MODERN!UA
perona : dix-sept ans
zoro : treize ans
catfish
En ces temps bienheureux, le soleil à son zénith et l'été battant son plein, y'avait ceux qui profitaient de la belle météo puis t'en as d'autres, qui se serraient à trois dans une bagnole.
Dire que les petites magouilles de Perona avaient emballé Shanks serait un euphémisme. Le roux avait pratiquement crié son désir de jouer les entremetteurs quand les mots rencontres et Mihawk ont été élevés suite à leur discussion téléphonique.
C'était ainsi, après un plan monté d et qui se voulait sans faille, que Perona, Zoro et Shanks se retrouvaient dans la mini twingo orange pétante de ce dernier, garée derrière un énorme pot de plante.
Les humeurs allaient d'un Shanks émoustillé, une paire de jumelles accrochée au cou à un Zoro qui bougonnait à l'arrière, transpirant à grosses gouttes à cause de la chaleur accablante qui siégeait à l'intérieur de la petite voiture d'occasion.
Le climatiseur ne fonctionnait plus et ce plan foireux puait toujours autant.
— J'voulais pas être là. . .Souffla Zoro en s'enfonçant autant qu'il le pouvait dans le vieux cuir de son dossier.
Il fut ignoré.
— Tu la vois Marjo ?
— Oui, enfin non enfin. . .j'vois bien quelqu'un mais de dos.
— Raaah les hommes ! A quoi vous servez sérieux ? Passe moi ça.
La rose lui empoigna ses jumelles de force, l'étranglant presque en les portant à ses yeux.
— Elle avait écrit à mon père, 'fin à moi du coup, avoir eu un cours de danse l'heure d'avant donc elle se présentera dans sa tenue. Pas fou pour un premier date mais tant qu'elle y sera. . .
Leur stratagème se présentait tel quel : Zoro s'était introduit dans le bureau du Dracule afin de modifier ici-là, le carnet de rendez-vous de son père. Sous les soins de Perona, il avait apposé un petit meeting au Baratie, à l'heure du déjeuner. Le paternel était tellement chargé que cela ne lui sauterait aux yeux sur l'instant.
Astucieux ou pas astucieux ?
Dans la joie de tous, excepté Zoro, la voiture qu'ils attendait rentra dans leur champ de vision. Dracule Mihawk sortit de la Maserati noire, pas l'ombre d'un sourire sur le faciès, et se dirigea à l'intérieur du restaurant, sur la terrasse.
— Quelqu'un ! QUELQU'UN EST EN TRAIN DE LUI FAIRE UN SIGNE DE LA MAIN !
— Arghl ! Perona mon cou. . .
— C'EST. . .C'EST. . .
Ils pendaient tous aux prochains mots de la rose.
Une seconde, deux secondes puis quelques clignements d'yeux plus tard. . .
— c'est pas Marjorie. Termina Perona dans un air presque défaitiste, les épaules tombantes et la voix descendant de plusieurs octaves.
— Hein ? laisse moi voir, poursuivit le roux en reprenant ses jumelles, bon qu'avons nous là. . .nous avons bien des ballerines, des collants et. . .ouah quels mollets ! sifflota t-il ensuite. Bien reprenons, le tutu, le top et enfin. . .oh. . .oh ?
La curiosité finissant par l'avoir, Zoro osa jeter un coup d'œil, dubitatif. En tournant sa tête vers Shanks, il vit le sourire de ce dernier s'agrandir de plus en plus, puis trembler avant qu'un rire ne secoue toute la caisse. . .tellement violent qu'il retomba vers l'arrière. Et à côté de ça, Perona se morfondait dans ses "non, non, pitié non pas ça".
Shanks ne perdit pas son temps, remplaçant ses binoculaires par une caméra exprès pour l'occasion avant de sortir en trombe. . ."Faut qu'j'aille immortaliser son regard !"
Chemise hawaïenne, Bermuda plus tong, le zouave ne passait pas inaperçu bien que malgré ça, il a faillit se faire renverser par une voiture à cause de son insouciance.
Quelques instants plus tard, ceux restés dans la voiture ne tardèrent à voir des flashs s'élever du resto.
— Mais qu- ? Y se passe quoi Perona ?
Zoro était clairement frustré d'être ainsi laissé dans le flou.
— Ce n'est pas Marjorie.
— J'ai bien compris ça. Railla t-il. C'est qui alors ? Pourquoi Shanks a pété un fou rire ?
Soupir.
— Tu t'souviens des cours de danse que je prenais avant ?
Le vert prit un temps pour réfléchir :
— Ouais, c'est quoi le rapport ?
— Et si je te dis, cygne, mes amours (en prenant un accent guilleret) et Jim Carrey ça te mets la puce à l'oreille ?
Sur le coup il ne voyait fichtrement pas où elle voulait en venir avant que la réalisation ne le frappe comme les feux d'un projecteur.
— Bon Clay ?!
Perona soupira une énième fois, ses plans tombés à l'eau.
— Et on sait tous à quel point il simp pour papa.
— Il quoi ?
— Rooh oublie. . .oh et Zoro ?
— Quoi encore. . .
— Tu la sens ? L'aura du paternel. Elle déglutit bruyamment.
— Tout ça c'est de ta faute. Et j'ai jamais voulu être ici !
Traduction : on est fichus.
