Merci pour votre fidélité ! Explications ? Okay. Ceci est un AU dans lequel le docteur McKay n'existe pas … enfin, pas encore, vu que mon Rodney McKay n'a que 14 ans ! Seule Alhenorr a trouvé. Mais ne vous inquiétez pas, le but du jeu est de les amener tous les deux, John et Rodney, sur Atlantis, hey, ce n'est pas une petite différence d'âge de vingt ans qui va changer quoique ce soit, d'autant qu'à 14 ans ou 38, Rodney est toujours un génie, donc …
ooOoOoo
2 – John examina un peu le gamin.
Il devait avoir entre 13 et 15 ans s'il en jugeait par sa taille et sa morphologie, tout en angle et en os, des cheveux blonds foncés, des yeux bleus, la peau pâlichonne d'un petit citadin. Et les bras et les jambes couverts d'égratignures, certainement à cause de sa petite randonnée dans la forêt.
« Okay Rodney McKay, est-ce que tu peux me dire ce que tu fais par ici, tout seul et en … » Il allait rajouter « petite tenue » mais se retint. S'il était arrivé quoique ce soit inutile de le rappeler aussi vertement.
Rodney l'observa un moment sans rien dire, puis il se plongea dans l'examen attentif des bords veloutés du plaid. John pouvait lire de la méfiance sur son visage. Un visage des plus expressifs en fait. Comme tous les enfants.
« Rodney ? »
La tête du gamin fit immédiatement un bond en réaction à la fermeté de la voix.
John serra la mâchoire. Biennnnnnnnnn. Tact, Sheppard, un peu de tact. Il prit une large inspiration et reprit.
« Rodney, je ne peux pas t'aider, si je ne sais pas ce qui t'es arrivé, hein ? »
Le gamin sembla réfléchir un moment à la pertinence de cette affirmation, puis hocha la tête et répondit d'une traite.
« Jemesuiséchappéetj'aicourucourucouru … »
Il faisait de grands gestes et sa respiration était un peu rapide. Un peu trop rapide.
« Wowowowowowo, calme toi, inspire un grand coup et redis moi ça un peu plus doucement, allez. »
Rodney lui jeta un regard noir mais s'exécuta, il prit une large inspiration pour calmer sa respiration et, yeux fermés, il répéta ce qu'il venait de dire.
« Je me suis échappé et j'ai couru et … » Il soupira, ouvrit les yeux, haussa les épaules et désigna la route de la main, « … je me suis retrouvé ici. »
« Echappé ? D'où ? Qui te retenait prisonnier ? »
John voulait croire que le gamin allait lui dire que c'était une blague de gamins, celle de son grand frère ou de copains d'école, un peu comme ces stupides bizutages de clans, genre ceux où il faut prouver son courage ou sa dévotion. Sûrement il allait lui dire que ...
« Je ne sais pas. Des idiots. »
… Ah, ce n'était pas tout à fait la réponse que John attendait.
« Des idiots ? »
Rodney fronça les sourcils et le regarda droit dans les yeux avec ce petit air qui disait « bah oui c'est évident non ? ».
« J'ai réussi à m'échapper. »
Cette fois ce fut le tour de John de froncer les sourcils.
« Et ça fait d'eux des idiots ? »
« J'ai 14 ans et ce sont des adultes, donc oui. »
Wow. Bon, et bien au moins il avait deux réponses : l'âge du gamin et malheureusement, la certitude qu'il ne s'agissait pas d'une blague.
« Et ces adultes, tu les connaissais ? Tu sais pourquoi ils t'ont enfermé ? »
Nouveau froncement de sourcil.
« Non et oui. »
Bizarre, ce môme ne parlait pas franchement comme les gamins de son âge. Son neveu Josh avait 13 ans et demi et John était sûr que ce dernier serait réduit en une petite masse sanglotante et incapable de répondre de cette manière après avoir été kidnappé (2).
« Biennn, nous progressons, donc, tu ne connais pas ces gens. »
Rodney secoua la tête.
« Et où t'ont-ils, heu, je veux dire … »
« Enlevé ? »
John soupira. Super, il était sensé être l'adulte à la présence rassurante, un militaire de surcroît, et il balbutiait. Pire, c'était la victime qui finissait ces phrases. Il aurait fait un piètre flic.
« Oui, c'est ça, est-ce que tu te rappelles de l'endroit où tu étais lorsqu'ils t'ont enlevé ? »
Le gamin poussa un soupir, comme si la réponse était évidente.
« Bien sûr que je m'en rappelle, j'ai été enlevé, pas décérébré ! Vancouver, j'étais au planétarium, enfin, je sortais du planétarium. » Il regarda une fois encore autour de lui, avant de reprendre. « Et là, nous sommes où ? »
John avait décidé de quitter Vancouver et de se balader un peu. Ils se trouvaient à environ une centaine de km de Vancouver, près de la ville de Hope (3).
« Près deHope. Charmante petite bourgade où ils font d'excellents steaks. »
Garblegarablegargle.
Le gamin mis immédiatement la main sur son estomac comme pour couvrir le bruit qui s'en échappait.
« Désolé, tu as faim, soif ? »
Hochement de tête.
Okay, John avait fait quelques courses au drugstore. Il laissa le gamin et farfouilla à l'arrière de la voiture. Ah, voilà. Hum, pas super nourrissant pour un ado, mais c'était mieux que rien. Il sortit un sandwich, un paquet de chips et une bouteille d'eau minérale et tendit le tout à son invité surprise. Ce dernier lui arracha la nourriture des mains et John le regarda engloutir, pêle-mêle, chips et sandwich, entre deux goulées d'eau.
Rodney devait s'être rendu compte qu'il faisait l'objet d'une intense observation parce qu'il finit par s'arrêter de baffrer.
« M'rchi. »
Le mot fut prononcé avec quelques postillons de chips et John ne put s'empêcher de sourire. Il laissa le gamin finir les dernières miettes de chips dans le paquet avant de reprendre son petit interrogatoire.
« Rodney, quand as-tu été enlevé ? »
« Mercredi, vers 20 heures, il faisait encore jour mais la nuit commençait à tomber et … »
« 20 heures ? Qu'est-ce que tu faisais tout seul à 20 heures dehors ? »
« J'ai 14 ans, je ne suis plus un bébé ! Je … je suis resté jusqu'à la fermeture du planétarium, pas vu le temps passer. »
« Et tu n'as pas mangé depuis ? »
« Non, ils ne nous ont rien donné juste … »
« Nous ? »
« Heu oui, il y a d'autres garçons comme moi là-bas. Onze. Nous étions onze.»
John ferma les yeux. Il avait une méchante envie de hurler et de frapper quelqu'un, tant qu'à faire une des ordures qui avait enlevé Rodney et les autres gamins. Si Rodney avait été le seul à être enlevé, il aurait pu se trouver face à un kidnapping justifié par une demande de rançon, mais la réalité était beaucoup plus sordide : il s'agissait d'un trafic d'enfants (4).
« Tu te rappelles où ils vous ont enfermés ? »
« Huhu, un grenier, dans une vieille maison avec des sortes de petites tourelles, vous savez, un peu comme ces maisons du début du 20ème siècle. Il y en a des comme ça à San Francisco et aussi à Vancouver d'ailleurs, en centre ville, dans le vieux Vancouver. Celle-ci est à l'abandon. On dirait presque une maison hantée, enfin si on croit aux fantômes, parce que scientifiquement il … »
« Okay Rodney, Okay, maison hantée ou pas, est-ce que tu te souviens de l'endroit où elle se trouve par hasard ? »
Rodney poussa un soupir.
« Non, je courrais ! Je voulais … mettre le plus de distance possible entre cette maison et moi. Je … je n'ai pas fait attention, je suis sorti par le toit et je suis descendu par un arbre et je me suis mis à courir et … »
« Un arbre ? Quel type d'arbre ? »
John connaissait un peu le coin et il savait qu'à part des pinèdes et des érables, il y avait peu d'arbres d'origine différente. C'était une piste mince, mais si ce fameux arbre était un peuplier, là, il …
« Un cerisier, c'était un cerisier. »
Okay, pas de chance. Des cerisiers, il devait y en avoir dans tous les jardins d'ici à Toronto !
« Vraiment immense ! Plus entretenu depuis longtemps, ces branches étaient tout contre le mur, je me suis glissé dans la cheminée, c'était étroit, mais, juste assez grand pour moi et là, j'ai descendu le long du toit et puis j'ai utilisé les branches et … »
La respiration du gamin était à nouveau rapide.
« Wowowowow, je crois que j'ai compris, tu as fait quelque chose de très courageux. Et les autres garçons ? Pourquoi es-tu le seul à être descendu ? »
Le comportement du gamin changea du tout au tout, passant de paniqué à enragé ! Il se mit debout, serrant le plaid autour de lui et se mit à crier.
« Vous ne me croyez pas ! Vous croyez que j'invente tout ça … que … qu'il ne s'est rien passé ! Vous êtes comme les autres. Tous les adultes sont pareils ! »
Des larmes de colère coulaient sur ses joues.John n'avait pas escompté cette réaction et il fit la seule chose qui lui vint à l'esprit.
« Hey, hey, je te crois, allez, viens par ici. »
John enveloppa le gamin dans ses bras. Il y eu un moment de résistance et puis, il le sentit se relâcher dans son embrasse, et des larmes toute chaudes se mirent à couler dans son cou. Il caressa la tête du gamin un moment pour lui laisser le temps de se reprendre. Ce ne fut pas très long. Ce petit bout d'homme était décidément fait d'un acier bien trempé … ou bien alors, il était habitué à cacher ses sentiments.
Rodney essuya ses larmes et son nez sur le plaid et demanda d'une petite voix.
« Et … et maintenant ? »
John se reconcentra sur le gamin. Et maintenant … Prévenir les autorités. John fit le tour de la voiture, chacun de ses mouvements suivis avec attention par Rodney. Il fouilla dans les poches de sa veste et en sortit son portable.
Pas de réseau. Génial. John jeta un regard mauvais à la forêt qui devait être à l'origine de la rupture de réseau et pris place dans la voiture. Bien, il ne lui restait plus qu'à rebrousser chemin jusqu'à Hope et là … Le son d'une voiture lui fit relever la tête. Il fronça les sourcils. Dieu soit loué, c'était une voiture de flic. Il sortit de la Buick et se plaça au beau milieu de la route, en faisant de grands gestes avec ses bras pour indiquer qu'il avait besoin d'aide.
Et là, tout alla très vite.
Il entendit le gamin lui crier quelque chose et tourna la tête vers la Buick. Rodney était debout près de la décapotable, les yeux exorbités, fixant la voiture de flic. Une voiture qui fonçait sur John sans montrer le moindre signe qu'elle allait s'arrêter. John entendit le crissement des pneus sur la chaussée et sentit une douleur dans son bras gauche puis plus rien.
TBC (bah quoi, vous pensiez que je n'allais pas un peu les faire souffrir avant de les laisser partir sur Atlantis ?)
(2) Je sais que nous ignorons si Sheppard a de la famille, mais, hey, dans une fic, on fait ce que l'on veut, donc, je lui en donne une, voilà !
(3) Hope est en effet à 70 km de Vancouver (Colombie Britannique). J'ai choisi cette ville pour sa taille (3 147 habitants !) et la signification de son nom : espoir. Approprié pour ma petite fic !
(4) Malheureusement nombreux et difficiles à démanteler, ces réseaux existent partout dans le monde, les Etats-Unis et la France ne font pas exception.
