Chapitre 9 - Dis moi que tu m'aimes (4ème Partie)

Quatre se réveilla en sursaut. Il était en sueur et l'air lui manquait. Sa tête lui faisait mal, tellement mal.

Trowa bougea à côté de lui.

-Quatre ?

-Duo…

Son empathie était claire : quelqu'un souffrait et ne tarderait pas à faire une énorme bêtise. Et ce quelqu'un c'était Duo.

Quatre se leva difficilement et sortit de la tente. Dehors le feu était presque éteint. Seuls subsistaient quelques braises encore rougeâtres. Quatre chancela sur une pierre mais Trowa derrière lui le rattrapa.

-Quatre, qu'est-ce qui ne va pas ?

-Duo… c'est Duo, je le sens, il ne va pas bien… pas bien du tout…

Quatre scruta les arbres devant lui puis vit volte-face et ses yeux se figèrent sur le lac.

-Duo ? Mais…

-Le lac, le coupa Quatre.

Il se mit alors à courir vers l'étendue d'eau rendue noire et argenté par cette nuit de pleine lune. Là, il le sentait, il s'en rapprochait. Arriver à 15 mètre de la plage, il aperçut une silhouette dans le lac, l'eau jusqu'aux genoux. Celle-ci tenait quelque chose en main. Quatre se rapprocha encore, paniqué. Une bouteille, ce n'était qu'une bouteille. Soulagé, le pilote du Sandrock ralentit son pas. Trowa, lui, s'arrêta en bord de plage, sur la pelouse.

-Duo !

La silhouette bougea, buvant vraisemblablement une grande gorgé au goulot de sa bouteille.

-DUO !

Quatre vit le natté réagir à son deuxième appel. Il se stoppa dans son mouvement et tourna la tête vers son ami.

Quatre était maintenant dans l'eau. Encore quatre ou cinq mètres et il serait à côté de l'américain.

-Duo, qu'est-ce que tu fais ?

Duo le regarda mais ne dit rien.

Quand Quatre arriva à sa hauteur il put apercevoir ses yeux rouges. La bouteille qu'il tenait en main était presque vide. Quatre trembla.

-Duo ? Duo réponds moi ! Je m'inquiète pour toi…

Contre toute attente, Duo rit. Mais son rire sonnait faux. C'était un rire amer, très amer.

-Duo tu me fais peur. Je vois bien que tu souffres… dit moi.

Quatre plongea ses yeux dans ceux de son ami, ne lui laissant aucun échappatoire.

-Il ne m'aime pas, dit Duo après une minute.

Quatre ouvrit de grands yeux étonnés. Ou presque… alors il avait vu juste ?

-Il ne m'aime pas ! Cria plus fort Duo en levant ses bras vers le ciel.

Son rire reprit. Mais entre lui des larmes coulèrent.

-Tu n'en sais rien, peut-être que…

-Il ne m'aime pas, Quatre ! Tu l'a bien vu par toi-même ! Il n'a pas bu à cette fichue flasque. IL N'A PAS BU ! Cria une nouvelle fois le natté en penchant sa tête en arrière.

Quatre paniqua un peu. Duo commençait à perdre tout contrôle. Et l'alcool devait y être pour quelque chose. Pourtant ils étaient entraînés pour ça, tenir à l'alcool sous la torture… à moins que… à moins qu'il…

-Duo, tu t'es drogué ?

Duo se redressa et le regarda. Ses larmes coulaient toujours. Mais il ne semblait pas y prêter attention.

-Il ne dors pas. Il n'est pas dans la tente.

Sa voix était devenue plus calme. Il semblait plus sérieux. Quatre poussa un discret soupir de soulagement.

-Peut-être qu'il est partit faire un tour ?

-Arrête Quatre, tu sais aussi bien que moi qu'il est partit retrouver son cher barman…

Quatre resta muet. Il n'avait toujours pas réussit à entrer dans les pensées du pilote du Wing. De plus, ses sentiments étaient toujours aussi flou.

-Il ne m'aime pas. La guerre est fini et je n'ai aucune famille. Alors à quoi bon…

-A quoi bon vivre, c'est ça ? Duo regarde-moi.

Quatre attrapa les mains du shinigami, jetant par la même occasion sa bouteille à l'eau.

-Ecoute-moi bien. Tu n'en sais rien ! Dit-il en détachant chaque syllabes. Tu ne sais pas si il t'aime ou non.

-Mais il n'a pas…

-Duo écoute-moi ! Ce n'était qu'un jeu ! Il a bien pu mentir ! Je l'ai fait, alors pourquoi pas lui ?

-Parce que c'est le soldat parfait ? Tenta Duo.

-Il n'est pas si parfait que ce que tu crois, Duo. Crois-moi. Je ne sais pas si il t'aime ou non. Mais ce que je sais c'est qu'il tiens à toi, d'une manière ou d'une autre. Et moi aussi je tiens à toi, tout comme Trowa ou Wufei. Duo, tu es notre ami. Et même si tu n'as pas de famille et que tu crois ne pas avoir d'amour ni d'utilité quelconque, nous ne te laisserons jamais perdre la vie.

Duo le fixa un instant, puis, les larmes coulants de plus belle sur ses joues, il se rapprocha du petit arabe pour le serrer contre lui.

-Merci Quatre. Merci.

Quatre se sentit alors entièrement soulagé. Il enserra lui aussi Duo de ses bras.

-Je t'aime comme mon frère, Duo. Je ne veux plus te voir comme ça, alors dis-lui.

Duo trembla dans son dos.

-Il va me rejeter.

-Tu n'as encore rien essayer ! Dis-lui Duo, tu n'as rien à perdre.

-Son amitié.

-Non, tu peux me croire. Tu ne perdras pas on amitié en lui disant que tu l'aimes. Dis-lui.

Duo hocha la tête. C'est peine perdu. Il m'a déjà repoussé…

-Boys don't cry, remember, fit Quatre.

Et Duo lui sourit.

Au loin Trowa fit demi-tour et se dirigea vers le bâtiment de restauration. D'après ce qu'il avait pu voir Quatre avait encore fait des merveilles. Il l'en aimait que plus. Mais maintenant il devait avoir une petite discussion avec un certain Heero Yuy…

-------------------------------

Le bar était presque vide à cette heure avancé de la nuit et seuls trois lumières éclairaient le dessus du bar. Bar auquel deux jeunes hommes étaient accoudés face à face et parlaient.

-Heero ? Il faut que je te parle.

Trowa ferma la porte derrière lui. Il n'allait pas y aller par quatre chemins et qu'importe que 'son' barman soit là ou non, cette histoire les concernaient tous les deux en fin de compte ; Duo aussi.

L'ex-pilote du Wing fronça des sourcils, intrigué et soupçonneux.

-Quoi ?

-Je voudrais savoir ce qu'il passe entre vous deux, et tout de suite.

Sur ce ton sans réplique Jecht se redressa.

-T'es sa mère ou q…

-La ferme, Jecht, le coupa Heero en fixant Trowa.

Il n'avait jamais vu le français comme ça. Son corps était détendu mais son regard était froid. Vraisemblablement il retenait sa colère.

Heero soupira et lui expliqua la situation en quelques mots : lui, J et Jecht, leurs missions depuis trois jours.

Trowa fut surpris par ces révélations mais ne lâcha pas l'affaire pour autant. Il en avait déjà assez entendu pour ce douter de quelque chose lors de leur deuxième jour ici.

-Ok. Mais tu ne vas pas me dire qu'il ne se passe rien entre vous ?

-Je fais ce que je veux.

-Très bien. Comme tu veux. Mais sache au moins dans quel état tu mets Duo quand tu fais ça.

Trowa fit demi-tour et disparu au coin d'un réverbère.

Jecht se pencha nonchalamment sur Heero et passa une main dans sa chemise ouverte. Il caressa pensivement son torse.

-Alors c'est à lui que tu penses quand on… ? Harsada-t-il.

-La ferme.

Ses yeux ne quittaient pas le chemin qu'avait suivit Trowa.

Jecht se pencha encore plus sur son comptoir et attrapa l'oreille du pilote gundam avec sa langue.

-Lâche-moi, s'écria violemment Heero en le repoussant d'un bras.

Et il partit à la suite de son ami.

-Eh beh, ils sont pas compliqués ces pilotes ! Dit Jecht, souriant.

-------------------------------

Heero su qu'il approchait de leurs tentes quand il entendit la voix de Quatre.

-Trowa ? Où étais-tu passé ?

-Je suis allé faire un tour.

Au début il eu du mal à repérer ses deux amis. Le feu étend éteint, il n'aperçut que deux ombres entremêlées l'une dans l'autre. En se rapprochant il comprit que Trowa avait pris Quatre dans ses bras.

-Heero ! S'exclama l'arabe.

Avant qu'il puisse ajouter quoique se soit, Heero demanda :

-Où est Duo ?

A cette question le français se retourna vers lui, le regard noir.

-A la plage. Mais tu…

Quatre n'eu pas le temps de finir : le brun était déjà parti.

-------------------------------

Le sable était frais sous ses pieds. Le vent sur son visage lui fit également du bien. Il scruta la plage à la recherche d'une silhouette nattée. Il ne mit pas longtemps à la trouver. Les pieds dans l'eau, le Shinigami marchait à quelques centaines de mètres de là.

-Duo ?

Duo sursauta et se retourna vers lui. Son regard était froid ; ses mots furent glaciales.

-Qu'est-ce que tu veux ?

Heero hésita une minute.

-Je… je viens m'excuser pour toute à l'heure.

Contre toute attente le Shinigami se mit à rire. Un rire sans aucune joie. Un rire qui fit mal au japonais. Puis, lorsqu'il s'arrêta, un long silence s'installa entre eux deux.

-Salaud.

Duo le frappa au visage.

-T'es qu'un salaud, Heero, continua-t-il.

Heero encaissa un autre coup, au ventre cette fois-ci.

-Tu me détestes depuis le début, je le sais. Mais alors pourquoi tu m'en fais baver autant ? Hein ?

Un coup de pied le fit tomber à terre. Tête dans l'eau Heero toussa ; du sang sortit de sa bouche. Intérieurement il eu un vague sourire. Le Shinigami était toujours aussi fort. Cet enfoiré était bien le seul à réussir à le battre.

Un autre coup dans ses côtes le fit se plier en deux. Il n'essayait même plus de se défendre.

-Et en plus tu oses venir t'excuser ? Connard !

Duo trembla de plus belle. Il s'assit sur le brun, le forçant à le regarder. Sans qu'il s'en rendit compte, ses larmes avait recommencé à couler.

-Pourquoi tu me détestes ? Qu'est-ce que je t'ais fait, hein ? Réponds-moi Heero !

Mais Heero ne répondit pas. Il se força à rester impassible.

Devant se manque de réaction Duo s'écroula sur lui. Il se sentait si vulnérable avec lui. C'était le seul qui arrivait à le faire trembler et pleurer. Et il pleura. Il pleura encore plus fort qu'avec Quatre ; une main sur son cou, l'autre sur son bras et sa tête sur son épaule.

Heero serra le sable sous lui. Les jointures de ses doigts blanchirent. Elles craquèrent même quand Duo approcha sa bouche de son oreille. Le Shinigami ne le sentit pas frissonner au frôlement de leurs joues et murmura :

-Dis-moi au moins que tu me détestes. Dis-moi au moins ça, Heero. Après je te laisserais tranquille. Je t'oublierais. Mais dis-moi la vérité. Dis-moi que tu me hais.

Dis-moi que tu m'aimes. Dis-le moi. Dis-moi que tout n'es pas perdu, que je ne me fais pas honte pour rien.

-…

Ne me rejettes pas, toi qui es le seul à pouvoir m'avoir…

-Dis-moi que tu me hais.

Dis-moi que tu m'aimes…

-DIS-LE MOI !

-JE TE HAIS !

Ses derniers mots furent criés. Ils résonnèrent étrangement dans la nuit.

Duo regarda Heero, choqué. Il l'avait fait. Il l'avait rejeté une troisième fois.

Doucement Duo se releva, tremblant,…

-Bi.. bien. Merci, Yuy.

… et fit demi-tour, direction leur campement.

Heero se redressa et le regarda s'éloigner. Il leva sa main chancelante à son visage et essuya l'eau rester sur son visage. Mais elle n'arrêtait pas de couler. Bientôt il se rappela que l'eau du lac n'était pas si salée.

Pour la première fois de sa vie Heero Yuy pleurait.

-------------------------------

Mot de l'auteuse : Voilà ! J'espère que ce chapitre vous à plu même si je penses qu'il ne répond pas complètement à vos attendes… oui je suis méchante et sadique, Heero à été frappé, Duo à souffert et ils se font officiellement la tête… ah ah XD ! Mais ca va venir, ca va venir… patience.