Nouveau chapitre! Je vous souhaite une bonne lecture!


Chapitre 6 : Colère

OoooooO

22 Février 1207,

Il y a des jours où je regrette ma vie de loup.

oOo

M'introduire dans le château des vampires fut très simple, comme d'habitude à cette heure mitoyenne entre le jour et la nuit, les gardes ne sont guère très attentifs. Ceux qui ont effectué les rondes nocturnes sont exténués et somnolents en attendant la relève par la garde de nuit.

Trouver la bibliothèque le fut cependant un peu moins. J'ai beau connaître le château dans ses moindres recoins, grâce à mes visites antérieures, accéder à l'antre de Tanis ne fut pas aisé. Beaucoup de gardes se trouvaient devant la porte de la grande salle, et les archives se trouvant à proximité, j'ai pris du temps avant de trouver le moyen d'y accéder sans me faire voir. Il aurait été stupide de me faire prendre durant ma dernière virée chez mes voisins aux dents longues.

J'ai du attendre le bon moment, l'heure de la relève de la garde, pour m'y introduire, perdant ainsi un temps précieux. Cela m'a particulièrement agacé car cela me faisait prendre un risque énorme et je ne donne pas cher de ma peau, si un jour les vampires me tombent dessus…

Moi qui m'attendais à ce que les documents soient impeccablement triés et rangés, je fus très déçue. Il régnait un capharnaüm indescriptible et l'historien était assoupi sous une immense pile de parchemins. J'ai longtemps hésité entre soupirer et éclater de rire en observant la scène qui était, il faut bien se l'avouer, assez comique. Cependant, je n'avais pas le temps d'attendre que le vampire se réveille, ne connaissant pas son niveau en escrime, je ne pouvais pas risquer de me faire remarquer.

Je me suis donc mise à la recherche de quelque ouvrage ressemblant à un glossaire ou à un plan de rangement de la pièce. Ce fut un échec cuisant et lorsque je m'en rendis compte j'avais perdu un temps précieux. Je pestais intérieurement lorsque mes yeux se posèrent sur une armoire, d'apparence blindée et cadenassée avec le plus grand soin. Les documents que j'espérais trouver étant d'une importance capitale je me suis permise d'espérer qu'ils s'y trouvaient.

Bien entendu, il fut impossible de mettre la main sur la clef. Cela aurait été bien trop simple qu'elle soit à portée de main. Je me suis donc décidée à forcer la serrure en priant pour que Tanis ne choisisse pas ce moment précis pour sortir du sommeil. J'ai sorti mon matériel : deux fines tiges en métal très souples et résistantes et j'ai commencé à œuvrer. J'ai vu Olek ouvrir tout et n'importe quoi en un rien de temps, pour une fois je regrettais de ne pas avoir accepté qu'il m'accompagne… Mais je ne pouvais pas prendre le risque, il n'est pas aussi discret que moi et il aurait pu nous faire repérer et je ne tiens absolument pas à ce qu'il se retrouve devant le conseil puis réduit en esclavage.

La serrure a émis, au bout de quelques minutes qui parurent une éternité, un petit bruit bienvenu. La porte s'ouvrit en grinçant et je me figeais en voyant l'historien remuer un peu. Je mis rapidement la main sur les parchemins pour lesquels j'étais venue et lorsque j'ai refermé avec précaution la porte de l'armoire j'ai entendu une voix m'apostropher. Ce qui, bien sur, était très mauvais signe…

« _ Mais qui êtes vous ? » S'exclama le vampire en me menaçant avec une sorte de coupe-papier.

J'ai longtemps hésité à rire devant son arme improvisée. Puis je me suis rappelée qu'il allait très certainement avertir les autres de ma présence et surtout qu'il m'avait vu ! Bien entendu la capuche de ma veste l'empêche de voir mon visage, néanmoins il a, à présent, une vague idée de mon apparence. Il insista en se rapprochant prudemment de moi en tremblant, il me faisait de la peine, je n'allais pourtant rien lui faire ! J'ai beau être une meurtrière je ne fais pas ça de gaité de cœur, et je respecte profondément le travail de Tanis, cela me dérangea un peu qu'il ait peur de moi.

« _ Je ne vous veux aucun mal, Tanis, posez donc ce couteau, vous risquez de vous blesser avec. » Dis-je avec un ton qui se voulait moqueur pour détendre l'atmosphère.

Le vampire me regarda éberlué mais ne détendit cependant pas sa prise tremblante sur son arme de fortune. Je tentais un pas vers lui, mais il recula en pointant l'ustensile en avant et menaçant d'appeler la garde en hurlant. Ce me faisait de la peine de voir l'assommer, car à cet instant je ne voyais plus que cette solution. J'ai donc essayé de gagner du temps.

« _ Ecoutez… Je sais très bien que c'est moi qui suis en train de vous voler, mais je vous promets que mes intensions ne sont nullement mauvaises à votre égard. Je vous en prie, laissez-moi partir, je vous promets que je ne reviendrai plus. J'ai vraiment besoin de ces documents, j'en ai vraiment besoin ! Il faut que vous me croyiez ! Ai-je tenté.

_ Etant donné la nature des documents que vous tenez dans vos mains j'ai vraiment quelques doutes concernant vos affirmations ! Répondit-il mal assuré. Ce sont des plans et je vois également un document que seules certaines personnes sont en mesure de comprendre… alors je vous le redemande, qui êtes-vous ?

_ Cela n'a aucune sorte d'importance. Sachez juste que ces documents sont d'une importance capitale à mes yeux !

_ Vraiment ? Et que comptez-vous donc faire avec ses plans et les archives secrètes du défunt seigneur Auban Corvinus ? Qu'est-ce qu'une gosse comme vous peut espérer d'un tel vol ? » Tanis commençait vraiment à m'exaspérer, de plus il n'était pas si idiot que cela et semblait deviner bien plus de choses qu'il ne voulait bien le dire. Je commençais à avoir peur qu'il me perce à jour.

Un bruit au dessus de ma tête me fit comprendre que quelqu'un descendait les escaliers menant à la bibliothèque. En entendant la voix de Viktor je me raidis ostensiblement. Cela n'échappa au lettré qui remarqua mon désarroi.

C'est alors que pour une raison que j'ignore il s'est radouci et m'a chuchoté :

« _ Prenez la porte de derrière…

_ Pardon ? Demande-ai-je, surprise.

_ Prenez la porte de derrière ! » Insista-t-il en dégageant le passage jusqu'à celle-ci et en me poussant vers elle. Il l'ouvrit et me força à passer, je le remerciais en me questionnant, troublée, sur ses motivations. Pourquoi m'aidait-il donc ? Comme s'il avait capté mon trouble, il s'adressa de nouveau à moi, les pas se rapprochaient.

« _ J'ai juste une question : Faites-vous partie des '30' ? » Je sentis un énorme poids tomber sur mes épaules, cette expression me disait quelque chose, je connaissais la réponse à sa question, mais j'étais cependant incapable de me rappeler sur le moment ce à quoi il faisait allusion. En vérité ce qui m'avait guidé dans mon choix des documents à prendre avec moi c'était un vieux souvenir de mon père... Je hochais mécaniquement la tête lorsqu'il m'adressa un bref sourire et me poussa définitivement dans le souterrain.

oOo

Une fois sortie je pris rapidement la route de mon village, j'avais froid et un épais manteau blanc recouvrait le sol. Je récupérai mon cheval laissé à la lisière des bois et partis rapidement sans me retourner. Ce n'était pas la première fois qu'un vampire me venait en aide, mais là, cela dépassait l'entendement… J'abandonnai sur le moment le mystère de ce fameux '30' qui ne m'était pas étranger, et partis au galop en direction des habitations. J'avais encore quelques petites choses à faire au marché de nuit avant de me mettre sérieusement à lire mes trouvailles. Edina était en ville et je souhaitais vraiment aller la voir, de même, Helén m'avait indiqué qu'elle serait là, je comptais donc passer un peu de temps avec elle pour l'aider à s'occuper des malades. Je regardais ma besace remplie des documents dérobés et des plantes que j'avais ramassées en venant tout en me disant que ça aurait pu être bien pire. J'étais encore bien loin de me douter de ce que cette nuit me réservait.

oOo

J'avais vite retrouvé Edina qui se jeta directement dans mes bras en m'apercevant. Je lui rendis son étreinte en la serrant contre moi. Elle m'emmena voir son employeur qui me reconnu et m'adressa un grand sourire. Son ancien apprenti l'avait volé avant de s'enfuir et il avait été bien content qu'avec Olek, nous lui amenions Edina qui lui rend d'innombrables services. Je suis heureuse pour elle, il la traite bien et grâce au travail qu'il lui fournit elle rapporte suffisamment d'argent pour pouvoir nous aider à survenir aux besoins du reste de la fratrie.

Lorsque mon cousin et moi-même étions arrivés chez eux, Edina n'avait que six ans et elle s'occupé de son petit frère d'à peine un an seule, pendant que le reste de ses frères et sœur travaillaient aux champs. Leur mère était morte en mettant au monde Zán, le petit dernier et leur père avait succombé quelques mois auparavant à une forte fièvre hémorragique. Ils n'avaient rien, mais nous ont quand même accueillis.

Si je m'entends bien avec les plus jeunes : Zán, Edina et les jumeaux Henrik et Ábel, ce n'est pas du tout la même chose avec les deux aînés de la famille : Goran et Hilda. Goran passe son temps à me faire des avances que je refuse vertement mais ça ne le gène absolument pas de me forcer la main. Si Olek n'était pas là, je n'imagine même pas ce qu'il aurait pu me faire. Il méprise mon cousin, le traite constamment de bon à rien et lui donne les missions les plus dangereuses. C'est un tueur, il n'accorde aucune pitié aux nobles que nous détroussons et il prend un malin plaisir à les voir souffrir, se vengeant ainsi de sa situation précaire. Hilda, quant à elle, aurait bien envie de mettre Olek dans son lit, visiblement, celui-ci ne l'a pas remarqué, c'est certainement mieux pour lui ! Je suis son souffre-douleur, elle ne manque jamais de faire des remarques remplies de méchanceté gratuite et si elle peut y ajouter une gifle c'est encore mieux. Elle est cependant bien contente de me trouver en cas de besoin ! Henrik et Ábel sont d'un an mes aînés et passent souvent leur temps à me taquiner, ce sont deux gentils garçons serviables et remplis de bonne humeur, et il en faut pour supporter la vie que je mène ! Au début, Zán m'appelait 'maman', j'ai mis un bon bout de temps avant de lui faire comprendre que nous n'étions pas de la même famille et que j'étais bien trop jeune pour être sa mère. A présent c'est mon petit-frère de substitution que je passe mon temps à protéger du monde sombre qui nous entoure.

oOo

J'avais donc retrouvé Edina qui faisait le tour du marché avec moi. Nous discutions lorsque j'ai aperçu un enfant voler une miche de pain sur l'étalage d'un boulanger. Mon premier réflexe fut de me rapprocher, au moment où l'artisan attrapait le petit garçon par le poignet en le menaçant de lui couper la main avec son couteau.

Je m'interposai rapidement en sortant de l'argent de ma bourse. Le boulanger me regarda avec un air mauvais et m'avisa de haut en bas. Le gamin tremblait. Je lui proposai une somme qui payait au moins deux fois l'objet du larcin mais il rétorqua qu'il ne voulait pas de mon argent mais une punition pour l'enfant. Je me tournai vers celui-ci, il ne devait pas avoir plus de sept ans, ses petites joues creuses et cireuses me firent comprendre qu'il mourrait de faim, ses yeux bleus exorbités étaient emplis de terreur à la vue du regard menaçant du marchant. Ses petites mains noires de crasse et écorchées serraient nerveusement la nourriture contre sa poitrine décharnée.

Je lançai donc un regard noir au boulanger en lui demandant une nouvelle fois de me laisser payer à la place du petit afin qu'il le laisse partir. Il m'adressa un sourire mauvais en répétant que mon argent ne suffirait pas mais qu'il y avait peut-être moyen de s'arranger autrement… Lorsqu'il remit une de mes mèches de cheveux en place afin d'observer mon visage en posant une de ses mains à un endroit stratégique de mon anatomie je lui mis une baffe sonore en le traitant de pervers et me dégageai vivement.

Il n'en fallut pas plus pour que les gardes me tombent dessus. J'eu juste le temps de hurler à Edina d'emmener le petit en sécurité avant qu'ils ne m'empoignaient en me lançant, au passage, quelques coups de pieds. Je me débattais pendant qu'ils me trainaient jusqu'à la place publique. J'en mordis un si profondément qu'il me frappa si fort qu'il m'assomma presque.

Ils m'attachèrent au poteau réservé aux châtiments publiques et déchirèrent ma chemise, je sentis la morsure du froid mais cette légère douleur n'était rien par rapport à celle que je ressentis lorsque le fouet claqua une première fois.

Je serrais les dents, je n'avais aucune envie de leur faire plaisir, et de toute façon quelque soit les mots qui sortiraient de ma bouche, personne ne viendrait prendre ma défense. Je devais tenir jusqu'à qu'ils se lassent de me frapper ou que la douleur prenne le dessus.

J'ignore combien de combien de fois la lanière de cuir m'avait heurté lorsque je crus voir quelqu'un de familier s'approcher du lieu de mon supplice. Je sentais mon sang quitter mon corps pour rejoindre le sol et tout mon dos n'était que douleur.

Soudain, les coups cessèrent et un murmure parcouru la foule tandis que j'entendais quelqu'un demander pour quel crime j'étais ainsi châtiée. Visiblement la réponse ne sembla pas convenir à l'homme qui incendia littéralement mon bourreau. Le silence se fit et je regrettais de ne pas être assez lucide pour vraiment comprendre ce qui était en train de se passer autour de moi. Mes liens furent coupés et quelqu'un me rattrapa avant que je ne heurte le sol. On me souleva et j'ouvris les yeux, en rencontrant ceux de Viktor je plaquai mes bras, pudiquement, sur ma poitrine en me demandant ce qu'il fichait ici. Il ne m'adressa pas un regard mais ne cessa pas de me serrer contre lui pour autant. Il était loin d'être seul Markus et Helén l'accompagnaient. Cette dernière accouru vers moi et tenta de se faire une idée de l'étendue de mes blessures. Elle pâlit, c'était plutôt sérieux. J'entendis une voix essoufflée arriver vers moi, Ili était inquiète, j'aurais voulu la rassurer mais le seul son que j'aurais été capable d'émettre aurait été une plainte de douleur.

Markus hurlait toujours sur le garde qui tentait de se faire le plus petit possible. Viktor, Helén et Ili discutaient à voix basse. La douleur était tellement intense que j'étais incapable de comprendre l'objet de leur discussion. C'est ce moment que choisit Olek pour arriver, tenant Edina par la main, il lança un bref merci à l'aîné qui me portait toujours et m'arracha à ses bras pour m'emmener plus loin.

Helén lui indiqua rapidement une maison à proximité et nous y entrâmes. La dernière chose dont je me souviens ensuite c'est du cri de douleur que j'ai laissé échapper lorsqu'Helén nettoya mon dos avec de l'alcool pour désinfecter mes plaies.

oOo

Lorsque j'ouvris les yeux, Ili se tenait à côté de moi avec un air désolé affiché sur son visage. Mon dos me faisait horriblement souffrir mais je savais que la cicatrisation avait certainement déjà commencée à se faire. Elle passa sa main sur mon visage et maugréant que je devrais cesser de jouer au héros et de défendre la veuve et l'orphelin de cette manière. Je ne répondis rien mais m'aperçus quelle caressait mécaniquement son ventre, un peu rebondit. Cela faisait presque un mois que je n'avais pas passé beaucoup de temps avec elle et je reçu un pieu dans le cœur en comprenant ce que ce geste signifiait.

Je me relevai brutalement, et beaucoup trop vite. Je gémis de douleur en rencontrant de nouveau le matelas. Mon amie sursauta et me regarda avec un air choqué avant de comprendre alors que je fixais son ventre que je m'étais rendu compte de quelque chose.

Elle m'annonça d'une voix calme qu'elle était enceinte d'environ quatre mois et je ne pu réprimer un hoquet Ili a seulement un an de plus que moi et le fait qu'elle soit enceinte me désolais. Elle ajouta à mi-voix que son père, s'apercevant de sa grossesse avait décidé de la marier, le mois prochain.

Cette fois-ci, ma colère éclata véritablement, et Ili du me donner une légère claque sur mon dos afin que je me taise et n'ameute pas tout le village.

Elle continua, avec le plus grand sérieux, en m'avouant que le père de son enfant n'était pas son futur époux mais un étranger de passage dont elle était follement tombée amoureuse. J'ouvris des yeux horrifiés en devinant ce qui se produirait le jour où son seigneur de père se rendrait compte que sa fille n'était pas une adepte du principe de la fidélité. Il serait bien capable de la tuer, il est tellement cinglé que ça ne lui poserait sans doute aucun problème…

Lorsqu'elle ajouta, pour conclure son monologue, qu'elle était très heureuse, s'en fut beaucoup trop pour moi et je me levai, faisant fie de la douleur qui m'irradiait et claquant la porte en sortant de la maison. Je filai en direction du quartier général de la rébellion, au beau milieu de la forêt, proférant toutes les insultes que je connaissais afin de tenter de me calmer.

Mes mains tremblaient et je devais lutter pour ne pas me changer en loup. Je finis par arriver dans la tente qu'Olek et moi occupons parfois, celui-ci était très concentré sur son travail d'écriture et leva à peine les yeux lorsque je rentrai complètement débraillée. Il attendit que je me mette à lire une de mes trouvailles avant de s'approcher de moi et de poser ses mains sur mes épaules. Il m'embrassa sur la tempe et m'enlaça avec douceur pendant que je rendais les armes et laissais mes larmes couler sur mes joues. Il ne dit rien et me pris dans ses bras pour aller s'assoir dans un fauteuil. Il me berça un moment, attendant que je reprenne possession de tous mes moyens. Je lui racontai tout ce que m'avait dit Ili et je vis son visage se voiler de tristesse.

Il m'indiqua qu'Helén était repartie avec Viktor et Markus et que j'étais restée inconsciente une bonne journée. J'hochais la tête en séchant mes larmes de rage et de tristesse. Lorsqu'il fut certain que j'étais apaisée il me relâcha un peu et m'assit sur ses genoux. Il attrapa une tunique qui traînait à proximité et me la fit enfiler. Je ne protestai pas et le remerciai en lui adressant un de mes rares sourires francs.

Je finis par le quitter pour me remettre à la tache et il m'imita. Lorsque quelques secondes plus tard je lâchai un cri de joie il sursauta et se précipita vers moi.

J'avais enfin trouvé ce qui nous permettrait de faire tomber les usurpateurs et les traîtres qui avaient tué nos familles ! C'était une liste, une simple liste de trente noms et prénoms suivit d'une filiation qui m'avait envahit d'une joie immense. Cette liste je la connaissais, mon père me l'avait faite mémoriser lorsque j'étais enfant, et aujourd'hui les '30' avaient enfin une signification à mes yeux ! Ces trente noms représentent un enfant de chaque famille, qui a été exterminée, qui a été mis en lieu sur avant les attaques ! La lettre jointe au document ne laisse aucun doute sur l'utilité de celui-ci ces deux bouts de parchemins sont la preuve des complots et le moyen de remettre les héritiers légitimes à la tête de leurs fiefs et ainsi faire cesser ses dures années d'injustice !

Olek me pris dans ses bras et me porta au dessus de lui en riant et je lui rendis sont étreinte avec force. Un seul point me préoccupait, mon prénom figurait sur la liste pour la famille Corvinus, cependant il n'était pas seul, celui d'Helén y figurait également…

oOo

Notre joie fut cependant de courte durée car interrompue par l'arrivée de Goran dans la tente. Il était d'une humeur massacrante, et pour cause, nous n'avions pas de quoi payer ce mois-ci et les gardes avaient emmené Zán comme tribu en attendant l'argent et les victuailles que nous devons à Árpád.

Je sentis le monde s'écrouler autour de moi, mon cœur se serra et je partis en courant sans me retourner.

oOo

Lorsque je m'arrêtai enfin pour reprendre mon souffle, le jour n'allait pas tarder à se lever. Je titubais un peu, mon dos me brulait et j'étais exténuée. Je prenais la direction de mon repère secret lorsque je fus intriguée par un regroupement de loup-garous et des bruits de lutte.

Je m'approchai et me rendis compte que le malheureux vampire qui se faisait attaquer n'avait pas une seule chance de s'en tirer. Je pris donc sur moi le fait de l'aider et réussis à faire partir les créatures de William. Je m'approchai de l'homme étendu sur le sol mais toujours vivant.

Il fallut, afin de clôturer ma journée que ce soit Viktor…

OoooooO


Alors, qu'en avez-vous pensé?