Pour une fois je ne peux pas commencer par NdlA (Note de l'Auteur) car, je ne suis pas l'auteur de celle-ci. Certains d'entre vous ont bien voulu répondre à ma petite annonce et en fait, lorsque j'ai lu les fics, je me suis dit, c'est trop bien, il est hors de question que tu le postes sous ton pseudo. Et donc, en accord avec l'auteur, je le poste ici.


Colère - Par Selene

Violent mécontentement accompagné d'agressivité.

" C'est pas vrai ! Non mais regardez-le ! On dirait un coq au milieu de sa basse-cour! C'est pitoyable ! " Pensait Riza en jetant un regard vers le colonel, à quelques pas d'elle.

Ce dernier était en effet en train de pérorer au milieu d'un groupe de filles, ou plutôt de dindes, selon Riza. Dire qu'ils étaient venus dans cet hôtel pour rencontrer un ambassadeur en vue d'accords commerciaux !

Le gloussement de ces filles agressa les oreilles du lieutenant, qui tourna les pages de son livre avec humeur.

"Mais si ! Je peux enflammer la bougie qui est là-bas." dit Roy.

Une des filles le supplia de faire une démonstration, et il s'exécuta. La bougie posée sur une table à cent mètres d'eux s'enflamma. La cour de Mustang exulta.

"Oh colonel, vous êtes vraiment fantastique !" fit une des filles, des étoiles plein les yeux.

" Hm ! Dans le genre bouffon de service en effet il est génial." confirma Riza mentalement. Elle attrapa le verre d'eau à côté d'elle.

Elle entendit Mustang se vanter à propos de leur dernière mission en date. Riza crut qu'elle allait s'étrangler. A l'entendre il avait appréhendé les terroristes tout seul, alors qu'elle avait dû voler à son secours une fois plus, môssieur ne pouvant utiliser son alchimie pour cause de sale temps.

"... et il a flambé comme une torche ! Mais rassurez-vous il est vivant. J'évite de tuer autant que possible."

Gloussements approbateurs :

"Décidément colonel Mustang vous êtes un grand homme !"

"Oh mon colonel, vous êtes si beau, si grand, si fort et gnégnégné et gnégnégné !" fit Riza avec une moue de circonstance.

A cette distance Mustang ne pouvait l'entendre, surtout parce que les éclats de rire de ses admiratrices couvraient les sons tout autour. Riza dut supporter cet affligeant spectacle encore un quart d'heure. Puis l'ambassadeur se montra enfin, à son grand soulagement. Elle se leva pour saluer le secrétaire qui l'informait de son arrivée, et se décida à aller chercher le colonel.

Elle racla sa gorge pour signaler sa présence.

"Oui lieutenant ?" fit Roy.

"L'ambassadeur est là, mon colonel. Nous devons y aller."

"Très bien Hawkeye, je vous suis. Mesdemoiselles, je suis vraiment navré mais le devoir m'appelle." reprit Mustang à l'adresse de sa cour.

Gémissements déçus. Riza leva les yeux au ciel.

"Mais je vous promet de revenir très vite."

Roy délaissa enfin ces pint ... euh demoiselles et la suivit. Riza ne prononça pas un mot durant le trajet. Quand ils arrivèrent dans la suite, une mauvaise surprise attendait le lieutenant. L'ambassadeur était ... une femme !

Elle allait devoir assister à un nouveau numéro de charme de la part du colonel. Effectivement, cela ne fit pas un pli. Riza se demandait comment est-ce qu'elle pouvait supporter ça. Et avec ça il était d'une arrogance ... mais il avait un tel charme qu'il était extrêmement difficile de lui résister. Elle en savait quelque chose, bien que les apparences démontraient souvent le contraire. Riza se retint de soupirer.

C'était à cause de son maudit charme qu'elle était incapable de voir d'autres hommes. Tous ceux qu'elle avait rencontrés lui paraissaient fades à côté de Roy. Son cœur ne soupirait que pour lui depuis qu'il avait franchi le pas de la demeure familiale, pour apprendre l'alchimie avec son père.

Mais lui ne la voyait pas. En tout cas pas comme une femme à séduire. Et elle, elle était contrainte de le voir sortir avec d'autres. En repensant au groupe de dindes de tout à l'heure, Riza sentit une bouffée de colère. Et il était encore là, en train de charmer son interlocutrice comme toujours.

" Mais qu'est-ce que je fais là ? Qu'est-ce qui m'a pris de m'engager dans l'armée ? Je suis en train de gâcher mes plus belles années auprès d'un mégalomane doublé d'un coureur de jupons ! J'ai dû abuser de substances illicites au moment où j'ai pris cette décision!"

L'ambassadrice éclata d'un rire cristallin. Riza la regarda avec une moue désabusée.

"Si tu savais à qui tu avais affaire, ma pauvre, tu prendrais tes jambes à ton cou", pensa la jeune femme. Cet entretien commençait à l'ennuyer mortellement.

Elle donnerait cher pour pouvoir partir.

" Et pas que d'ici ! " continua-t-elle.

Quitter Mustang ? Une part d'elle-même protesta violemment à cette idée. Au même moment une autre part tentait de la rabrouer. Riza retint un second soupir. Enfin, la visite se termina. L'ambassadrice émit l'espérance de revoir Roy, et celui-ci lui fit un baisemain.

"Une bonne chose de faite ! Nous allons enfin pouvoir nous détendre." fit Roy dans le couloir.

Riza ne dit rien. Avoir ressassé toutes ses frustrations l'avait transformée en pelote d'épingles.

"Je vais redescendre à la réception. Mes fans de tout à l'heure doivent encore y être." reprit-il.

"Il n'en est pas question. Nous avons un rapport à faire."

"Oh ça peut attendre demain ! Nous sommes là pour trois jours." fit Roy.

"Non. Tel que je vous connais, nous serons rentrés qu'il ne sera toujours pas fait."

"Vous exagérez lieutenant."

"Pas du tout !"
Son ton commençait à devenir agressif. Ils arrivèrent en vue de leurs chambres.

"En tout cas ce soir ce n'est pas possible. J'ai un rendez-vous." annonça Mustang.

Riza inspira pour se calmer.

"Annulez-le."

"Ah non ! D'ailleurs vous aussi vous devriez sortir. Vous commencez à vous aigrir je trouve." conseilla-t-il.

"Je ne vous permets pas !" s'exclama-t-elle, outrée.

"Je ne fais que constater les faits."

Non mais de quel droit osait-il ? Supérieur ou pas, il n'avait pas à porter de jugement sur sa vie privée.

"Gardez vos réflexions pour vous !"

"Il n'y a que la vérité qui blesse lieutenant." rétorqua-t-il en s'arrêtant à sa porte.

Pour le coup c'en était trop. Riza fit demi-tour, et gifla violemment Mustang. Le bruit avait dû s'entendre dans tout le couloir. Puis elle rentra dans sa chambre en claquant la porte. Roy se massa la joue qui rougissait à vue d'œil. Son orgueil venait d'en prendre un sérieux coup par la même occasion. Jamais il n'aurait cru qu'elle lèverait la main sur lui.

Sans trop savoir pourquoi, il alla vers sa chambre. Il toqua. Pas de réponse.

En revanche il entendit des sanglots. Riza qui pleurait ? Étrange. Roy ouvrit doucement la porte. Elle était là, en train de pleurer sur son lit. Cette vue le déconcerta. Mais surtout, elle lui fit mal. Il eut l'impression qu'une bête lui mordait le cœur. Roy entra, referma la porte et vint s'asseoir à côté d'elle.

Il commença par lui poser une main sur l'épaule, ne sachant trop que dire et faire. Puis il lui caressa les cheveux, pour finir par la prendre dans ses bras.

"Excusez-moi Riza. Je suis désolé, j'aurais pas dû dire une chose pareille ça ne me regardait pas. Ne pleurez plus, ça me fait mal de vous voir dans cet état." dit-il doucement.

Mais Riza continuait à sangloter. Roy la serra davantage contre lui, et posa sa joue "intacte" sur sa tête.

"Shhhht ... ça va aller, calmez-vous. Je suis vraiment navré Riza. Est-ce que vous me pardonnerez si je me mets à faire le rapport ?" demanda-t-il.

Elle sourit à travers ses larmes. Roy prit son visage, et frotta son nez contre le sien. Cela surprit Riza, qui cessa petit à petit de pleurer.

"Pardon, je ..."

Il lui mit un doigt sur les lèvres.

"C'est moi qui m'excuse. Je me suis conduit comme un goujat, vous avez eu raison de me gifler. A votre place, j'aurais fait pareil. Je vais annuler mon rendez-vous, et on va se mettre au travail d'accord ? On n'aura qu'à dîner ici, ça vous convient ?"

Elle hocha la tête, et il l'embrassa sur le front. Riza essuya ses yeux, Roy lui tendit un mouchoir, et resta là à lui caresser les cheveux. Il lui prit le menton, et lui sourit tendrement :

"Ca va mieux ?"

"Oui ... merci."

"De rien, c'était le moins que je puisse faire. Bon, nous avons un rapport à rédiger, et j'ai une faim de loup. Les émotions ça creuse. Je sens que je vais épuiser les réserves de l'hôtel pas vous ?" dit-il en se levant et en s'étirant.

Riza lui répondit par un sourire.

"Ah enfin un sourire ! Vous devriez faire ça plus souvent, ça vous va tellement bien."

Riza rosit sous le compliment. Et voilà, le charme légendaire de Mustang venait encore d'agir. Décidément elle n'en sortirait pas.