Chapitre n°2 : La découverte
Elle se leva tôt et déjeuna rapidement. Lorsqu'elle sortit de la Grande Salle, le Trio Infernal entrait, suivie d'une Pansy toute excitée. Quelques bonjours polis furent échangés et chacun repartit dans la direction où il allait.
Mia entra dans sa salle commune. Elle s'installa au piano situé en hauteur près de la grande baie vitrée. Elle caressa les touches et appuya sur l'une d'entre elles. La note remplit son cœur de joie et commença à jouer la mélodie qui lui venait à l'esprit ainsi que les paroles qui lui vinrent naturellement.
Le tableau s'ouvrit et Mia ne s'en aperçut pas. Elle chantait les yeux fermés, se laissant emporter par sa musique. Une légère aura blanche à peine perceptible se dégageait d'elle. Le soleil pénétrait par la baie vitrée, derrière Mia, faisant briller ses cheveux. Elle ressemblait à un ange.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle vit avec étonnement trois jeunes hommes accoudés au piano. Elle demanda, rouge :
« - Excusez-moi. Je peux savoir ce que vous êtes en train de faire ?
- On t'écoutait, répondit simplement Blaise.
- Qu'en pensez-vous ? Pour ma part, j'ai peut-être trop forcé sur les aigus, avoua-t-elle en les regardant.
- On a trouvé… commença Blaise
- … que c'était… continua Harry.
- … très beau, termina Drago.
Elle ria :
- Merci. Excusez-moi. Hi hi hi hi ! Vous devez sûrement être de très bons amis pour terminer les phrases de chacun. Cela fait longtemps que vous vous connaissez ?
- On en discute sur le chemin jusqu'au terrain de Quidditch ? proposa Drago.
- C'est O.K pour moi ! Et vous, les garçons ? accepta Mia.
- C'est O.K pour nous aussi ! s'exclamèrent les deux garçons en chœur. »
Ils sortirent de la salle commune et se dirigèrent vers le parc.
« - Vous n'avez toujours répondu à ma question, remarqua Mia avec un sourire malicieux.
- On se connaît depuis qu'on est arrivés ici, commença Harry.
- Mais Harry n'était pas encore ami avec nous. Au début, il y avait seulement Drago et moi. On était ennemis avec Harry. Enfin on est devenus amis qu'à partir de l'été dernier, continua Blaise.
- Ah ? Et qu'est-ce qui t'as fait changé d'avis, Harry ? interrogea Mia, candide. Oh ! N'hésite pas à me le dire si je suis trop indiscrète ! Je ne m'en rends parfois pas compte. Je suis désolée ! Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. Je voulais juste vous connaître un peu mieux… Vous êtes les premières personnes qui sont venues me parler depuis que je suis arrivée alors…
- C'est bon ! ria Drago. Je crois qu'on a compris. Tiens on est arrivés ! »
Ils ne savaient pas pourquoi mais en à peine dix minutes, ils s'étaient attachés à elle.
Une jeune fille aux cheveux noirs coupés au carré observait d'un mauvais œil la nouvelle rire avec Drago, son Dragon. Elle allait le payer ! Personne n'a le droit de toucher à son Drago.
Cela faisait un moment qu'ils volaient tous dans les airs. Mia planait au-dessus du lac. Elle sentit quelque chose la frôler. Elle se retourna et vit une fille aux cheveux noirs coupés au carré, ressemblant un peu à un bouledogue. Elle la salua avec un sourire :
« - Bonjour. Je m'appelle Mia Renaldi. Qui es-tu ?
- Pansy Parkinson, répondit à son tour la jeune fille avec un faux sourire.
- Enchantée de te connaître. Tu ne trouves pas la vue superbe ? s'exclama Mia.
- Oh si. Mais tu sais, si on monte plus haut, la vue du Lac est encore meilleure car on peut voir les montagnes au-dessus de la forêt, lança-t-elle faussement enjouée. Tu viens ?
- D'accord, accepta Mia, un peu inquiète.
Elles montèrent et montèrent tellement qu'elles étaient au moins à 50 mètres au dessus du lac. Toute chute serait fatale.
- C'est bizarre. Je ne vois pas les montagnes dont tu m'as parlé, Pansy.
- Hausse-toi un peu et tu les verras, affirma-t-elle perfidement. »
Mia s'exécuta et Pansy choisit ce moment pour la pousser de son balai en lui décrochant un coup de pied. Mia essaya de se rattraper à son balai mais la gravité l'attira vers le bas et sa main se referma sur du vide. Elle tombait la tête la première. La chute allait lui être fatale. Le Trio avait vue Mia chuter et s'était précipité vers elle afin de la rattraper, poussant leur balai au maximum de leur puissance. Malheureusement ils étaient trop loin pour pouvoir la rattraper.
Puis tout sembla se dérouler au ralenti. Chacun accélérant sur leur balai pour rattraper la descendante des Renaldi dont la chute semblait interminable, Mme Bibine criant. Un souffle sortit de la bouche de Mia, un seul. Souffle de vie ou souffle de mort ?
Et tout se déroula à vitesse normale. Mia fit une pirouette dans les airs afin de remettre sa tête à l'endroit. Elle écarta doucement les bras de son corps alors que sa vitesse de chute diminuait. La couleur de ses yeux semblait s'illuminer et une aura blanche se dégageait de son corps. Elle atterrit sur l'eau et ne s'y enfonça pas. Non, à la surprise de tous, elle marcha sur l'eau, gracieusement, formant de légères ondes à la surface de l'eau. Lorsqu'elle arriva sur la berge, elle sourit légèrement, fit quelques pas. Alors que tous croyaient qu'elle allait s'évanouir, elle se contenta d'épousseter son uniforme.
Elle releva la tête et contempla avec étonnement tout le monde courir vers elle ; le Trio en tête.
« - Mia ! Tu n'as rien ? s'inquiéta Harry.
- Non. Ne vous inquiétez pas. Je n'ai rien. Mais ce qui m'ennuie le plus, c'est que je n'ai pas vu les montagnes dont m'a parlé Pansy. J'adore voir la neige.
- Miss Parkinson ! Descendez immédiatement ! Accompagnez moi chez le Directeur ! En 20 ans de carrière, je n'ai jamais vu un tel comportement !
- Pardon, Madame. Mais êtes-vous sûre d'avoir arbitré le match Gryffondor / Serpentard ? demanda ironiquement un Serdaigle.
- 5 points en moins pour Serdaigle pour manque de respect envers un professeur ! trancha sévèrement Mrs Bibine.
- Professeur. Tout est de ma faute. Pansy n'y est pour rien.
- Vraiment ? demanda le professeur aux yeux de chats avec suspicion.
- Oui, vraiment. Je… J'ai essayé de me mettre debout sur mon balai pour… pour avoir une meilleure vue du ciel. Et… Et j'ai perdu l'équilibre. Pansy a voulu me rattraper mais elle n'a pas réussi. Et j'ai chuté. Mais tout va bien. Je n'ai rien, mentit Mia.
- Vous me refaites encore un coup pareil et je vous vire définitivement de mon cours, menaça Mrs Bibine.
- Oui professeur. Promis.
- Mon cours est fini. Allez filez ! »
Tout le monde rangea les balais dans la remise et se dispersa. C'était l'heure de la pause.
Mia s'était installé sous le saule cogneur qui était étrangement en beauté. Elle cherchait dans son sac son lecteur MP3 quand Pansy arriva près d'elle, rouge.
« - Ecoute. Je… Pardon.
- En dehors du fait que tu m'as poussé dans le vide et que si ce n'était pas moi, j'aurais très bien pu mourir, je n'ai rien à te pardonner, Pansy. Je veux juste savoir pourquoi. Qu'est-ce que je t'ai fait ?
- Quand je t'ai vue toi la nouvelle à peine arrivée en train de rire avec Drago, le Trio. Tu comprends, moi, je le connais depuis que j'ai 7 ans et je ne l'ai jamais entendu rire comme ça avec moi.
- Tu aimes Drago n'est-ce pas ?
- On est fiancés depuis notre naissance. Depuis toute petite, ma mère m'a préparée à être une Lady Malefoy. Elle m'a appris à aimer Drago.
- Tout cela semble si… mécanique. Tu n'as jamais eu envie d'aimer quelqu'un d'autre ?
- Comment ça ?
- De toute ta vie, il n'y a jamais eu un autre garçon que tu trouvais plus mignon que Drago ? Un garçon que tu trouvais mieux que Drago ? Un garçon avec qui tu aurais préféré aller ?
- Je… Non ! Je n'ai pas le droit d'aimer un autre garçon que Drago. Si je le faisais, je le trahirais, je souillerais mon nom et je deviendrais une catin ! protesta vivement Pansy. Toi, tu as de la chance. Je suis sûre que tu n'as pas été fiancée à quelqu'un dès ta naissance.
- De ce point de vue là, c'est vrai. Ecoute, tu es en internat ici. Tes parents sont à l'extérieur. Ils ne peuvent pas te voir. Rien ne t'empêche d'avoir des petits amis. Je suis sûr que Drago de son côté ne s'en prive pas.
- Merci. Snif. C'est bizarre. Tu débarques et j'arrive à tout te confier comme si on se connaissait depuis longtemps.
- Ne t'inquiètes pas. Je ne dirais rien à personne. Muette comme une tombe.
- T'as intérêt.
- Alors de qui es-tu amoureuse secrètement au fond de toi ?
- Neville, dit-elle d'une toute petite voix.
- Qui ça ?
- Neville ! s'écria-t-elle.
- Neville ?
- Oui. Quand j'étais en troisième année, j'adorais le regarder en Botanique. Il est si mignon quand il s'occupe des plantes.
- Qu'attends-tu pour lui parler ?
- Oh non ! Je n'oserais jamais. Et puis tout nous sépare. C'est vrai, quoi ! Il est un Gryffondor et moi une Serpentarde. Il est du côté du bien et moi de mes parents, je suis du coté du mal.
- Encore une fois, on en revient à tes parents ! Il faut que tu t'en libères. Ce n'est pas à eux de te dicter ta vie.
- Soit je fais ce que je leur dis. Soit je meurs, résuma Pansy.
- Ecoute. De toute façon, tu peux sortir avec Neville. Du moins… Quand tu es à Poudlard. Pour tes parents, je n'ai pas de solution miracle. Il faut que tu leur fasses comprendre que tu es assez grande pour prendre une décision par toi-même, pour faire ce que tu veux. Bref, fais ta révolution, quoi.
- Merci ! T'es vraiment super comme fille. Oui, j'arrive. Bon je vais rejoindre Gwenaëlle. Tu veux venir ?
- Non merci. Je crois que je vais rester un peu là avant d'aller au prochain cours.
- O. K. ! A tout à l'heure !
- A tout à l'heure. »
Elle s'installa au pied du saule cogneur qui lui avait installée une sorte de siège confortable. Elle sortit un médaillon de son sac. Il représentait un homme brun aux yeux verts. Elle passa sa main dessus et le visage du médaillon s'anima.
« - Bonjour Mimi flower !
- Bonjour Adam.
- Alors comment se passe ta première journée de cours ?
- Je crois que je me suis fait de nouveaux amis.
- Ah ! Tant mieux ! Tu vois que tu t'intègres très bien.
- Je le vois…Mais tu sais... Ce n'est qu'une apparence. Leur mentir c'est déjà super dur. Alors continuer pendant une année… Je ne pourrais pas leur cacher longtemps, tu sais… Surtout pas à Harry.
Harry s'était approché entre temps et dès qu'il avait entendu son nom, il s'était caché derrière l'arbre pour pouvoir écouter.
- Je sais, ma flower.
- Adam. Pourquoi moi ? Pourquoi a-t-il fallu que ça retombe sur moi ? Pourquoi sur moi et pas sur une autre personne ? Oui… Je sais… C'est égoïste… Pardon.
- Mimi, c'est tomber sur toi parce qu'Il estime que tu en es capable. Il en est sûr.
- Mais a-t-Il raison ? Je veux dire est-ce le bon choix ?
- Je ne suis pas sûr de supporter un si lourd fardeau. Au fond, je ne suis qu'une fille normale de 17 ans qui rêve de descendre la Grande Allée dans une belle robe blanche. Je vais te confier un secret. J'aimerais passer le cap des 18 ans. Mais mon rêve le plus cher c'est que moi et tout le monde puissions vivre un jour en paix. Assez gnian gnian comme rêve…
- C'est un rêve bien altruiste, ma flower.
- Ouais, bof.
- Tu ne trouves pas que tu as déjà été assez altruiste en acceptant le fardeau dont le jeune Potter s'est déchargé en choisissant une autre voie ?
- Adam, il n'y a pas de quotas d'altruisme. C'est juste une chose que tu fais pour ceux que tu aimes, surtout pour les amis. Si je l'ai accepté, c'est plus pour aider Harry que pour retirer la gloire funeste de ce qui m'attend.
- Ma flower, tu es parfaite.
- Oh non, loin de là. Au fond de moi, je souhaite secrètement que tout cela ne va pas m'arriver. Au fond, je suis très égoïste… Adam, tu veux bien m'accorder une danse ?
- Avec plaisir, Mimi flower. »
Elle accrocha le médaillon autour de son cou. Une légère musique de valse résonna. Et elle commença à danser. Elle avait vraiment l'impression qu'Adam était là, la serrant dans ses bras et la réconfortant.
De son côté, Harry n'en revenait pas. Il s'était déchargé de son fardeau sur le dos de quelqu'un sans prévenir. Il ne savait pas. Il ne voulait pas. Ses parents… Sirius… Ils devaient avoir tellement honte de lui. Harry resta effondré contre le saule cogneur, abasourdi.
Mia était toujours en train de valser, seule ; le saule cogneur l'accompagnant. Puis soudain, sans qu'elle ne sache comment, elle se retrouva dans les bras d'un jeune homme blond qui l'accompagna dans sa valse. Effrayée, elle se dégagea de ses bras et recula jusqu'au tronc du saule en serrant fortement son médaillon. Le portrait d'Adam se figea et redevint un portrait normal.
« - N'aie pas peur. Ce n'est que moi, Drago. Tu te rappelles ? On a parlé ce matin.
- Je me souviens parfaitement de toi. Mais que… s'interrompit-elle.
Elle fit le tour de l'arbre et découvrit…
