Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Chapitre 92

La fureur de Maugrey

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Le silence du petit salon contrastait singulièrement avec l'agitation qui y régnait quelques heures plus tôt et Ron Weasley laissait vagabonder ses pensées sans aucun but précis, et surtout pas celui de songer à Hermione. Un profond soupir souleva sa poitrine alors qu'il fixait le mur en face de lui, le dos tourné à la porte pour cacher son visage triste à tous ceux qui passaient dans le couloir.

Durant le déjeuner, il avait cru qu'il était remonté dans l'estime d'Hermione, elle lui avait parlé aimablement, elle lui avait sourit, elle s'était assise à côté de lui à table. Mais quand il avait voulu la suivre dans la chambre où elle s'était enfermée avec Ginny et Harry, on lui avait fermé la porte au nez. Avec le sourire, certes, mais on l'avait laissé tout de même sur le seuil. Un détail lui revenait, un tout petit détail qu'il ne pouvait s'ôter de l'esprit. Hermione ne portait plus le médaillon qu'elle avait pourtant semblé tant apprécier le matin même. Ce n'était pourtant pas sa faute si Mondingus était un indiscret. Et il n'avait jamais rien dit qui méritât qu'on le traitât de cette façon. Elle allait repartir dans quelques heures à peine et il n'aurait pas le temps de lui dire combien elle comptait pour lui, combien elle allait encore lui manquer, combien il l'aimait tout simplement. Il avait beau être honnête avec lui-même et reconnaître qu'il ne lui aurait rien dit de tout cela de toutes façons, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver ce sentiment de malaise, comme s'il était en train de la perdre. Une pointe douloureuse montait et descendait dans sa gorge alors qu'il imaginait, non pas ces longues semaines loin d'elle, mais toute une année à vivre à ses côtés, sans être auprès d'elle.

Il sentit une présence dans son dos au moment même où deux petites mains se fermaient sur ses yeux. Il reconnut le parfum léger et son cœur lui fit mal tant il se serra.

- Devine ? fit la voix d'Hermione à son oreille.

Il retira ses mains de ses yeux et se retourna vivement.

- Tu n'es plus fâchée ? demanda-t-il aussitôt.

- Mais… Je n'étais pas fâchée ! Ce que tu es bête, parfois.

Elle riait. Il ne lui en voulait pas. Elle lui montrait le médaillon qui avait repris sa place sur sa gorge. Il était tellement soulagé.

- Regarde ! murmura-t-elle.

Elle l'ouvrit lentement et il vit une photo de son visage souriant dans l'emplacement prévu à cet effet.

- Ca n'a pas été facile de découper une photo magique pour la faire rentrer dans un si petit espace, dit-elle, mais nous y sommes arrivés !

Ron se sentit un peu stupide. Complètement stupide. Stupide de chez stupide.

- C'est pour ça que vous ne vouliez pas que je vienne avec vous ? demanda-t-il d'un air tout aussi stupide.

- Ce devait être une surprise, s'excusa Hermione. Je voulais que ce soit fait avant que je reparte…

Ron la saisit par la taille et l'attira à lui. Il cacha son visage stupide contre sa poitrine. Il écoutait battre son cœur et il luttait contre cet élan stupide qui le poussait à dire des choses encore plus stupides.

VLAM…

- Dobby ! Dégage !

- D'accord, Monsieur Ronald Weasley.

Hermione riait encore. Il resserrait l'étreinte de ses bras autour d'elle. Quelques minutes encore… quelques instants d'infinie douceur, avant le vide et l'absence. Et les mots qui ne voulaient pas sortir de lui et l'étouffaient aussi sûrement que la boule qui restait bloquée à présent au milieu de sa gorge.

- Ce ne sera plus très long maintenant, murmura-t-elle comme si elle lisait dans son esprit.

Il ne se rendait pas compte que tout son être refusait leur séparation. On l'arracha de ses bras. Il ne sentit même pas le baiser d'adieu qu'elle lui donna. Il n'assista pas à leur départ en portoloin depuis la cuisine.

Il sursauta et leva la tête vers Ginny, debout devant lui. Elle lui sourit.

- Ils sont partis, dit-elle simplement.

Elle appuya la tête de son frère contre elle. Il referma les bras sur elle et il se mit à pleurer.

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Dans la salle commune de Gryffondor, on n'entendait que le bruit des couverts d'Harry. Il essayait pourtant de se montrer discret. Hermione jouait vaguement avec la pointe de son couteau dans son assiette. Elle n'avait pas touché à son repas. Dobby, devant la table, poussait vers elle les plats pour qu'elle se servît, d'un petit air malheureux.

- Il m'inquiète, Harry, murmura Hermione. Il est si…

- Excessif ? proposa Harry en souriant. Il a toujours été comme ça… Extrême dans ses propos comme dans ses actes, même à son corps défendant… et comme dans ses sentiments… Surtout dans ses sentiments…

Il se pencha sur la table qui les séparait et posa sa main sur celle de la jeune fille.

- Souviens-toi comme il avait réagi violemment lors de la Coupe des Trois Sorciers. Et le nombre de fois où nous avons failli nous fâcher pour de bon ? Nous sommes toujours amis… et même notre amitié est plus forte chaque fois… Je suis sûr qu'il en ira de même pour vous deux…

- Ce n'est pas cela, Harry, soupira Hermione. C'est pour lui que je m'inquiète…

- Ne t'en fais pas, reprit Harry. Là où il est, il n'est pas là de rencontrer Pettigrew. Et dans quelques semaines il sera à Poudlard, nous aurons l'œil sur lui… Je te promets que je ne le laisserai pas se mettre en danger…

Elle secoua la tête en souriant tristement.

- Tu ne comprends pas…

Elle prit une grande inspiration et ferma les yeux.

- Ce n'est pas Pettigrew que je crains pour lui, ni Malefoy… ni aucun sortilège d'aucune sorte… Le plus grand danger pour Ron, c'est lui-même.

Harry se redressa sur sa chaise. Effectivement, il ne comprenait pas. Il haussa les épaules.

- Il est un peu excessif, tu l'as dit toi-même, hésita-t-il. Et il doute souvent, y compris de lui-même. Mais depuis qu'il t'a toi, il est bien plus sûr de lui.

- Non, démentit Hermione. Ce n'est qu'une apparence. Je ne sais comment lui faire comprendre qu'il vaut mieux que ce qu'il croit. Et qu'il n'a pas besoin d'être un héros pour être quelqu'un de bien.

Harry hocha la tête.

- C'est pour cela que tu le harcèles ? à propos de son ambition de devenir Auror ?

Elle se pencha vivement sur la table et frappa du poing à côté de son assiette.

- Il est fait pour ça ! cria-t-elle presque. Il est fait pour se mettre à la place d'un criminel, pour remonter le cheminement de ses réflexions, pour le suivre à la trace et prévoir ses prochaines actions avec ténacité et entêtement. Il ferait un malheur à la tête de la Brigade de Criminalité Magique. Avec un peu d'expérience et de confiance en lui… Tu as bien vu comme il mène l'équipe de Quidditch quand tu n'es pas là, et comment il a remué les Poufsouffle. Je n'ai jamais vu personne aussi content qu'eux de recevoir des coups de pieds aux fesses !

Harry ne put s'empêcher de rire discrètement.

- Tu le lui as dit ?

- Bien sûr ! s'écria Hermione les bras et les yeux au ciel.

- Et qu'a-t-il répondu ?

- Que tu es le meilleur capitaine que l'équipe de Gryffondor ait jamais eu et que le titre de Commandeur est vraiment trop grandiloquent pour quelqu'un comme lui !

- Je ne le savais pas si modeste… fit Harry, un peu gêné de l'opinion que son ami avait de lui.

- Il n'est pas modeste ! Il est brave, courageux, fidèle et plus perspicace que certains voudraient le faire croire, mais il n'est pas modeste… Il n'a aucune confiance en lui-même, c'est tout…

Elle était amère et Harry fit un effort pour s'inquiéter de ses soucis.

- Je suis sûr que cela lui passera, quand il comprendra à quel point tu l'aimes non pas malgré ses défauts mais pour ses qualités.

Elle hocha la tête.

- Je l'espère, Harry, murmura-t-elle. J'espère surtout qu'il le comprendra avant qu'il ne soit trop tard…

Harry voulut demander ce qu'elle entendait par là. Les mots restaient bloqués dans sa gorge.

- Tu veux dire… commença-t-il d'une voix rauque, qu'il pourrait commettre des actes inconsidérés afin de correspondre à l'image idéale à laquelle il voudrait ressembler…

Il aurait voulu ne pas prononcer ces mots là. Il aurait voulu ne pas avoir cette conversation avec Hermione. Elle haussa les épaules.

- Il est prêt à faire ce que Molly appellerait des bêtises….

Elle soupira profondément.

- Surtout maintenant que Viktor a ramené Charlie de Roumanie…

Elle posa ses coudes sur la table et son visage dans ses mains.

- J'ai l'impression que c'est ma faute… souffla-t-elle.

- Non, murmura Harry. C'est Ron qui s'est conduit comme un imbécile… et il n'en avait même pas conscience… Il n'avait pas compris, c'est tout. Je crois que tout le monde a su avant lui qu'il t'aimait plus qu'il ne voulait se l'avouer.

- Il ne m'a jamais dit qu'il m'aime… dit Hermione toujours cachée derrière ses doigts.

- Toi non plus, lui rappela Harry, tu ne lui as jamais dit que tu l'aimes.

Elle eut un rire désolé.

- Comment veux-tu que je lui dise une chose pareille, Harry ? C'est à peine s'il a osé m'embrasser le jour de la St Valentin. Si tu avais vu sa tête ce jour de décembre derrière le terrain de Quidditch… on aurait dit que le ciel venait de lui tomber sur la tête. Il était catastrophé.

- Mais les choses ont changé, Hermione, assura le jeune homme.

Elle secoua la tête.

- Pas tant que cela, estima-t-elle. Il est jaloux de tous ceux qui m'approchent, mais il refuse de m'avouer qu'il m'aime. Et s'il m'entendait le lui dire, me croirait-il seulement ?

Elle mit la main sur sa gorge et referma ses doigts sur le médaillon.

- Si tu savais combien cela lui a coûté pour m'offrir ceci… Ce n'est pourtant qu'un bout de métal d'occasion…

- Tu sais bien que non, l'interrompit Harry avec une brusquerie qu'il regretta aussitôt. Il voulait quelque chose à la manière des moldus, pour toi. C'est la première chose qu'il a choisie dans cette boutique. Il n'a pas réfléchi, il m'a dit : c'est ce que je veux pour Hermione. Ce n'est qu'ensuite qu'il s'est posé un tas de questions idiotes. Mais il était trop tard, il l'avait déjà acheté.

- Oui, acquiesça Hermione, c'est bien ce que je te disais : il a douté, n'est-ce pas. Il a douté de l'accueil que je ferais à son présent…

Harry déglutit difficilement. Il n'était vraiment pas doué pour consoler les gens, et les filles en particulier. Tout ce qu'il disait se retournait en arguments contraire à ce qu'il voulait prouver. Il observa Hermione attentivement. Il ne manquerait plus qu'elle se mette à pleurer. Elle soupira une fois de plus.

- De toutes façons, nous ne pouvons pas grand-chose, murmura-t-elle. Tout ce que nous pouvons faire, c'est continuer à lui répéter que nous l'aimons tel qu'il est et que nous sommes heureux d'être ses amis. Peut-être que cela finira par monter jusqu'à son cerveau borné ! ragea-t-elle.

Harry lui fit un sourire soulagé.

- Percy a bien fini par reconnaître ses torts, Ron se décidera sans doute à ouvrir les yeux également…

- J'espère qu'il ne lui faudra pas prendre autant de coups dans la tête… répliqua Hermione.

Harry se mordit les lèvres. Se taire. La prochaine fois, il devrait se taire et se contenter de tapoter le dos ou la main de la personne qui lui ferait part de ses craintes…

Hermione se leva et s'approcha d'Harry. Elle l'embrassa sur le front.

- Merci, dit-elle sur un sourire. Je me sens mieux. Tu as raison, je me fais trop de soucis pour rien. La fatigue sans doute. Ces deux dernières journées ont été épuisantes… J'ai l'impression de n'être pas partie en vacances…

Elle arrangea les mèches de cheveux bruns sur le front d'Harry, au-dessus de sa cicatrice.

- Tu m'as manqué, tu sais, durant tout ce temps.

Harry serra sa main et lui fit une grimace.

- Toi aussi, tu m'as manqué.

Elle quitta la table et se dirigea vers l'escalier qui menait au dortoir des filles. Elle se retourna sur la dernière marche et lui fit un signe d'au revoir. Il soupira. Ron ne savait pas la chance qu'il avait d'avoir une fille comme Hermione auprès de lui, dont le but chaque jour était de lui redonner confiance. Il comprenait mieux cette manière qu'elle avait de toujours le pousser en avant, lui qui se laissait souvent aller vers l'arrière. Il comprenait mieux sa brusquerie parfois ; cette manière d'exiger le plus pour obtenir le meilleur de lui. D'eux… car elle agissait également ainsi avec lui, même si ce n'était pas pour les mêmes raisons. Elle voulait convaincre Ron qu'il était le meilleur, elle voulait simplement que lui, Harry, restât en vie. Et ce n'était la moindre des preuves d'amour, décida le jeune homme. Il releva la tête vers l'escalier vide et il se sentit moins seul. Pour la première fois de sa vie, il réalisait qu'il comptait pour quelqu'un et qu'il pouvait compter sur cette personne. Il éprouva un sentiment étrange. S'il mourrait, il manquerait à quelqu'un. Curieusement cette constatation lui causait une satisfaction intense. Savoir qu'Hermione aurait de la peine lui était particulièrement agréable. Il songea aussi à Ron et Ginny, à la famille Weasley… à Dobby qui le regardait avec des grands yeux inquiets, et même à Deepher… A Olivier Dubois qui enragerait sans doute de ne pouvoir le compter parmi les joueurs de l'équipe d'Angleterre de Quidditch… Il se mit à rire tout seul. Il repensa aux jumeaux Weasley, prêts à s'engager dans une nouvelle aventure parce qu'il le leur avait demandé. A Dennis qui attendait son appel hors de Poudlard. A Angélina qui lui avait envoyé mille baisers de sa part via Fred, qui avait refusé de l'embrasser car il ne mangeait pas de ce pain-là, lui, monsieur…

Il se leva et déclara à Dobby qu'il allait se coucher lui aussi. La pensée du lendemain avec la reprise des cours avec Rogue n'arrivait pas à lui procurer cette excitation à laquelle il s'était habitué. Il était épuisé. Une seule chose lui fit envier d'être au lendemain : il aurait peut-être des nouvelles de Remus…

Les cours de magie ancienne reprirent, de manière intensive. Rogue se fit plus exigent. Plus sévère encore, si c'était possible. Harry ressentait à nouveau auprès de lui ce sentiment d'urgence qu'il avait éprouvé dans le courant de l'année. Le professeur ne l'avait pas laissé le questionner sur Lupin. Harry le sentait nerveux. Plus la lune avançait dans son cycle plus il devenait sombre et irritable. Le jeune homme devinait que Remus n'avait pas encore donné de nouvelles. Puis une après midi, alors qu'Hermione sortait de son cours d'occlumancie, fatiguée, épuisée elle aussi, elle lui apprit que la cheminée avait crépité et que le professeur l'avait quasiment jetée dehors. Rogue s'était alors évaporé. Il resta absent longtemps et Harry chercha également Dobby toute la soirée. Ils convinrent, lui et Hermione, que ces deux disparitions avaient une relation avec les crépitements de la cheminée puis la jeune fille proposa de répondre à Ellie McGregor. Après il serait trop tard pour que Hedwige fît le voyage aller-retour jusqu'en France. Hermione ressortit sa plume à papote et le menton sur les poings, affalée sur la table, elle dicta une lettre de remerciements. Harry fit ajouter des nouvelles de Poudlard et de Charlie que McGonagall leur donnait aimablement chaque fois qu'elle se présentait à l'école.

Le jeune homme se rétablissait lentement mais sûrement. Bill était rentré avec Fleur dès que l'état de son frère s'était stabilisé. Tonks était restée auprès de Charlie. Les médecins étaient confiants et, s'ils ne prévoyaient pas un retour immédiat en Angleterre, ils assuraient qu'il pourrait quitter l'Hôpital début septembre, peut-être même avant. A condition de garder la chambre encore un moment et de ne pas effectuer de déplacements longs et fatigants. Mrs Weasley avait vu ses espoirs de revoir son fils bientôt s'évanouir en quelques secondes. Elle avait alors commencé le siège de son mari pour le persuader qu'un petit séjour en France leur ferait le plus grand bien à tous les deux. Et même aux autres, avait grommelé Ron dans son miroir tandis qu'il informait son ami des nouveaux évènements. Une dizaine de jours s'étaient écoulés depuis le départ de Bill et Tonks et Molly était toujours sous tension. Les jumeaux se faisaient rares au QG. Ils préparaient activement la reprise de l'AD hors des murs de Poudlard. Dennis leur avait rendu visite et ils s'étaient vite mis d'accord. Higgs avait promis qu'il passerait un soir par semaine pour leur prodiguer des cours de soins d'urgence. Tout se mettait en place, lentement mais sûrement. Ils seraient prêts avant la rentrée de septembre. Les jumeaux étaient assez fiers de leurs nouvelles responsabilités. Ils envoyèrent un rapport à Harry sur l'activité réduite mais néanmoins certaine de leur groupe, ainsi que quelques exemplaires de la Gazette et du Chicaneur qu'Hermione s'empressa d'éplucher.

La jeune fille était retournée dans son labo quelques jours après leur arrivée. Harry lui avait appris, l'air sombre, qu'il reprenait la narcomancie de manière plus intensive et plus ciblée aussi. Rogue ne lui demandait pas seulement de pénétrer dans les lieux, il voulait qu'il entrât dans l'esprit des habitants du château. La première fois, Harry revint blafard, des maux de tête lui enserrant le crâne et complètement dégoûté du genre humain. Lorsque Hermione s'émut de ces dispositions d'esprit, Harry lui demanda acerbement combien de personnes croisaient actuellement dans les couloirs… et elle dut convenir qu'il n'y en avait que très peu.

- Rusard ? demanda-t-elle avec appréhension.

- Rusard ! grogna Harry dans une grimace écoeurée.

Et il lui réclama une potion d'amnésie sur-le-champ. Hermione la lui refusa mais s'attela immédiatement à la confection d'une potion contre ses maux de tête. Harry se jura que la prochaine fois, il irait faire une visite dans la tour Nord. Qui sait un petit tour dans la tête de Trelawney ne serait pas pire que cette incursion dans celle du concierge. Même s'il devait y voir une autre de ses prédictions tragiques à son égard. Le soir même, il raconta à Ron, lors de leur correspondance par miroir interposé, toutes les horreurs que le concierge avait en tête. Ron ne l'écouta qu'à moitié.

- La prochaine fois, pendant que tu y seras, tu ne pourrais pas lui suggérer de laisser tranquille le couloir du cinquième étage, demanda-t-il avec intérêt. Et d'envoyer sa chatte espionner ailleurs ?

- Je n'ai pas l'intention de recommencer cette expérience immonde ! cria Harry.

- Ne te fâche pas, murmura Ron. Passe-moi plutôt Hermione…

- Elle n'est pas là, grogna Harry.

- Elle est où ?

- Heu…

- Elle est malade ? s'inquiéta tout de suite le jeune Weasley.

- Non !

- Elle est aux toilettes ?

- Heu … non plus…

- A….la bibliothèque ? essaya Ron encore une fois.

- De toutes façons, tu finiras bien pas le savoir ! trancha Harry. Elle est avec Rogue pour un cours d'Occlumancie.

- A cette heure-ci ! cria Ron si fort que le miroir d'Harry en trembla dans ses mains.

- Oui, il a été absent cet après midi, dit Harry comme si ce fût une excuse pour son ami.

Il se hâta d'ajouter :

- Je crois que Remus l'a contacté encore une fois et qu'il est allé le rejoindre.

- Remus ! renifla Ron. Tout le monde le cherche ! Maugrey est furieux. Il fulmine, tu peux me croire. Je l'ai croisé dans le couloir hier matin et il s'est mis à m'observer avec son œil magique comme si je pouvais cacher un loup garou dans mes poches… Il est de pire en pire, tu sais… Pénélope en est malade. Il lui fait sans cesse des réflexions à propos de Percy… Percy n'est pas bien placé pour dire quoi que ce soit, mais son estime pour Fol Œil n'est pas près de remonter du sous-sol où elle a toujours été… On est allé le voir avec Ginny –Je parle de Percy- Il va bien mieux qu'en début d'été. Il va bientôt pouvoir rentrer chez lui… Tu sais, on a vu le frère McGregor. Il venait faire soigner une légère blessure. Il a demandé de tes nouvelles et de celles de Bill aussi. Il… est plutôt sympathique. Enfin, je veux dire…

- Te fatigues pas, Ron, grogna Harry. Lui, c'était un Serdaigle…

- Oh ! fit Ron comme si cela éclairait certaines choses. Je veux dire… Enfin, je l'ai entendu parler avec Papa. Ils ont failli mettre la main sur Malefoy une fois, mais il leur a échappé. Il a dit à papa qu'ils finiraient par l'avoir. Par contre, ils n'avaient aucune nouvelle de Lupin. Personne. Nul ne l'a vu. Nul ne sait où il se cache. Nul ne sait pourquoi il se cache. Et toi, tu sais pourquoi Rogue ne veut rien dire ?

Harry haussa les épaules. "Non !" murmura-t-il. "Mais je le saurais, crois-moi. Je ne les laisserais pas m'écarter. Je veux savoir ce qui arrive à Remus. Je veux le voir et lui parler."

Il préféra changer de sujet :

- As-tu appris autre chose ? D'autres renseignements qu'aurait donné Charlie ou… Viktor Krum ?

- Rien de plus que ce que nous avions deviné… Ah si ! Karkarof a été tué lors de l'attaque. D'après Krum, il a été atteint par un Avada dans le dos… Il parait qu'il a eu beaucoup de peine, railla Ron. Franchement, c'est pas moi qui pleurerais cette pourriture…

- Tout de même… fit Harry. Un Avada dans le dos…

- Ouais… renchérit Ron avec un sourire narquois. Il devait être en train de fuir, une fois de plus… finalement, il a eu la fin qu'il méritait : tué par quelqu'un d'aussi lâche que lui… Tu crois que ça pourrait être Pettigrew ?

Harry fit une moue approbatrice. Puis il tendit le miroir à Hermione qui revenait de sa leçon d'occlumancie. Il l'entendit commencer à expliquer pourquoi elle avait encore besoin de cours de ce genre et il s'éclipsa dans son dortoir. Il s'appuya à la fenêtre ouverte et fouilla du regard le ciel assombri par la nuit qui tombait. Il cherchait la tache blanche qui annoncerait le retour d'Hedwige. Une semaine s'était presque écoulée depuis qu'ils l'avaient envoyée en France. Elle savait où trouver McGregor à présent, elle aurait dû déjà rentrer. Harry s'inquiétait de son retard. Se pouvait-il qu'on l'eût intercepté ? A moins, et c'était l'hypothèse qu'il préférait retenir, que la jeune fille ne l'eût à nouveau gardée près d'elle le temps de faire une réponse… Oui, sans doute était-ce pour cela que la chouette n'avait pas encore reparu. Du moins, il l'espérait. Car il aurait été vraiment peiné qu'il fût arrivé quelque chose à Hedwige. Il se souvint qu'il n'avait pas encore eu le temps de recopier l'histoire de Mélusine. Il prit la lettre de McGregor dans sa poche et… la remit à sa place. Il était trop tard, l'heure du repas allait bientôt sonner. Le lendemain il aurait tout le temps pour faire sa copie. Il emprunterait sa plume à papote à Hermione, et il lirait le texte à retenir. Ensuite, il pourrait détruire la lettre. D'un coup de baguette Hermione y mettrait le feu. Elle était douée pour faire du feu… Finalement, Bill avait raison de la comparer à un dragon. Il se mit à rire avant de se trouver idiot à ricaner tout seul. Le lendemain, après sa leçon de narcomancie avec Rogue, il irait voir Dame Agnes. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas discuté avec elle. Elle lui dirait des nouvelles du Conseil des Fantômes… il voulait savoir aussi ce qu'elle penserait de leurs projets pour l'AD, elle qui l'avait poussé à se conduire en chef quelques semaines plutôt.

Harry enlevait ses lunettes et s'apprêtait à prendre place sur le banc d'inconfort qui lui servait de couche lors de ses séances de narcomancie. Il esquissa une grimace, espérant que Rusard cette fois ne serait pas dans les parages des cachots… Il se préparait un itinéraire mental pour rejoindre la Tour Nord et l'antre de Trelawney, tandis que Rogue refermait la porte du laboratoire derrière lui. Harry s'allongea et ferma les yeux. Lentement, il quitta la pièce. C'était devenu facile à présent. Presque trop, puisqu'il n'avait plus à éviter les esprits de ses camarades par dizaines… Les couloirs étaient déserts, sombres et silencieux.

BOMBARDA ! CRRRAAACCC !

Son cœur se serra. Sa gorge manqua d'air. Un maelström d'émotions brutales l'emporta. Sur la couchette du cachot, le corps d'Harry se tétanisa dans une convulsion aussi violente que brève.

- OÙ EST-IL ? rugit une voix.

Rogue se raidit, interrompu dans son geste pour se pencher vers le jeune homme, et son visage prit une teinte de cendres.

- OÙ EST-IL ?

Harry vit Rogue fermer la porte du laboratoire derrière lui et entrer dans son bureau, pâle, la baguette à la main. La colère le prit, d'une violence qu'il n'avait jamais connue. Jamais. Des mots d'injures lui vinrent à la bouche. Des mots orduriers dont il ne connaissait même pas le sens.

- TU VAS ME DIRE OÙ IL SE CACHE, ESPECE DE SALE CAFARD !

Il hurlait et avançait en claudiquant vers le Professeur Rogue qui s'efforçait de rester calme, se dressant entre lui et la porte du laboratoire.

- Je vous prie de sortir de chez moi, Monsieur ! Je ne vous ai pas invité à entrer.

La voix du professeur était ferme, cependant Harry reconnut le ton de la colère ravalée qu'il ne connaissait que trop bien.

- JE VEUX SAVOIR OÙ IL EST ! JE SAIS QUE TU LE CACHES !

Harry leva les yeux vers la porte fermée et vit au travers du bois son propre corps étendu dans le noir. Il entendit le cliquetis de la jambe postiche de Maugrey qui montait du sol de pierre du cachot, sous lui. Il comprit. La panique faillit l'envahir. A nouveau des images sombres l'assaillirent. Il lutta contre les bruits, les voix, la douleur et la peur. Graduellement, il repoussa l'esprit d'Alastor Maugrey pour conserver les siens.

- Lâchez-moi !

Harry tenait –non, Maugrey tenait- entre ses poings la robe de Rogue.

- QUAND TU M'AURAS DIT OÙ EST CE FOURBE DE LUPIN ! JE VEUX LE VOIR ! JE VEUX QU'IL ME DISE CE QU'IL SAIT ! JE VEUX QU'IL ME RACONTE CE QUI C'EST PASSE AVEC CE KRUM ET PETTIGREW !

- LA-CHEZ-MOI !

Ce n'était pas un cri. Ce n'était que le ton de la voix de Rogue qui emplissait la pièce. Harry, bien que caché au fond de l'esprit de Fol-Œil, sentit le froid entrer dans son âme. Un frisson les secoua tous les deux, lui et son hôte. Lentement, Maugrey retira ses mains du col du professeur. Rogue rajusta sa robe noire avec une dignité sobre. Il recula jusqu'à son bureau, fermé, le feu couvant dans son regard sombre.

- Vous n'êtes plus Auror, Maugrey. Vous n'avez aucun droit de vous introduire ainsi chez les gens. Vous fracassez ma porte. Vous me brutalisez. Vous m'accusez de je ne sais quel crime. Vous mériteriez que je porte plainte contre vous auprès du Professeur Dumbledore.

Harry comprit qu'il essayait vainement d'attirer l'attention de Maugrey ailleurs que sur lui. Il sentait la nervosité du professeur, autant que l'ancien Auror. Celui-ci fixait toujours son œil magique sur le corps immobile dans le cachot. Il savait qu'il était vivant. Il le croyait inconscient. Harry tâchait de réguler les battements de son cœur, tout en tenant éloignées de lui les pensées fébriles du vieil homme. Il ne sut pourquoi Maugrey parut soulagé. Il se tourna vers Rogue et fit un pas en avant, d'autant plus déterminé, la main tendue, comme pour le saisir au cou à nouveau.

- N'essaie pas de me narguer, sale raclure de chaudron ! Tu n'es qu'un cafard rampant dans l'ombre des cachots puants…

- Vous êtes toujours aussi doué en insultes, Maugrey, railla Rogue. Mais vous ne m'impressionnez pas.

Maugrey avança encore d'un pas, tremblant de colère.

- Dumbledore s'est peut-être laissé abuser par tes simagrées, mais moi je vois clair dans ton jeu… Je sais que tu protèges Malefoy et que tu sais où il se cache… C'est toi qui le préviens chaque fois que nous sommes sur le point de lui mettre la main dessus…

- Lucius Malefoy a toujours eu beaucoup de chance, fit Rogue quelque peu amer. Et ce sont là des accusations très graves. Dumbledore voudra des preuves.

- Il faudra que tu fournisses des preuves de ton innocence d'abord… sale vermine des cachots, grinça Fol-Œil. Ta parole ne suffira pas cette fois. ELLE NE ME SUFFIRA PAS A MOI EN TOUS CAS !

Harry frémit. Il venait de percevoir toute une vague d'horreur et de haine. Elle émanait de Maugrey sans qu'il cherchât à la retenir. Rogue leva ostensiblement sa baguette.

- Je n'hésiterai pas… menaça-t-il fermement.

Maugrey renonça à se jeter sur lui. L'effort qu'il fit pour cela fut si violent qu'il vacilla.

Dans le cachot, un nouveau spasme agita le corps du jeune homme allongé sur la banquette.

- Mais je ne suis pas venu pour Malefoy… ricana le vieux chasseur de Mangemort. D'une manière ou d'une autre, nous mettrons la main sur lui et je suis sûr qu'il aura beaucoup à dire sur toi à ce moment-là…

La bouche de Rogue fut agitée de tics durant un moment qui parut une éternité à Harry.

- Je n'ai rien à cacher… laissa tomber le professeur. Du moins, la seule personne qui m'importe sait déjà tout ce qu'on pourrait lui apprendre.

A nouveau les deux hommes se défièrent. La menace irradiait de l'un comme de l'autre. Harry en ressentait un malaise insidieux. Un tourbillon d'émotions violentes et contradictoires lui parvenait. La nausée montait peu à peu à son âme tandis que le pas claudiquant de Maugrey se fit entendre à nouveau. Harry constata que son champ de vision avait changé. Il inspectait attentivement la cheminée lorsqu'il parla à nouveau, acerbe et pressant.

- J'ai fait mettre ta cheminée sur écoute, dit-il en ricanant de plus belle tandis que Rogue serrait les dents. J'ai encore quelques contacts utiles au Ministère… Je sais que Lupin t'a contacté plusieurs fois… Ces imbéciles n'ont pas été fichus de remonter jusqu'à lui mais je SAIS que toi tu sais où il se cache !

- Pourquoi voulez-vous à ce point savoir où il se trouve ? demanda Rogue, moins sereinement qu'il ne voulait le faire croire. Lupin n'en sait pas plus que ce qu'a pu vous apprendre le jeune Krum. Sûrement en sait-il même moins.

- Krum ! cracha Maugrey. Je ne me fie pas à ce que peux raconter un homme qui porte la marque des Ténèbres à son bras !

Harry porta les yeux vers le poignet de Rogue. Il en ressentit une satisfaction qui n'était pas la sienne. Dans un geste involontaire, le professeur venait de poser sa main droite sur sa manche gauche.

- Et à Charlie Weasley ? Vous ne lui faites pas non plus confiance ? demanda-t-il avec aigreur.

Un ricanement sourd arriva jusqu'à Harry. La nausée se fit de plus en plus pressante. Les pensées amères de Maugrey étaient plus difficiles encore à supporter que le fiel que Voldemort pouvait insuffler en lui.

- Vu l'état dans lequel il est arrivé en France, je ne me fie pas plus à ce qu'il peut assurer… Il a reprit connaissance fort à propos pour confirmer les dires de ce… traître de Krum.

Le cœur d'Harry lui poignit dans une brusque douleur.

- Tout le monde ne pense pas que Krum soit un traître, Maugrey.

Un silence malsain s'installa. Le cliquetis de la jambe de l'ancien Auror se fit entendre à nouveau. Il emplissait la pensée d'Harry tandis qu'il se rapprochait de Rogue.

- Il est un traître. Si ce n'est pas à notre cause, c'est à celle de tes amis Mangemorts… Et je ne peux m'empêcher de penser qu'un homme qui a trahit une fois peut trahir encore… C'est une question de nature. Le lâche meurt dans la peau du lâche et le fourbe dans la peau du fourbe…

Harry sentit monter une colère indicible. Le respect qu'il éprouvait pour le vieux Maugrey était en train de fondre comme neige au soleil. Etait-ce à cause de ses insultes envers Krum ou bien de ses insinuations outrageantes envers Rogue ? Il l'ignorait.

Dans l'obscurité du laboratoire, ses mains se tordirent en un geste de refus instinctif.

- Quoi qu'il en soit, reprenait Maugrey, le jeune Weasley est revenu les mains et l'esprit aussi vides les unes que l'autre, comme s'il avait reçu un sortilège d'Oubliette. Il lui en a fallu du temps pour reprendre ses esprits… Si ç'avait été de moi, je l'aurais collé à Ste Mangouste d'office. Non, non… Charlie Weasley n'est pas une caution suffisante. Tout le monde peut encenser le Bulgare, moi, je garde un œil sur lui…

Il se mit à rire, sardonique. La nausée d'Harry se fit douloureuse alors qu'il prononçait :

- Et il ne pourra pas se cacher longtemps en France… Tu-Sais-Qui a des partisans partout, tu es bien placé pour le savoir… Son cas sera vite réglé, crois-moi.

Il revint vers le bureau aussi vite que lui permettait sa jambe raide. Il s'appuya des deux poings dessus. Harry lutta contre cette hargne qui lui mordait le cœur.

- ALORS TU VAS ME DIRE OÙ SE CACHE CE FOUTU LOUP-GAROU ! PARCE QUE J'AI QUELQUES QUESTIONS A LUI POSER PERSONNELLEMENT ! ET QU'IL EST LE SEUL À SAVOIR OÙ EST PASSE PETTIGREW !

Ce fut au tour de Rogue d'arborer un air narquois.

- Oh ! fit-il avec ironie. Vos relations du Ministère n'ont donc pas encore pu mettre la main sur ce vulgaire rat de caniveau ?

Maugrey se pencha un peu plus vers Rogue, agité d'un désir de meurtre.

- SI JAMAIS… menaça-t-il. SI JAMAIS IL S'AVERE QUE TOI ET LUI SAVEZ CE QUE PREPARE CET IGNOBLE PERSONNAGE… JE VOUS FAIS TOUS LES DEUX ACCUSER DE FORFAITURE !

Rogue leva les yeux au ciel.

- Je ne crois pas que vous ayez encore l'autorité pour accuser quiconque, Maugrey, répliqua-t-il calmement. Et Lupin est bien au-dessus de vos menaces…

L'amertume de ces dernières paroles n'échappa pas à Harry. Il marcha sur Rogue. Il leva la main sur lui et la laissa en suspens. Il la referma comme malgré lui et frappa le bureau à la place du visage de celui qui se tenait devant lui, blême et les yeux étincelants.

- Ne vous avisez pas de porter la main sur moi une seconde fois, Monsieur Maugrey… articula Rogue, les lèvres frémissantes.

- Je pourrais te réduire en cendres et prétendre que tu m'as agressé, misérable fouineur… Azkaban était encore trop bon pour toi. Et le baiser des Détraqueurs pas assez douloureux…

- Vous feriez bien de vous calmer, Maugrey, laissa tomber le Professeur. Ou même Ste Mangouste ne voudra pas de vous…

Un rugissement de colère saisit Harry. Il eut conscience que Maugrey levait sa baguette. Il voulut hurler un avertissement au professeur. L'image de Rogue se brouilla quelques secondes à sa vue. Il y eut un grand bruit et Harry se sentit aspirer. A nouveau, il voulut crier, de douleur cette fois. Le noir l'attirait dans un monde de silence.

Il eut un hoquet et l'inspiration qu'il prit lui fit atrocement mal.

- Ne bougez pas ! Ça va passer…

La voix de Rogue était altérée. Harry ouvrit les yeux et distingua le visage du professeur près du sien. Il voulut se redresser, mais la nausée revint.

- Ne bougez pas ! vous dis-je !

La lumière monta lentement de la lampe que Rogue allumait. Harry s'assit sur la couche, le dos appuyé au mur. Il en sentait le froid humide au travers de sa chemise. Il se mit à frissonner, puis à trembler jusqu'à claquer des dents. Rogue lui désigna la couverture au pied du lit de camp. Harry s'en couvrit maladroitement.

- Que s'est-il passé, Monsieur ? Où est Maugrey ?

Rogue hocha la tête.

- Je m'en doutais, murmura-t-il.

Il paraissait troublé. Il s'approcha d'Harry, ses petits yeux fixés sur lui comme s'il voulait lire en lui.

- Dites-moi ce que vous avez fait ! commanda-t-il.

Harry bredouilla qu'il n'en savait rien. Il avait senti en lui le désir de détruire. Il avait levé sa baguette – du moins Maugrey avait levé sa baguette. Ensuite, il ne savait pas. Il ne savait plus.

- Vous avez mis un bouclier devant vous, Monsieur, je crois… et puis il y a eu le noir… Que s'est-il passé ? Le sortilège de Maugrey a rebondi sur votre défense ?

A nouveau Rogue hocha la tête. Ce qu'il ressentait, Harry le percevait aussi fort que sa propre angoisse. C'était un mélange puissant de crainte et de satisfaction, une excitation fébrile et une profonde amertume.

- Ce qui s'est passé ? répéta-t-il, désenchanté. Venez donc voir par vous-même, si vous tenez debout.

Puis il s'approcha de la porte entrouverte et la poussa. Harry se leva lentement, afin de combattre le vertige qui le saisit dès qu'il amorça le mouvement de se pencher en avant, aussi léger fut-il. Rogue était déjà retourné dans la pièce contiguë au laboratoire. A l'aide de sa baguette il relevait l'armoire qui se trouvait d'ordinaire derrière son bureau de Directeur de Serpentard. Les portes ouvertes et brisées en laissaient échapper livres et parchemins. Maugrey gisait au sol. Son œil bleu avait sauté hors de son orbite et fixait le plafond. Le vieil homme s'éveilla dans une plainte. Il porta la main à son crâne avant même de se redresser. Il ouvrit brutalement son œil valide et se jeta sur sa baguette tombée à quelques portées de mains.

- Tu es un homme fini ! menaça-t-il d'une voix rauque.

Il tâtonna à la recherche de son œil, marmonnant quelques imprécations sardoniques à l'encontre du Maître des Potions. Enfin, il ramassa son accessoire favori et souffla dessus pour lui ôter toute trace de poussière. Il le remit à sa place. L'œil s'affola aussitôt comme pour une vérification de son efficacité. Tout aussitôt, Maugrey interrompit son mouvement pour se relever…

- Harry ! souffla-t-il. Tu es là mon garçon ?

Il regardait la porte qu'il avait lui-même enfoncée et le désordre du bureau. Rogue laissait tomber sur lui un regard hautain. Maugrey eut à peine conscience du ridicule de sa situation. Il sourit d'un air mauvais.

- Tu t'es mis dans de sales draps… gronda-t-il à l'attention de Rogue.

Son œil magique se posait sur Harry encore frissonnant de fièvre et de dégoût :

- Crois-tu que Dumbledore te soutiendra encore quand il saura que tu pratiques des expériences morbides sur son protégé ?

- Le Professeur Dumbledore m'a donné carte blanche afin de préparer ce garçon à affronter ce qui nous attend tous, répondit Rogue froidement.

- Oui, grogna Maugrey. Mais t'accordera-t-il encore sa confiance quand il saura ce qui c'est passé ici… J'ignore de quelle magie tu as usée pour réussir à me mettre en échec, mais je doute qu'elle soit du goût de ce vieil Albus… continua-t-il.

- Ma baguette est à la disposition du Professeur Dumbledore… répondit Rogue.

Une fois encore les deux hommes se défièrent du regard. Maugrey rejeta sa chevelure en arrière d'un geste plein d'assurance et de menace à peine réprimée.

- Tu es très fort, Severus Rogue, pour manipuler les esprits réputés les plus clairvoyants… Mais moi, je ne suis pas dupe de tous tes artifices.

Une moue de mépris déforma les lèvres du Maître des Potions. Harry resserra sa couverture contre lui pour contenir un frissonnement.

Maugrey Fol-Oeil s'avança vers lui et posa la main sur son épaule. Harry resta de marbre.

- N'oublie pas : Vigilance constante ! hein, garçon ?

Il lui fit un signe de tête vers Rogue et le reste de la pièce.

- Méfie-toi des apparences, Harry. Elles peuvent se montrer fort trompeuses…

- Oui, Monsieur, répondit le jeune homme sur un ton neutre. C'est ce dont je me rends compte un peu plus chaque jour.

Maugrey hocha la tête. Son œil bleu électrique tournait en tous sens. Harry constata qu'il ne l'impressionnait plus. Maugrey tapota tristement à nouveau son épaule et passa son chemin jusqu'à la porte brisée du cachot. Il se tourna sur le seuil et s'adressa à Rogue.

- Ce soir c'est la pleine lune, il va avoir besoin de toi. Je te jure que je te suivrai à la trace dès que tu auras quitté ces murs…

Le bruit de son pas inégal se perdit dans le couloir. Il y eut un silence interminable. Harry n'osait bouger. Rogue paraissait impassible, comme si la menace de Maugrey ne le touchait pas. Il posa les yeux sur la porte brisée et les livres éparpillés. Il poussa un soupir contrarié. Il allait parler lorsque la cheminée crépita. Le professeur bondit jusqu'au foyer qui s'allumait.

- Pas maintenant ! J'arrive ! prononça-t-il précipitamment avant même que la tête de Lupin n'apparût.

Harry avança vers lui, le cœur battant.

- Potter ! commença Rogue pour l'empêcher de parler.

- S'il vous plaît, Professeur… supplia Harry.

- Qu'est-ce qui se passe !

La voix angoissée de Remus les fit se retourner d'un même mouvement. Rogue se plaça de manière à cacher la cheminée à la vue du couloir.

- Je t'expliquerai ! Mais pas ici. Ferme vite.

Lupin disparut sans un mot de plus. Rogue se redressa et se dirigea vers le laboratoire. Harry se mit sur son chemin.

- Monsieur, s'il vous plaît…

Il lut l'hésitation dans le regard de Rogue. Celui-ci se détourna et pénétra dans le laboratoire d'un pas vif. Quand il ressortit, il appela un elfe de maison et Dobby se présenta, tremblant de crainte. Il s'inclina devant le Maître des potions. Rogue lui montra la porte ainsi que l'armoire vidée. L'elfe se mit à frissonner de plus belle.

- Dobby n'a rien fait ! gémit-il.

Rogue poussa un soupire d'exaspération et secoua la tête les yeux au ciel.

- Personne ne doit entrer ici ! proféra-t-il d'une voix sonore. Tu entends ? Sous aucun prétexte ! Qui que ce soit ! Et mets un peu d'ordre avant mon retour.

- Oui, Monsieur ! déglutit Dobby.

Il jetait des regards implorants à Harry qui ne le voyait pas. Il fixait le professeur qui s'apprêtait à quitter la pièce. Rogue se retourna sur le seuil.

- Je suppose que vous finirez par trouver où se trouve Lupin, dit-il. Je préfère que vous conserviez votre énergie pour nos leçons, Potter. Suivez-moi.

Harry laissa tomber la couverture de ses épaules et bondit hors du cachot sans même prendre la peine d'afficher un sourire de triomphe. Il suivit Rogue en silence par les méandres des couloirs. Ils firent plusieurs détours destinés à vérifier qu'ils n'étaient pas suivis. Ils en eurent la confirmation lorsqu'ils s'apprêtaient à traverser les jardins de Dame Agnes. Rogue retint Harry d'un geste du bras. Répercutés par les arcades de la galerie, les voix de McGonagall et Maugrey leur parvenaient. La directrice de la Maison de Gryffondor paraissait hors d'elle.

- Je vous le dis pour la dernière fois, Alastor ! Vous n'avez aucune autorité pour intervenir à Poudlard ! Je doute qu'Albus ait cautionné une telle intrusion dans la vie de l'école !

- Et moi je vous dis qu'Albus ne se méfie pas assez ce type ! Minerva, croyez-moi… Il m'aurait réduit en miettes… sans compter qu'il empoisonne l'esprit du jeune Potter avec sa magie corrompue, ce sale cafard des cachots…

Le silence qui suivit fut glacial. Puis la voix de McGonagall reprit tout aussi fraîche.

- Excusez-moi, Alastor, je n'entends pas ce que vous dites. Il n'y a jamais JAMAIS eu de cafards dans nos cachots ni ailleurs dans l'école. Et s'il y en avait un jour, je suis sûre qu'Hagrid saurait comment nous en débarrasser. Je vous remercie de vous préoccuper de l'état de salubrité de nos murs, mais je doute que cela entre dans vos prérogatives…

Harry n'osa pas tourner les yeux vers Rogue. Il était partagé entre le rire et la gêne.

- Mais… Mais… Minerva… grogna Maugrey. Ce n'est pas ce que je voulais dire.

Un soupir agacé de McGonagall, alerta Harry.

- Voulez-vous que je vous parle un langage que vous comprendrez mieux, Alastor ? grinça la vieille dame. Alors écoutez bien ceci : Vous êtes ici sur mon territoire, Maugrey Fol-Œil, et vous n'y êtes pas le bienvenu ! Que je vous y reprenne à venir terroriser mes élèves et tyranniser mes professeurs sans y avoir été invité ! Allez donc secouer les puces à ces fichus mangemorts qui vous échappent à longueur de journée ! Vos heures de gloire sont derrière vous, Alastor. Quand vous aurez permis d'empêcher un carnage parmi les moldus et les sorciers réunis vous pourrez alors vous permettre de parler plus haut qu'un autre !

- Et le carnage de Pré-Au-Lard ? Vous y avez pensé ? hurla Maugrey.

- Chaque jour qui se lève, répondit Minerva sur un ton froid. Chaque jour qui se lève depuis cette nuit terrible, je pense à ceux qui sont morts à Pré-Au-Lard ! Mais ce carnage là, vous non plus vous n'avez pas été capable de l'éviter !

Un grognement roula sous la galerie et le pas saccadé du vieil Auror paranoïaque se fit entendre. Rogue poussa Harry contre le mur. Ils virent passer Maugrey sous la galerie opposée, tout à son ressentiment. Ils ne bougèrent pas comme McGonagall se pressait sous l'allée couverte, grommelant quelques "inadmissible ! C'est inadmissible !" courroucés.

Quelques minutes s'écoulèrent qui parurent une éternité à Harry, puis Rogue lui fit un signe de la main. Ils traversèrent les jardins et rejoignirent l'extérieur du château. Rogue se dirigea sans hésiter vers la cabane d'Hagrid et frappa à la porte. Le géant leur ouvrit et les fit entrer après un bref coup d'œil aux alentours.

- Vous avez ce que je vous ai demandé ? demanda Rogue sur un ton sec.

- Oui Professeur… répondit Hagrid.

Il sortit un sac de toile de dessous son lit et le posa sur la table. Une odeur aigre s'en échappa aussitôt.

- Vous… vous n'avez pas eu de difficultés à vous les procurer ? demanda Rogue en ouvrant le sac.

Il vida le contenu sur la table. On aurait dit des mauvaises herbes montées en graines. Le Professeur les examina soigneusement, en écartant quelques brins trop secs ou trop abîmés. Il parut satisfait.

- Vous les ferez sécher en bottes. Vous ferez attention de ne pas les écraser surtout.

- Vous en faudra-t-il d'autres ? demanda Hagrid.

- Je vous ferai savoir quand j'aurai besoin de renouveler le stock…

Rogue laissa Hagrid commencer à attacher les herbes en bottes. Il retourna vers la porte.

- Quand elles seront sèches, vous me les ferez parvenir discrètement. Vous entendez Hagrid : discrètement !

Hagrid hocha la tête. Il ne semblait pas s'émouvoir du ton cassant du professeur qui gênait Harry. Rogue fit signe au jeune homme de s'approcher.

- A bientôt Harry ! le salua le géant. A bientôt professeur.

Rogue fronça le sourcil vers le vieux bonhomme hirsute.

- Heu… oui, bien sûr… murmura-t-il. Et… merci, Hagrid.

Hagrid fit un geste qui signifiait que ce n'était rien. Il cligna de l'œil sur un large sourire.

- C'est moi qui vous remercie, Professeur. Ça me fait une occasion pour aller dans la Forêt… Ah et si vous voyez Remus, dites-lui qu'il est revenu… il comprendra.

Il fit un nouveau clin d'œil. Rogue leva les yeux au ciel.

- Par pitié, Hagrid ! Tenez votre langue, cette fois !

- Hein ? Oh ! Oui, bien sûr !

Un long soupir de Rogue fit sourire Harry tandis que le professeur le désillusionnait. Un frisson lui parcourut l'échine et il ressentit cette sensation ondoyante inhérente au charme de Désillusion. Ils quittèrent la cabane silencieusement.


RAR CHAPITRE 91

Cornedrue : Hello, superbe chapitre! j'aime beaucoup tes chapitres "humour"... mais ou est donc ton point faible? Dans les chapitres d'action. Et les descriptions. Entre autre.
pour répondre à ta RAR du dernier chapitre, non, je ne me sens pas du tout obliger de t'envoyer des reviews, tu me rassures !
autrement, ma théorie concernant ma rouquine préférée, est qu'Harry lui fait une confiance énorme et qu'elle est en quelque sorte sa conscience... j'ai d'ailleurs commencé une fic la dessus. C'est intéressant, comme théorie… En tous cas, c'est vrai qu'il lui fait énormément confiance dans ma vision des choses du moins…
maintenant, j'avertis, la suite de cette review va faire rire beaucoup de monde... après la review l'oreal, voici la review tirée par les cheveux... hahahahahaha ! vas-y après les shampoings loréal les cheveux ne craignent rien !
dans ce chapitre, j'ai trouvé une info bien cachée... c'est peut-etre une erreur d'écriture, mais je préfère prendre ca pour une info... car je fais toujours confiance à l'auteur.
donc, Harry dort dans la chambre des filles... ce qui veut dire qu'il dort soit avec Ginny, soit avec Hermione... personnellement, je verrai plutot Harry prendre des risques pour que Ron puisse dormir avec sa chérie... idée encore soutenue par un Ron qui hurle à qui veut l'entendre que lui et sa Hony n'ont PAS de vie privée...
cette hypothèse expliquerait aussi qu'Harry et Ginny soient en train de se rapprocher, sans parler d'amour... par les discutions en soirée avant de dormir...

désolée de détruire cette théorie fort intéressante, mais… comme je le dis plus bas… C'est un raccourci malheureux… Et puis ta théorie oublie une toute petite chose… enfin quand je dis petite… elle est plutôt de taille : Molly ! Tu crois vraiment qu'elle laisserait faire ?

Nobee : J'AI TROUVE UNE FAUTE, j'ai trouvé une faute! Là, juste dans ce magnifique chapitre, dans celui-là! Tu dis : "Lorsque les jumeaux revinrent ainsi qu'ils avaient convenu avec Harry, ils s'enfermèrent tous dans la chambre des filles, plus vaste que celle des garçons"
et après, alors qu'ils sont toujours dans la chambre des filles:"Fred se roulait de rire sur le lit d'Harry."
Oui, je croyais avoir corrigé, comme quoi… en fait ce que je voulais dire, c'est que Fred se roulait de rire sur le lit sur lequel se trouvait Harry… j'ai fait un raccourci clavier en quelque sorte…
Bref, j'ai trouvé une faute dans ce fabuleux roman dans lequel je n'en avais pas trouvé! Lol Pourtant, il y en a !
Je ne t'ai pas vexée, quand même? Non pas du tout. ET merci pour ton aide sur le forum de la pensine! Tu as pu trouver la page ? parce que j'ai eu l'explication par un admin…
Bon, bah sinon, bravo! Je n'ai rien à redire sur ce chapitre, sauf que je les (chapitres précédents) trouve un peu courts... 9 pages sous word en 12 times new roman… la moyenne du reste de la fic… mais les prochains seront plus longs…

Dreyd : Certes on pourra dire qu'il est fort peu probable que l'on retrouve telle ou telle péripétie, que JKR n'aurait pas introduit ainsi les choses ou que... etc. Mais l'on s'en fiche pas mal, n'est-ce pas ? Rowling n'est pas parfaite après tout. ;) hahahahahaha ! Oui on s'en fiche et heureusement que JKR n'a pas écrit la même chose !
Un petit point que j'aimerais te soumettre néanmoins et qui n'a rien à voir avec le fond de ton intrigue (car je ne pose pas de questions, je me laisse porter par elles), à propos des Préfets. Tu affirmes qu'il n'y a qu'un Préfet-en-chef par maison. Hors, dans la version anglaise on apprend que Lily et James l'étaient tous les deux. Sachant que Rémus était lui-même Préfet... Aurais-tu une réponse ? (une petite voix me souffle depuis ce matin que Lily n'était peut-être pas à Gryffondor malgré notre assurance à le proclamer, il faut que je replonge une fois de plus à la source). Tu es sûre que c'est dans la version anglaise ? Ce n'est pas une rumeur tenace qui a couru sur le web ? Je n'ai pas la version anglaise, je ne peux pas vérifier. Il me semble que JKR a confirmé que Lily était bien à Gryffondor lors d'une interview. Et que James n'était pas Préfet. Dans la version française, en tous cas, dans le T5, il est dit à un moment que Harry apprend que son père n'avait pas été préfet et qu'il en est soulagé. En effet c'est Remus qui l'est. Et, cela est une certitude, il n'y a que deux préfets par année à partir de la cinquième année : un garçon et une fille. Et il n'y a que deux préfets en chef dans l'école. un garçon et une fille également, choisis parmi les préfets de septième année. Sinon tous les préfets de septième année seraient préfets en chef. Or, Percy reçoit son badge comme un honneur. Si on était préfet en chef automatiquement en étant préfet en septième année, il n'insisterait pas tant dessus. Maintenant, en effet, c'est moi qui dis que les préfets en chef ne sont pas choisis dans la même Maison. Cela me semble plus juste. Je vois mal Dumbledore favoriser une seule Maison. Mais ce n'est que mon avis.
Une "bricole" pour finir... Ton Harry me bouleverse. L'histoire avançant, je nourris les pires craintes à son endroit que seules rassurent ses conversations avec Dame Agnès. Malgré ma fascination pour le maître des Potions, je ne souhaiterais pas au Survivant de lui ressembler un jour. Puisse-t-il de nouveau porter son coeur en étendard... La suite me le dira. Je ne souhaite à personne de ressembler au professeur Rogue moi non plus… quant à porter son cœur en bandoulière… ce sont des choses qui ne se commandent pas…
PS : Combien de chapitres compte ce dernier tome ? L'idéal serait qu'il y en ait autant que de jours à attendre avant la première, mais je suis sans doute gourmande ! hahahaha ! je ne sais pas… J'en suis à l'écriture du chap 153… et il en manque encore quelques uns bien qu'on se rapproche inexorablement de la fin…

Ayako : J'ai adoré comment Hermione a remis les idées en place à Georges o Fallait au moins ça, non ? ainsi que la lettre de Ryry à sa famille C'est pas très constructif mais ça soulage…
A part ça très bon chapitre (dsl pas motivée pour faire une superbe review comme à mon habitude methode lockarth et Coué fusionnées mais je trouve pas mes arggumets et g aucune question pour le moment Tu te rattraperas avec ce chapitre je suppose…
par contre une précision, ne t'en faitpas Cornedrue ne se sent pas obligé siflotte, je m'efforce slmt de le motiver Avec une batte de base-ball cachée derrière ton dos ? MDR !

Alixe : Dennis qui aide Geaorge pour Miss Teigne, trop bon ! J'ai toujours dit que pour aider à l'union des Maisons, un bon ennemi commun, y avait pas mieux !
Les jumeaux essayant de circonvenir Hermione, mouarf ! C'est pas gagné en effet !
De cher Ding, ce la faisait longtemps. T'as aps pu t'empêcher de torturer Ron, hei, sans Coeur ! Et pourtant, je l'aime bien Ron… si ! si !
C'est bien de voir que Mr et Mrs Weasley commencent à appréhender le potentiel de Ginny. pauvre Molly, elle n'est pas au bout de ses peines. Heu… non en effet…
cemeil : La lettre aux Dursley est sublimissime. Enfin, s'ils ne voient pas l'ironie... C'est vraiment qu'ils sont affreusement idiots. En fait, ils sont surtout primaires. Vernon, surtout risque de tout prendre au premier degré… Quelques hypothèses sur les pires souvenirs de Dudley? Pourquoi pas en effet! Quoique, c'est peut-être un peu gros! Harry n'en sais pas plus que nous… D'ailleurs c'est surtout pour le faire enrager qu'il fait cela … et lui faire peur rétrospectivement.
Elle nous en réserve d'autre des surprises comme çà Ginny? je m'attends au pire avec ses manigances... Enfin, manière de dire. Oui encore des surprises de la part de Ginny…
Ron offre son petit coeur et puis, hop... dès le chapitre suivant, on revient sur une de ses étourderies. Il saura désormais que parfois, vaut mieux ne rien dire. Certes, mais c'est de Ron dont on parle, là…
Mondigus va-t-il être désintoxiqué? Et que fais Remus! Pas de nouvelles, bonnes nouvelles, je sais mais il n'était pas en très bon état la dernière fois qu'on l'a vu... Effectivement, mais il faudra encore attendre un peu avant de revoir Remus… je sais, je suis sadique…

Ayaminne : Génial, mais comment Mondigus sait-il pour Ron et Hermione? il les a espionné? Non, c'est Ron qui lui en a parlé à Noel dernier. Enfin… il n'en a pas vraiment parlé, c'est le vieux Ding qui a tiré ses conclusions tout seul, mais il est si transparent, ce pauvre Ron…
quand Harry va-til écrire à Ellie, il en mets du temps? Ben oui, c'est Harry qu'est-ce que tu veux… Et puis il n'a tellement envie de lui écrire parce qu'elle répondrait… et ceci explique peut-être cela…
va-t-on lire la tête des Dursley à la réception de la lettre de Harry? Non, hélas… c'était pas casable dans l'histoire… mais on reparlera un peu de cette lettre, et de ses conséquences indirectes…

Namyothis : Super chapitre assez drôle, ce qui fait du bien avec tout ce qui c'est passer. Oui, il faut bien détendre l'atmosphère de temps en temps et rien de mieux pour cela que de faire apparaître les jumeaux… Expérience assez délicate je dois l'avouer… Ce sont deux grenades dégoupillées ces deux là… à manier avec précaution… et modération…