Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Chapitre 89

Des nouvelles de Charlie

La porte s'ébranla sur ses gonds et Deepher poussa un petit cri de terreur. Bill bondit. Severus Rogue fut à la porte avant lui.

- C'est bon Hagrid ! dit-il en tirant le verrou. Cette porte doit tenir un bout de temps encore !

La haute stature du demi géant se pencha aux trois-quarts de sa taille pour pénétrer dans le hall.

- 'Soir, Molly… fit-il d'un air timide. 'Soir Arthur. 'Soir les enfants… 'Soir, toi…

Deepher manqua défaillir. Il regardait de tous ses yeux disproportionnés le grand escogriffe qui le saluait ainsi. Il se cacha dans la robe de Mrs Weasley qui lui caressa la tête pour le rassurer.

Le professeur McGonagall se montra à son tour devant la porte de la cuisine.

- Vous l'avez amenée, Rubeus ? Elle n'est pas à la vue de tous, au moins…

- Elle est là-haut, répondit Hagrid mal à l'aise. Le Professeur Rogue l'a désillusionnée quand je suis parti…

Il n'osait bouger. Les bibelots précieux qui l'entouraient lui causaient un malaise incommensurable.

- Entrez dans le grand salon, décida Molly. Nous y serons plus à l'aise.

Hagrid suivit le mouvement et retint sa respiration. Les objets fragiles étaient encore plus nombreux dans la nouvelle pièce que dans le hall. Mais au moins, pouvait-il relever sa taille impressionnante sans toucher le lustre du plafond.

- Ahem…fit-il avec gêne. Comment va-t-il ? Vous avez des nouvelles ?

Tous les yeux fixés sur lui le firent rougir comme un adolescent.

- Je… Je n'ai pas pu contacter Olympe….

Il baissa les yeux et contempla la pointe de ses chaussures.

- Je veux dire, Mme Maxime, corrigea-t-il.

- Elle est restée auprès de Charlie, répondit Arthur avec un sourire rassurant pour Hagrid. Les guérisseurs ont terminé de soigner ses blessures. Ils réservent leur diagnostic jusqu'à son réveil.

Hagrid hocha plusieurs fois la tête, avec force raclements de gorge gutturaux. Il essuya ses yeux de sa manche.

- Excusez moi, dit-il en s'éclaircissant la gorge. J'ai de la poussière plein les yeux… C'est la vitesse.

Tous levèrent les yeux vers la paire de lunettes protectrices gigantesques qu'il portait sur le front.

- Heu… Ahem…

Il se tortilla de plus belle et Harry se dit que quelqu'un ferait bien de faire quelque chose pour mettre un terme à la gêne du Professeur de Soins aux Créatures Magiques.

Mrs Weasley parut reprendre ses esprits la première.

- Voulez vous prendre quelque chose, Rubeus ? Du thé, des gâteaux ?

Hagrid refusa. Il se dit prêt à emmener les jeunes gens sur le toit afin de leur montrer le fonctionnement de la machine. Bill courut à sa chambre prendre son paquetage. Tonks tenait le sien serré contre elle depuis des heures. Arthur monta à la suite de son fils, d'Hagrid et de Tonks sur la terrasse de l'immeuble. Rogue retint Molly qui se vit obligée de faire ses adieux et ses dernières recommandations sur le pas de la porte.

Ils attendirent de longues minutes qui parurent des heures à Harry, dans le silence du hall. Soudain, Ron demanda :

- Mais qu'est-ce qu'ils sont allés faire là-haut ?

McGonagall le regarda en fronçant les sourcils et Rogue leva les yeux au ciel. Hermione tira sur la main du jeune homme, embarrassée :

- Enfin ! Ron, voyons !

- Ils sont partis pour la France, mon chéri, répondit doucement sa mère, la voix enrouée. Tu sais, pour aller voir Charlie.

- Je ne suis pas stupide ! riposta Ron. Je sais bien qu'ils sont allés voir Charlie en France. Mais ce que j'aimerais bien savoir, c'est : comment ?

C'était aussi la question qu'Harry se posait depuis un moment. Il songea vaguement aux sombrals… puis se souvint qu'Hagrid avait prononcé le mot de "machine".

- La moto ! fit-il soudain dans une exclamation d'évidence. La moto de Sirius !

Le silence des adultes fut une confirmation de ses propos. Ron secoua la tête.

- Mais comment la moto de Sirius est-elle tombée entre les mains d'Hagrid ? questionna-t-il.

- Ron, s'il te plait… pria Mrs Weasley avec un regard sur Harry.

McGonagall poussa un long soupir et Rogue se détourna sur un tic nerveux de la joue. Harry regardait le professeur de Métamorphose avec insistance :

- Le soir où Voldemort a tué mes parents, dit-il, quand Hagrid m'a emmené de leur maison détruite, il avait cette moto.

McGonagall hocha la tête.

- Sirius Black la lui avait donnée…

Un sanglot paraissait coincé dans la gorge de la vieille dame.

- Rubeus a cherché à la lui rendre, mais…

Elle ne put retenir un frisson.

- On l'avait déjà arrêté.

Il lui fallut quelques secondes pour reprendre son souffle.

- Hagrid a gardé la moto. Il l'a cachée près de son appentis, sous un tas de bois. Il comptait s'en débarrasser. Elle y restée treize ans. Quand Sirius est revenu, Rubeus s'est souvenu de la machine. Il l'a nettoyée, réparée, remise en état. Il espérait lui en faire la surprise.

Un vertige prit Harry. Il ne pouvait s'empêcher d'entendre comme un reproche dans la voix de McGonagall.

- Il n'aurait pu s'en servir, trancha Rogue sur un ton peu plaisant. Il était confiné Square Grimmaurd… Il ne devait pas en sortir… et encore moins parader sur cette fichue machine.

- Ça suffit !

Tous sursautèrent. Ils se tournèrent vers Ginny qui venait de crier. Harry lui fut reconnaissant d'avoir attiré l'attention sur elle. Elle reprit :

- Elle nous est bien utile cette fichue machine aujourd'hui !

- Ginny ! souffla sa mère, suffoquée de tant d'insolence et de lassitude.

McGonagall remarqua la pâleur d'Harry. Elle mit ses mains sur ses propres joues comme pour leur redonner également un semblant de couleurs.

- Je crois que nous devrions tous aller nous reposer un peu, dit-elle. Molly, essayez de dormir. Vous ne tiendrez jamais ainsi.

- J'attends que les jumeaux rentrent… prétexta Mrs Weasley.

- Ils ne rentreront pas ce soir, maman, rappela Ron. Ils ont promis à Percy de passer un moment avec lui à l'Hôpital. Ensuite, ils ont rendez-vous avec Maugrey…

- C'est vrai, murmura sa mère, la main sur le front. Allez vous coucher les enfants, il est tard. Demain sera un autre jour…

Hermione toussota, tandis que Ron serrait sa main et lui faisait de gros yeux pour la faire taire.

- Mrs Weasley ? continua néanmoins la jeune fille d'une petite voix. Harry et moi devions retourner à Poudlard…

- Oh ! fit Molly. J'avais oublié cela aussi…

- Moi aussi, avoua McGonagall. Je n'ai pas prévenu les Elfes de votre retour. Et il est trop tard de toutes façons pour avertir quiconque. Nous aviserons demain.

Les jeunes gens tournèrent leurs regards vers le Professeur de Potions. Rogue secoua la tête et fit un geste dédaigneux de la main, comme s'il se désintéressait de ces questions triviales. Ron entraîna Hermione avant que quelqu'un ne changeât d'avis. Il fit un signe de la tête à Harry et à sa sœur qui les suivirent dans le petit salon. Ron se précipita à la fenêtre et souleva les rideaux.

- Tu ne verras rien, se moqua sa sœur. Ils ont du désillusionner la moto…

Ron cependant tordait sa tête pour tenter d'apercevoir la moindre lueur de phare.

- Elle a raison, fit Harry en baissant le rideau d'un geste sec.

Le malaise qu'il avait ressenti dans le hall à l'évocation de Sirius et de cette nuit où tout avait basculé ne s'estompait qu'à peine. Les paroles de Rogue l'avaient troublé. Elles lui avaient fait très mal, lui rappelant le rôle qu'il avait joué dans la disparition de son parrain. Pourtant quelque chose lui disait que ce n'était dans les intentions du professeur de potions de remuer ainsi le couteau dans la plaie. Ce n'était qu'une impression diffuse, à moins que ce ne fût qu'une tentative du jeune homme pour éloigner de lui la tentation de la haine. Plusieurs fois dans la soirée, il avait lutté contre les mouvements d'impatience que lui dictait son inquiétude au sujet de Remus. Plusieurs fois, il avait renoncé à appeler le professeur Rogue pour lui demander s'il avait eu des nouvelles. Rogue, il en était certain, s'était volontairement tenu éloigné de lui tout le temps qu'il avait passé au QG. Il avait soigneusement évité de se trouver seul avec lui également. Harry songea aux paroles qu'Hermione avait prononcé les concernant, lui, les raisons de son retournement, celles qui faisaient que Dumbledore lui refusait le poste de Professeur de Défense contre les Forces du Mal… Et Lupin que venait-il faire dans cette histoire… Fallait-il qu'il soit toujours impliqué dans les secrets de Rogue ?

- Ça va, Harry ?

La voix inquiète d'Hermione ramena le jeune homme dans le salon de l'Hôtel Delacour.

Ron avait l'air mal à l'aise. Harry prit une grande inspiration et hocha la tête.

- Si vous voyiez vos têtes, essaya-t-il de sourire. Molly a raison, il faut vraiment que vous dormiez un peu…

- On peut attendre encore un peu ? pria Ron d'une petite voix, le regard implorant Hermione.

- On n'aura pas de nouvelles avant demain matin, Ron, répondit celle-ci. Cela ne sert à rien d'attendre en se rongeant les sangs…

- Mais papa pourrait en avoir par Mme Maxime, insista Ron.

Il emmena Hermione par la main jusqu'au fauteuil et la força à s'asseoir tout près de lui. Ginny et Harry échangèrent un regard, ironique pour elle, un peu triste pour lui. Ron comptait les heures qu'il passait près d'Hermione. Et le lendemain, ils seraient à nouveau séparés pour de longues semaines. Ginny se laissa tomber dans le fauteuil en face de celui où Ron avait pris place. Harry resta debout un moment, près de la fenêtre, à travers laquelle il comptait les lumières de la ville. Il s'assit ensuite à la table, dans le silence un peu tendu. La fatigue n'aidait pas à la réflexion, ou bien celle-ci s'égarait vite dans des digressions futiles voire stupides. Il ne sut jamais par quels méandres son esprit avait cheminé pour en venir à l'image incongrue de lui embrassant McGregor. Il sursauta, relevant la tête de son bras replié.

- Ce n'était qu'un rêve ! souffla-t-il en riant presque, à la grande surprise de Ginny.

La main de la jeune fille était encore sur son épaule.

- Excuse-moi, chuchota-t-elle. Je ne croyais pas que tu dormais si profondément. Maman est allée se coucher. Papa est reparti parce qu'il avait une réunion avec Maugrey Fol-Œil. Deepher veille dans la cuisine. Si tu as besoin de quelque chose, tu peux t'adresser à lui. Papa a dit qu'il nous préviendrait dès qu'il saurait quelque chose. Moi aussi, je vais me coucher. Et tu devrais en faire autant, parce que tu as failli tomber de ta chaise.

Harry se leva. Il tourna la tête vers le fauteuil de Ron. Lui et Hermione s'était endormis l'un près de l'autre. Ron avait ses pieds posés sur la table basse et Hermione était blottie contre son épaule, apparemment insensible aux ronflements réguliers du jeune homme qui dormait la bouche ouverte.

- Tu ne les as pas réveillés ? demanda Harry en faisant craquer son cou ankylosé.

Ginny haussa les épaules.

- Il m'en voudra si je les sépare maintenant, murmura-t-elle dans une grimace. Demain, ils seront à nouveau loin l'un de l'autre.

- Oui, fit Harry en souriant. Quelques heures de plus, et c'est un jour de gagné…

Ginny fronça les sourcils :

- Quoi ?

Harry la poussa vers le couloir.

- Tu devrais faire un petit tour dans le jardin de Dame Agnès toi aussi, se moqua-t-il en refermant la porte derrière lui.

.
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-
Qu'est-ce qu'on fait ? chuchota une voix rieuse. On les réveille ?

- Ce serait rigolo… répondit une deuxième sur le même ton.

- Non ! Non ! Non ! fit une troisième voix plaintive. Pas réveiller les jeunes gens… vous êtes deux vauriens qui ne cherchez qu'à faire punir Deepher…

- A trois ?

- A trois !

Ron ouvrit un œil.

- Essaye ! défia-t-il d'une voix moins ensommeillée qu'elle n'eût dû être.

Fred baissa les yeux vers le plaid qui recouvrait son frère. Sa main était à présent posée par-dessus et dedans il y avait sa baguette pointée sur sa poitrine. Fred sourit à Ron d'un air engageant.

- Bonjour Ronnie… Salut Hermione…

- Bonjour Fred… dit la voix de la jeune fille étouffée contre la poitrine de Ron. Est-ce que c'est George qui me tire les cheveux ?

- Hun Hun ! fit Fred.

- Dans ce cas… Tremens !

George ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Il fut projeté à un mètre du fauteuil, comme s'il avait reçu une décharge électrique et tremblait, ses cheveux roux dressés sur sa tête, sans pouvoir mettre un terme à ses spasmes.

- C'est compris ? demanda Hermione au jeune homme.

George tentait désespérément de hocher la tête tandis qu'Hermione se redressait sur le fauteuil et arrangeait ses cheveux emmêlés sur ses épaules. D'un Finite Incantarem, elle mit fin aux soubresauts du jeune farceur.

- Waow ! dit celui-ci. C'était quoi ?

- Ça fait mal ? l'interrogea son frère avec intérêt.

- Non, ça secoue la tête… C'est génial !

Hermione examina la couverture sur elle avec surprise.

- C'est peut-être génial au début, mais au bout d'une demi heure, ça fatigue et si ça dure plus longtemps tu peux en garder des séquelles au cerveau…

- Pff ! grogna Ron. Rien à craindre pour ces deux-là !

Il rejeta la couverture sur ses jambes et voulut se lever. Il s'emmêla dans le plaid et jura grossièrement.

- Mais quelle est l'andouille qui nous a recouverts comme ça ! s'exclama-t-il.

- C'est lui ! s'écrièrent George et Fred de concert.

Ils tendaient un index accusateur vers un fauteuil d'où dépassaient un œil globuleux et une oreille tombante.

- Deepher va tout de suite se taper la tête contre le mur, Monsieur… gémit la voix de l'Elfe.

Hermione fit de gros yeux à Ron et lui donna un coup de coude.

- Voyons, Ron ! Deepher a voulu bien faire… C'était très gentil… Dis-le lui !

- Heu… Oui bien sûr, c'est trrrrrèèèèès gentil Deepher… sauf qu'on est le premier août et pas le premier janvier… et qu'on risquait pas de geler sur place…

Fred pouffa. Et George se rapprocha d'Hermione :

-C'est vrai ça ! Et puis qui resterait de glace en si merveilleuse compagnie ?

Ron repoussa son frère d'un geste du bras. Visiblement, il n'appréciait que fort peu le sourire qu'il adressait à Hermione.

- En tous cas, asséna-t-il avec force, Deepher au moins respecte le sommeil des autres, lui ! Merci Deepher de prendre soin de nous.

Hermione lui sourit, satisfaite, et Ron sentit tomber sa colère contre l'Elfe. Fred se tenait les côtes de rire et George se frottait le nez –là où il avait pris le coude de Ron- en essayant d'aplatir ses cheveux encore hérissés.

- Quelle heure est-il ? demanda Hermione.

- Six heures du matin… répondit George.

- Deepher prépare le petit-déjeuner ? s'enquit l'Elfe avec espoir.

- C'est trop tôt ! grogna Ron sur un regard accusateur à ses frères. Vous n'avez rien de mieux à faire qu'à embêter le monde de si bon matin…

Hermione examina les jumeaux d'un air dubitatif.

- Je croyais que vous deviez rester chez Percy après votre petite causerie avec Maugrey… dit-elle. Et vous me semblez d'humeur joyeuse… Vous avez abusé de la bièraubeurre ou vous avez eu des nouvelles de France… De bonnes nouvelles, même ?

- Ce que tu es intelligente, Hermione ! admira George. Et perspicace…

Ron saisit son frère par le col de sa robe.

- OK ! J'arrête ! fit ce dernier, les bras levé en signe d'armistice. Désolé Hermione… depuis que j'ai respiré la poudre aux yeux de l'amour, ça m'arrive tout le temps… Je ne peux pas m'en empêcher.

- Qu'est-ce que tu racontes ? s'énerva Ron. Laisse tomber Hermione et dis-nous ce que vous savez !

Ce fut Fred qui prit la parole :

- Mme Maxime a appelé papa, il y a environ une heure : Bill et Tonks sont arrivés en France et Charlie a repris connaissance au moment même où ils rejoignaient l'Hôpital accompagnés par Fleur.

Ron lâcha son frère dans un bruit de baudruche qui se dégonfle et se laissa retomber sur le sofa, soulagé et épuisé. Hermione sauta au cou de George dans un petit cri de joie.

- Est-il sorti d'affaire ? demanda-t-elle surexcitée.

- Il semblerait, fit George, ravi.

Hermione le serra encore une fois contre elle.

- Par Merlin et Morgane ! s'écria Ron. Maintenant je prendrais volontiers un bon petit déjeuner, moi !

- Moi aussi ! approuva vigoureusement Fred.

- Et vous savez de qui on a eu des nouvelles également ? s'exclama George qui prenait goût à annoncer les bonnes nouvelles.

- De Krum ! s'écria-t-il sur le même ton enthousiaste que ses frères.

- Viktor Krum ! s'étrangla Ron soudain dégrisé de sa joie.

- Oui ! il était avec Mme Maxime. C'est lui ! C'est lui qui a…

- ramené Charlie, termina son cadet à sa place.

Il tourna la tête vers Hermione. Elle avait eu raison une fois de plus. Comment pouvait-il encore s'en étonner ? Il regardait George qui la dévisageait avec exaltation et qui lui tenait les mains.

- Comment va-t-il ? demandait Hermione. A-t-il été blessé lui aussi ? Comment s'est-il trouvé au cœur de la bataille ?

- Il va bien, répondit Fred. Il en a l'air en tout cas. Il n'a pas eu le temps de parler beaucoup. Papa a réussi à reconnecter la cheminée de l'appartement de Percy au réseau international pour pouvoir parler avec Mme Maxime, ou Bill ou Tonks… Nous étions donc chez Percy pour un petit tour d'horizon de nos dernières inventions et vanter leurs mérites auprès de ce vieil incrédule de Maugrey quand la cheminée s'est allumée…

- Il était presque cinq heures du matin, précisa George. On a eu une de ses frousses !

- C'était Mme Maxime qui annonçait le réveil de Charlie. Elle était si bouleversée…! Mille gargouilles, c'est pas beau une géante qui pleure !

- Et comme elle ne pouvait pas parler parce qu'elle pleurait !…

- …Elle a envoyé Krum faire son rapport !

- J'ai cru que Maugrey allait plonger dans l'âtre pour lui tordre le cou !

- Papa a réussi à le calmer… soupira Fred.

- Pas du tout ! s'exclama George. Sa jambe postiche a glissé parce que Penny avait laissé tomber une tranche de bacon quand la cheminée s'est allumée toute seule.

- Ah oui ! fit Fred. Il est tombé et son œil magique a sauté de son orbite.

- Beurk ! dit George. Mais au moins il a passé le temps que Krum parlait à le rechercher partout. C'est bizarre quand même que Pénélope l'ait retrouvé au fond de sa tasse de thé…

Fred ricana. Hermione secoua la tête avec exaspération.

- Bref, reprit George en pouffant, ce bon vieux Krum nous a juste dit que Charrrlie était rrréveillé et que les guérrrisseurrrrs étaient trrrrés contents… - Il a dit aussi : Tous les amis de RRRoumania présque tous morrrts… ou cachés.

- Mais il a dit comment il s'est retrouvé auprès de Charlie ? voulut savoir Ron, atterré par les nouvelles d'Europe et davantage encore par l'attitude de ses frères.

- Il a dit : Un homme est venu à Durrrmstrrrang avant la fin de l'année scolairrre. Il s'appelle Léstrange. Il a dit : Pas bonne chose passer en Roumanie ! Il a dit : Le Maîtrrreuu pas content…

- George ! gronda Hermione.

- Oui ! Ca suffit, George ! renchérit Ron. C'est pas drôle.

- Et puis c'est même pas vrai, ajouta Fred. Il ne parle pas comme ça Krum. Il a fait de gros progrès en anglais grâce à sa correspondance avec Hermione.

Ron rugit :

- Vous allez me dire enfin ce qu'il a raconté ce… ce…. Krum !

- Lestrange était à Durmstrang fin juin. Début juillet, alors qu'il assistait à une réunion avec d'autres Mangemorts, il a appris que l'Ordre de Roumanie était prêt à succomber. Répondit précipitamment Fred, inquiet de l'air mauvais de Ron et de sa main qui agitait sa baguette.

- Il s'est porté volontaire pour faire partie de l'escouade qui devait porter le coup fatal. Ils ont tous transplanés là-bas. Pettigrew les attendait dans les montagnes. Ils sont tombés sur les membres de l'Ordre par surprise… C'était horrible. Il y avait des Loups-Garous des deux côtés et c'était la pleine lune… Il a cherché Charlie et il l'a trouvé auprès d'un gros serpent mort. Enfin, il croit que c'était un serpent, parce qu'il était découpé en morceaux et qu'il n'en restait que la peau…

- Et Pettigrew aussi l'avait trouvé, précisa George nettement moins guilleret.

Les jumeaux firent la même grimace.

- Qu'est-ce qu'il lui a fait ? hurla Ron.

- Sais pas… déglutit Fred.

- Mais ce devait pas être beau à voir… et puis un loup lui a sauté dessus !

Ron et Hermione pâlirent.

- Sur Charlie ? balbutia Hermione.

- Non ! sur Pettigrew… mais il s'est transformé en rat et il s'est échappé… Krum dit qu'il a cru que le Loup allait se jeter sur lui quand l'autre lui a échappé, mais il a suivi le rat et lui, Krum, a pu emmener Charlie loin de la bataille. Il a transplané dans la forêt sans même savoir si Charlie était encore vivant. Il l'a soigné comme il a pu, il l'a caché, il lui a fait traverser l'Europe malgré la fièvre et les plaies qui ne voulaient pas cicatriser… Il ne savait où aller, sauf chez Mme Maxime. Il transplanait peu à peu parce que Charlie ne supportait pas ça.

- Je crois que Charlie serait mort si le voyage avait duré un jour ou deux de plus…

La voix de George était un peu rauque et son visage avait perdu son air mutin. Même le baiser qu'Hermione lui donna sur la joue ne réussit pas à le dérider.

- Une journée de plus, une journée de moins…

La voix d'Harry les fit se retourner vivement.

-… ça peut faire toute la différence.

Ils fixaient le jeune homme en pyjama, pieds nus, sur le seuil de la porte.

- Tu étais là ? demanda bêtement Ron. Tu as tout entendu.

Harry s'avança vers eux. On entendit un bruit étrange et saugrenu derrière un fauteuil. D'un geste de la baguette Fred le déplaça légèrement. Deepher leur tournait le dos. Il se mouchait dans un pan de son habit de majordome, et pleurait à chaudes larmes.

- Deepher va préparer le petit-déjeuner… balbutia-t-il complètement effaré d'avoir été surpris en flagrant délit de sentimentalité.

Il claqua des doigts et transplana rapidement. Un petit rire nerveux secoua tout à coup George, bientôt imité par Fred. Harry s'assit sur l'accoudoir du canapé. Il se retenait de rire lui aussi. Il désigna la tête de George, aux cheveux encore dressés :

- Une expérience qui a mal tourné ? demanda-t-il en souriant déjà de la réponse.

George éclata de rire. Fred se tenait les côtes.

- Non ! C'est Hermione ! parvint-il à prononcer entre deux hoquets.

- C'est Hermione qui t'a fait dresser les cheveux sur la tête ? répéta Harry, pas certain d'avoir tout saisi.

Fred éclata de rire. George se tint les côtes. Hermione elle-même ne pu résister. Elle se mit à rire avec les jumeaux, à en pleurer.

Ron, lui, ne partageait pas l'hilarité ambiante. Il revivait chacun des évènements évoqués par ses frères, terrifié, tassé dans le dossier du fauteuil.

- Le loup, c'était Remus… n'est-ce pas…

Sa voix se perdit au milieu des fous rires inextinguibles.

- LE LOUP, C'ETAIT REMUS ?

Les rires cessèrent brusquement, sauf celui de Fred.

- Certainement, répondit vivement Hermione. C'était sûrement lui, mon cœur…

Elle posa la main sur la joue de Ron, un peu inquiète de sa pâleur qui persistait. Elle lui sourit doucement et caressa son front.

- C'est fini, Ron… murmura-t-elle. C'est passé. Charlie va s'en sortir.

- Oui, renifla George, grâce aux relations de Mr Delacour et de Mme Maxime…

- Et à ce bon vieux Krum ! ajouta Fred en s'essuyant les yeux. Quand je pense qu'on l'a traité de tous les noms d'oiseaux, ce pauvre garçon !

- Tu l'as traité de tous les noms d'oiseaux, corrigea George.

- C'est vrai, admit Fred. Toi, c'était plutôt la malédiction que tu appelais sur lui.

- Quelle idée aussi de se laisser embrigader dans cette école de fous furieux qu'est Durmstrang ?

- Heureusement qu'il l'a fait, leur rappela Harry avec un regard de biais vers Hermione. Il n'aurait pu sinon se trouver à propos pour sauver Charlie.

- Oui, souffla Ron.

Il sembla à Harry que ce simple mot lui coûtait le souffle


RAR :

mystyck : tadda g enfin trouvé une fote d'ortograf hahhahaha ! S'il faut les chercher, c'est qu'il n'y en a pas de masses… du moins j'espère.
chap 83 deuxieme ou troisieme mot... conte ne veut pas dir contre : Celle-ci m'a échappée… mais c'est plus une faute de frappe que d'orthographe. Je vais corriger immédiatement.
ha la chui fier de penC kia d'otre gen ki fon des fotes Cette phrase me laisse perplexe je l'avoue… moi je serai soulagée, rassurée de n'être pas la seule à faire des fautes… mais fière pas tant que cela… Et puis, c'est peut-être une réflexion de vieille croûtonne, mais le langage SMS ne favorise pas à mon sens l'apprentissage d'une orthographe correcte… Mais si je dis ça, c'est purement égoïste de ma part le SMS est une langue que j'ai beaucoup de mal à comprendre. sino rien a dire sur la fic Ben si quand même, un petit mot, non ?
mystyck : et une otre une! bon aniversère g bien cherché n'existe pas lol par contre j'imagine que tu as voulu dire bon anniversaire qui lui signifie souhaiter le jour de la naissance de qqun (ici harry) Oui, toi tu le sais, moi je le sais… Mais apparemment Hagrid ne le sait pas… C'est dans sa lettre à Harry… et il y en a quelques unes, de fautes d'orthographe, dans sa lettre…

Alixe : Ah je suis contente que Krum soit réhabilité. Je l'espérai. Réhabilité, certes, mais pas pour tout le monde…
C vrai, on se demande dans les livres pourquoi Voldemort ne rentre pas par les passages secrets dans Poudlard, puisque Queudver les connait. Peut-être une protection qui ne laisse passer que les élèves ? Oui c'est ce que je me demande aussi. La seule solution que j'entrevois, c'est qu'une armée de mangemort entière aurait du mal à passer par les souterrains… Du moins il n'y aurait plus d'effet de surprise et il serait facile de les cueillir un à un… surtout qu'un débarquement massif à Pré au Lard ne passerait pas inaperçu… Ensuite la protection de Poudlard tant qu'elle est effective ne laisserait sans doute pas faire un massacre à l'intérieur…

J'adhère totalement à ton explication sur les raisons qui ont poussé Dumbledore à toujours refuser le poste de DCFM à Rogue. J'avoue que pour l'instant je n'en vois pas d'autres…
Et ce pauvre Ron qui va sans doute voir sa soeur et son meilleur ami sortir avec des Serpentard. la vie est dure quand même ! Oui, surtout pour Ron…
Dans le passage sur les lunettes sales de Harry, ils parlent de quoi, si ce n'est de McGregor ? Oui c'est évident… sauf pour Ron…

Ayako : Euh chez moi on commence à devenir sociable dès qu'on commence à se foutre (gentiment) des autres et Sev y est arrivé Ha dans ce cas, alors…
Sinon j'aime enormément ta vision de ce perso, on a l'impression qu'il n'est pas cas aussi desepéré qu'il en a l'air... Ce que je veux dire c'est que ta vision de Sev est optimiste (il a pas souffert de 10 morts pour être ce qu'il est devenu quoi...) Tu trouves ? Oui peut-être…Par contre je crains quand même pour ce cher homme... veux pas qu'il lui arrive kkchose ;; (tt lmonde sait en effet que si voldy lui met la main dessus il ne loupera pas) C'est sûr que le Doloris ne sera pas assez fort pour lui..
Enfin, on commence à comprendre les differentes interactions entre les persos...et Victor n'est pas un traitre o Et non ! Viktor ne peut pas être un traitre…
En tt cas j'espère qu'on reverra Dennis on entendra parler de lui du moins…

Ayaminne : réintrosuire Ellie dans ce chapitre sans qu'elle ne fasse rien, c'est un trait de génie! C'est de loin la meilleure idée que j'aie jamais eu, en effet, ce qui n'est pas peu dire… heu… désolée un réflexe…
bon, Harry va-t-il faire son introspection et enfin s'avouer qu'il en pince pour Ellie? Heu… peut-être… avec lui on ne sait jamais…

Lyane : Waou! S'ils battent le rappel des anciens élèves, ça pourrait faire une sacrée différence. L'idée que l'AD (enfin, c'est plus vraiment l'Ad, mais bon) sorte de Poudlard est une très bonne idée. Mais il faudra être sur de tous les membres. C'est moins facile. Ce sera le boulot des jumeaux…
J'ai bien aimé ton explication sur la raison du retour de Rogue vers la lumière pour l'amour de Poudlard. C'est vrai que le peu qu'on sait de lui c'est qu'il a eu une enfance malheureuse. Et il devait voir Poudlard comme son seul vrai foyer, comme Harry. Le fait d'être harcelé parles Maraudeurs devait être une horreur pour lui. Il n'était même pas tranquille "chez lui". Le problème c'est qu'on sait aussi que pour au moins un des Maraudeurs sinon deux, Poudlard était aussi chez eux… et que si les Maraudeurs harcelaient Rogue, lui même n'était pas en reste !
Je comprend mieux pourquoi Harry se posait des questions sur Maugrey. Sa parano aiguë a encore augmentée. Ca en devient grâve, il va en venir à, ne plus se faire confiance à lui même. Oui, mais dans des circonstances pareilles… sans compter qu'il a passé un an ou presque enfermé dans une malle… c'est compréhensible… Pour l'instant Dumbledore arrive à le contrôler, c'est déjà ça…
Je reviens un peu plus au début, mais le fait que les jumeaux soient demandés pour organiser la défense de Poudlard à l'extérieur, ça veut dire qu'on en entendra plus parler (euh, elle est compréhensible, ma phrase? Sinon, laisse tomber)? Oui, j'ai compris ! lol ! c'est fort possible !
Si j'ai bien compris, on aura pas de nouvelle de Remus avant plusieurs chapitres? J'espère qu'il arrivera au moins à voir mourrir Peter avant la fin (qu'il meure ou que tu le sauve, c'est toi qui décide, tu es un peu la déesse de cette univers.) hahahahahahaha ! quelle brillante manière d'adresser une prière à la grande déesse que je suis ! Je suis la reine du monde ! Youuuuu ! lol !
Pour Krum, je m'étais toujours douté que c'était trop simple cette histoire de trahison. Soit il joue double jeu avec Dumbledore, soit il le faisait avec Voldemort. Je penche pour la seconde solution, il a fait semblant de retourner sa veste pour avoir des informations sur l'évolution des choses dans l'Est. Il n'a peut-être tout simplement pas eu le choix… Il ne faut pas oublier qu'il a des parents en Roumanie et qu'une prise de position différente que celle qu'on lui imposait aurait pu leur coûter la vie…