disclaimer 1 : rien n'est prévu. promis.
Attention cependant, spoil des scans de Tokyo Revengers et mention d'idées de suicide
disclaimer 2 : un message à toi, Leylay. J'ai tenu ma langue toute la journée dans cet unique but mais sache que j'ai terminé les scans CE MATIN et que c'était très dur de pas te le dire et qu'on va enfin pouvoir en parler et que voilà je tenais à te faire la surprise pcq c'est très rigolo PROFITE c'est rien de fou juste l'évacuation de mes pensées sur eux
disclaimer 3 : c'est très court et c'est just my take on "what happens une fois que Chifuyu cherche Kazutora pcq il lui faut un endroit où vivre!". Bien sûr dans cette timeline le retour est pas du tout celui qu'on connaît
Do you understand that we will
Never be the same again ?
« Kazutora. »
Il ouvrit les yeux, haletant. Le poids sur sa poitrine ne s'évapora pas au fur et à mesure de ses battements de paupière, et il se résolut à se lever.
Il n'était pas chez lui – il n'avait pas de chez-lui – mais étrangement, les rideaux bleus et les draps aux motifs animaliers n'éveillaient rien de plus qu'une chaleur au fond de son estomac.
« Ça fait un bail. »
Il était arrivé la veille et avait vaguement posé son sac dans un coin de la chambre d'ami avant de pratiquement s'évanouir sur le lit, épuisé d'être en sécurité.
Les murs de la cuisine criaient sa rénovation récente, et il fouilla un peu dans les placards avant d'en sortir un verre. Derrière lui, sur le bar, retenus entre deux factures, les membres fondateurs du Toman lui trouaient le crâne.
Il ouvrit le robinet, passant son doigt sous le léger filet d'eau. Sa dernière envie était de réveiller Chifuyu – toujours sur la liste, mais conscient qu'il en demandait trop.
Matsuno était déjà bien sympa de le laisser rester là. Il n'aurait pu en être autrement et il y avait certainement réfléchi en venant le récupérer, mais Kazutora savait que ce n'était pas normal, que ce n'était pas un simple service ou peu importait quels mots son bienfaiteur avait encore employé.
Il reposa doucement son verre, le faisant glisser sur le plan de travail et puis il se retourna. Il y fit face avant de l'effleurer des doigts : la photo était parlante. Souriante. Un peu comme un trésor, cornée sur les côtés et dans les coins, manipulée – souvent. Est-ce que Chifuyu la regardait tous les jours ? Est-ce qu'il traînait un peu trop sur les yeux de Baki, ou est-ce qu'il leur adressait à tous un simple sourire comme pour dire bonne journée ?
— Tu dors pas ?
Kazutora sursauta et recula d'un pas. Derrière lui, Chifuyu le regardait avec des yeux trop doux. Il n'était pas sur la photo, et pourtant, c'était comme si Kazutora pouvait le pointer du doigt, caché derrière les bâtiments à observer son histoire s'écrire.
— Je t'ai réveillé ? Désolé.
Il se racla la gorge : elle était encore sèche d'avoir autant crié ces dix dernières années, et de n'avoir que très peu parlé.
— Non, c'est normal.
C'était pire si c'était normal, c'était pire parce-que quelque chose le maintenait éveillé quotidiennement et tout était la faute de Kazutora et- il inspira et serra un peu les poings.
Il recula, s'adossa au plan de travail et regarda son hôte prendre un verre d'eau exactement comme lui quelques minutes plus tôt.
— Et toi ? Qu'est-ce qui garde tes yeux ouverts ?
Kazutora haussa les épaules. Il le remarquait à chaque fois que Chifuyu parlait : l'étincelle dans sa voix, l'assurance au fond de sa gorge. Il avait grandi. Il avait guéri. Et lui aussi, lui aussi s'était assuré de ne pas traîner la patte en prison et de ne pas se laisser avoir par l'emprise du passé. Les souvenirs étaient flous lorsqu'il était entré, vivides maintenant qu'il était sorti, mais au moins, au moins, il avait envie d'y reprendre goût – à tout.
Chifuyu reprit. Kazutora n'avait plus l'habitude d'être bavard.
—Repose toi, Hanemiya.
Le ventre de l'interpellé se tordit dans tous les sens et il hocha vaguement la tête, fermant très vite très fort les yeux pour ne pas se laisser atteindre par quelque chose d'aussi simple que son prénom.
— Je vais faire ça.
Ils échangèrent un dernier regard et Kazutora retourna dans la chambre qui lui avait été assignée, un peu plus léger.
Il n'y avait plus rien sur son cœur, plus rien du moins qui ne l'empêche de fermer les yeux.
Le signal familier retentit et une voix qui changeait toutes les semaines s'écria :
- Kazutora ! Visiteur !
Il se leva de sa couchette, peu désireux de savoir qui l'attendait de l'autre côté de la vitre mais conscient que s'il n'agissait pas vite, on viendrait le chercher.
Lorsqu'il arriva au parloir et qu'il reconnut les cheveux sombres et l'air un peu revêche, il n'arriva pas à dire si ses mains tremblaient ou si c'était tout son corps qui ne s'arrêtait pas de vibrer.
Il se saisit du téléphone qui l'aidait à communiquer avec peine, essuyant ses regards pleins de reproche et de remords et de regrets et de questions- il pouvait y faire face.
Ce n'était pas sa faute. Ce n'est pas sa faute. Ce n'est pas ma faute.
– Chifuyu, dit-il en essayant d'y mettre un peu de hargne, un peu de colère, mais laissant finalement le mot s'envoler dans l'atmosphère sans y laisser une seule couleur.
— Kazutora, lui répondit-on simplement. Comment vas-tu ?
Il se raidit, cherchant le piège. Où étaient les cris ? Où étaient les yeux pleins de colère et le poing serré ?
— Qu'est-ce que tu veux ?
Il fallait qu'il garde la face, parce qu'il était conscient de ce qui allait lui tomber dessus. Il était conscient, tout de même, de ce qui tapissait son regard, et de ce qui grandissait derrière son interlocuteur, derrière la vitre, derrière lui, qui lui disait de fuir – mais il n'avait rien fait de mal. C'était pas sa faute. C'est pas ma faute.
— Je suis là pour te dire que Draken te pardonne. Que Mikey te pardonne.
— Je le sais déjà, ça, cracha-t-il.
Il regretta instantanément son ton, son attitude, mais il ne voulait pas de ce pardon. Il n'en voulait pas, parce-que qu'y avait-il à pardonner lorsque l'on n'avait rien fait de mal ?
Il desserra ses doigts autour du combiné, un par un, parce-que son poignet lui faisait mal de trop le tenir.
— Ferme-la. J'ai pas terminé.
Chifuyu ne criait pas. Chifuyu ne le fusillait pas du regard. Il restait froid, droit, distant, juste assez, et pourtant Kazutora la voyait – la chaleur au fond de sa voix, le rouge contre ses yeux.
Six mois, c'est pas assez. C'est pas assez pour se remettre. Il faut au moins toute la vie – alors pourquoi Chifuyu venait-il le voir aussi tôt ? Pourquoi venait-il le voir tout court ?
— Je suis aussi venu te dire que Baji-
Sa voix se perdit, confirmant tout ce que Kazutora savait déjà. Et pourtant, Chifuyu sembla s'armer de quelque chose, envelopper son discours d'une force qu'on n'a pas, au bout de six mois, et il reprit :
— Baji te pardonne. Et moi aussi, Kazutora, je te pardonne.
Kazutora ne savait pas ce que signifiait le pardon, surtout adressé à un être comme lui – impardonnable, cassé, abîmé, malade. Et pourtant, de tous ceux qu'on lui avait adressé, de tous ceux qu'on lui avait tendu et qu'il avait saisi à demi, il décida de s'accrocher à celui-ci de toutes ses forces.
Je te pardonne.
Les mots n'avaient pas la même saveur que ceux des autres, ils n'avaient pas la même dimension et quelque chose lui dit doucement, quelque chose lui murmura c'est bon.
Il se réveillait souvent les yeux écarquillés comme s'il ne les avait jamais fermés. Ils accompagnaient l'impression d'avoir saigné du nez, saigné du ventre, mais ce n'était pas le sien, ce n'était pas sa blessure qui lui donnait envie d'hurler et de manquer de réveiller son compagnon de cellule.
Il sentait le geste, revivait les odeurs et devait fermer les yeux très fort très vite pour ne pas se laisser submerger. Et il murmurait, c'est pas ma faute, c'est pas ma faute, litanie lancinante à laquelle il croyait de moins en moins, à laquelle la voix de la psychologue répondait toujours, et cette culpabilité alors ?
Il agrippait les draps, le rebord du lit, du lavabo, se transportait d'une pièce à l'autre sans cligner des yeux jusqu'à ce que l'idée s'installe et qu'il ne puisse plus s'en débarrasser. Alors il contemplait le futur et se disait qu'il aurait des lettres à envoyer, au moins à Mikey, et que la logistique dénaturerait son corps tant et si bien qu'il n'aurait que ce qu'il méritait.
Que pouvait-il faire de sa vie en sortant, de toute façon ? La vivre ? Alors qu'il traînait tant de bagages, alors qu'il peinait encore à en regarder le contenu et préférait largement fermer les yeux dessus éternellement que véritablement en trouver la clé ?
C'était toujours la même rengaine, toujours le même discours qui lui martelait que c'était pas grave, de disparaître maintenant. Qu'il n'avait personne à blesser. Qu'il n'avait plus rien à prouver et qu'il avait accompli ses deux missions terrestres funestes.
Et puis avant de prendre sa décision, le sommeil l'emmenait avec lui, comme pour dire, attends encore, comme pour dire que dehors, il y avait encore quelque chose pour lui, alors que lui ne parvenait même pas à sortir de sa propre tête.
Il se lève tous les jours en grinçant des dents pour éviter d'hurler à la mort.
— T'as changé.
Kazutora leva les yeux de son verre, la paille encore coincée entre les dents. En face de lui, Chifuyu avait à peine touché à son café – sûrement qu'il manquait de sucre.
— J'espère bien que j'ai changé.
En dix ans, il y avait de quoi évoluer. Même en ne restant qu'à un seul endroit, même en ne connaissant qu'une seule routine. Des mots s'étaient accrochés à sa peau et depuis qu'il ne pouvait plus s'en débarrasser, il s'était décidé.
— Même depuis la dernière fois que suis venu te voir.
Les visites de Chifuyu n'étaient jamais annoncées, toujours des surprises qui faisaient sursauter son cœur jusque dans son estomac quand il constatait à quel point, depuis la dernière, il avait évolué. Et Kazutora le voyait bien : à chacune, Chifuyu déposait une pierre métaphorique sur le chemin de sa guérison.
— Peut-être, marmonna-t-il simplement en aspirant bruyamment le reste de son jus de fruit.
— Je trouve ça chouette.
— Je t'ai pas demandé ton avis.
— Tu pourrais juste dire merci.
Il pourrait juste dire merci.
Il haussa les épaules et ses doigts jouèrent naturellement avec la paille. Il hésita à poser des questions sur les autres. Depuis les trois jours qu'il était chez Chifuyu, ils n'avaient jamais abordé le sujet. La photo était la seule preuve que le Tomen existait toujours. À deux reprises, son hôte avait mystérieusement disparu pour ne revenir qu'au milieu de la nuit et le message était plutôt clair, pourtant Kazutora se surprenait à ne pas réussir à l'aborder.
— J'ai eu des rendez-vous, murmura-t-il.
Il sut que Chifuyu l'entendit uniquement parce qu'il haussa un sourcil. Il reprit :
– Avec une psychologue.
La surprise sur le visage de son vis-à-vis fut difficile à cacher, mais Kazutora n'avait pas honte. Il avait compris ce qu'il était – malade – et ce que ça l'avait poussé à devenir – un meurtrier – mais il avait aussi conscience que sans ce que Chifuyu lui avait dit, sans le pardon qu'il lui avait accordé, il n'aurait sûrement jamais fait ce pas.
— Tu veux qu'on en discute ?
— Pas forcément.
— Pourquoi t'en parles alors ?
— Pour te dire.
Chifuyu prit finalement une gorgée de son thé, et hocha vaguement la tête.
— J'ai envie de te dire bravo, mais finalement c'est peut-être normal.
— Ouais, ça l'est.
— Bravo quand même, dit-il après une pause.
Et Kazutora esquissa un léger sourire sur le coin des lèvres, soufflant un peu du nez avant de replonger dans son verre vide.
Les doigts de Chufuyu passèrent lentement dans ses cheveux.
Il avait fermé les yeux, la tête sur ses genoux et les oreilles remplies des répliques du film qu'il avait tenté de regarder jusqu'au bout. La fatigue l'avait pris par surprise et il s'était laissé tombé contre son épaule avant que Chifuyu ne l'installe sur ses genoux.
Ses caresses étaient lentes. Elles suivaient le rythme de sa respiration, que Kazutora pouvait sentir au fur et à mesure que son ventre se soulevait et effleurait sa peau. Peut-être s'était-il lui aussi endormi.
— Chifuyu ?
Un marmonnement lui répondit, et la main dans ses cheveux s'arrêta. Elle ne s'enleva pas et reposa simplement, emmêlée dans ses mèches blondes.
— Chifuyu, reprit-il un peu plus assuré. Merci.
Un souffle amusé échappa à son interlocuteur – il le sentit dans son ventre – et il répondit avec un léger sourire que l'autre ne put pas voir.
— C'est normal.
Kazutora se tendit, attendant la suite, mais elle ne vint pas.
— Quoi ? reprit Chifuyu.
Il décida d'être honnête, au moins pour honorer ses doigts contre son crâne et son souffle apaisé.
— J'ai cru que t'allais dire que c'est ce qu'il aurait voulu.
— Baji ?
Kazutora hocha la tête. Les vagues de fatigue qui le maintenaient contre les cuisses de Chifuyu s'éloignaient, mais il ne fit rien pour se redresser.
Le silence s'étira et, parce qu'il ne voyait pas son expression, il eut peur d'avoir dit un mot en trop. Alors qu'il ouvrit la bouche pour présenter ses excuses, les caresses reprirent accompagnées d'une douceur nouvelle dans le ton de Chifuyu :
— Ça compte toujours. Mais là, c'est ce que moi je veux.
Kazutora se tourna sur le dos, pour le regarder. Les yeux de Chifuyu étaient déjà sur lui. L'un des deux sourit, et l'autre suivit juste après, peu importe dans quel ordre, tant qu'ils s'entrechoquaient de loin pour se dire et maintenant, ça va.
— Tu penses encore à lui ?
— Tous les jours.
Kazutora sentit sa gorge le brûler, mais le feu ne s'étendit pas jusque son estomac, ne s'étendit pas jusque dans ses bras pour lui dire d'être violent, pour lui dire de faire mal parce-que c'est pas sa faute. Il le savait maintenant. Il savait qu'il était responsable, manipulé mais responsable, et accepter une sentence telle que celle-ci n'avait jamais été aussi libérateur, pas même lorsqu'il avait fait un pas hors de la prison.
— Il te manque ?
Il vit Chifuyu secouer la tête.
— Plus maintenant.
Grandi, et guéri.
— Tant mieux, souffla Kazutora.
— On est pas un peu vieux pour ça ?
Chifuyu le poussa légèrement d'un coup d'épaule, et Kazutora fit semblant de trébucher un peu plus loin avant de revenir à côté de lui.
— Dis pas ça. C'est toujours sympa, les festivals.
Kazutora leva les yeux au ciel mais au fond, il était bien content de sortir.
Les couleurs se mélangeaient et déjà, la fin d'année avait approché. Halloween était passé sans accroc, et il était chez Chifuyu depuis au moins trois mois. Il savait pour les Black Dragons, savait pour le Toman, savait pour tout, et respectait son engagement de toutes ses forces – avec toute l'admiration du monde.
Autour d'eux, les bruits et les gens se mélangeaient pour ne former qu'une masse difforme et vociférante. Ils croisèrent bon nombre de gabarits et bon nombre d'enfants, aussi, qui couraient dans tous les sens et qui pinçaient le cœur de Kazutora.
N'importe lequel d'entre eux aurait pu être lui, et n'importe lequel d'entre eux pouvait devenir lui. Il ne leur souhaitait pas, ne le souhaitait à personne, mais il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il était heureux, maintenant.
À défaut d'attraper sa main, il passa un bras autour des épaules de Chifuyu qui logea un peu sa tête dans son emprise, assez pour mettre le feu à son estomac – un nouveau genre de feu, qui ne se levait qu'avec lui et qui léchait les parois de son âme blessée pour l'aider à cicatriser comme il se le devait maintenant qu'il l'avait suturée.
— Hé, Chifuyu !
Ils se retournèrent de concert et avant de le voir, Kazutora avait reconnu sa voix. Déglutissant, il se tourna rapidement vers Chifuyu pour ne rencontrer que ses yeux, si rassurants qu'il sut que ce n'était pas grave.
En quelques pas à peine Draken et Takemichi les rejoignirent, et ils échangèrent un long regard avec que le premier ne lui tende la main.
Il y eut un sourire, un rire et puis ils se baladèrent naturellement tous les quatre. Le fantôme des autres était là, mais ils ne planaient pas autour comme une conversation que l'on n'ose pas avoir.
Kazutora apprit pour Mikey, pour les autres, pour tous ceux qui l'intéressaient, et ça lui suffit. Il savait qu'il ne voulait plus de cette vie autrement qu'à travers Chifuyu.
— Comment ça va ?
Draken et lui avait abandonné les deux autres à leur conversation, et le premier avait cherché une canette de soda dans le distributeur derrière eux qu'il lui tendait maintenant.
Kazutora s'en empara.
— Ça va. Et toi ?
Il n'avait pas besoin de s'embarrasser de plus : c'était largement suffisant.
— Ça va très bien.
Ils échangèrent un sourire, un léger coup de poing dans l'épaule, et Kazutora put mettre des mots sur ce qu'il avait toujours su : ça en vaut la peine.
— Ouvrir une animalerie ?
Allongé sur le canapé, Kazutora leva les yeux du livre qu'il tentait de commencer depuis deux semaines sans jamais parvenir à se concentrer, et haussa un sourcil.
Devant lui Chifuyu haussa vivement la tête avant de bouger ses jambes pour s'asseoir à côté de lui. Kazutora les reposa sur les siennes.
— Avec moi ?
— Si tu veux bien, s'empressa de repréciser Chifuyu.
— Et le reste ? Et les autres ?
— Je suis parti.
Kazutora se serait redressé si la chaleur de Chifuyu n'était pas aussi captivante.
— Pardon ?
— Je suis parti. Je veux ouvrir une animalerie.
C'était aussi simple que ça.
Il laissa ses yeux traîner sur son visage, sur sa bouche, sur la façon dont ses sourcils portaient ses accents déterminés.
Il n'était pas parti, et ne le ferai sûrement jamais. Où rentrerait-il quand l'image de son chez-lui résidait entre les deux yeux qui lui faisaient face ?
Il y avait quelque chose dans la façon dont Chifuyu faisait les choses. Il était revenu, après la première fois, il était revenu et quelque chose s'était instauré entre eux, une sorte de cérémonie relationnelle dont ils avaient tous les deux besoin.
Maintenant qu'ils pouvaient se toucher, maintenant qu'ils pouvaient se le dire autrement, il n'y avait rien à ajouter.
— Ouais, d'accord.
— Genre tu m'aides ?
— Ouais.
Le sourire de Chufyu fendit les airs et avant de le voir arriver, Kazutora sentit ses lèvres sur les siennes. Pour dire merci, pour dire ça va, pour dire pour toi.
Il répondit à son baiser en agrippant sa nuque, s'y accrochant comme il s'était accroché à ses visites les premières fois.
C'était un futur qui lui convenait – qui le comblait. Qui en vaut la peine.
Elle se racla la gorge.
— Bienvenue monsieur Kazutora Hanemiya. Comment allez-vous ?
C'était la deuxième fois qu'il la voyait, et elle était toujours aussi douce. Il savait qu'il avait de la chance, et il savait que la moindre des choses, c'était de parler.
Il voulait aller mieux. Il voulait avancer, pour regarder Chifuyu dans les yeux la prochaine fois, pour se réveiller sans avoir envie de mourir, pour se souvenir que dehors, dehors, le monde l'attend.
Elle lui a dit, elle lui a dit.
Les mots gravés sur sa peau, gravés dans son âme.
« Restez un monstre dans votre tête et convainquez-vous que c'est le cas, si vous le voulez, mais c'est en se disant qu'on en est un qu'on le devient véritablement, puisqu'alors qu'y a-t-il à faire pour changer ? Comment ne plus en être un lorsque l'on y a accroché notre nature entière ? Vous n'êtes pas un monstre, monsieur Kazutora. Dès que vous l'aurez compris, alors vous saurez aussi qu'il y a du travail à faire, et que ce travail en vaut la peine ».
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HBDJZEHBJ c'est très léger c'est pas très travaillé mais ça m'est égal c'est très très self indulgent i needed this ET TOI AUSSI LEYLAY
Donc voilà once again c'est sûrement trop court mais peu importe j'écrirai d'autres trucs plus élaborés
bizou also la fin vient d'euphoria l'épisode spécial
Bastille - Things we lost in the fire
