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Chapitre 17 : Réunion de soutien

Tsubasa ne comprenait pas ce qui l'avait poussé à accepter.

Il se trouvait dans les cuisines du Dragon Clan à préparer plusieurs paniers-repas – ou, pour être honnête, à les arranger : il n'avait pas cuisiné lui-même. Entre ses obligations envers l'AMBB, celles envers le conseil des élèves et sa carrière de blader, il n'avait que peu de temps libre. Il ne tenait pas à le gaspiller en cuisinant des plats élaborés et, pour l'instant, il y parvenait. Yuu ne l'avait pas encore convaincu de se mettre à la cuisine.

Les mots importants étant "pas encore".

Tsubasa ne savait pas s'il arriverait à se tenir à sa résolution ou si son coéquipier miniature risquait de tout gâcher. Ce qu'il savait, en revanche, c'était qu'il se trouvait dans les cuisines à empiler des paniers-repas dans un sac, au lieu de faire quelque chose de constructif – enquêter sur les bladers de l'Académie HD ou sur le chantier dont Ginga et Ryuuto lui avaient parlé, par exemple.

Un seul détail le consolait : Ryuuto était dans la même galère que lui.

Le leader des dragons remplissait un autre sac avec des desserts. Yuu avait aussi réussi à l'entraîner avec lui pour... Tsubasa n'en avait aucune idée. L'enfant avait sans doute essayé de lui expliquer mais il n'avait cessé de faire référence à ce qui s'était passé les deux dernières semaines et à évoquer les projets de chacun pour la Golden Week, tant et si bien qu'il avait complètement perdu Tsubasa. Comme à chacune de ses explications.

Par contre, pour une raison qui lui échappait, Ryuuto réalisait sa tâche avec entrain, le sourire aux lèvres. Tsubasa pouvait peut-être en déduire ce qui les attendait...

- Vous n'avez pas fini ? s'impatienta Yuu. On va être en retard sinon !

Tsubasa lui glissa un regard ennuyé.

- Puisque c'est si simple, pourquoi tu ne t'en occupes pas toi-même ?

- Les beasts ont été plusieurs à cuisiner la dernière fois.

Donc ça concernait les Wild Fang... et certainement Kakeru Tategami. Voilà qui expliquait l'enthousiasme de Ryuuto.

- Si je fais tout moi-même, ce sera pas dans l'esprit et ce sera trop nul. Même ce ronchon de Yoyo a aidé les beasts. Tu vas quand même pas me dire que t'es aussi peu serviable que lui. Maintenant c'est notre tour et la prochaine fois ce sera les plumes.

Nouvel indice : il s'agissait d'un pique-nique.

- Ça n'aurait pas été plus pratique d'organiser ça ce week-end ?

Yuu lui adressa un regard dépité.

- "Pratique" ? répéta-t-il d'un ton estomaqué. On parle d'amitié, de nourriture et de bonheur, et toi tu veux que ce soit pratique ?

Il secoua la tête, une attitude particulièrement offensante de la part d'un enfant si petit, qui considérait que la solution à tous ses problèmes était le Jugement Infernal de Libra.

- Je comprends vos deux points de vue, fit valoir Ryuuto en soulevant son sac.

Tsubasa et Yuu se tournèrent vers lui.

- Vraiment ? s'étonna l'enfant.

L'argenté était tout aussi surpris, même s'il se faisait un devoir de le dissimuler. Montrer trop facilement son étonnement était l'assurance d'attirer les ennuis. Même s'il ne voyait pas trop quel mal pourrait en faire les personnes présentes.

Quoique... Yuu pourrait décider de le taquiner à ce sujet – on ne pouvait pas parler de moquerie de sa part : il n'avait pas de mauvaises intentions. Rien que l'idée le fatiguait.

Dissimulation donc.

- Oui, répondit Ryuuto. Tu veux profiter de toutes les opportunités pour voir tes amis.

Yuu eut un grand sourire.

- En même temps, ils sont géniaux ! Qui n'aime pas Gingy, Kéké, Keru et ce bon vieux Benben ? Même Yoyo, on finit par s'y attacher.

Tsubasa avait du mal à comprendre l'affection que Yuu ressentait pour Kyouya Tategami et, surtout, la manière dont il l'exprimait – parce que c'était de l'affection, il en était certain. Elle était très différente de sa relation avec ses autres amis.

- Quant à Tsubasa, enchaîna Ryuuto en lui adressant un signe de tête, il a raison : c'est un timing étrange pour un pique-nique.

La bouille de Yuu se plissa de perplexité.

- Comment ça ?

- Normalement, les pique-niques c'est pour déjeuner et non dîner, précisa Tsubasa. Et sûrement pas au milieu de la semaine scolaire.

Les yeux de Yuu s'arrondirent.

- Quoi ? Tu veux dire qu'il aurait fallu attendre trois jours entiers ? Mais c'est trop long !

- Plutôt deux, vu que nous sommes mercredi soir.

- C'est trop long quand même !

- En plus, la Golden Week commence samedi, intervint Ryuuto. Je ne sais pas pour vous, mais j'ai des projets importants, loin de la Bey-Academy.

Le mot "important" capta l'attention de Tsubasa. Ryuuto n'était pas comme Yuu, à employer des superlatifs à tout va. S'il qualifiait quelque chose ainsi, c'était que ça devait l'être... du moins pour lui. Tsubasa se demanda ce sont il pouvait s'agir. Ça n'avait sûrement aucun rapport avec l'Académie ou l'AMBB, ni même avec une organisation obscure – en tout cas, il l'espérait. D'après ce qu'il connaissait de Ryuuto, ça devrait être en lien avec des trésors.

- J'attends ça avec impatience ! s'écria Yuu. Gingy m'a invité à passer la Golden Week avec lui, Kéké, Benben et Madoka. Ça va être super !

- Benkei ne va pas les passer avec Kyouya ? s'étonna Tsubasa.

- Hé non ! Il a promis à Gingy et Kéké... mais tu sais comment ça pourrait être encore plus sympa ? Si tu venais avec nous !

- Je... ne suis pas invité.

- Qu'est-ce que je suis en train de faire d'après toi ? Je t'invite. Et voilà ! C'est réglé. On va encore plus s'amuser.

Je n'ai pas accepté...

Mais il était vrai qu'il n'avait pas de projets particuliers pour la Golden Week. L'AMBB ne lui avait pas donné d'affectation et il y avait fort à parier que les trois pensionnaires qu'il devait surveiller allaient profiter de l'occasion pour retourner dans leur repaire, aux États-Unis, et, malheureusement, Tsubasa ne pouvait pas les suivre et s'infiltrer pour récolter des informations... ils n'avaient encore rien fait pour pousser l'AMBB à adopter de telles mesures.

Donc ce ne serait peut-être pas plus mal s'il acceptait la proposition de Yuu. Il avait envie de s'améliorer au Beyblade – à la fois pour son travail et être le blader qu'Eagle mérite. Phoenix – qui s'était avéré être le père de Ginga – lui avait dit qu'entretenir des liens était une méthode infaillible pour se perfectionner. Ce serait l'occasion idéale de le vérifier... et ça ne pouvait pas lui faire de mal.

- D'accord... si je n'ai rien de mieux à faire.

Il n'était pas à l'abri d'une mission de dernière minute confiée par l'AMBB.

- Youhou ! lança Yuu avec enthousiasme, donnant l'impression qu'il avait accepté sans condition.

Parfois, Tsubasa se demandait si Yuu ne voyait et n'entendait que ce qui l'intéressait. Cela expliquerait beaucoup de choses...

L'enfant fit un bond sur place.

- Vous vous dépêchez ? J'ai vraiment trop hâte d'y être !

Tsubasa retint un soupir. Il souleva son sac, plutôt lourd. Il le portait sans difficulté mais ce ne serait sans doute pas le cas de Yuu. Cela lui donna envie de le lui confier. Il considéra cette idée une minute puis la repoussa. Ce serait vraiment immature, et donc indigne de lui.

Même si ce serait sans doute reposant pour ses yeux et ses oreilles si Yuu cessait de gesticuler quelques secondes.

- Ça me semble toujours inutilement précipité, crut bon de préciser Tsubasa.

- Tu sais quel jour on est ?

- Mercredi.

Yuu hocha solennellement la tête, même s'ils l'avaient déjà dit.

- Et tu te souviens de ce qui aurait dû se passer aujourd'hui ?

- Évidemment.

Par contre, il ne voyait pas où l'enfant voulait en venir.

Yuu leva ses grands yeux verts sur lui.

- Ça changera un peu les idées de tout le monde... et c'était ce qu'on avait prévu, de toute façon. Yoyo en a bien besoin. Peut-être qu'il arrêtera de grommeler comme ça... ou qu'il grommellera contre le pique-nique et le fait de s'amuser avec des amis, parce qu'il est super grognon et qu'il sait encore moins s'amuser que toi ! Mais ce sera toujours mieux que s'il continue à grommeler tout seul et à grogner sur tout le monde, pas vrai ?

Oh, c'était donc ça.

Effectivement, si le véritable objectif de cette réunion était de changer les idées d'un certain blader aux cheveux verts, mieux valait s'y rendre au plus vite.

- D'accord, capitula Tsubasa. Allons-y.

XXX

Kyouya était d'une humeur massacrante.

La plupart des gens dirait que ça ne changeait pas de d'habitude, mais la plupart des gens ne connaissait pas Kyouya comme Kakeru le connaissait. Et ce que Kakeru pouvait dire, c'était qu'il était d'une humeur massacrante. Il ne se souvenait pas l'avoir vu aussi en colère. Oh, il le voyait exploser pour un rien, ne serait-ce que lors de ses innombrables – et parfaitement immémorables – disputes avec Père. Mais ça n'avait rien de commun avec cette colère grondante, ponctuée de regards venimeux, sans aucune parole. C'était flippant – et Kakeru le pensait alors qu'il ne risquait rien. Ça ne collait pas à ses réactions habituelles. Même quand Père avait menacé de le priver de sorties et de lui confisquer Leone – à cause d'une histoire dont Kakeru ne connaissait pas les détails, mais il lui semblait que c'était à propos de ne pas suivre des adultes inconnus dans un lieu qu'on ne connaissait pas – Kyouya n'avait pas réagi de manière si... furieuse. Il avait crié, s'était outragé, mais il ne s'était pas mis à rôder dans les couloirs, assassinant du regard tous ceux qui avaient le malheur de croiser sa route – à part Kakeru : il semblait seulement agacé quand son regard se posait sur lui.

Kakeru ne pouvait laisser son frère comme ça. Il avait décidé d'employer les grands moyens et de lui changer les idées. Il s'était donc retrouvé à organiser un pique-nique regroupant plus ou moins les bladers de la dernière fois. Il y aurait du monde, des discussions, des rires, Yuu... bref, autant de motifs d'agacement pour son frère. Si ça, ça ne lui changeait pas les idées, rien ne le ferait.

(Kakeru aurait bien voulu amener des loups – son frère les détestait viscéralement – mais c'était bien trop compliqué d'en faire venir à la Bey-Academy et ça prendrait trop de temps, alors il avait abandonné l'idée. Il avait ensuite songé à demander uniquement des plats à base de pommes de terre dans les bentô... mais, après, le dégoût de Kyouya pour les patates aurait été connu de Yuu et Kakeru avait beau aimer l'enfant, il ne savait pas comment il se servirait d'une telle information.)

Kakeru prit une profonde inspiration, pensa à ses retrouvailles imminentes avec Yuu et afficha un grand sourire. Il ouvrit la porte de la chambre de Kyouya.

- Salut Nii-san !

Kyouya était affalé sur sa chaise, les bras croisés. Ses sourcils froncés créaient des tas de plis sur son front.

- T'aurais pas pu frapper ?

- Tu te souviens du pique-nique, ce soir ?

Kyouya le toisa, attendant visiblement sa réponse. Kakeru ne lui ferait pas ce plaisir.

- Tu sais, avec Yuu, Ryuuto, Benkei et tous les autres ?

- Pourquoi tu imagines que ça m'intéresse ?

- C'est ce qu'on avait prévu, tu te souviens ?

- C'est ce que tu avais prévu. Moi, je m'en fiche complètement. Je n'ai aucune envie de voir Ryuuto ou Benkei, et encore moins Yuu. Je n'ai même pas faim.

Il grogna.

- J'arrive pas à croire que tous mes projets soient gâchés, marmonna-t-il. Tout ça parce qu'un crétin n'a rien trouvé de mieux à faire qu'à ramasser un truc par terre.

- Il y aura Ginga.

Kyouya se figea. C'était l'une des autres raisons qui avait poussé Kakeru à organiser ce pique-nique. Passer du temps avec Ginga changerait forcément les idées de son frère et, avec de la chance, il se rendrait compte de ses sentiments !

…

Ouais. Non. Déjà que les sentiments, ce n'était pas son truc d'habitude, alors il ne fallait rien espérer de lui dans son état actuel.

Par contre, la proximité de Ginga le détendrait, ou le ferait sourire, et ces perspectives étaient tout aussi réjouissantes.

- Qu'est-ce que ça peut me faire ?

Sa voix était déjà moins cassante et froide. La question était posée juste pour la forme. L'effet Ginga avait déjà frappé et Kyouya paraissait bien moins prompt à grogner.

Kakeru haussa les épaules.

- Je me suis dit que ça te ferait peut-être plaisir de le voir.

- Je peux le voir n'importe quand à l'Académie.

Mais Kyouya ne disait plus qu'il ne voulait pas venir au pique-nique. Prenant ça comment un assentiment – il n'avait rien espéré de plus de toute façon – Kakeru lui sourit.

- Génial. Je vais demander à Nile et Damure s'ils veulent venir aussi.

Kyouya fronça le nez. Il ouvrit la bouche, sûrement pour protester, mais Kakeru le prit de vitesse.

- On se retrouve devant la maison dans cinq minutes, d'accord ?

Il sortit de la chambre sans lui laisser le temps de répondre et remonta le couloir. Il salua chaleureusement les Wild Fang qu'il croisa. Ceux-ci lui répondirent avec un grand sourire. Kyouya ne comprenait pas pourquoi leur Maison était comparée à un antre de bêtes enragées. À part pendant les duels, ils étaient très gentils pour la plupart.

Il rejoignit le rez-de-chaussée. Il balaya du regard la pièce de vie et avisa, dans un coin, les deux adolescents qu'il cherchait. Il se dirigea droit vers eux.

- Bonjour Nile. Damure.

Le duo le regarda.

- Est-ce que notre capitaine continue à broyer du noir ?

Le sourire de Kakeru devint contrit.

- Il déteste quand les choses ne se passent pas comme il le prévoit, et encore plus quand ses projets sont contrecarrés. Il faut lui laisser du temps, c'est tout.

Et le pousser dans les bras de Ginga. S'ils y parvenaient, il serait de meilleure humeur et peut-être – Kakeru disait bien peut-être – que ça pourrait lui faire oublier sa déception.

- Mais ce n'est pas pour ça que je suis venu. Je voulais savoir si ça vous dirait de venir pique-niquer avec nous ?

- À cette heure ?

- Il n'y a pas d'heure pour passer du bon temps avec ses amis, pas vrai ?

Nile eut l'air sceptique. Kakeru songea qu'il s'avançait un peu trop en le qualifiant d'ami.

- Qui est ce "nous" ?

- Kyouya, Benkei, Ginga, Yuu, Ryuuto et moi, au moins.

- Autant d'excellentes raisons de ne pas venir.

- Je pense que tu t'entendrais avec Ryuuto, affirma Kakeru. Il est calme, s'intéresse à beaucoup de sujets et ce n'est pas un fan inconditionnel de mon frère.

Les yeux de Nile s'arrondirent. Il le regarda avec une surprise, agrémentée de choc et d'incrédulité. Kakeru sourit. Il avait beau ne pas être aussi attentif que son frère à ce qui l'entourait, mais il était capable de remarquer certaines choses lui aussi.

- ...Je vois. J'en prends note.

Damure les observait avec perplexité.

- Et toi ? Est-ce que ça te dirait de venir.

- Peut-être une prochaine fois. J'ai juste envie de passer une soirée tranquille.

- OK ! Je vous informerai s'il se passe quelque chose d'important.

Kakeru leur tourna le dos et traversa la grande salle. Il se faufila dans l'entrée, puis dehors. Son sourire s'accentua quand il avisa son frère, l'air bougon et les mains dans les poches, mais bel et bien présent. Benkei se tenait à quelques pas de lui. Même lui gardait ses distances avec cette version de Kyouya.

- Allons-y !

- C'est ça, grommela Kyouya.

Le trio prit la direction du nord-ouest. Ils avancèrent d'un bon pas, traversant le domaine des Wild Fang et atteignant le territoire neutre en une poignée de minutes. Ils tournèrent plus au nord et se dirigèrent vers la petite clairière où ils avaient pique-niqué la fois précédentes. Les Galaxy Heart s'y trouvaient déjà, en présence de Ginga, Madoka et Kenta... ainsi qu'un adolescent que Kakeru n'avait pas encore rencontré. Il avait les yeux marron et des cheveux noirs hérissés dotés d'une mèche rouge.

Kakeru prit note de tout cela distraitement puis son regard glissa de nouveau vers Ginga. Les yeux du rouquin s'étaient illuminés. Ils ne quittaient pas Kyouya, comme s'il était le seul présent.

Ils sont vraiment très évident.

S'ils avaient conscience de leurs sentiments, ils ne faisaient rien pour les cacher... mais Kakeru ne pensait pas qu'ils le savaient. D'après eux, leur vie actuelle se résumait au Beyblade. Le reste n'était que détails insignifiants auxquels ils prêtaient à peine attention.

- Bonsoir Kyouya.

- Ginga.

Sa voix était encore plus calme. C'était limite magique.

Kakeru s'aperçut que Kenta couvait Ginga d'un regard compatissant. Il s'efforçait de sourire, comme s'il cherchait à l'encourager, alors que Ginga n'avait d'yeux que pour Kyouya.

Intéressant.

Peut-être que Kakeru venait de trouver le premier membre de l'Association d'Aide aux Deux Rivaux qui Entretenaient des Sentiments très peu Rivalesques. Kakeru n'avait pas abandonné son idée – et le nom était toujours provisoire bien sûr.

Il faudrait qu'il trouve un moment pour parler à Kenta. Après le pique-nique peut-être.

Kakeru hocha la tête, décidé. C'était une excellente idée.

Kyouya adressa un signe de tête à Ginga avant de se diriger vers l'orée des arbres. Il s'installa sous les branches d'un arbres. Son rival le suivit des yeux. Il ne faisait attention à rien d'autre que lui.

OK. Je retire ce que j'ai dit. Ils ne sont pas évidents : ils sont bien au-delà de ça.

Benkei ne semblait pas savoir quoi faire. Kakeru se dirigea vers le demi-cercle formé par les Galaxy Heart. Il sourit à Madoka.

- Bonsoir.

Elle répondit à son sourire.

- Bonsoir Kakeru. C'est un vrai plaisir de te revoir.

Benkei s'installa à côté de lui et en face de Kenta. Le duo se mit à échanger vivement. Kakeru se pencha pour regarder le dernier adolescent.

- Bonsoir. Je ne crois pas que nous ayons eu l'honneur d'être présentés. Je m'appelle Kakeru Tategami, et je suis le petit frère de Kyouya.

Du coin de l'œil, Kakeru vit Madoka grimacer. Il voulut se tourner pour lui demander ce qui n'allait pas mais l'adolescent se redressa vivement et tant qu'il se retrouva avec le nez en l'air.

- Masamune Kadoya.

Oh. Yuu m'a parlé de lui.

Si Kakeru ne se trompait pas, c'était ce Galaxy Heart qui provoquait sans cesse Ginga en duel – même en classe – et qui se présentait toujours comme...

- Je suis le blader numéro un mondial.

Ouaip. C'est bien lui.

- Chacun son avis, répliqua poliment Kakeru.

Parce que de son point de vue tout à fait objectif, le meilleur blader du monde était son frère aîné.

- Ça veut dire quoi ça ?

Kakeru fut dispensé de répondre par un bruissement dans les feuillages. Tout le monde – ou presque : Kyouya garda les paupières closes et Ginga le regard rivé sur Kyouya – se retourna. Un trio apparut. Yuu sautillait en tête. Derrière lui, avançant plus tranquillement et chacun portant un sac, Ryuuto et Tsubasa. Kakeru adressa un signe de la main au premier.

- Keruuuu !

Il se mit debout et réceptionna Yuu qui s'était jeté dans ses bras.

- Toi aussi tu m'as manqué pendant ces deux heures, rit-il.

Yuu leva une bouille toute mignonne vers lui.

- Bah oui. C'est parce qu'on est amis.

- C'est vrai !

Même s'il ne le voyait pas, Kakeru pouvait sentir la désapprobation de son frère. Eurg ! Au secours, des démonstrations d'affection en public comme des occidentaux. Kyouya n'en ferait jamais la remarque à voix haute – ça ne faisait pas très lion solitaire de haranguer les gens sur les bonnes manières – mais Kakeru était prêt à parier sa moto que c'était ce qu'il était en train de penser.

Il réprima tant bien que mal un rire et lâcha Yuu. L'enfant recula de quelques pas pour indiquer Ryuuto et Tsubasa.

- Nous avons préparé des tas de bonnes choses à manger !

Tsubasa sembla particulièrement sceptique. Était-ce pour la qualité des plats ou pour une autre raison ?

- Génial ! s'écria Masamune. J'ai super faim !

Ce fut à cet instant que Yuu nota sa présence. Sa mine enjouée se décomposa.

- Qu'est-ce qu'il fait là lui ?

- Je l'ai invité, répondit Kenta avant que Masamune ne puisse s'offusquer. On passe tellement de temps ensemble. Je me suis dit que ce serait sympa dans un autre contexte que... que les combats Beyblade.

Il y eut un silence quelque peu gêné pendant que tous pensaient à ce que Kenta avait failli dire : un autre contexte que les défis incessants que Masamune lançait à Ginga pour prouver qu'il était le meilleur blader du monde.

- Mouais. J'espère qu'il va pas mettre les pieds dans le plat.

- Quoi ?! Je sais manger correctement figure-toi !

Yuu ne répondit pas. Son regard avait glissé vers Kyouya, toujours adossé contre un arbre, les ignorant de son mieux. Masamune ne savait sans doute pas qu'ils s'étaient réunis en priorité pour lui... et, s'il le savait, est-ce que ça changerait quelque chose ? D'après ce que Kakeru savait de lui, la réponse était non.

- Bah. Commençons la distribution.

- Je vais vous aider, proposa Kakeru.

Ryuuto et Tsubasa déposèrent leurs sacs par terre. Ils tendirent chacun un bento à Kakeru, un pour le repas et un entier pour le dessert – bon, ils étaient plus petits que les bento habituels, mais quelle idée de génie !

Kakeru se dirigea vers son frère avec son chargement. Quand Ginga l'aperçut, ses yeux s'arrondirent et il détourna la tête. Ce qui n'était pas vraiment utile vu qu'il avait passé les cinq dernières minutes à observer son rival.

S'il est gêné, est-ce que ça veut dire qu'il a conscience de ses sentiments ?

Kakeru n'en était pas sûr, et ce n'était pas comme s'il pouvait lui poser la question.

Il tendit les deux boîtes à son frère qui daigna ouvrir un œil, puis l'autre.

- Ton repas.

Kyouya resta un long moment à le fixer, sans rien faire, puis il poussa un soupir déchirant, comme s'il capitulait. Il tendit les mains et Kakeru y déposa joyeusement les bento.

- Et je m'excuse pour t'avoir fait honte avec mes manières rapportées d'Amérique, dit-il le plus innocemment possible.

Kyouya grogna.

- Je n'ai rien dit.

- Mais tu l'as pensé.

Le nez de Kyouya se fronça, mais il ne démentit pas.

Ne pouvant retenir son rire cette fois, Kakeru lui tourna le dos et rejoignit les deux Dragon Clan qui continuaient la distribution sous les encouragements enthousiastes de Yuu.

Une fois qu'ils furent tous servis, ils s'installèrent plus ou moins en cercle, avec Kyouya toujours à l'écart. Ils se souhaitèrent un bon appétit et entamèrent leurs repas. Ça venait de produits surgelés et en conserve – les papilles délicates de Kakeru le sentaient – mais c'était pas trop mal. Bon, c'était loin, très loin, de ce que sa mère – et son frère, quand il arrivait à le convaincre – cuisinait, mais ce n'était pas mauvais. Pas délicieux mais tout à fait mangeable.

Il glissa un regard vers son frère. Kyouya toisait le contenu de son panier-repas avec circonspection. Lui aussi préférait, et de loin, les plats élaborés à partir de produits frais.

Mais bon, ni l'un ni l'autre n'allait s'en plaindre. Kakeru parce que les Dragon Clan avaient fait l'effort de leur préparer à manger et que ce n'était pas poli. Kyouya parce que ça ne correspondait pas à son image.

- Est-ce que vous savez tous ce que vous allez faire pendant la Golden Week ? demanda Kakeru.

Madoka et Kenta se tournèrent vers Ginga, qui s'était remis à observer Kyouya. La jeune fille s'éclaircit la gorge, sans obtenir de réaction. L'enfant donna un coup de coude discret à son ami, le faisant sursauter. Ginga se mit à leur jeter à tous des coups d'œil inquiets et confus.

- La Golden Week, lui rappela Kenta.

- Ah ? Oh. Nous avons prévu de passer quelques jours à Koma.

Son regard glissa de nouveau vers Kyouya. Ses mains se serrèrent l'une contre l'autre. Nul besoin d'être un génie pour deviner ce qu'il avait en tête.

- Kyouya a prévu un voyage avec Nile et Damure, l'informa Kakeru.

Les épaules de Ginga s'affaissèrent. Il ne faisait rien pour cacher sa déception. Ça donnait à Kakeru l'envie de le réconforter. Il voulait lui dire de ne pas s'inquiéter, que Kyouya penserait à lui tout le temps – après tout, n'était-ce pas pour lui qu'il allait faire ce voyage ? – mais il se retint. Ce serait trop bizarre.

- On va trop s'amuser ! s'écria Yuu. En plus, Tsubasa vient avec nous !

- Vraiment ? demanda Madoka, ravie.

Tsubasa hocha la tête.

- Si ça ne vous dérange pas, une personne supplémentaire en dernière minute.

- Pas du tout, le rassura Madoka avant de lancer un regard désabusé vers Masamune. Tu ne seras pas le seul de toute façon.

Kenta se frotta le crâne en émettant un rire gêné.

- Quoi ? Masamune vient aussi ? demanda Yuu, bien moins enthousiaste.

- Ne t'en fais pas. Il passera sans doute son temps à embêter Ginga.

- Comment ça "embêter" ? se vexa Masamune. Je suis bien obligé de le défier pour prouver que je suis le blader numéro un ! C'est quand même pas de ma faute si le tournoi a été complètement gâché et que je peux plus l'y combattre.

Oh. Voilà donc ce que Yuu voulait dire par "mettre les pieds dans le plat".

Un silence tendu suivit ses paroles. La plupart des personnes présentes regardaient droit devant elles ou dévisageaient Masamune avec des gros yeux. En tout cas, elles évitaient délibérément de regarder une certaine personne.

Kakeru s'y risqua. Kyouya regardait Masamune avec une telle rage que Kakeru s'étonnait de ne pas voir l'adolescent se transformer en petit tas de cendres.

Et dire qu'on a préparé tout ça pour lui changer les idées.

C'était raté.

- C'est vraiment nul ! continua Masamune, qui était certainement suicidaire. J'étais sur ma lancée et tout est foutu à cause de deux idiots. Si c'était pour faire ça, ils auraient mieux fait de ne pas venir à l'Académie.

Le terme idiot avait décidé Kakeru : il allait Masamune se faire massacrer. Personne n'insultait son frère impunément.

Kyouya ouvrit la bouche.

- La ferme Masamune.

Kakeru sursauta. Il ne s'était pas attendu à cette voix.

Il se tourna vers Ginga. Le blader de Pegasus toisait Masamune avec le même niveau de colère que Kyouya – même si la sienne semblait plus froide, plus déterminée, et que Kakeru la trouvait tout bonnement terrifiante. Il montrait même les dents.

Kakeru aurait dû se douter que Ginga n'était pas juste joie de vivre et amour du Beyblade. Après tout, il plaisait à son frère.

- Ce n'est pas de la faute de Kyouya s'il s'est retrouvé face à une toupie malveillante. Tu devrais plutôt t'estimer heureux de ne pas t'être retrouvé face à elle.

- J'aurais pu...

- Non. Kyouya a réussi, mais ça ne veut pas dire que n'importe qui en est capable. Qui sait ce qui se serait passé si elle avait vaincu d'autres bladers. Au lieu de te plaindre, tu ferais mieux de le remercier ou de te taire.

Wahou !

Les amis de Ginga le dévisageaient, bouche bée. Kyouya le fixait lui aussi. Sa colère s'était envolée. Il paraissait surpris... et touché. Il n'avait pas l'habitude qu'on le défende.

(Pour excuser les personnes qui auraient éventuellement voulu le défendre, Kyouya explosait avant de leur en laisser l'opportunité.)

- Ce n'est pas non plus de la faute de Kyouya si l'AMBB a décidé de suspendre les tournois le temps de vérifier les toupies des élèves. Ils auraient pu s'en occuper avant. On a déjà eu l'exemple d'une toupie interdite.

La voix de Ginga sonna étrangement pour la dernière phrase : un peu tendue et distante. Il pensait sûrement à l'Ultime Bataille. Kakeru avait assisté au tournoi à la télévision et il avait appris le reste de son frère – après l'avoir harcelé de questions bien entendu. Mais l'attitude et le ton de Ginga lui donnaient l'impression que Kyouya ne lui avait pas tout dit.

- Ouais, ben, ça gâche tous mes projets.

- Et moi, j'étais censé affronter Kyouya. Tu ne m'entends pas me plaindre pourtant !

- Tu... !

- Nous aurons d'autres occasions de combattre.

La voix était calme, pourtant elle fit sursauter toutes les personnes présentes, et pour cause : elle appartenait à Kyouya.

Le frère de Kakeru regardait son rival, un sourire flottant sur ses lèvres. Son langage corporel était détendu. Il n'y avait plus de trace de la colère qui l'habitait depuis lundi soir, lorsqu'on leur avait annoncé l'annulation du tournoi.

Kakeru savait que lui faire passer du temps avec Ginga l'apaiserait, mais il n'aurait jamais imaginé que ce soit aussi efficace.

- Ça prendra un peu plus de temps que prévu, mais nous nous ferons à nouveau face, et je t'écraserai.

Ça aurait pu ressembler à une menace sauf que le ton de Kyouya était clairement joueur. Les yeux de Ginga étincelèrent. Il afficha un immense sourire.

- Ha ! On verra... mais j'ai hâte de t'affronter, moi aussi.

Les deux rivaux se regardèrent. Tout simplement. Rien ne semblait exister en-dehors d'eux. Kakeru songea que, dans un film, ce serait le moment idéal de lancer une musique romantique.

Ils ne le cachent pas du tout en fait.

Mais bon, ça pouvait lui être utile.

Kakeru en profita pour regarder les réactions des personnes présentes. Masamune boudait, Madoka était détendue – sûrement parce qu'il n'y avait pas eu de bagarre générale –, Tsubasa paraissait perplexe et Ryuuto désintéressé – pas de trésor en vue.

Par contre, les réactions des trois autres étaient prometteuses : Benkei couvait le duo d'un regard compatissant, Yuu arborait un sourire amusé et Kenta évitait de les regarder, comme pour leur donner plus d'intimité.

- Ce que je trouve injuste, moi, intervint Yuu, c'est que Yoyo est le seul qui a pu combattre un dinosaure. Moi aussi j'aurais voulu faire un duel Beyblade contre un t-rex !

Kyouya lui adressa un regard ennuyé.

- Ne m'appelle pas Yoyo.

- Un dinosaure ?! s'étrangla Masamune.

- Bah oui. T'as rien écouté de ce qui s'est passé ou quoi ?

- Un dinosaure ?!

Yuu roula des yeux.

- OK. On va tout te raconter. Keru ?

L'interpellé se lança dans le récit du combat épique qui avait opposé son frère à Nightmare Rex.

XXX

Le pique-nique s'était mieux passé que prévu – encore mieux que Kenta l'avait espéré. Personne ne s'était battu. Kyouya ne s'était même pas énervé quand ils avaient parlé du tournoi. Tout s'était passé au mieux.

Par contre, j'ai bien cru que Ginga allait atomiser Masamune.

La blader de Pegasus avait été tellement en colère quand Masamune avait accusé Kyouya. C'était toujours déstabilisant de le voir dans cet état.

Et il y avait eu un autre moment, pendant le récit de Kakeru. Le jeune Tategami avait raconté ce que devenait le blader de Nightmare Rex – Agito, si Kenta se souvenait bien. Il leur avait expliqué qu'il admirait Kyouya depuis qu'il l'avait sauvé de l'emprise maléfique de sa toupie. Et ça n'avait pas plu à Ginga. Pas du tout.

Il valait mieux pour Agito qu'ils ne se croisent pas pendant les prochains jours.

Les bladers et Madoka replacèrent les bento vides dans les sachets et se saluèrent. Alors que Kenta suivait Ginga, Madoka et Masamune, une main se posa doucement sur son épaule. Il se retourna. Kakeru lui sourit.

- Je peux te parler ?

- À moi ?

Kakeru opina avant de tourner la tête vers son frère qui avait ralenti.

- Partez devant. Je vous rejoins.

Kyouya émit un reniflement incrédule.

- Si tu en es capable.

- Je n'ai pas un mauvais sens de l'orientation ! lui lança Kakeru, vexé, alors qu'il disparaissait derrière les arbres.

Le blader de Chimera plissa les yeux et fit la moue. Il s'éclaircit la gorge puis se tourna vers Kenta, avec un air mi-joyeux mi-déterminé. Il lui tendit la main.

- Enchanté. Je m'appelle Kakeru Tategami.

Le visage de Kenta se décomposa et sa fierté se dégonfla comme un ballon de baudruche. Kakeru ne se souvenait pas de lui ? Ils s'étaient vu plusieurs fois pourtant.

- Je-je sais. On s'est déjà rencontrés.

Les yeux de Kakeru s'arrondirent. Kenta avait envie de pleurer.

- Je sais. Je me disais juste que nous ne nous sommes jamais présentés officiellement et que ce serait plus poli de commencer par là.

De la politesse ? Alors il ne l'avait pas oublié ?

Kenta eut l'impression de flotter. Il se passa une main dans les cheveux, ne pouvant s'empêcher de rire, soulagé et heureux. Il accepta la poignée de main.

- Eh bien... Je suis Kenta Yumiya.

Kakeru hocha la tête.

- Pourquoi tu voulais me parler ?

Kakeru sembla moins sûr de lui d'un coup, ce qui fit disparaître le sourire idiot du visage de Kenta. Ses sourcils se froncèrent. Kakeru releva la tête et balaya la clairière du regard avant de reporter son attention sur lui.

- Tu as remarqué... que Kyouya et Ginga s'entendent bien ?

La question paraissait anodine, mais la façon dont Kakeru la posait...

Kenta jeta des coups d'œil furtifs autour de lui. Ils étaient seuls. Il se pencha vers Kakeru, plaçant sa main à côté de sa bouche pour étouffer sa voix.

- Tu parlers du fait qu'ils sont amoureux ?

Les yeux de Kakeru s'illuminèrent.

- Exactement ! Je m'en suis rendu compte après mon duel contre Ginga, quand ils se sont parlés. Je savais que mon frère appréciait Ginga, qu'il l'aime beaucoup même. Il ne parle pas beaucoup des gens mais il parlait de lui tout le temps. Et il souriait à chaque fois. J'aurais dû m'en douter mais je pensais simplement qu'il s'était fait un ami et c'était déjà super. Mais quand je les ai vus ensemble, j'ai compris. Kyouya ne l'apprécie pas, il l'aime. Et c'est réciproque ! Je suis tellement heureux pour lui, pour eux. C'est génial.

Kakeru avait dit tout cela d'une traite. Il ne paraissait même pas essoufflé. Son grand sourire se transforma en moue pensive.

- Par contre, ce qui serait encore mieux, c'est qu'ils se rendent compte de leurs sentiments.

- C'est sûr.

Ginga serait bien plus heureux s'il comprenait la nature de ses sentiments et que Kyouya et lui commençaient à sortir ensemble.

Par contre, ce n'était pas gagné.

- Le problème, reprit Kakeru, se joignant à ses doutes, c'est que mon frère ne s'intéresse pas du tout à ce genre de choses. Il ne veut entendre parler ni de romantisme, ni d'histoires d'amour. Il considère que ce n'est pas pour lui... ce qui signifie qu'il ne s'en rendra jamais compte seul.

Kenta hocha la tête. Ça collait plutôt au personnage.

- C'est un peu pareil pour Ginga. Il ne parle jamais de ce genre de choses, comme si ça n'existait pas. Il ne s'intéresse qu'au Beyblade.

Kakeru opina, comme s'il s'en doutait.

- C'est pour ça qu'ils ont besoin d'aide. Nous ne pouvons pas les abandonner ainsi, pas vrai ?

- Comment ça ?

- Ils doivent se rendre compte de leurs sentiments et nous allons les y aider.

- Nous ?

Kakeru hocha la tête, tout sourire.

- C'est mon deuxième projet à la Bey-Academy : permettre à Kyouya et Ginga de se rendre compte de leurs sentiments. Ils n'y arriveront jamais seuls. Ils ont besoin d'un soutien extérieur. Tu veux bien m'aider ?

- Euh, oui ? Si ça peut aider Ginga...

- Génial !

Dans quoi je me suis encore embarqué moi ?

Kakeru applaudit puis s'immobilisa, sans cesser de sourire.

- Tu es mon premier équipier pour ce projet. J'espère que nous en aurons d'autres : nous avons besoin de toute l'aide possible. Tu as des idées ?

Kenta réfléchit puis lui donna un nom.

Fin du chapitre 17

Note : La troisième raison, pour le Kyouya vs Agito, est que c'est de sa faute si le tournoi est annulé xD Il ne peut se défouler sur personne.