- L'AUTRE -


Précisions : Comme vous ne l'ignorez sans doute pas, Harry Potter est né de la fabuleuse imagination de J.K.Rowling.

L'idée de base de cette histoire m'est venue de la lecture des Neuf mondes, magnifique projet d'écriture de Shinia Marina et shakes kinder pinguy qui ont créé une communauté (lesneufmondes) sur LiveJournal pour mettre en ligne leur épopée. Vous les trouverez dans mes auteurs favoris, et le lien vers la communauté sur dans mon profil. Je vous engage vivement à aller les lire, personnellement, j'adore ce qu'elles font.

Mon histoire ne serait pas non plus ce qu'elle est sans les précieux conseils et relectures de Fenice, Calimera et Monsieur Alixe.

Vous vous doutez bien que dans ces conditions, on ne me laisse pas gagner d'argent avec mes petites histoires.


VIII : Magie ancienne

Il est parti aussi brutalement qu'il est arrivé. Un soir, il ne s'est pas présenté au dîner. On l'a cherché un moment, Ron et moi, et puis j'ai pensé à regarder sur ma carte. J'étais de nouveau le seul Harry Potter à me trouver à Poudlard.

Je suis allé voir Dumbledore, qui ne put que constater l'absence de Simon. Le soir même, son lit avait disparu du dortoir et, le lendemain matin, le directeur annonçait à toute l'école que Simon Potter, rappelé en urgence par sa famille, était reparti en Australie. Cela a un peu alimenté les conversations un jour ou deux, puis tout le monde est passé à autre chose. Je leur en ai voulu de l'oublier aussi vite. Car, à moi, il me manquait terriblement.

Il n'était resté que quelques semaines, mais je m'étais habitué à l'avoir auprès de moi. A contempler celui que j'aurais pu être. Cela m'encourageait de le voir ouvert, perpétuellement de bonne humeur, aussi populaire auprès de nos camarades. C'était la preuve que tout espoir n'était pas perdu pour moi. Que si j'arrivais à m'en tirer, peut-être que la vie me réserverait de bons moments.

Cela crevait les yeux qu'il était heureux. Et c'est pour cela que je l'ai détesté au début. Je le haïssais d'avoir tout eu, d'avoir été aimé, d'être perçu par les autres comme une personne normale. Je le détestais de ressembler autant au James Potter dont ses amis m'avaient parlé. Je lui en voulais de lui ressembler plus que moi. D'être plus fidèle que moi à ce que mon père avait été.

Pas pour tout, cependant. Je n'ai pas retrouvé en lui l'arrogance cruelle que j'avais découverte chez mon père dans la Pensine de Rogue. Et, je lui en voulais pour cela aussi. D'être mieux que James.

Alors je l'ai ignoré. Pendant que tout Poudlard lui mangeait dans la main, que Lavande et Parvati le trouvait "cool" et qu'Hermione tentait de m'attendrir sur son sort, je l'ai ignoré. J'ai refusé de reconnaître son existence, de lui parler et je m'installais toujours le plus loin possible de lui. Et quand Hermione l'a invité à notre table de travail, j'ai fait comme s'il n'existait pas. Heureusement que Ron m'a soutenu durant cette période, car je me serais senti très seul, sinon.

Avant de me quitter pour aller passer Noël avec ses parents, Hermione avait essayé de me convaincre de faire un effort envers l'Autre. Elle m'avait fait valoir qu'il devait ressentir très cruellement l'absence de sa famille.

"Quelle chance pour moi de n'avoir pas eu de vraie famille, lui avais-je répondu. Au moins elle ne me manque pas !

- Tu lui en veux comme si c'était de sa faute ! m'avait-elle reproché.

- Je ne vais pas pleurer sur son sort, quand même, avais-je rétorqué.

- Tout ce que je te demande, c'est de te montrer correct envers lui. De lui parler un minimum.

- Je n'ai rien à lui dire. Et puis il n'a pas besoin de moi. Il n'a pas l'air bien malheureux, ici.

- En fait, ce qui t'agace chez lui, c'est qu'il semble toujours de bonne humeur

- Moi aussi je serais de bonne humeur, si j'avais eu sa vie.

- Pour le moment, elle n'est pas si drôle que cela, sa vie. Il ne sait pas s'il retournera un jour chez lui et court presque autant de dangers que toi !

- J'ai assez de mes problèmes pour ne pas m'occuper des siens."

Hermione avait soupiré et était allée rejoindre Ginny dans la diligence en partance pour Pré-au-Lard. Ron m'avait une fois de plus proposé de rester avec moi, mais je lui avais dit que j'allais très bien m'en sortir tout seul. De toute façon, sa mère serait sans doute venue le chercher en cheminée.

Le premier jour, je n'avais presque pas adressé la parole à l'Autre. Mais le lendemain matin, sa surprise en découvrant des cadeaux au pied de son lit m'avait rappelé mon premier Noël à Poudlard. Moi non plus, je n'avais pas pensé recevoir autre chose que les horreurs que ma pseudo-famille me donnait par obligation. Et j'avais reçu, ce matin-là, les plus beaux cadeaux de ma vie : un pull tricoté avec affection et un souvenir de mon père.

L'émotion qui m'avait saisi à ce souvenir me poussa à l'inviter à voler avec moi ce matin-là. Ce fut une expérience troublante. Pour la première fois, je me reconnus en lui. Il ressentait ce que je ressentais, il anticipait tous mes mouvements comme je pouvais le faire des siens. Et je savais que, pour la première fois, nos visages exprimaient la même émotion.

C'est tout naturellement que je lui ai ensuite proposé de sortir avec moi à Pré-au-Lard. La première fois qu'il y avait été, ce n'était pas par gentillesse que je lui avais donné de l'argent et prêté ma cape. C'était surtout pour énerver Hermione. Mais cette fois-ci, j'avais réellement envie de partager cette expérience avec lui. La façon dont cela avait tourné me rapprocha encore de lui. Le désarroi que j'avais lu dans ses yeux, alors que nous reprenions notre souffle dans le souterrain avait illustré ce qu'Hermione me disait depuis le début. Il était en train de vivre une expérience pénible. Brutalement arraché aux siens, il se retrouvait plongé dans une guerre qui n'était pas la sienne.

Bien sûr, j'avais eu peur pendant l'attaque. Mais face à ce Mangemort s'apprêtant à nous tuer, je savais quoi faire. J'ai reproduit le geste que j'avais cent fois répété pendant les entraînements et prononcé la formule familière. Cela nous avait sauvé la vie à tous les deux.

A partir de ce moment, je me suis senti responsable de lui. Cela a fait disparaître ma rancœur. J'ai tenté de mieux le connaître et j'ai appris à l'apprécier. A aimer cette image positive qu'il me renvoyait de moi. En fait, il m'a réconcilié avec moi-même.

Bien sûr, notre longue discussion au sujet de ses parents et des Maraudeurs m'avait profondément troublé. Entendre de sa bouche ce qu'aurait pu être ma vie avait été, à la fois, fascinant et douloureux. Mais je ne lui en voulais plus d'avoir eu tout ce que j'aurais voulu avoir. Cela avait simplement contribué à enfler ma haine envers Peter Pettigrow et renforcé ma volonté de battre Voldemort.

Ses dernières semaines parmi nous furent douces pour moi. J'aimais travailler avec lui, l'entraîner en défense, pendant qu'il me donnait ses trucs pour progresser en potions. Je fus déçu de ne pouvoir jouer le match contre Serpentard, mais fier de le voir me remplacer avec autant de brio. Et pour finir, je fus heureux de m'être laissé convaincre de transformer les serpents en cochons.

Rogue nous le fit payer par la suite, mais cette blague m'avait confirmé que j'étais un digne fils de Maraudeur. J'eus l'impression de renouer un lien avec mon père et cette journée reste parmi mes meilleurs souvenirs de Poudlard.

Les semaines qui suivirent son départ me furent douloureuses, et j'eus besoin de m'épancher auprès d'une oreille compatissante. Ce fut Hermione qui me servit de confidente. Je lui racontai comment nous nous étions lentement rapprochés l'un de l'autre. Ce que je ressentais à son égard. Ce qu'il m'avait raconté. Je lui parlais de mon père et de ma mère. Car même si c'étaient ceux de Simon, je les considérais comme les parents que j'aurais dû avoir.

De façon assez prévisible, Hermione fut très intéressée par les recherches auxquelles ma mère se consacrait.

"Elle a continué à étudier la magie ancienne ! s'exclama-t-elle.

- Oui, elle a écrit un livre compilant tous les ouvrages retrouvés par ses soins et les a complétés avec ses propres expériences, précisai-je avec fierté. Le Ministère a même été très intéressé par certaines de ses découvertes

- Vraiment ? Quel genre de découvertes ? m'interrogea mon amie.

- Euh, je ne sais pas trop, regrettai-je, c'était secret, je crois. Tiens regarde, enchaînai-je, j'ai emprunté un livre sur cette forme de magie à la bibliothèque, mais j'ai pas compris grand-chose."

Hermione s'empara du volume et se plongea dans la lecture du sommaire. A ce moment Ginny franchit le passage de la Grosse Dame en compagnie d'un de ses camarades de classe et je songeai que ce dernier était beaucoup trop proche d'elle à mon goût.

Quand je reportai mon attention sur Hermione, cette dernière avait disparu.

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Concernant Ginny, j'étais toujours aussi circonspect à son égard. Mais les piques que m'avait lancées l'Autre me revenaient malgré moi.

Certes, mon avenir me paraissait bien précaire mais, après tout, elle ne l'ignorait pas. Et, si elle acceptait de sortir avec moi, ce serait en connaissance de cause. Mais accepterait-elle ? Oui, si j'en croyais Simon. Mais je n'en étais pas aussi certain quand j'observais son actuel comportement. Nous nous parlions régulièrement, mais je n'avais pas l'impression qu'elle se comportait avec moi différemment qu'avec les autres.

Quand je me sentais prêt à laisser tomber et tenter de l'oublier, je voyais alors le regard des autres garçons sur elle et la remarque de Simon me revenait : "T'aurais l'air malin si elle se mettait à sortir avec quelqu'un d'autre". Je crois que c'est à partir de ce moment que je commençai à tenir dans ma tête d'improbables dialogues avec mon double, à chaque fois que je devais prendre une décision.

Après tous ces atermoiements, les choses évoluèrent de façon étonnamment simple et naturelle.

Quelques jours après ma conversation avec Hermione, j'attendais Ron à la bibliothèque pour faire avec lui une recherche demandée en métamorphose. Mais il fut retardé par une réunion de préfets imprévue. Me voyant seul, Ginny vint discuter avec moi. Nous parlions bas, penchés l'un vers l'autre pour ne pas attirer la vigilance de madame Pince. Soudain, je notai que sa main était posée sur la table, tout à côté de la mienne. Saisi d'une impulsion, je posai ma main sur la sienne. Sans cesser de parler, elle écarta ses doigts pour les entrelacer aux miens.

Nous avons continué à discuter un moment, puis je lui ai proposé de sortir, pour nous dégourdir les jambes. Elle m'a suivi, sa main toujours dans la mienne. Nous avons déambulé dans les couloirs, de plus en plus proches, parlant de moins en moins, jusqu'au moment où nous avons été vraiment très proches et que nous n'avons plus du tout parlé.

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Deux semaines plus tard, Ron et moi étions installés dans le coin tranquille de la salle commune, où nous faisions semblant d'avancer nos devoirs. J'avais été soulagé de constater que rien n'avait changé entre nous depuis que je sortais avec sa sœur. Je veillais cependant à ne pas me montrer trop intime avec Ginny quand il était dans le coin.

Je regardai distraitement Neville qui riait avec Parvati. Le court passage de Simon avait changé l'image qu'on se faisait de lui à Poudlard. Être vu au côté d'un garçon particulièrement populaire, lui avait permis de faire oublier le garçon au visage joufflu qui égarait son crapaud. Tout le monde découvrait le nouveau Neville, celui qui avait combattu les Mangemorts au Ministère et qui faisait preuve d'un humour discret mais efficace, pour peu qu'il se sente en confiance. Il était l'un des rares à m'avoir régulièrement demandé si j'avais des nouvelles de mon cousin et avait été très déçu quand j'avais fini par lui dire que, par mesure de sécurité, il habitait dans un lieu incartable.

Ron était en train de se plaindre qu'Hermione étaient plus que jamais plongée dans ses bouquins, quand cette dernière vint s'asseoir en face de nous. Elle tenait contre son cœur un livre particulièrement poussiéreux.

"J'ai trouvé, Harry ! me dit-elle, d'une voix inhabituellement troublée.

- Tu as trouvé quoi ?" demandai-je, un peu inquiet de la voir éviter mon regard.

Pour toute réponse, elle a posé l'ouvrage grand ouvert devant moi. Ce livre devait être très vieux car il n'était pas imprimé mais calligraphiée, avec des enluminures en haut de chaque page. Le titre de la page qu'elle avait sélectionnée était :" Legato protecto"

"Cela veut dire Protection liée", m'indiqua Hermione d'une petite voix.

Je la regardai sans comprendre.

"C'est un livre qui traite de magie ancienne, Harry. Je l'ai trouvé dans la Réserve. Il n'est pas souvent consulté. D'après sa fiche d'emprunt, la dernière fois qu'il a été demandé, c'était il y a vingt ans, par une certaine Lily Evans."

Mes mains se mirent à trembler.

"Elle a peut-être consulté un autre ouvrage plus tard, mais tout est dans celui-ci. Le Legato Protecto est un sortilège très puissant qui se prépare à l'avance. Il faut créer une potion contenant des cheveux, des ongles et des larmes de la personne que l'on veut protéger. Il y a des incantations, que l'on redit ensuite au moment où l'on en a besoin. C'est mortel pour celui qui le prononce. Mais c'est la protection la plus efficace qui soit connue. Il est même précisé qu'elle peut contrer les sortilèges de mort."

A l'avance. Elle avait décidé la tête froide de me protéger au prix de sa vie. Ce n'était pas un acte de bravoure décidé dans la peur et la panique. C'était une décision mûrement réfléchie. Quand Voldemort s'était mis en chasse, elle s'était rappelé ce sortilège découvert quelques années plus tôt à Poudlard et l'avait mis en œuvre pour défendre ma vie au prix de la sienne.

Je vis que mes mains posées sur le livre ouvert étaient mouillées. Je reculai pour ne pas abîmer le précieux document avec mes larmes. Un mouchoir, tendu par Hermione entra dans mon champ de vision. Je le pris et m'essuyai les yeux.

Quand je les relevai vers mes amis, Hermione fixait la table sans la voir, et Ron avait discrètement tourné la tête vers la fenêtre.

"Merci Hermione, murmurai-je.

- Il y a autre chose dans ce livre, répondit-elle.

- Oui ?

- Un sortilège permettant de se protéger soi-même en renvoyant les attaques magiques sur celui qui les envoie."

J'étais trop bouleversé pour comprendre ce que cela impliquait. Ce fut Ron qui demanda :

"Tu veux dire que cela permettrait à Harry de renvoyer à Voldemort toute la magie qu'il pourrait employer contre lui ? avança-t-il d'une voix hésitante.

- Oui, Ron. Mais il y a un terrible prix à payer, précisa-t-elle dans un souffle.

- Je suis prêt à mourir, répondis-je.

- Celui-là ne marche pas comme ça, Harry. C'est une autre personne qui doit être sacrifiée. Une personne qui n'est ni toi, ni ton agresseur. Mais une personne qui est intimement liée à toi et qui devra se trouver à proximité, au moment où tu auras besoin d'elle."

Nous avons laissé planer un silence. Puis Ron a dit :

"Nous sommes prêts à t'assister, tu sais.

- Non ! ai-je crié. Non, ai-je répété plus bas. Je ne le permettrai pas.

- Et de quel droit ?" m'a demandé Hermione d'une voix dure.

Dans ma tête, j'ai entendu la voix de Simon : "Tu ne peux pas te considérer comme responsable du choix des autres. De toute façon, ils ne sont pas de ton côté uniquement pour te faire plaisir. Si tu perds, ils sont mal barrés, eux aussi."

Comme un écho, Ron ajouta :

"Si tu perds, que crois-tu qu'il nous arrivera ? Tu penses qu'on nous laissera partir ? Et nos familles ? Les parents d'Hermione sont moldus, et les miens sont considérés comme des traîtres à leur sang. Le moins que nous puissions faire est de t'aider à limiter les dégâts."

Ils avaient raison. Ils avaient le droit de choisir le sens à donner à leur vie. Je posai ma main sur celle d'Hermione.

"Merci", dis-je.

Je voulus ajouter quelque chose, mais les mots ne me vinrent pas. Hermione souleva nos deux mains, et les reposa sur celle de Ron.

"Nous allons y arriver, assura-t-elle. Fais-nous confiance."

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Durant le reste de l'année, Hermione s'usa les yeux sur les livres, pour vérifier qu'il n'y avait pas un autre moyen de mettre en œuvre ce sortilège. Mais elle ne trouvait rien, et je commençais à regretter qu'elle soit tombée sur ce sort. Je n'étais pas sûr de vouloir vaincre Voldemort au point de sacrifier sciemment un de mes amis.

Je n'avais jamais ressenti une angoisse aussi affreuse. Ce ne serait pas la première fois qu'une personne mourrait pour moi ou à cause de moi. Mais, ce serait la première fois que ce serait prémédité et volontaire de ma part.

Une fois de plus, c'est avec Simon que j'en discutai. Mais cela ne put vraiment m'aider. Je n'arrivais pas vraiment à imaginer Simon devant un tel dilemme. Rien dans sa vie ne l'avait préparé à vivre une horreur pareille, et je n'arrivais pas à augurer de la décision qu'il prendrait dans un contexte aussi effroyable.

Je me mis cependant à la recherche de la pièce magique dont il m'avait parlé quand il m'avait raconté par le détail son arrivée dans mon monde. Je ne fus jamais certain que c'était bien l'endroit, mais je découvris une pièce obscure et froide, telle qu'il me l'avait décrite. J'y laissai un message où je lui écrivais la situation et où je lui demandais comment il allait. J'y retournai à plusieurs reprise au cours de l'année en cours et de celle qui suivit. Mais mon message y était toujours et je ne trouvais aucun signe qu'il ait cherché ou pu communiquer avec moi.

J'étais toutefois persuadé qu'il ne se serait laissé submerger par le désespoir. Alors, comme il l'aurait sans doute fait, je me lançais à corps perdu dans la pratique du Quidditch, me ménageais des moments privilégiés avec Ginny, et me laissais aller à des plaisanteries de potaches avec mes camarades. Paradoxalement, je n'avais jamais vécu de façon aussi insouciante à Poudlard. Je fus d'ailleurs surpris que mes camarades ne s'en étonnent pas. Mais sans doute Simon avait-il ouvert à la voie et qu'inconsciemment, ils me confondaient avec lui. Je me demandais même si mon entourage se rappelait qu'un jour nous avions été deux.

Moi-même parfois, j'en doutais. J'ouvrais alors ma malle et en tirais le pull barré d'un "S" que j'avais retrouvé dans mes affaires.

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Hermione passait tout le temps qu'elle pouvait aux alentours de la Réserve, cherchant désespérément une alternative à la solution qu'elle avait découverte dans le livre de ma mère. Mais au fur et à mesure que les mois passaient, elle doutait de plus en plus y parvenir. Je pense que si seule sa vie avait été en cause, elle aurait abandonné. Mais savoir que ce serait peut-être Ron qui mourrait l'empêchait de jeter l'éponge.

Elle finit par me suggérer d'en parler à Dumbledore, pour lui demander conseil. Mais nous étions déjà au mois de mai et le directeur ne se montra pas à Poudlard les semaines qui suivirent. A quelques jours de la fin de l'année scolaire, je demandai à McGonagall s'il serait possible de le voir. Je crus comprendre qu'il était difficilement joignable, mais que si j'avais un problème urgent à lui soumettre, il pourrait éventuellement se libérer un moment. J'assurai que cela pouvait attendre.

Secrètement, je fus soulagé de ce délai. L'idée d'admettre devant mon mentor que j'était prêt à accepter le sacrifice d'un de mes meilleurs amis me révulsai. Je ne savais si le vieil homme allait approuver ou désapprouver ma décision mais les deux possibilités me déplaisait tout autant. De plus, je n'étais pas persuadé que nous serions plus avancés après lui avoir soumis notre problème. J'avais grandi maintenant et je savais que même si Albus Dumbledore était un grand sorcier, il n'était ni infaillible, ni omniscient. C'est lui qui le premier avait évoqué devant moi la magie ancienne, mais il n'avait jamais parlé d'y trouver une solution pour moi. D'ailleurs, en y repensant, avait-il jamais fait plus que me suggérer des voies à suivre, me laissant ensuite me débrouiller comme je le pouvais ?

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Au premier juillet, Ron, Ginny et Hermione repartirent dans leur famille et moi chez mon oncle et ma tante. Au bout de quelques jours, cependant, je pris conscience que j'arrivais encore moins que d'habitude à me convaincre que c'était mon foyer. Après avoir entendu Simon me décrire le sien, ce que je vivais à Privet Drive me paraissait comme une désolante mascarade. Chaque minute passée dans cette maison me faisait ressentir à quel point cet endroit n'était pas chez moi.

Je me résignai cependant à attendre mon dix-septième anniversaire, me promettant de rallier le Terrier dès le 31 juillet au matin, en Magicobus. L'Ordre avait anticipé mes intentions ou avait été prévenu par mes amis avec lesquels j'entretenais une correspondance suivie car, alors que je descendais ma malle dans l'escalier, Arthur Weasley sonna à la porte. Je sortis de la maison sans adresser un mot d'adieu aux pitoyables imbéciles qui y vivaient. De toute façon, ils ne m'auraient pas répondu.

C'est avec délice que je retrouvai la chaleur de la famille Weasley. Hermione n'y était pas car elle avait entrepris d'écumer toutes les bibliothèques sorcières du pays pour y lire tout ce qu'on pouvait trouver sur les rituels de protection de l'ancienne magie. Elle nous écrivait régulièrement pour nous tenir au courant de ses pérégrinations. Mais ces lettres ne contenaient que la description des bibliothèques où elle passait ses journées et son émerveillement devant la somme de savoir à laquelle elle avait accès. Elle ne signalait cependant aucune trouvaille propre à régler notre problème.

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Trois jours avant la rentrée, Hermione revint au Terrier. Comme nous l'avions pressenti, les nouvelles n'étaient pas bonnes. Elle avait trouvé plusieurs allusions à la protection que nous connaissions, mais c'était toujours le même rituel macabre qui y était décrit. J'eus une longue discussion avec me amis et Ginny, qui était aussi dans la confidence. Je proposai de laisser tomber la magie ancienne. Mais tous les trois soutinrent qu'il fallait utiliser le Reverso bellicum malgré son prix exorbitant, car c'était la seule arme valable que j'avais à ma disposition. Tous les trois était prêt à m'assister dans sa mise en œuvre.

Je leur opposai tous les arguments qui me vinrent à l'esprit. Mais au fond de moi, j'avais déjà rallié à leur point de vue. J'avais toujours su, depuis que je connaissais la prophétie, que le prix à payer pour ma victoire serait sanglant et douloureux. Je m'étais préparé à donner ma vie.

Durant cette longue soirée de débats, avec l'aide de ceux que j'aimais le plus et qui était de ce fait désignés pour payer le prix fort, je me résignai à pire encore.

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De retour à Poudlard, Hermione insista pour que Ron et moi travaillions sérieusement à nos ASPIC. Elle resta sourde à toutes nos protestations. Pour elle, préparer nos examens était la preuve que nous avions l'intention de nous en sortir. C'était sa manière de positiver.

La mienne, comme l'année précédente, était de penser à la façon dont Simon aurait réagi dans la même situation. Malgré mon cœur lourd, je continuai à profiter de tous les petits plaisirs que m'offrait la vie, sachant qu'il y aurait un après, lourd de regrets, qui ternirait irrémédiablement mes plaisirs.

Pour me préparer à la rencontre finale, Hermione et Ron me firent répéter la formule qui devait me permettre de devenir un piège pour mon agresseur. C'était une longue litanie en gaélique, au cœur de laquelle je devais insérer le nom de mon assaillant et celui de la personne qui mêlerait sa puissance magique à la mienne, jusqu'à être vidée de sa vie même. J'appris donc à répéter les syllabes rocailleuses, y intégrant Tom Elvis Jedusor et, de façon alternative, Hermione Jane Granger ou Ronald Bilius Weasley. Un seul de mes amis suffirait à rendre le sortilège efficace mais je ne pouvais savoir à l'avance lequel d'entre eux serait à proximité quand le moment serait venu.

Il y eut un nom que je me refusai à prévoir au cœur de ma mortelle litanie : Ginevra Molly Weasley. Bien évidement, Ginny s'était offerte pour m'assister. Son sacrifice était tout aussi logique que celui de son frère et d'Hermione, mais c'était parfaitement hors de question pour moi. Je ne savais pas lequel de mes deux meilleurs amis servirait de victime sacrificielle, mais j'avais besoin d'avoir la certitude que Ginny ferait partie de ceux qui m'accompagneraient pour la suite. Elle m'opposa qu'elle serait peut-être assassinée par les Mangemorts et qu'elle préférait mourir en servant notre cause. Cela ne pouvait me convaincre. C'était au-delà du simple raisonnement, les mots refusaient de franchir mes lèvres.

Je m'étais demandé, une fois de plus, ce que Simon aurait décidé à ma place. Pendant plusieurs jours, je discutais avec lui dans ma tête. Je finis par conclure que cette décision devait être la mienne. Simon sortait avec des filles, mais il n'était pas réellement amoureux d'elles. Il avait de l'affection pour Ginny (la mienne et la sienne), mais ce n'était pas le même sentiment. C'était à moi seul de décider si je voulais le faire, aussi injuste que cela puisse paraître à Ginny. Et malgré sa menace de rompre avec moi si c'était notre lien qui m'empêchait de l'accepter dans le rang des sacrifiables, je campai sur mes positions. A regret, comprenant enfin que rien ne me ferait fléchir, elle finit par s'incliner.

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J'avais remarqué que depuis le début de l'année, Rogue se montrait avec moi plus détestable encore qu'auparavant. J'en parlais à mes amis.

"Tu es sûr qu'il est pire ? me demanda Ron. Je pensais que c'était impossible.

- Enfin, tu as bien vu ! Il n'avait aucune raison de m'infliger cette heure de colle aujourd'hui. J'étais juste en train de rire avec Neville en sortant de la Grande Salle. Et hier, c'est pareil, je marchais simplement dans le couloir.

- Il a eu raison de remarquer que tu ne regardais pas devant toi. T'étais en train de faire les yeux doux à Ginny, nota mon meilleur ami.

- Ça te dérange, Ron ? demanda sa sœur d'une voix menaçante.

- Je vous fais simplement remarquer que vous n'êtes pas obligés de vous exhiber en public.

- C'est peut-être ça qui ennuie le professeur Rogue, intervint Hermione avant que nos Weasley préférés ne nous gratifient d'une scène d'engueulades fraternelles dont ils avaient le secret.

- Pour quoi cela l'ennuierait-il que je sorte avec Ginny ? m'étonnai-je.

- C'est que tu ais l'air de t'amuser qui le perturbe, précisa Hermione. Il doit se demander si tu est conscient de ce qui t'attends.

- Ce n'est pas en me lamentant sur mon sort que j'augmenterai mes chances de vaincre, Voldemort, protestai-je.

- Je sais le bien. Mais tu n'as jamais paru aussi joyeux, Harry. Tous les ans, il se passe des choses qui t'inquiètent ou qui empoisonnent tes rapports avec les autres. Or cette année, tu sembles particulièrement bien dans ta peau. Comme si tu n'avais aucun problème particulier dans ta vie.

- Merlin, cela doit complètement traumatiser ce pauvre Rogue, gouailla Ron. C'est cruel de ta part d'oser rire en sa présence, Harry. Tu sais, c'est comme manger du gâteau devant une fille au régime ou danser la polka devant un cul de jatte.

- Ron ! le tança Hermione, sans pouvoir cependant s'empêcher de sourire. Vous ne croyez pas qu'on devrait parler de notre projet à Dumbledore ? demanda-t-elle remettant sur le tapis le sujet qu'elle avait fini par abandonner l'année précédente.

- Surtout pas ! opposa Ginny. Si la chauve-souris raconte à Vous-savez-qui que Harry ne se prépare pas sérieusement, c'est parfait.

- Le dire à Dumbledore ne signifie pas le dire à Rogue, argumenta Hermione.

- Parce que tu sais ce que Dumbledore décide de révéler à Rogue, toi ? fit remarquer Ron.

- Je préfère que nous gardions le secret, tranchai-je. C'est déjà assez dur comme ça."

Hermione, comprenant qu'il m'était insupportable de révéler à quiconque que j'avais décidé de sacrifier un de mes amis, n'insista pas.

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Ce fut au cours du mois de janvier que Ron eut une idée lumineuse.

"Quelle est la nature du lien qui doit exister entre Harry et celui qui l'assistera ? demanda-t-il à Hermione.

- Un lien de cœur, répondit Hermione.

- Cela veut dire quoi, exactement ? insista-t-il.

- Ce que je viens de dire. C'est la traduction la plus proche que je puisse donner.

- Mais ce n'est pas forcément de l'amitié, alors !"

Hermione, qui avait semblé dans un premier temps agacée par l'insistance de Ron le regarda intensément, ce qui le mit suffisamment mal à l'aise pour qu'il se tortille nerveusement.

"Oublie ce que je viens de dire, grommela-t-il. Je ne suis pas doué pour ce genre de choses. Je devrais le savoir, depuis le temps.

- Parfaitement Ron. Je veux dire, tu as parfaitement raison. Les liens du cœur sont beaucoup plus subtils que je ne l'ai laissé entendre. Oui, il faut que je fasse des recherches…"

On ne l'a presque pas vue pendant trois semaines et Ron eut largement le temps de regretter d'avoir parlé. Mais elle revint vers nous avec de bonnes nouvelles et d'autres noms à apprendre.

"Ainsi que Ron me l'a fait remarquer, je suis complètement passée à côté d'un élément important. Toute personne liée à Harry par des sentiments forts, qu'ils soient positifs ou négatifs peut faire l'affaire. Il faudra cependant qu'elle se trouve à proximité, au moment venu, tout comme nous. J'ai donc noté les personnes correspondant à ce critère."

Elle sortit une liste de sa poche et me la tendit. Je regardai les candidats à l'anéantissement. Bellatrix Jezabel Black, Peter Albert Pettigrow et Severus Savinian Rogue.

"Je pense qu'on peut rajouter Malefoy, proposai-je.

- Tu n'as pas tellement de liens avec lui, rétorqua-t-elle.

- Je parlais de Drago, précisai-je.

- Non, répondit-elle fermement.

- Pourquoi ? demanda Ron.

- Il n'est pas encore Mangemort. Et même s'il le devient d'ici là, il est jeune et il peut encore changer.

- Nous aussi nous sommes jeunes, Hermione, répliqua Ron, sèchement.

- Nous sommes volontaires pour tenir ce rôle, lui opposa-t-elle.

- Je ne pense pas que Bellatrix le soit, fis-je remarquer.

- Mais ses choix à elle sont faits depuis longtemps. Queudver aussi a choisi et a répété ses choix. Il est normal de les leur faire assumer.

- Et Rogue ?" demanda Ron.

Hermione parut embarrassée. Elle tritura nerveusement le tissu de sa robe d'uniforme.

"J'ai beaucoup hésité à le mettre, nous confia-t-elle. Mais ses liens avec Harry sont très forts. Il a maintes fois prouvé qu'il était prêt à prendre des risques mortels pour nous aider.

- Si tant est qu'il est réellement de notre côté, opposa Ron.

- Eh bien s'il ne l'est pas, on peut le mettre dans le même sac que les autres, alors", dit-elle d'un ton sec.

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Quelque temps plus tard, elle et Ron eurent enfin la discussion qui couvait entre eux depuis plusieurs années, et arrivèrent un soir dans la tour de Gryffondor en se tenant par la main. Cette nouvelle situation fit naître chez moi des sentiments ambivalents. D'un côté, j'étais heureux pour eux. De l'autre, cela me rendait les choses encore plus difficiles, car si aucun de mes ennemis ne se trouverait près de Voldemort et moi quand le moment serait venu, je serais celui qui les séparerait pour l'éternité.

La voix de Simon me soufflait que justement, il fallait qu'ils profitent au maximum l'un de l'autre. Mais mon côté pessimiste me faisait penser que l'après serait encore plus dur pour celui qui resterait. Ils renforcèrent tous deux mon malaise en venant me voir séparément pour me demander de prendre leur nom si je devais choisir entre eux deux, lors de l'affrontement. Malade à l'idée de devoir décider lequel des deux survivrait à l'autre, j'essayais de me persuader qu'il y aurait forcément un Mangemort faisant l'affaire à proximité. Sans le dire à aucun d'eux, j'ajoutai Drago Lucius Malefoy à ma liste.

Au cours de nos discussions, je pus constater qu'Hermione assumait mal de m'avoir désigné des victimes. Compte tenu de la personnalité des dites victimes, cela ne me posait à moi aucun problème. A Ron non plus, mais il avait l'étonnante sagesse de ne pas intervenir dans la conversation quand nous soulevions ce point.

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L'année scolaire prit fin, alors qu'au dehors les actions terroristes se multipliaient. Quelques jours avant notre départ, Dumbledore me convoqua dans son bureau et me demanda où je voulais aller pendant les vacances.

Je lui exposai que j'avais l'intention de me rendre square Grimmaurd, avec Ron et Hermione.

"Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, Harry, m'opposa-t-il. Voldemort connaît sans doute ce lieu, suite à la trahison de Kreatur.

- Cela ne me dérange pas."

Il me fixa longuement.

"Si tu te sens prêt à le rencontrer, il ne serait pas mauvais de le lui cacher, finit-il par répondre. Tu devrais te rendre dans un endroit qu'il découvrirait de façon plus détournée."

Je compris qu'il savait ce que je comptais faire. Après tout, il lui avait suffit de demander à Madame Pince le titre des livres qu'Hermione qu'avait récemment empruntés pour en avoir une petite idée.

"Il est de notoriété publique que tu n'aimes pas tellement Severus Rogue, continua Dumbledore, mais que nous lui faisons confiance. Ne ferait-il pas un excellent Gardien du secret ?"

Dans un premier temps, l'indignation me coupa le souffle. Comment osait-il me proposer Rogue comme Gardien ? Puis la finesse du plan qu'il me proposait m'apparut. Si c'était par Rogue que Voldemort avait connaissance de l'endroit où je me cachais, il s'y rendrait sans méfiance... dans l'hypothèse où Rogue nous était fidèle.

Dans le cas contraire, Rogue lui dirait de toute façon où je me trouvais, tout en lui conseillant de se méfier. Le Seigneur des Ténèbres tiendrait-il compte de la mise en garde ? Il était fort à parier qu'il viendrait quand même, sachant que notre confrontation était inévitable et imaginant difficilement pouvoir perdre contre moi. Et si c'était en compagnie de Rogue, cela faisait bien mon affaire.

J'acceptai l'arrangement, et il fut décidé que nous nous rendrions en Portoloin dans la maison que nous choisirait Dumbledore, directement de Poudlard, sitôt l'année scolaire terminée.

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Nos derniers moments avec Ginny, qui devait reprendre le Poudlard Express, furent excessivement douloureux. Hermione et elle étaient en larmes et je devais avoir l'air aussi défait que Ron. Fugitivement, je pensai qu'il était heureux que je n'eus pas su à l'avance que Simon allait repartir. Cela nous avait épargné de pénibles adieux.

Finalement, McGonagall arracha Ginny de mes bras et de ceux de son frère et l'entraîna dans l'escalier en spirale du directeur. Ce dernier nous montra un plumier se trouvant sur son bureau, et nous souhaita bonne chance.

Sans un mot, et sans échanger un regard de peur de craquer, nous avons saisi le portoloin.

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La maison qui nous avait été proposée n'était pas grande, mais on l'avait confortablement aménagée. Le premier jour fut lugubre, puis nous nous sommes efforcés de cacher notre tristesse et nous concentrer sur ce qui nous attendait.

Nous nous étions préparés toute l'année à ce que nous devions faire et il ne nous restait plus qu'à attendre que Voldemort nous trouve. Dans un sens, cette attente était pénible car aucun de nous n'aimait cette passivité. Mais d'un autre, chaque jour était un sursis, un moment de bonheur volé, surtout pour Ron et Hermione.

Les premiers temps, je me suis efforcé de leur laisser le plus d'intimité possible. Au bout de quelques jours, cependant, ils m'assurèrent qu'ils désiraient réellement ma présence à leur côté. Nous avons beaucoup parlé, évoqué toutes les aventures que nous avions partagées. Pour garder la forme, nous faisions plusieurs heures de défense contre les forces du Mal chaque après-midi.

Quand Voldemort débarqua la nuit du 31 juillet, nous étions prêts.

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23/02/2006 : Mise en ligne de la version modifiée.

Ce chapitre s'intercale entre les autres, car j'ai modifié le chapitrage, pour étoffer un peu la fin.