Auteur : kaneda26

Origine : X de Clamp, RG Veda

Genre : yaoi.

Couple : bah, si vous lisez, vous le savez…

Disclamer : toujours pas un à moi

Résumé : après la bataille opposant les dragons de la terre aux dragons du ciel, la vie de Subaru a repris son cours jusqu'à sa rencontre avec un étranger.

Titre : Le parfum de l'ange déchu.

Note : Argh ! Non, je n'avais pas oublié cette fic… mais j'étais un peu bloqué. Et donc, ça m'a pris du temps pour écrire la suite. Mais bon, le point positif, c'est que j'ai entièrement réécrit ce chapitre et c'est nettement mieux comme ça.

Chapitre huit :

Des mains sur son cou. Aux doigts longs et fins. Des mains qui serraient avec force. Ca faisait mal, il ne pouvait plus respirer. Et devant ses yeux, un voile noir tombait.

Mais finalement, il avait laissé faire. Il avait laissé ses mains serrer son cou.

« Kujaku ! »

Il n'avait pas d'autre choix. Il ne devait pas vivre. Il ne devait même pas exister. Alors que les mains, ces mains qui appartenaient à un être qu'il aimait, l'étouffent n'avait pas d'importance.

« Kujaku ! »

Mais maintenant, elles se posaient sur son visage, sur son front avec douceur.

« Kujaku ! »

Il ouvrit les yeux.

Une main chaude était posée sur son front. Il avait froid.

« Est-ce que ça va ? demanda Subaru en retirant sa main. »

Kujaku s'assit dans le lit.

« Cauchemar, je suppose, fit le médium. Vous étiez vraiment agité.

-Non, un merveilleux rêve, rétorqua Kujaku avec un sourire. Mais très fougueux ! Maintenant, j'aimerais bien savoir si le rêve correspond à la réalité. »

L'ange effleura la joue de Subaru du dos de la main qui ne bougea pas.

« Vous manquez de réflexe quand vous êtes réveillé en pleine nuit…

-Ou j'ai enfin compris que votre attitude joueuse n'est qu'une façade. »

La main de Kujaku retomba sur le drap. Il avait du mal à interpréter l'expression de Subaru. Bien sur, le visage impassible du médium n'aidait pas. Mais Kujaku avait grandi en observant les autres et savait deviner ce que le moindre clignement d'yeux voulait dire.

Mais ici, il n'y arrivait pas, il ne savait pas ce que cet air signifiait.

Subaru garda ses yeux plantés dans ceux de Kujaku. Quelques heures auparavant, il lui avait avoué un de ses plus grands secrets. Il avait avoué avoir aimé Seishirô, l'avoir aimé jusqu'à vouloir mourir de sa main.

Après ça, Subaru aurait pensé que le modèle se confierait lui aussi. Maintenant qu'il savait qu'il y avait une souffrance derrière ses beaux yeux violets, il voulait l'entendre et… Oui, son côté Suméragi agissait encore. Il voulait alléger cette souffrance, la partager comme il l'avait fait avec d'autres.

Hokuto avait souvent dit qu'il prêtait trop d'attention aux sentiments des autres, et pas assez aux siens. Une empathie particulière qui lui faisait ressentir la douleur des autres et qui le poussait à la faire cesser.

Cette même empathie fonctionnait à nouveau avec Kujaku. Subaru voulait savoir, comprendre et enlever le poids du cœur de l'ange déchu.

Kujaku finit par deviner ce que Subaru pensait.

« Je n'ai pas besoin d'être aider. Pas dans ce sens-là du moins.

-Parce que mon aide pour rester en vie vous importe vraiment ? Si Mokona ne m'avait pas contacté, de vous-même, est-ce que vous auriez fait quelque chose pour vous échapper, pour résister ?

-Je ne sais pas. Peut-être instinctivement. L'envie de survivre aurait joué un petit moment.

-Mais ce n'est pas suffisant ?

-Plus maintenant. Et puis… Je recherchais une réponse, et… Subaru, vous me l'avez donné.

-Et ça t'enlève toute raison de continuer ? »

Subaru était passé au tutoiement sans s'en rendre compte et il continua sur sa lancée.

« Pendant combien de temps encore vas-tu te laisser traîner par la fatalité ? Pour une fois que l'avenir t'est inconnu, tu refuses de le savoir, de le vivre ? N'attends-tu donc rien de la vie ?

-Je suis déjà mort… »

Subaru s'arrêta. Le jumeau de Kamui avait dit la même chose. Que Kujaku était déjà mort.

« Qu'est-ce que ça veut dire ? Comment peux-tu dire que tu es déjà mort ? »

Subaru venait d'agripper les épaules de Kujaku et l'avait secoué violemment.

« Si je te racontais, tu ne me croirais pas…

-Croire ? Je suis le treizième chef d'une famille d'exorcistes, j'ai vécu une bataille décidant de la fin du monde ! Qu'y a t-il que je ne pourrais pas croire ? »

Subaru reprit son souffle. C'était la première fois qu'il s'énervait ainsi depuis longtemps. C'était la première fois qu'il ressentait à nouveau. Qu'il ressentait l'envie de protéger… Comme cette envie de protéger Seishirô, quitte à le laisser le tuer. Que Seishirô reste en vie, c'était le plus important à l'époque.

Et maintenant, il ressentait à nouveau ça. Il ne pouvait pas, il ne pouvait plus ressentir quelque chose comme ça !

« Subaru ? »

La voix était douce et grave. Le médium venait de se faire prendre à son propre jeu. A vouloir réveiller les sentiments de Kujaku, il n'avait fait que réveiller les siens.

Et les siens n'avaient pas à exister.

« Subaru ? »

Le médium ôta ses mains des épaules de Kujaku. Il se leva sans un mot. Et sortit de la chambre.

L'ange se sentit étrangement seul. La solitude était pourtant quelque chose dont il avait l'habitude.

Il avait été seul pendant longtemps. Et il croyait que la solitude n'était pas si terrible que ça, c'était supportable. Alors pourquoi se sentait-il seul ? Pourquoi ressentait-il l'absence avec autant de force ?

Il se rappela soudain certains soirs où il avait partagé le campement de Yasha, Ashura et Ryu-ô. Des soirées agréables, des nuits calmes où il percevait la respiration des autres.

A ce moment-là, s'était-il senti seul ? Bien au contraire.

Sauf qu'il y avait toujours la fatalité derrière tout ça.

Et si sa destinée était d'être seul ?

-----

La femme avait été tranquille pendant une bonne partie de la matinée. Ce n'était pas une patiente problématique au quotidien. Mais elle avait parfois des crises d'hystérie qui la rendaient particulièrement violente. Avec les médicaments, ces crises avaient tendance à être juguler.

La matin s'étirait lentement dans l'établissement appelé « Maison de repos » bien que les riverains alentour parlaient plus volontiers d'asile de fous.

Puis tout à coup, la femme hurla et avant que les infirmiers ne puissent l'en empêcher, elle attrapa un autre patient, un jeune homme, et se mit à l'étrangler.

Elle hurlait, elle criait des paroles incompréhensibles.

Le jeune homme se débattit, réussit à s'échapper. Deux infirmiers entourèrent la femme, l'un avec une seringue remplie de calmant pendant qu'un troisième s'assurait que le patient agressé n'avait rien.

La femme ne vit même pas les infirmiers, elle attrapa le magazine qu'elle tenait quelques minutes auparavant et se mit à griffer une des pages.

L'injection la cueillit à ce moment. Ses ongles se plantèrent dans le papier glacé et ses mains se crispèrent sur l'image et gardèrent la page prisonnière entre ses doigts.

Elle venait d'égratigner un ange.

-----

« Dîtes, c'est pas que je m'en plaigne mais votre pote, il est venu dormir avec moi cette nuit, fit Ryu-ô.

-Désolé, dit Subaru. Peut-être qu'il est un peu perdu de ne plus être chez lui.

-C'est pas grave, c'est juste que j'ai pas l'habitude de dormir avec quelqu'un.

-Ryu-ô, fit Kujaku. A ton âge, t'as toujours dormi tout seul ? Mais qu'est-ce que t'as fait de ta jeunesse ? »

Le jeune flic rougit. Il venait de donner le bâton pour se faire battre là.

« J'ai fait des études, et j'ai bossé pour les payer, voilà ce que j'ai fait ! rétorqua t-il.

-Fûma, j'espère que t'as rien fait à ce pauvre Ryu-ô si pur et si naïf ? rigola Kujaku. »

A son nom, Fûma releva la tête, la bouche entouré de paillettes de chocolat que Ryu-ô avait disposé sur ses tartines. Le jeune homme eut un sourire énigmatique envers Ryu-ô.

Celui-ci se demanda si Fûma ne comprenait pas finalement beaucoup plus de choses qu'il n'y paraissait.

« Au fait, j'ai eu les résultats d'analyse, dit Ryu-ô pour dévier la conversation. C'était du cyanure.

-Et ben, ça rigole pas, fit Kujaku.

-Et les empreintes ?

-Y'en avait pas, à part celle de Kujaku.

-On est donc pas plus avancé, conclut Subaru.

-On est où ici, en fait ? demanda Ryu-ô tout à coup.

-Une maison appartenant à ma famille, répondit Subaru.

-C'est pas un peu risqué. C'est facile à retrouver, non ?

-La famille Suméragi n'agit pas forcément toujours en son nom. Ne vous inquiétez pas, personne ne trouvera cet endroit.

-Je vous signale qu'ils ont bien trouvé le temple, fit Ryu-ô.

-Je sais.

-Alors ? »

Subaru soupira.

« Je vais essayer de savoir comment ils ont fait.

-J'peux aider ?

-A moins que vous ne vous y connaissez en sciences occultes, je ne pense pas avoir besoin de vous. »

Ryu-ô haussa les sourcils. C'était une impression ou le médium était encore plus froid ce matin que d'habitude. Il jeta un coup d'œil à Kujaku. L'ange lui fit un sourire. Mais les yeux ne souriaient pas.

Le policier se dit que ces deux là avaient encore dû se disputer. Pourtant, il était persuadé qu'il y avait une certaine attraction entre eux. Mais cette attraction au lieu de les rapprocher faisait en sorte de les séparer, aucun ne voulant y céder et surtout pas Subaru.

Kujaku avait fait des sous-entendus qui disaient clairement qu'il n'était pas contre un rapprochement physique avec le médium mais… Ryu-ô observa le mannequin. C'était juste une façon de maintenir Subaru à distance, de le provoquer sachant qu'il allait réagir négativement et de cette façon, éviter d'être trop proche, d'avoir à parler, à partager.

Parce que… Personne ne savait qui était Kujaku finalement. Mais Ryu-ô se fia à son instinct. Cet homme n'était pas mauvais. Ce n'était certainement pas un ange mais ce n'était pas un démon non plus.

-----

« Elle a fait une crise ? Ce matin ? »

L'homme était assis près du lit, contemplant la femme aux poignets entravés qui gisait sur le lit. Elle était encore sous l'effet du calmant et ne bougeait pas.

Le docteur hocha la tête.

« Oui, nous ne savons pas ce qui s'est passé. Elle lisait calmement un magazine quand elle a perdu le contrôle.

-Je croyais que les médicaments empêchaient que ça se produise.

-Nous allons devoir revoir son traitement. »

Le visiteur regarda la femme. Il n'avait pas d'autre choix que de faire confiance au médecin. Et puis, que pouvait-il faire ? S'encombrer d'elle ? Il avait déjà de la chance que l'on apprenne pas son existence. Ou il pouvait dire adieu à sa carrière politique. Une folle dans la famille avait de quoi faire fuir électeurs et soutiens financiers.

Il avisa une revue sur le sol et la ramassa.

Elle avait été chiffonnée, malmenée.

« C'est ce qu'elle lisait juste avant sa crise selon les infirmières, informa le docteur. »

L'homme tourna les pages et s'arrêta. Les traces d'ongles déchiraient la page de part en part mais l'image était toujours visible.

Ainsi, il n'y avait pas que lui. Il n'y avait pas qu'à lui que l'existence de cet homme était insupportable. Elle aussi n'avait pas voulu la voir, avait voulu détruire l'ange.

Il se demanda brièvement s'il n'était pas atteint de la même folie qu'elle. Puis il sourit en son for intérieur. Bien sûr que non, il était un homme public, reconnu, un homme qui dirigeait ce pays. Il avait ces petites faiblesses comme tout un chacun.

Seulement, il ne laissait pas ces faiblesses prendre le dessus sur lui.

Et il devait tuer cet homme, éradiquer cet faiblesse qui le rendait malade.

Tout irait mieux après. Pour lui. Et pour elle.

-----

C'était un rituel compliqué. En tant que Suméragi, il aurait dû faire un jeûne et des ablutions avant de le commencer. Et il aurait du revêtir une tenue particulière.

Mais en tant que Sakurazukamori, il pouvait bien se passer de ces préliminaires ennuyeux.

Quand il pensa à son sérieux quand il était jeune, il eut presque envie de rire. On lui avait appris à respecter son métier, ses pouvoirs, à aimer la vie sous toutes ses formes. Et est-ce que ce n'était pas ça qui l'avait conduit à aimer un homme qui lui était diamétralement opposé ?

Seishirô ne s'embarrassait pas de protections dérisoires, il puisait dans le sang la seule protection nécessaire et efficace. Et Subaru faisait de même.

Cette nuit, après sa dispute avec Kujaku, il avait sacrifié un chat errant en prévision de ce rituel.

Il allait utiliser ses deux pouvoirs, chacun ayant son utilité, chacun étant complémentaire, comme la lumière permet de voir l'ombre.

Mais porter ombre et lumière en soi n'a rien d'évident. A moins d'éteindre son cœur.

Subaru regarda l'ange. Par la fenêtre, il voyait clairement Kujaku qui discutait joyeusement avec Ryu-ô. Fûma était allongé près d'eux, la tête sur les genoux du policier.

Cette relation là était étrange aussi. Mais bénéfique. Pour une fois que Fûma s'accrochait à quelqu'un d'autre que lui, et à quelqu'un de réel par dessus le marché, il n'allait pas l'empêcher. Surtout que Subaru commençait à apprécier Ryu-ô.

Voilà, son cœur était parasité par ces gens ! Il se leva et ferma les volets pour ne plus avoir à les voir.

Il disposa plusieurs cartes sur les murs, se mit à genoux et posa deux poignards devant lui.

En récitant un mantra, il envoya son shikigami dans la direction du temple.

L'aigle prit son envol, magnifique rapace hérité de Seishirô et qui trouvait toujours sa proie.

Le temple était désert. Sa grand-mère avait fait le ménage, envoyant les hommes blessés par Fûma à l'hôpital. Il remonta le temps et vit les quatre hommes arriver discrètement dans la propriété. Fûma jouait dehors, regardait les moineaux avec un sourire doux.

Subaru comprit alors pourquoi Kamui était apparu. Ils l'avaient frappé pour le faire parler. Mais Fûma n'avait donné que des réponses dénuées de sens. Encore des coups, et Kamui qui eut vite fait de les envoyer à terre.

Subaru se sentit coupable. Il n'avait pas du tout pensé à regarder si Fûma était blessé. Comme il ne portait pas de marques au visage et qu'il ne se plaignait pas, il ne s'était pas inquiété.

Son shikigami partit ensuite en direction de l'hôpital et s'introduisit successivement dans la conscience des quatre hommes. Monde politique, gardes du corps ou exécuteur selon la demande. De l'argent qui circule. Il avait besoin d'un nom, d'un visage. Une pièce… Un bureau très luxueux avec une table en acajou et des sièges aux bras sculptés. Des peintures modernes sur les murs. Et dans l'ombre, un homme dont il ne voyait pas le visage. Un homme dont il apercevait seulement les mains, des mains d'un certain âge.

Des mots. « Je veux qu'il meure. Le plus possible. A la soirée de ce soir. Si ça ne marche pas, attendez-le... On a l'adresse ?»

Subaru se demanda comment il avait découvert l'existence du temple de la famille Monoh.

Et puis des mots.

« Oui, on a réussi à trianguler le signal quand Appapa l'a appelé. C'est un ancien temple qui n'est plus en fonction… »

Subaru faillit éclater de rire mais il aurait tout aussi bien pu se filer une claque. Il avait protégé Kujaku, Ryu-ô et Fûma de l'intrusion d'un autre médium mais ça n'avait aucune influence sur les technologies modernes.

L'ombre s'effaça lentement quand l'homme s'avança. Subaru sut alors qu'il l'avait déjà vu quelque part. Les cheveux noirs ramenés en arrière, les yeux noirs petits et étirés, le costume hors de prix. Il n'arrivait pas à mettre un nom sur ce visage. Mais il le connaissait.

Il rappela Shiki.

Apparemment, ses adversaires avaient décidé qu'il était inutile de l'affronter sur son terrain, alors ils utilisaient des moyens plus rationnels. Ce n'était pas un problème, vraiment pas. Le cerisier était capable de les capturer tous.

Il se leva. Ses jambes étaient endolories. Il ouvrit tout de suite les volets.

« Kujaku ?

-Oui, fit l'ange en sursautant.

-Votre portable, vous l'avez utilisé depuis qu'on est ici ?

-Non. Pourquoi ?

-Eteignez-le.

-Mais si l'agence a besoin de me joindre.

-Eteignez-le. C'est comme ça qu'ils nous ont trouvé. »

Kujaku se précipita à l'intérieur et éteignit son téléphone.

Ryu-ô resta un moment songeur.

« Il y a pas beaucoup de personne qui ont accès à ce genre de technologie, fit-il.

-Je sais. Et j'ai d'autre renseignements. Venez. J'ai besoin de votre aide pour l'ordinateur.

-Vous devriez prendre des cours un jour…

-J'y penserais, répondit Subaru en fermant la fenêtre. »

Ryu-ô voulut se lever puis avisa Fûma qui dormait sur ses genoux.

« Réveille-toi, dit-il en lui caressant les cheveux. »

Fûma ouvrit les yeux. Et sourit.

Ryu-ô étrangement ressentit de la chaleur sur ses joues. Et se demanda bien pourquoi. Peut-être parce que c'était la première fois qu'il lui semblait que Fûma le regardait réellement et que c'était vraiment à lui qu'il souriait.

Il se leva et Fûma fit de même.

Ryu-ô tenta d'attraper le regard du jeune homme mais le moment était passé. Le rêve avait repris ses droits. Et Fûma ne le voyait plus.

-----

« Hum, vu ses vêtements, je pencherais pour un politicien, ou un hommes d'affaires, les deux sans doute.

-Ca va être plutôt long à trouver.

-Je reconnaîtrais son visage.

-Hum, alors, on peut commencer par les sites sur la politique et les affaires.»

Ca ne leur prit pas tant de temps que ça. Subaru avait vu juste, l'homme était bien un politique, il était même député.

« C'est lui ! s'écria Subaru. »

Ryu-ô fit descendre la page et lut le nom sous l'image.

« Sora Koutei… Moi aussi, j'le connais. C'est un politicien véreux, mais impossible de faire quoi que ce soit contre lui, il est malin. Vous allez avoir du mal…

-Ne me sous-estimez pas. »

Le visage du médium faisait froid dans le dos. C'était de pire en pire depuis ce matin. Et Ryu-ô en avait bien conclu à une dispute entre Subaru et Kujaku. Mais si le mannequin arrivait à faire abstraction de l'altercation et à agir comme à l'accoutumée, Subaru en revanche n'y arrivait pas et devenait de plus en plus sombre.

« Dîtes, si vous alliez voir Kujaku au lieu de ruminer dans votre coin ?

-Mêlez-vous de ce qui vous regarde ! s'écria Subaru.

-J'disais ça pour vous, c'est tout. »

Subaru regretta un instant d'avoir été si brusque. Et puis son énervement reprit le dessus. Tous ces gens qui entraient dans son cœur alors que lui ne pouvait même pas frôler celui de l'ange…

Il bloqua soudainement son esprit sur cette pensée. Voilà donc ce qui l'énervait tant ! C'était d'une évidence ! Il était déjà attiré par Kujaku, il le savait. Mais l'ange ne le laissait pas entrer dans son cœur. Kujaku agissait avec la même légèreté que Seishirô, jouant avec ses sentiments, le provoquant par des paroles pleines de sous-entendus.

Exactement comme Seishirô. Et tout comme l'ancien Sakurazukamori, Kujaku ne dévoilait pas ses véritables intentions. Un double jeu. A nouveau.

Il ne devait tout simplement pas se laisser prendre dans ce jeu. C'était aussi simple que ça.

Mais quand Kujaku entra dans la pièce, les yeux violets qui ne se fixèrent sur lui qu'un court instant suffirent à lui faire oublier ses bonnes résolutions.

« J'ai regardé si Fûma avait quelque chose comme vous me l'avez demandé mais il n'a rien, juste une petite égratignure, c'est tout, dit l'ange.

-Bien, merci. » Subaru avait essayé de donner à ses paroles le ton le plus impersonnel possible et il avait du y arriver parce qu'il vit Ryu-ô pousser un léger soupir de dépit.

« Venez, fit le policier. On a le nom du mec qui veut vous tuer. Il s'appelle Sora Koutei. »

Kujaku avança et regarda la photo étalée sur l'écran.

« Père ! s'écria t-il. »

Subaru et Ryu-ô le regardèrent avec étonnement.

« Quoi ? dirent-ils d'une même voix. »

Kujaku passa la main dans ses cheveux et ne répondit pas. Un tremblement nerveux parcourut son corps.

« C'est votre père ? C'est ça ? insista Ryu-ô.

-Non, répondit Kujaku en secouant la tête. Il lui ressemble, c'est tout. Mes parents sont morts il y a bien longtemps. Ca m'a fait un peu bizarre, c'est tout. Donc, c'est cet homme. Je ne comprends pas pourquoi il m'en veut.

-Vous ne savez pas ? demanda Subaru, la voix grave. »

Les yeux violets se tournèrent vers lui avec innocence.

« Je n'en ai pas la moindre idée.

-Vous mentez tellement bien. Ce n'est pas un jeu, Kujaku, ça ne l'a jamais été !

-Oui mais c'est bien plus drôle si on s'amuse un peu.

-Il n'y a rien de drôle, cet homme veut vous tuer et vous savez pourquoi ! Alors dîtes la vérité pour une fois !

-Vous ne me croirez…

-Croire ! Vous avez tout faux ! Il ne s'agit pas de croire ! Mon boulot, c'est de vous protéger et votre rôle n'est pas de m'en empêcher ! »

Ryu-ô regarda les deux hommes qui se faisaient face. Subaru avait les poings serrés de colère et le policier estima qu'il ne faudrait pas longtemps avant que ça ne dégénère en bagarre. Même si Kujaku était parfaitement calme. Parfaitement ? Ses iris étaient rétrécis et son souffle était un peu court. Mais ce n'était pas vraiment de la colère. Il ressemblait plutôt à un animal pris au piège.

« Très bien. Je ne suis pas un très bon client. Je vais donc être obligé de me passer de vos services, monsieur le médium.

-Pardon ?

-Vous avez très bien entendu. Je vous vire. »

Kujaku se retourna pour sortir. Mais il fut arrêter par une poigne ferme sur son épaule.

« Vous ne pouvez pas faire ça !

-Je viens de le faire, pourtant. Désolé pour le dérangement occasionné, vous recevrez vos honoraires bien entendu, ne vous inquiétez pas à ce sujet.

-Je ne m'inquiète pas de ça ! Mais de… »

Subaru lâcha l'ange et recula. Il ne pouvait pas le dire. Il ne pouvait pas reconnaître que Kujaku était important pour lui.

Sans un mot, le mannequin sortit de la pièce et regagna la chambre qu'il avait occupé, rassembla ses affaires en quelques minutes.

Il repassa par le salon où le médium et le policier étaient restés silencieux.

« J'y vais. Merci pour tout. »

Il s'inclina et sortit.

Kujaku leva la tête vers le soleil qui l'éblouit un court instant.

« Oui, c'est mieux ainsi, pensa t-il. Mon père est dans ce monde. L'idée ne m'avait jamais effleuré. Il est ici. Et s'il veut me tuer, c'est parce qu'il a gardé sa mémoire d'avant lui aussi. Ca doit être ça. »

L'ange avança de quelques pas. Puis fut arrêté par une main sur son épaule.

« Ryu-ô, dit-il en se retournant.

-Ne faîtes pas l'idiot ! Ne partez pas ! dit le jeune homme. C'est quoi votre problème ? Pourquoi vous ne voulez pas d'aide ?

-Parce que je connais la fatalité. Et qu'une aide n'y changerait rien. C'est mieux ainsi, Ryu-ô, crois-moi.

-Mieux pour qui ? Pas pour vous ! »

Kujaku eut un petit rire.

« Je n'ai pas d'importance. J'ai été heureux de te revoir, Ryu-ô. Très heureux. »

Kujaku ébouriffa les cheveux du jeune homme et gagna le portail. Sur un des piliers était perché Fûma.

« Tu n'as toujours pas de souhait ? Non, évidemment. »

Kujaku lui sourit.

« Tu vas mourir, lui annonça Fûma-Kamui.

-Ce ne sera que la deuxième fois. On s'habitue à tout finalement. »

Fûma le regarda partir sans dire un mot de plus.

A suivre…

Ouf ! Fini ! Au début, ce chapitre ne ressemblait pas du tout à ça. Et puis, le temps passant (beaucoup, beaucoup de temps, gomen…), finalement, j'ai trouvé des meilleurs idées pour mettre en place la fin de l'histoire. Donc, on peut dire que cette petite (longue, très longue, gomen…) pause aura été profitable.

Sinon, pour le nom du père de Kujaku, l'empereur du ciel de RG Veda, j'ai eu beau cherché, je n'ai pas trouvé d'autre nom que « empereur du ciel » justement. Donc, j'ai pris Koutei qui veut dire empereur et Sora qui veut dire ciel (enfin, d'après le dico d'internet !).

Donc, voilà, vous savez enfin qui veut tuer Kujaku !

Voilà, à plus et laissez des reviews…