Bonsoir!

Voici la dernière partie des archives du Conseil concernant cet arc de l'histoire. J'espère que ce format vous aura plu. Au programme peu de nouvelles actions mais une scène visant à justifier certaines décisions et essayer de renforcer la crédibilité de cet UA.

Bonne lecture!


Archives : 10 Juillet 1207

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Par Andreas Tanis, historien des assemblées depuis l'an 1000,

Séance statuant la décision finale du Conseil vis-à-vis de l'humaine Ilona.

Notes personnelles

La séance fut brève, chacun étant visiblement pressé de classer « L'affaire Ilona C » au plus vite. Un nouveau vote fut organisé afin de recueillir le consentement de chacun à propos de la transformation en vampire, par Viktor, de la jeune-fille, vote qui rendit son verdict à l'unanimité en faveur de la proposition de l'Aîné. Sitôt la décision prise, il regagna ses quartiers. Je savais qu'il s'occuperait certainement d'Ilona sous peu, et ce dans sa chambre, alors que nous avions coutume de gérer ce genre de processus dans l'infirmerie du château, sous la surveillance de nos guérisseurs. Viktor étant un Aîné, personne n'avait émis d'objection bien que le regard en biais de Markus envers son homologue eut été très équivoque. Après tout, il pouvait bien faire ce qu'il voulait avec elle à présent qu'elle nous rejoignait, personne ne l'en blâmerait. Ilona est somme toute, plutôt jolie.

J'éprouvais une sorte d'appréhension cependant, car l'adolescente n'était pas une simple humaine. Bien des arguments allaient en la faveur d'un type d'immortalité dont elle serait l'unique représentante, aussi avais-je quelques réserves vis-à-vis de l'issue de la transformation. Ce pourrait-il qu'elle échoue ? Bien entendu tout cela n'était que pure spéculation, je n'avais aucune preuve de ce que j'avançais et sans doute la principale intéressée était-elle également incapable de répondre à mes interrogations. La simple existence même de ses capacités extraordinaires bousculait nos plus profondes certitudes. Si l'on restait en surface cela va de soit. Mais peu se sont intéressés aux écrits anciens décrivant avec précision une poignée de vampires et d'humains dotés de sens plus affinés que la majorité ou capables de perceptions extrasensorielles défiant parfois l'imagination des plus inventifs. Qu'importe, ils étaient morts et avec eux leurs secrets.

Le fait que ce soit Viktor qui s'occupe de la transformation de l'humaine avait tout de même la faculté de me rassurer sur son sort, il tenait bien trop à elle pour tenter quoique ce soit susceptible de gravement lui nuire. La scène à laquelle j'avais assisté la veille était à elle-seule suffisante pour appuyer mes arguments dans ce sens.

La pluie tombait drue lorsque des gardes affolés se ruèrent dans la salle du Conseil dans laquelle se tenaient les trois Aînés, discutant à voix basse de ce qu'ils avaient pu constater lors de leur récente entrevue avec Ilona. Viktor s'était assuré qu'elle était en mesure de se ressaisir avant de la confier aux plus ou moins bons soins de Kosta qui l'avait raccompagnée jusqu'aux cachots. L'un d'eux annonça d'une voix tremblante que l'humaine s'était échappée. Nul n'était en mesure de dire comment la frêle jeune-fille qui n'avait rien avalé depuis trois jours avait pu parvenir à sortir des geôles au nez de ses gardiens, emmenant avec elle le fils d'Ili, probablement endormi. Tandis que Markus assaillait les trois venus d'un panel de jurons imaginatifs, vantant leur incapacité à réaliser les tâches les plus simples telles que surveiller deux enfants enfermés, Viktor semblait réfléchir. J'étais assez surpris qu'il reste aussi calme, cette qualité étant plutôt l'apanage de Markus. Amelia quant à elle, avait déjà pris la situation en main en renvoyant les gardes à la recherche d'Ilona et de l'enfant. Après tout ils n'auraient pu aller bien loin dans un château rempli de vampires et ce en pleine nuit.

Alors que les deux Aînés se mettaient en quête d'autres gardes afin de mener des recherches plus amples, Viktor demeura dans la pièce, prétextant avoir besoin de réfléchir aux multiples endroits où la jeune-fille aurait pu se rendre. Il était après tout celui qui la connaissait le mieux en raison de leur passé commun. Dès lors que ses homologues furent hors de portée de voix il m'ordonna de le suivre. Surpris, car ne pensant pas avoir sa confiance acquise, je ne bougeai en premier lieu pas et ce ne fut que lorsqu'il haussa le ton en m'empoignant que je me décidai à le suivre. Ne pas contrarier Viktor était certainement la meilleure chose que j'avais à faire alors qu'il semblait à deux pas de la crise de nerfs.

Sans qu'un seul mot de fut échangé entre nous il me guida dans un dédale de couloirs partant d'une porte dérobée au fond de la grande salle. J'avais toujours cru qu'il s'agissait d'un débarras. J'étais visiblement bien mal informé sur la multitude de passages dissimulés disséminés dans tout le château. Comment savait-il qu'il trouverait Ilona en se dirigeant dans cette direction ? Je ne saurais le dire. Et poser la question à l'Ainé ne me traversa que l'espace d'une seconde l'esprit. Ma vie était beaucoup plus précieuse que ma maladive curiosité. Sans nul doute Ilona devait-elle connaître ce passage de son enfance passée entre les mondes des Hommes et des Vampires. A ma connaissance le pouvoir de Fábián était infaillible. Se pourrait-il cependant qu'il ne soit pas efficace sur d'autres personne dotées de capacités similaires ? Mes interrogations furent brusquement interrompues par une douche des plus froides à prendre au sens le plus propre du terme. Nous étions à l'extérieur, exposés aux éléments en furie. La sécurité du château me parut bien factice, après tout n'importe qui aurait pu emprunter ces passages et s'enfuir aussi loin qu'il soit possible de le faire ou bien au contraire y entrer alors que nous étions tous endormis. Il faut admettre que les quelques soixante-dix mètres de vide à nos pieds étaient tout de même très dissuasifs. Tout immortel que je suis, je devinais sans mal le craquement que ne manquerait pas de faire mon corps suite à une telle chute ou même saut. Il était hautement improbable qu'Ilona ait eu le temps de s'enfuir par là, et pourtant Viktor continuait sa progression le long d'une corniche à peine suffisamment large pour laisser passer un adulte. Je n'étais pas particulièrement à l'aise, le sol, caché par les trombes d'eau qui s'écrasaient sur nos épaules et l'obscurité de la nuit, n'avait guère l'air très accueillant et je n'avais jamais été quelqu'un de véritablement très porté sur le sain exercice physique ce qui ne garantissait pas mon équilibre sur le long terme.

Heureusement pour moi le passage s'élargit bien assez vite et je dus presque courir pour rattraper Viktor qui était parti devant, parcourant l'esplanade sur laquelle nous nous trouvions en quelques enjambées pressées. Je n'y voyais rien et mes oreilles étaient rendues sourdes par la pluie diluvienne, même mon odorat se trouvait trompé par le climat peu clément. Viktor appela Ilona, je ne sais toujours pas par quel miracle il put entendre son éventuelle réponse. Plus souplement que son âge physique aurait pu le laisser paraître il se glissa sur une corniche un peu plus en contrebas de quelques mètres. C'était un saut simple pour nous mais bien complexe pour un éventuel humain. Et pourtant, en m'approchant je pus apercevoir la jeune-fille, petit être recroquevillé contre un pan de la falaise, serrant un bébé hurlant dans ses bras tremblants. Ses vêtements déchirés collaient à sa peau révélant son corps menu mais néanmoins témoin des prémices d'une certaine féminité. Sa tunique imprégnée de sang était délavée laissant tomber quelques gouttes rougies très vite diluées par l'averse. Une lueur farouche faisait ressortir ses yeux, feuilles d'automne auréolées d'une prairie verdoyante. Je n'y avais jamais vraiment fait très attention, mais à présent que je les voyais de près je les trouvais bien similaires à ceux de nos Aînés. L'enfant poussa un nouveau cri, effrayé et frigorifié certainement, et sa porteuse décala une mèche ébène lui masquant la vue avant de le rassurer en le serrant un peu plus contre elle. Ilona se trouvait à quatre mètres de Viktor, indécise. Je ne la pensais pas capable de sauter, cela n'aurait pas été logique. Elle semble être le genre de personne pour qui la vie est plus précieuse que tout, quel qu'en soit le prix.

« Restez-là Tanis ! Résonna la voix de Viktor, tranchant le vacarme assourdissant. »

Je n'avais de toute façon aucunement l'intention de le suivre, préférant observer et prendre des notes de ce que je verrai depuis mon poste d'observation tout à fait sécuritaire. Je ne fus pas déçu.

Viktor s'avança davantage, parlant plus doucement à la jeune-fille que je ne l'aurais cru capable de le faire, il tentait de lui faire entendre raison, considérant son acte comme étant désespéré. Il lui promit qu'aucun mal ne lui serait fait mais elle répliqua vertement que son sort lui était bien accessoire et que l'objet de ses craintes concernait surtout « Lucian » comme elle le nommait. D'une certaine façon je comprenais ses agissements, les bruits de couloirs circulant n'étaient guère très rassurants et il me paraissait logique qu'elle doute quant à la survie de l'enfant alors même que nous venions d'assassiner sa mère et son oncle, à peine plus âgés que des adolescents. L'Aîné eut beaucoup plus de mal à lui certifier ce fait, hésitant justement sur la marche à suivre la plus juste. Je devinais les raisons de ses hésitations. Par le passé les membres du Conseil ne s'étaient jamais cachés d'apprécier étudier de nouveaux spécimens d'immortels, aussi la survie de l'enfant ne lui garantissait-elle pas une vie à proprement parler. Nous étions loin du temps des dissections et vivisections mais je pouvais tout de même nommer une petite dizaine de personnes fort promptes à inventer diverses façons de cerner les capacités de leur nouveau sujet. A ma connaissance aucune ne garantissait pleinement son bien-être, tant physique que psychologique.

« Fais-moi confiance ! »

Les mots de Viktor sonnèrent comme une supplication et ses traits, bien que je fusse loin pour en attester avec certitude, se teintèrent de tristesse. Il restait ferme dans son attitude, ne donnant pas d'autre choix à Ilona que de le suivre, mais il semblait plus enclin à la clémence et à la discussion que d'ordinaire. La jeune-fille hésita, elle tremblait de tout son corps, frigorifiée et trempée, les trombes d'eau se mêlant aux larmes de rage qui coulaient sur ses joues. Elle était perdue, fuir n'avait été qu'un réflexe primitif de survie.

« Je te promets qu'aucun mal ne lui sera fait, je m'en porte personnellement garant. Affirma l'Aîné en faisant un nouveau pas vers elle, sa main tendue prête à les saisir elle et l'enfant. »

Les yeux d'Ilona balayèrent les environs, se posant une seconde sur moi, je n'y lus que de la terreur et réalisais par la même occasion pour la première fois depuis que je la connaissais qu'elle était très jeune. Nous l'avions toujours vue comme une menace, un ennemi de la même façon que nous aurions considéré n'importe quel adulte, or elle restait une enfant, malgré les apparences et malgré son assurance. Elle n'était qu'à l'aube de sa vie. Les jeunes-filles de son âge étaient encore pour plusieurs années sous la coupe de leur père avant d'être confiée à leur époux et non à la tête de plusieurs dizaines d'hommes, peut-être même des centaines. Comment pouvait-elle porter ce poids, ces responsabilités alors que sa seule préoccupation aurait du être d'apprendre à tenir un foyer ou de veiller aux champs ?

Un éclair zébra le ciel et enflamma un arbre non loin du château, nous sursautâmes et dans un même mouvement Viktor profita de l'inattention d'Ilona pour la saisir par le bras avant de la plaquer contre lui afin de lui ôter toute opportunité de fuite. Il me héla et j'accourus aussi vite que possible, toujours sidéré par la rapidité de son geste, me demandant pourquoi il avait perdu quelques précieuses minutes en négociation au lieu de tout simplement empoigner la fuyarde. Celle-ci serrait toujours l'enfant hurlant contre sa poitrine, cherchant par tous les moyens à le rassurer alors qu'elle-même semblait en proie à la panique la plus totale. Je devinais sans peine que si Viktor ne la tenait pas contre lui, elle serait incapable de rester debout. Avec fermeté il lui demanda de me remettre le garçon. Elle s'y opposa en premier lieu et sonda mon regard pendant de longues secondes avant d'obtempérer, j'ignore encore ce qu'elle y vit, certainement comprit-elle que je n'avais pas l'intention de lui nuire. Sitôt l'enfant récupéré je me mis en route vers l'intérieur, trop impatient de retrouver un environnement plus chaleureux et surtout, nettement moins humide. Je m'arrêtais cependant, victime de ma grande curiosité, sur le pas de la porte que nous avions empruntée Viktor et moi, quelques minutes auparavant. L'Aîné serrait fortement la jeune-fille dans ses bras, sa tête reposant dans ses cheveux et celle d'Ilona enfouie dans son torse. Son corps entier était secoué de spasmes tandis que Viktor lui chuchotait à l'oreille, sans nul doute des paroles de réconfort. Il la détacha cependant de lui au bout de quelques dizaines de secondes avant de la contempler de bas en haut, ponctuant son inspection de contacts réguliers entre sa main et la sienne. Délicatement il replaça une longue mèche noire derrière son oreille avant de déposer un baiser sur son front. Conscient d'en avoir trop vu je préférai partir. Pour la première fois de mon existence je ne me sentais pas en droit de rester les observer, d'une part parce que j'avais certaines craintes vis-à-vis de la réaction de Viktor s'il venait à le savoir et d'autre part j'étais véritablement… gêné ? J'avais véritablement conscience que cet instant ne m'appartenait pas et plus que de me servir de cette information, j'avais envie de l'oublier. Ce fut donc sans adresser la parole à quiconque que je partis en direction des geôles reposer l'enfant me questionnant tout de même sur son avenir. Ilona s'en étant occupé durant ces derniers jours, qui prendra le relais maintenant qu'elle ne peut plus se le permettre ?

Lorsque je revins finalement en salle du Conseil, j'appris par Markus qui discutait sans discrétion avec Amelia, que Viktor avait emmené Ilona dans ses quartiers afin de la transformer dans les heures qui suivraient. Ils devaient donc tous certainement attendre son retour. Le débat était houleux, chacun étant suspicieux concernant la facilité de l'Aîné à retrouver la captive. Amelia finit par clore le débat en indiquant que le principal était que toute la situation soit en bonne voie de résolution et qu'après tout cela n'était les affaires de personne ce que Viktor pouvait savoir sur Ilona ou non. Ils semblèrent se contenter du fait que les deux protagonistes eûtes été proches une dizaine d'années auparavant et ne se hasardèrent plus sur le sujet. Après tout qui aurait pu imaginer Viktor capable d'éprouver quoique ce soit d'autre que de l'indifférence vis-à-vis d'une jeune humaine ? Personne, tout au plus le pensait-on capable de se sentir responsable d'elle. Ce qui, bien entendu, pour Viktor, était déjà beaucoup.

La quiétude fut cependant troublée quelques minutes plus tard lorsque Kosta ouvrit la porte à grand fracas tout en tenant Helén par le bras malgré ses protestations. Le garde demanda à Viktor ce qu'il était censé faire de la jeune-fille tout en lui tordant négligemment le poignet pour la faire taire. Un petit sourire ne put s'empêcher de fleurir sur mon visage, notre cher Aîné, n'était visiblement pas au bout de ses peines avec les deux sœurs Corvinus. Nombreux étaient ceux qui demeuraient dupes concernant les origines paternelles de la fille de Lívia, je n'en faisais cependant pas partie, estimant la ressemblance avec Auban beaucoup trop frappante. Les yeux bleu azur de l'adolescente ainsi que ses cheveux de jais accompagné d'un caractère plus borné que ses douces mimiques pouvaient le laisser entrevoir ne me trompaient pas. Ses simples capacités que je suspectais défiant toute science étaient la preuve de l'héritage qui coulait dans ses veines. L'enfant illégitime d'un Seigneur humain bien trop proche des immortels. Le regard de dédain que Viktor lança à Kosta avait quelque chose de particulièrement appréciable, je ne l'aimais pas, force brute incapable de jugeote et préférant la destruction et l'humiliation à l'émulation intellectuelle.

« À moins que l'un d'entre vous n'ait comme ambition de l'épingler à la tapisserie, je suggère que tu la mènes à sa chambre où elle y demeura sous bonne-garde jusqu'à ce que nous ayons suffisamment de temps à perdre pour nous pencher sur le cas d'une semi-immortelle fugueuse. »

Finesse quand tu nous tiens… Nous pouvions toujours compter sur Markus pour proposer quelques idées ma foi, fort appropriées au sérieux de la situation. Viktor hocha la tête et Kosta traina Helén dans le couloir, semant quelques jurons imaginatifs sur leur route. La semi-vampire semble avoir quelque peu gagné en confiance lors de son séjour hors de nos murs, ceci promet une suite des évènements particulièrement exaltante. Fábián choisit cet instant précis pour glisser une remarque que ne manqua pas de relever Gorjman à propos de sa sœur. Je devinais sans peine qu'il demeurait vexé de la façon dont elle s'était certainement jouée de lui quelques jours plus tôt. Bien des habitants de ce château sous-estiment Helén pour la simple raison de ses origines. Les sots ! Leur lubie de la pureté du sang les perdra avant qu'ils n'aient suffisamment de jugeote pour comprendre que notre avenir se construit avec l'émergence de tous ces nouveaux immortels aux capacités d'adaptation bien supérieures aux nôtres.

La façon dont Viktor congédia son petit-fils par adoption ne fit qu'accentuer la rancune de ce dernier et c'est en claquant la porte qu'il quitta la salle du Conseil. Fábián devient de plus en plus acerbe avec le temps et bien trop méprisant d'un peuple dont son propre père faisait partie. J'ignore quel talent Helén a utilisé pour s'enfuir au nez et à la barde d'un de nos meilleurs guerriers mais il est certainement loin de le posséder. Serait-il jaloux des capacités enchanteresses de ses deux jeunes sœurs alors que lui-même n'a jamais su utiliser son propre pouvoir qu'à d'autres fins que des missions punitives ? Cela étant dit, la frustration se lit sur son visage et son attitude lors du jugement d'Ilona me laisse bien perplexe… Un instant j'ai cru que sa mort pouvait lui être indifférente, voire même l'enchanter. Mais qui suis-je pour parvenir à de telles conclusions ? Il a certes rejeté le fait d'avoir été un jour un être humain, mais de là à souhaiter la disparition de tout ce qui pouvait lui rappeler ce douloureux fait, il y avait un pas non négligeable.

Mes tergiversations furent interrompues par la levée de la séance, j'avais rêvassé un peu plus d'une heure, notant mécaniquement les faits importants du débat sans pour autant y porter une grande attention. Viktor m'attira à l'écart alors que je me dirigeais vers la bibliothèque afin de m'y ressourcer. Ce fut d'un ton que je devinais finement brisé qu'il me demanda de garder un œil sur Fábián. Il semblait bien suspicieux. Je ne pouvais que lui donner raison, lorsque l'on se plongeait dans les sombres secrets de la famille Corvinus rien ne garantissait une extraction facile, ni même la survie. Quelques dossiers sensibles semblaient pousser quiconque s'y intéressait dans la tombe. Je ne pouvais qu'essayer de compter les analystes qui s'y étaient aventurés avant moi. J'accédai à sa requête, n'ayant de toute évidence pas le droit de refuser. Cela n'aurait jamais été mon attention bien entendu, tant le désir de la connaissance et des secrets m'était cher. Viktor s'éloigna, satisfait, et je devinai sans peine qu'il lui tardait de retourner auprès d'Ilona afin de veiller lui-même à sa protection. Qui savait quels dangers planaient encore au-dessus de sa tête ? Son avenir était assuré, mais pour combien de temps ?

D'un pas décidé je repris ma route dans les couloirs du château, serrant contre moi les premières pages d'une affaire qui m'occuperait certainement des siècles durant, les mystères des héritiers d'Alexander Corvinus pouvaient à eux-seuls combler bien des vies toutes aussi immortelles soient-elles.

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NB : certains propos de Tanis, ou tout autre personnage (masculin en général, mais pas que) dans cette fanfiction peuvent paraître assez machistes, vieillots, désuets, peu respectueux, je tiens à replacer le contexte de ces propos vis-à-vis de l'époque à laquelle se passe le récit qui n'est pas nécessairement connue comme étant celle où l'on fait le plus l'apologie de la Femme ;)


Personnellement j'ai toujours eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi Viktor ne tue pas Lucian tout bonnement, parce que je doute que dès le début il puisse penser à l'utiliser. Au vu du dégoût qu'il ressent envers les loups-garous et les lycans je trouve même cela aberrant qu'il ait voulu courrir le risque de créer une nouvelle race d'immortels capables de le surpasser. Enfin je ne l'imagine pas assez arrogant (même si...), et surtout trop intelligent pour prendre un tel risque.

Dans cet UA, c'est, au final, à cause d'Ilona qu'il épargne Lucian. Je ne sais pas si c'est vraiment plus plausible mais bon^^


Comme annoncé je vais mettre cette fanfiction en stand by pour quelques mois le temps d'avancer la fanfiction principale de cet UA: Alicia - Tome 2 - La Guerre des Clans que je n'ai pas travaillé depuis bien (trop) longtemps au profit de celle-ci dans le but de ne pas trop spoiler les personnes lisant les deux.

Il y a également quelques autres projets que je souhaiterais avancer, dont Mutation qui suit beaucoup plus le canon, bien que j'y apporterais une petite touche alternative dans les derniers chapitres.

Concernant le prochain arc de cette fanfiction il sera composé de quatre chapitres et fera office de transition pour la suite avec un côté un peu plus psychologique, centré sur les ressentis d'Ilona, plus que sur l'action. Un sera certainement centré sur le personnage d'Olek qui j'ai jusqu'ici assez peu détaillé. Ce sera également l'occasion de traiter un personnage strictement humain.

Je vous donne donc rendez-vous dans quelques mois ici et je l'espère dans peu de temps pour mes autres projets!