Bon allez, aujourd'hui c'est 2 chapitres pour le prix d'1!
Bonne lecture!
Latitelfemagik.
Chap 2.
« Félicitations ! »
« Alors comment vous sentez-vous ,Miss ? » demanda Dumbledore.
« Très bien monsieur, je suis vraiment rassurée…je…je n'aimais vraiment pas l'idée de me retrouver à Serpentard et de devoir leur faire face… » répondit-elle en baissant les yeux.
« Vous savez, les Serpentards ne sont pas tous mauvais » ajouta Remus, un léger sourire naissant.
Le regard que lui lança Dumbledore l'inquiéta et il reprit : « Mais que craignez-vous d'affronter ?et puis d'abord pourquoi devriez-vous affronter quelqu'un ? »
Il commençait réellement à s'inquiéter et ne tint plus lorsqu'il vit Elfie s'enfoncer dans son fauteuil. Le directeur réprima un frisson sous le regard de son professeur, un regard empli d'appréhension et de colère. Il était rare de voir Lupin dans cet état. La seule fois où il avait été proche de cet état était lorsqu'il avait appris la mort de ses meilleurs amis. La peine qu'il avait ressentit l'avait complètement transformé, il était aigri, sarcastique, parfois violent, et la présence du loup en lui n'arrangeait pas la situation. Le Remus joyeux et aimant était presque devenu pire qu'un Severus Rogue de mauvaise humeur, enfin presque, parce que Severus de mauvais poil est vraiment difficile…la seule chose qui le détendait était l'idée que leur fils, Harry, avait survécu, et qu'il pourrait voir revivre James et Lily à travers lui. Mais lorsqu'il avait eu vent de la vie d'Harry chez les Dursley, il était presque devenu fou de rage, et le vieux sorcier avait eu bien de mal à le calmer en lui assurant que le jeune homme allait arriver à Poudlard quelques mois plus tard.
Dumbledore fut interrompu par le raclement de gorge d'un Remus plus qu'énervé.
« De toute façon, j'avais dans l'idée de tout vous raconter Remus, comme je l'avais fait à certains de vos professeurs lorsque vous étiez jeune ».
Lupin se retourna vers la jeune fille qui s'était encore plus ratatinée dans son fauteuil, entourant ses genoux de ses bras et qui était soudain devenue blême.
« Elfie…ne vous en faites pas…je vous garantis qu'il vous comprendra, d'ailleurs, même si je ne lui ai encore vraiment rien dit, il vous comprend déjà » assura le directeur en fixant le jeune fille.
« Personne ne m'a jamais totalement comprise professeur. »
Remus la regarda bizarrement, comme s'il avait compris plus que ne l'avait déjà insinué le directeur.
« Ce n'est pas possible… »murmura-t-il.
« Vous ne savez pas de quoi vous parlez » assura froidement Elfie. Elle avait les yeux baissés mais elle paraissait fatiguée, presque anéantie.
Le loup-garou regarda son directeur, une lueur de désespoir et de compréhension semblait naître au fond de ses yeux, il avait l'air profondément blessé.
Dumbledore fit apparaître trois tasses de thé.
« Prenez une tasse de thé, nous allons rester là un petit moment ».
Elfie le regarda alors d'un air apeuré et suppliant.
« Je dois lui dire Miss McTiernan, tout se passera bien, allons, buvez, c'est votre thé préféré, à la mûre avec une pointe de lait » lui dit-il, accompagné d'un clin d'œil.
A contre cœur, elle prit la tasse fumante et la porta à ses lèvres pour laisser une gorgée du précieux breuvage la réchauffer. Comme à chaque fois qu'elle acceptait une tasse de thé du directeur, elle sentait une douce chaleur l'envahir, qui la détendait et lui ôtait pour un court mais agréable moment ce poids qui étreignait son cœur. Elle soupçonnait le vieux sorcier d'y rajouter en douce une potion qu'elle ne parvenait pas à identifier.
« J'arriverai bien à trouver quelle est cette potion » pensa-t-elle en regardant le directeur d'un air de défi. Dumbledore, l'espace d'un instant, lui rendit le même regard accompagné d'un sourire, qui s'effaça, n'ayant pas lieu d'être dans la conversation à venir.
« Je ne sais pas par où commencer… »
« Par le début »dit ironiquement la jeune Gryffondor.
« Elfie ! » la réprimanda-t-il.
« Désolée… »répondit-elle, baissant les yeux.
« Qu'est-ce qu'elle peut ressembler à Severus lorsqu'elle a peur… » pensa-t-il.
Remus sentait le lien mince et pourtant solide qui unissait les deux sorciers.
« Ils ne se connaissent pourtant que depuis quelques heures ou au plus une journée…ils ne peuvent pas être de la même famille, je connais tous les petits-enfants d'Albus…et s'ils ne se connaissent pas, elle n'a pas froid aux yeux la petite ! »pensa-t-il. Un souvenir lui revint en mémoire, le jour où les Maraudeurs avaient été pris en plein complot contre Snape, James s'était littéralement mis à crier sur le directeur qu'il se devait de protéger SA Lily et qu'il ne pouvait pas laisser les Serpentards continuer à l'humilier.
Le Dumbledore de l'époque avait été surpris et très heureux de la subite chevalerie dont faisait preuve le chef des Maraudeurs, ce qui ne leur avait malheureusement pas permis d'échapper à leur retenue, qui avait durée une semaine. La plus belle retenue de toute sa vie, quand il repensait aux fou rires qu'ils avaient eu tous les soirs avec le directeur.
Depuis qu'il savait Sirius innocent, il se surprenait à prendre plaisir à se remémorer ses années d'innocence ( vite dit ) et même à en rire.
Mais le moment n'était pas aux souvenirs, il avait un problème qui l'inquiétait plus qu'il ne le devrait. Il se concentra alors sur ce qu'allait dire Dumbledore mais au fond de lui, il savait ce qu'il allait lui révéler, le loup enfoui au plus profond de son être le savait, même si l'homme ne parvenait pas encore à s'en rendre compte.
« Vous connaissez la légende des sleeping-wolves ? » Remus restait figé sur son siège, les rouages de son cerveau commençaient à fonctionner. Le directeur lâcha un soupir. « La légende veut que les loups-garous soient maudits et ne puisse pas avoir de descendance »
Le professeur gémit au plus profond de lui. Il savait tout ça mais y penser lui faisait toujours aussi mal. Il ne le montrait pas mais son regard trahissait sa profonde peine. Dumbledore en avait conscience mais ne pouvait pas s'arrêter.
« Cependant, il arrive qu'il y aie des exceptions, seul un profond amour partagé peut lever la malédiction. Oh bien-sûr, personne ou peu de personnes sont au courant mais il arrive que certains hommes ou femmes maudits aient la joie d'avoir un enfant ». Remus était surpris, il ne savait pas, et malgré lui, une lueur d'espoir venait de naître dans son cœur. « Mais il est alors très dangereux pour les nouveaux-nés sans défense d'avoir de tels parents ». Il fit une pause et reprit plus doucement « Et très peu d'entre eux survivent à leur première pleine lune. »
Le professeur de DCFM leva des yeux blessés vers son directeur et amis qui paraissait las et vieux. Il ne s'en était pas rendu compte, mais Elfie s'était levée et se tenait près d'une fenêtre, les yeux perdus dans la nuit noire. Sa tasse de thé , encore fumante, posée sur le rebord de la fenêtre, était à peine entamée. Elle refusait de boire le chaud liquide qui la réconforterait. Elle ne voulait pas l'être, c'est de son destin et de sa condition que l'on parlait. Et elle avait grande conscience de la « chance » qu'elle avait eu dans sa vie, jusqu'à quelques mois de cela.
« Et c'est pour vous présenter l'un d'entre eux que je vous ai fait venir. Miss McTiernan ici présente est un sleeping-wolf. Elle a perdu ses parents il y a de cela trois mois, assassinés par Voldemort en personne. »
Le loup-garou, tout en écoutant ce qui était dit, avait conscience du changement d'Elfie. Sa respiration était saccadée et le rythme de son cœur s'accélérait.
« Vous dire ce qu'il s'est passé cette nuit là ne m'est pas permis. Seule la personne concernée peut vous l'avouer. Vous comprendrez, je l'espères, que je ne peux pas trahir sa confiance. »
« Bien-sûr Albus, je comprends. »
Les yeux de Dumbledore brillaient de mille feux.
« J'en suis ravi (grand sourire) et je vous demandes donc de veiller sur elle. »
« Pardon ? »s'exclama Elfie.
Le directeur étouffa un petit rire. « Il est, j'en suis sûr, le plus apte à cela. Ton professeur n'est pas comme les autres. Elfie, c'est un loup-garou . »
Elle se mit alors à le fixer, ses yeux doux lui disaient de lui faire confiance mais elle se méfiait de tout et de tous depuis ce jour-là.
« Vous…vous êtes…et vous êtes professeur ? »demanda-t-elle, surprise.
« Vous savez Miss, le professeur Lupin est un des meilleurs professeur de cette école… » elle le coupa pour ajouter « Et tout le monde le sait ? »
« Oui, les élèves et leurs parents sont au courant. »
« Et personne ne vous rejette ? » demanda-t-elle, de plus en plus surprise.
Le professeur prit enfin la parole « disons qu'ils se sont fait à l'idée et les élèves, ou du moins certains, n'en sont pas gênés . Certains petits curieux ont même tendance à me harceler de questions ! » Les deux amis se regardèrent en rigolant légèrement. Mais la jeune fille n'en revenait pas. Elle s'était rapprochée du bureau du directeur.
« Vous voulez dire que personne ne vous rejette, ne vous écarte de leur vie, ne vous insulte… » elle paraissait affolée et au bord des larmes.
« Je ne dis pas que tout le monde m'accepte, mais j'ai des amis, j'ai une belle vie malgré quelques jours dans l'année, mes élèves ont confiance en moi, même s'il faut parfois que je rassure les première années. Je suis utile et sert une bonne cause. Je vis, tout simplement. »
Elle ne parvint pas à se retenir plus longtemps et les larmes coulèrent à flot. Instinctivement, elle se rapprocha du loup-garou et se blotti contre lui, toute méfiance écartée. Etonné, il essayait de la réconforter. Elle n'avait jamais vu ça, elle reprenait espoir, sa vie n'avait été que cavale et tristesse jusqu'à ce qu'ils partent vivre en France. Elle avait alors bien vécue mais avait du cacher sa condition. La pensée de pouvoir vivre sans se cacher et d'être réellement elle-même la comblait de bonheur.
« Bien…hum… »
Ils se séparèrent, Remus la questionna du regard et elle le rassura d'un sourire. Les yeux rougis, elle se rassit dans son fauteuil et Dumbledore lui tendit une nouvelle tasse de thé. Elle la prit et commença à la boire. Le doux breuvage était des plus bienvenue et sa chaleur la revigorait.
« Il y a encore quelques détails à régler. En tant que sleeping-wolf, Elfie n'est pas encore physiquement sensible à la lune, les élèves ne risquent donc rien jusqu'à ce qu'elle ait atteint sa majorité, qui arrivera le 18 décembre. » La jeune Gryffondor réprima un frisson. « Jusque-là, elle dormira dans un dortoir à part dont l'accès sera fermé par un mot de passe. »
« Etes-vous sûr que l'écarter des autres élèves est la meilleure solution Albus ? »
« C'est moi qui l'ai demandé » répondit Elfie.
Dumbledore reprit «Je ne l'écartes pas Remus, mais une des particularités de son espèce est qu'elle est imprévisible. Il arrive que le loup apparaisse. »
« Surtout la nuit. Lorsque je rêve, il…prend parfois le dessus et je ne me contrôle plus » dit-elle, baissant les yeux. Quelques secondes plus tard, levant les yeux, elle rajouta « je ne veux surtout pas blesser un élève, même si je ne transmet pas le loup quand je mords, je ne veux être un danger pour personne. La journée, je fais attention, mais la nuit… » Une lueur de lassitude traversa son regard.
« Je comprends » lui dit alors Remus.
« Oh ! je n'avais pas vu qu'il était si tard ! Remus, je vous demanderez de bien vouloir ramener Miss McTiernan à son dortoir. »
« Bien-sûr Albus ». Le directeur lui tendit un parchemin contenant les mots de passe de la salle commune des Gryffondors et du dortoir de la jeune fille.
Après s'être souhaités bonne nuit, Remus et Elfie quittèrent le vieux sorcier, s'engagèrent dans l'escalier de la Gargouille, puis dans le couloir les menant à destination.
Arrivés devant la Grosse Dame, Remus donna le mot de passe « Vertu et Courage ». Il était en train d'expliquer à Elfie de détruire le parchemin une fois qu'elle aurait mémorisé les mots de passe lorsqu'ils s'aperçurent qu'ils n'étaient pas seuls.
Bisousssssss et à samedi!
