NdlA : Petite précision aux vus des reviews que j'ai eu. Non, Riza n'est pas un homoculus. Personne ne l'a ramenée à la vie. Elle est morte 10 jours plus tôt, et elle a été renvoyée sur terre pour accomplir une mission. Ce n'est pas un ectoplasme non plus. Elle est en chair et en os.

Je vous demande de bien vouloir l'accepter ainsi. D'ailleurs, je me permets de vous rappeler le caractère "surnaturel" de cette fiction.

Pour tout vous dire, cette histoire m'a été inspirée de loin par le personnage de "Grace Costello" dans le roman "Sauve-moi" de Guillaume Musso (je vous le recommande chaudement d'ailleurs).


Chapitre 2

Tout d'abord, il fallait que je me trouve un endroit où me mettre à l'abri. J'avais beau être morte, je n'en étais pas moins sensible à la pluie et mes vêtements étaient gorgés d'eau.

Retourner à mon appartement était impossible, trop risqué.

J'avais l'intuition que quoi que soit la mission pour laquelle on m'avait réexpédiée sur terre, je ne devais pas renouer contact avec mes anciennes connaissances.

Pour eux j'étais morte et je devais le rester.

Quelle tête feriez-vous si vous tombiez nez à nez avec un ami ou un parent dont vous auriez assisté à l'enterrement dix jours plus tôt ?

Je déambulais dans les rues de Central désertées à cause de ce mauvais temps, lorsque je passai dans une rue qui me sembla familière.

Oui ! C'est par ici que Fuery avait sa planque. Pour ce que j'en savais, il n'y avait aucune raison pour qu'il y soit dans les jours à venir.

Je décidai de me poster à l'abri d'un porche non loin de l'entrée et de guetter les allées et venues pour m'assurer que mon ancien collègue et ami ne s'y trouvait pas.

Au bout de deux bonnes heures, je jugeai l'endroit sûr et me dirigeai d'un pas rapide vers l'immeuble.

La cage d'escalier était sombre, je grimpai rapidement les marches jusqu'au dernier étage. Je savais où étaient cachées les clés. Je me baissai et récupérai le trousseau sous le paillasson.

Il me revint en mémoire toutes les fois où j'avais dit à Kain que ce n'était vraiment pas une cachette sûre…

Pour le moment, je le remerciai intérieurement de ne pas m'avoir écoutée et de m'épargner d'avoir à forcer la porte.

Je m'engouffrai dans le petit appartement en refermant silencieusement la porte derrière moi et poussai un soupir de soulagement.

J'étais enfin au sec et à l'abri.

Prestement je retirai mes vêtements trempés, mon pantalon rejoignit ma veste, suivis de peu par mon tee-shirt et mes dessous.

Je ne rêvais que d'une douche bien chaude.

C'est avec délice que je me glissai sous le jet d'eau chaude. J'y restais un bon quart d'heure.

Enfin réchauffée, dans des vêtements propres et secs que j'avais dénichés, je me posai enfin pour réfléchir à la situation et décider de la suite à donner aux évènements.

Un tas de questions se bousculaient dans ma tête.

La première et non des moindres : qu'est-ce que je faisais là ?

J'étais morte. Enterrée. Paix à mon âme.

Alors pourquoi étais-je actuellement assise dans ce canapé ?

Une réponse me vint presque immédiatement : pour buter le salaud qui m'a envoyé six pieds sous terre.

Mais si Dieu est miséricorde, cette mission n'était alors pas très charitable. Ne disait-on pas dans les écritures « Si on te frappe sur la joue droite, tend la gauche » et « aime ton prochain » ?

Oui, mais c'était aussi Dieu qui avait envoyé les plaies sur l'Egypte et tué tous les premiers nés … Et ça, ce n'était pas du tout miséricordieux !

Donc, il n'était pas impossible que je sois là pour me venger.

Ou bien… mais oui !

Riza ferma les yeux et se renversa sur le dossier du canapé. Les souvenirs affluèrent en masse.

Elle se rappela l'ordre de mission, cette chasse à l'homme ouverte contre un groupe de rebelles extrémistes qui délivrait ses messages à coups d'attentats meurtriers.

Jusqu'à présent, il y avait eu plus de dégâts matériels que de victimes, mais chaque fois, les actions étaient plus violentes.

Un dernier communiqué affirmait que la prochaine bombe ferait tellement de victimes qu'on en reparlerait pour les siècles à venir.

Tous les militaires disponibles avaient été réquisitionnés pour mettre fin aux agissements de ces fanatiques.

Mustang et son équipe avaient été sur la brèche pendant des semaines et il semblait qu'ils se rapprochaient chaque jour un peu plus de leur proie.

Ils avaient réussi à mettre un nom et un visage sur le chef des rebelles.

C'était alors que Riza était sur ses traces qu'elle était tombée bêtement dans une embuscade et qu'elle avait vécu son dernier face à face qui se solderait par sa mort.

Elle se rappelait la pénombre, la peur qui faisait battre son cœur plus vite, et puis l'homme. Son regard. Elle avait compris avant même qu'il ne lève son revolver vers elle que son heure était venue. Le sentiment de sérénité qui l'avait alors étrangement envahi et la peur qui la quittait au même moment.

Elle avait regardé brièvement sa montre.

16h47m et 32 secondes.

Fin du passage sur terre de Riza Angéla Hawkeye.