Bonjour ! :)
Merci à Rinku13, AliFantasque et Destrange pour vos reviews ! Vous ne manquez jamais de me laisser vos commentaires et ça me fait chaque fois très plaisir.
(L'univers et les personnages appartiennent à JK Rowling. L'inspiration provient tout droit du film "The Hangover".)
Bonne lecture !
Chapitre 8 ― La possession perdue des Serpentard
Remus, Sirius et Peter échangèrent un regard anxieux. Qu'avaient-ils encore volé ? Encore une plante ?
― De quoi parles-tu ? demanda Sirius avec lenteur.
― Vous savez très bien de quoi je parle, répliqua Rogue en défroissant le devant de sa robe, haineux. Ramenez-moi cette bourse au plus vite, et gare à vous s'il y manque un seul Gallion !
― Une bourse… ? répéta Remus d'une voix étranglée.
― Les cinq cents Gallions qu'on a ramassés, nous ! précisa brusquement Rogue avec colère. Celle que vous m'avez arrachée hier pendant que vous m'accusiez à tort d'avoir attaqué Potter ! C'était un accident et je n'en démordrai pas ! Cessez de jouer aux idiots et rapportez-moi ça, sinon…
― Sinon quoi ? interrogea Sirius avec défi, la main resserrée sur sa baguette.
Les yeux de Rogue scintillèrent de malveillance.
― Sinon, vous ne reverrez pas Potter avant la fin de la soirée…, murmura-t-il, doucereux.
― Espèce d'enfoiré ! s'exclama Sirius en se jetant à nouveau sur lui, la main à la gorge. Je savais que c'était toi et tes sales amis Mangemorts qui l'aviez !
― Où est-ce que vous l'avez caché ? interrogea Remus tandis que Peter contemplait la scène comme s'il s'agissait d'un spectacle particulièrement divertissant.
― La… bourse…, articula difficilement Rogue, le teint virant au mauve sous la poigne de Sirius. Redonnez-la-moi d'abord…
Des bruits de petits pas rapides résonnèrent au bout du couloir. Dans un soubresaut, Remus repoussa Sirius et Rogue retrouva son souffle au moment où le professeur Flitwick s'avançait vers eux d'un air méfiant. Remus s'appliqua pour avoir l'air innocent, tout comme Peter, mais Sirius eut du mal à se détendre. Il parvint tout de même à ranger discrètement sa baguette dans sa poche avant que le professeur Flitwick ne la remarque.
― Heu…, fit Remus avec un sourire fébrile. Bonjour, professeur.
Le professeur Flitwick poursuivit son chemin en passant à leurs côtés, et après leur avoir lancé un dernier regard d'avertissement derrière ses petites lunettes rondes, disparut à l'angle du mur.
― D'accord, reprit calmement Remus en se raclant la gorge. On va… heu… retrouver cette bourse…
― Et te dénoncer après…, murmura Sirius en se rapprochant d'un pas menaçant vers Rogue. Je sais que vous avez volé tous ces Gallions en mentant aux gens. Vous n'avez aucune intention d'envoyer ces fonds aux enfants orphelins…
― On a déjà eu cette discussion hier et je ne souhaite pas recommencer là-dessus ! interrompit Rogue en le repoussant d'un geste dédaigneux. Ces Gallions nous appartiennent et vous allez nous les rendre. Sinon Potter manquera entièrement la fête de ce soir…
― Je vais te… ! commença Sirius en brandissant le poing, mais il se tut en voyant ressurgir la tête du professeur Flitwick au coin du mur.
Remus se raidit d'appréhension, mais le professeur Flitwick ne fit que les regarder d'un air suspicieux, comme s'il voulait leur montrer qu'il continuait à les surveiller de près, avant de disparaître à nouveau sans dire un mot. Soulagé, Remus attrapa la manche de Sirius et l'éloigna de Rogue.
― Venez, dit-il à voix basse. La bourse est peut-être encore à la Cabane hurlante…
― On pourrait peut-être amener Servilus avec nous ? suggéra Peter en chuchotant. Là-bas, on peut le frapper comme on le veut, personne n'entendra…
― Ce n'est vraiment pas le moment de prendre des risques ! s'agaça Remus. Il faut retrouver Cornedrue ! Et la soirée commence bientôt !
Il se retourna vers Rogue, et après avoir vérifié brièvement que plus personne ne se tenait au coin du mur, lança d'un ton ferme :
― C'est d'accord. Nous te redonnerons la bourse et tu nous redonneras James.
― Retrouvez-moi à la lisière de la forêt Interdite, dit Rogue avec un rictus satisfait. Soyez là dans une demi-heure avec les cinq cents Gallions sans faute et vous retrouverez Potter. Sinon, pas de Potter pour vous…
― D'accord, on sera là ! dit Remus.
Un instant plus tard, ils rebroussaient chemin vers le hall.
― J'en ai marre ! grogna Sirius tandis qu'ils se faufilaient le long d'un couloir fréquenté de plusieurs élèves. Queudver a raison. Ce serait plus facile de taper Servilus jusqu'à ce qu'il nous révèle l'endroit où il a caché Cornedrue.
― Ce sont sûrement les autres Serpentard qui le tiennent prisonnier et on n'a pas les moyens de tous les affronter, dit Remus sur un ton raisonnable. Et on ne peut pas risquer non plus de s'attirer encore plus d'ennuis ! Cornedrue doit voir Lily à la soirée ! Il va être démoli s'il la perd ! C'est comme moi, avec Fanny. Si elle me largue, je vais m'en vouloir jusqu'à la fin des temps !
― Mais où est-ce qu'on va retrouver la bourse ? demanda Peter, découragé. On a déjà fouillé la Cabane hurlante.
― C'est vrai, admit Sirius. On a déjà fouillé partout.
― Cherchons encore, elle est sûrement cachée là-bas, dit Remus avec optimisme.
Ils empruntaient l'escalier de marbre dans le hall, quand Remus aperçut soudain Fanny près des sabliers géants, en train de discuter avec ses amies d'un air furieux. Aussitôt, Remus sortit la cape d'invisibilité, s'assura que personne ne regardait dans sa direction et disparut sous l'étoffe légère.
― Je ne suis pas avec vous, d'accord ? chuchota Remus dans la nuque des deux autres.
Peter eut une exclamation amusée et Sirius roula les yeux en continuant de descendre les marches d'un pas naturel. Dès qu'elle les vit, Fanny se rua vers eux en plantant ses amis derrière.
― Où est Remus ? demanda-t-elle sans détour, le visage rougi comme si elle était prête à exploser.
― Je ne sais pas, répondit nonchalamment Sirius. On dirait bien qu'il a disparu comme James. Si jamais tu le revois, tu nous fais signe, d'accord ?
― Mais la soirée est sur le point de commencer ! protesta-t-elle avec indignation. Il n'est quand même pas allé se cacher ? L'abruti de lâche !
Elle rejeta ses longs cheveux derrière ses épaules en poussant un soupir énervé.
― Il n'a vraiment aucune considération pour moi, l'égoïste ! continua-t-elle en râlant. Et dire que j'ai accepté de sortir avec lui, que j'ai accepté de me montrer avec lui malgré sa face de balafré, accepté d'aller à la fête avec lui, malgré son caractère d'animal battu qui ne parle presque pas, le fait qu'il est ennuyant et qu'il baise comme une brute ! Et lui, comment me remercie-t-il ? En me traitant comme de la merde !
― Lui, te traiter comme de la merde ? s'étonna Sirius avec ironie.
― Il m'énerve ! s'emporta Fanny. Ce n'est pas lui que je voulais ! Te rends-tu compte, Black, jusqu'où je dois aller pour que tu me remarques enfin ?
― Oui, je vois, dit Sirius avec froideur. Et tu ne m'impressionnes pas du tout, si tu veux tout savoir.
Il accéléra le pas, Peter à ses talons, et Remus passa devant Fanny en sentant son cœur se serrer douloureusement.
Une fois dehors, sous le soleil rougeoyant, personne ne parla. Remus se réprimandait en silence. C'était vrai que Fanny lui avait tout donné en dépit de ce qu'il était, lui, un pauvre minable malhabile qui n'avait jamais su être à la hauteur d'elle. C'était fini. Jamais elle ne pourrait le pardonner d'être aussi lâche et égoïste. Ce n'était pas étonnant qu'elle préfère Sirius…
― Lunard, dit soudain Sirius pendant qu'ils s'approchaient du Saule cogneur, si tu oses éprouver une once de culpabilité envers elle…
― Mais je ne… ! protesta Remus.
― Je te connais ! coupa Sirius d'un ton sévère. Cette fille-là ne t'a rien donné du tout et je t'interdis de te sentir mal de la traiter aujourd'hui comme de la merde !
― Ouais, enchérit Peter en marmonnant. Elle le mérite amplement…
Indigné, Remus voulut répliquer, mais il referma la bouche, renfrogné. De toute façon, ses amis n'avaient jamais compris son amour pour cette fille.
Un peu plus tard, après avoir parcouru une fois encore le tunnel qui menait à la Cabane hurlante, Remus, Sirius et Peter entreprirent de retrouver cette fameuse bourse de cinq cents Gallions. Ils fouillèrent tous les meubles, tous les débris, sous le lit, sous le tapis, dans les cendres de la cheminée, mais en vain. Au bout de dix minutes de recherches minutieuses, ils repartirent bredouilles vers le château.
― C'est sûrement au dortoir, pensa Remus qui refusait de baisser les bras. On n'a pas encore fouillé là.
Ils se rendirent à la salle commune, là où ils rencontrèrent plusieurs élèves habillés chics, prêts à se rendre à la fête. Ils ne prirent pas le temps de socialiser et montèrent tout de suite au dortoir. Lorsqu'ils poussèrent la porte entrouverte, ils s'immobilisèrent brusquement dans le chambranle.
Le dortoir présentait un désordre indescriptible. Les draps, les vêtements et les livres s'éparpillaient partout. Plusieurs bouteilles d'alcool jonchaient également le sol et le coffre où ils cachaient leurs boissons interdites était ouvert dans un coin, complètement vidé.
― Oh putain ! s'exclama Sirius, les yeux écarquillés.
― On a tout bu ! remarqua Peter avec un demi-sourire incrédule.
― On a fait un fouillis du diable, qu'est-ce qu'on est cons ! déplora Remus, découragé.
Ils s'avancèrent parmi le désordre. Remus ne savait pas tellement par où commencer, mais ils devaient faire vite.
― Je commence par-ci et vous deux fouillez par-là, suggéra Remus.
― Merde, ma bourse, se plaignit Sirius en la ramassant sur l'un des lits défaits. Je n'ai plus un rond ! Pas même une Noise ! J'ai dû avoir tout dépensé aux Trois balais.
Remus soupira en écartant du pied l'amas de livres jetés pêle-mêle devant sa table de chevet. Le tiroir était ouvert et il trouva également sa propre bourse, également vide.
― Je suis ruiné moi aussi…, dit-il, inquiet. Croyez-vous qu'on nous ait volé ?
― Non, je crois qu'on a réellement tout dépensé aux Trois balais, affirma Sirius en remettant sa valise à l'endroit. Souviens-toi de ce que Rosmerta nous a dit. On s'est payé un tas de verres et on a aussi payé la tournée aux autres clients.
― Alors, on a sûrement dépensé les cinq cents Gallions de Servilus aussi, redouta Peter, une bouteille de whisky Pur-Feu entre les mains.
― Je n'espère pas ! dit Remus qui commençait à paniquer. Continuez de chercher !
Ils reprirent les recherches aux quatre coins du dortoir. Ils retournèrent les draps, fouillèrent les vêtements, les tables de chevet, l'espace sous les lits, entre le matelas et le sommier, mais encore une fois, à leur grand désarroi, ils ne trouvèrent rien.
― On est fichus, déclara Peter en se laissant tomber sur son lit. On ne retrouvera pas Cornedrue.
― À cause de toi ! lança furieusement Sirius qui sortait de la salle de toilette en poussant des pieds les bouteilles vides dans son chemin. Je ne sais pas encore ce qui me retient de t'étrangler !
― J'ai déjà dit que je regrettais ! protesta Peter.
― Ça n'efface en rien ta putain de connerie !
― Ça suffit ! s'écria Remus en refermant bruyamment le tiroir de la table de chevet. On n'a pas le temps de se disputer ! Il faut trouver une solution ! Rogue nous attend à la forêt Interdite dans cinq minutes !
Sirius le regarda d'un air désemparé. Hélas, Remus savait aussi bien que lui que c'était perdu d'avance. Ils ne retrouveraient jamais la bourse à temps et James ne pourrait pas aller à la fête avec Lily. Il n'y avait plus d'espoir.
Soudain, Peter se leva du lit comme sur des ressorts.
― J'ai une idée ! déclara-t-il avec entrain.
― Quoi ? demanda précipitamment Remus.
― Allez voir Servilus et dites-lui que j'arrive avec sa bourse. Je ne mettrai pas longtemps avant de vous rejoindre.
― Tu sais où elle est ? s'étonna Sirius.
Mais Peter ne répondit pas, car, avec un « pop » sonore, il s'était déjà transformé en rat et quittait le dortoir en courant le long du mur. Remus et Sirius se regardèrent d'un air surpris.
― Tu penses qu'on peut lui faire confiance ? demanda Sirius.
― Je… je ne sais pas…, dit Remus, les idées embrouillées. Mais qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ?
Sirius hocha la tête, une mèche de cheveux collée dans son front en sueur, puis se dirigea vers la porte.
― Allons-y avant d'être en retard…, déclara-t-il.
Après avoir ignoré les élèves qui se demandaient pourquoi ils n'étaient pas encore prêts pour la fête, ils sortirent une énième fois dehors. Le soleil rouge descendait à la lisière des arbres de la forêt Interdite et créait de longues ombres sur la pelouse. Quelques silhouettes se mouvaient à l'orée du bois.
― Il est venu avec toute sa bande, l'enfoiré ! grinça Sirius en serrant les poings.
― Reste calme et sors ta baguette au cas où, conseilla Remus qui tira également la sienne de sa poche. Au pire, si Queudver n'a pas les Gallions, on pourra peut-être parler et leur expliquer qu'on a perdu la mémoire.
― Et ils vont quand même se jeter sur nous. Ce sont des brutes. D'ailleurs, je me demande sérieusement pourquoi je continue de faire confiance à Queudver…
Ils continuèrent néanmoins d'avancer entre les ombres des arbres. Dès qu'ils les virent, les Serpentard brandirent également leurs baguettes et les obligèrent à s'approcher plus près sous le couvert des feuillages. Dans la pénombre, Remus distingua le visage dur d'Avery et les traits mauvais de Mulciber. Regulus, le frère de Sirius, était là également, souriant avec mépris parmi les autres. Rogue se tenait debout devant une grosse pierre, face à eux, et, calmement, il lança :
― Expelliarmus !
Remus et Sirius n'eurent même pas le temps de réagir. Leurs baguettes s'échappèrent de leurs doigts comme un savon, décrivant un arc dans les airs, et volèrent vers Rogue qui les attrapa au vol d'une seule main.
― Merde, on est cuits…, souffla Remus tandis que les Serpentard se resserraient en cercle autour d'eux, prêts à leur envoyer un nouveau sort à la moindre tentative de fuite.
Mulciber les observait d'un air torve.
― Alors ? demanda-t-il d'une voix traînante. Où est cette bourse ?
― Où est James ? interrogea Sirius avec plus de courage que Remus.
― Répondez à ma question d'abord…
― On ne fera rien si on ne peut pas être sûrs que vous avez réellement James avec vous !
Dans un faible rayon de soleil rougeâtre, Rogue étira un fin sourire sur ses lèvres. Du bout des trois baguettes combinées, il désigna alors derrière lui un grand arbre aux branches tordues. Sous le feuillage, une silhouette était pendue à l'envers, dans le vide, enroulée de nombreuses cordes de la tête aux pieds, si bien qu'on ne voyait plus du tout James. On aurait dit une momie. Et complètement immobile, comme si on l'avait assommé.
― Cornedrue ! s'écria Remus avec inquiétude. Cornedrue, est-ce que ça va ?
― Épargnez votre salive, il est stupéfixé en plus, dit Mulciber d'un air vicieux.
― Qu'est-ce que vous lui avez fait ? demanda Sirius en se retenant visiblement d'aller tous les battre l'un après l'autre à mains nues.
― Il vous racontera ça à sa manière. Maintenant, rendez-nous la bourse sinon on vous fait subir le même sort et vous serez pendus là jusqu'à demain… si aucune créature ne décide de venir vous grignoter jusqu'aux tripes, bien sûr…
Remus recula d'un pas, effrayé devant la bande de Serpentard qui les pointaient résolument de leurs baguettes magiques. Rogue semblait jubiler auprès de la grosse pierre, les yeux scintillant dans le rayon du soleil couchant. Regulus fixait son frère avec un rictus malveillant.
― Alors, les gars ? nargua ce dernier. Ça vient, cette bourse ?
Sirius jeta un regard par-dessus son épaule, les mâchoires crispées. Remus scruta également la pénombre du crépuscule derrière lui dans l'espoir que Peter se montre au plus vite, mais les Serpentard se refermaient lentement sur eux en les empêchant de voir quoi que ce soit au-delà de leurs silhouettes hostiles. Remus crut alors qu'ils étaient définitivement fichus, lorsqu'une petite voix couinante s'éleva enfin derrière eux :
― Attendez ! J'arrive !
Remus se vida instantanément de son air dans un long soupir de soulagement. Ce n'était pas trop tôt. Tandis que Peter se faufilait en haletant dans le cercle des Serpentard avec un grand sac en cuir, Mulciber le toisa avec méfiance.
― Ce n'est pas notre sac, fit-il remarquer d'un air menaçant.
― On a changé le butin de sac, expliqua Peter d'une voix sifflante. C'était pour mieux le cacher. Mais les cinq cents Gallions sont vraiment là-dedans. Comptez et vous verrez.
Mulciber arracha alors le sac des mains de Peter et le fourra dans celles d'Avery.
― Compte, ordonna-t-il sans lâcher Peter, Sirius et Remus des yeux.
Avery s'avança alors vers la grosse pierre devant laquelle il écarta Rogue d'un geste sans douceur et entreprit de compter les Gallions. Remus fut stupéfait de voir tomber sur le sommet de la pierre une pile de véritables pièces en or. Peter les avait réellement retrouvés.
― Mais où est-ce qu'il a déniché tout ça ? demanda Sirius dans un murmure à l'oreille de Remus.
― Je n'en ai pas la moindre idée, répondit Remus en remuant à peine les lèvres.
Il y eut un long silence seulement troublé par les doux tintements que produisait Avery en remettant un à un les ronds d'or dans le sac. Remus et Sirius interrogeaient Peter du regard, avides de comprendre, mais ils durent détourner vite les yeux en faisant mine de rien lorsqu'ils croisèrent ceux soupçonneux de Regulus.
― Alors ? demanda Mulciber dès qu'Avery remit le dernier Gallion dans le sac. Tout y est ?
― Tout y est, confirma Avery avec un ricanement incrédule.
― Parfait ! dit Mulciber en s'empressant de reprendre le sac. Maintenant, déguerpissons.
Après un dernier regard mauvais à l'adresse de Remus, Sirius et Peter, il s'éloigna d'un pas rapide sous les feuillages, en entraînant sa bande avec lui. Rogue, par contre, hésita à bouger, comme s'il avait tenu à les pendre quand même dans l'arbre avec James. Mais comme l'entente avait été respectée, il se résolut à suivre les autres, non sans démontrer une certaine frustration dans sa démarche raide.
― C'est bien la première fois qu'ils tiennent parole…, commenta Sirius d'un air méfiant.
― Dépêchons-nous, pressa Remus en s'élançant vers le corps de James qui se balançait doucement sous les branches du grand arbre. Il faut le faire descendre.
― Mais Servilus est reparti avec nos baguettes, l'enfoiré ! râla Sirius avec colère.
― On les récupéra plus tard, dit Remus. Queudver, amène-toi et sors ta baguette.
― Vous ne voulez pas savoir où j'ai trouvé tous ces Gallions ? couina Peter qui s'avança vers eux avec un fier sourire malin.
― Où ça ? demanda Sirius d'un air franchement intéressé.
― Dans le bureau de Brûlopot. C'est l'or de farfadet qu'on a utilisé en cours, avec les Niffleurs…
Sirius s'esclaffa d'un grand rire qui se répercuta en écho dans la forêt.
― Oh, putain, Queudver, tu es génial ! s'exclama-t-il. Ça veut dire qu'ils vont encore perdre tout leur or au bout de quelques heures et… Ouais ! Tape là, vieux !
Ils se frappèrent dans les mains en riant et Remus ne put s'empêcher d'être lui aussi impressionné.
― Eh bah, ça alors, Queudver, dit-il en le regardant. On ne pourra plus jamais douter de toi. Je savais que tu restais quelqu'un sur qui compter malgré tout.
Peter sourit d'un air ému, puis tira sa baguette qu'il pointa vers le corps ligoté à outrance de James.
― Bon, il est temps de récupérer notre ami, déclara-t-il. Heu… C'est quoi la formule, déjà ?
― Liberacorpus, rappela Remus.
― Ah oui, je me souviens, dit Peter en cillant. C'est le Levicorpus de Servilus. Le sort informulé. Attendez, je vais me concentrer…
Mais à peine eut-il fermé les yeux que sa baguette s'arracha de ses doigts pour voler par-dessus sa tête. Remus eut l'impression de devoir s'évanouir lorsqu'il vit Rogue attraper la baguette de Peter et la mettre avec les autres dans son autre main. Sirius s'étrangla d'une série de jurons.
― Qu'est-ce que tu fais encore là, Servilus ? demanda furieusement Sirius, les poings si serrés que ses phalanges blanchirent. On vous a rendu votre bourse. Fiche-nous maintenant la paix !
― Je me contrefiche de la bourse, répliqua Rogue à voix basse, le visage transfiguré par la haine. Ce que vous m'avez fait hier mérite une vengeance de taille. Je ne vais pas vous laisser vous en tirer aussi facilement…
Merci d'avoir lu ! :)
La suite bientôt...
