Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Chapitre 90

ALLEGRESSE

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Ce fut le petit-déjeuner le plus bruyant qu'Harry eût jamais vécu, même en comptant ceux qu'il prenait depuis six ans à Poudlard. Ginny, en pyjama elle aussi, sautillait dans la cuisine, harcelant les jumeaux. Mrs Weasley parlait toute seule, volubile et excitée, de son emploi du temps de la journée. Arthur répondait à Hermione du mieux qu'il le pouvait sur la manière dont Viktor avait ramené Charlie et sur les blessures de ce dernier. Fred réclamait à manger et George s'empiffrait, pour le plus grand bonheur de Deepher qui remplissait leurs assiettes aussi vite que les garçons leurs estomacs. Harry faisait mille questions lui aussi et écoutait les réponses que chacun donnait à celles qu'il n'avait pas posées.

Seul Ron restait silencieux et morose, comme terrassé. Il toucha à peine à son déjeuner et ne s'intéressa guère à la conversation. Il ne posa qu'une seule question :

- Quand Charlie rentre-t-il ?

Les voix se turent brusquement. Son père répondit que le retour de Charlie n'était pas encore à l'ordre du jour. Les discussions reprirent tout aussitôt… Ron se leva et quitta la cuisine sans que cela alertât Mrs Weasley toute à son soulagement loquace. Arthur toutefois demanda discrètement à Harry ce qui arrivait au plus jeune de ses fils.

- Il a été très affecté par l'incertitude de ces derniers jours, expliqua Mrs Weasley sur un ton léger.

- Oui, il aime beaucoup Charlie, dit Fred la bouche pleine.

- On n'aurait pas dû lui raconter que c'était son rat qui l'avait blessé… fit George, fataliste.

- C'est pas son rat… corrigea Ginny. C'est ce rat de Pettigrew.

- Et puis on lui a rien dit ! j'allais pas lui dire que ce pauvre Charlie avait eu droit au Doloris en plus du reste…

- Et on n'a pas parlé des gerbilloises non plus…

- Ni des loups-garous…

- Si, les loups-garous on en a parlé…

- T'es sûr ? Ah oui…

Ginny se mit à pouffer.

- Moi, je crois plutôt que ce qui rend Ron si maussade, c'est le fait qu'Hermione va repartir bientôt loin de lui !

Les jumeaux tournèrent peu discrètement les yeux vers cette dernière qui se fit encore plus petite sur sa chaise.

- Je crois que je devrais aller le voir, murmura-t-elle en se levant.

Elle quitta la pièce et les jumeaux se remirent à parler pour ne rien dire. Arthur s'apprêta à repartir au Ministère et sa femme lui rappela de prévenir Minerva McGonagall de l'amélioration de l'état de Charlie. Ginny n'écouta pas sa mère qui lui conseillait d'aller s'habiller. Elle s'assit entre ses frères et réclama des détails qu'ils n'avaient guère. Ils avaient répété et commenté les propos de Krum, ils n'avaient plus rien à dire. Molly leur suggéra de faire un brin de toilette avant de rejoindre leur boutique. Harry sentit son cœur se mettre à battre la chamade lorsque Mrs Weasley prononça ces mots. Heureusement, George se mit à rire.

- On a décidé de ne pas ouvrir aujourd'hui !

- C'est jour de fête chez les Weasley ! s'écria Fred.

- On va juste faire un tour au magasin pour mettre un panneau : Fermeture exceptionnelle pour cause de rétablissement inespéré !

- Et moi je vais passer chez Angélina pour lui donner des nouvelles…

- Ensuite on retourne chez Percy pour tâcher d'avoir d'autres nouvelles par Bill !

- Vous croyez qu'on pourra lui faire passer un colis ?

- Pourquoi ? se moqua Harry. Vous avez besoin d'écouler votre stock de Dragées Arc-En-Ciel ?

Mrs Weasley dressa l'oreille.

- Il est hors de question que vous vous installiez chez Percy ! trancha-t-elle. Son appartement n'est pas une annexe de votre boutique ! et Pénélope en a assez des chausse-trappes que vous laissez derrière vous…

- Quelle rabat joie ! grommela George.

- Elle était déjà comme ça quand elle était préfète en chef, souviens-toi… murmura Fred.

- Oui, elle faisait la paire avec Percy… grimaça George.

- Ça va être gai, grogna encore George. J'imagine les réunions de famille avec elle et Percy à table !

Ginny éclata de rire :

- Sans compter Fleur et ses airs pincés ! Ni Hermione : Ron ne mange pas comme un cochon, donne un peu l'exemple à tes neveux !

- Quels neveux ? s'étonna George.

- Les futurs enfants de tes frères, gros malin !

- Argh ! s'étrangla Fred en portant les mains à sa gorge. Les pauvres ! des parents comme Percy et Penny, merci du cadeau !

Mrs Weasley prit un air outré.

- Fred ! Georges ! Vous devriez avoir honte ! Et toi aussi Ginny ! Que va penser Harry de notre famille ?

- Oh ! fit George sur un ton désinvolte… Tu sais, il fréquente Ron depuis six ans déjà. Il se doute bien que nous sommes une famille tout à fait…convenable et respectable ! Conclut-il tandis que sa mère portait vivement la main à sa baguette.

Harry se mit à rire lui aussi. La tension des jours précédents était retombée. Il se sentait fatigué et incapable de songer à autre chose qu'au bonheur dérisoire de se trouver là, auprès de cette famille "convenable et respectable", mais ô combien chaleureuse.

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Hermione frappa à la porte de la chambre des garçons sans obtenir de réponse. Elle poursuivit son chemin jusqu'au petit salon. Ron était bien là, prostré dans le fauteuil où ils avaient passé la nuit. Il tenait quelque chose dans ses mains, qu'il faisait rouler entre ses doigts.

- Je te dérange ? demanda-t-elle doucement.

Il sursauta et rangea précipitamment le petit objet dans sa poche. Il balbutia une réponse incompréhensible quand elle s'assit près de lui.

- Qu'est ce qu'il y a ? Tu n'es pas rassuré pour Charlie ? Les nouvelles sont pourtant bonnes… Je sais que nous ne sommes pas là de le revoir en Angleterre, mais c'est déjà bien de savoir qu'il est tiré d'affaire…

Ron hocha la tête.

- C'est pas ça, dit-il en baissant la tête. C'est juste que je n'arrive pas à m'empêcher d'être un idiot, parfois…

Hermione prit sa main dans les siennes et soupira.

- Tu ne vas pas te gâcher cette journée, n'est-ce pas ? Tu veux que ce soit cela que j'emporte avec moi à Poudlard ? L'image de ton visage grognon ?

Elle lui souriait, pour l'encourager à faire de même. Il l'entoura de ses bras et la serra très fort contre lui.

- J'ai peur que tu m'oublies, murmura-t-il honteusement.

- Oh ! Ron ! soupira Hermione à nouveau. Qu'est-ce qu'il faut que je dise ou que je fasse pour que tu cesses de douter de moi ?

- Je ne veux pas te blesser, se défendit Ron. Je suis malheureux quand tu es loin de moi.

- Je n'aime pas non plus être loin de toi, répondit Hermione. Mais on n'y peut rien. Il faut s'accommoder de ces choses sur lesquelles nous n'avons aucune maîtrise. Ce n'est pas supportable sinon…

Ron mit la main dans sa poche.

- Jure-moi que tu ne riras pas… dit-il avant de l'en retirer.

Hermione se mordit les lèvres.

- Je vais essayer, promit-elle.

Il sortit son poing fermé de la poche de son pantalon et lui demanda de fermer les yeux.

- Soulève tes cheveux.

Elle s'exécuta, tout en essayant de tenir sa promesse. Sur sa gorge, elle sentit un effleurement léger et autour de son cou le contact à peine perceptible d'une chaîne. Son cœur se mit à battre très vite. Elle lutta contre le désir d'ouvrir les yeux avant qu'il ne l'y autorisât.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle tout de même avec curiosité.

- Un cadeau, murmura-t-il.

Il déposa un baiser sur sa nuque, sur le fermoir de la chaîne qu'il venait de reposer sur sa peau. Il lui fit lâcher sa chevelure et la remit lui-même en place.

- Tu peux ouvrir les yeux, dit-il d'une voix tremblante.

Elle porta immédiatement les mains à son cou et baissa la tête.

- Oh ! Ron ! souffla-t-elle.

L'émotion lui nouait la gorge. Elle en avait la chair de poule. Elle prit entre ses doigts, délicatement, le petit cœur en argent ouvragé qu'il venait de lui offrir.

- Oh ! Ron ! Répéta-t-elle. C'est magnifique !

- Ce n'est pas grand-chose, bafouilla Ron, rouge de contentement devant la réaction de la jeune fille.

- Tu plaisantes ! s'écria Hermione. C'est… c'est le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais fait !

Elle renifla, la main fermée sur le bijou à son cou. Elle le regardait à présent avec un sourire radieux et des yeux embués. Elle baissa à nouveau la tête vers le cœur et à la grande surprise de Ron, l'ouvrit en deux.

- Il est cassé ! s'exclama le jeune homme déçu. Je ne m'étais pas aperçu de cela !

Hermione se mit à rire, d'un rire mouillé de larmes de bonheur.

- Non ! C'est un médaillon, voyons. C'est fait exprès pour y mettre une photo, ou une mèche de cheveux…

Rassuré, Ron lui demanda quelle photo elle allait mettre dedans. Elle réfléchit un peu avant de répondre :

- J'ai une superbe photo de Pattenrond qui traîne par là…

Elle éclata de rire comme le nez de Ron s'allongeait visiblement.

- Idiot ! quelle photo veux-tu que j'y mette ! Mais la tienne, bien sûr !

Elle l'embrassa avec tant de fougue que Ron fut surpris. Il reprit très vite ses esprits et lui rendit son baiser avec autant d'enthousiasme que de soulagement.

- Tu sais, dit-il encore à son oreille jusqu'où avait coulé une larme. Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment un objet précieux…

- Il l'est pour moi, répondit Hermione blottie contre son épaule. Plus que tu ne le crois.

Il se pencha sur elle, son sourire revenu et un délicieux frisson au creux de l'estomac.

VLAM !

Ils sursautèrent. Ron leva la tête, courroucé, vers celui ou celle qui osait les déranger ainsi.

- Oooooooohhhhhhh ! gémit une voix craintive.

Hermione se retourna vivement.

- Dobby ? fit-elle intriguée.

Effectivement, l'elfe de Poudlard se trouvait au milieu du salon, les quatre fers en l'air et une chaise renversée sur lui. La jeune fille repoussa Ron pour se précipiter vers le petit être tétanisé de stupeur.

-Tu t'es fait mal ? demanda-t-elle avec inquiétude. Comment as-tu fait cela ?

- Dobby est très maladroit, Hermione Granger… geignit l'elfe. Dobby aurait dû faire plus attention. Il ne connaît pas la maison. Il aurait dû se montrer plus prudent. Mais Dobby était si content de revoir Harry Potter et ses amis. Dobby est très inquiet. Harry Potter devait revenir hier soir à Poudlard. Le gâteau d'anniversaire ne vas plus être bon à présent. Ca ne fait rien, Dobby en fera un autre pour Harry Potter et Hermione Granger.

- Mais qu'est-ce que tu viens faire ici ? questionna Ron intrigué et mécontent.

Dobby sourit de son sourire disgracieux. Il leva une main.

- Dobby est venu porter…

- LE COURRIER ! hurla Ron.

Il se précipita sur l'Elfe et lui arracha les paquets et les lettres de la main.

- HARRY ! GINNY ! reprit Ron en cherchant frénétiquement un courrier à son nom.

Harry et Ginny accoururent aux cris du jeune homme. Ils se présentèrent à la porte, juste à temps pour attraper une lettre de Poudlard pour Harry, une lettre identique ainsi que plusieurs autres pour Ginny. Hermione, elle, eut droit à un petit paquet qui portait le sceau de Poudlard.

Elle l'ouvrit avec angoisse. Il contenait la liste des livres et fournitures pour l'année scolaire, ainsi qu'un badge. Ce fut Ginny qui poussa le cri qu'elle eût voulu pousser.

- Préfète-en-Chef ! Préfète-en-Chef ! Je le savais ! Je le savais !

- Félicitations, Hermione ! sourit Harry.

Ce n'était pas vraiment une surprise et l'hystérie de Ginny ne lui semblait pas justifiée. Cependant la joie de la jeune fille pour son amie ne faisait aucun doute.

- Félicitations, Hony, murmura Ron.

Hermione pâlit un peu.

- Oh ! Ron ! Je suis désolée…

Ron se mit à rire.

- Faut pas ! Maman va peut-être être un peu déçue, mais moi, franchement, je te laisse ton badge !

Il l'enlaça et pour lui prouver qu'il ne lui en voulait absolument pas, il l'embrassa. Dobby choisit ce moment pour se faufiler parmi les jeunes gens et tirer la manche d'Harry.

- Bonjour, Harry Potter, dit-il.

- C'est toi qui as fait le facteur ? lui sourit Harry.

- Et qui est venu dire à Harry Potter et Hermione Granger qu'ils étaient attendus pour le repas de ce soir à Poudlard…

Dobby se demanda pourquoi tout le monde ne partageait pas son enthousiasme à cette nouvelle. Ron serra à nouveau Hermione contre lui.

- D'ici à ce soir, on a toute la journée ! dit-il d'une voix mal assurée.

Hermione attira son visage vers le sien et l'embrassa encore. Ginny se plongea dans son courrier en gloussant et Harry fit de même dans sa lettre de Poudlard.

- J'ai entendu du bruit… dit la voix de Mrs Weasley. RONALD ! Qu'est-ce que c'est que cette tenue !

Ginny retint un fou rire.

- C'est vrai ça, Ron ! fit-elle. Ce n'est pas une tenue… Tu es Préfet !

- Oui, répondit Harry prêt à éclater lui aussi. Et il essaie de corrompre la Préfète en Chef pour obtenir un traitement de faveur…

Le visage irrité de Molly s'éclaira soudain :

- Hermione ! Ma chérie ! C'est merveilleux !

Puis elle réfléchit une seconde et se rendit compte que cela signifiait que son dernier fils ne serait pas Préfet-en-Chef. Un soupçon de déception passa dans son regard lorsqu'elle repoussa Ron, un peu honteux, loin d'Hermione. Elle serra cependant la jeune fille contre son cœur avec sincérité.

- Eh bien, soupira-t-elle. J'espère que tu auras assez d'autorité sur ceux-ci pour les empêcher de faire des bêtises…

Hermione lui rendit un sourire crispé.

- Je vais essayer, Madame…

Ginny ne put s'empêcher de rire cette fois. Harry fixa la pointe de ses chaussures. Il faisait des efforts surhumains pour rester sérieux et ne pas s'attirer le même regard furibond de la part de Molly et Hermione que celui qu'elles venaient de lancer sur la jeune fille.

- Bien, Ginny ! dit sa mère, d'un air pincé. J'espère que toi au moins tu feras honneur à ta famille…

- Il ne faut pas dire ça, Madame ! rétorqua Hermione vivement. Ron est un excellent Préfet. Et il ne fait pas moins honneur aux Weasley que chacun de ses frères. Après tout les jumeaux non plus n'ont pas été préfets et vous ne les en aimez pas moins, je pense.

Le visage de Molly prit une expression effarée. Elle tourna les yeux vers son fils, la mine effondrée.

- Mais les jumeaux… ce sont les jumeaux, balbutia-t-elle. Nous avons mis beaucoup d'espoir en Ron… et nous ne voudrions pas être déçus…

La tête de Ron s'allongea davantage.

- Comme en Charlie ! répliqua Hermione. Pourtant, lui non plus n'a pas été Préfet-en-Chef si ma mémoire est bonne. Voudriez-vous dire que lui aussi vous a déçu…

- Bien sûr que non ! s'exclama Mrs Weasley consciente que chacune de ses paroles de justification avait enfoncé un poignard dans le cœur de son fils.

Elle se précipita vers lui, les bras ouverts et les larmes aux yeux.

- Je n'ai rien voulu dire de semblable, mon chéri…

Elle le serra contre elle et le força à se pencher sur elle.

- Tu sais bien que nous sommes fiers de toi, Ronnie… n'est-ce pas.

- Ouais… grogna Ron, bourru.

Sa mère lui caressa la joue. Elle la tapota gentiment et lui sourit.

- Tu devrais te raser un peu, Ron, mon chéri…

Puis elle réclama les lettres de Poudlard de chacun des jeunes gens. Elle y jeta un rapide coup d'œil et poussa un soupir de soulagement.

- Bien ! Bien ! Bien ! Ginny tu récupèreras les livres de Ron. Toi, Ronnie, tu sais où sont ceux des jumeaux… Leurs livres de Septième Année n'ont pas vraiment servi… encore moins que les autres… Ils sont neufs…. Et dire qu'il y en a deux de chaque ! Harry pourra en profiter… il y en aura très peu à acheter… Hermione, tu as beaucoup de livres, cette année… Tu es sûre qu'il n'y pas d'erreur ?… Bien, je vais faire le tri de ce que vous avez déjà… ensuite les jumeaux porteront la commande chez Fleury… Veux-tu que je m'en occupe aussi pour toi, ma chérie ?

Elle s'adressait à Hermione, mais ce fut Ron qui répondit que c'était une excellente idée.

- Ca veut dire que nous n'irons pas sur le chemin de Traverse ? demanda Ginny, déçue.

Molly regarda sa fille comme si elle venait de dire une obscénité.

- Tu n'y penses pas !

- Mais maman….

- C'est hors de question !

- Maman…

Mrs Weasley quitta la pièce, digne et intraitable suivie par une Ginny implorante.

- Et va t'habiller ! Qu'est-ce que c'est que cette tenue à cette heure de la matinée !

Ce fut au tour de Ron de pouffer. Harry, un court instant, crut que la mère de son ami parlait pour lui. Il contempla son pyjama et décida d'aller se changer. Il se rendit compte à ce moment que quelque chose était agrippé à sa jambe et que ce quelque chose n'était autre que Dobby.

- La mère des amis d'Harry Potter est en colère ? s'inquiéta-t-il.

Ron se mit à rire.

- Non, non ! Dobby ! ne crains rien… Elle n'est pas en colère conte toi, ni contre quiconque, d'ailleurs. Elle est toujours comme ça…

Dobby leva un œil interrogateur vers Harry qui confirma d'un hochement de tête.

- Dobby a cru que la mère des amis d'Harry Potter était mécontente à cause de la chaise que Dobby a fait tomber ! expliqua-t-il avec soulagement. Dobby peut-il rentrer à Poudlard pour préparer le retour de Harry Potter et Hermione Granger.

Harry lui accorda l'autorisation avec empressement. Dobby transplana juste au moment où Deepher entrait dans le salon pour y faire le ménage. Le vieil elfe de l'Hôtel Delacour ouvrit davantage ses yeux globuleux et la panique envahit tout son être.

- Qui est cet elfe étranger ? demanda-t-il en tremblant.

- C'est l'elfe d'Harry ! répondit Ron d'une traite.

- Non ! se récria celui-ci.

Deepher se tourna vers lui, très digne.

- Harry Potter est mécontent du service de Deepher ? s'enquit-il.

- Non ! répéta Harry.

- Alors pourquoi a-t-il fait venir son elfe de maison pour le servir ?

- Mais non ! balbutia Harry.

Il leva des yeux implorants vers Hermione.

Celle-ci s'agenouilla devant l'elfe peiné et déçu. Harry battit en retraite, laissant la jeune fille se débrouiller avec les explications tandis que Ron riait comme d'une bonne farce.

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Ron frappa à la porte de la chambre et Harry lui répondit d'entrer. L'humeur maussade du matin semblait s'être dissipée avec l'arrivée du courrier. Le jeune rouquin prit des vêtements de rechange dans son armoire en chantonnant.

- Tout va bien, Ron ? demanda Harry, déconcerté.

- Tout va bien, Harry, répondit Ron sereinement.

Il y eut un silence tout relatif, durant lequel Ron sifflota un air entraînant.

- Et je peux savoir ce qui te rend si joyeux alors que tu étais au bord de la dépression il n'y a pas une heure ?

Ron se mit à rire doucement.

- Tu sais Harry, il n'y pas mieux que des bonnes nouvelles pour te mettre de bonne humeur…

Harry n'en doutait pas, cependant, il se demandait quelle genre de bonnes nouvelles avait donné de l'entrain à son ami, puisque celles qui concernaient Charlie n'avait pas réussi à le dérider.

- J'ai réfléchi, l'informa Ron alors qu'il s'apprêtait à quitter la chambre pour se rendre à la salle de bain, au sujet de ces leçons d'occlumancie que Rogue donnait à Hermione.

- Celles qui ont été suspendues… rappela Harry avec un sourire en coin.

- Elles ne vont pas tarder à être purement et simplement supprimées, je pense.

- Oh ! fit Harry, ironique.

- Oui, assura Ron. Nous sommes d'accord pour dire que Jedusor connaît à présent le secret de Poudlard, n'est-ce pas. Dans ce cas, inutile de continuer des séances qui ne servent plus à rien. Qui chercherait à savoir ce qu'il sait déjà ?

- C'est juste, fit Harry. Seulement…

Ron se mit à rire. Il ne le laissa pas finir.

- Elle n'aura plus aucune raison de descendre dans son bureau maintenant, et peut-être même qu'elle cessera d'étudier ses livres de magie douteuse. Et peut-être que je réussirais à convaincre papa d'insister auprès de Dumbledore pour qu'elle passe le reste des vacances avec nous… puisqu'elle n'a plus de raisons de retourner à Poudlard.

- Heu… Ron… tenta Harry une fois encore.

Mais Ron avait déjà tourné la poignée de la porte et s'était engagé dans le couloir en sifflotant. Harry se dit que c'était peut-être mieux comme cela. Le pauvre Ron avait assez eu d'émotions dans la journée : le retour en héros de Krum, sa déception –quoi qu'il en dît- concernant l'insigne de Préfet en Chef, le départ d'Hermione pour tout un nouveau et long mois de séparation. Pouvait-il rajouter à ces tourments le fait qu'Hermione n'avait jamais dit que le Secret de Poudlard reposait uniquement sur la Vouivre endormie. Elle avait parlé d'une partie du secret de Poudlard. Ses paroles résonnèrent à la mémoire du jeune homme : J'estime que vous devez en savoir au moins autant que lui, afin de pouvoir participer à la défense de Poudlard Il ne faisait aucun doute qu'elle ne leur avait pas tout appris et qu'elle en savait plus que ce qu'elle leur avait laissé deviner. Il fut heureux que Ron ne l'eût pas laissé aller plus avant dans ses explications. Il soupira rétrospectivement et commença à ranger les quelques affaires qu'il avait emmenées lorsque la porte s'ouvrit à nouveau. La tête rayonnante de Ron se montra une fois de plus.

- Au fait, qu'est-ce que tu voulais me dire ? demanda-t-il en souriant.

Harry se trouva pris au dépourvu.

- Heu… rien d'essentiel… Je… J'ai vu que tu avais donné le pendentif à Hermione ! Je croyais que tu le gardais pour son anniversaire…

Il n'était pas mécontent de cette excuse. Il se sentit d'autant mieux que Ron se mit à rire.

- J'ai autre chose pour son anniversaire, lui rappela-t-il.

- Alors ? Qu'est-ce qu'elle a dit ? continua Harry en souriant.

Ron fit une grimace. Il savait que son ami faisait allusion à ses craintes quant à la réaction d'Hermione. L'accepterait-elle ? L'aimerait-elle ? N'était-ce pas un cadeau trop révélateur ?

- Elle a dit que c'était un médaillon et qu'elle allait mettre ma photo dedans… Elle l'a beaucoup aimé. Enfin, je crois…

- J'en suis certain, assura Harry, puisqu'elle le porte.

Le sourire de Ron s'élargit jusqu'à ses oreilles. Il rougit et se dépêcha de fermer la porte sur lui. Harry en profita pour pouffer. Elle allait le faire devenir chèvre, sans même le vouloir.

Il n'avait pas fini de formuler cette constatation que la porte s'ouvrait à nouveau brusquement et se refermait aussi sec. Ginny lui fit signe de se taire. Elle s'avança vers lui avec des airs de conspiratrice.

- J'ai cru qu'il ne partirait jamais ! maugréa-t-elle en lui tendant une lettre.

Harry la prit et lut l'adresse, un peu interloqué. Elle était adressée à Gerald Dennis.

- Tu pourras l'envoyer de Poudlard ? demanda Ginny. Errol ne fait que des bêtises et Ron voudrait savoir pourquoi j'ai besoin de Coq…

- Tu as le droit d'écrire à qui tu veux… estima Harry.

- Moi je le sais, mais Ron l'ignore… Tandis que si tu l'envoies de Poudlard avec l'un des hiboux de l'école cela pourra passer pour un courrier officiel, surtout en ce moment où les lettres partent par centaines…

- Tu lui parles de notre projet ? demanda Harry en tournant et retournant le parchemin entre ses mains…

- Je lui en parle, oui… hésita Ginny. Mais vaguement. Je préfère que tu vois cela avec lui. Je lui dis que tu es à Poudlard. J'espère qu'il aura l'idée de te contacter via la cheminée de la salle de Gryffondor. Je n'ai pas osé trop en dire de peur que le courrier soit intercepté.

- Je suis sûr que Dennis trouvera un moyen, ne t'inquiète pas…

Il lui sourit en rangeant la lettre dans son sac.

- Tu n'as rien d'autre à envoyer ? Tu avais pas mal de courrier…

- Neville m'a écrit, et Luna aussi… Mais je ne peux répondre à celle-ci car elle ne m'a pas donné son adresse, et Neville me remerciait simplement pour la carte d'anniversaire que je lui ai fait parvenir… Au fait… tu as répondu à Ellie ?

Harry ouvrit de grands yeux étonnés.

- Pourquoi ?

- Pour la remercier justement… Pour lui dire que nous avons bien reçu sa lettre et qu'elle nous a été fort utile. Et puis, pour lui donner des nouvelles également. Elle dit que son père leur cache des choses, elle serait peut-être heureuse d'en savoir plus…

Harry essaya de ne pas rougir. Il pensa à tout autre chose. Les bocaux du labo d'Hermione lui parurent soudain d'une beauté éclatante tandis qu'ils explosaient un à un dans son esprit.

- Pourquoi ne lui écris-tu pas toi-même ? répondit-il quand la série des fioles eût explosé. Après tout c'est à toi que la lettre était adressée.

Ginny lui fit un sourire malicieux.

- En effet, elle m'est adressée mais c'est toi qui la garde précieusement dans la poche de ton pantalon…

Cette fois rien n'y fit. Une bouffée de chaleur monta à sa tête sans qu'il pût l'empêcher. Le rire espiègle de Ginny le piqua au vif.

Il porta la main à sa poche et en sortit la lettre qu'il tendit d'un geste brusque à la jeune fille. Elle rit de plus belle en secouant la tête.

- Mais je n'en veux pas… Garde-la donc puisque tu y tiens… Cela t'aidera pour la réponse.

- Je n'ai pas l'intention de lui répondre…! Fit Harry vexé.

- Tu veux qu'elle pense de toi que tu es mal élevé, en plus du reste ? se moqua Ginny.

- J'écrirais la lettre avec Hermione… compléta Harry de mauvaise humeur.

- Oui, approuva Ginny. Cela t'évitera au moins de te ridiculiser une fois de plus…

Harry fronça les sourcils derrière ses lunettes. Son regard s'obscurcit et ses mâchoires se crispèrent. Loin d'inquiéter Ginny, la menace sourde qui émanait du jeune homme, la mettait au contraire dans une joie incommensurable. Harry fut soudain conscient du ridicule de la situation. Il se détourna de la jeune fille et farfouilla dans son sac, comme s'il devait y trouver la réponse à une question essentielle.

- Ce que tu peux être agaçante, Ginny ! murmura-t-il.

Elle éclata de rire.

- Je sais, c'est ce que disent mes frères depuis que je suis née !

Elle se sauva juste après avoir appuyé un baiser sonore sur la joue du jeune homme.

Harry resta seul, la lettre de France, à la main. Il esquissa le geste de la froisser mais il s'interrompit. Il la lissa longuement entre ses doigts. Plusieurs fois, il fut sur le point de la déchirer. Il y renonça. Ginny avait raison, il aurait besoin de la lettre pour lui répondre, ne serait-ce que pour l'adresse. Il la replia et s'apprêta à la ranger dans la poche de son pantalon. Ne serait-elle pas mieux dans son sac ? Non, elle serait plus à l'abri sur lui. Il ne fallait pas qu'on trouvât des preuves contre elle si jamais Rogue venait à apprendre qu'ils avaient percé une partie du secret de Poudlard. Il reprit la lettre et la rouvrit. L'histoire de Mélusine la désignerait comme une complice évidente. Le Professeur ne chercherait pas à comprendre. Il n'écouterait aucune explication et surtout pas les siennes, à lui. Dès son retour à Poudlard, il recopierait la partie qui concernait les Vouivres. Puis il détruirait la lettre de McGregor.

Il replaça finalement le parchemin dans sa poche. Oui, il détruirait sa lettre et il rappellerait à Rogue sa promesse de lui apprendre à ne plus laisser ses yeux exprimer aucun de ses sentiments. Il savait fermer son esprit aux tentatives de Voldemort d'instiller le doute en lui. Il savait repousser les sensations des autres quand celles-ci se faisaient si intenses qu'elles lui semblaient tangibles. Mais comment résister à ses propres émotions. Comment les laisser endormies, à défaut de les chasser complètement. Il y avait bien un moyen puisque Rogue y arrivait. Puisque Jedusor y était parvenu… Il frissonna. Il avait accepté certaines de ses ressemblances avec Tom Jedusor. Il avait beaucoup plus de mal à admettre que Voldemort se trouvait au bout du chemin. Il ne savait toujours pas comment il pourrait vaincre le Seigneur des Ténèbres. Il n'était pas convaincu que la solution résidât dans l'emploi de la magie noire. Hermione insistait sur l'importance de la magie ancienne, mais Voldemort était fort et lui Harry était un être faible comparé à sa puissance. Ils ne luttaient pas avec les mêmes armes. Les paroles de Dumbledore résonnaient dans sa tête très souvent. Le choix des armes. Le choix des armes, certes… sauf qu'il ne savait laquelle choisir. Il ne lui serait pas donné de seconde chance. Il n'aurait droit qu'à un seul coup, et les blancs n'auraient pas l'initiative.

La partie d'échec avait avancé sans qu'il s'en aperçoive et pas à leur avantage. Il ne savait toujours pas ce qu'on attendait de lui. Il attendait encore qu'on lui dît ce qu'il fallait qu'il fît, où il fallait qu'il allât. Il réalisa qu'il avait dix-sept ans depuis la veille et qu'il était majeur. Cela lui sembla dérisoire, compte tenu de la situation. La seule liberté qu'il pouvait prendre était de décider s'il devait déchirer une lettre ou la garder sur lui. Ah… non, ce n'était pas la seule chose qu'il pouvait s'autoriser… Il s'installa au bureau de la chambre et trouva du papier dans un des tiroirs, ainsi que l'encre et une plume.


RAR du chapitre 10 -89

chrys63 : hello, bon j'ai enfin fini secret d'hermione 1 il y a eu quelques longueurs..dommage. C'est pas retravaillé comme un roman… c'est sûr. Ce n'est qu'une fic. Et je crois que je l'ai déjà dit –mais je n'en suis plus certaine- l'intérêt d'une fic pour un « auteur » c'est de s'attarder sur des détails qui passeraient inaperçus dans un roman. je trouve le début du 2 beaucoup plus dymanique... parce qu'en fait ce n'est pas un début mais la continuité du reste… Le rapport au temps change également et les évènements aussi.
j'ai hate de savoir ce qui va leur arriver..harry va t-il enfin finir avec Mc gregor je me demande car cela serait trop dangereux pour elle tu crois que cela va arrêter McGregor ? et vu l'état psychologique d'harry je ne sais pas si leur relation serait bien aboutie...C'est vrai que pour l'instant, l'a pas l'air décidé le Harry…

Namyothis : J'en été sur que c'était Krum. (dédsolée pour le retard, mais j'ai pas eu le temps de lire la suite avant. T'excuse pas ! Tu lis à ton rythme.
non de non qu'est-ce que j'aime ta fic. elle me passionne à chaque fois. J'espère que cela continuera.
ledesire : trop bien ce chapitre par j'ai pas d'idee de review donc faudra te contenter de ca au moi t'aura moins de review a repondre : ça m'arrange ! je viens de rentrer et j'ai pas trop le temps de faire des supers réponses non plus si je veux poster assez tôt… lol !

cemeil : Des nouvelles de France! Charlie est enfin sorti d'affaire! Ouf !
Maintenant qu'on a des nouvelles d'à peu près tout le monde, que fait Remus? Un peu de patience…
Cornedrue : Et voici sa e review mieux que L'Oréal ! Quatre en un ! Ils n'ont pas encore inventé ça ! Moi oui ! Cornedrue ou l'ergonomiste du review…
La Motor la moto, je n'y avais pas pensé, enfin si, mais j'avais pensé que c'était impossible ! Pourquoi ?
M. McGregor qui revient dans l'esprit d esprit d'Harry ! En était-elle réellement sortie ?
Je me demande surtout quand Ginny et Ron vont retourner à Poudlard. Bientôt , mais pas tout de suite. Comment ça, ça veut rien dire ?
Voilà, je me réjouis de lire la suite ce soir, et de me mettre à écrire des review à chaque chapitre, en tout cas j'espère... des promesses, toujours des promesses…

Ayako : Par contre dans le récit de Krum il dit que les loupiots se trouvaient dans la bataille et même que Mumus à sauté sur Peter, or les loups garoux ne ont-ils pas sencé ne plus reconnaitre les amis des ennemis lorsqu'il sont tranformés? à moins que ce soit un des effets de la potion tue loup (va falloir que je me penche sur elle moi...) Oui, c'est l'effet principal de la potion tue-loup. La transformation physique a lieu, mais le loup garou conserve sa conscience.
Il est trop choupi Deepher j'adôre cette elfe Je me suis bien amusée à l'écrire. Je me suis demandée ce que serait devenu Dobby s'il n'était pas tombé dans une famille telle que les Malefoy…
Sinon pour la forme il n'y a pas de séparation entre le départ d'Harry et Ginny et l'arrivée des jumeaux... Argh ! pénible ça ! J'y pense pas… question d'habitude. Faut que je me le mette en tête ! merci. Je vais corriger.

lyla : Est ce que tu pourrais abréger nos souffrances et nous donner des nouvelles de Remus stp! Non… je suis sadique, vous le savez bien maintenant…
et pq: "ce n'est pas pour lui, c'est pour moi que je le fais"? ha ! ha ! je vais pas vous mâcher le travail non plus hein…
pq tout ces mysteres sur Rogue : parce que j'ai trouvé que JKR n'en faisait pas assez, de mystère…
Au fait, génial l'histoire de la moto : fallait bien la ressortir de derrière les fagots…hum !fallait oser la faire celle-là... voilà c'est fait!

Lyane : Je crois avoir entendu parler de quelqu'un qui avait une pancarte pour l'extermination des animagi de rat? Je peux l'aider à tenir la pancarte? Non, parce que Peter, il est toujours là où il peut faire du mal. Il a fait partie de ceux qui ont attaqué Percy, il a blessé Charlie, Remus, et d'autres. (Envisage d'investire dans un achat de mort-aux-rat et dresse son chat à la chasse aux Peter.) Et la liste s'allonge de plus en plus…
J'ai bien aimé le coup des jumeaux, avec Maugrey. Je suis certaine qu'ils ont tous fait en sorte de lui piquer son oeil, de le faire tomber, uniquement pour éviter qu'il ne "s'ennerve" contre Krum. Peut-être pas de le faire tomber exprès… mais d'escamoter son œil et de le planquer dans le mug de Pénélope, ça c'est signé en effet…
Un truc que je n'ai pas compris: le fait que Charlie se soit réveillé au moment ou son frère et les autres arrivaent, c'est une coincidence? Oui.

Alixe : J'ai beaucoup aimé ce chapitre mais n'ai pas d'inspiration pour écrire une review. Cela te fera gagner du temps pour la réponses, hein ! Oui… d'ailleurs c'est fini pour ce soir ! A demain !