Chapitre relu et corrigé par Alena Robynelfe :D


Bonne lecture!


Chapitre 4 : Secret

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30 Janvier 1202,

Viktor sait.

Viktor sait et pourtant je suis encore en vie. Peut-être puis-je vraiment lui faire confiance ? Il s'est passé tellement de choses en quelques jours, j'ai bien du mal à tout remettre dans l'ordre, pourtant il le faut ! Il le faut, si un jour on lit ces lignes, car c'est bien trop important pour tomber dans l'oubli. Je veux que tout le monde sache ce qui s'est réellement passé la nuit de l'arrestation de William Corvinus.

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J'ai attendu que les vampires soient loin avant de filer en douce de ma chambre. Je ne me suis pas vraiment habillée, au vu de ce que j'allais faire après ce n'était pas utile. J'ai caché mon journal sous mon lit et je suis sortie hors de ma chambre en prenant bien soin de ne pas claquer la porte. Tout était si calme dans les couloirs. En passant devant la chambre de mon père je n'ai pas pu m'empêcher de jeter un coup d'œil à l'intérieur : il était étendu sur son lit, des marques de larmes encore visibles sur ses joues, cela m'aurait attendri si seulement il ne tenait pas encore sa coupe de vin à la main. Il empestait l'alcool et il avait dû sortir car ses vêtements étaient maculés de boue, la carafe qui contenait l'alcool était éparpillée en une vingtaine de morceaux sur le sol, elle avait libéré le reste de son contenu sur le tapis. J'ai ressenti un tel mépris à cet instant que j'ai hésité à le laisser là, comme un marin à la dérive ne trouvant planche à laquelle se raccrocher pour son salut. Mais je ne suis pas cruelle et je savais que dès le lendemain il s'en voudrait, alors, je l'ai déchaussé et ai réussi à le coucher entièrement sur son lit. J'ai ramassé les morceaux de verre afin qu'il ne se coupe pas et j'ai nettoyé le vin. J'ai rabattu les couvertures sur lui et je m'apprêtais à sortir lorsqu'il a murmuré, mi-sanglotant, à mon attention :

« _ Je suis désolé Ilona, tellement désolé que tu me vois comme ça. Tellement désolé d'être si incapable, si faible. Tu as tant besoin de moi et je suis si égoïste…

_ Chut… ai-je soufflé. Reposez-vous père, je sais tout cela… dormez à présent et ne pensez plus.

_ Merci mon enfant, tu es si… si incroyable… si gentille et compréhensive avec moi, tu ne mérites pas ça… a-t-il continué.

_ Dormez… » ai-je répété en l'embrassant sur le front.

Il a fini par s'endormir et j'ai doucement refermé la porte de sa chambre derrière moi. J'ai éteint les nombreuses chandelles encore allumées du couloir et j'ai continué mon chemin vers la chambre de mon frère. Je viens toujours le voir la nuit, c'est le seul moment de la journée où je ne me fais pas chasser par les bonnes.

Sa chambre était plongée dans la pénombre, une unique bougie presque à bout de souffle éclairait son visage si pâle qu'on aurait cru qu'il n'avait jamais connu la lumière du jour. Il respirait paisiblement malgré son front luisant de fièvre. Je me suis approchée pour le reborder et déposer un baiser sur son front et il m'a retenue par la main lorsque j'ai tenté de m'en aller. Ses yeux luisants et fatigués se sont fixés dans les miens larmoyants. Je ne supporte pas de voir mon frère, mon jumeau, ma moitié dans un état pareil, je n'ose penser au jour où il me quittera, je serai détruite probablement.

« _ Ne pleure pas Ilona. A-t-il dit de sa voix si faible.

_ Désolée Jolâmm, mais ça je ne le peux pas. Tu ne peux pas me le demander. Ai-je répondu en prenant sa main brûlante dans la mienne.

_ Promets-moi … a-t-il commencé.

_ Te promettre quoi ? Ai-je demandé en approchant mon oreille de ses lèvres afin de lui épargner l'effort de hausser le ton.

_ Promets-moi que lorsque je ne serai plus là tu continueras à vivre. Promets-moi que tu vivras et que tu seras heureuse comme si j'étais toujours avec toi. A-t-il dit avec un air sérieux que je ne lui connais que très rarement.

_ Je ne peux te faire une telle promesse Jolâmm, si… si un jour tu n'es plus avec moi ce sera comme si je n'étais plus complète. Je t'aime tellement, je refuse que tu partes ! Je veux que tu te battes ! Je refuse de te perdre, je refuse que tu meures ! Tu m'entends ! Je ne le supporterai pas ! Ai-je presque crié.

_ Ilona, les humains meurent tous un jour, c'est ainsi, tu ne peux pas lutter contre la nature. Toi, tu vivras, tu vivras même longtemps. Nous ne faisons pas partie du même monde et tu le sais très bien. Tu es différente, tu ressembles beaucoup plus aux vampires et autres immortels qu'à moi, qui sait ce que William t'a transmis ? Et qui sait si tu n'as pas hérité de notre père ?

_ C'est peu probable tu le sais pourtant. Père nous a toujours dit que les enfants qu'il a eus avec sa première femme il y a presque cent ans avaient tous eu une vie normale et humaine. Quant à William je doute que son don me soit vraiment un jour d'un grand avantage…

_ J'ai lu tu sais. J'ai lu des ouvrages sur le troisième fils d'Alexander Corvinus, il était également capable de parler aux animaux comme tu le fais, peut-être es-tu comme lui ? Et quant à Père, je pense qu'il est possible qu'il mente…

_ Qu'est-ce-qui te fait dire cela ? Me suis-je étonnée.

_ Une conversation entre Markus, Viktor et lui, à ton propos. Ils parlaient de notre naissance, tu sais que tu as failli ne jamais vivre n'est-ce-pas ? Je les ai entendus dire que sans ta marraine tu ne serais pas ici aujourd'hui, sauf qu'apparemment ta marraine est une vampire que notre père refuse de côtoyer depuis ce fameux jour. Tu devrais chercher Ilona, je pense qu'il y a beaucoup de choses que notre père te cache sur toi…

_ Pourquoi me dis-tu tout cela ?

_ Parce que je refuse de mourir en te laissant dans l'ignorance de choses que j'ai apprises. Ta marraine se prénomme Lívia et c'est une fidèle de Viktor, c'est tout ce que je sais.

_ Tu ne mourras pas, tu m'entends ! Ce n'est même pas une possibilité ! Je te l'interdis ! Ai-je sangloté.

_ Ilona… s'il-te-plaît, je veux que tu sois forte et que tu acceptes de me laisser partir. Tu ne te rends pas compte de tout le bonheur que tu m'as apporté ces dernières années. Ne sois pas triste, toutes les heures que nous avons passées ensemble, tous tes efforts pour me faire rire valent au moins une dizaine de longues vies. Tu sais ce que veut dire ton prénom ? Il signifie ''éclat de lumière'', je pense qu'il résume parfaitement tout le bien et le bonheur que tu parviens à m'apporter. »

J'ai été incapable de retenir mes pleurs, mon frère est si sage par rapport à moi et toutes mes bêtises. Sa maladie l'a rendu si dur et si serein comme s'il était un vieillard au crépuscule de son existence. Pourtant il devrait lui rester tellement à vivre ! Ses mains caressaient mes cheveux et il murmurait des paroles qui se voulaient rassurantes mais qui n'avaient que trop peu d'effet sur moi. J'ai fini par me relever pour partir, l'ai embrassé sur la joue, ai pris la direction de la sortie et il a ajouté au moment où je passais la porte : « Sois prudente cette nuit, les vampires n'aiment pas les loups. »

J'ai acquiescé et ai pris la direction de la cour. J'ai longé les hauts murs du château avant d'arriver à la petite porte qui reste continuellement ouverte et dont je connais le secret. Je me suis glissée dehors, l'air frais m'a fait frissonner et je n'ai pu m'empêcher de ressentir un certain bien-être en ôtant mes souliers pour sentir les brins d'herbe sous mes pieds. J'ai retiré mes vêtements et les ai cachés à l'endroit habituel dans un creux de la muraille. Je n'ai gardé que ma tunique que j'ai attachée autour de mon cou, sur mes épaules.

J'ai ouvert mes sens au monde de la nuit et après avoir inspiré profondément l'air pur j'ai fermé les yeux. Lorsque je les ai rouverts la fillette avait fait place au loup.

oOo

J'ai découvert que je pouvais me changer en loup environ un mois après m'être fait mordre par William, lors d'une de mes nombreuses confrontations avec ma mère à propos de mes capacités. Je me suis tellement énervée que j'ai accidentellement mis le feu aux rideaux, elle m'a traitée de monstre et je lui ai répondu que je n'étais que le reflet de la haine qu'elle me portait, elle n'a pas apprécié et j'ai récolté de nombreuses gifles, sous les cris de mon frère, avant que mon père ne l'empêche de me frapper. Il m'a sèchement dit de partir tout de suite de la chambre, je l'ai pris au mot et je suis directement sortie du château. J'ai pris la direction des bois et lorsque je me suis enfin retrouvée toute seule, j'ai hurlé à pleins poumons toute la colère qui m'habitait. Seulement à la place du son aigu de ma voix, un long hurlement de loup a envahi le silence reposant des bois. J'avais à peine entendu mes habits se déchirer trop préoccupée sur la douleur sourde qui me vrillait la poitrine.

Apeurée, je me suis mise à courir, courir jusqu'à me retrouver devant le lac gelé. Le printemps commençait à pointer le bout de son nez, j'ai donc pu m'observer en me servant de l'eau comme d'un miroir : un loup, j'étais un loup ! Enfin peut-être plus un louveteau car mes pattes étaient larges par rapport au reste de mon corps et mon museau très peu affiné. Tout mon poil était d'un noir charbon, la seule touche de lumière provenait de mes yeux, d'ordinaire noisette, ils avaient pris une teinte verte, presque aussi lumineuse que celle des émeraudes. Un bruit de branche m'a fait sortir de ma contemplation, je me suis tournée et mon regard a croisé une nouvelle fois celui de William Corvinus. Le loup-garou m'observait d'un air à la fois triste et fasciné, c'est alors que j'ai compris une chose : il m'avait transformée en monstre. Cette pensée m'a envahie et une haine soudaine a commencé à monter en moi, avant qu'il ne tente par un moyen ou un autre de me parler, je me suis mise à courir droit devant moi, sans prendre gare où j'allais.

Après plusieurs heures de course, je me suis évanouie. À mon réveil j'étais dans une maison, allongée dans un lit. Une fillette, à peine plus âgée que moi m'a souri en voyant que j'étais réveillée. Elle avait de longs cheveux blonds relevés en chignon, son visage était très doux, elle avait un port presque princier, elle appartenait sans aucun doute à la noblesse. Ses yeux étaient d'un de ces bleus apaisant qui rappelle le ciel, de légères taches de rousseur parsemaient ses pommettes et elle s'est présentée sous le nom de Íli. Elle habitait et habite toujours le fief voisin de celui de mon père. Le sien en est le seigneur. Elle m'a trouvée avec son garde près du château, nue et affalée dans la neige, elle m'a donc emmenée à l'intérieur pour que je ne prenne pas froid.

Je suis restée un peu plus d'une journée avec Íli et j'ai passé un moment reposant, elle est si gentille. Il m'arrive de trouver le moyen de la voir, elle aime comme moi échapper à la vigilance des adultes pour partir se promener en forêt et ce malgré le danger. Elle est un peu insouciante, mais sa joie de vivre réussit à me sortir de ma morosité. Et elle sait pour ma capacité à me changer en loup, je dois avouer que cela me fait du bien d'avoir quelqu'un à qui parler de cela hormis mon frère.

oOo

Il ne m'a pas fallu très longtemps pour retrouver la trace des vampires. Ils venaient d'arriver dans le village que je leur avais indiqué. Le spectacle qui s'étalait devant mes yeux était macabre, des corps, dont certains à moitié dévorés, jonchaient le sol enneigé maculé de sang. La barbarie de William n'avait d'égale que celle des créatures de son frère Markus. Le visage de celui-ci était horrifié alors que celui de Viktor n'affichait que du dégoût à l'instar de celui d'Amélia qui laissait tout de même paraître une légère trace d'appréhension. J'ai repensé au fait qu'elle était la plus jeune des aînés, elle n'avait sans doute pas beaucoup d'expérience, et elle pensait sûrement à Janelle et Liam qu'elle avait laissés aux bons soins de mes nourrices.

Très vite il leur parut évident que les défunts allaient grossir tôt ou tard les rangs de l'armée de William et ils hésitaient à prendre une décision. Je les écoutais tergiverser d'une oreille distraite, cherchant à localiser le chef des loups-garous avec précision, j'appris ainsi que Markus et lui étaient plus ou moins reliés et qu'ainsi il pouvait sentir sa présence, j'ai eu de la peine pour lui car malgré les dires de Viktor, son frère allait souffrir ce soir. Viktor a finalement ordonné de brûler les corps et de tout fouiller, je me suis dit qu'il valait mieux que je m'éloigne un peu. J'ai gagné les sous-bois et je me suis fait violemment plaquer sur le sol. William me toisait avec un air sévère.

File d'ici ! Ilona, tu ne devrais pas être là ! Si les vampires te voient, c'est fini pour toi !

Je fais ce que je veux ! Vous n'êtes pas mon père que je sache ! Ils vont vous trouver William…

Je le sais. Tu as guidé mon frère jusqu'à moi, c'est bien, je t'en suis reconnaissant, il est venu avec les autres aînés, c'est une bonne chose…

William ?

Ilona ?

Vous n'avez pas l'intention de vous rendre n'est-ce-pas ?

Il se pourrait en effet que j'ai changé d'avis. Mon frère et ses amis risquent d'avoir quelques problèmes d'ici peu de temps…

J'ai tourné la tête vers les profondeurs de la forêt et j'ai alors vu la masse grouillante des loups-garous, c'était un véritable guet-apens ! Comment avais-je pu me laisser duper de la sorte ? Les vampires n'avaient pas une chance… je me suis tournée de nouveau vers William, sidérée.

Pourquoi ? Je pensais que vous vouliez faire cesser tout cela !

C'est exact ! Plus de vampires, plus de guerre.

Markus est votre frère !

Et alors, que penses-tu que cela change petite idiote ! Maintenant va-t'en je ne veux pas qu'il t'arrive du mal !

Pourquoi suis-je si importante à vos yeux ?

Tu ne penses tout de même pas que je vais passer l'éternité tout seul ? Tu es mon moyen de ne pas tomber complètement dans la folie. Va rejoindre nos frères à présent et tiens-toi tranquille.

Face aux paroles du loup-garou je suis restée interdite. Puis une évidence est apparue, je devais aider les vampires coûte que coûte à arrêter William. Je me suis donc mise en quête d'un moyen pour disperser les loups-garous et permettre à l'un des aînés de trouver celui que je pensais pouvoir considérer comme un allié. Je suis retournée au village malgré l'interdiction de William, il fallait que je localise Viktor. Je n'avais jamais communiqué par la pensée avec quelqu'un d'autre que mon frère ou William, je ne savais donc pas à quoi m'attendre. J'ai aperçu l'aîné au moment où celui-ci envoyait un soldat chercher Amélia pour stopper le loup-garou qu'ils venaient de trouver. William voulait les attirer dans son piège et je ne pouvais pas le laisser faire.

J'ai crié de toutes mes forces dans ma tête en direction de Viktor. Celui-ci a sursauté, ça avait marché ! Je lui indiquais rapidement ce qu'il risquait tandis qu'il me cherchait du regard. Suite à mes révélations il ordonna à certains de ses hommes de prendre les loups-garous à revers et de les disperser avec des torches montées sur des flèches d'arbalète. Pouvant sentir les loups-garous dans mon esprit j'ai su que c'était un franc succès. Viktor était en train de me remercier lorsque la douleur de William m'a frappée de plein fouet.

Viktor m'a aperçue à ce moment et j'ai senti son regard suspicieux glisser sur le loup que j'étais. Il dut certainement se dire qu'il rêvait, voyant qu'il risquait de comprendre et sentant la douleur de Markus s'ajouter à celle de son frère, j'ai préféré m'éloigner avant de ne plus pouvoir bouger. Le vampire avait anticipé mon mouvement et m'a donc suivie, j'ai essayé de le semer mais mes pattes ne m'ont pas portée bien loin. Alors que j'atteignais la lisière de la forêt, je m'écroulai dans la neige et repris forme humaine sous le regard médusé de Viktor.

« _ Maintenant vous savez. » ai-je juste dit.

Il a acquiescé et m'a couverte de sa cape. Je m'en dégageai pour remettre ma tunique. Il a observé mes larmes sans rien dire. Je frissonnais à chaque fois qu'une flèche transperçait le loup-garou blanc. Lorsqu'il est tombé sur le sol j'ai laissé échapper une plainte, Viktor s'est penché sur moi l'air plus inquiet qu'horrifié comme il aurait dû l'être. Je l'ai rassuré et ai voulu me retransformer, il m'a retenue et sans me laisser le temps de protester m'a entraînée avec lui en m'ordonnant de ne pas le quitter d'un pouce. J'étais trop fatiguée pour désobéir, arrivés au niveau de Markus et Amélia il m'a indiqué de rester en retrait sous le couvert d'un arbre, près de son cheval.

J'ai aperçu William étendu sur le sol, j'ai vu Markus et Viktor se disputer et j'ai su à ce moment que rien ne serait jamais plus pareil entre les aînés. Les hommes d'Amélia ont traîné William et lorsqu'il est passé devant moi je pus sentir son regard mi-haineux, mi-reconnaissant se poser sur moi, m'arrachant un sanglot. Personne n'a fait attention à moi jusqu'à ce que Markus, qui hurlait toutes sortes d'injures à sa compagne, ne manque de me percuter. Il m'a observée sidéré, et avant qu'il ne pose une question j'ai senti les bras de Viktor me hisser sur son cheval. Il a renvoyé sèchement Markus, indiquant qu'il avait à me parler. Il a insisté sur le fait que j'étais une imbécile et que je méritais une bonne leçon mais je savais qu'au fond de lui il m'était reconnaissant de mon intervention.

Il me mit devant lui sur son cheval et nous sommes restés à l'arrière, il n'a pas dit un mot de tout le trajet. Lorsque nous sommes arrivés en vue du château de mon père il m'a indiqué tout bas qu'il valait mieux pour moi que je ne refasse jamais un coup semblable. Il ne m'a pas remerciée, mais ça m'était totalement égal, je n'en attendais pas plus de sa part. Viktor m'a ramenée jusqu'à ma chambre et lorsque que nous nous sommes retrouvés seuls m'a ordonné de tout lui expliquer en détail. Viktor est la seule personne de la part de laquelle j'accepte de recevoir des ordres, pour la simple raison que je tiens à la vie. Il n'a rien dit, m'a écoutée, a paru vaguement dégoutté mais rassuré en apprenant que j'avais un contrôle total de mes transformations. Il m'a fait jurer de ne jamais recommencer ce genre de mutation, dans le cas contraire il se verrait obligé de me trouver une place dans un de ses cachots, perspective qui ne me réjouit que très peu. Il m'a couchée et ordonné de dormir, j'ai fermé les yeux sous son regard scrutateur.

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Les vampires sont repartis le lendemain. Avant de remonter à cheval Viktor est arrivé vers moi, il s'est mis à ma hauteur et a pensé dans ma direction au fait que mon nom ne serait jamais mentionné dans les archives de la capture de William, je m'en fichais donc j'ai juste acquiescé. Il allait partir lorsqu'il a ajouté à mi-voix :

« _ Je t'ai à l'œil Ilona, je ne peux pas laisser quelqu'un comme toi agir à sa guise, aujourd'hui tu es dans notre camp mais rien ne dit qu'il n'en sera pas autrement demain. Un jour je viendrai te chercher et ce jour-là tu feras exactement ce que l'on te dit, j'ai conscience que tu ne veux faire de mal à personne, je t'y aiderai, en t'enfermant s'il le faut. Quoi qu'il en soit, ton secret est en sécurité avec moi. »

OoooooO


Alors, cela vous a-t-il plu?