Sur les pas des Titans
Acte I : Vers Trost
Chapitre 11 : 21 novembre 847
21 novembre
Il ne nous a, tout compte fait, fallu qu'une journée pour atteindre un petit patelin nommé Ragako. Nous avons pu trouver un endroit où dormir, même s'il s'agit d'une masure abandonnée isolée du village. Le ciel est clair cette nuit et il ne devrait pas pleuvoir. C'est une de ces nuits sans nuages où je peux observer la lune et la lumière qu'elle renvoie.
Il paraît qu'elle reflète la lumière du soleil. Eren dit qu'elle va nous empêcher de bien dormir avec ses rayons, Peak renchérit que c'est surtout la faute du toit effrité, qui laisse passer beaucoup de lumière. « Au moins, il atténue la force du vent », modère Eren, et il n'a pas tort. Le vent souffle fort en cette saison, on dort sous des couches de vêtements pour ne pas attraper froid.
La journée est passée vite, puisque nous ne faisons que marcher. Je m'étonne qu'Eren puisse connaître le chemin alors qu'il n'y a aucun repère, que le paysage a dû évoluer entre deux de ses passages. Je n'avais pas réalisé, mais il est vrai qu'il n'utilise pas une carte, rien, pour nous guider, et même Peak semble confiante et le suit. Impressionnant, j'en reste sur le cul, si je puis me permettre une expression de ce genre.
Comme toujours, le repas se constitue de pain et de soupe. Chaque fois qu'on atteint un village, on en profite pour se réapprovisionner, ai-je remarqué aujourd'hui.
Mes blessures sont presque refermées, ce qui me surprend puisque mon Titan ne se manifeste toujours pas, ce qui, aussi, surprend Eren puisque je suppose qu'il a soigné suffisamment de personnes dans sa vie pour savoir que guérir aussi vite n'est pas normal.
Il va encore se poser des questions, je sais bien qu'il se doute de quelque chose, qu'il a sans doute des hypothèses à la pelle, mais je ne peux rien lui dire pour l'instant.
Oui, je me suis décidé ; je vais lui dire. Mais pas maintenant. J'attends qu'on atteigne Trost et je lui dirais. C'est ce que je vais faire.
