Sur les pas des Titans


Acte I : Vers Trost

Chapitre 3 : 14 novembre 847

14 novembre

Je m'informe un peu sur l'extérieur, sur ce qui se passe à Eldia.

J'ai ainsi appris que la guerre était finie, que Mahr avait gagné. Je me disais aussi que ça devait finir comme ça. Eren et Peak ont encore les moyens de survivre grâce au métier d'Eren, mais ce n'est malheureusement pas le cas de tout le monde. La population est pauvre et « tout est gris », me disait Peak ce matin. « Tout est gris et c'est moche. L'hiver s'annonce moche ».

Je regardai par la fenêtre lorsqu'elle m'avait dit ça, mais je ne vis rien, le verre était trop opaque.

Peak et moi discutions souvent, tout de même.

Je suppose que c'est le fait de rencontrer une autre enfant, quelqu'un de mon âge, je me sentais plus en confiance. Lorsqu'elle n'était pas là, je songeais aux échanges que nous avions tenu plus tôt dans la journée, dans les jours précédents, et il s'avère que Peak a une façon de penser très intéressante. Elle est intelligente et j'aime beaucoup les conversations que nous entretenons.

La dernière fois, nous avons parlé de la guerre, ce fut instructif de confronter nos points de vue, ou du moins nos expériences nous permettant d'affirmer nos pensées.

« La guerre est une vaste connerie, a soufflé Peak, manifestement en colère.

– Le langage, Peak, la réprimandait Eren, qui feuilletait ses ouvrages.

Elle l'avait observé en fronçant les sourcils, avant de se tourner vers moi et de reprendre :

– Les gens ne devraient pas se faire la guerre, ça n'apporte que des ennuis. Je pense qu'il y a toujours moyen de s'entendre ; la preuve, nous avons été en paix pendant de longues années – alors, pourquoi faire la guerre maintenant ?

Je secouai la tête.

– Je n'en sais rien, mais il ne faut pas oublier que l'industrie de guerre crée des emplois et permet aussi le développement des technologies. Nos avions sont de plus en plus performants, et c'est grâce à la guerre, ai-je dit.

– Oui, bien sûr, ces mêmes avions qui bombardent des villages de l'autre côté de la mer, qui tuent des femmes et des enfants innocents.

– Qu'est-ce que tu proposes comme solution ? Se débarrasser des hommes ?

– Honnêtement, ce ne serait pas une mauvaise chose. »

Je savais bien qu'elle ne le pensait pas. De même, je ne pense pas que la guerre soit une bonne chose pour les humains, même si c'est effectivement ce qui fait avancer la science. En attendant… J'espère que la paix durera, et que l'Etat saura se relever. Eldia est dans un état critique, les gens ne sont plus que des loques et la gangrène ronge tout. La famine fait rage, la pauvreté est trop importante pour être ignorée, pourtant personne ne fait rien.

Eren et Peak semblent être à l'abri du malheur mais cela va-t-il durer ? Surtout depuis que je suis arrivé ? Le Clan risque de me retrouver mais je ne peux rien leur dire, sous peine de les mettre en danger. Cela dit, nous ne pouvons pas passer notre temps ici, indéfiniment.

Je ne peux pas compter sur mon Titan pour assurer notre protection, il n'est même pas là pour me régénérer. Je ne peux que compter sur moi-même pour les aider.

Je vais essayer de les convaincre de bouger régulièrement. C'est tout ce que je peux faire de mieux pour l'instant. Fuir.

Ils sont revenus de leurs courses.


Le chapitre suivant est ridiculement court…