Disclaimer : C'est à JKR mais chut ! ne lui dites pas que je lui ai empruntée un de ses personnages !
Titre : Nous, les sorciers
Pairing : Rogue centric
Rating : G
Nombre de mots : 497
Une porte claque bruyamment.
Mes mains se crispent sur mes draps, mon corps se tend sous l'appréhension. Je me redresse à demi, aux aguets, cherchant à entendre encore ses mots qui vont blesser ma mère, l'humilier et la faire fondre en larmes.
C'est toujours ainsi.
Sa voix gronde, furieuse, tandis qu'un coup retentit. J'imagine qu'il a dû frapper du poing sur la table, parce qu'il n'osera jamais lever la main sur elle. Non pas qu'il craigne ses représailles, il n'a jamais eu peur d'elle, mais parce qu'il commence à me craindre moi.
Je l'ai lu dans ses yeux noirs remplis de rage, de mépris parfois, et depuis quelques temps de peur.
Ses cris me parviennent maintenant. Ma mère a bien essayé de lui cacher ma convocation chez le directeur de l'école mais mon père a dû l'apprendre grâce à une âme bien pensante qui a jugé très avisé de lui raconter la dernière « anormalité » de son fils unique, l'inquiétant Severus Rogue. Et dès que quelque chose d'étrange survient dans cette école de moldus, je suis inévitablement le coupable. Risible et jubilatoire. Ces moldus sont tellement pathétiques.
J'entends maintenant ma mère pleurer et je serre les dents. Je voudrais qu'il vienne dans ma chambre, qu'il déverse son fiel sur moi, le vrai responsable, qu'il crache son venin et voue au diable cette tare que ma mère m'a léguée en héritage et dont je suis fier : la magie.
Je le fixerais simplement de mon regard le plus sombre, le plus impénétrable et je n'aurais qu'à lui sourire tout en murmurant des mots incompréhensibles, inventés pour qu'il batte en retraite, effrayé, horrifié.
Ce n'est qu'un moldu stupide, incapable de saisir la grandeur de ce pouvoir que ma mère possède, que je possède et qu'il ne pourra jamais obtenir. Je me demande parfois ce qui le rend plus furieux : ne pas comprendre ou ne pas avoir ce don qui l'effraie et qu'il prend pour une malédiction ?
Le silence s'abat brusquement dans la maison.
J'entends la porte claquer de nouveau puis des pas discrets trottent dans le couloir, s'arrêtent devant ma porte qui s'entrebâille doucement. Je suis toujours assis dans mon lit d'enfant, tous les sens en éveil.
- Chéri, tu ne dors pas ?
Ma mère se glisse près de moi, effleure timidement mon visage de sa main et je me dérobe à cette caresse. Je lui en veux de ne pas avoir le courage d'affronter mon père, d'user de cette magie pour éloigner ce rustre de nous. Je la sens hésiter, puis elle s'en va, les épaules voûtées et dans un murmure me souffle.
- Bonne nuit, mon chéri…
Je ne réponds même pas. Que pourrais-je lui dire pour apaiser son chagrin ? Sa faiblesse me fait mal autant qu'elle m'écœure. Je ne laisserai jamais personne m'humilier.
Ce soir, je ne dors pas, les yeux grands ouverts allongé dans mon lit et j'imagine un monde où les moldus ne seraient plus parmi nous, les sorciers.
