Sur les pas des Titans


Acte I : Vers Trost

Chapitre 13 : 23 novembre 847

23 novembre

Aujourd'hui, Eren a demandé à ce qu'on s'arrête en plein milieu de l'après-midi. Nous avons marché dès huit heures le matin, et il devait être aux alentours de quinze heures, alors que nous sortions d'une forêt, lorsqu'il nous dit « Ah, arrêtons-nous là, » puis il a souri avant d'ajouter, « Peak, ça va être l'heure du cours ».

J'ai haussé un sourcil, interdit, quand Peak eut l'air ravie. Elle a posé bagages et noué le collier de la mule à un arbre alors qu'Eren s'asseyait contre un tronc d'arbre couché, et qu'il déballait quelques affaires. Il prit son sac et en sortit un carnet. Je les observais silencieusement et Eren a semblé se rappeler de moi et de ma présence en relevant la tête et lorsque ses yeux sont tombés sur moi. Il m'a expliqué :

« Peak n'a jamais été à l'école, de toute façon, avec la guerre, c'est d'autant plus difficile… J'ai eu les rudiments de l'éducation avant que la guerre commence… Je n'étais pas un très bon élève mais elle a des choses à apprendre et c'est mon devoir de m'en occuper, étant donné que je suis son tuteur… »

J'ai hoché la tête avec compréhension ; j'ai trouvé qu'il avait parfaitement raison… Et il m'a proposé de participer. Qui serais-je pour refuser ? Je n'avais jamais été à l'école à proprement parler, cela ne me ferait pas de mal de voir quelques notions. Au laboratoire, ils m'avaient appris à lire, à écrire et à compter, mais c'était à peu près tout. Ce qui n'est pas formidable pour un enfant de douze ans.

Je me suis donc prêté avec joie à leur école miniature. Nous avons revu les mathématiques, les multiplications et les divisions, et il s'avéra, selon Eren, que j'avais un niveau scolaire tout à fait appréciable.

Cela me fit plaisir.

Cela dit, je maintiens encore ce que j'ai écrit hier ; le temps file et je m'intègre à leur « famille ». Je ne sais pas si c'est bien, je ne sais pas si c'est mal, mais il ne faut pas que j'en oublie que je suis un loup au milieu du troupeau de moutons. Ma couverture ne tiendra jamais plus d'un temps donné.