MODERN!UA

introduction

Perona : cinq ans

Zoro : un an


— C'est pas mignon. . .du tout.

Perona, cinq ans, surplombait le petit berceau en bois d'ébène qui reposait au centre de la pièce. La lumière du jour qui filtrait à travers les rideaux imprimé canard, se reflétait ça et là sur le papier peint fraichement posé, égayant les petits cactus qui le décoraient.

De gros yeux, aussi noirs que le ciel de minuit, papillonnèrent une nouvelle fois quand le petit paquet qui reposait au fond du berceau ne daigna bouger sous ses taquineries. Fronçant les sourcils, la petite repoussa ses longs cheveux roses vers l'arrière, remit sa sucette goût framboise dans sa bouche et se pencha, une fois de plus, afin de picorer la joue ronde du bébé de son doigt pointu.

— Pourquoi tu te réveilles pas, hein ? Le soleil s'est déjà levé lui !

La gamine ne reçu comme réponse qu'un autre filet de bave ainsi qu'un léger ronflement alors que le bébé se tortillait sous la gêne, fronçant à son tour ses sourcils.

Au contact du liquide visqueux, Perona s'empressa de retirer son doigt pour le frotter sur son pyjama rose et noir à froufrous.

Eurk, c'est dégoûtant.

Les traits du bébé se détendirent et un rictus vint prendre place sur ses lèvres comme s'il était fier de son coup, au grand dam de la rose.

Perona.

À cette nouvelle voix venue s'ajouter dans l'atmosphère, la petite gela sur place sachant qu'au moindre faux pas, elle risquera gros. Ne se retournant pas de suite, elle empoigna le bâtonnet de son bonbon et le cacha rapidement derrière son dos, remplaçant son air renfrogné par un immense sourire qui se voulait adorable, surtout qu'il affichait deux dents manquantes.

— Combien de fois dois-je te dire de le laisser tranquille ?

— Mais il se réveille toujours pas, se plaignit-elle, en plus sa couche est remplie, c'est pas du tout mignon.

Soupirant de fatigue malgré le fait qu'il venait tout juste de se réveiller, l'homme de la maison se massa les sinus avant de s'avancer, le regard dure vers la petite qui se tenait toujours debout à côté du minuscule lit. Perona couina soudainement quand son père se pencha vers elle, lui soutirant la petite douceur qu'elle savourait il n'y a pas si longtemps.

— Où est-ce que t'as eu ça ?

— C'est Bonney qui me l'a donné !

— Je pensais que vous étiez toutes les deux fâchées ?

La rose ne pu tenir longtemps sous le regard acéré et suspicieux de son père, déviant ses yeux jusqu'au tapis vert olive qu'elle trouvait soudainement plus intéressant avant de commencer à se tortiller les doigts.

Et là, Perona sut qu'elle était cuite.

Elle venait d'exposer ses mimiques en cas de mensonge. Mimiques que le Dracule connaissait du bout des doigts.

— Je t'écoutes, avança son père en commençant soudainement à taper du pied, repliant ses bras afin de prendre une posture plus autoritaire malgré la sucette qu'il tenait d'une main et le paquet de couches qu'il tenait de l'autre.

— D'accord j'avoue, marmonna la rose d'une toute petite voix, j'ai pris la sucette sans demander à Bonney.

— Ça s'appelle voler, jeune fille.

Reportant ses orbes noirs vers son père et voyant l'énorme grimace sur ses sourcils broussailleux, la coupable déglutit profondément avant d'oser en placer une.

— Est-ce que ça veut dire que j'aurai plus le gros nounours qu'on a vu hier au magasin de jouet ?