- L'AUTRE –


Précisions : Comme vous ne l'ignorez sans doute pas, Harry Potter est né de la fabuleuse imagination de J.K.Rowling.

L'idée d'écrire la rencontre de deux Harry Potter m'est venue de la lecture des Neuf mondes, magnifique projet d'écriture de Shinia Marina et shakes kinder pinguy qui ont créé une communauté, lesneufmondes, sur LiveJournal pour mettre en ligne leur épopée. Vous les trouverez dans mes auteurs favoris, et le lien vers la communauté sur dans mon profil. Je vous engage vivement à aller les lire, personnellement, j'adore ce qu'elles font.

Mon histoire ne serait pas non plus ce qu'elle est sans les précieux conseils et relectures de Fenice, Calimera et Monsieur Alixe.

Vous vous doutez bien que dans ces conditions, on ne me laisse pas gagner d'argent avec mes petites histoires.


III : Matin de Noël

La première fois que je m'assis pour travailler à la même table que l'Autre dans la salle commune, juste après ma conversation avec Hermione sur le terrain de Quidditch, mon double me fusilla du regard. Mais il dut avoir un échange silencieux avec son amie car, après l'avoir dévisagée un moment, il se replongea dans son parchemin et ne fit plus attention à moi.

Ron, par contre, fut moins accommodant.

"Qu'est ce que tu fais là, lança-t-il, quand il constata que l'Autre avait laissé tomber.

- Il travaille avec nous, répondit Hermione.

- Et depuis quand ?

- Depuis aujourd'hui, répondit-elle avec une patience étonnante. Simon, tu as commencé ton devoir de métamorphose, au moins ? me demanda-t-elle.

- J'ai fait le brouillon", répondis- je, en le sortant de mon sac.

Elle le prit, regarda ce que j'avais écrit, et commença à l'annoter.

"Parce qu'en plus, tu l'aides ? explosa Ron. Tu ne vois pas qu'il s'intéresse à toi juste pour copier ?

- Comme d'autres", répliqua Hermione en lui lançant un regard acéré.

Ron rougit et se replongea dans son livre. Mais il levait régulièrement les yeux, se partageant entre des regards furieux dans ma direction et d'autres troublés du côté de sa camarade. Moi, je commençais à comprendre ce qu'il me reprochait vraiment. Cela m'aurait beaucoup étonné deux heures plus tôt, mais ma récente conversation avec cette Hermione-ci m'avait fait découvrir une sensibilité que je n'avais jamais décelée chez la mienne, expliquant l'attirance qu'elle pouvait éveiller chez ses camarades masculins.

oO§O§Oo

Au cours des semaines qui suivirent, je tâchai de m'adapter à mon nouvel environnement. Pour mieux comprendre le monde où je vivais désormais, je me mis à lire la Gazette d'Hermione. Il y eut d'autres mauvaises nouvelles, qui heureusement ne concernaient personne vivant à Poudlard. Et, comme les autres, j'appris à continuer à vivre comme si de rien n'était.

Quand il y avait des travaux pratiques à effectuer, je me mettais avec Neville. Ma présence semblait le mettre en confiance, et il ne se débrouillait pas trop mal. Parfois, j'avais presque l'impression de retrouver mon vieux copain. J'aimais bien travailler avec Hermione aussi, car cela me permettait de gagner beaucoup de temps. Par contre, ses incessantes disputes avec Ron étaient fatigantes. L'Autre paraissait y être résigné.

Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que les sentiments jaloux que Ron ressentait pour Hermione étaient réciproques. Une dizaine de jours après ma première discussion avec elle, je surpris le regard désolé de ma nouvelle amie après une vacherie que Ron lui avait servie.

La savoir amoureuse ne m'étonna pas outre mesure. Par contre, j'avais du mal à comprendre ce qui pouvait l'attirer chez l'irascible rouquin, alors qu'elle avait un Harry Potter sous la main. Sans doute me manquait-il un troll pour voir ce que cette intellectuelle au grand cœur trouvait de si attirant à ce grand ballot.

Une fois de plus, je me demandai si les personnes de ce monde étaient vraiment les mêmes que celles du mien. Etait-ce seulement les circonstances qui révélaient un trait de caractère dissimulé, ou étaient-ils foncièrement différents ? Cet Autre était-il vraiment un autre moi, élevé par mon oncle et ma tante, ou aurai-je réagi autrement dans les mêmes circonstances ?

Mes rapports avec l'Autre n'avaient pas tellement évolué depuis mon arrivée dans ce monde. Même quand nous nous retrouvions à la même table pour travailler avec Hermione, nous ne nous parlions pas. Heureusement, notre amie commune n'essayait pas de nous forcer la main, et entretenait obligeamment deux conversations en parallèle, malgré les sarcasmes de Ron.

Rogue, le prof de potions, intervint également dans notre relation, mais de façon infiniment moins discrète et résolument odieuse. Après avoir constaté qu'il pouvait difficilement me prendre en faute car j'étais assez balèze dans sa matière, il s'acharnait sur l'Autre à longueur de cours, en me prenant à témoin de l'ignorance de mon "cousin" quand ce dernier n'arrivait pas à répondre à ses questions tordues, et soulignant sans cesse sa maladresse lors des travaux pratiques.

Au sortir des cachots, l'Autre, profondément humilié, me fuyait encore plus que d'habitude, et je ne lui courais pas après, troublé d'avoir été témoin de la pitoyable déconfiture d'un individu portant mon nom et ayant mon visage.

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Insidieusement ces séances, ajoutées à la morosité ambiante, me sapaient le moral. Un soir, n'y tenant plus, je suis retourné dans la salle magique qui m'avait propulsé ici. J'y suis resté toute la nuit, mais rien ne s'est passé. Au petit matin, épuisé et transi, car il faisait un froid polaire dans ce lieu, j'ai regagné ma salle commune avec découragement. Trois nuits de suite, j'ai tenté ma chance, avant d'admettre que je ne rentrerai pas chez moi de cette façon.

Hermione se rendis compte que quelque chose n'allait pas et je subis de sa part un interrogatoire en règle. J'eus beaucoup de mal à la convaincre de tout allait bien et que je n'avais pas l'intention de faire de bêtise. Elle affirma comprendre ce que je ressentais, ce qui était sans doute vrai, car ses questions montraient qu'elle me connaissait de façon troublante.

Sa compassion me toucha et me vexa en même temps. J'avais l'impression d'être aussi pitoyable que l'Autre, avec ses yeux de cocker triste. Cela fouetta ma fierté et je décidai de me secouer, et de mettre un point d'honneur à rester moi-même, sans sombrer dans le même marasme que mon double.

J'utilisai donc la potion glaçante que j'avais achetée chez Zonko pour la mettre sur les bancs des Serpentards et des Serdaigles dans la Grande Salle. Cela donna un peu d'animation au repas. Deux jours plus tard, je lançai discrètement deux bombabouses devant la classe de Rogue. Je pris soin de faire cela un jour où je n'avais pas cours de potions, et en utilisant la cape d'invisibilité piquée dans le coffre de l'Autre.

J'observai la réaction de Ginny lors de ces deux blagues. Elle parut apprécier. Quand, une semaine plus tard, toute la table des Poufsouffles se mit à parler d'une voix suraiguë pendant cinq minutes, et je me rappelais avoir vu la description d'un produit produisant cet effet dans un prospectus à l'en-tête des Sorciers Facétieux. J'avais été surpris et heureux d'apprendre que c'était le magasin de Fred et Georges. Visiblement, dans ce monde-ci, ils avaient trouvés des fonds pour ouvrir leur propre boutique.

Je trouvai que Ginny avait l'air particulièrement satisfaite pendant l'épisode vocal des Poufsouffles. Je pariai donc sur le fait qu'elle en était l'instigatrice. Cela me parut une bonne entrée en matière pour discuter avec elle.

oO§O§Oo

Je l'abordai un jour à la bibliothèque.

"Bonjour Ginny.

- On se connaît ? répondit-elle, pas très engageante.

- Mais oui, je suis le type que ton frère déteste.

- Pour une fois, Ron a peut-être raison", lança-t-elle.

Je me demandai pourquoi elle faisait preuve d'autant d'animosité à mon égard. Parce que j'étais la copie du mec pour qui elle en pinçait sans espoir ? Je m'assis à ses côtés.

"La place est prise, grogna-t-elle.

- J'ai vu, répliquai-je. Je viens de la prendre. C'était toi la poudre de Soprano ?

- La poudre de quoi ?

- Ne me dis pas que tu ne connais pas par cœur le catalogue de tes frères. Au fait, comment fait-on pour commander chez eux ? Je n'ai pas vu leurs produits à Pré-au-Lard."

Elle hésita à me répondre, mais son sens de la famille l'emporta :

"Je te passerai des bons de commande, répondit-elle. C'était toi les bombabouses et la potion glaçante ?

- Tu as trouvé ça drôle ?

- Les bombabouses, t'étais pas obligé de les mettre le jour où j'avais cours dans les cachots. On a profité de l'odeur pendant deux heures ! En plus, c'est Luna qui a dû tout nettoyer car elle a eu le malheur d'être en retenue avec Rogue ce jour-là.

- J'essaierai de m'améliorer la prochaine fois, répondis-je, conciliant. Je débute ici, moi. Si tu as des conseils, je suis preneur.

- Pourquoi c'est moi qui devrais t'aider ?

- Je suis certain que tu es une spécialiste de la question."

Elle me regarda comme pour me dire "Tu crois que je ne te vois pas venir avec tes flatteries" et se replongea dans son livre. J'ouvris les miens et fis mes devoirs à côté d'elle.

Elle ne protesta pas quand je la raccompagnai vers la tour de Gryffondor. Elle en profita même pour me poser une question qui visiblement la préoccupait :

"Tu es vraiment de la famille de Harry ?" me demanda-t-elle.

Je me creusai la tête pour savoir quel détail la faisait douter.

"Nous sommes des cousins assez éloignés, répondis-je prudemment. Mais nos histoires de famille n'intéressent vraisemblablement personne.

- Je ne savais pas qu'il restait des Potter", insista-t-elle.

Devais-je inventer sur le champ une histoire d'héritage et de vendetta ? Mais je risquais de gaffer, et Ginny avait suffisamment l'habitude des délires de ses frères pour ne pas être dupe. Je me raccrochai donc à mon histoire du premier jour.

"Cela fait deux générations que nous sommes en Australie, expliquai-je. Très peu de gens en Angleterre se rappellent de nous.

- Ah oui, c'est vrai, tu l'avais dit quand tu es arrivé, mais j'avais oublié, admit-elle. Cela explique pourquoi Dumbledore ne vous a pas confié Harry, quand ses parents sont morts. Cela me turlupinait.

- Oh... Eh bien, oui, je suppose qu'il ne voulait pas l'envoyer à l'étranger.

- Cela aurait mieux valu ! dit Ginny d'un ton farouche. C'est honteux de l'avoir laissé là-bas et de l'y renvoyer chaque été.

- C'est si terrible que ça ? m'étonnai-je.

- Oui, ils sont bêtes et méchants, s'échauffa-t-elle. Et ils ne le nourrissent même pas correctement. Il faut voir comment il est, quand il arrive de chez eux. Maigre comme un clou avec une tête à faire peur ! Si au moins on avait le droit de les ensorceler un peu, ce ne serait pas un mal !"

Je la regardai avec étonnement. Je ne l'avais jamais vue aussi enflammée. Elle devait drôlement en pincer pour l'Autre pour s'exciter ainsi, rien qu'en évoquant ses ennuis. Je fus presque jaloux de l'intensité des sentiments qu'elle lui portait. Et déstabilisé, surtout.

Mais que diable chez mon double éveillait ainsi sa passion ? Ses malheurs ? Je n'enviais pas spécialement l'Autre s'il n'était aimé que par pitié. Je crois que je préférerais ne pas avoir de succès auprès des filles plutôt que d'être apprécié pour une aussi mauvaise raison.

Peut-être était-ce pour cela que Ginny ne l'intéressait pas, après tout.

oO§O§Oo

Les semaines suivantes, je me rapprochai peu à peu de Ginny. Elle restait circonspecte, mais je la faisais rire malgré elle. Je lui soumis plusieurs plans de blague qu'elle améliora, et finalement, elle accepta de les réaliser avec moi. C'est ainsi que le bureau de Binns siffla pendant toute une journée, que tous les télescopes montrèrent des images humoristiques le temps que Sinistra arrive à les désenchanter et que, clou du spectacle, Miss Teigne nous fit admirer son pelage rose bonbon pendant trois jours.

Tout cela m'occupait suffisamment pour que j'arrive à oublier que j'étais loin de chez moi pendant de longs moments. Un samedi, cependant, j'eus l'impression d'étouffer dans le château, et l'envie me vint de bouger un peu. J'attirai Ginny à l'écart :

"Ça te dirai une balade dans la Forêt interdite ?

- Drôlement romantique, dis donc", grinça-t-elle.

Elle avait rompu avec Dean quelques jours auparavant et, de ce fait, elle n'était pas à prendre avec des pincettes.

"Je ne te drague pas, répliquai-je, sincère. Je cherche juste quelqu'un avec qui partager de bons moments.

- Aller dans la Forêt interdite me parait plus synonyme de "gros ennuis" que de "bons moments", répliqua-t-elle.

- Tu as peur ?

- Je ne suis pas stupide, c'est tout. Dans la forêt, il y a des centaures agressifs et des acromentulas carnivores…. Je ne vois pas l'intérêt d'aller les déranger !

- Je parie que tu n'y as jamais mis les pieds, la provoquai-je.

- Tu as perdu ton pari, répliqua-t-elle. Ça tombe bien, je cherchais quelqu'un pour me faire mon devoir de potions.

- Tu es vraiment allée dans la forêt ? fis-je semblant de douter pour l'agacer.

- Parfaitement, et j'y ai même chevauché un Sombral, si tu veux tout savoir !"

- Tu peux les voir ? demandai-je sans réfléchir.

- A l'époque non, mais maintenant, oui", soupira-t-elle.

Merde ! Je préférai ne pas savoir qui elle avait vu mourir. J'arrêtai immédiatement de la taquiner.

"Je t'aide pour ta potion, et on fait une promenade autour du lac ensuite, lui proposai-je.

- D'accord, accepta-t-elle. Quelles sont les propriétés de la pierre de lune ?"

Après lui avoir fourni les renseignements nécessaires, nous avons mis nos capes les plus chaudes et nos écharpes, et nous avons fait le tour du lac. Ce ne fut ni une promenade romantique, ni une épopée héroïque, mais ce fut très agréable, et j'étais heureux d'avoir une amie, même si je ne pouvais pas lui confier la vérité. Elle ressemblait suffisamment à ma Ginny pour que je me sente bien avec elle.

Quand nous revînmes dans la salle commune, les joues rouges et les cheveux ébouriffés, j'eus l'impression que l'Autre me lançait un regard furieux. Je me demandai ce que me valait ce traitement de faveur.

oO§O§Oo

Je compris de quoi il en retournait deux semaines plus tard. Dans la journée, je m'étais de nouveau promené avec Ginny, qui avait pas mal de temps libre depuis qu'elle était célibataire. J'étais ravi qu'elle me le consacre, mais en même temps, j'étais un peu inquiet. Je craignais qu'elle reporte sur moi son affection pour l'Autre du fait de notre ressemblance, même si je m'évertuais à ne pas éveiller sa compassion.

J'avais pensé avoir à ce sujet une conversation à cœur ouvert avec elle, puis j'avais opté pour une stratégie plus subtile. J'avais entrepris de draguer ouvertement Lavande. De toute façon, j'étais vraiment curieux de savoir comment elle embrassait dans ce monde-ci.

J'étais remonté dans mon dortoir pour poser ma cape. Alors que je jetais un sort de séchage sur mon vêtement avant de le ranger, la porte s'ouvrit et l'Autre entra. Je pensai qu'il allait redescendre quand il réaliserait que nous étions seuls, car il fuyait en général les tête-à-tête avec moi. Mais cette fois, au contraire, il ferma soigneusement la porte et s'adossa au battant.

"A quoi tu joues, m'apostropha-t-il.

- Hein ? Tu parles de quoi, répondis-je, réellement perdu.

- De ton petit jeu avec Ginny et Lavande", cracha-t-il.

Mais de quoi il se mêlait celui-là ? Il n'était tout de même pas… jaloux ? Si ? Bon, cela changeait la donne. Je tâchai de vérifier mon hypothèse.

"Pourrais-tu m'expliquer en quoi cela te regarde ?" demandai-je.

Il rougit et sembla chercher désespérément une excuse valable.

"Ginny est comme une sœur pour moi, finit-il par prétendre, alors je ne permettrai à personne de lui faire du mal."

Bon, manifestement, c'était pour Ginny qu'il s'inquiétait et il se fichait désespérément de Lavande. Décidemment, pensai-je, on ne se ressemble pas tant que ça.

"Ginny a déjà six frères, lui rétorquai-je, et je doute qu'elle apprécie que tu te mêles de sa vie privée.

- Pourquoi tu lui fais ça ? me demanda-t-il, tentant de faire dévier la conversation.

- Ça te gêne ? Si tu es intéressé par elle, t'as qu'à le lui dire, le provoquai-je.

- Je ne suis pas intéressé par elle ! nia-t-il avec une véhémence des plus suspectes.

- A qui essaies-tu de mentir, lui demandai-je. A toi ou à moi ?

- Je ne mens pas !

- Harry, tu te rappelles qui je suis ?" lui demandai-je, étonné d'avoir réussi à l'appeler par mon prénom.

Il soutint un instant mon regard, avant d'abandonner.

"Le dis pas à Ron, finit-il par lâcher. Les choses sont assez compliquées comme ça.

- Tu ne te déclares pas auprès de Ginny à cause de Ron ? m'exclamai-je, refusant d'admettre qu'un type se baladant avec mon apparence puisse être aussi lamentable.

Non ! répondit-il vivement. Enfin…, c'est surtout que je ne pense pas qu'elle s'intéresse à moi. Elle était avec Dean il n'y a même pas deux semaines. Cela ne fait pas très longtemps qu'on se parle, alors je ne voudrais pas tout gâcher. C'est une amie formidable, tu sais !

- Je sais, répondis-je avec sincérité. Mais je pense quand même que tu devrais tenter ta chance.

- Tu crois ? demanda-t-il avec espoir.

- Sûr et certain. Pourquoi crois-tu que je suis aussi explicite dans mes relations avec Lavande ? Je voulais juste éviter qu'elle se trompe de Potter.

- Oh !"

Il médita un peu sur cette nouvelle idée. Puis il me demanda, un peu gêné :

"Et toi, cela ne t'ennuierait pas si moi et Ginny…

- Dans mon monde, Ginny est ma meilleure amie. Comme toi et Hermione.

- Ah, très bien."

Il hésita un moment, puis me demanda avec curiosité :

"Mais qu'est ce que tu trouves à Lavande ?

- Elle embrasse bien.

- T'as déjà expérimenté ? demanda-t-il, un peu décontenancé.

- Pas avec celle-ci. Mais cela ne devrait plus tarder, l'assurai-je

- Je vois, dit-il d'un ton incertain, comme s'il hésitait entre être choqué par mon attitude ou en rire.

- Et toi, lui demandai-je en retour. T'es sorti avec qui, ici ?

- Euh, bredouilla-t-il. J'ai pas trop le temps pour cela… Un peu avec Cho Chang l'année, dernière, mais cela ne s'est pas trop bien terminé.

- T'as bon goût, évaluai-je. Elle est vraiment mignonne. Mais chez moi, elle sort avec un certain Cédric Diggory. Alors, j'ai pas tenté ma chance.

- Ici aussi, elle a préféré Cédric", dit-il soudain rembruni.

C'était donc comme cela que cela avait fini. Mais c'était bizarre, il ne me semblait pas l'avoir vue en compagnie de Diggory, ici. D'ailleurs, je ne me rappelai pas avoir vu Diggory du tout, ces dernières semaines.

Ron entra à ce moment dans le dortoir. Il nous dévisagea, comme surpris de nous y trouver tous les deux. Peut-être s'était-il attendu à voir du sang sur les murs. Je fis un signe de tête en direction de l'Autre et je m'apprêtai à redescendre dans la salle commune, pour faire mes devoirs. Au moment où je passai devant lui, Ron me dit :

"Au fait, euh… Simon. J'aimerais que tu arrêtes de tourner autour de ma sœur."

Je m'arrêtai et le regardai dans les yeux.

"Ginny est assez grande pour s'occuper d'elle toute seule. Tu n'as aucunement le droit de te mêler de sa vie privée. Elle sort avec qui elle veut.

- C'est ma sœur !

- Et alors ?

- Tu ne peux pas comprendre, toi. Toi, tu n'en as pas.

- Ron !" intervint l'Autre.

Ron mit quelques secondes à comprendre quelle gaffe il avait commise. Mais moi, j'étais trop agacé par son attitude pour être peiné en pensant à ma famille.

"Tu ferais mieux de t'occuper de ta propre vie sentimentale au lieu de gâcher celle des autres", lançai-je à Ron avant de sortir de la pièce.

Si l'Autre n'avait pas compris ce qu'il avait à faire, son cas était désespéré.

oO§O§Oo

Il ne me fallut qu'une semaine supplémentaire pour constater que Lavande embrassait sensiblement de la même manière d'un monde à l'autre. Sa conversation était également celle dont je me rappelai. La seule différence avec l'autre Lavande, c'était son niveau en défense contre les forces du Mal. Elle était presque meilleure que moi. Mais sans doute était-ce une question d'entraînement. Après tout, l'Autre y excellait, et il semblait être une référence pour toute la classe.

Au début du mois de décembre, on nous demanda d'indiquer si nous allions rester pour les vacances ou non. Je n'aurais jamais imaginé rester à Poudlard pour Noël, mais je ne voyais pas très bien où je pouvais aller. Mettre mon nom dans la colonne des restants me rendit mélancolique pour la journée.

Deux jours plus tard, j'entrai dans le dortoir alors que Ron et l'Autre étaient en pleine discussion.

"C'est dégueulasse, disait le rouquin. Il n'a pas le droit de te forcer à rester ici alors que tu es invité par mes parents.

- Dumbledore doit avoir de bonne raison, répondit l'Autre, comme s'il cherchait à s'en convaincre.

- Ecoute, vieux, t'en fais pas. Je vais rester avec toi et on va bien s'amuser.

- Non, Ron, ne fait pas ça. Tes parents vont être déçus. Déjà que c'est dur pour ta mère que Percy ait refusé de se joindre à vous. Tu peux pas lui faire ça…

- Mais je ne peux pas te laisser moisir ici tout seul, opposa Ron. Hermione aussi rentre dans sa famille. Tu vas périr d'ennui pendant deux semaines. Non, c'est décidé, je reste avec toi."

Bon, je n'aimais pas tellement Ron, mais je devais admettre qu'il se montrait bon camarade pour l'Autre. Cependant, cette grandeur d'âme ne servit à rien. Ron partit avec les autres le vingt-quatre décembre au matin, pestant contre les décisions arbitraires des parents, et promettant à l'Autre de lui envoyer un hibou tous les deux jours.

Après la disparition des dernières calèches, nous sommes lentement rentrés dans le hall. Rusard a surgi brusquement et nous a informés que le Directeur voulait nous parler à tous les deux.

"C'est pas trop tôt, grommelai-je, considérant que cela faisait près de dix semaines que j'étais arrivé, et que Dumbledore ne m'avait pas reparlé depuis le premier soir.

- Il a peut-être trouvé le moyen de te renvoyer chez toi, me répondit l'Autre, sans que je puisse déterminer si c'était la gentillesse ou l'espoir de se débarrasser de moi qui motivait cette remarque.

- Je préfère ne pas trop y compter", répliquai-je, mais je ne pus empêcher cet espoir de me gonfler la poitrine.

Le bureau du directeur était conforme à mes souvenirs. J'y avais été appelé deux fois au cours de ma scolarité, pour des blagues qui avaient été plus loin que prévu. Il nous fit asseoir en souriant avec bienveillance, mais je le trouvais plus vieux et plus fatigué que dans mes souvenirs.

"Eh bien jeunes gens, tout se passe bien ?

- Avez-vous trouvé le moyen de le renvoyer chez lui ? demanda l'Autre, sans ambages.

- Hélas non, répondit le vieil homme mettant immédiatement fin à mes espérances. J'ai fait quelques recherches, mais comme je vous l'ai dit dès le premier jour, les livres qui évoquent des mondes parallèles sont rarement dignes de foi. Par ailleurs, le, professeur Flitwick a étudié la salle que vous nous avez indiquée. Il n'a pu déterminer la façon dont elle fonctionne. Nous ne savons donc pas si c'était le hasard, la volonté délibérée d'un sorcier, ou toute autre cause nous échappant qui vous avait amené ici Je suis vraiment désolé, Monsieur Potter, mais vous allez devoir profiter encore un peu de notre hospitalité."

Alors que je tâchais de dissimuler ma profonde déception, le directeur reprit :

"Monsieur Potter, j'ai eu l'occasion de discuter de votre arrivée avec quelques amis qui ont, tout comme moi, à cœur de mettre fin aux agissements de Voldemort."

Le regard entendu qu'il échangea avec l'Autre me fit deviner que ce dernier savait pertinemment de quels amis il s'agissait.

"Nous en avons conclu que votre présence est propre à inquiéter celui qui se fait appeler le Seigneur des Ténèbres. Il apparaît maintenant que nous aurions été avisés de la dissimuler aux yeux de tous. C'est malheureusement trop tard car nous savons de source sure qu'il a déjà été mis au courant de votre existence. Il n'a pas donné de directive spéciale à votre égard, mais nous préférons prendre toutes les précautions nécessaires pour garantir votre sécurité. C'est pour cette raison que ni vous ni Harry n'avez été autorisés à quitter Poudlard.

L'Autre intervint :

"Sait-on comment Voldemort a été averti ? Aurions-nous été trahis ? demanda-t-il, d'une voix accusatrice, comme s'il avait une idée de l'identité de celui qui aurait pu se rendre coupable d'une telle action.

- Harry, répondit Dumbledore d'une voix apaisante, il y a près de trois cents élèves dans cette école qui échangent librement du courrier avec leur famille. Nous ne pouvions d'aucune façon garder son arrivée secrète. A ce propos, je vous dois des excuses, Monsieur Potter. J'aurais dû penser au risque potentiel que votre patronyme vous fait courir et vous contraindre à changer de nom et d'apparence dès votre arrivée."

Je secouai la tête. Cela ne m'était pas agréable de savoir que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avait entendu parler de moi, mais me déguiser pour lui échapper me semblait bien lâche, comme attitude. Et puis, après tout, je ne courrais pas plus de risques que l'Autre.

"J'ai remarqué que vous êtes les seuls de la maison Gryffondor à rester parmi nous, continua le directeur, sur un ton plus léger. J'espère que vous en profiterez pour mieux vous connaître."

Nous avons de concert haussé les épaules, sans nous engager à quoique ce soit. Cela ne parut pas déranger Dumbledore, qui nous raccompagna à la porte avec un sourire, tout en nous assurant qu'il faisait son possible pour que je puisse rentrer chez moi.

Nous rejoignîmes notre tour dans un silence maussade. Alors que nous arrivions à proximité de notre tour, je ne pus m'empêcher de demander à l'Autre :

"Tu crois qu'il va vraiment essayer de me faire rentrer chez moi ?"

Mon double a pris le temps de la réflexion avant de me répondre :

"Je pense que oui. Ta présence est un élément perturbateur dans la situation, qui est déjà très complexe. Dumbledore ne doit pas apprécier davantage que Voldemort de t'avoir dans les jambes."

La répartie était brutale, mais elle me rassura davantage qu'une réponse vague, émise dans le seul but de me réconforter. Si Dumbledore avait intérêt à ce que je parte, j'avais peut-être une chance de revoir un jour les miens.

oO§O§Oo

Nous nous sommes installés dans la salle commune. L'Autre a pris un livre, et moi la Gazette du sorcier qu'Hermione m'avait donnée le matin avant de partir, après l'avoir déchiffrée de la première à la dernière ligne.

A l'heure du déjeuner, nous avons constaté que nous n'étions que huit à être restés à Poudlard. Nous avons mangé sans entrain, puis les plus jeunes sont allés jouer dans la neige. Je les ai suivis dehors et je suis allé faire un tour dans le parc. L'Autre avait dû faire la même chose, car il était aussi mouillé et transi que moi quand nous nous sommes retrouvés dans le dortoir.

Nous avons dîné et nous sommes couchés sans avoir échangé plus de cinq phrases.

oO§O§Oo

Le lendemain matin, je fus réveillé par une explosion. Je bondis de mon lit, mais l'Autre me rassura :

"T'inquiète, c'est le cadeau des jumeaux."

Je chaussai mes lunettes et le regardai. Son lit était couvert de paquets, qu'il était en train de déballer. Je me demandai si j'allai rester à le regarder ouvrir ses cadeaux comme un imbécile ou descendre au plus vite dans la salle commune pour tenter d'oublier qu'il n'y aurait rien pour moi, tout comme il n'y avait jamais de hibou se posant devant mon assiette à l'heure du courrier. Mais il me dit :

"Tu n'ouvre pas tes cadeaux ?"

Je constatai avec surprise que plusieurs emballages multicolores avaient été posés au pied de mon lit. Je les saisis avec circonspection, me demandant qui me les avait envoyés. Pendant un moment, je craignis que l'Autre ne m'ait offert quelque chose. De mon côté, je n'avais rien prévu pour lui, et ce serait embarrassant. Mais, heureusement, il ne faisait pas partie de mes bienfaiteurs.

Dans le premier paquet, je découvris un pull couleur chocolat, manifestement tricoté à la main, avec un grand S émeraude sur le devant. Alors que je le contemplai avec circonspection, l'Autre m'expliqua, en brandissant un pull émeraude, barré d'un grand H brun :

"Ça, c'est de Molly. Quelqu'un a dû lui parler de toi. Il doit y avoir un gâteau, avec."

Il y en avait bien un. Hermione m'avait envoyé des livres, Ginny un assortiment de farces et attrapes, et même Ron s'était fendu d'un paquet de Bertie Crochue. Lavande m'avait envoyé une gourmette gravée d'une inscription sentimentale. J'espérai qu'elle n'attendait pas que je la porte en permanence.

Je demandai à l'Autre :

"Tu as envoyé quelque chose à Ginny ?

- Hum, oui. Du parchemin parfumé. Tu crois qu'elle va aimer ? me demanda-t-il d'une voix inquiète.

- Elle sera très touchée, l'assurai-je, tout en pensant par devers moi qu'elle aurait sans doute préféré quelque chose de moins tarte.

- Et toi, tu as prévu quelque chose pour Lavande ? demanda-t-il poliment.

- Non, pas encore. Je pensais profiter des vacances pour faire un tour à Pré-au-Lard. Je le lui donnerai à la rentrée. Je pense acheter quelque chose à Hermione et Ginny, aussi."

Il a hoché la tête, et nous nous sommes préparés à descendre déjeuner. En ressortant de la Grande Salle, il m'a dit :

"Je pense que je vais faire un tour en balai. Tu… cela te dirait de voler un peu ?

- Et comment ! m'écriai-je.

- Je vais demander à Madame Bibine de te prêter un balai, alors, dit-il en retournant dans le réfectoire, où la prof de vol déjeunait en compagnie du professeur Flitwick. Il revint avec un grand sourire et une petite clé.

"Je lui ai dit que j'allais te prêter mon Eclair de feu, alors elle m'a prêté un Nimbus 2000. C'est toujours mieux que les cageots qui sont mis à la disposition des première année pour les cours."

On est allés chercher les balais puis on s'est rendus sur le stade de Quidditch. L'Autre a sorti un Vif d'or de sa poche :

"Cadeau de Ron et Ginny", a-t-il commenté.

Il l'a lancé et on a décollé. Nous avons un moment tourné en rond, avant de nous mettre en chasse, après avoir repéré notre proie au même instant. L'Autre était plus loin de la boule dorée au début de la course, mais son balai était un peu plus rapide, car finalement, il avait gardé son Eclair.

On s'est très vite retrouvés botte à botte, fonçant à toute allure. Le Vif est parti en zig-zag, ce qui a équilibré les performances de nos balais, car ce n'était plus leur vitesse qui comptait, mais notre aptitude à les manœuvrer.

J'avais fait de nombreux duels d'attrapeurs lors des matchs que j'avais joués, mais je n'avais jamais été opposé à un adversaire capable d'anticiper à ce point mes réactions. J'essayais plusieurs fois de le déborder par un côté, ou de passer au-dessus de lui, mais il contrait sans problèmes mes manœuvres. De son côté, il tentait également de me surprendre, mais je savais ce qu'il avait en tête, rien qu'en observant la position qu'il adoptait sur son balai.

Il a fini par me couper la route. J'ai réussi à l'éviter de justesse et nous avons perdu le Vif de vue. Mais nous avons continué à voler de concert, enivrés par la vitesse et les acrobaties que nous effectuions. Il a pris un peu d'avance sur moi et j'ai tenté de le rattraper. Puis il m'a foncé dessus, et ça a été à mon tour de chercher à le semer.

Finalement, le Vif nous est repassé sous le nez, et nous l'avons repris en chasse. Après maintes péripéties, piqués, chandelles et feintes de Wronsky, c'est moi qui l'ai attrapé, mais cela s'est joué à un cheveu.

Nous sommes redescendus à terre, essoufflés et jubilants. Pour la première fois depuis mon arrivée, notre proximité ne nous a pas mis mal à l'aise. Au contraire, nous étions heureux de partager ce moment de pur bonheur.

On est restés un moment assis sur les gradins, à reprendre notre souffle. Je ne l'avais jamais vu aussi détendu. A ce moment là, il ressemblait vraiment à l'image que j'avais de moi. Et étonnamment, cela ne me perturba pas le moins du monde.

"J'irais bien à Pré-au-Lard, maintenant, me proposa-t-il. Que dirais-tu d'une petite Bièraubeurre.

- C'est une bonne idée, m'exclamai-je. Et moi, je ferais bien quelques courses. Tu crois que les magasins sont ouverts ?

- Je crois qu'ils le sont ce matin. Si on ne traîne pas, tu pourras acheter tes petits cadeaux."

On s'est dépêché de remonter dans notre dortoir. On s'est changé en vitesse, et il a fouillé dans son coffre.

"Je prends la cape ? m'a-t-il demandé, dubitatif.

- On ne tiendra pas tous les deux dessous, lui ai-je fait remarquer.

- C'est ce que je pensais. De toute façon, je vais prendre la carte.

- La carte ? Tu veux dire la carte du Maraudeur ?

- Oui. Tu la connais, bien sûr.

- Comment l'as-tu récupérée ? demandai-je, curieux.

- Ce sont les jumeaux Weasley qui l'ont piquée chez Rusard. Ils me l'ont donnée il y a trois ans.

- C'est marrant. Chez moi aussi, ils l'ont retrouvée au même endroit. Quand ils me l'ont montrée, ils n'en revenaient pas que je connaisse la formule pour l'activer. Et maintenant, à chaque fois qu'ils croisent mon père à King's Cross, c'est tout juste s'ils ne bavent pas d'admiration. Et juste avant que je… euh, j'arrive ici quoi, ils me l'ont donnée car c'était leur dernière année d'école."

On s'est souri.

"Pratique, hein ? m'a dit l'Autre.

- Tu l'as dit, bouffi", je lui ai fait, en clignant de l'œil.

Vérifiant soigneusement que personne ne se trouvait sur notre passage, nous avons pris le souterrain gardé par la sorcière borgne. Cela me fit drôle de voir sur la carte deux points Harry Potter cheminer de concert vers le passage secret.

oO§O§Oo

Nous avons commencé par les courses, car les magasins n'allaient pas tarder à baisser le rideau. Heureusement, parmi les rares d'ouverts, il y en avait un qui vendait un peu de tout. L'Autre m'avait de nouveau donné de l'argent, m'assurant qu'il en avait plein, sans paraître vouloir entrer dans les détails. J'avais ainsi pu acquérir une bague fantaisie pour Lavande, un nécessaire à balai pour Ginny, des plumes de première qualité pour Hermione, une carte de Noël pour remercier Mrs Weasley, et des sucreries pour Neville, Ron et l'Autre.

Nous sommes ensuite allés aux Trois Balais, prendre notre Bièreaubeurre. En chemin, nous avons croisé des familles qui se promenaient. Je me sentis un peu nostalgique en voyant les gosses qui étalaient fièrement leurs cadeaux de Noël : robes de Merlin, mini balais, hiboux gonflables...

L'Autre avait dû surprendre mon expression, car il me demanda, une fois installés devant notre boisson :

"C'était comment les Noëls avec tes parents ?

- Oh, assez classique, je suppose, répondis-je évasivement.

- C'est-à-dire ?" insista-t-il.

Ne voulant pas remuer le couteau dans la plaie, je tâchai de ne pas trop entrer dans les détails mais il insista, me demandant des précisions. Finalement, je lui racontai le grand sapin que Maman décorait à Godric's Hollow, les plaisanteries de Papa, l'excitation de Rose, le moment échevelé où l'on ouvrait tous nos cadeaux et les embrassades qui s'ensuivaient.

"Généralement, le soir du réveillon, nous invitions les meilleurs amis de mes parents.

- Sirius ? demanda l'Autre.

- Oui. Sirius, sa famille et les autres.

- Sa famille ? s'exclama-t-il.

- Oui, il s'est marié il y cinq ans. Et il a une petite fille de deux ans, Alys."

L'Autre, plongea le nez dans sa chope, et je regardai autour de moi pour lui laisser le temps de se remettre.

"Et Remus, qu'est-ce qu'il est devenu, finit-il par me demander, après s'être raclé la gorge

- Il travaille au Ministère, dans le service de la régulation des créatures magique, lui appris-je.

- Ils acceptent les loups-garous au Ministère ? s'étonna l'Autre.

- Il ne doit pas y en avoir beaucoup, reconnus-je. Mais papa a pas mal d'influence, entre notre fortune et le fait qu'il connaisse plein de monde…

- Papa… Ton père, il fait quoi comme métier ?

- Il ne travaille pas vraiment. Il gère notre fortune, notamment en trouvant des inventeurs et en s'associant à eux. Il les finance, et ensuite récupère une partie de leurs gains.

- Ça doit être intéressant ! Et ta mère, elle fait quoi ?

- De la recherche. Elle a beaucoup travaillé dans le domaine de l'Ancienne magie. Elle a d'ailleurs un moment collaboré avec Severus Rogue. Cela agaçait beaucoup mon père et Sirius. D'après ma mère, c'est l'un des meilleurs dans le domaine des potions, alors elle avait besoin de lui pour retrouver des préparations anciennes dont les recettes avait été perdues. Je l'ai vu une ou deux fois. Il est assez froid, mais ce n'est pas non plus le connard que nous avons en potions.

- Rassure-moi, il n'est pas marié, lui !

- Je ne crois pas. Mais à vrai dire, je ne m'en suis jamais préoccupé. Et Maman ne nous parlait pas tellement de lui, pour épargner Papa."

Il hocha la tête et se concentra sur le fond de son verre. Je sentais qu'il voulait poser une question, mais qu'il ne savait pas trop comment la formuler.

"Ils… ils voient toujours Pettigrow ? parvint-il à demander.

- Oui, confirmai-je. Il est… sympa."

Je préférai ne pas en dire davantage sur lui, après ce qui m'avait été révélé par Hermione. Mais j'en avais manifestement déjà trop dit car le visage de l'Autre se crispa.

"Sympa ! grinça-t-il. Ce sale rat !"

Il fut très désagréable pour moi de contempler mes propres traits déformés par la fureur et la haine. Je repris une lampée pour ne plus avoir à le regarder. Je voulais changer de conversation mais, comme cela arrive souvent dans ce genre de moment, aucun sujet ne me vint à l'esprit. Il y eut entre nous un silence gêné.

Un cri se fit entendre au dehors. Je tournai la tête vers la porte avec curiosité, pendant que l'Autre se figeait. Il y eut d'autres cris, et la porte s'ouvrit à la volée. Un homme paniqué entra en trombe, en hurlant :

"Les Mangemorts ! Les Mangemorts attaquent !

oooO§0§Ooo


23/02/2006 : Mise en ligne de la version modifiée.

05/10/2005 : Je sais, il est peu charitable de ma part de vous laisser ainsi dans un moment pareil. Mais bon, une fois de temps en temps, c'est pas trop méchant. Si ?

Un certain nombre d'entre vous ne trouvent pas Simon très sympathique. Il est vrai que nous sommes habitués à l'extraordinaire sens des responsabilités de Harry ainsi qu'à sa résistance, acquise au cours de sa triste enfance. Dites-vous que Simon n'est pas un héros, juste un humain comme vous et moi.

Le prochain chapitre a pour titre Dans la salle commune.

A la semaine prochaine…


Petite Plume : Je t'imagine en train de te demander qui est cette anonyme qui a osé prendre ton nom de plume ! Le professeur Vector est féminin, je crois. Déduit d'une interview où JKR disait qu'il y avait autant de profs masculins que féminins (en 3ème année). Personnellement, je préfère ne pas imaginer un autre moi-même déboulant dans la vie, représentant la l'existence pourrie que je n'ai pas eue. Mais qu'est ce qui m'a pris d'écrire cette histoire, alors ? Sinon, oui, il y aura un point de vue de Harry-le-vrai... mais pas tout de suite. Hum (Alixe a un peu honte), j'ai rien inventé de mieux pour Simon que les bombabouse contre Rogue. Mais bon, il fait ce qu'il peut, ce jeune homme, il débarque tout juste. Oui, j'imagine que les Maraudeurs ont grandi, ainsi que le montre la personnalité de Remus, ainsi que ce qu'il explique à Harry après l'histoire de la pensine de Rogue. Pense ma chère, pense à ma fic pendant tes séminaires (que je sois pas la seule à me triturerlesprit dessus). PS : non seulement je t'ai rajouté un passage sur la question des Potter restants, mais en plus, j'ai évoqué les cours de Rogue suite à ton mail. Qu'est ce que tu vas m'inventer pour la fois d'après ?

Ryan : J'ai beaucoup aimé le tome 6, mais j'en parle pas ici, certains l'ont pas encore lu.

taz : effectivement, si t'aime pas ce genre d'histoire et que tu aimes celle-là, cela doit être mon style ineffable qui te fait la différence ! ;-) Merci d'être là (PS : penser à chercher le sens d'ineffable dans le dico. Je l'utilise parce que je viens de le lire dans un livre, mais je suis pas sûre du sens !)

Orlina : Merci. J'espère que tes études te laisseront un peu de temps pour toi.

Titania.M : j'espère aussi que chacun des Harry aura une bonne influence sur l'Autre. Enfin je veux dire que j'espère que j'arriverai à l'écrire correctement !

Angel's Eyes : normalement, tu aura réponse à toutes tes questions.

alana chantelune : Si Alana n'a pas de critique construtie à proposer, c'est pas mal réussi alors ! j'espère qu'on va pouvoir se voir !

Mate : merci, j'espère que la suite te plaira

Voisine : Je t'ai reconnu-euh ! Merci pour ton mot et pour ta patience au Virgin pendant que je relisais comme une folle HP 6 en français.

Jinny : oui, la fic va dans ce sens.

Lapaumee : Merci d'aimer autant

Boo Sullyvan : pas de panique, les choses vont s'arranger.

Hiryuu Tora : Lol ta mise en scène. C'est vrai que c'est un peu ça. Enfin, c'est surtout cette histoire omniprésente dans ma tête, ces scènes qui se jouent à mon corps défendant et dont j'aimerai me débarrasser. Et Oscar, mon ordinateur portable qui m'appelle de la table du salon (mais l'image de la plume est plus belle). Appollon Monsieur Alixe ? Sans doute pour moi lol ! Mais monsieur Alixe préférerait je crois que je lui fasse à dîner au lieu de caresser amoureusement Oscar ! Enfin, au moins, il est flatté par l'image ;-) (oui, je t'ai reconnue quand tu as posé ton gentil message sur le forum ! Merci)

Bertie Crochue : Merci ! Oui, mise en ligne toutes les semaines, mardi soir ou mercredi matin.

Guezanne : Oui, j'avoue, je n'ai pas tellement évolué depuis MSB. J'ai d'ailleurs hésité à écrire cette histoire à cause de la similitude. Et puis je me suis dit que c'était un autre moment de la vie de Harry et que le fait que ce soit un double apportait d'autres éléments intéressants à exploiter. De toute façon, écrire était le seul moyen de me sortir cette histoire de la tête. Et après, comme mes correctrices ont aimé…

Kemet : Merci de prendre la défense de Simon. C'est sûr, c'est moins valorisant mais plus réaliste de s'identifeir à Simon qu'à Harry !

chrys63 : très bonne analyse de cette histoire et de mes intentions. Ça fait du bien de se sentir comprise !

Namyothis : merci pour ta confiance.

Kazy : Cruelle ma fic ? Le côté sarcastique de Simon est une armure, car il n'est pas psychologiquement préparé à supporter ce qu'implique ce monde ci. Et effectivement, son égo interfère pas mal dans la perception qu'il a d'Harry et de ceux qui gravitent autour de lui. Tes question me font me demander si j'ai traité on sujet à fond. Je sens qu'à cause de toi, il va y avoir des passages supplémentaires dans le dernier chapitre. C'est malin ! (mais merci). T'en fait pas, Harry s'en pose des questions sur ses parents. Mais encore faut-il qu'il arrive à surmonter son ressentiment envers Simon avant de poser la question. Contente à l'idée de te retrouver à chaque chapitre !

Molly : non, la résence de Simon rends les choses encore pires pour Harry. Que pouvons-nous attendre d'autre du professeur Rogue ? Effectivement, l'avantage des regards extérieurs (MSB, l'Aute) c'est la vision décalée. J'en use et abuse, j'avoue.

Hayra : Je suppose que la maturité de mon style n'est pas sans rapport avec mon grand âge ! faut bien qu'il y ait des avantage à voir le temps passer ;-)

lily-rose : il y a un peu plus d'action dans celui-là, mais l'action n'est pas mon point fort. Je suis plutôt spécialiste de l'introspection. C'est pur cela j'insiste plus sur leur attitude l'un envers l'autre que sur les éventuels quiproquo avec lesquels j'aurais pu jouer.

Malice : Oui, je n'ai pas fini de jongler avec mon emploi du temps. J'ai trop envie d'écrire.

Fee Fleau : Eh oui, ce Simon a eu une enfance dorée que ne l'a pas vraiment préparé à ce monde-ci. Et j'imagine qu'être l'héritier d'une grande famille, favorisé par le sort, respecté par le monde sorcier, rend un peu égocentrique.

Fenice : J'ai honte si je fais l'apologie de l'éducation à la dure, moi !

Milii : contente que tu aimes autant !

Crookshank : Effectivement, il y a beaucoup de similitude avec MSB… j'avoue. Alors, ce concours ?

Mushu : oui, cela va s'arranger… enfin s'ils survient à l'attaque ! ;-)

beru ou bloub : merci pour ton mot

Elmire : Pour distinguer les 2 héros, j'appelle l'un Simon et l'autre Harry. Comme tu peux le constater, oui, Simon et Harry vont un peu plus se parler et se raconter leur vie. Pour ce qui est de la convoitise, tu as ta réponse. Mais le tome 6 n'a rien à voir avec e que j'ai écrit, c'est dans la logique de mes autres histoires. Je pense que tu es satisfaite, j'ai presque écrit la scène comme tu l'imaginais. Simon a-t-il un rôle à jouer ? Tu verras ;-) En ce qui concerne ma réflexion de la dernière fois, c'était sérieux et positif. Mais je comprends ton hésitation, car la première fois qu'on m'a sorti un truc pareil, je me suis aussi demandé si c'était du lard ou du cochon. Mais c'était bien un compliment et en plus elle avait raison ma copine. Tu te rends compte qu'elle m'a conseillé il y a dix ans d'écrire des histoires pour enfants ? Je t'assure, vu tes reviews je suis d'accord avec ta prof et suis persuadé que tu as du talent pour l'écriture. Tu me feras signa quand ton roman aura pris forme ? T'as besoin d'une relectrice ?)

Rebecca-Black : Merci !

Shima-chan : Je reconnais que Simon a un côté un peu énervant, et pourtant je l'ai rendu moins arrogant que James. Je suis contente que tu sois allée lire les neufs mondes !

Lyane : Faut pas me lire le mardi soir ! t'as vu l'heure ?

Dawn456 : Merci pour ton mot !

calimera : c'est sûr, Simon s'en fiche de Malefoy et perd moins ses moyens, avec lui. Je tiens à préciser que Simon n'utilise pas de gel pour faire tenir ses cheveux en arrière, mais un petit sort de fixation, qui lui prends 10 secondes à faire. Pas du genre à passer trop de temps devant son miroir le Simon. De toute façon son charme naturel est suffisant pour qu'il les emballe toute ! (Simon mini-James ? Sans blagues !)