partie 3, et dernière
Severus attendit devant la gargouille qu'elle lui libère le passage. C'était le matin de sa dernière journée à Poudlard. L'année suivante, il entrerait à l'Université de Potions. L'après-midi même, il prendrait pour la dernière fois le Poudlard Express, et le soir venu, Remus et lui s'installeraient dans le petit appartement qu'ils avaient loués. Mais, pour le moment, il avait rendez-vous avec le directeur.
Lorsqu'enfin la gargouille lui ouvrit le passage, il monta l'escalier pour se retrouver derrière une porte. Celle-ci s'ouvrit, et Dumbledore s'avança vers lui, l'air soucieux.
-C'est chose faites ?
-Cette nuit…
Il releva sa manche, dévoilant sur son bras une marque noire. Le directeur la regarda sans rien dire.
-Il vous était toujours possible de revenir en arrière…
-J'ai promis. Vous prenez soins de Remus, je vous ramène des informations.
-Je puis vous jurer que M. Lupin aura la meilleure protection possible.
Severus hocha faiblement la tête.
-Que pense votre père de tout cela ?
-Il désapprouve, bien sur, comme c'est le cas depuis deux ans… Il a tenté, hier soir, de m'empêcher de rejoindre Lucius Malfoy…
-Erik vous a en grande estime et ne veut pas qu'il vous arrive quelque chose…
-Je le sais…
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Les Maraudeurs se dirigeaient vers la sortie en chantant à tue-tête, bras dessus, bras dessous, et chacun les regardait en souriant. Ce qu'ils allaient leur manquer ! L'école allait être bien vide sans ces quatre joyeux lurons… C'était toute une partie de l'histoire de Poudlard qui s'achevait avec leur scolarité. Nombre de filles réalisèrent que plus jamais elles ne verraient les trois beaux jeunes hommes. Malgré que Remus soit avec Severus et que James soit depuis un bon moment avec Lily Evans, les filles de sixième et septième année espéraient encore un miracle ! Il ne restait plus que Sirius pour combler le manque d'amour des jeunes filles… et il s'en accommodait bien !
-Adieu adieu mon cher Poudlard ! On ne t'oubliera jamais ! Et tout au fond de notre cœur… chantaient les jeunes adultes en se dirigeant vers la sortie.
-Potter ! Black ! Lupin ! Pettigrow ! Venez ici ! clama une voix.
-Oh oh… fit Sirius. Aurions-nous enfin notre 7 6000 retenues ? Le dernier jour ? La classe !
Ils se retournèrent pour regarder leur directrice de maison, l'air penaud.
-Pr McGonagall ? demanda James.
-On chantait peut-être un peu trop fort ? demanda Sirius.
La sévère enseignante s'approcha, puis leur sourit. Un instant, les Maraudeurs crurent à une mauvaise plaisanterie.
-Je voulais simplement vous souhaiter bonne chance pour le futur, leur dit l'enseignante. Je suis sure que vous réussirez tout ce que vous entreprendrez. Poudlard sera bien calme, sans vous.
-Ennuyeux, vous voulez dire ! sourit Sirius.
Minerva McGonagall le foudroya du regard, et il baissa les yeux vers ses souliers.
-Je plains franchement l'école des Aurors qui héritera de vos deux têtes folles l'années prochaine, et encore plus Mlle Evans de devoir tenter de vous assagir, Mr Potter…
James eut un sourire.
-Je voulais aussi vous dire… Que malgré les fois où j'ai pu être sévère envers vous, et parfois même injustement, je sais que vous êtes des élèves très doués, et j'ai du rire quelques fois dans mes appartements suite à un mauvais coup que vous aviez fait.
-Vous étiez sévère, dit Peter, mais un excellent professeur. J'avais des problèmes avec la Métamorphose, mais j'ai mes ASPICS maintenant, et c'est grâce à vous. Merci.
-Allez, maintenant, sourit l'enseignante. Le train vous attend… et revenez nous voir !
-Promis ! lancèrent les quatre finissants en reprenant leur course vers la sortie.
-Oh ! Mr Lupin… Le directeur vous attend dans son bureau.
-Mais le train…
-Votre malle est déjà dans le bureau du Pr Dumbledore. J'ai cru comprendre que vous ne prendrez pas le train, cette année…
Remus regarda ses amis en haussant les sourcils, avant de sourire. Erik avait peut-être prévu quelque chose pour eux ?
-Tu nous donne des nouvelles, Lun' ? demanda Sirius.
-Mais oui ! Allez, on se revoit une autre fois !
-Ouais, et il faudra se contenter de 7 599 retenues !
Et c'est seul qu'il se dirigea vers le bureau de Dumbledore.Lorsqu'il entra dans le bureau de Dumbledore, ce dernier était seul.
-Monsieur le directeur ? demanda Remus.
-Ah ! M. Lupin… Venez, venez… Assoyez-vous.
Remus prit place en face du directeur, soudain effrayé. Où étaient Erik et Severus ?
-Un caramel ?
-Non merci…
-Un bonbon au citron alors ?
-Non merci. J'aimerais bien savoir pourquoi je suis ici, par contre…
-Ah ! Oui. C'est tout a fait naturel. Et bien voilà mon cher, vous partez au Québec !
-Au Québec ? Hélène nous a invité ?
-Non… Comme vous le savez, Mr Rogue est entré chez les Mangemorts pour être espion pour notre Ordre…
-Oui, je sais…
-Cela fait parti d'un arrangement que nous avons pris, lors de votre réconciliation après l'épisode de la Cabane Hurlante.
-…Je vous demande pardon ?
-Il a marchandé votre protection dans cette guerre contre ses services. Pour cette raison, je vous envois dans le lieu le plus sécuritaire qui existe, soit chez ma petite-fille.
-Votre… ?
Dumbledore lui lança une montre, que, machinalement, Remus attrapa. Aussitôt, il sentit quelque chose attraper son nombril, et se sentit attiré.
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Lorsqu'il ouvrit les yeux, il était étendu sur un plancher de bois lustré, ses valises autour de lui.
-Où est-ce que… ?
-Bienvenue !
Il se releva d'un bond pour faire face à une adolescente aux longs cheveux noirs et aux yeux bleus.
-Salut ! Je m'appelle Paradisianne ! Grand-père m'a prévenu que tu arriverais aujourd'hui ! Chic ! Je suis contente ! Depuis le temps que je demandais un frère !
-Je te demande pardon !
-Grand-père a dit que tu resterais ici avec moi pendant quelques années. J'ai été prévenue il y a des mois ! Je suis telllllllement contente ! Je commençais à m'ennuyée ici, toute seule…
-Tu ne peux pas être la petite-fille de Dumbledore, il n'a seulement jamais été marié ! Et il est hors de question que je reste ici des années !
-Grand-père a adopté une fillette, il y a des années de ça, et lui a construit ce château, ici. Elle n'avait pas le droit de sortir. La seule personne qui venait la voir, en dehors de grand-père, c'était Tante Hélène. Elle avait rendu service à grand-père, et il lui avait demandé de veiller sur sa fille pour lui. Sauf que maman a décidé de sortir et d'aller au village, et c'est là qu'elle a rencontré papa. Il est venu vivre ici, et je suis née ! Sauf que papa et maman sont morts lors d'une sortie au village, il y a 8 ans… Depuis, je vis toute seule ici. Grand-père vient passer ses étés ici, et Tatie Hélène vient me voir le plus souvent possible… Quoique qu'il y a trois ans, elle n'est pas venue, parce qu'elle était partie enseigner, pour rendre service à grand-père… Mais bon, je suis sur que tu va l'adorer ! Elle devrait venir me rendre visite cette semaine, tu vas voir, elle est géniale ! Sauf que j'espère que t'a pas peur des serpents, parce que bon…
-H… Hélène Adam ? La Gorgone ?
-…Rooh ? Tu connais ma tatie ?
-Elle m'a enseigné, il y a trois ans… Et… C'est une amie de mon beau-père…
-Génial ! Viens, je vais te montrer ta chambre !
-Non ! Il est hors de question que je reste ici !
-Grand-père a dit que tu devais rester ici. Tu serais en danger, là-bas.
-Je m'en fiche ! Je veux rentrer chez moi ! Je veux retrouver mes amis, ma famille !
-T'es majeur, non ?
-Si… J'ai 17 ans…
-Et bien agit comme un adulte. Tu es pris ici, fais-toi une raison.
Sans dire un mot, Remus la suivit, l'air malheureux. Il ne verrait pas Severus, Erik et les Maraudeurs pendant des années ? De quel droit Dumbledore lui faisait ça !
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Severus attendit près de deux heures sur le quai de la gare, même après que le machiniste lui ait assuré qu'il ne restait plus personne. Il finit par rejoindre son père, qui vint le cherché pour le mener à son appartement. Une fois chez Severus, ils virent Fumsek sur la table de la cuisine, qui lisait ses plumes. Severus approcha la main pour prendre la lettre, puis la lue, et son visage devint rouge de colère.
-DE QUEL DROIT IL FAIT ÇA ?
Erik prit la lettre des mains tremblantes de son fils, et la lue à son tour. Remus, au Québec, chez la petite-fille de Dumbledore (Hélène lui avait déjà parler de cette enfant), dans le château le plus sécuritaire au monde. Il du rattraper son fils, tremblant, qui voyait cela comme une trahison du directeur. Remus allait peut-être être protégé… Mais à un océan de lui.
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Assit sur son lit, Remus regardait dehors. Là depuis deux jours, il n'avait pas bougé. Paradisianne avait bien essayé de le divertir, mais il regardait obstinément par la fenêtre.
-Bon, et bien fais ce que tu veux, je m'en moque ! Moi, je vais écouter la télé !
Et elle sortit de la chambre, de mauvaise humeur. Quelques minutes plus tard, Remus entendait une forte musique monté du salon. Une musique qu'il connaissait.
Le Fantôme de l'Opéra.
Combien de fois Severus avait-il chanté ces chansons ? Combien de fois Erik en avait-il rit ?
Il suivit le chant (l'acteur, bien que se débrouillant bien, n'équivaudrait JAMAIS Erik) et rejoint le salon, où l'adolescente, affalée sur des coussins, regardait l'écran d'un air rêveur. A la fin de la chanson, elle leva le poing en l'air en criant :
-VIVE ERIK ! A BAS RAOUL LA FACE DE MORUE !
Remus ne put s'empêcher de rire, et elle se retourna.
-Oh ! T'es descendu ! Tu veux écouter ? C'est tante Hélène qui me l'a apporté… Ça s'appelle Le Fantôme de l'Opéra, c'est tiré d'un des meilleurs romans que j'ai jamais lu ! Le pauvre fantôme, il fait tellement pitiééééé ! Il méritait mieux qu'une gourde comme Christine !
-Je connais le fantôme… murmura Remus.
Pour le connaître… Il le connaissait mieux que cette gamine ne le pourrait jamais. Pendant trois ans, Erik avait été un guide pour lui, le père de son amoureux, son sauveur, son ami… L'un des membres de sa famille. Et là, il se retrouvait devant un faux Erik, un substitut du fantôme, un comédien qui, malgré son talent, ne pourrait jamais exprimé toute la douleur réelle du fantôme… Ni sa douleur, ni sa peine, ni aucun des sentiments du véritable Erik. Car si dans le passé Erik avait plutôt été sombre et aux sentiments emprunt de folie, à présent, il était en paix, et ses sentiments ne démontraient plus qu'amour et protection pour eux.
En même temps de le réconforter, le film le fit souffrir. Alors qu'il voyait la fausse Christine s'enfuir et quitter les bras du fantôme de remplacement, lui ne demandait qu'à se blottir dans les bras du vrai, que cela ne soit qu'un cauchemar, et qu'Erik et Severus soient près de lui, tous les deux.
-C'est nul, fit-il à la fin du film.
-T'y comprend rien, toi ! s'écria Paradisianne. Tu souffrira jamais autant que lui a souffert ! Je paris que tu préfère cet abruti de Raoul, cet immense niais qui a volé le seul amour d'Erik ! T'es trop stupide pour comprendre que si le fantôme a agir ainsi, s'il a atteint cette folie, c'était parce que le monde autour de lui l'avait TOUJOURS REJETÉ, détesté pour ce visage contre lequel il ne pouvait rien ! Ce visage qui l'a empêché d'accéder à la réputation de génie ! Tante Hélène t'expliquera quand elle viendra. Pour elle qui est une gorgone, et pour toutes les créatures, ce livre a été leur exutoire ! Erik fut le porte-parole de la douleur des opprimés et des incompris ! Mais toi, t'es trop humain pour comprendre.
-Je suis un loup-garou. Je le comprend assurément mieux que toi, dans toute ton humanité, tu ne pourra jamais le comprendre.
-…Grand-père m'envoie un loup-garou pour frère ? Trop cool ! Mais alors, pourquoi tu déteste Erik ?
-Je ne déteste pas Erik, et ne le détesterai jamais !
-Mais alors pourquoi t'a trouvé ça nul !
-Parce que c'était pas le vrai ! Et puis parce que Christine a préféré la beauté à l'amour, comme l'innocente qu'elle est !
-Ah ! Dans ce cas, d'accord avec toi, et je te dois des excuses.
-Oui, tu m'en dois. Moi, préféré Raoul ! Je préfèrerais sauter en bas d'une falaise !
-ÇA, s'est parlé comme un vrai fan d'Erik !
-Mon amoureux est bien pire…
-Ton… amoureux ?
Remus resta un moment silencieux.
-Oui, mon amoureux, Severus. Ça te pose un problème ?
Elle se leva et lui fit signe de la suivre, ce qu'il fit. Rendu à destination, elle ouvrit toute grande une porte, et le fit entrer dans ce qui semblait être une bibliothèque. Elle le mena dans une rangée, et la lui désigna.
-Ce sont tous des manga yaoi, avec plus ou moins de lemon.
-…Je te demande pardon ?
-Ce sont toutes des BD japonaises ayant pour protagoniste des homosexuels, et avec plus ou moins de scènes sexuels plus ou moins explicites.
-…
-Il existe des mangas de tous les styles. Je suis maintenant habituée à tout ! Que tu sois gai, je m'en fou bien. D'ailleurs, tu devrais lire ces BD, on sait jamais, ça pourrait te donner des idées pour avec ton copain…
-Sauf que je ne le verrai pas avant des années, se renfrogna Remus.
-… C'est pour ça que tu ne voulais pas rester ici ? Tu sais, moi je suis ici depuis ma naissance… Grand-père a dit qu'il m'emmènerait avec lui à Londres lorsque la guerre sera finie. C'est à ce moment aussi qu'il viendra te chercher. Toi, tu a hâte de revoir ton amoureux et tes amis, moi j'ai hâte de connaître le monde, et du monde ! Parce qu'a part grand-père, tante Hélène et toi, je ne connais personne…
-Tu a du t'ennuyée…
-C'est pour ça que j'ai la plus grand bibliothèque de romans au monde, la plus grand bibliothèque de mangas au monde, et la plus grande collection de vidéocassettes au monde ! Et que je les connais presque par cœur !
-…Et tu a quel âge ?
-15 ans ! Je suis super intelligente, et super douée ! La preuve, j'ai obtenu les diplômes universitaires de médicomagie, d'Auror, de politicienne, d'enseignement, de communication, de potions et d'histoire ! J'ai suivi les cours par correspondances. C'est long, c'est chiant, c'est plate, mais bon…
Remus resta figé devant cette adolescente débordante d'énergie, qui ne cessait pas de parler, et qui parlait de ses études comme de cailloux sur le bord d'une plage.
-Je suis présentement en train de faire une maîtrise en littérature à l'Université de Laval, encore par correspondance, je suis la plus jeune inscrite ! Tu savais que grand-père a passé ses ASPIC à 12 ans mais que pour ne pas attiré l'attention sur lui, les professeurs l'ont fait continuer ses études normalement quand même ? Il m'a toujours dis que les études c'était très important, et que sans étude, on allait nulle part dans la vie. J'aurais tellement aimé pouvoir aller à l'école… Et encore plus à Poudlard ! Dis, tu veux bien me parler de Poudlard ?
Pendant de longues soirées, Remus lui raconta ses années à Poudlard, des anecdotes dans les classes, les mauvais coups des Maraudeurs… et bien entendu, il lui parla de Severus et aussi, subtilement, d'Erik, qu'il ne nomma jamais, sinon en tant que père de son amoureux.
Voyant Remus verser des larmes en pensant a ses amis, son amoureux et son beau-père, Paradisianne décida de prendre les grands moyens. Elle fit boire un filtre d'oubli à Remus, et celui-ci oublia complètement son passé.
Lorsqu'Hélène vint en visite, quelques jours plus tard, et qu'elle vit Remus, elle resta sans voix.
-Remus ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
-Excusez-moi… Est-ce que je vous connais ? demanda Remus poliment.
-C'est mon grand frère, tatie ! dit Paradisianne en s'agrippant au cou du loup-garou. Tu sais, grand-père disait toujours que j'aurais un grand frère ! Maintenant, il a tenu promesse !
-Mais… Et Severus ? Et Erik ? s'exclama Hélène.
Paradisianne devint sérieuse, et tira sa tante par le bras vers la bibliothèque, loin des oreilles du loup-garou.
-Il était malheureux, il n'arrêtait pas de penser à son passé ! Maintenant, il est délivré ! Il ne souffre plus !
-Comment as-tu pu faire cela, Para ! Est-ce que je t'ai fais oublié tes parents quand ils sont morts ? Pourtant, tu a souffert !
-Tu ne l'a pas fais, mais sur le moment, j'aurais préféré.
-Comment peux-tu dire ça ! Para ! Tu lui a fais oublier tout ce qui formait sa personne ! Tu en a fait un être, peut-être pas malheureux, mais sûrement pas heureux ! Parce que ses amis, sa famille, c'était son bonheur !
-J'ignore ce que c'est, Hélène. A part grand-père et toi, je ne connais personne. Et là grand-père m'envoie un frère, mais il arrêtait pas de pleurer en pensant à son ancienne vie !
-Tu a peut-être fait cela avec de bonnes intentions, mais tu n'en avais pas le droit.
-Il est trop tard, maintenant.
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Remus sortit de sa chambre pour voir Paradisianne, habillée en rose et blanc, une perruque brune sur la tête, une bâton rose et jaune avec une tête d'oiseau, suivie d'un jouet mécanique jaune qui flottait derrière elle.
-Mais… Qu'est-ce que tu fais ? demanda t'il.
-Je chasse les Cartes de Clow !
-Je te demande pardon ?
-Mais oui, les Cartes de Clow ! Tu devrais lire CardCaptorSakura ! Tu comprendrais !
-Je n'aime pas les mangas.
-Tu rate le meilleur ! Ah ah ! Je viens de trouver Snow ! Allez Kéro !
Et elle se mit à courir, brandissant le bâton au dessus de sa tête.
-Retrouve ta véritable apparence ! Moi, Sakura, je te l'ordonne ! Ouaaaiiis ! J'ai réussi ! T'a vu Shaolan !
-Tu l'a pas eu, le morveux… C'est Sakura la meilleure ! fit le jouet en faisant un semblant de grimace.
Sa voix était lente et entrecoupée. Paradisianne fronça les sourcils.
-Oh, zut… Mon Kéro commence a faire défaut… Je vais devoir le réparer… C'est vrai qu'après cinq ans… Je pourrais peut-être en constuire un nouveau modèle…
-Tu a…construit ce truc ? demanda Remus.
-Ouais ! J'ai aussi un Spinel, une Luna, un Artemis, une Diana, un Mokona… En fait, j'ai fabriquer les animaux magiques des mangas pour quand je me déguise !
-Et POURQUOI tu te déguise ?
-…Pour le fun ? Viens, on va opérer Kéro ! Tu sera mon assistant !
-Tu t'y connais au moins en mécanique ? Parce que moi, pas…
-J'ai construit Kéro, bien sur que je m'y connais en mécannique ! Présentement, j'essaie de créer une Chii, mais c'est dure ! J'aurais peut-être du commencer par Sumomo…
-Je comprend rien de ce que tu dis.
-Tu liras Chobits !
-J'aime pas les mangas.
-Tu rate le meilleur ! Allez viens !
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Après un an et demi, Remus avait déjà lu tous les romans et écouté la moitié des vidéocassettes, si bien qu'il n'eut d'autre choix que de commencer à lire des mangas… et il y prit bien vite goût !
Cela prit encore un bon moment avant que Paradisianne ne réussisse a le convaincre de se déguiser.
Hélène fit presque une crise cardiaque en entrant dans le château pour voir Remus déguisé et donnant la réplique à une Paradisianne euphorique.
-MAIS QU'EST-CE QUI SE PASSE ICI ?
-Salut tatie ! Remus et moi, on joue une scène de manga !
-TU VAS NOUS LE RENDRE COMPLÈTEMENT DÉBILE !
-Mais non ! Il est déjà débile, tu sais !
-PARA ! VA TE FAIRE FOUTRE !
-C'EST PAS UNE MANIÈRE DE PARLER À TA SŒUR !
-JE TE PARLE COMME JE VEUX !
Découragée, Hélène se prit la tête. Severus allait tuer Paradisianne !
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De son coté, le Serpentard tentait de ramener le plus d'informations possible à Dumbledore, afin que la guerre cesse au plus vite.
Erik faisait tout ce qu'il pouvait pour soutenir son fils, qui dans l'absence de Remus, était devenu ironique, énervé, froid et antipathique.
Il semblait croire que Dumbledore tenait Remus en otage, afin d'être sur que Severus continue à espionner.
La guerre dura cinq ans en tout. Cinq ans pour Severus a pleurer son amoureux lorsqu'il était seul. Cinq ans, où il eut le temps de finir ses cours à l'Université de Potions et même de commencer à enseigner à Poudlard, auprès de son père.
Père, qui s'inquiétait chaque jour un peu plus de voir l'état dépressif de son fils. Il avait beau en parler à Dumbledore, se mettre en colère, rien ne fit changer d'idée le directeur.
En désespoir de cause, Erik se tourna vers Hélène, lui demanda comment se portait Remus. Hélène avait du se faire violence a elle-même en cachant la vérité à Erik, se contentant de lui dire que Remus se portait bien. Celui lui avait brisé le cœur de ne pouvoir tout expliqué à l'homme inquiet. Car il était de notoriété publique que la Gorgone du Québec avait de tendres sentiments pour le Fantôme de l'Opéra, mais ce dernier était bien le seul a encore l'ignorer !
Durant ce temps, Remus se demandait parfois quel était son passé, pourquoi il n'y avait aucune photo de sa sœur et lui étant jeune, pourquoi leur grand-père, dont il entendant tant parler, ne venait jamais les voir, pourquoi Hélène le regardait parfois avec un air de tristesse qu'il ne comprenait pas.
Enfin, les journaux publièrent la mort de Voldemort, tué par le petit Harry Potter, fils de James et Lily Potter, tous deux morts en essayant de protéger leur enfant. Sirius Black, le Gardien du Secret, avait trahis son meilleur ami James, et tué un autre de leurs amis, Peter Pettigrew, qui avait voulu venger la mort de James. Lorsque Remus lut ce message, quelque part en lui, quelque chose se déchira. Comme s'ils connaissaient ses gens. Ce fut tout un spectacle pour Paradisianne de voir son frère, ce grand idiot de 22 ans, pleurer sur son lit comme un enfant, le journal chiffonné entre ses mains.
Elle regarda la lettre entre ses mains et soupira. La vérité allait éclater. Dumbledore les demandait à Poudlard.
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Severus et Erik attendaient avec impatience dans le bureau du directeur. Celui-ci regarda sa montre une dernière fois, puis leva la main pour ouvrir un passage dimensionnel. Une déchirure apparue dans l'air, et une jeune femme la traversa. Elle sourit en voyant Dumbledore.
-Grand-père !
-Paradisianne… Tu a grandis. Tu es ravissante.
-Merci, fit-elle, le rose aux joues.
-Où est donc Remus ?
-Grand frère ? Il sort tout juste de la douche, laissez-lui le temps de s'habiller.
-Grand… frère ? demanda Severus.
-Oui, mon grand frère, répondit la jeune femme. Ça vous pose problème ?
Remus traversa la faille et se retrouva dans le bureau à son tour. Ses yeux calmes détaillaient tout autour de lui, sans dire un mot. Severus cessa de respirer en voyant son amoureux. En cinq ans, il n'avait pas changer, si ce n'est qu'il était encore plus beau, et que son corps était maintenant celui d'un homme et non d'un adolescent.
-Bienvenue, Remus, fit Dumbledore avec un sourire.
Remus se tourna vers lui et le regarda un moment.
-C'est vous, grand-père ?
Dumbledore regarda sa petite-fille un moment, sourcils froncés.
-R…Remus ? fit le professeur de potions en faisant un pas vers lui.
Le loup-garou le fixa sans dire un mot pendant de longues minutes, puis, ouvrit finalement la bouche.
-…Qui êtes-vous ?
Il sembla que quelque chose se brisa en Severus alors que ces mots le frappèrent de plein fouet. Il tituba, et ce fut Erik qui le rattrapa, tout aussi confus.
-Para… Qu'est-ce que tu a fais ? demanda Dumbledore.
-Bin… Il arrêtait pas de pleurer… Il s'ennuyait de ses amis, de son amoureux… Je me suis dis que pour le temps qu'il était au Québec, il pouvait bien tout oublier… Je lui ai fais boire une potion d'oublie.
-Mais il n'existe aucun antidote ! s'écria Severus, le visage rouge de colère et les yeux emplis de désespoir. Jamais plus il ne se souviendra !
-Ça, c'est ce que vous croyez… Je suis pas stupide ! J'ai un antidote !
-C'est impossible ! Les meilleurs Maîtres des Potions se sont penchés sur ce cas, sans rien trouver !
-L'antidote existe puisque je le possède.
-Écoutez, je suis Maître des Potions depuis deux ans, et jamais je n'ai entendu parler d'un antidote.
-Normal, je l'ai créer il y a cinq ans !
-Menteuse ! Ceci est impossible !
-Tu peux bien te vanter d'être maître des potions depuis deux ans, je le suis depuis sept ans ! J'étais la meilleure de ma promotion !
Severus regarda Dumbledore, qui hocha la tête sans dire un mot, alors que Remus s'approchait pour serrer la jeune fille dans ses bras, fixant Severus mauvaisement.
-Je vous prierais de surveiller vos paroles lorsque vous parlez à ma sœur…
-Remus… C'est pas ta sœur… Ta sœur est morte il y a dix-huit ans… fit Severus.
-Cessez de me parler comme si nous étions proches !
Severus se tourna vers la jeune femme.
-S'il est vrai que vous avez un antidote… Donnez-lui maintenant.
Paradisianne hésita un moment, puis sortit une fiole de son sac et la tendit à Remus.
-Bois ça, frérot, et tu comprendra pourquoi il n'y a pas de photo de toi quand tu étais petit, à la maison…
Remus prit la fiole et la vida, sans quitter sa « sœur » des yeux. Puis il les ferma, respira un grand coup, puis les ouvrit.
-Tu n'aurais jamais du faire ça. Quand bien même que j'aurais pleuré cinq ans, tu n'avais pas le droit de me privé de mes souvenirs.
Elle éclata en sanglots et Remus soupira.
-Mais je te pardonne… parce que pendant cinq ans, je t'ai considéré comme une sœur… et que j'aimerais que cela ne change pas.
Elle hocha la tête et le loup-garou la serra dans ses bras pendant un long moment. Puis, il leva la tête, et son regard croisa celui de Severus. Il sembla cesser de respirer, puis relâcha la jeune femme pour faire un pas vers lui.
-S…Sev…
Ses yeux s'emplirent de larmes, et en un éclair, il fut sur le Maître des Potions pour le serrer dans ses bras et l'embrasser, ne cessant pas de répéter son nom. Severus, qui durant un instant, avait cru avoir perdu le loup-garou, le serra contre lui de toutes ses forces, remerciant Merlin de lui avoir rendu son amoureux. Le loup-garou semblait ne jamais vouloir le lâcher, ce dont l'ex-Serpentard n'allait pas se plaindre. Il lâcha seulement son amoureux lorsque celui-ci fit un pas vers Erik. Délivré des bras de Severus, il se blottit dans ceux de son beau-père, des larmes coulant sur ses joues. Le fantôme de l'opéra sourit et le serra contre lui, essuyant au passage les larmes de ses mains froides.
-Q…Quand je pense que je vous ai oublier pendant cinq ans… Une partie de moi se souvenait, une partie de moi était triste, mais… Oh, Merlin…
Erik sourit, avant d'attirer son fils à lui, serrant dans ses bras sa famille. Entre les deux personnes qu'il aimait le plus au monde, Remus sécha enfin ses larmes.
-Trop malade, votre costume ! s'exclama Para. On dirait le Fantôme de l'Opéra !
Erik s'étrangla, et Remus se mit à rire.
-Hélène lui a apporter le livre et le film, et elle adore le personnage d'Erik.
-Je… Je vois… fit le professeur, mal à l'aise.
De la brèche sortie alors Hélène, paniquée. Voyant Remus et Paradisianne, elle leur sauta dessus.
-NNON MAIS ÇA VA PAS DE ME FAIRE DES PEURS DE MÊME ! J'arrive pis y'a personne ! Je pensais que vous étiez sortis et…
-Bonjour, Hélène.
En entendant la voix, elle figea, avant de se tourner pour voir Erik. Elle poussa un hocquet de surprise, avant de faire un pas vers l'arrière. Elle regarda à nouveau Remus et Para, avant de revenir à Erik.
-…Je suis désolée ! Je sais que j'aurais du tout te dire, mais je voulais pas vous blesser, vous dire que Remus vous avait oublier… Je suis désolée, Erik !
-Erik ? Comme le Fantôme ? Et bien dis donc, il est fan ton ami, tatie !
-Il est pas fan, il EST le fantôme ! répliqua Hélène, avant de se figer. Zut… J'en rate pas une…
-Mais… Le Fantôme est mort, non ?
-Eum… Je l'ai… Euh… Comme qui dirait… Ressusciter…
-QUOIIII ? ET TU M'A RIEN DIS ! NON MAIS QUEL GENRE DE TANTE TU ES POUR MÊME PAS DIRE À TA NIÈCE PRÉFÉRÉE QUE SON HÉROS EST VIVANT !
La jeune surdouée se mit à bouder dans son coin. Dumbledore la regarda en riant, et après un moment, elle lui sauta dessus.
-Grand-père ! Mais pourquoi t'es pas venu depuis cinq ans, hein ? Hein ? Tu m'aime, plus, c'est ça ?
-J'ai été très occupé avec l'ordre, ma chérie. Tu me pardonne ?
-M'ouais… Vu que tu m'a donné un frère ! Remus, on se fait un vidéo ?
-Tu ne préfèrerais pas visiter Poudlard ? demanda Remus.
-C'est vrai que je suis à Poudlard maintenant… Ok !
-Très bien, fit Severus. Je dois faire visiter quelque chose à Remus, le pr Dumbledore, Hélène et mon père se feront sûrement un plaisir de faire visiter à cette jeune fille ?
Comprenant le sous-entendu, Erik acquièsa.
-Mais… Je voulais visiter avec Remus !
-J'irai vous rejoindre plus tard, le rassura le loup-garou.
-Bon… Ok…
Ils descendirent l'escalier, puis une fois devant la Gargouille, ils se séparèrent.
-Que veux-tu me faire visiter ? demanda Remus.
-Mes appartements…
-Oh. Je vois. M'oui… Ça me ferait plaisir de les découvrir. Quelque chose me dis que nous allons y passer beaucoup de temps…
-BEACOUP de temps…
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Remus et Severus adoptèrent un petit garçon dans les années qui suivirent. Erik fut complètement fou de son petit-fils et cessa d'enseigner pour s'occuper de lui alors que les deux parents travaillaient, Remus s'étant vu offrir le porte de Défense contre les Forces du Mal. Paradisianne Dumbledore entreprit de faire le tour du monde afin de connaître tous les pays sur lesquels elle avait lu. Hélène revint souvent en Angleterre pour visiter la petite famille, enfin, c'est ce qu'elle dit… Nous savons très bien qu'elle venait là tout spécialement pour Erik, qu'elle ne cessa jamais d'aimer, sans oser le lui dire. Dumbledore continua a diriger Poudlard, recevant des messages très détaillés des voyages et découvertes de sa petite-fille. Harry Potter devint une légende dans le monde sorcier, et s'amusa à rendre Severus complètement chèvre lorsqu'il vint à Hogwarts.
Le vieil adage « Loin des yeux, loin du cœur » ne fut jamais totalement vrai et devint rapidement, dans la petite famille, « Loin des yeux, l'oubli du cœur ». Mais même en ayant oublier, un cœur continue d'aimer.
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Comment trouvez-vous la petite-fille complètement délurée de Dumbledore ? Disons qu'avoir des cosplay, je ressemblerais à ça... Et pis que je voudrais bien moi avoir Remus comme frérot ! Voici donc la fin de cette fic qui m'a prit plusieurs mois à écrire ! J'espère qu'elle vous aura plue.
