Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Chapitre 87

ATTENTE

Lorsque Bill Weasley retourna chez Gringott's, l'estomac noué et vide, Ragnok qui le croisa lui fit remarquer qu'il n'avait pas bonne mine. Aussi le dit Ragnok ne fut guère étonné lorsque, quelques minutes plus tard, le même Bill surgissait de son bureau pour courir aux toilettes. Il secoua la tête avec un soupir entendu. Les jeunes gens d'aujourd'hui, aucune résistance… Il prit un air résigné quand il entendit le pas du jeune homme s'avancer jusqu'à son bureau. Bill s'appuya au chambranle, le visage blafard, plié en deux sur son estomac. Il réussit à se traîner devant Ragnok, qui disparaissait presque derrière des tonnes de dossiers.

- Je ne me sens pas bien… commença l'aîné des Weasley. Quelque chose qui ne passe pas…

Ragnok prit un air sévère. Ces humains ! Un rien les déstabilisait !

- Prenez un sucre avec de l'essence de…

Bill ne sut jamais ce que Ragnok lui conseillait de prendre avec son morceau de sucre. Un flot de sang s'échappa de son nez constellé de tache de rousseur, tachant le sol et les papiers sur le bureau. Ragnok bondit de son fauteuil :

- Rentrez chez vous ! Rentrez chez vous ! cria-t-il. Ne revenez que lorsque vous serez totalement guéri !

Bill, le nez en l'air, les mains sur ses narines ruisselantes, pestait contre Rogue. Il allait lui faire payer ! Il transplana comme il put.

La porte d'entrée du QG de l'Ordre du Phénix tremblait sous les coups. Molly se précipita. Elle poussa un cri. Le professeur Rogue, assis sur le bord d'une chaise de la cuisine, leva l'index.

- Voici Monsieur Bill, railla-t-il avec un sourire sardonique.

En effet, Bill, la chemise en sang et le visage sanguinolent, se précipita vers lui.

- Je vais vous…!

Une crampe au ventre le fit se plier en deux devant le professeur qui n'avait pas bougé.

- Allons ! Allons ! fit Rogue. Calmez-vous Weasley ou vous allez encore saigner du nez…

A ce moment un flot de sang jaillit à nouveau du nez de Bill. Il lança un regard assassin à son ancien professeur tandis que sa mère lui collait un mouchoir sur le nez.

- Severus, murmura celle-ci. Ne pouvez vous rien faire ?

Rogue sortit lentement une boite de sa poche. Harry et Hermione échangèrent un regard entendu, alors que Ginny et Ron restaient muets de stupéfaction. Le professeur ouvrit la boite à flemme et tendit à Bill un bonbon mauve. Le jeune homme examina un instant la dragée avec circonspection sous l'œil goguenard de Rogue. Il la croqua tout de même, conscient que Severus Rogue n'était pas du genre à s'adonner aux farces et attrapes. Le sang cessa aussitôt de couler au grand soulagement de Molly. Une nouvelle crampe à l'estomac fit grimacer son fils aîné.

- Severus… !

La voix de McGonagall, cachée dans un coin de la cuisine, était sans réplique.

Rogue s'empressa de donner à Bill une nouvelle gélule, bleue celle-ci. Bill l'avala sans se poser de question cette fois. Il se sentit mieux.

- Qu'est-ce qui vous a pris ! cria-t-il dès qu'il eût assez de souffle pour cela. Vous vouliez ma mort ?

- Il fallait convaincre les Gobelins, non ? répondit Rogue sur un haussement d'épaule. Ils ne sont pas seulement durs en affaires. Ils sont intransigeants et féroces. Il fallait leur donner le change et l'envie de vous voir loin de la banque.

- C'est réussi ! grommela Bill qui ne pouvait rien rétorquer aux arguments de Rogue.

- Je dois dire, que c'est une brillante idée, en effet, fit Rogue avec un soupçon de suffisance, même si je dois avouer que les moyens employés ne sont pas de ma composition mais de vos deux vauriens de frères.

Molly leva l'oreille. Bill échangea un regard effaré avec Harry. Il fallait absolument changer de sujet.

- Vous avez des nouvelles d'Hagrid ? demanda le jeune homme très vite.

- Pas encore ! ragea Minerva McGonagall en quittant le coin sombre de la cuisine où elle s'était réfugiée. Il est allé dans la Forêt Interdite ce matin et il n'en est pas encore revenu… Elle se détourna pour marmonner quelques imprécations à l'abri des oreilles chastes des jeunes gens autour de la table. Ginny retint un rire et Ron se pencha vers Hermione pour lui murmurer quelque chose au sujet de sang de gorgone.

Rogue replongea la main dans les poches de sa robe et en sortit une fiole qu'il posa sur la table. Il la désigna à Bill, d'un air indifférent.

- Prenez donc une cuillerée de ceci, Weasley. Vous irez mieux. Vous aurez besoin de toutes vos forces pour ce voyage.

Imperceptiblement, son visage se ferma. Il se détourna. Son regard croisa celui d'Harry et celui-ci y lut une grande angoisse et un immense malaise. Etait-ce à cause de Charlie ? De la Vouivre disparue et de la protection de Poudlard mise à mal ? Ou bien était-ce à cause de Molly qui s'empressait autour de son fils, l'entourant de gestes tendres et maternels ? Rogue balbutia une vague excuse à l'intention de McGonagall. Il quitta la pièce dans un bruissement de sa robe noire. Harry se leva à sa suite et le suivit dans le couloir.

- Professeur ! appela-t-il. Monsieur !

Rogue s'arrêta, raide au milieu du corridor.

- Potter ? Que voulez-vous encore ?

Harry le rattrapa.

- Avez-vous des nouvelles de Remus, Monsieur ? demanda-t-il doucement.

Rogue jeta plusieurs regards autour de lui et poussa Harry dans le petit salon.

- Vous n'avez parlé à personne de cela !

- Heu… fit Harry en rougissant.

Rogue eut un rictus narquois.

- Quand je disais personne, je pensais à personne d'important… Potter ! grinça-t-il.

Harry rougit davantage.

- Non, Monsieur.

Il fut sur le point de lui demander comment Maugrey avait pris la nouvelle, mais il se mordit les lèvres. Rogue parut soulagé.

- Lupin est toujours en Hollande, dit-il. Il a trouvé un moyen de faire la traversée discrètement. Il sera là d'ici un jour ou deux.

- Sera-t-il possible de le voir ? De lui parler ?

- Ce sera la pleine lune, Potter ! rappela Rogue avec un sourire satisfait.

- Et après… demanda Harry. Où compte-t-il aller ? Que compte-t-il faire ?

Rogue le regarda longuement.

- Il ne m'en a rien dit, se décida-t-il enfin. Lupin a l'habitude de se prendre en charge, Potter. Et moi je m'occupe de lui donner les moyens d'arriver à ses fins. Quelles qu'elles soient…

Il leva l'index dans un avertissement au jeune homme de ne rien laisser filtrer de ses relations avec le loup-garou. Il tourna les talons et se dirigea vers la porte.

- Pourquoi faites-vous cela pour lui ? demanda Harry.

Rogue s'arrêta et lui tourna le dos durant un long moment. Il tourna à peine la tête vers son élève, offrant à Harry son profil de rapace à demi caché par ses longs cheveux graisseux.

- Ce n'est pas pour lui que je le fais. C'est pour moi.

Il disparut dans le bureau de Dumbledore et referma la porte sur lui.

.
.
-
Psssttt ! Harry ?

Harry releva son front de la table du salon sur laquelle il était affalé. La tête de Ron passait à la porte.

- Tu as une idée de ce que veut faire McGonagall avec Hagrid ?

Harry haussa les épaules. Il s'était retiré de la cuisine quand Tonks était arrivée du Ministère. Les filles l'avaient suivie dans sa chambre où elle préparait un sac de voyage. Molly lui confia également des vêtements pour Charlie et des réserves de nourriture pour le voyage. Tonks eut beau protester qu'ils n'auraient sans doute pas le temps de s'arrêter en route, Mrs Weasley insista et la jeune femme n'eut pas le cœur de refuser encore.

Ils étaient attendus, elle et Bill, à Paris, chez les Delacour, d'où Fleur devait les amener auprès de Mme Maxime. Charlie était encore entre les mains des guérisseurs de l'Hôpital de Marseille et personne n'avait de nouvelles. Ginny renonça à la questionner devant ses soupirs à répétition et ses gestes fébriles. Ron se sentait gêné en sa présence. Il n'osait plus s'approcher d'Hermione et lui témoigner combien elle lui avait manqué. Il avait préféré quitter les filles pour se rendre auprès d'Harry.

- Qu'est-ce que tu lui voulais à Rogue ? demanda encore Ron.

Harry secoua la tête.

- Rien, soupira-t-il.

Ron le regarda d'un drôle d'air.

- Tu penses à quoi ? voulut-il savoir avec inquiétude.

Son œil s'alluma soudain :

- Ou bien à qui ?

- Laisse tomber, Ron ! conseilla Harry.

Il remit son menton sur ses poings sur la table et son regard reprit cet éclat lointain qu'il avait de plus en plus souvent.

- Quand ça ne va pas, Ron, tu fais comment pour que ça aille quand même ? soupira-t-il sur un ton las.

Ron baissa la tête. Il ne répondit pas tout de suite. Puis il haussa les épaules et rougit un peu.

- Je pense à Hermione, dit-il avec un léger embarras. Tu sais, aux moments où on est ensemble… et j'imagine qu'on s'embrasse…

Il rougit davantage sous le regard d'Harry qui lui sourit.

- Un bon baiser, n'est-ce pas… rappela Harry en riant.

- Oh non, ce n'est pas ça… fit Ron d'une petite voix. Un baiser d'Hermione c'est… comme une gorgée de bièraubeurre…

Quelque chose dans le ton de Ron empêcha Harry d'éclater de rire. Son ami continuait, sans prendre garde à lui.

- C'est doux, c'est tiède, et ça fait plein de petites bulles dans la tête qui te font te sentir bien…

Il rentra la tête dans les épaules et donna un coup de coude à Harry.

- Ca ne te fait pas ça à toi ? Même pas avec Cho ? Tu l'aimais beaucoup pourtant.

- Ben… fit Harry. Avec Cho, on ne peut pas dire que j'ai eu beaucoup d'occasions de vérifier.

- Et avec Isadora ? s'enquit Ron.

Harry secoua la tête. Pas de bièraubeurre pour lui avec Isadora non plus.

Ron baissa à nouveau la tête.

- Tu ne lui diras pas, n'est-ce pas, à Hermione ? Elle se moquerait de moi…

Harry promit. Il ne savait pas lui non plus comment la jeune fille prendrait le fait d'être comparée à une bièraubeurre.

Ils restèrent de longues heures, l'un à côté de l'autre, coude à coude, sans parler. Puis Hermione se glissa à pas de loup jusqu'à la chaise près de Ron. Elle s'assit et le jeune homme mit son bras sur ses épaules.

- Si on se fait tout petits… chuchota Ron au bout d'un moment, vous croyez qu'ils finiront par oublier que vous devez repartir ce soir pour Poudlard ?

Hermione lui sourit. Elle entoura son cou de ses bras et l'embrassa. Harry se mordit les lèvres pour ne pas rire. Il quitta sa place et se pencha à l'oreille de Ron en passant derrière lui.

- Fais gaffe, quand même, lui souffla-t-il. La bièraubeurre, ça monte à la tête

Hermione leva un œil interrogateur vers leur ami. Harry lui fit un sourire et sortit sur un signe de la main qu'ils ne virent pas.

Dans la cuisine, Bill commençait à s'impatienter. Un bruit léger les fit sursauter. Fumseck venait d'apparaître apportant un message de Rogue. Il disparut aussitôt que McGonagall eût pris le parchemin.

- Ai ramené Hagrid de la Forêt, lut-elle. Il sera à Londres à la nuit. Signé : S. Rogue.

Elle fit disparaître la missive et reprit sa place à côté de Molly.

-Voilà enfin une bonne nouvelle ! dit-elle. Vous verrez, Molly, vous aurez bientôt des nouvelles fraîches et rassurantes. J'en suis sûre.

- Par contre, ajouta-t-elle comme pour elle même, nous aurions tout intérêt à préparer pléthore de mouchoirs… Hagrid n'est pas très prévoyant et quand il aura réalisé que Charlie…

- Oui, fit Tonks d'une voix morne. Hagrid aime beaucoup Charlie. Il va avoir beaucoup de peine.

Harry grimaça tout seul dans son coin. S'il détestait voir une autre personne que Cho pleurer, c'était bien Hagrid.

- Tout le monde aime Charlie, dit la voix de Ginny quelque part dans la cuisine.

Harry la chercha des yeux.

- Hermione dit que c'est le plus gentil des Weasley… continua la jeune fille de sa cachette.

Harry réalisa qu'elle était dans la réserve.

- Je crois qu'elle a changé d'avis, sourit Bill avec un clin d'œil à Harry.

- Mais où donc Deepher a bien pu ranger ces bièraubeurres, crotte de stroutt ! jura Ginny tandis qu'un bruit de verre brisé se faisait entendre.

- Ginny ! maugréa Molly.

- Ce n'est rien M'man ! Deepher nettoiera !

- Ginny ! répéta sa mère.

- Je ne crois pas, dit Harry en réponse au clin d'œil de Bill. Je ne crois pas qu'Hermione ait changé d'avis au sujet de Charlie…

- Bill aussi est sympathique, soupira Mrs Weasley un peu absente.

- Elle n'a pas dit que je ne suis pas sympathique, maman. Elle a juste dit que Charlie est le plus gentil. Cela n'enlève rien aux autres… Je suis sympathique, Charlie est gentil, Percy a des œillères, Fred est irresponsable, George est un abruti…

- Je croyais que c'était Ron qui était un abruti… dit la voix de Ginny. Ah ! Les voilà !

- Ginny, souffla Mrs Weasley tandis que sa fille sortait de la réserve, quelques bouteilles entre les mains.

Bill se mit à rire.

- Non, soeurette ! Ron n'est pas abruti, il est juste amoureux…

- Bill ! fit Mrs Weasley.

Harry surprit le sourire en coin de McGonagall.

- Je ne dis pas qu'il ne confine pas quelque fois à la crétinerie, mais… ça lui passera. Dès qu'il aura compris que son dragon n'a pas l'intention de le laisser se sauver d'entre ses griffes…

- Bill !

- A propos de dragon…

Harry et Ginny se regardèrent furtivement, le cœur battant. Mrs Weasley leva les yeux au ciel.

- … vous ne trouvez pas étrange cette affection des mâles de la famille pour ces bêtes-là ? continua Bill sans se soucier des sourcils froncés de sa mère.

Ginny ouvrit une bouteille de bièraubeurre.

- Ce doit être parce qu'ils sont attirés par tout ce qui a une paire d'aile… ou tout ce qui vole, d'ailleurs…

Tonks esquissa un sourire :

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

Ginny but une gorgée et haussa les épaules.

- Dragon, Vélane… balai…

- Balai… ? questionna Bill sur une grimace dubitative.

- Angelina Johnson… commenta Ginny sur le ton de l'évidence.

- La poursuiveuse de l'équipe de Flaquemare ? demanda Tonks avec surprise.

- Je crois que Fred a réussi à la convaincre qu'il n'était pas qu'un bon danseur…

- Ginny ! s'écria Mrs Weasley avec un peu plus d'énergie cette fois.

- Et tu le sais comment ? s'étonna Bill.

Ginny lui adressa un clin d'œil :

- J'ai mes sources !

Tonks se mit à rire soudain, comme si elle se souvenait de quelque chose tout à coup.

- Je comprends mieux pourquoi George fait cette drôle de tête depuis des mois !

- Je comprends mieux pourquoi Fred a décoré la boutique avec des affiches de l'équipe de Flaquemare ! se mit à rire Bill.

- Tu imaginais qu'il avait l'intention de faire de la boutique le QG du Fan club d'Olivier Dubois ? se moqua Ginny.

McGonagall soupira tout en touillant son thé. Cela faisait bien un quart d'heure qu'elle tournait sa cuillère dans sa tasse.

- Vous savez que le sélectionneur de l'équipe nationale a contacté Dubois ? reprit Ginny.

- Oui, fit McGonagall. Il me l'a dit lorsqu'il est venu voir le match des Gryffondor contre Serdaigle… Et Dubois m'a écrit pour me l'annoncer quelques jours plus tard… Il était fou de joie. Il se voit déjà vainqueur de la prochaine Coupe du Monde. Il a déjà en tête l'équipe idéale. Et il compte sur vous, Potter…

Harry manqua s'étrangler avec sa gorgée de bièraubeurre.

- Moi ? Mais si jamais… enfin…. Je veux dire que la prochaine coupe du monde est dans deux ans… Ca m'étonnerait que je sois sélectionné… enfin je veux dire si on me sélectionne et si… je veux dire…

Le sourire du Professeur s'élargit.

- Olivier Dubois a toujours eu tendance à prendre ses rêves pour la réalité, en ce qui concerne le Quidditch. Cependant, il ne doit pas douter qu'un garçon aussi doué que vous ne pourra que subjuguer le monde par son talent… Après tout vous avez fait partie de l'équipe de Quidditch de Gryffondor dès votre première année, Potter… Pourquoi ne feriez vous pas partie de l'équipe nationale dès votre première année hors de l'école ?

- Parce qu'il a des études à terminer ! trancha Molly. Des études d'Auror, si vous vous souvenez bien, Minerva.

Bill cacha un rire derrière un toussotement discret. Tonks se mordit les lèvres tandis que Ginny levait les yeux au ciel. Seul Harry posa sur Mrs Weasley un regard reconnaissant.

- De toutes façons, dit-il avec un sourire à l'intention de la mère de ses amis, on n'en est pas encore là…

Chacun replongea dans ses propres pensées. Au bout d'un long moment de silence, Tonks poussa un long soupir et se leva pour arpenter la cuisine.

- Pourquoi Fleur n'appelle-t-elle pas ? maugréa-t-elle. Ne sait-elle pas ce que c'est que d'attendre sans rien savoir ?

Mrs Weasley jeta un regard inquiet sur elle. Ginny finissait sa bièraubeurre par petites gorgées nerveuses. McGonagall tournait toujours sa cuillère dans sa tasse, les yeux fixés sur l'onde ambrée qu'elle produisait. Harry avait terminé sa bouteille et attendait que les petites bulles montassent à sa tête et le fissent se sentir mieux.

Bill se leva à son tour et alla vers Tonks. Il la prit dans ses bras et lui fit un sourire rassurant.

- Fleur a promis d'appeler dès qu'elle saura quelque chose, quoi que ce soit !

Tonks attrapa le gilet de Bill entre ses poings et cacha son visage dedans.

- Dans quelques heures nous serons auprès de lui, Dora. Dans quelques heures tu pourras lui dire combien tu l'aimes.

- Pardonnez-moi ! murmura Tonks d'une voix étouffée. Je suis une idiote. Mais c'est juste que… je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie…

- C'est normal d'avoir peur… fit McGonagall la voix rauque. On a toujours peur pour ceux qu'on aime. Même dans des circonstances moins graves que celles que nous connaissons aujourd'hui.

Mrs Weasley prit sa tête à deux mains et essaya de cacher un sanglot dans une inspiration douloureuse. Harry la revit soudain deux ans plus tôt dans une chambre de la Maison Black, repoussant en vain un Epouvantard qui prenait tour à tour l'apparence de chacun de ses fils et de son mari, étendus au sol. Il se rappela qu'elle l'avait vu également et qu'elle craignait pour lui autant que pour sa famille. Elle avait le même air anéanti que ce jour-là. Elle avait prononcé les mêmes paroles que Tonks. Je suis une idiote… Les paroles de Lupin lui revinrent à la mémoire : Je ne peux pas promettre que personne ne prendra de coups… mais nous sommes en meilleure situation que la dernière fois… Harry sourit pour lui-même, amer et triste. Remus et Charlie en danger de mort, hors des frontières ; l'espoir de redonner à Poudlard sa protection entière et efficace anéanti ; Voldemort semant la destruction partout en Europe, coupant ceux qui luttaient contre lui de leurs alliés ; la suspicion et le doute au sein même de l'Ordre ; oui, la situation en effet était bien meilleure que la dernière fois…

Bill tapotait le dos de Tonks dont les épaules se soulevaient à intervalles rapides, toujours cachée dans la chemise du jeune homme.

- Dora ! Dora ! Dora ! berçait-il doucement pour la calmer.

- M'appelle pas comme ça ! grogna Tonks.

- Et comment veux-tu que je t'appelle ? demanda gentiment Bill.

- Tonks ! Mon nom est Tonks !

Bill sourit.

- Excuse-moi, Tonks-Mon-Nom-Est-Tonks… J'ignorais que le nom de Dora était réservé à Charlie.

- Il l'est ! gronda Tonks. Quand tu es arrivé ce matin, en hurlant "Dora !" dans le couloir… J'ai cru que c'était lui qui était revenu…

Elle s'éloigna de Bill et se détourna de tous pour sortir son mouchoir. Elle essuya ses yeux et moucha son nez.

- Et puis…reprit-elle avec une exaspération qu'elle ne pouvait maîtriser. Pourquoi Maugrey ne veut-il rien dire ? Il est… Il est…

- Complètement malade, proposa Bill avec amertume.

- Mais nous sommes tout de même du même côté non ? s'énerva Tonks. Et sa manière de m'appeler "Mon petit" ! Mon petit ! Je te jure ! Comme si je venais de sortir de l'école ! Et cette façon qu'il a de regarder Rogue… Je ne l'aime pas beaucoup non plus, c'est vrai… j'ai toujours l'impression qu'il me reproche le jour où j'ai fichu le feu à sa robe lors d'un cours de potion ! Mais là, il exagère, Maugrey ! Il lui a encore envoyé Lucius Malefoy à la figure ! Son grand ami Lucius Malefoy ! Envolé Lucius ! Plus de nouvelles de Lucius ! mais qu'est-ce qu'il veut dire, hein ? que Rogue le cache dans sa poche ? Il veut qu'il dise où il se cache. Il veut qu'il dise où il se terre pour qu'on aille le cueillir. Mais qu'est-ce que ça peut bien faire, que Malefoy soit envoyé à Azkaban une fois de plus ? C'est un vrai chaudron troué cette prison à présent !

Tonks avait crié ces derniers mots et paraissait calmée soudain. Molly paraissait choquée, tandis que les sourcils froncés et la bouche pincée de McGonagall disaient à Harry qu'elle n'était pas loin de penser la même chose que la jeune femme, même si elle l'eût exprimé avec moins de frénésie.

- Rogue ne dira rien. A personne. Si tant est qu'il sache quoi que ce soit…

Le regard de McGonagall se posa sur lui.

- Le Professeur Rogue, appuya-t-il alors, a peut-être une réputation de mouchard, mais son sens de l'honneur est bien plus développé que certains ne le croient… Il se taira.

- Ouais…fit Bill. C'est bien ce que lui reproche Maugrey.

Il se gratta la tête avec une grimace.

- D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi il tient tant à mettre la main sur Remus, mais ce vieux fou a encore sauté à la gorge de Rogue cet après-midi pour lui faire dire ce qu'il savait sur Lupin.

- Il veut simplement savoir ce qui est arrivé en Roumanie, tempéra McGonagall. Et pour l'instant les deux seules personnes qui pourraient le renseigner sont Remus Lupin et Charlie Weasley. Or Charlie n'est pour le moment pas en état de dire grand-chose…

- Remus et Charlie ne sont pas les seuls qui pourraient lui apprendre ce qui c'est passé… dit Harry en regardant Minerva Mcgonagall en face.

Le professeur fronça encore une fois les sourcils. Harry sentait toute l'attention fixée sur lui. Il baissa quelques secondes les yeux sur sa bouteille de Bièraubeurre vide pour laisser toutes les émotions qu'il captait, presque palpables, passer sur lui. Il posa sa bouteille devant lui et croisa les mains.

- Il suffirait d'interroger celui qui l'a ramené.

Le silence qui suivit fut si profond que le bruit des respirations parut insupportable à Harry. Seule celle de McGonagall restait régulière et calme. Elle connaissait l'identité de celui qui avait fait traverser la moitié de l'Europe au jeune Weasley blessé, il en était certain. Par contre, il lui semblait évident que Maugrey ignorait ce détail de l'histoire. Il se leva, laissant chacun se remettre de l'émotion dans laquelle il avait mise tout le monde. Il fit un signe de tête à Ginny et celle-ci le suivit dans le couloir.

- Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta-t-elle lorsqu'ils furent sortis de la cuisine.

- Ron ne va pas apprécier, mais il faut que je parle à Hermione de quelque chose qui me tracasse…

- A propos de celui qui a ramené Charlie en France… ?

- Ce qui me tracasse c'est surtout au sujet de Maugrey…

- Aïe ! fit Ginny.

Et elle lui emboîta le pas jusqu'au petit salon.


RAR du chapitre 86 :

Pour Samikitty : je me suis entraînée à l'occlumancie avec le professeur Rogue… aucune chance de savoir quoi que ce soit ! Ni pour Remus, ni pour Peter, ni pour personne…

Pour Luuna : Non pas grand-chose à voir avec les longuecornes roumains… sauf peut-être qu'ils vivent dans une réserve… et encore c'est pas sûr…

Pour Nobee (et son jumeaux ?) Tu vas voir Harry pédaler dans la semoule, t'inquiéte pas….
Tu sais quoi? Je crois que plusieurs de tes lecteurs vont faire une crise de nerfs à force de se creuser les méninges hahahahahaha ! Faudrait pas vous griller les neurones quand même !

Ayako : C'est : les pauvres en esprit… Quant aux parties d'échec, effectivement, la donne n'est plus la même ! Remus : il a peut-être ses raisons de parler ainsi. Les Vouivres : les Vouivres sont représentées d'après les légendes, comme des êtres pouvant se changer en femmes, en serpent, ou en femmes serpents… Mélusine est connue sous le vocable de la Fée de Lusignan… C'est une fée dans le sens être magique… Or, d'après l'histoire elle est soit femme, soit femme-serpent, selon les jours de la semaine… donc c'est une Vouivre… bien que je ne l'ai pas trouvée sous ce nom dans les textes que j'ai dégoté…

Cemeil : Me demande bien ce qui s'est passé pour que Rogue sorte du bureau de Dumbledore en colère... Rogue n'est pas en colère. C'est son air habituel… Il sort brutalement du bureau c'est vrai parce qu'il a des nouvelles à donner qui ne peuvent attendre… A moins que l'entrevue qu'il a eu quelques heures plus tôt avec Maugrey ne soit cause de son énervement… Oui, Maugrey a du dépasser les bornes…

Ayako : Tout d'abord je tiens à m'insurger j'ai failli mourir d'une crise cardiaque avec le début que tu nous a fait... mais bon c'était pour la bonne cause on sait au moins que Charlie est entre de bonnes mains! Oui, mais dans quel état ?
Euh c'est moi ou Sev n'est vraiment pas habitué à ce qu'on le supplie comme l'a fait Molly...il me semblait un tantinet gêné... Il n'est surtout pas habitué aux effusions, et à ce qu'on lui témoigne une telle confiance. Quand on connaît le goût de Molly pour le contact, on comprend son appréhension, non ?
Enfin veux savouar ce qu'il a Charlie et ou se trouve Rem sort sa pancarte "pour l'éradication des animagus rat dans l'univers d'Harry Potter" mais je me pose la questtion...Peter aurait pas lancé à Harry le mme sort que Bellatrix à Hermione? A Harry ? Tu veux dire à Remus ? Non.

Pad : j'avais qd même vu juste avec la construction de Poudlard (même si après je me suis contredite en disant que ct les fondateurs qui l'avaient construit). Tu devrais te faire un peu plus confiance…

Et la situation embarrassante de Rogue, c'était bien comique. Le pauvre, se faire prendre la main par Mme Weasley Je dis ca de son point de vue, étant donné qu'il a toujours adoré Ron les jumaux et les autres mdr. Oui aussi, c'est un vecteur à ajouter…

garulfo : je laisse un petit mot ici, car ta fic me plaisant tellement, je suis allée faire un tour sur le forum de la pensine ou j'ai devoré le reste des chapitres (reste plus qu'a attendre le n°149). Je me disais aussi que j'avais déjà vu ce nom qqpart !
Je ne peux pas faire de commentaires ici (et puis t'as des reviewers super sur l'autre forum : phenix7,... qui m'otes les mots des doigts) cela gacherais le plaisir de ceux qui attendent la suite. C'est gentil de penser à eux !
Mais saches que j'ai beaucoup apprecié le cour que l'histoire prend, les personnages s'etoffent encore plus, prennent encore plus de dimension, Ron est moins enervant (est ce le contact prolongé avec hermione ?) Ron, c'est pas qu'un abruti. Quoi que des fois, mériterait des claques quand même
un grand merci. Merci à toi pour ton commentaire.

cemeil : Et c'est là qu'on se dit: Chouette! On sait enfin ce qu'est le secret de Poudlard. Et c'est là qu'on se dit: Chouette! Tout le monde va revenir, pas dans un très bon état mais bon. Et on se dit: Joyeux Anniversaire Harry... hahahaha !
Et en fait, pour finir, on se dit: çà ne pouvait pas durer! Il fallait bien que quelque chose arrive! Et puis, on a toujours des question à poser comme qui a ramené Charlie? ou Comment Bill et Tonks vont se rendre en France? Mystère…

Titia69 : Yaho... Pour une fois je me suis pas planté dans mes déductions... et je me disais bien qu'il y avait un rapport avec serpentard ! Ben oui… fallait bien…
Enfin bref... un merveilleux chapitre... on a plein de révélations meme si on espere que l'etat de Charlie va s'améliorer, qu'il rentrera et qu'il aidera Remus a se guerir ! ensuite il se mariera avec Tonks et ils auront pleins de petits Weasley… Heu… attends je relis… Charlie aider Remus à guérir ? C'est pas un dragon, Remus…
Peut etre que... etre Loup Garou tient du sang ou tient du code génétique selon toi ? On devient loup-garou après une morsure par une de ces bestioles un soir de pleine lune… C'est une mutation, donc quelque part cela doit avoir un lien avec le code génétique qui est modifié… Mais est-ce que cela se transmet dans et par les gènes (et donc à sa descendance conçue après la morsure) ça c'est un mystère…
Bah... il faut trouver une autre vouivre... siouplé ! Le problème c'est que les Vouivres, ça court pas les rues tout de même…
Ah si... je tenais à te remercier de mettre des chapitres avec une telle régularité... Moi j'ai beau essayer mais avec ma puce et mon chéri... j'arrive plus à écrire ! En fait, j'avoue que je rame un peu en ce moment…j'ai du ralentir mes publications sur le premier site pour cause de diminution significative de ma réserve de chapitres d'avance…
Au fait, Hermione veut elle travailler comme maitre des potions ? (cette question n'est pas noyée dans un flot de questions peut etre aurais je une réponse lol Je crois que j'ai répondu dans les rar précédents, mais non, Hermione ne veut pas être maître des potions…

ledesire : enfin tous ceux qui sont fan de charie vont etre content Oui, enfin… C'est pas sûr…
et moi fan de mc gregor je suis content que ron c'est appercu que harry aime mcgregor Il s'est surtout aperçu que McGregor avait un faible pour Harry et que celui-ci n'était peut-être pas indifférent à la jolie écossaise.

Alixe : Bin euh, de pire en pire cette journée. Et elle ne semble pas finie. Pitié pour le Harry ! Elle se termine…
Bon, on a avancé dans la révélation des secrets d'Hermione. Un peu oui…
Pauvre molly, c'est dur d'être mère. je trouve que tu montre très bien l'angoisse de toute la famille. J'ai essayé d'imaginer ma mère dans la même situation… et finalement je me suis dit que je ne pouvais infliger ça à mes lecteurs… alors j'ai fait sobre…
Etrange cette scène avec Rogue. Un peu surréaliste, c'est vrai. Mais j'imagine que pour Rogue elle devait l'être aussi !
Alors Salazar aurait séduit Palatine ? La pauvre, elle a du en avaler des couleuvres ! Hahaha On ne sait pas s'il s'est passé quoi que ce soit entre la Vouivre et Salazar… Il lui a sauvé la vie, elle pouvait bien faire quelque chose pour lui…
Ron, qui se met à faire de la psychologie ! Le pauvre, j'espère qu'il ne va pas attraper une migraine ! Ouais… il a atteint son quota là…
Et Fred, qui est complètement à côté de la plaque. Mais c'est gentil de la part de George d'être allé voir Percy. ils font des progrès ! ils y vont à tour de rôle. Terry Higgs leur a interdit de se pointer à deux à l'hôpital… On se demande pourquoi…

Ayaminne : dis palatine était-elle amoureuse de Salazar? Peut-être… Comme je le disais plus haut, il lui a sauvé la vie… Ca crée des liens...

Lyane : Enfin du concret! Me disais bien que la troisième soeur avait quelques chose à voir la dedans. C'est vraiment génial comme idée, ça voudrais dire que Serpentard et Palatine s'aimaient (ou en tout cas, qu'elle l'aimait!)? Parce que si j'ai bien compris, elles ne donnent qu'à celui qu'elles aiment. Ou en qui elles ont confiance. Salazar a empêché Godric d'occire Palatine, elle lui devait bien un petit quelque chose.
J'ai vraiment eu peur que Rogue ai compris ce qu'ils faisaient en arrivant. Et comme tu dis, eux aussi. Mais bon, il est peut-être doué en légilimencie, mais à distance, sans savoir qu'il devait écouter quelque chose...C'est un peu improbable. Oui… de toutes façons Rogue il a toujours l'air soupçonneux et eux toujours l'air coupable…
Je voulais savoir aussi, pourquoi il est tellement gêné que Mrs Weasley lui demande de soigner son fils? La crainte de sortir de Poudlard? le fait qu'elle lui fasse confiance, et il a pas l'habitude? Non, c'est juste en effet parce qu'il n'a pas l'habitude. Ce doit être un homme qui a du manquer singulièrement de tendresse et de chaleur humaine non, pour être aussi froid…. A moins qu'il ne les fuie volontairement pour une quelconque raison personnelle...