Chap. 2. :
La journée avait été harassante, elle se demandait comment elle pouvait supporter autant de pression… Toujours être mise à l'épreuve, n'avoir aucun droit à l'erreur. Pourquoi devait-elle sans arrêt prouver qu'elle méritait son poste, qu'elle était plus que compétente dans ce qu'elle faisait. Bien sur elle était jeune et bien sur, surtout, elle avait hérité de la multinational de son père à sa mort, cela attisait la jalousie… Quoi qu'elle fasse, elle resterait la fille de boss, la pistonnée… Pourtant son père ne l'avait élevée que dans le seul but de diriger cette entreprise… C'était la seule chose qu'elle savait faire et elle le faisait bien… Ca, elle en était persuadée… Elle était résignée à l'idée que jamais personne ne lui pardonnerait d'avoir été parachutée à 23 ans à la tête d'une société dont les bénéfices rivalisaient avec le PIB de certains pays sans jamais avoir eu l'occasion de faire ses preuves auparavant… Les anciens collaborateurs de son père n'hésitaient pas à la contredire à la moindre intervention la rabaissant sans ménagement. Ils ne souhaitaient qu'une chose : qu'elle reprenne sa vie de petite héritière oisive… Elle fulminait en rentrant dans l'ascenseur, ils pourraient au moins avoir la décence de respecter les dernières volontés de son père, lui qui les avait menés jusqu'au poste qu'ils occupaient aujourd'hui… Elle s'en voulait tant de s'être mise en colère dans eux, de leur avoir montré ses limites…
La journée avait vraiment été dure…
Elle sortit en trombe de l'immeuble qui servait de siège à la société, n'accorda pas un regard au chauffeur qui lui tenait la portière. Il fallait qu'elle marche, qu'elle se calme, elle ne pouvait pas rentrer chez elle maintenant… Au bout d'une centaine de mètres, elle ferma les yeux, reprit son souffle. Le vent de septembre s'engouffrait dans ses cheveux lui fouettant le visage…. Comme il était bon de se sentir si légère, si insouciante… Elle rouvrit les yeux brusquement, se reprochant sa faiblesse et l'état dans lequel elle se trouvait. Apres tout, puisqu'elle avait accepté cette vie, elle devait tenir le coup…
Elle continua sa route sans trop savoir quelle direction elle prenait. Une nouvelle fois elle laissa son esprit vagabonder sur ce qui l'entourait. Elle fut ramener à la réalité de façon brutale lorsqu'elle remarqua le regard insistant et dérangeant d'un homme de l'autre coté de la rue. Elle haussa les épaule, se demandant comment elle pouvait encore être gênée par ses œillades déplacées, cela lui arrivait si souvent… Comme pour se justifier, elle tourna la tête afin de regarder son reflet dans la vitrine du magasin à sa gauche, c'est vrai qu'elle n'était pas si mal, ou plutôt elle correspondait parfaitement a ce qu'un homme pouvait attendre d'une femme physiquement : de longs cheveux châtains dont les boucles courraient le long de son dos, de grands yeux verts, la peau claire, de traits parfaitement dessinés et symétriques, une bouche pulpeuse qui laissait apparaître lorsqu'elle souriait de petites dents blanches parfaitement alignées. Apres avoir fini l'examen de son visage, son regard se posa sur son corps, elle n'était pas grande, avait des formes trop généreuses à son goût mais cela ne l'empêchait pas d'être très bien faite… Elle poussa un soupir de résignation en remarquant que l'homme lui faisait maintenant de petits signes. Elle continua sa marche en l'ignorant.
Au bout de la rue, elle aperçut un petit kiosque… Elle se rendit compte avec tristesse que cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas pris le temps d'acheter elle-même le journal, si longtemps qu'elle n'avait plus de temps pour elle… Comme les petits plaisirs quotidiens pouvaient lui manquer ! Elle s'approcha du kiosque qui se tenait devant elle.
-« Bonjour» dit-elle les yeux déjà attirés par les couvertures de presse a scandale étalant la vie d'un mannequin dépravée ou bien relatant le divorce de stars le plus cher de la saison.
Elle fut interrompue par l'homme qui tenait le kiosque :
-« Excusez-moi de vous demander ça Mademoiselle, mais ne seriez –vous pas Maggy Macdonald, la fille de Lord Macdonald ? » L'homme la dévisageait avec insistance et stupéfaction. Elle hocha la tête affirmativement et lui fit un mince sourire.
-« Quel journal voulez-vous ? » ajouta-t-il
-« Je voudrais le … » Elle s'arrêta sans finir sa phrase, le regard attiré par la Une d'un petit journal indépendant.
« DEUX SDF RETROUVES MORTS DE PEUR… » Elle se sentit tout a coup mal, sa tête tournait. Un horrible pressentiment la traversa… C'était impossible…
-« Mademoiselle vous vous sentez bien ? » demanda l'homme soudain inquiet.
« … DES TEMOINS DISENT AVOIR VU UNE LUMIERE VERTE. »
Une lumière verte. Mort de peur. C'était impossible pensa t-elle une nouvelle fois… Impossible que personne ne l'aie prévenu de son retour… Et puis il y avait ce garçon dont elle ne pouvait se rappeler le nom, qui l'avait vaincu…Elle eut un rire crispé.
-« Mademoiselle Macdonald, vous êtes sur que ça va ? Vous êtes soudain devenu très pale… »
Elle lui sourit, attrapa le premier magasine lui tombant sous la main, déposa 5£ sur le comptoir et lui tourna le dos sans un mot… Elle se tracassait pour rien elle en était sur… On l'aurait prévenu s'il était de retour, elle était tout de même concerner bien qu'elle n'eut plus aucun lien avec le monde magique depuis des années.
« Voldemort ne peut pas être de retour ! » se dit-elle fermement dans un dernier frisson réalisant qu'elle se trouvait devant chez elle.
FIN du Chap.
