NdF-O : je rappelle que l'auteur est Selene.


Paresse - par Selene

Goût pour l'oisiveté, personne qui évite l'effort

Quelques fois Riza se demandait si la paresse n'était pas le second prénom de Roy.

Voilà bien une demi-heure qu'il coinçait la bulle à son bureau. Et la pile des dossiers ne baissait pas, loin s'en faut.

Elle se leva, attrapa cinq dossiers qu'elle alla déposer sur son bureau.

"Vous reprenez votre souffle avant de vous lancer à l'assaut d'une montagne de papier colonel ?" demanda-t-elle en posant bruyamment les rapports.

"Gné ?" fit Roy en émergeant.

Niais, ça tu peux le dire !

"Les dossiers colonel. Vous savez ces petits rectangles de couleur qui contiennent des pages écrites, qu'il faut lire et signer ?" continua Riza, sarcastique.

"Quoi encore ?" s'exclama Roy en apercevant les nouveaux venus sur son bureau-lit.

Mais d'où les sortait-elle ? Elle les pondait c'était pas possible !

"Enfin lieutenant, soyez charitable ! J'ai à peine fini ceux-là que vous en sortez d'autres de votre chapeau magique !"

Riza écarquilla les yeux. Quoi, qu'entendait-elle, qu'ouïe-t-elle, qu'accoustiqué-t-elle ?

Roy s'étonna de son silence, qui ne lui disait rien de bon. Riza était partagée entre l'envie de lui flanquer un coup de boule et celui de loger une balle entre ses beaux yeux couleur charbon. Elle ne savait plus comment s'y prendre pour le motiver.

Voyons ... vu la pile de dossiers pour le moins impressionnante, et le peu de temps qui reste, il allait lui falloir un sacré choc pour le réveiller. Mais quoi ?

Il ne fallait pas non plus le traumatiser, ou encore l'obnubiler par ce dit moyen.

" Qu'est-ce qu'elle a à me fixer comme ça ? Elle commence à me faire peur." se dit Roy.

Dire qu'elle devait voir quelqu'un ce soir ! Eh mais ... la voilà la solution !

Riza se souvint que Roy était jaloux de ses rendez-vous, et ne manquait pas de la provoquer à ce sujet. Sans compter qu'il commençait à lui faire des avances ...

Hmmm ... ça pouvait marcher. Elle contourna le bureau, et se pencha à son oreille :

"Écoutez-moi bien colonel, on va passer un accord tous les deux."

Aïe. Qu'allait-elle encore inventer ?

"Si vous remplissez tous les dossiers en temps et en heure, j'ai bien dit tous ... je vous promets une récompense digne de ce nom."

Elle s'écarta de lui avec un sourire de défi.

"Quel genre de récompense ?" demanda-t-il sur le même ton.

Elle s'approcha si près de son visage qu'il crut qu'elle allait l'embrasser. Il commença à fermer les yeux, se délectant à l'avance.

"Je vous laisse deviner." souffla-t-elle.

Roy frissonna en sentant son souffle chaud sur sa bouche. Oh misère ... on respire Roy, on se calme !

"Alors, marché conclu ?"

Elle lui tendit la main, et Roy la serra sans hésiter. Puis elle regagna son bureau, tandis qu'il se jetait sur les dossiers. Deux heures plus tard ...

"A y est fini !" clama-t-il.

Il la regarda avec espoir.

"Bien !"

Riza se leva calmement, et alla le rejoindre. Sans demander la permission, elle s'assit à califourchon sur lui, attrapa son visage ... et lui roula une pelle mo-nu-men-tale.

Roy crut que son cœur allait exploser. Il ignorait complètement qu'elle embrassait comme ça. Le colonel eut beau chercher, jamais personne ne l'avait embrassé de la sorte. Il eut l'impression d'être au paradis.

Roy savoura ce moment qui passa beaucoup trop vite à son goût. Quand Riza le relâcha, il était hors d'haleine. Elle se leva, attrapa sa veste et sorti.

"Bonne soirée colonel."

Roy resta affalé sur sa chaise sans répondre, encore sous le choc.

"Wow." dit-il dix minutes après son départ.

Il ne savait plus s'il devait encore paresser la prochaine fois, ou bien tout faire pour qu'elle recommence. Il jeta un oeil à la pile de dossiers qu'il avait réussi à abattre.

Finalement, le mieux serait d'attendre qu'elle lui fasse le même genre de proposition. Qui sait, elle pourrait même lui annoncer qu'elle mettrait une minijupe.

A cette pensée, Roy saliva et un grand sourire béat étira ses lèvres. Demain c'était décidé, il attendrait qu'elle lui secoue à nouveau les puces.