OP!UNIVERSE

home (not so) sweet home (2D3Y)

perona : vingt-trois ans

zoro : dix-neuf ans

boomerang

Quelle ironie, les voilà renvoyés au point de départ. C'est le paternel qui va être content. . .enfin, peut-être.

Perona renifla une dernière fois avant de sécher ses larmes pour de bon, s'activant à enrouler le bandage autour du torse meurtri de son cadet. Leur rencontre plus qu'improbable sur Thriller Bark ne l'avait pas ravi tant que ça en connaissant la puissance de Gecko Moria ; elle fut d'autant plus mortifiée par l'apparition de Kuma et son satané Nikyu Nikyu no Mi.

Croyant être envoyée en enfer après que sa grosse papatte ait fait son boulot, la rose repris ses esprits et agréablement surprise de l'atmosphère austère à souhait des lieux, il ne lui a fallu que d'une seconde pour réaliser qu'elle était de retour au bercail.

Elle a grommelé à cette réalisation.

Parcourant pièce sur pièce et arrivant à la conclusion que son père n'était pas dans le manoir, la jeune femme a fini par laisser son corps dans sa chambre afin de pouvoir sillonner les environs sous sa forme astrale.

Et elle s'ennuyait ferme, se mordant ses ongles manucurés en imaginant ce qui pourrait bien se passer dans le navire de son capitaine.

Elle demeura plusieurs jours comme ça à se vautrer dans sa solitude et ses pensées fourmillantes.

L'éclat dramatique restait cependant ce jour où, le corps inconscient de Zoro popa sur le sol immaculé de la salle de séjour.

Et les cris stridents qui jaillirent de sa bouche à cet instant précis alertèrent tous les Humandrills du coin.

querelle ?

Il était maintenant réveillé et elle, soulagée. Bien que Perona ne le dira jamais à haute voix.

Encore moins quand, au lieu de la remercier, il lui hurla à la figure comme un barbare, dévoilant les tréfonds de son œsophage. Dans la stupeur et la peur, elle répliqua de même.

— NON MAIS QU'EST-CE QUI TE PRENDS ?!

Il l'ignora après s'être calmé, ses yeux parcourant frénétiquement son environnement avant de finir par se poser sur la rose.

— On est où ?

— À la maison ? fit-elle mi- dépitée en comprenant que cet idiot était complètement paumé.

— Le vieux est là ?

— Va vérifier par toi même.

Rapidement agacée, Perona s'adossa contre sa chaise en repliant soigneusement ses bras sur sa poitrine, gardant un œil sur la tête de mousse allongée.

— Bien.

Alors qu'il s'apprêtait à se retirer du lit, elle sauta de son siège en un temps record pour le repousser à nouveau sur les draps.

— Ah non ! Ça sera pas moi qui va reramasser ton corps volumineux si tu tombes dans les pommes.

— Mais pousse toi, bon sang !

Après plusieurs cris, débattements et d'autres cris, un Zoro tête brûlée gagna la manche et partit donc s'aventurer entre les murs du manoir.

Les images de Sabaody cliquèrent dans sa tête, ce qui le poussa à accélérer son pas, l'esprit préoccupé à cause des lames qui manquaient sur sa hanche.

— Où est-ce que t'as laissé mes épées ?

— Tu comptes repartir ?

Jetant un regard par-dessus son épaule, ses orbes argentés rencontrèrent ceux ébènes de sa grande sœur.

— Et me laisser toute seule ? Chouina t-elle.

— T'es assez vieille pour prendre soin de toi.

Face au manque de tact de son cadet, Perona vit rouge et ne se gêna pas pour lancer l'un de ses fameux fantômes vers cet indélicat. "Negative Hollow !"

. . .

. . .

. . .

Genoux à terre et front contre le sol, Zoro se vautra dans sa soudaine dépression.

— Je suis un rustre, con et moche qui ne mérite pas de t'adresser la parole. . . désolé de respirer en ta présence.

— Voilà quand tu veux, horo-horo-horo.

— ARRETES AVEC ÇA !

Tout pivoine et animé par l'embarras, l'escrimeur sauta dans la gorge de sa sœur pour n'attraper que du vide, ayant oublié que ce n'était que son spectre.

Il a donc fini par se manger le sol.

maze

C'était la dixième fois qu'elle le voyait repasser derrière ce canapé et ça lui faisait mal et ça la chagrinait.

— Zoro, mon pauvre Zoro. Commença t-elle, sa voix s'entrecoupant en sanglot. Je suis si désolée, tu me fais tellement pitié.

Les larmes ne tardèrent à perler le coin de ses yeux, roulant douloureusement sur ses joues en revoyant sa tête une énième fois. C'est bon, elle allait craquer.

— Je t'ai pourtant dis que tes épées se trouvaient dans ta chambre. . .et tu n'y es toujours pas.

Il savait plus où se trouvait ladite pièce.

Combien de mois depuis qu'ils s'étaient quittés ? Elle qui pensait qu'une bouffée d'aventure allait lui remettre l'aiguille en place ; mais voilà qu'elle pleurait à la place, observant qu'effectivement il n'avait pas changé d'un poil. C'était franchement désolant.

Pourquoi se sentait-elle surprise de toute façon ?

Aux dernières nouvelles, l'île de Kuraigana se situait sur Grandline et pourtant, dès qu'il eut quitté la toile familiale, Zoro s'est retrouvé Dieu sait comment à East Blue.

Un voile sombre bourré de mystère qui lévitera à jamais au sein de la petite famille.