NdlA : Il faut que je vous avoue quelque chose... franchement les histoires de rebelles et d'Elbadi ne sont qu'un prétexte dans cette histoire. Ce qui fait que j'ai un peu beaucoup baclé les passages où ils entrent en scène... Moi ce qui m'intéresse c'est surtout Riza et Roy...
Vous ne m'en voulez pas, n'est-ce pas !
Sinon, l'écriture de cette fic est actuellement terminée ! Et je peux vous dire que j'étais tellement dedans que je pleurais presque pour les derniers chapitres...
Mauvaise nouvelle, la barre de séparation des chapitres ne marche pas, donc je ne vais pas pouvoir faire les séparations comme je veux... J'ai peur que ça coince pour la compréhension.
Je rappelle donc, les passages en italique sont pour Riza, les passages "normaux" sont pour tous les autres, notamment Roy. J'ai trouvé ! je vais mettre des petites croix !
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Chapitre 13
Le moment tant attendu était enfin arrivé. Je n'étais plus séparée d'Elbadi que par quelques marches.
Je resserrai d'une main ma prise sur la crosse de mon arme, de l'autre je sortais le sachet que je cachais dans ma poche.
Une marche, une autre et encore une autre…
Mes yeux ne quittaient plus Le Prêcheur, jamais je n'avais été aussi concentrée sur une proie qu'en ce moment. J'arrivais même à sentir son odeur musquée. Je me sentais liée à lui, nous ne faisions plus qu'un, son souffle était mon souffle, les battements de son cœur étaient les miens, sa voix était ma voix.
Plus rien n'existait autour de nous que lui et moi.
Je le vis se tourner lentement vers moi. Son expression accusa à peine la surprise de me voir moi en face de lui.
Tout était silence. La stupéfaction régnait dans la salle.
Sans un mot, je lançais à ses pieds le contenu du sachet que je tenais. Il rompit le contact visuel pour regarder de quoi il s'agissait.
Il n'eut qu'un petit rictus à la vue des bouts de chairs ensanglantés qui étaient éparpillés au sol comme les petits os d'un jeu d'osselets.
« Quelqu'un va avoir du mal à se servir de ses mains sans ses doigts. »
Ce fut son seul commentaire. Sa voix était posée et ne reflétait absolument aucune peur, ni à ma vue ni à celle des doigts de Tête de Fouine.
« C'est ce que je me suis dit aussi lorsque j'en ai débarrassé votre bras droit. J'ai eu pitié, j'ai abrégé ses souffrances d'une balle en pleine tête. Paix à son âme. »
Son rictus vacilla imperceptiblement.
« Ainsi donc, vous voila ici devant moi. Ne vous avais-je pas tuée la dernière fois ?
« Si, je vous le confirme. D'ailleurs je dois dire que je suis vraiment surprise de constater que ma vue ne vous émeut pas plus que ça. Vous êtes bien le premier. »
Il gloussa.
« Disons que j'ai déjà été le témoin de tellement de faits étranges que votre 'retour' parmi nous ne m'étonne guère. J'y vois même une nouvelle occasion d'exercer mes talents sur vous. J'ai trouvé la dernière fois trop… expéditive. »
Ce fut à mon tour de glousser. Mais rapidement, je retrouvai mon sérieux et toute ma concentration et je pointai mon arme sur lui.
« Tut tut, pas cette fois. Je ne me laisserais pas faire. »
Son regard se porta alors derrière moi et il eut de nouveau un rictus. Ses yeux brillèrent d'un étrange éclat.
« Non, je ne crois pas, vous n'oserez pas m'abattre de sang froid comme vous l'avez fait avec mes deux plus proches lieutenants. »
Je compris pourquoi dès que j'entendis la voix si familière que je redoutais le plus au monde d'entendre.
« On ne bouge plus. Et vous, vous posez votre arme. Tout de suite ou je vous fais frire sur le champ ! »
Tous mes sens étaient tellement concentrés sur Elbadi, que je n'avais rien vu venir.
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Mustang et son équipe avançaient à pas prudents dans les couloirs du crématorium guidés par l'instinct de Mustang.
Ils arrivèrent enfin à la salle où avait lieu le rassemblement. Mustang y risqua un œil, repérant la configuration de la salle et l'endroit où se tenait Elbadi. Il aperçu une silhouette se frayer un chemin jusqu'à l'estrade et monter lentement les escaliers.
Jamais ses sens n'avaient autant vibré. Il se sentait au bord du vertige.
Il ressortit la tête de la salle.
« Elbadi est là sur une estrade. Le tueur aussi. Il va nous falloir agir rapidement si nous voulons éviter un carnage. Il y a plus d'une cinquantaine de personnes là-dedans. »
Ils convinrent que les soldats s'occuperaient de circonvenir la foule pendant que lui irait maîtriser Elbadi et le tueur.
Tout se passa sans trop de heurt. Il faut dire que les spectateurs étaient absorbés par l'étrange spectacle qui se produisait sur l'estrade.
Mustang vit le tueur balancer le contenu d'un sachet ensanglanté aux pieds d'Elbadi. Ils se parlaient calmement, riant même, sans qu'il puisse saisir la teneur de leur échange… jusqu'à ce que le tueur pointe son arme sur Elbadi.
Mustang était alors lui-même au pied de l'estrade. Son arme en main.
Il put enfin entendre la voix calme d'Elbadi : « Non, je ne crois pas, vous n'oserez pas m'abattre de sang froid comme vous l'avez fait avec mes deux plus proches lieutenants. »
Mustang se figea un peu en arrière du tueur alors qu'Elbadi le regardait avec un étrange rictus.
Mustang ordonna :
« On ne bouge plus. »
Puis à l'intention du tueur :
« Et vous, vous posez votre arme. Tout de suite ou je vous fais frire sur le champ ! »
Elbadi partit d'un grand éclat de rire.
« Je remercie le Ciel de m'avoir donné l'occasion de vivre ce grand moment ! Voyons Colonel, je vous en prie, ne vous retenez pas pour moi, faîtes donc frire cet abominable individu. »
Puis se tournant vers le tueur qui le tenait toujours en joue mais d'une main qui tremblait à présent :
« Vous voyez je vous l'avais bien dit, vous n'oseriez pas m'abattre devant votre Colonel. »
Il y eu un moment de flottement durant lequel tout bascula.
Mustang porta son attention sur le tueur : toutes les images lui revinrent en mémoire, sa course poursuite dans l'immeuble, jusque dans les égouts, le silhouette tellement familière, les cheveux blonds, la voix « Je suis désolée Colonel », la main fine du vagabond sur le mur, et toujours ces cheveux blonds… L'uniforme retrouvé dans l'appartement de Fuery… Cette sensation de voir Riza partout !
Riza ! Riza était vivante.
N'osant y croire, il baissa sa garde et l'appela doucement :
« Riza… »
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Non, non, non, ce n'est pas possible. Pas maintenant.
Le sentir dans mon dos était une chose, entendre sa voix en était une tout autre.
Sous l'émotion qui me submergea à la simple audition de mon prénom dans sa bouche, je fermai les yeux.
Ma main vacilla.
C'est le moment que choisit Elbadi pour agir. Il fit demi-tour et s'engouffra derrière un grand rideau.
Je me ressaisis immédiatement, visai et tirai. Je n'arrivai à le toucher qu'au bras droit avant qu'il ne disparaisse de ma vue.
Sans m'occuper de Mustang, je m'élançai à sa poursuite.
Le rideau dissimulait un long couloir, je m'y précipitai tête la première. Il ne fallait pas qu'Elbadi ne m'échappe.
A ma grande surprise, lorsque j'atteignis le bout du couloir, celui-ci se terminait en cul de sac !
Je tournai sur moi-même mais ne voyais aucune issue.
« Merde c'est pas vrai ! »
Il devait y avoir un passage, c'était obligé. Je repérai une pierre de grosseur différente et appuyai dessus de toutes mes forces, le mur s'ouvrit devant moi et un air fétide en sortit et me frappa les narines.
J'allai franchir le passage lorsque je m'entendis de nouveau appeler.
Je me figeai sur place. Incapable du moindre geste.
J'entendis ses pas se rapprocher de moi.
« Riza. Est-ce bien vous ? »
Ma main se crispa sur la pierre, mes ongles mordaient la chair de ma paume au sang.
Il était là, je le sentais tellement proche, mes jambes flageolaient, ma gorge se serrait, tout son corps irradiait vers le mien.
Il me fallait m'arracher à son attraction, tout de suite. Ne pas le regarder dans les yeux, me sauver et courir après Elbadi avant qu'il ne m'échappe.
Je voulus m'élancer dans le passage, lorsque je sentis une emprise sur mon bras. Mon cœur explosa dans ma poitrine. Tout tourna autour de moi.
Le sang coula de plus belle dans ma paume. La douleur me redonna un semblant d'équilibre.
« Lâchez moi Colonel ou Elbadi va réussir à se sauver. »
Il y eut un silence troublé uniquement par nos respirations.
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Elle se tenait là devant moi, il n'y avait plus aucun doute quant à son identité. Elle s'apprêtait à franchir cette porte.
Plus rien ne comptait. Oublié Elbadi, oubliés les attentats, oubliés les cadavres de Douglas et de Tête de Fouine, oubliée toute la peine que j'avais ressentie jusqu'à ce moment précis où elle m'était de nouveau apparue.
Je ne sais pas comment mais je réussis à marcher jusqu'à elle.
« Riza. Est-ce bien vous ? »
Mon corps ne m'appartenait plus, il était happé par l'attraction qu'exerçait le sien sur moi et je n'avais aucune envie de résister.
Il fallait que je lui parle, que je l'entende, que je la touche. M'assurer qu'elle était bien là devant moi, vivante.
Je la vis hésiter, chercher, lutter et tenter de s'élancer dans ce passage.
Comme un automate, ma main se tendit vers son bras et je la saisis. Je craignis un moment qu'elle ne s'évapore sous mon toucher.
Un courant électrique me parcourut tout entier et tout se mit à tourner autour de moi.
C'est à peine si je l'entendis murmurer :
« Lâchez moi Colonel ou Elbadi va réussir à se sauver. »
Comment aurai-je pu encore me soucier d'Elbadi quand je venais juste de la retrouver.
« Je me fous d'Elbadi. »
C'est alors seulement, qu'elle tourna de moitié son visage vers le mien. Nous restâmes un instant comme ça. Je ne pouvais détacher mes yeux des siens. Son regard était si profond, je pouvais y lire tellement de souffrance…
Je fis ce que je n'avais jamais osé faire jusqu'à présent.
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« Je me fous d'Elbadi. »
Comment pouvait-il dire ça ? Non seulement Elbadi était celui qui m'avait tuée, et rien que pour ça il méritait la mort, mais tant qu'il courrait dans la nature, les menaces d'attentat n'en finiraient pas.
Je pivotai d'un quart de tour pour le regarder. Une troisième vague me submergea.
Sans bien comprendre je me retrouvais dans ses bras. Il me serrait tellement fort !
En une fraction, je vis défiler les souvenirs que je partageais avec lui. Je l'aimais tant…
Submergée par cet amour, je m'agrippais à son dos de mes bras et enfouis mon visage contre son torse.
J'aurai tellement voulu que le temps s'arrête et rester là entre ses bras pour toujours.
« Je dois y aller. Il le faut. Je dois rattraper Elbadi. »
Ma voix me surprit moi-même. Contre toute attente, il me relâcha.
Je le regardais une dernière fois avant de m'élancer sur les traces du Prêcheur.
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NdlA : plus qu'un chapitre (mais il fait 8 pages !) et l'épilogue... Et j'aurai gagné mon pari, un chapitre un jour ! suis trop contente, parce que j'ai vraiment eu peur de ne pas y arriver !
