfant la suivit un moment du regard avant de porter son attention sur le ciel d'azur. Il se plaisait à rester allonger ici des heures, regardant le ciel ou essayant d'attraper maintes bestioles. Tout laissait donc à croire qu'il était parfaitement heureux, mais c'était bien loin d'être le cas, bien au contraire. Son père, ninja de son état, avait récemment été atteint de folie pure et criait souvent après lui. Une fois, il l'avait même surpris en train d'agresser verbalement sa mère, il en était demeuré bouche bée.

- Qu'est-ce qui a pu le rendre fou à ce point ? songea l'enfant en fermant les yeux.

Poussant un soupir las, il arracha un brin d'herbe qu'il mit en bouche, le mâchonnant distraitement. Tout avait changé le jour où son père avait reçu cette mission suicide. Retrouver des documents ultra secret concernant le démon à cinq queues s'il s'en souvenait bien. L'enfant s'était toujours demandé ce que faisaient ces documents ici, dans leur village si insignifiant face aux autres puissances telles que Konoha ou encore Suna. Bien sûr, il avait déjà envisagé de poser la question à son père, mais il dut vite renoncer en voyant l'état de folie dans lequel il était plongé. Cela dit, depuis que son père avait échoué, il n'était plus lui-même. Sa mère avait déjà essayé de demander aux medic-nin du coin de le soigner, mais rien à faire. Aucun d'eux ne connaissait la cause de son mal, au plus grand malheur de sa mère. Soupirant une nouvelle fois, il jeta le brin d'herbe au sol avant de se lever et de se diriger vers sa maison. Au passage, il salua quelques connaissances avant de franchir le vieux portail rouillé, poussant doucement la porte d'acajou. Il entendit alors des éclats de voix et reconnut immédiatement les voix de ses parents.

- Encore une dispute, songea-t-il. Il fallait s'y attendre, papa est vraiment devenu plus fou encore qu'avant. Il n'aurait jamais du accepter cette mission.

L'enfant passa sur la pointe des pieds devant la cuisine de laquelle provenait les voix et entreprit de monter dans sa chambre. Mais la voix grave de son père le fit stopper net devant les marches.

- Attends toi ! Reviens ici espèce de fils désobéissant !

L'enfant vit alors deux choix s'offrir à lui, s'enfuir ou rejoindre son père dans la cuisine. Il hésita longuement avant de finalement tourner les talons pour rejoindre son père et sa mère, la mine basse. Harumi, sa mère, le regarda entrer et ne put s'empêcher de tripoter nerveusement ses doigts, terrifiée à l'idée que son mari puisse faire du mal involontairement à son fils. Saburo, homme assez robuste, aux cheveux noirs noués en queue de cheval et aux yeux d'une intense couleur charbon, fixa son fils avec insistance avant de l'inciter à se rapprocher. Le jeune garçon n'eût d'autre choix que de se plier à sa volonté alors que la main de Saburo s'abattait violemment sur la joue de l'enfant dans un " clac " sonore. Horrifiée, Harumi s'empressa d'écarter son fils de Saburo, l'attirant contre elle pour pouvoir le protéger. Pris de folie, l'homme voulut lever la main sur elle, mais elle s'enfuit rapidement, entraînant son fils par le bras. Ce fut alors là, la dernière fois que Saburo vit sa femme et son fils.

Cinq ans passèrent et l'enfant était à présent âgé de 15 ans.

- Fais attention Sho, ne t'approche pas trop du volcan Kyushu. On dit que le Gobi nommé Oukou vivrait dans l'un des arbres géants près du volcan, tu le sais n'est-ce pas ? déclara sa mère.

- Maman, ce n'est qu'une légende, soupira l'adolescent, exaspéré.

- Il n'empêche que...

- Maman... maugréa l'adolescent. J'ai plus dix ans, je sais ce que je fais.

- Je l'espère Sho, je l'espère de tout mon coeur.

Elle l'embrassa rapidement sur la joue, alors que Sho s'éloignait, katana bien accroché dans son dos. Cela faisait à présent deux ans qu'il s'était mis à s'entraîner au katana. Il voulait devenir un ninja tout comme son père, tout en espérant ne jamais tourner comme lui. Tout ce qu'il désirait c'était de devenir fort et de protéger les plus faibles, il haïssait l'injustice. Alors qu'il songeait, un shuriken fusa dans sa direction à une vitesse proche du son, faisant preuve d'agilité, l'adolescent bondit dans les airs et rattrapa l'arme d'une seule main sous l'oeil admiratif d'une jeune fille aux yeux bleus et aux longs cheveux couleur miel. Sho retomba doucement au sol et rangea le shuriken dans sa besace sous l'oeil réprobateur et légèrement amusé de l'adolescente.

- Je te signale que ce shuriken était à moi Sho-kun.

- Arrête un peu avec ton Sho-kun Chika, tu sais que je déteste ça.

- Justement.

- Je te déteste, grommela-t-il.

- Je sais bien que tu m'adores Sho-kun, pas besoin de me le dire, lui assura-t-elle avec le sourire.

Cette fille pouvait vraiment lui taper sur le système par moment, mais comment lui en vouloir après tout ? Elle était si belle et si gentille. Cachant tant bien que mal le rougissement de ses joues, il se retourna près à repartir vers son lieu d'entraînement. Chika s'empressa de bondir sur son dos, s'accrochant à lui comme une sangsue.

- Mais qu'est-ce que tu fiches Chika ? grogna Sho.

- Tu serais prêt à m'abandonner Sho-kun ? demanda-t-elle d'une voix adorable.

- Fiche-moi la paix !

- Hors de question que tu ailles t'entraîner sans moi vilain garçon, rétorqua l'adolescente.

- Bon d'accord, t'as gagné, soupira-t-il. Tu peux venir !

- Super ! s'exclama-t-elle en descendant de son dos, le sourire aux lèvres.

Même s'il ne l'avouerait jamais, Sho adorait la voir sourire.

- Nii-san ! hurla soudainement une voix.

Sho poussa un soupir, las. Voilà que son petit frère âgé de cinq ans se ramenait maintenant. Bon, il fallait avouer que ce n'était pas vraiment son petit frère, mais plutôt son demi-frère. Mais Hiroshi avait beau avoir été conçu avec un autre homme, il le considérait comme son vrai frère, oubliant complètement que le sang qui coulait dans leurs veines n'était pas tout à fait le même. Le petit homme aux cheveux bruns mi-longs et aux yeux pourpres se jeta sur lui, ignorant complètement la présence de Chika.

- Waouh ! s'exclama Chika, des étoiles dans les yeux. J'ignorais que tu avais un frère Sho-kun, il est vraiment adorable !

- Mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour mériter ça ? grommela l'adolescent en essayant de décrocher son cadet de son dos. J'aimerais m'entraîner est-ce trop demander ?

- Bien sûr que non Sho-kun, répondit son amie. Allez, allons-y !

- Et qu'est-ce que je fais d'Hiroshi d'après toi ? rétorqua le garçon, exaspéré.

- Qu'il vienne avec nous, répondit joyeusement Chika.

- T'es devenue folle ou quoi ?

- Mais enfin, que veux-tu qu'il lui arrive avec toi et moi à ses côtés ?

Sho pesa un instant le pour et le contre avant de céder. De toute façon son petit frère ne risquait rien et puis il n'avait jamais rencontré de bandits ou de dangereux ninjas auparavant. Alors pas de quoi s'inquiéter. Quelque peu rassuré il reprit la marche suivi de près d'Hiroshi et de Chika. Ils arrivèrent au bout d'une bonne demi-heure devant un haut volcan en sommeil.

- Le volcan Kyushu, murmura la jeune fille pour elle-même. Je me demande si un jour il se réveillera.

- Ne parle pas de malheurs, grommela Sho.

- Je plaisantais Sho-kun ! lui assura-t-elle, tout sourire.

- Mouais...

- Dis Nii-san, c'est vrai ce qu'on raconte ? Le démon à cinq queues vivrait vraiment dans les parages ? Dis c'est vrai, hein ? C'est vrai ?

- Rah, tais toi un peu. Bien sûr que non ce n'est pas vrai, ce n'est qu'une légende, répliqua son frère aîné. Pourquoi tout le monde croit donc à l'existence de ce démon bon sang ?

Chika haussa simplement les épaules en signe d'ignorance avant de s'affaler dans l'herbe humide, bientôt imité par Hiroshi qui se serra contre elle. Amusée, la jeune fille le laissa faire et le serra davantage contre sa poitrine tout en jetant un oeil en biais vers Sho. Ce dernier était en train de manier le katana, luttant contre des ennemis invisibles. L'adolescente adorait le voir s'entraîner ainsi, elle ne le trouvait que plus attirant. Se rendant compte de ses pensées, elle se mit à rougir immédiatement sous l'oeil étonné du petit frère de son ami.

- Tiens, pourquoi t'es toute rouge Chika-chan ? demanda-t-il d'une voix innocente.

- Heu... Hé bien je... lâcha-t-elle, plus que gênée.

- Hiroshi, laisse un peu Chika tranquille. Tu ne vois pas qu'elle n'a pas envie de te répondre, reprocha Sho en les rejoignant.

- Pff, c'est toujours comme ça avec toi nii-san. Tu me fais que des reproches, grommela son petit frère.

Adouci, son aîné passa une main affectueuse dans les cheveux de son cadet, le décoiffant par la même occasion.

- Rah nii-san ! Regarde ce que t'as fais ! grogna Hiroshi. Je suis tout décoiffé maintenant !

- Je dois avouer que je te trouve plus charmant comme ça, lâcha son frère, taquin.

- Baka ! s'écria-t-il en se jetant sur son frère, essayant de lui faire des chatouilles.

Ils roulèrent tous deux au sol sous le regard rieur de Chika. Les trois jeunes gens s'observèrent un moment avant d'éclater de rire. Ils finirent donc par casser la croûte tous ensemble, restèrent encore un long moment à discuter tous ensemble, tranquillement allongés sur l'herbe. Sho s'apprêta à se lever pour partir car le soleil commençait déjà à se coucher à l'horizon lorsque son regard fut attiré vers un arbre au tronc noueux. Jetant un oeil dans les branches de celui-ci, il crut apercevoir une ombre difforme semblable à un loup ou à un chien. Croyant rêver, il se frotta les yeux et regarda de nouveau, mais la sihouette avait disparu. Etonnée, Chika s'approcha du garçon et posa une main sur son épaule, manquant de peu de le faire sursauter.

- Tout va bien Sho-kun ?

- J'ai cru voir... Non ce n'est rien, j'ai du rêver, se rattrapa le jeune homme.

Chika et Hiroshi échangèrent un regard interrogateur, mais n'ajoutèrent rien, se contentant de suivre Sho qui avait déjà commencé à partir vers leur village. La route se fit dans un silence total, pas un ne parla. La première chose qu'ils virent en arrivant au village fut de la fumée qui sortait des différentes habitations. Alertés, ils se mirent à courir, espérant ainsi comprendre ce qu'il se passait. Chika parvint à saisir le bras d'un jeune garçon qui semblait prêt à fuir, celui-ci se débattit, tentant d'échapper à la poigne de la jeune fille, mais celle-ci la retint fermement.

- Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

- Fuyez ! Dépêchez-vous ou vous allez mourir ! hurla simplement le garçon.

- Mais qu'est-ce que...

- Houkou, le Gobi... Il est ici ! Il est en train de détruire complètement notre village !

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? s'impatienta Sho. Ce ne sont que des histoires, le démon à cinq queues n'existe pas voyons.

- Si vous ne me croyez pas, regardez là-bas ! s'écria le garçon en désignant une immense silhouette au loin.

Chika lâcha le garçon qui s'enfuit en courrant, puis finit par regarder au loin, apercevant la silhouette immense du démon. Il s'agissait d'un gigantesque chien blanc aux crocs pointus. Ses cinq longues queues balayaient les habitations avec une violence peu commune. On pouvait apercevoir par intermitence, des flammes ou des éclairs sortirent de l'une des queues de l'animal. Chika échangea un regard avec Sho qui hocha doucement la tête.

- Hiroshi, enfuis-toi loin d'ici ! C'est dangereux ! lâcha la jeune fille en poussant le frère de son ami à faire marche arrière.

- Mais nii-san... rétorqua l'enfant de cinq ans.

- Tout va bien se passer, je vais aller avec ton frère chercher tes parents. Ne reste pas là, va t'en c'est un ordre !

Hiroshi hésita encore un instant, les jambes tremblantes, avant de s'enfuir à toute vitesse. Chika dégaina quelques shurikens alors que Sho s'emparait de son katana.

- Sois prudente, si jamais on se retrouvait à faire face au démon, enfuis-toi. Nous ne pourrions rien contre une puissance pareille, recommanda le jeune homme.

- Bien, alors dépêchons-nous de retrouver nos parents respectifs et partons d'ici.

- D'accord, on se retrouve à la sortie dans on va dire une demi-heure, une heure maximum d'accord ?

- Ca marche. Si l'un de nous a un problème, qu'est-ce qu'on fait ? questionna Chika.

- Essaie de lancer un kunai, un shuriken, enfin trouve quelque chose de voyant.

- D'accord.

Elle s'apprêtait à s'en aller lorsque Sho la retint par le bras au dernier moment, l'attirant tout contre lui. Il huma longuement son parfum de fleur, caressant ses cheveux avec douceur avant de lever le visage de la jeune fille avec son pouce. Leurs deux regards se croisèrent tous deux et le temps ne sembla plus avoir d'emprise sur eux. Sho dégagea une mèche de cheveux du visage de Chika avec douceur avant d'approcher doucement ses lèvres des siennes. S'ensuivit un baiser long et rempli de tendresse, leur premier vrai baiser et peut-être le dernier. Ils durent cependant se séparer à contre-coeur au bout de quelques minutes car le moment n'était pas au romantisme.

- Fais attention à toi, murmura-t-elle.

- Ne meurs pas, chuchota à son tour l'adolescent.

Il échangèrent un dernier baiser avant de partir chacun de leur côté, à la recherche de leurs proches. Sho sillona plusieurs rues, contournant les flammes et évitant tant bien que mal les éclairs ou les pics sortant du sol. Il manqua plusieurs fois de trébucher au sol ou de finir carbonisé, mais il parvint finalement à rejoindre sa maison quasiment en bon état. Il pénétra rapidement dans le salon, cherchant sa mère et son beau-père du regard, mais rien. Inquiet, il essaya de les appeler, mais aucune réponse ne vint. Le jeune homme alla donc voir à l'étage, ayant l'espoir de les retrouver dans leur chambre, mais ce qu'il vit manqua de lui arracher des larmes de douleur. Sa mère se tenait devant lui, un énorme pic de terre encastré en pleine poitrine, du sang s'écoulant lentement de sa bouche et de sa plaie. Il voulut se précipiter vers elle, la secouer, lui crier d'ouvrir les yeux, mais il demeura figé comme une statue, choqué. Une main robuste se posa alors sur son épaule, le jeune homme se retourna lentement et aperçut son beau-père qui l'observait avec inquiétude.

- Sho, est-ce que tu vas tenir le coup ? demanda-t-il d'une voix qu'il voulait calme.

- Elle est morte... morte... balbutia Sho en tombant à genoux au sol, oubliant complètement la présence du chien géant au dehors.

- Sho, nous ne devons pas rester ici. Le Gobi risque de mettre le feu à la maison.

- Elle est ... morte... Je ne l'entendrai plus rire... Je ne la verrai plus... sourire... Elle ne reviendra plus... plus jamais... Je ne veux pas... Elle ne méritait pas ça...

Les larmes coulaient à présent sans retenue sur ses joues. L'homme, à contre-coeur, dut le relever par la force avant de l'inciter à quitter l'habitat avec lui. Mais le jeune homme s'obstinait à ne pas vouloir bouger, Sho ne voulait pas quitter sa mère comme ça, il ne voulait pas croire qu'elle puisse disparaître.

- Pourquoi... Pourquoi est-ce qu'on me l'a enlevée ? hurla-t-il en essayant d'échapper à la poigne de l'homme.

- C'est ainsi, on n'y peut rien, murmura son beau-père. Il faut s'en aller, ta mère ne voudrait pas que tu meurs toi aussi.

Sho détacha lentement les yeux du cadavre de sa mère avant de sortir, son beau-père derrière lui. Ils se dirigèrent vers la sortie, prenant bien soin de rester dissimulés aux yeux du démon. Mais celui-ci sembla humer leur odeur et s'avança lentement dans leur direction, ses cinq queues volant allégrement au grès du vent. Le jeune homme, à un moment, pensa faire face au chien géant et lui faire payer la mort de sa mère, mais il retira vite l'idée de sa tête. Il ne parviendrait tout simplement jamais à venir à bout de cet animal gigantesque, c'était évident. L'homme à ses côtés lui attrapa le bras et ils se mirent tous deux à courir à vive allure vers la sortie du village, cherchant à fuir. Ils ne tardèrent pas à atteindre les premiers arbres, Sho voulut s'arrêter pour attendre Chika, mais son beau-père ne lui en laissa pas le temps et l'entraîna plus loin.

- Mais et Chika ? protesta l'adolescent.

- On n'a pas le temps, il se rapproche !

Le jeune homme dut donc finalement se résigner à fuir, espérant du plus profond de son coeur que Chika ne meurt pas. Ils coururent ainsi pendant une bonne longue heure et le démon gagnait davantage de terrain, enflammant la végétation, faisant surgir des pics meurtriers du sol, tout était bon pour lui pour pouvoir arrêter et ensuite tuer les fuyards. Les deux personnes arrivèrent au bout d'un instant en vue d'une grotte. Hiroshi, à l'entrée de celle-ci, leur fit un grand geste du bras, les invitant tous deux à le rejoindre. Sho et son beau-père ne se firent pas prier et s'élancèrent dans la grotte alors que le gigantesque chien blanc faisait son apparition, gueule ouverte, les yeux rouges emplis de haine. Ses queues commencèrent à s'agiter de nouveau alors qu'un vent puissant et violent se dirigeait à toute vitesse vers eux, les blessant à maints endroits, les envoyant par la même occasion au plus profond de l'antre rocheuse. Sho se releva le premier, serrant les dents de douleur.

- Il va falloir être prudents, si nous ne trouvons pas de solution très rapidement il finira pas nous tuer tous. J'ai entendu dire que le Gobi était aussi un excellent maître de l'illusion , méfiez-vous donc, recommanda Takehiko, le beau-père de Sho.

- Qu'est-ce qu'on peut bien faire ? murmura une jeune femme ayant aussi trouvée refuge dans la grotte.

- Est-ce que quelqu'un ici s'y connaît en sceaux ? interrogea Takehiko.

Tous hochèrent négativement la tête, au plus grand désespoir de l'homme.

- Bien, alors je vois que je n'ai pas d'autres choix. Je ne suis pas non plus un grand spécialiste, mais il va falloir faire avec. Seulement reste à trouver où nous pourrions l'enfermer, déclara Takehiko, songeur.

- Pourquoi ne pas l'enfermer dans un parchemin ? proposa Hiroshi.

- Pas assez puissant, il s'en libérerait facilement, rétorqua l'homme.

- Et dans un être humain ? lâcha Sho d'une voix neutre.

Tous les regards divergèrent lui, visiblement tous étaient interloqués parce que le jeune homme venait de dire. Etait-il réellement sérieux en disant cela ?

- Dis-moi que tu plaisantes Sho, dit Takehiko, incrédule.

- Je suis tout à fait sérieux, je suis certain que ça marcherait et puis nous n'avons pas le temps de réfléchir à une autre solution.

- Et qui servirait de prison pour ce démon selon toi ?

Tous demeurèrent silencieux, n'ayant aucune envie d'avoir en eux un monstre dangereux et assoifé de sang.

- Tu n'auras qu'à l'enfermer dans mon corps, lâcha finalement Sho d'une voix calme.

- Tu es fou ! Jamais je ne pourrais faire une telle chose.

- Je ne te demande pas ton avis. Fais-le avant qu'il ne soit trop tard, conseilla l'adolescent.

- Mais...

- Dépêche-toi de préparer ce dont tu as besoin, le temps presse ! risposta vivement le jeune homme. Je vais essayer de retrouver Chika.

Il voulut sortir, mais son beau-père le retint par le bras au dernier moment, le sondant avec un sérieux incroyable.

- Tu es sûr que c'est ce que tu veux ?

Le garçon hocha positivement la tête. L'homme se décida donc à le lâcher, sortant un parchemin de sa besace et commença à dessiner d'étranges signes à l'aide d'un peu d'encre. Sho l'observa faire un moment avant de sortir pour de bon sous le regard inquiet de son petit frère. Lorsqu'il sortit de la grotte, Sho tomba nez à nez avec le démon qui avait à présent les yeux posés sur lui, passant sa langue sur ses babines, heureux rien qu'à l'idée d'avoir un humain pour déjeuner. Les cinq queue du chien gigantesque se mirent alors à balancer doucement, flottant doucement au vent. Sho se sentit soudainement comme engourdi et bientôt la silhouette élancée de Chika se fit voir devant lui, non loin du démon. N'écoutant que son courage, il se précipita à sa rencontre sous le regard horrifié d'Hiroshi qui avait suivi son aîné. Ce dernier ne comprenait pas pourquoi son grand-frère se précipitait comme un dingue vers le démon, criant le nom de " Chika ". Se rappelant soudainement des paroles de son père, il se mit imperceptiblement à trembler.

- Le maître des illusions, hein ? murmura-t-il pour lui-même. Si je ne fais rien nii-san va se faire tuer.

Le coeur battant à tout rompre, il se mit à avancer pas par pas, pour finalement se mettre à courir comme un dératé, poussant son frère sur le côté de toutes ses forces. Le Gobi profita de l'occasion qui se présentait à lui pour se saisir d'Hiroshi, l'amenant près de son immense gueule. Sho secoua vivement la tête, reprenant ses esprits peu à peu. Il aperçut alors son frère qui était prêt à se faire dévorer par le démon. Il sortit immédiatement son katana et entreprit d'attaquer l'immense chien blanc au niveau de ses pattes. Mais le démon à cinq queues ne semblait pas ressentir du tout la douleur et sa patte avant qui tenait prisonnier Hiroshi s'avança davantage de sa gueule.

- Nii-san ! hurla Hiroshi au bord du désespoir.

- Hiroshi ! hurla à son tour Sho. Je vais te sortir de là, je te le promet ! Tiens bon !

- Non, va t'en ! s'écria son cadet. Enfuis-toi, va chercher Chika-chan.

- Pas question que je te laisse te faire dévorer !

- Tu ne peux rien faire pour moi et tu le sais bien. Je t'aime nii-san, ne l'oublie jamais, tu es le meilleur grand-frère que je connaisse !

- Ne dis pas ça ! protesta Sho, les larmes aux yeux.

- Sauve Chika-chan, c'est tout ce que je te demande, et surtout prends soin d'elle.

Se fut là ses derniers mots, le chien blanc l'avait déjà déchiqueté à l'aide de ses immenses crocs. Du sang s'écoula lentement sur le magnifique pelage blanchâtre du démon, mais il n'y prit pas garde, se contentant simplement de pousser un grognement satisfait. Le regard de Sho ne tarda pas à se changer en haine pour ce démon qui avait dévoré son frère, devant ses yeux. Son petit frère était mort par sa faute, comment pourrait-il donc un jour se le pardonner ? C'était tout simplement invivable ! Ignorant les larmes qui coulaient sur ses joues, il contourna le Gobi et se précipita vers le village, espérant retrouver Chika vivante. Le chien blanc le regarda passer sans esquisser le moindre mouvement, se contentant simplement de s'allonger de tout son long, certainement pour pouvoir mieux digérer. Ses queues fouettèrent un moment l'air, faisant tomber quelques arbres au passage avant de finalement prendre un mouvement assez lent.

- Chika ! hurla le jeune homme. Chika ! Tu m'entends ! Réponds-moi si tu m'entends !

Rien. Aucune réponse. Le silence. Devant lui s'étendait à présent un village complètement ravagé, un village qui mettrait certainement des années entières avant de pouvoir renaître complètement de ses cendres. Faisant abstraction du paysage, il s'élança vers la maison de Chika, espérant la trouver là-bas, mais il n'en fut rien. Il n'y avait personne au dehors, tout comme l'intérieur se trouvait être parfaitement désert. Inquiet, Sho entreprit de fouiller les ruelles dévastées par les flammes, espérant tomber sur la jeune fille par hasard. Il entendit soudainement un gémissement provenant de sur sa droite. Stoppant net, il se dirigea vers l'endroit d'où venait le gémissement et aperçut enfin Chika, une main sur son épaule sanguinolente. Il se précipita à ses côtés.

- Chika... Chika, ça va aller ?

- Ils sont tous morts Sho-kun, mes parents ne sont plus, lâcha-t-elle, des larmes amères coulant sur ses joues.

- Ma mère est morte également et...

Il baissa les yeux.

- Mon frère est mort par ma faute.

A cette annonce, l'adolescente leva la tête et obligea Sho à la regarder droit dans les yeux, passant une main douce sur sa joue.

- Ne dis pas de choses pareilles, déclara-t-elle d'une voix douce. Je suis persuadée que c'est faux.

- Mon beau-père a trouvé un moyen d'arrêter le démon, avoua Sho.

- De quel moyen s'agit-il ? demanda-t-elle avec une inquiétude non dissimulée.

- On pourrait sûrement parvenir à enfermer le Gobi dans un corps humain et je me suis proposé comme hôte.

La réaction de la jeune fille ne se fit pas attendre. Elle agrippa les épaules de Sho, ignorant sa blessure et se mit à le secouer comme un prunier.

- Es-tu devenu fou ? Jamais je ne te laisserai faire une chose pareille !

- Nous n'avons plus le choix Chika, c'est la seule et unique solution.

- Et pourquoi serait-ce à toi de te sacrifier ? s'entêta l'adolescente.

- Nous n'avons plus le temps de discuter là-dessus Chika, mon beau-père doit m'attendre pour mettre notre plan à exécution.

- Je refuse ! Je refuse que tu sois obligé d'abriter l'esprit d'un démon.

- Chika ?

- Quoi ?

- Gomen.

- Go...men ? répéta bêtement la jeune fille avant de s'évanouir dans les bras de Sho.

- C'était le seul moyen.

Il la serra davantage dans ses bras avant de se mettre à courir en direction de leur abri provisoire. Le garçon aperçut le Gobi qui semblait dormir non loin, il lui lança un regard haineux avant de poursuivre sa route, amenant Chika à l'intérieur de la grotte. Il la déposa délicatement sur le sol alors que le beau-père du jeune homme le rejoignait, semblant chercher quelqu'un ou quelque chose du regard.

- Où est Hiroshi ? s'inquiéta l'homme.

- Il est mort, répondit Sho. Le démon l'a tué sous mes yeux.

L'homme sembla choqué par ces paroles, mais se reprit bien vite devant l'urgence de la situation. Il sortit hâtivement un long parchemin qu'il avait glissé dans sa poche et le posa à plat sur le sol de la caverne. Sho s'agenouilla devant le parchemin, l'étudiant longuement en silence avant de lancer un regard interrogateur à son beau-père.

- Il s'agit du parchemin qui m'aidera à former le sceau qui enfermera le Gobi dans ton corps. Es-tu toujours certain de vouloir tenter l'expérience Sho ? Nous ne pourrons pas revenir en arrière et je ne peux pas t'assurer que cela se fera sans douleur.

- Je suis prêt à prendre le risque, assura le jeune homme. Le démon à cinq queues a déjà fait souffrir trop de gens. Pas question que je reste plus longtemps les bras croisés à attendre gentiment que ça se passe.

- Je te reconnais bien là, dut admettre l'homme. Bien dans ce cas, je vais te demander de retirer ton haut, que je puisse imprimer le sceau sur ta peau. Ensuite il me suffira de m'approcher davantage du démon et d'exécuter quelques signes pour pouvoir le sceller. Je te conseille de serrer les dents, ça risque d'être assez douloureux.

Sho s'exécuta sans faire d'histoire alors que l'homme se mettait à composer une série de signes. Il conclut finalement par celui du rat avant de plaquer brutalement son bras sur le centre du parchemin. Les mots écrits à l'encre se mirent alors à se tortiller légèrement sur le papier avant de rejoindre la paume de main de Takehiko. Une fois l'étrange phénomène terminé, Takehiko s'approcha du jeune homme torse nu et l'appliqua violemment sur celui-ci. Sho dut serrer les dents pour ne pas crier face à la brûlure atroce qu'il ressentait sur son torse. A plusieurs reprises, il manqua de repousser brutalement son beau-père, mais il tint bon et Takehiko enleva finalement sa main au bout de cinq bonnes minutes. Une forme de spirale se forma alors peu à peu sur le torse du garçon, non loin de l'épaule droite. La spirale était d'un noir extrêmement brillant et on pouvait distinguer autour de celle-ci cinq traits noirs qui devaient certainement représenter le nombre de queues du démon qui serait enfermé. Takehiko rangea le parchemin vierge dans un étui avant de parcourir la marque du bout des doigts. Il sembla satisfait du travail car un petit sourire en coin se fit entrevoir.

- Voilà, ça devrait aller, jugea-t-il. Maintenant il va falloir enfermer le démon. Bon alors je t'explique rapidement comment nous allons procéder. Tu vas essayer de t'approcher le plus possible du démon. Moi je resterais un peu à l'écart pour pouvoir composer les différents signes pour procéder à l'emprisonnement du Gobi dans ton corps. Cette opération risque d'être très douloureuse et il est possible qu'elle entraîne ta mort. Quoiqu'il en soit, même si la douleur se fait insupportable il ne faudra pas flancher tu m'entends ?

- Compris, lâcha le jeune homme sûr de lui.

- Bien, dans ce cas pas de temps à perdre.

L'homme se dirigea calmement vers la sortie, Sho sur ses talons. Ce dernier jeta un dernier regard à la forme allongée de sa bien-aimée avant de suivre docilement son beau-père. Ils ne tardèrent pas tous deux à sortir hors de l'antre rocheuse et à apercevoir le chien gigantesque paisiblement endormi, allongé de tout son long sur l'herbe. Le jeune homme s'approcha le plus possible de l'animal alors que son beau-père commençait à exécuter différents signes à une vitesse prodigieuse. Sho sentit son coeur battre beaucoup plus vite qu'à l'ordinaire dans sa poitrine et un léger tremblement le prit. Il avait peur cela ne faisait aucun doute, mais il devait avoir confiance en son beau-père. Takehiko conclut finalement sa série de signe au moment-même où le démon ouvrait grand ses yeux de braise. Sho sentit aussitôt le sceau le brûler atrocement. Il serra les dents de douleur et entreprit d'oublier cette affreuse brûlure, en vain. Le Gobi essaya de se lever pour aller s'attaquer au beau-père du garçon, mais il demeura statufié, incapable de bouger le moindre membre. Il poussa alors un puissant aboiement rageur, découvrant ses longues canines pointues. Une lumière d'une intense couleur charbon se mit à l'entourer tout entier et le démon se sentit comme attiré vers Sho. Il tenta de se débattre, faisant virevolter ses queues dans tous les sens, sans succès. Il commença peu à peu à disparaître et son chakra mauve intégra bientôt le sceau présent sur le corps du garçon qui poussa un hurlement effroyable, s'écroulant à genoux sous l'oeil plus qu'inquiet de Takehiko. Tout cela prit finalement fin au bout de vingt bonnes minutes de souffrances pour le pauvre Sho. Le sceau avait finalament cessé de le faire souffrir même si une légère couleur mauve continuait de parcourir la spirale, représentante du sceau. Sho demeura encore un instant à genoux, haletant avant de s'écrouler pour de bon. Son beau-père s'empressa de le rejoindre et de le prendre dans ses bras, l'emmenant dans l'antre rocheuse. Il le posa doucement sur le sol rocailleux alors que Chika qui venait juste d'ouvrir les yeux, se jetait sur lui, folle d'inquiétude.

- Il va bien, la rassura immédiatement l'homme. Ne t'en fais donc pas Chika, tout ce dont il a besoin pour le moment c'est de repos.

- Et pour le démon ? demanda-t-elle, anxieuse.

- Prisonnier dans le corps de Sho, répondit Takehiko.

A cette annonce, la jeune fille baissa aussitôt les yeux. Elle lui avait pourtant interdit de faire une chose aussi dangereuse. Pourquoi ne l'avait-il pas écouté ? Pourquoi devait-il toujours penser aux autres avant lui ? Pourquoi était-ce lui qui devait sans cesse souffrir ? Inconsciemment des larmes commencèrent à perler doucement sur ses joues pâles. Takehiko l'observa d'un air désolé avant de prendre finalement congé, les laissant seuls tous les deux. Chika essuya rapidement les larmes qui avaient coulé et approcha doucement sa main du visage du garçon, effleurant sa joue avec douceur.

- Je t'aime, murmura-t-elle. Et ce n'est pas ce démon emprisonné dans ton corps qui changera quoique ce soit, je te le promets."

C'est ce qu'elle pensait vraiment à l'époque, elle n'aurait jamais deviné à quel point elle eût tort de penser ça.

Fin Flashback

Quand Sho ouvrit finalement les yeux il observa d'abord les alentours, se demandant où il se trouvait. Jetant un oeil au kunai qu'il tenait, les événements précédents se remirent peu à peu en place dans son esprit. A première vue il avait du s'endormir et il avait encore rêvé de ce jour horrible. D'ailleurs en y repensant " rêve " n'était pas vraiment le mot approprié. Disons que " cauchemar " qualifierait beaucoup mieux la chose. Inconsciemment il porta sa main à la poche droite de son pantalon, en ressortant un pendentif doré en forme de coeur ainsi qu'un vieux carnet poussiéreux. Il observa longuement les deux objets avant de les serrer contre sa poitrine. Son coeur se serra douloureusement et alors même que la voix du Gobi surgissait dans son esprit, il se mit à pleurer.

A suivre...