Couple d'Auteurs : Levia et Jashou
Bêta : Black Sharne et Sinelune
Ratting : M, mais le pire est passé, bande de p'tit canailloux. Si vous êtes encore là, la suite devrait être plus soft.
Résumé : Harry, persuadé que Malfoy a volé son balai, met le dortoir des Serpentards à sac. Il va découvrir un secret bien caché de Draco : lourd, honteux, obsessionnel et foutrement excitant. Un secret qui le concerne… bien sûr. Mais maintenant, comment va-t-il réagir ?
Chimeria obsessional
Chapitre 3 : Méditation et mission…
Harry était allongé sur le dos, un bras plié derrière la tête et l'autre reposant sur son ventre. Il avait les yeux dans le vague, fixé vers le ciel du lit.
Il était seul et au calme. La chambre qu'il partageait avec les quatre autres Gryffondors était, pour l'heure, déserte.
Son esprit dérivait. Cela lui arrivait de plus en plus souvent depuis près de deux semaines. Depuis qu'il avait refermé le coffre contenant les secrets de Draco Malfoy et qu'il avait quitté la chambre des Serpentards sous sa cape d'invisibilité avec Ron.
Il avait laissé la pièce et les affaires de Malfoy en ordre. Oui, toutes choses avaient été remises dans l'état où il les avait trouvées.
Sauf qu'il avait repris son balai. Sauf que son balai se trouvait au milieu de tout le reste et que, son balai, il l'avait utilisé le jour du match Serpentard/Gryffondor. Et il n'y avait vraiment aucun moyen de le confondre avec un autre balai. Absolument aucun !
Et pourtant…
Malfoy faisait comme s'il ne savait rien. Comme s'il ne savait pas que Harry avait tout découvert. Les plus honteux de ses secrets, tous ces trucs qui le concernaient.
Comment pouvait-il faire comme si de rien n'était ? C'était Malfoy, c'est vrai. Il était de notoriété publique que c'était un véritable comédien. Il n'y avait qu'à rappelersa superbe interprétation en troisième année pour mener Buck à l'abattoir au cas où il y aurait eu des personnes restantes à convaincre.
Mais quand même… même lui ne pouvait pas rester si parfaitement stoïque alors qu'au fond de lui… il savait… que celui qui faisait l'objet de ses pires obsessions avait tout découvert.
Harry n'arrêtait pas de penser à tout cela.
Il revoyait tous ces petits objets insignifiants que Malfoy avait pris la peine d'étiqueter et de dater, comme des preuves, des pièces à convictions, des choses précieuses. Des preuves de quoi ? De son obsession ?
Il repensait à ce livre pour enfant qui racontait le conte du Survivant, à tous ces articles de presse découpés qui le concernaient et à toutes ces photos qui le représentaient.
Il repensait aux rêves dans le coffret en bois. Toutes ces petites bouteilles avec leurs minuscules étiquettes, alignées les unes à côté des autres, qu'il n'avait pas eu le temps de voir mais qu'il pouvait aisément imaginer.
Et, à tout cela, se superposait Malfoy et son visage d'ange méprisant. Toutes ces fois où ils s'étaient accrochés tous les deux, où ils s'étaient insultés et battus…
Harry se demandait sans cesse à quoi le blond avait pu penser à tel moment, qu'avait-il bien pu ressentir à tel autre ?
Il se remémorait avec une précision étonnante toutes les petites scènes de sa vie où Malfoy avait tenu un rôle, même mineur. Il s'apercevait avec consternation que le blond avait entretenu une place plutôt active dans son existence et que, comble de l'ironie, il avait réussit à devenir à ses yeux quasi essentiel et ce malgré son caractère de vil serpent pernicieux.
Il s'en rendait bien compte à présent que Malfoy lui foutait une paix royale. Oui, maintenant il pouvait entièrement faire la différence. Il y avait une cassure, un avant et un après. Un Malfoy qui le haïssait et le lui faisait bien sentir et un Malfoy qui ne semblait même pas se rendre compte de son existence.
Harry ne s'expliquait pas pourquoi il regrettait le Malfoy si enquiquinant mais si présent dans sa vie. Mais cependant une chose était sûre, son indifférence était bien l'unique aspect de sa personne qui lui montrait - de façon minime, certes - qu'il ne voulait pas entendre parler de cette histoire.
Harry avait analysé les choses ainsi et il en avait déduit que Draco lui passait en quelque sorte ce message : Très bien, je sais que tu sais et je m'en moque bien du moment que ça reste entre nous. Je ne te ferai plus chier, Potter. Tu vois ? Je ne te regarde même plus. Je suis conciliant.
Et Harry n'avait, bien entendu, rien dit à personne. Il n'oserait jamais de toute façon.
Comment pouvait-il dire qu'il avait vu les rêves de Malfoy, des rêves violents et torrides où le Serpentard se faisait soumettre comme une petite chose fragile entre ses bras à lui ?
Il ne saurait même pas comment en parler, comment oser dire tout haut ce qu'il avait vu, comment partager cela. Et il n'en avait aucune envie en définitive.
Il avait la nette impression d'être à côté de la plaque dans cette histoire. N'aurait-il pas dû se sentir souillé et utilisé ? La réaction logique dans une telle situation n'était-elle pas le dégoût et la répulsion ?
Pour lui, il n'en était rien.
En fait, s'il lui arrivait de se sentir sale, quelques fois, ce n'était pas pour des raisons correctes, qui seyaient à son image de Saint Potter et d'élu des prophéties.
Il se sentait sali car il avait découvert que ces images l'avaient excité au plus haut point. Pire que cela, elles ne s'étaient pas contentées de seulement l'émoustiller sur le moment. Non, il avait été complètement perverti.
Il repensait sans arrêt à Draco comme il l'avait vu dans la pensine. Il le revoyait nu, les yeux entachés de désir. Il entendait ses râles et ses murmures. Il entendait les bruits de vêtements déchirés, les bruits de chairs qui s'entrechoquaient.
Il ne pensait qu'à ça, il ne rêvait que de ça.
Il s'inventait ses propres scénarios, il les peaufinait, il se les passait et se les repassait en boucle dans sa tête.
Puis il en inventait d'autre. Il prenait de l'aisance et un plaisir malsain à cela.
Au début, il s'était dit qu'il essayait simplement d'imaginer les autres rêves de la boîte aux flacons. Puis il s'était rendu compte que ce n'était plus le Harry de Malfoy qu'il voyait mais lui, complètement lui. Il s'était rendu compte que son Draco à lui n'était pas pareil que dans les rêves sado-masochistes du Serpentard. Son Draco à lui était incontestablement plus Malfoyen…
Il avait bien fallu qu'il se rende à l'évidence. Il était une pédale qui bandait sur le corps d'un homme doublé d'un masochiste pour fantasmer sans aucun espoir à cause des délires de son ennemi complètement taré.
Mais Malfoy n'était plus un ennemi. Il avait cessé de l'être au moment même où Harry avait pris conscience de son pouvoir attirant.
Le Survivant aurait voulu que les choses se déroulent facilement, qu'il n'ait rien à faire, rien à forcer pour avoir ce qu'il voulait.
Mais Draco était un modèle de froideur, il l'ignorait, il ne faisait que ça. Il n'y avait aucune ouverture avec lui. Il ne pouvait pas même engager la conversation nonchalamment en le croisant dans un couloir, cela n'arrivait jamais. Il ne pouvait pas non plus faire déraper l'une de leurs rixes, malheureusement cela n'arrivait plus du tout.
Harry était dans une impasse. Voilà pourquoi il ne faisait que cogiter.
Comment cela se faisait-il ?
Si Malfoy fantasmait autant sur lui, pourquoi ne guettait-il pas le moindre de ses regards ?
Il ne faisait que ça ces derniers temps : le regarder. A la dérobée ou moins discrètement, parfois même de façon insistante.
Rien n'y faisait. Il semblait à Harry qu'il n'avait pas croisé le regard gris de son ennemi depuis des jours entiers.
Il aurait voulu lui demander, simplement. Mais cela semblait tellement irréel !
Oh, il avait bien demandé quelques fois à des filles si elles voulaient sortir avec lui… La sensation qu'il avait ressentit alors - et à chacune de ces occasions - avait été stressante au possible.
Alors il ne pouvait pas même envisager les atrocités d'angoisse qu'il ressentirait sans aucun doute en faisant cette demande-là à Draco Malfoy.
Il ne savait tout bonnement pas quoi faire.
Alors il réfléchissait. Il se posait des questions. Et il en posait quelques-unes à Hermione, discrètement.
D'après les réponses allusives de la brunette, les rêves n'étaient pas vraiment ce qu'ils semblaient être au premier abord. C'est ce qui avait conduit Harry à aller à la bibliothèque pour emprunter quelques bouquins concernant la signification des rêves.
D'après ses recherches et ses réflexions personnelles, il en avait déduit certaines choses intéressantes.
Premièrement, il était flagrant que Malfoy devait souffrir d'un grand complexe d'infériorité vis-à-vis de lui. Ce qui n'était pas sans se rapprocher d'un état de fait facilement décelable dans son comportement en mode veille. Un si grand despotisme ne pouvait que cacher une certaine fragilité plus grande encore et c'était, sans doute, sa façon déplorable de lutter contre son manque de confiance en lui-même.
Bien que Harry ne lui trouvait aucune excuse acceptable, il ne pouvait s'empêcher de trouver le blond… attendrissant.
Deuxièmement, Malfoy devait également beaucoup culpabiliser pour s'infliger de pareilles punitions oniriques.
Cette idée plaisait particulièrement à Harry. Du coup, il interprétait totalement différemment le rêve avec Hermione et Ron.
Si ce qu'il pensait était correct, son inconscient punissait le Serpentard par le biais d'eux trois pour le rendre excusable et digne de l'amour du Harry parfait. Il était si facile d'imaginer le blond en train de se dire qu'il n'y avait aucun espoir avec lui, étant donné qu'il les insultait sans cesse, Hermione, Ron et lui.
D'ailleurs, si Harry se souvenait bien, il y avait eu un moyen, autrefois, d'être ami avec Malfoy. Mais celui-ci avait, d'entrée de jeu, faussé ses maigres chances en insultant ses amis. Cet état de fait devait trotter dans l'inconscient de Draco et donner ce genre de rêve masochiste.
Troisièmement… il y avait ce rêve avec la fille. Mais cette gourde maniérée pouvait tout aussi bien ne pas exister telle qu'elle, ne pas exister tout court serait l'idéal. Harry penchait vers l'idée d'un fantasme de perfection dans tout ce bordel particulièrement pervers.
Peut-être que l'inconscient de Malfoy avait perçu les dégâts d'une telle obsession chez son voisin le Malfoy conscient et que, pour sa santé mentale, il avait inversé la machine à vapeur pour donner à leur propriétaire commun (Malfoy conscient et inconscient) un seul petit rêve en ton pastel, avec une jeune fille en fleur et des sentiments chastes. Peut-être que ce matin-là, Malfoy s'était réveillé rassuré en se disant que son esprit tordu était encore capable de produire des songes acceptables.
C'était bien simple : pour Harry, il y avait deux choses qui empêchaient de prendre ce rêve au sérieux.
D'une part, il lui était inconcevable d'imaginer que ce rêve soit un reflet de la réalité : le Serpentard ne pouvait tout simplement pas être si gentil, c'était, probablement, physiquement impossible chez lui.
D'autre part, même dans son rêve de perfection, Harry avait remarqué sa propre présence lancinante sous une forme étrangement éthérée, quasi détruite et désespérée… mais, tout de même, bien présente dans la scène.
Toutes ses réflexions l'avaient mené à conclure quelque chose qu'il aurait qualifié de fou juste trois semaines avant.
… Malfoy était sans doute amoureux de lui. Mais, obsédé dans son enfance par sa légende, il l'avait franchement idolâtré et, empêtré dans leur nouvelle haine commune, il le percevait comme quelqu'un de complètement inaccessible, quelqu'un qu'il ne méritait pas de désirer tout en fantasmant sur lui comme un dingue malgré tout.
Cependant, Harry gardait à l'esprit que cela n'était peut-être que de banales songeries cauchemardesques ou bien qu'il s'était peut-être complètement mépris sur la signification des rêves de Malfoy et sa collection fétichiste.
Mais tout cela l'avait, de toute façon, entièrement contaminé, et, où qu'il posât son regard, il ne voyait que Malfoy et dans toute les positions imaginables.
Pour lui, cela ne faisait aucun doute que s'il ne tentait rien dans l'immédiat, il allait rapidement devenir aussi désespérément obsédé que le Serpentard.
C'était leur dernière année et il ne voulait pas regretter quoi que ce soit plus tard.
Voilà pourquoi il passait tant de temps à cogiter allongé sur son lit, entouré de livres empruntés à la bibliothèque et terrassé par des érections douloureuses. Il voulait rationaliser cette histoire, se la rendre compréhensible, acceptable.
Et surtout… il voulait se conforter dans l'idée que Malfoy et lui… c'était possible.
Mais depuis qu'il avait récupéré son balai, il n'y avait strictement plus rien entre eux deux. Harry pouvait se rappeler avec exactitude les quelques rares fois où leurs regards s'étaient croisés.
Il y avait eu le lendemain.
Harry, Ron et Hermione étaient entrés en dernier dans la salle de classe du maître de Potion. Malfoy était déjà assis au premier rang, comme toujours. Il avait sorti ses affaires et mettait un peu d'ordre sur sa table avec une langueur toute calculée pour ne pas avoir à lever les yeux sur les Gryffondors. Harry ne s'était pas gêné pour le dévisager, comme s'il essayait de le percer et de voir en lui un peu de vérité.
Et c'est là que le Serpentard avait légèrement relevé la tête, ses mèches blondes encadrant son visage le dissimulant presque.
Harry avait marché mécaniquement derrière ses amis mais ses yeux étaient restés fixés sur ceux de son plus tellement ennemi. Et Malfoy n'avait pas non plus détourné le regard, tout en restant parfaitement immobile. Et ses yeux tellement gris l'avaient suivit dans un mouvement si lent que le temps semblait s'être figé dans la glace.
Puis il avait baissé ses paupières bordées de cils blonds et Harry s'était cogné contre le dos de Ron et avant de s'asseoir à sa table complètement chamboulé.
Il savait que le blond était d'un genre plutôt blasé, posé, très réfléchi et parlant avec une extrême langueur.
Mais ce regard…Ce regard, c'était comme avoir mis l'éternité, une éternité d'asthénie, dans une seule œillade !
Harry nagea pour le reste de la journée dans une sorte d'océan brumeux, tout en ton de gris orageux. De lourdes paupières d'albâtre s'y abattaient et, alors, il ne restait que ce visage lisse, ce nez droit, cette bouche fine, ces deux rangées de cils si pâles, deux sourcils fins et quelques mèches de cheveux blonds. Le tout était si bien dessiné que Harry se demandait s'il n'était pas à son tour en train de déifier Malfoy et de faire de son visage une représentation digne des plus belles icônes.
C'était il y a deux semaines et depuis les choses n'avaient cessé d'empirer pour finalement prendre des proportions colossales. Même ses amis en venaient à remarquer la situation.
Oh, bien sûr, tout le monde avait remarqué l'accalmie soudaine entre le Prince des Serpentards et son ennemi juré, l'Elu des Prophéties. Beaucoup avait repéré les longues phases méditatives de Harry, d'autant plus qu'elles étaient de plus en plus fréquentes. Mais bien peu avaient compris que ces deux incongruités - un Malfoy faisant profil bas et un Survivant replié dans son monde intérieur - étaient liées.
Un soir, Ron s'assit à côté d'un Harry bien parti dans le jardin secret de ses pensées. Le rouquin avait discuté de… tout cela avec Hermione et ils avaient convenu que c'était à lui d'en toucher un mot au brun.
Ce n'était bien sûr pas la tasse de thé de Ron d'entreprendre une telle approche –et surtout en sachant ce que Hermione avait déduit de toute cette situation – mais il était vrai que Harry avait tendance à donner plus de confiances aux paroles de son ami.
Je suis trop rébarbative, pour vous. Je le sais bien. Tu trouveras les bons mots, avait dit Hermione.
« Heu… Harry ? » tenta Ron, incertain.
Le brun sursauta en s'apercevant soudainement de la présence de son ami à ses côtés. Il rougit et se maudit pour ses perpétuelles absences.
« Ho… Ron. Excuse-moi, j'avais la tête ailleurs. » murmura Harry, penaud.
« Tu es souvent ailleurs ces temps-ci. Heu… Hum ! Avec Hermione, on se fait du souci pour toi. Tu sais, tu peux tout nous dire. » abrégea le rouquin avec les expressions toutes faites afin de passer plus rapidement aux choses sérieuses.
« Oui, je sais Ron. Merci, mais ça va. » maugréa Harry - il détestait ce genre de conversation.
Son ami acquiesça avant de reprendre.
« Tu sais, Harry, je voudrais te dire une chose… une chose importante. » Il rougit et devint écarlate. La curiosité de Harry fut piquée.
« Quoi ? Qu'est ce que tu veux me dire ? » l'encouragea le brun.
Ron se gratta le bras, gêné. Il baissa le regard, puis parla enfin : « Voilà… On… On t'aime Harry. » Sa rougeur s'accentua un peu plus et Harry sourit.
« Je sais. Et je vous aime aussi. Pourquoi tu viens me dire une pareille évidence indigne de la bouche d'un macho tel que toi ? » s'amusa-t-il.
« C'est pour que… Oh, ne te moques pas, Harry ! C'est juste pour que tu saches que - quoi que tu fasses ! - on t'aime et on t'aimera toujours. »
Harry resta interdit pendant quelques secondes. Il se redressa sur les coudes et dévisagea Ron.
« Mais de quoi tu parles ? A quoi vous pensez, Hermione et toi, pour que tu viennes me sortir ça ? »
Ron baissa les yeux sur ses mains et se mit à jouer avec ses longs doigts.
« Rien de très spécial. » mentit-il. « On pense que tu… hum… qu'entre Malfoy et toi, il y aurait… » Le rouquin ne put continuer plus longtemps.
Les deux amis se dévisagèrent un long moment, cherchant à comprendre le fond des pensées de l'autre.
« Qu'est-ce qu'il y aurait entre Malfoy et moi ? » assena Harry un peu plus brusquement qu'il ne le désirait.
Ron haussa les épaules et dit simplement : « Anguille sous roche. » Il sourit et fit un signe sinueux avec l'une de ses mains.
Harry le regardait à présent avec un air si parfaitement stupéfait que l'autre ne put s'empêcher d'éclater de rire. Cela allégea un peu l'atmosphère.
Quand il eut fini de rire, Harry se reprit et murmura tristement : « Mais non, voyons. Il n'y a strictement rien entre Malfoy et moi. »
Ron allait poser une question impulsivement mais il se reprit à temps. Il se donna un temps de réflexion de quelques secondes puis il osa enfin : « Mais est-ce que tu aimerais qu'il y ait quelque chose ? »
« Quelque chose comme ce qu'il se trame entre toi et Hermione ? » demanda Harry avec un petit sourire innocent, juste pour le plaisir de voir son ami virer au cramoisi.
Ron acquiesça et Harry capitula en soupirant.
« Oui. » murmura-t-il.
Il fut si gêné, soudain, qu'il ne put s'empêcher de cacher son visage derrière ses mains. Ron ne l'en empêcha pas.
« Mais ce n'est pas grave, Harry. »
« Comment peux-tu dire que ce n'est pas grave. C'est terrible ! » s'exclama le survivant, le visage toujours dissimulé.
« C'est vrai que ce n'est pas vraiment ce que je m'imaginais quant à tes préférences. Je te voyais plutôt avec un joli petit brin de fille, gentille et rouquine, en fait. » Harry vit Ron lui sourire de toutes ses dents entre ses doigts. « Mais ça n'était que mes envies à moi et, dans cette histoire, elles ne comptent absolument pas. Le plus important, Harry, c'est que tu fasses ce que toi tu as envie de faire. C'est ta vie ! Il faut que tu sois heureux ! Et c'est tout ce qui importe. S'il n'y a que Malfoy pour trouver grâce à tes yeux, si tu penses qu'il peut te rendre heureux… hum… nous ne pouvons que t'encourager à aller vers lui. »
Harry éclata de rire.
« Mais Ron ! C'est une aberration, ce que tu viens de dire ! Comment je pourrais décemment penser que Malfoy est capable de rendre quelqu'un heureux ? »
Le rouquin se gratta la tête, contrarié.
« Mais alors… Pourquoi tu voudrais être avec lui ? » Un éclair de compréhension passa dans ses yeux bleus et il se rembrunit légèrement. « Oh ! Ça ne serait donc qu'une simple histoire de cul ? »
« Je sais pas. » murmura Harry en se rallongeant, las. « C'est possible. »
« Peut importe. » souffla Ron au bout d'un moment. « Les histoires de cul, c'est pas ce qui dérange Malfoy. Tu es un Gryffondor courageux alors, si c'est vraiment ce que tu veux, pourquoi tu ne vas pas tenter ta chance avec lui ? »
« C'est tellement facile de dire ça. » soupira Harry. « Hermione et toi, vous savez pertinemment que vous vous aimez tout les deux et, pourtant, vous ne faites pas un seul pas l'un vers l'autre. Vous ne faites que vous tourner autour. Tandis que Malfoy et moi, c'est soit la haine, soit l'indifférence la plus totale. »
« Peut-être que la haine était une autre manière de se tourner autour. Et puis, entre Hermione et moi, il y a justement de l'amour. » assena Ron, un peu agacé. « Et on a toute la vie pour découvrir ça ensemble, rien ne presse. Après Poudlard, nous nous verrons encore très souvent. Et il est déjà prévu que j'aille faire du ski - moi ! - avec elle et ses parents, cet hiver. Tandis que Malfoy et toi… »
Le silence qui suivit fut lourd de sens.
« Au pire. » reprit Ron. « Tu te prendras un râteau monumental et cuisant d'humiliation mais tu n'auras pas longtemps à en souffrir. Surtout si tu n'éprouves pas de sentiments pour lui. »
Harry acquiesça, pensif. Il devisa encore un bon moment avec Ron et la discussion dériva sur d'autres sujets plus classiques comme les révisions pour les ASPICs, le Quidditch, Rogue et sa tête de serpillière graisseuse ou encore leur dernière coupe des quatre maisons.
Une chose était sûre, à présent : la situation s'était débloquée. Harry n'était plus plongé dans les méandres de ses pensées et il avait enfin pris sa décision : il allait tenter le tout pour le tout. Il était presque confiant car, après tout, c'était Malfoy qui fantasmait sur lui à la base.
Il n'était donc plus temps de penser à tout cela mais d'écouter son instinct et de foncer dans le tas en espérant qu'il aurait assez de tripes pour ne pas flancher en chemin.
Harry conçut un plan tout ce qu'il y a de plus simple. Il connaissait à peu près les heures où le Serpentard effectuait ses rondes dans le château. Ce soir, il allait partir à sa rencontre à l'aide de la carte du Maraudeur.
C'était tout bonnement enfantin ! Pourtant, Harry était dans un état de stress pas croyable. Même la première tâche du tournoi de la coupe de feu ne l'avait pas autant angoissé. Mais il s'était mis dans l'idée que Draco était une épreuve, une mission qu'il se devait de mener à bien. Ainsi, il ne penserait pas à faire marche arrière le moment venu.
Le problème de la tenue fut un point délicat mais rapide à résoudre. Il se rappela simplement que le Harry des rêves de Malfoy était la plupart du temps habillé de l'austère uniforme des Gryffondors, aussi il ne se posa plus de question à ce sujet et se contenta de défroisser un peu sa tenue et d'ajuster simplement sa cape la plus chaude sur ses épaules.
Il se regarda un peu dans le seul miroir en pied de la chambre pour juger de sa personne, sous l'œil scrutateur de ses camarades. Il se trouvait blafard, efflanqué, stressé et nettement moins beau et charismatique que le Harry parfait de Malfoy. Il soupira.
Merlin, tout cela ne lui disait rien qui vaille.
Ron pouffait derrière un magazine de Quidditch. Seamus et Dean tournaient sans cesse autour de lui en le harcelant de question pour lui arracher quelques informations. Neville se contentait de regarder la scène avec un air consterné. Les quatre étaient pourtant du même avis : Harry était franchement pas mal dans le genre je suis si mignonnement traumatisé, aimez-moi !
« N'importe quoi ! » râla Harry. « Je ne suis ni mignon, ni traumatisé ! »
Ron éclata encore plus de rire caché derrière son magasine, Neville secoua la tête de droite à gauche en signe d'accablement en regardant Seamus et Dean en train de mimer une scène qui leur paraissaient très drôle.
Le jeune homme noir était genoux à terre, comme s'il priait le Seigneur des Moldus. Il lançait des regards larmoyants en ouvrant de grands yeux humides et pitoyables.
« Regardez-moi ! » criait-il. « Je suis le Survivant ! Je suis tout petit et tout maigre. J'ai eu une enfance siiiii malheureuse. J'ai besoin d'amour, de câlins, de bisous. J'en veux tous les jours ! »
« Oh, Harry Potter ! Harry Potter ! Montre-moi ta cicatrice ! Oh oui ! » s'excitait Seamus en mimant un fan en pleine explosion d'hormones, se frottant sans vergogne à Dean qui faisait mine de tomber en pâmoison.
Les deux garçons mettaient à présent en scène un acte sexuel bestial à même le sol. Ron était écroulé de rire et Neville n'arrivait même plus à garder un visage impassible.
Harry observait la scène qui se déroulait dans son dos grâce au miroir. Son poing se serait de plus en plus forts et la rage déformait son visage. N'y tenant plus, il empoigna le miroir et le fracassa par terre en leur hurlant d'arrêter.
« Je vous interdit de vous foutre de ma gueule, vous m'entendez ! Cela vous fait peut-être bien rire, mais c'est très loin d'être mon cas ! Si vous vouliez me mettre hors de moi vous avez touché juste ! Et vous pouvez en déduire ce qu'il vous plaira ! Que je suis un traumatisé, un coincé ou un frustré ! Mais la prochaine fois que vous me manquez de respect comme ça, c'est votre dos que je briserai ! Et je ne suis pas sûr que ce genre de blessure se soigne facilement, même si c'est Pomfresh qui se charge de votre cas ! Alors continuez comme ça et vous constaterez par vous même à quel point le SURVIVANT peut être hargneux quand on le fait chier ! »
Sur ce, il quitta le dortoir en claquant la porte furieusement et ses amis restèrent longtemps silencieux et interloqués à fixer les débris du miroir brisé. Ce fut Seamus qui rompit le silence en poussant un petit cri stupéfait.
« Qu'est ce qu'il y a ? » lui demanda Dean.
« Un éclair de lucidité absolument abominable m'a traversé l'esprit ! » s'écria l'irlandais. « Je viens de trouver une véritable utilité à Draco Malfoy ! »
« Ha ouais ! Pas con ! » s'exclama Dean. « Maintenant que la fouine nous a lâché la grappe, c'est sur nous que Harry va passer ses nerfs. La vie est trop mal faite. »
Neville acquiesça énergiquement et Ron se dissimula discrètement derrière sa revue de Quidditch.
Pendant ce temps-là, Harry marchait furieusement dans les couloirs pour se calmer.
Trouver Malfoy ne lui avait jamais été aussi vital qu'en cet instant. L'ennui c'est qu'il hésitait entre lui sauter dessus pour lui casser la gueule comme au bon vieux temps, ou bien lui sauter dessus pour passer ses nerfs d'une manière légèrement différente. Il avait dans l'idée que la deuxième manière pourrait être parfaitement efficace, mais pour le moins laborieuse. En effet, il était un néophyte question enculade, fellation, branlette et autres joyeusetés entre mecs. Mais il aimait s'imaginer que, peut-être, Malfoy se ferait une joie de l'initier à toutes ces choses. Et tant pis s'il se retrouvait embringué dans une histoire sado-masochiste, il s'en moquait bien pour l'heure.
Putain ! Mais où était ce con de Malfoy quand on avait besoin de lui ! Chier, merde !
Il s'appuya contre le rebord d'une fenêtre et consulta longuement la carte du maraudeur.
« Je t'ai trouvé. » murmura Harry avec un sourire mauvais en voyant le petit nom se déplacer dans les couloirs du deuxième étage. Il vérifia que personne n'était dans les parages du lieu où se trouvait Draco Malfoy puis se dirigea à grands pas vers un passage secret qui le ferait aboutir directement en travers du chemin du blond.
Lorsque Harry déboucha de derrière une tenture du deuxième étage, le Serpentard n'était pas encore en vue. Il remit la carte dans sa poche après avoir murmuré méfait accompli et s'appuya nonchalamment contre le mur en croisant les bras sur sa poitrine.
Son cœur battait la chamade et l'attente était atroce mais, heureusement, elle ne dura pas très longtemps. La haute silhouette de Malfoy se profilait dans la pénombre du couloir.
Harry tourna le visage vers lui et le Préfet marqua un très léger temps d'arrêt en le voyant. Puis sa marche reprit, lentement, posément, et il se rapprocha avec un sourire mauvais sur le visage.
« Potter. Tu n'arrivais pas à trouver le sommeil alors tu t'es dit que faire enlever des points à ta maison était une bonne idée, je me trompe ? »
Harry secoua la tête, négativement. Il était atterré.
« Comment fais-tu ? » murmura-t-il.
« Comme cela. » minauda Draco avant de reprendre solennellement : « Trente points en moins pour Gryffondor ! Tu vois c'est simple, quand on est Préfet. »
Harry sourit légèrement. Il se moquait bien des points. Hermione rattraperait ça dès la première heure demain matin, alors…
« Non, Malfoy. Comment fais-tu pour rester si désinvolte alors que, toi et moi, nous savons… »
Draco le regarda longuement sans aucune expression déchiffrable sur son beau visage. Puis il haussa ses fins sourcils et reprit sa ronde. Quand il passa à côté de Harry, il s'arrêta et lui dit, sans même le regarder : « C'est encore plus facile. Il suffit que je t'ignore. Que je fasse comme si tu n'existais pas. »
Sur ce Draco ne le regarda plus et se remit à marcher comme si de rien n'était. Harry sentit une colère sourde monter du plus profond de ses entrailles pour envahir tout son être. Il se précipita sur Draco et l'attrapa par le bras pour l'obliger à se retourner.
« Il faut qu'on ait une discussion, Malfoy ! » assena-t-il.
Draco n'eut même pas la délicatesse de paraître surpris ou offusqué. Il se dégagea simplement avec un profond dégoût marqué sur ses fins traits et il s'épousseta comme si une matière particulièrement repoussante l'avait éclaboussé.
« Discuter ? Tu en es capable ? » ironisa-t-il. « Excuse-moi, Potter, je pensais que les Gryffondors, et notamment ta personne, étaient tout juste capable d'émettre des borborygmes. Tu m'en vois navré, mais je n'ai aucune envie de discuter avec ta petite personne ! »
Cela lui avait manqué. Il sentait avec délectation la colère l'envahir complètement. Il avait envie de cogner sur le blond pour lui faire ravaler ses paroles mais une autre envie était bien plus forte.
« Ne gaspille pas ta salive à tenter de m'énerver. » gronda Harry, menaçant. « Je suis réellement décidé à parler sérieusement avec toi ! C'est pour ça que je suis venu te trouver. Tu ne pensais quand même pas que c'était du pur hasard ? »
« Je ne crois pas en une chose si pitoyable que le hasard ou la destinée. Ce sont des concepts surannés juste bons pour Trelawney et sa clique de midinettes. » assena Draco.
« Alors si tu te doutes de ma présence ici, pourquoi tenter de sauver les apparences ? Nous sommes parfaitement seuls, toi et moi, dans ce couloir. Tu peux retirer ton masque et me dire les choses simplement telles qu'elles sont. Fais-le juste une fois dans ta vie ! »
Draco cligna des paupière une fois ou deux puis il éclata de rire.
« Bon sang, Potter ! Un instant tu m'as donné l'impression que tu semblais penser me connaître ! Tu ne commettrais pas cette ultime connerie, n'est ce pas ? »
Harry serra les poings. Bien sûr qu'il pensait connaître Malfoy ! Il avait été son ennemi juré pendant six années consécutives et, récemment, il avait découvert ses secrets les plus intimes ! Que fallait-il faire pour le connaître si cela n'était pas suffisant ?
« Tu parles de masques, de choses à dire telle qu'elles sont. Mais il n'y a pas de masque et je n'ai absolument rien à te dire. Au juste, qu'est-ce que tu attendais de moi ? Et puis non, ne dis rien. Je m'en moque éperdument. »
Draco éclata de rire devant la mine médusée de Harry.
« Mais alors… » commença le brun. « Si cela ne te gène pas le moins du monde, pourquoi avoir changé d'attitude vis-à-vis de moi ? »
« Je n'ai pas dit que je me moquais de… ce point. » gronda Draco, redevenu calme.
« C'est l'impression que tu donnes, pourtant. »
« Et moi, je pensais que tu avais parfaitement compris l'accord tacite passé entre nous. »
« Je l'ai parfaitement compris. La preuve, je n'en ai parlé à personne ! »
« Et bien alors ! Qu'est-ce qui te dérange tant que ça ? » s'exclama le blond, exaspéré.
« Je voudrais comprendre ! » rugit Harry.
« Quoi donc ? » demanda Draco, les yeux papillotant d'incrédulité.
Harry s'apprêtait à bombarder le Serpentard de questions lorsqu'il se stoppa tout net. Ses réponses-là n'étaient pas vraiment celles qui l'intéressaient.
Aussi, il préféra demander : « Entre toi et moi, une relation est-elle possible ? »
Le Serpentard le regardait avec un air irrité, les bras croisés sur le devant de sa poitrine, attendant visiblement une suite qui ne venait pas.
« Une relation ? Je ne suis pas certain de te suivre là, Potter. De quoi tu parles au juste ? »
« Bon sang, Malfoy ! Comment peux-tu ne pas comprendre ! Je te parle de sortir ensemble, là ! Ensemble, toi et moi ! Comme un couple, merde ! »
Harry avait rougi fortement en disant cela, autant à cause de sa gêne que de sa colère. Il jeta un regard furibond au Serpentard et fut complètement déstabilisé de découvrir un réel étonnement sur le visage du blond.
« Tu plaisantes ? » demanda Draco, un léger sourire sur les lèvres.
« Non, je n'ai jamais été si sérieux. » bougonna Harry.
L'hilarité succéda à la stupéfaction sur le visage de Draco. Le Serpentard riait si fort qu'il fut obligé de se laisser glisser le long du mur en se tenant les côtes. Cela dura une bonne minute. Il était maintenant assis par terre, plié en deux en train de s'essuyer les larmes qui coulaient sur ses joues entre deux crises de rire.
« Oh putain, j'ai failli me pisser dessus avec ces conneries. » gémit le blond en tentant de se recomposer difficilement un visage sérieux.
Harry était sidéré. Non seulement il venait de recevoir le choc de sa vie en voyant le Serpentard capable d'un tel éclat de rire qu'il s'en était quasiment roulé par terre mais, en plus, il ne comprenait strictement rien à la situation.
Draco remarqua son état et le regarda du sol, là où il était resté assis, avec un air amusé et parfaitement méprisant.
« Mais qu'est ce que tu t'étais imaginé, Potter ? Que parce que je faisais quelques rêves cochons avec toi cela voulait dire que je désirais m'envoyer en l'air véritablement avec ta sale gueule de balafré ? Je te rappelle que je te hais, abruti. Et si j'avais rêvé que je me faisais sucer par un requin, tu en aurais déduit que j'avais envie de Viktor Krum ? Ha, tu me fais trop rire, Potter ! T'es trop pitoyable comme mec ! »
Draco repartit dans une nouvelle crise de rire démente. Harry furieux s'empara de lui et le souleva du sol en le plaquant contre le mur durement. Cela eut au moins pour effet de faire cesser le rire exaspérant du blond.
Ils se scrutaient, à présent, haineux, furieux, méprisants comme au premier jour.
Draco donna un coup dans l'épaule de Harry pour le repousser.
« Tu me lâches maintenant, Potter ! » ordonna-t-il.
Harry obéit, tétanisé par la rage. Il regarda Draco remettre ses cheveux blonds en place nonchalamment et c'est alors qu'il vit la bague qu'il portait plus en détails.
Il attrapa la main de Draco aussi rapidement que s'il s'était agit d'un vif d'or et, sans faire attention au sursaut nerveux qu'effectuait le jeune homme pour se libérer de lui, il regarda le bijoux.
Deux verts serpents entrelacés, se mordant la queue l'un l'autre. L'un semblait laiteux, seul ses yeux étaient noirs d'encre. L'autre était aussi sombre qu'une nuit pourvue seulement de deux étoiles jumelles en guise de regard.
Draco réussit enfin à dégager sa main, il attrapa sa baguette et menaça Harry en lui intimant de reculer.
Mais Harry n'avait absolument pas peur. Aussi, il ne bougea pas le moins du monde. Il prenait des cours depuis des mois avec ses professeurs pour être préparé au combat qui l'opposerait au Lord Noir. Même désarmé, il pouvait affronter une armée de Draco Malfoy. Et le Serpentard le savait pertinemment.
« Est-ce qu'elle existe ? » demanda Harry.
« Qui ? » souffla Draco tentant de dissimuler qu'il était effrayé.
« La fille. Celle qui t'a donné la bague en forme d'Ourobouros. »
« Ha, t'as vraiment bien fouiné, Potter ! Combien de rêves tu as vu, au juste ? »
« Pas assez ! Et réponds à ma question ! »
« Oui, elle existe ! »hurla presque Draco en tentant de repousser le brun loin de lui. « Et je suis réellement fiancé avec elle ! Abruti ! Si tu écoutais un peu plus les ragots, tu saurais que j'ai été promis avant même ma naissance ! »
Harry fut tellement déstabilisé par cette nouvelle que Draco réussit à se dégager de sa poigne.
« Ah ! Tu ne sais plus quoi dire à présent ! » lui assena le blond après avoir reculé de quelque mètres. « Et bien moi je vais te dire encore une chose, Potter ! Tu ne t'approches plus de moi, est-ce que c'est bien compris ! »
« Sinon quoi ? » fit Harry d'un air blasé en s'appuyant contre le mur.
« Je te tuerai ! »
« Mais bien sûr ! Et Rogue dansera la karioka avec Dumbledore, tant qu'on y est ! »
Soudain Harry fut juste devant le nez de Draco. Il s'était déplacé si rapidement que l'autre n'avait pas eut le temps de le voir arriver. Le blond allait protester mais Harry se saisit de sa gorge et l'étrangla d'une seule main. Il entraîna le Serpentard à sa suite et le plaqua brutalement entre lui et le mur. Draco avait lâché sa baguette sous le coup de la surprise et il agrippait à deux mains celle de Harry pour le faire desserrer sa prise. Harry relâcha un peu sa poigne mais maintint sa main sur la gorge du Serpentard. Il le regarda attentivement reprendre sa respiration, il détailla l'expression dans ses yeux, haine mêlé de peur mâtinée de…
« Tiens, cela me rappelle vaguement quelque chose, Malfoy. Tu ne trouves pas qu'il y a comme un air de déjà vu ? Mais si rappelle-toi, c'était dans un de tes rêves. Nous étions dans un couloir et je t'étranglais contre un mur. Sauf que tu aimais ça… et que tu en redemandais comme une petite putain. »
« Va te faire foutre ! » articula difficilement le Serpentard en mauvaise posture.
« T'inquiètes pas, Malfoy. Je veux juste vérifier une petite chose. » lui murmura le brun au creux de l'oreille.
Harry se rapprocha encore plus près pour se coller franchement au Serpentard et il l'embrassa férocement.
Draco gémit et le mordit très fort à la lèvre, pourtant son corps venait de le trahir. Harry l'avait senti. Il se débattit comme un diable pour se soustraire à cette étreinte mais rien n'y faisait. Son corps retomba mollement entre les bras de Harry et le blond murmura d'une voix lasse un faible : « Lâche-moi, Potter… » Le Survivant concéda enfin à le libérer.
Draco ramassa sa baguette et s'enfuit sans demander son reste, sans même un regard en arrière.
Harry le regarda partir avec un petit sourire triste. Il se laissa glisser le long du mur, pour s'asseoir à même le sol.
Il toucha sa lèvre tuméfiée et lécha son propre sang. C'est que le Serpentard n'y était pas allé de main morte. Quel sale caractère pourri il avait, tout de même !
Il avait envie de pleurer.
Il se dégoûtait.
Il rit en pensant qu'il venait certainement de recevoir le plus beau vent du siècle.
Mais son rire se termina en sanglot lorsqu'il imagina Draco et la fille à l'Ourobouros ensembles réellement et parfaitement heureux.
Il avait honte. Il se sentait ridicule et minable.
Mais, surtout, il se sentait malheureux. Il se disait que ce sentiment rimait parfaitement bien avec cet autre qu'il pensait éprouver.
Le rôle le plus pitoyable à endosser sur cette terre, il venait de le revêtir en quelques secondes.
Un amoureux malheureux…
A suivre…
NDA de foly:
Levia salut : Salut, les gens ! Jashou m'a lâchement lâché en cours de route mais c'est de votre faute en faite. Et oui, oui ! C'est à cause de vous ! (Levia accuse le doigt pointé vers toutes ses lectrices derrière leur tit nécran de nordinateur.)
Les revieweuses s'offusquent : Comment ça à cause de nous ! Pourquoi on se fait agresser d'un coup ! On a rien fait, nous ! On est innocente comme la rose au matin ! (Certaine revieweuses préparent des objets contondants à jeter à la gueule de Levia.)
Jashou murmure discrètement : Hé ! Ne critiques pas tes revieweuses ! Elles vont pas te laisser de commentaires et après tu va chialer comme une larve humaine !
Levia se radoucit : Voui, pit'être ! Mais c'est quand même de leur faute, un tit peu, non ? Elles ont presque toutes été choquées et maintenant ça ne t'intéresse plus d'inventer des saloperies with me. Snif, snif !
Les revieweuses s'offusquent : Bah oui quoi ! Hermione qui lèche le cul de Draco, CE N'EST PAS POSSIBLE ! Draco amoureux d'une belle inconnue, C'EST UN SCANDAL ! DRACO APPARTIENT A HARRY ET A HARRY SEULEMENT !
Levia s'exclame : Ah, tu vois ! Je te l'avais bien dit !
Jashou rouspète : Soyez bien contente qu'Hermy ne lui ai pas fait un FIST FUCKING dans son p'tit cul de fouine ! Bande de prudes !
Les revieweuses hurlent : COMMENT ! REPETE UN PEU CE QUE TU VOULAIS FAIRE A DRACO ! (Des silhouettes de couteaux de toutes tailles, de haches et de tronçonneuses se découpent dans le lointain. C'est une horde de yaoiste en colère! Tous aux abris!)
Jashou fait le mariole : HAHAHA ! Même pas peur! Je lui met toute la main, moi! Tout le bras ! Toute sa tête crépue dans son cul ! MOUAHAHAHA ! (Et il mime la scène en plus !)
Levia hurle : NAOOOON ! Ne dit pas ça voyons ! (Levia saute sur Jashou pour l'empêcher de taper sur le clavier un tas d'insanités.) Regarde ! Tu les as toutes fais fuir ! T'es contents ! J'aurais pas une seule reviews maintenant ! C'est encore de ta faute !
Jashou dit : Ah ! Maintenant c'est de ma faute ? (Il a quand même quelques couteaux plantés dans le pied!)
Levia pleure : Vi ! C'est de votre faute à tous ! Ouiiiin ! (Levia fait couler de grosse larme de crocodile le long de ses joues.)
Clôtho s'incruste : J'avoue c'est aussi un peu de ma faute.
Les revieweuses et Jashou demandent : Mais c'est qui elle ?
Levia annonce solennellement : Clôtho, c'est la petite perle qui m'a soutenue et aidé à redressé la barre dans ce monde de fou.
Clôtho grogne : N'empêche que tu m'as pas écouté, Levia ! T'es qu'une vilaine !
Levia dit : Heu… Vi, c'est vrai…
Sinelune et Black Sharne crânent : Et nous, on a bêtalecté ! On est les meilleures !
Levia quémande à ses lecteurs avec ses mimis chibi-eyes : Dites? Vous n'allez pas partir sans me laisser une chtite review ? Hein ? Hein ? Allez… Soyez chics… Sniouf… Si vous voulez, je vous fais une pirouette mega-bien ?
(Levia prend du recul, court, court, court et saute ! Et retombe sur la tête…)
Tout le monde rit : HAHAHA ! La grosse tachonne ! Elle s'est vautrée ! C'est ridicule !
(Levia toute honteuse se métamorphose sous sa forme animagus et va se cacher dans un coin très très sombre.)
