Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Chapitre 94

De visite en nouvelles

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Passé les trois premiers jours du déclin de la lune, Harry n'eut qu'une hâte : retourner dans la Cabane Hurlante voir Remus. Chaque jour, il demandait de ses nouvelles à Rogue. Ce dernier avait fait changer la porte de son bureau durant la nuit qui avait suivi l'intrusion de Maugrey. Les elfes avaient travaillé jusqu'à l'aube pour dégager les débris de l'ancienne porte et en placer une autre que le professeur s'était empressé de barder de sortilèges de protection et de renforcement. Les cours avaient repris dès le lendemain matin, sans un mot sur ce qui s'était passé la veille. Ils s'étaient trouvé l'un en face de l'autre, agités de questions et de reproches réciproques. Puis Harry se souvint de la phrase que Rogue avait prononcée en entrant dans la chambre de Remus : C'est lui qui a voulu venir, je ne l'ai pas obligé à m'accompagner… En effet, c'était lui qui avait voulu devenir l'apprenti de Rogue. Celui-ci l'avait longuement averti que le chemin qu'ils prendraient serait malaisé… même s'il ne lui avait pas dit combien il serait effrayant. Ils se satisfirent de ce statu quo, chacun songeant qu'en matière de communication l'autre n'était guère doué.

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Le quatrième jour, alors qu'Harry rajustait ses lunettes sur son nez, après une autre séance de narcomancie, Rogue lui tendit une fiole qu'il le pria de porter à Lupin, car lui-même serait occupé ailleurs. Harry ne se le fit pas répéter deux fois… Il prit la fiole et se hâta de monter au laboratoire d'Hermione. Il lui tardait de revoir Remus, mais il préférait ne pas y aller seul.

Hermione leva le nez de son livre et lui fit signe d'attendre quelques secondes qu'elle terminât sa potion. Elle la versa dans un gobelet qu'elle tendit à Harry.

- Bois ça d'abord, tu parleras ensuite… dit-elle. Tu as encore envahi l'esprit de Rusard ?

- Pire ! fit Harry le nez dans le verre. C'était Trelawney aujourd'hui… C'est un vrai bazar dans la tête de cette femme ! Et cette odeur d'encens…

- Tu sens les odeurs quand tu es en transe ? s'étonna Hermione avec intérêt.

- Moi non, mais elle oui ! Elle adore ça, mais à moi ça me donne la nausée… Je crois que c'est pour cela que j'ai si mal à la tête aujourd'hui. Enfin… c'est tout de même mieux que de se retrouver dans la tête de Maugrey…

Hermione retira les gants de chirurgien qu'elle portait aux mains, ainsi que son tablier blanc. Elle désigna du menton une lettre sur la table.

- Au fait, Hedwige est rentrée. Je lui ai donné à manger et je l'ai envoyée se reposer. Elle a l'air en forme.

Harry lutta contre l'élan qui le poussa à se saisir de la lettre. Elle n'était pas décachetée.

- Je dois aller voir Remus, dit-il d'un air indifférent. Tu veux venir avec moi ?

- Je veux bien, mais j'aimerai quand même savoir des nouvelles…

Elle tendit la main vers l'enveloppe.

- Je t'attendais pour l'ouvrir. Elle est adressée à nos deux noms…

Le cœur d'Harry cessa de battre quelques secondes, à la fois soulagé et légèrement déçu. Et pourquoi déçu ? Il ne voulait pas écrire à McGregor, que lui importait qu'elle lui répondît ?

- Veux-tu que je la lise à haute voix ? demanda Hermione en s'attablant.

Harry haussa les épaules. De toutes façons, il était certain que McGregor trouverait le moyen de l'embarrasser.

- Merci ! Merci ! Merci ! lut Hermione. Vous n'imaginez pas ce que c'est que de n'avoir pas de nouvelles d'aucune sorte ! Papa a cessé ses courriers depuis plusieurs semaines. Et le jeune homme qui travaille au Ministère a rejoint Paris depuis la fin du mois de juillet. Nous ne savons plus rien, à part ce que nous pouvons grappiller à droite ou à gauche. Tout ce que nous avons pu apprendre c'est qu'il y a eu quelques arrestations dans les milieux favorables aux partisans de Voldemort. Ils préparaient parait-il des attentats, mais je ne sais de quelle nature. C'est un véritable émoi en France. Le Ministère est en ébullition. D'autant que, d'après une indiscrétion de mon oncle, il semblerait que nombre de ces arrestations ont eu lieu en Provence, la région où selon lui se trouve l'école de Beauxbâtons… De là à penser que l'école était visée… Ici, personne ne veut croire qu'on pourrait s'en prendre à un établissement qui accueille des enfants. Nous savons, vous et moi, que Voldemort ne recule devant aucune infamie. Nous ne sommes que trop bien placés pour savoir que peu lui importe que meurent des innocents. Bien sûr, je n'ai pu me résoudre à leur dire cela. Mais j'ai le cœur gros de ne pouvoir leur parler de ce que nous endurons. Je ne veux pas non plus que ma mère sache tout ce qui se passe à Poudlard. Elle voudrait me retenir près d'elle et moi je sais que ma place est parmi vous. Je me sens tellement inutile ici. Je voudrais déjà avoir l'âge des combats. Dans moins de six mois, je serais majeure et je pourrais m'engager aux côtés de mes frères. Du moins, puisque je serais à Poudlard, je pourrais prendre une part active à la défense de l'école. Personne ne pourra me retenir ou m'envoyer à l'abri avec les enfants. Je m'entraîne activement à la défense contre les forces du mal avec mes cousins. J'ai fait de gros progrès en sortilèges de protection… ils sont terriblement forts mes cousins, surtout qu'ils sont plus nombreux que nous, les filles. Nous devons nous battre à trois contre un… Mais c'est comme ça que j'ai réussi ce charme du bouclier réflecteur. Ils n'en sont pas revenus. Moi non plus je dois dire, mais je ne le leur ai pas montré… Ils ont été complètement soufflés quand je leur ai dit que c'était Potter qui nous l'avait enseigné.

Hermione s'arrêta dans sa lecture, un sourire en coin sur les lèvres.

- Mais… balbutia Harry, ce n'est pas vrai !

- Pas tout à fait, en effet, concéda Hermione. Je me demandais quand elle allait enfin écrire ton nom dans cette longue lettre.

Elle toussota pour reprendre sa lecture.

- Ils m'ont aussi appris quelques sortilèges dont je vous parlerai à la rentrée. Il faudra que nous ayons une conversation sérieuse tous ensemble, dans les toilettes… Par Merlin ! ce que ça peut être ridicule d'écrire ça ! On dirait des gamins qui complotent l'assaut de l'armoire à confitures ! Enfin, les toilettes de Mimi Grognon nous rendent bien service tout de même ! Ne dédaignons pas ce qui nous sauve la mise… Donc, disais-je, il nous faut avoir une conversation sérieuse car j'ai eu une idée qui ne me semble pas si mauvaise. Je vous en parlerai dès que nous nous verrons. J'espère que Weasley ne va pas se mettre à ricaner comme d'habitude lorsque je propose une stratégie… Je suis désolée, Granger, mais ton petit ami est un vrai hutin aux idées courtes.

- Et toc ! Voilà pour Ron ! se moqua Harry.

- Oh mais ce n'est pas fini… il y en a encore pour toi aussi, mon cher… constata Hermione en jetant un œil à la suite. Un vrai Gryffondor en somme, comme on les aime. Je me demande pourquoi le Choixpeau t'a collée parmi eux… Tu crois qu'il savait que sans toi Weasley et Potter se serait fait ramasser dès leur première année ? Enfin, du moment que Potter accepte d'écouter ce que j'ai à dire… il n'est pas mauvais en commandant en chef, après tout. Même si jusqu'à présent nous n'avons guère eu l'occasion de l'admirer en action.

Quelque chose me dit pourtant que cela ne saurait tarder. Vous croyez aux pressentiments ? Maman est terriblement superstitieuse, elle. Elle voit des présages de mort partout. Elle me fait penser à Trelawney parfois, surtout en ce moment. Le silence de papa la mine. Le moindre hibou la fait sursauter. C'est pourtant très calme ici. Nous sommes loin de toute agitation. Mais c'est pire, oui, c'est pire encore que de vivre au cœur des troubles.

J'aurais aimé vous en apprendre un peu plus. Je suis heureuse que vous ne m'oubliiez pas. J'espère que la bagarre ne commencera pas avant mon retour de France. J'ai l'impression d'être en exil. Même si d'autres plus illustres m'ont précédée, cela ne me console guère.

A bientôt. Ces quelques semaines vont me paraître une éternité. Ellie.

Le silence suivit la fin de la lecture.

- Qu'est-ce que tu crois que c'est cette idée qu'elle a eue ? demanda soudain Harry pour le rompre.

Hermione fit une moue dubitative.

- Qui sait ? Peut-être la même que la nôtre au sujet de l'AD hors les murs de Poudlard… Ça collerait avec son histoire d'entraînement intensif… et elle est plutôt sur la même longueur d'onde que nous ?

Elle reprit la lettre qu'elle avait posée sur la table.

- Moi, ce qui m'a interpellée, ce sont ces arrestations en Provence.

- Oui, près de Beauxbâtons… Tu crois que l'attentat qu'ils préparaient visait l'école ?

- C'est aussi et surtout près de l'hôpital où est soigné Charlie…

Ils échangèrent un regard inquiet.

- Charlie ou Krum ? murmura Harry.

- Peut-être les deux… répondit Hermione dans une grimace. Mais Krum me parait un bon candidat…

- Mais comment ? chuchota Harry, des sueurs froides sur le front.

- On ne sait pas ce que Mondingus aura bavassé au Chaudron Baveur… ni qui l'aura entendu. D'ailleurs Pettigrew sait que Viktor était en Roumanie et qu'il était près de Charlie au moment où il a du fuir. Si l'information que Charlie est vivant en France est parvenue jusqu'à lui, il n'aura pas grande réflexion à faire pour deviner qui l'y aura amené…

Harry prit sa tête dans ses mains. Ses maux de tête lui revenaient.

- Tu aurais dû laisser Arthur remettre cet idiot de Ding à Maugrey !

- C'est quand même toi qui as empêché Sirius de tuer Peter il y a trois ans…

Il lança à son amie un regard plein de colère. Qui lui donna un élancement entre les tempes.

- On ne va sûrement pas tarder à apprendre que Charlie et Viktor ont été mis à l'abri, dit-elle sur un ton rassurant.

Elle se leva et tendit la main à Harry.

- Viens, lui sourit-elle. Allons rendre visite à Remus. Le pauvre doit se morfondre.

Harry hésita. Il tendit la main vers la lettre.

- Je la garde pour la montrer à Ginny, dit-il effrontément.

- Mais je n'en doute pas, répondit Hermione tout aussi sérieusement.

Harry plia le courrier en quatre et le glissa dans la poche de son pantalon. Ils sortirent dans le couloir.

- Tu le lui diras quand, à McGregor ? reprit Hermione le plus naturellement du monde.

- Quoi ? s'étonna Harry.

- Que tu n'as aucune intention de la laisser prendre plus de place dans ta vie ?

- A la rentrée ! répliqua très vite Harry. Quand veux-tu donc que je le lui dise ?

Il marcha en avant et Hermione dut trotter derrière lui pour suivre son rythme. Ils se dirigèrent vers la maison d'Hagrid avant de revenir discrètement sur leur pas. Ils se faufilèrent sous le saule cogneur et se glissèrent dans le souterrain.

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Harry cogna de l'index sur la porte de la chambre de Remus. A présent qu'ils étaient au pied du mur, il se demandait si c'était une bonne idée de se retrouver à nouveau dans cet endroit. Hermione ouvrit la porte comme la voix de Lupin leur accordait le droit d'entrer. Il était assis devant la table et achevait d'enfiler la seconde manche d'une chemise propre. Il repoussa devant lui, sur la table, les pansements souillés et les fioles vides. Hermione se précipita dans ses bras et il éclata de rire.

- Eh bien ! Eh bien ! Eh bien ! fit-il. Il y a bien longtemps qu'on ne m'avait fait telle fête !

- Remus ! Nous avons eu si peur pour vous ! s'exclama la jeune fille.

- Pas tant que moi ! lui sourit Lupin.

Il tendit la main à Harry dans le dos d'Hermione toujours à son cou. Le jeune homme la prit et la serra. Il s'efforça à sourire. Il dévisageait l'homme déjà usé qui se trouvait face à lui. Il cherchait les stigmates de la douleur sur ses joues creusées et ses yeux cernés. Il était encore pâle, bien plus que dans les pires jours de son séjour à Poudlard. Il grimaçait comme Hermione le pressait contre son cœur. Ses cheveux étaient tout à fait gris. Il n'avait pas remarqué cela, trois jours plus tôt. Et la barbe de quelques jours qui avait poussé depuis sa dernière visite était parsemée de fils blancs et argent. Il avait toujours devant les yeux l'image de sa souffrance et dans son esprit résonnait la voix rauque qui lui ordonnait de quitter les lieux.

- Harry ? Tout va bien à présent…

Harry hocha la tête.

- Je suis venu vous apporter votre remède de la part du Professeur Rogue, réussit-il à dire malgré l'étau qui lui enserrait la gorge.

Il baissa les yeux vers sa poche comme s'il ignorait où elle se trouvait, pour ne pas croiser à nouveau le regard de Remus.

Hermione s'occupait déjà à nettoyer la table des bandages usagés et des flacons vides. Harry posa la fiole qu'il amenait devant Lupin. Hermione s'empressa de lui tendre le verre qu'elle trouva sur la table. Un sort de nettoyage plus tard, la potion fumait devant Remus.

- Buvez, l'encouragea Hermione. Ensuite vous nous raconterez ce qui vous est arrivé en Roumanie. N'est-ce pas ?

Remus se remit à rire. Il la suivit des yeux tandis qu'elle faisait un tour de la pièce, vérifiant du doigt la couche de poussière sur les meubles, et l'état de la paillasse qui servait de lit à leur ancien professeur. Remus s'amusa un instant, tandis qu'il buvait par petite gorgée la potion de Rogue, à observer ses petites mimiques dégoûtées ou sarcastiques.

- Vous savez, Remus, dit-elle enfin. Un tout petit peu plus de confort ne vous vaudrait que du bien…

- C'est assez bon pour moi, répondit Lupin.

Harry ouvrit la bouche et la referma aussitôt. Il s'en voulait de ressentir ce malaise auprès de lui.

- Tu aurais dû m'écouter, chuchota Lupin. Tu aurais dû partir quand je te l'ai dit la première fois.

- Non, répondit Harry fermement. Vous auriez dû me permettre de rester. Vous acceptiez bien la présence de mon père…

Remus termina la dernière goutte de la potion et retourna le verre sur la table.

- C'était différent… fit-il avec amertume.

- Parce qu'il était mon père ? cria Harry avec colère.

Lupin leva les yeux vers Harry, étonné.

- Non, parce que nous avions dix-sept ans et que nous étions idiots… La souffrance n'avait pas d'importance. Elle était oubliée à peine avions nous franchi le seuil de la cabane.

Hermione revint lentement vers les deux hommes. Elle mit la main sur l'épaule de Remus.

- Vous voulez bien nous raconter ce qui est arrivé en Roumanie ? demanda-t-elle doucement.

Remus entreprit de nouer en silence les cordons de sa chemise.

- Que voulez-vous savoir ? soupira-t-il.

Harry ramena la deuxième chaise à côté de lui et s'assit dessus. Hermione s'installa sur la table et s'apprêta à écouter avec intérêt.

- J'ai l'impression que je vais subir un interrogatoire… railla Lupin, son sourire revenu.

Il prit une grande inspiration et commença son récit. Il s'interrompit mille fois pour répondre aux questions d'Hermione sur la manière dont les loups-garous d'Europe et de Roumanie l'avaient accueilli. Lupin fit une grimace.

- Nous dirons que ce fut un accueil mitigé… finit-il par répondre. Certains nous ont rejoints, d'autres ont préféré se lever contre nous, et d'autres encore se sont terrés dans les forêts, sûrs que l'un ou l'autre des deux camps finiraient par les chasser à nouveau dès qu'ils n'auraient plus besoin d'eux…

- Ce sont des gens très perspicaces… ironisa Harry.

Lupin lui fit un clin d'œil.

- J'ai rallié pas mal de monde tout de même grâce à la potion Tue-Loup… Ceux qui nous ont suivi ont pu la tester lors de la pleine lune suivante.

Son visage changea soudain.

- Ce fut une bonne chose… oui ce fut une bonne chose que Severus m'ait confié la recette de sa potion… Nous étions des dizaines et des dizaines de Loups-Garous ce soir-là… dans les deux camps. C'est vrai que la potion affaiblissait nos instincts meurtriers, oui, c'est vrai. Mais au moins ne risquions nous pas de mordre nos propres alliés. J'ai entraîné mes congénères à l'attaque. Nous avons pu contrer l'assaut des autres Loups. Beaucoup des nôtres ont perdu la vie ce soir-là. Vous savez ce qu'on dit… Le loup meurt dans la peau du loup…Eh bien ce n'est pas vrai. C'étaient tous des hommes qui rendaient leur dernier soupir. C'est ce qui me console. Lorsque je mourrai, je mourrai en homme et non en bête.

Il reprit au bout d'un moment.

- Quand j'ai vu les gerbilloises arriver, j'ai compris que Peter n'était pas loin. Ensuite, les Capuches Noires sont apparues. Puis ce fut le chaos. On essayait de les arrêter, mais ils ne se souciaient pas de nous. Ils en avaient tous après Charlie et ils ont fini par le trouver.

Il se tut à nouveau, comme s'il cherchait ses mots.

- Il a combattu jusqu'à ses dernières forces, avec l'énergie du désespoir… Et Peter l'a trouvé… J'étais aux prises avec une bande de Loups déchaînés. Je n'ai pu rien faire. Du moins était-il trop tard… Je n'avais pu me porter au secours de Charlie, mais je pouvais au moins empêcher Peter de l'achever de sa main. C'est là que j'ai reconnu Krum. Il avait ôté sa capuche et il criait le nom de Charlie au milieu des combats. J'ai hésité quelques secondes et puis j'ai choisi de suivre la piste de Peter. Je l'ai rejoint alors qu'il venait d'assassiner Karkarof… Ce n'est pas une grosse perte, je le dis sans honte… et le temps qu'il a pris pour le tuer m'a suffit pour le rattraper. Je lui ai sauté dessus avant qu'il ne se transforme à nouveau en rat. J'ai brisé sa baguette quand nous sommes tombés au sol. Il m'a saisit à la gorge avec sa main en argent. C'était une douleur horrible. C'était comme si la vie s'en allait de moi en m'arrachant les veines. Je n'ai pas vu qu'il avait un poignard sur lui. Je n'ai même pas senti quand la lame est entrée dans mon flanc. Je ne sentais que cette brûlure glacée dans tout mon être. Il a lâché ma gorge et il a plongé son poing dans ma blessure ouverte. Je ne sais plus rien. Au matin, je ne me tenais pas debout. Il y avait des morts tout autour de moi et Charlie n'était plus là. Je crois que la Potion Tue Loup de Severus m'a empêché de mourir tout à fait… J'ai quitté les lieux des combats pour soigner mes blessures. Ensuite je me suis traîné sur les traces de Pettigrew. Son odeur emplissait mes narines. Je l'ai suivi jusqu'en Hollande puis jusqu'ici. Voilà tout ce que je sais. Est-ce là tout ce que vous vouliez savoir ?

Hermione avait les larmes aux yeux. Harry fixa le regard de l'ancien professeur sans ciller. Il sourit.

- Disons que c'est tout ce que vous voulez nous apprendre…

Remus fronça les sourcils. Il jeta un coup d'œil à Hermione et tordit sa bouche.

- Je n'ai rien d'autre à dire que vous ne sachiez déjà, je crois, dit-il avec évidence. Charlie a dû faire un récit similaire, sauf que le pauvre garçon a du s'arrêter bien avant le mien. Il était inconscient quand je me suis porté à son secours…

- Nous ne parlons pas de Charlie, répondit Harry. Et vous le savez bien…

- Harry… souffla Hermione sur un ton de reproche.

Elle secoua la tête et montra discrètement sa baguette. Harry ne comprit pas tout de suite. Ce ne fut que lorsqu'il la vit lever les yeux au ciel en soupirant qu'il lui vint à l'esprit que Remus avait dit, non ce qu'il voulait leur apprendre mais tout ce qu'il pouvait… Par contre, lui n'avait fait aucune promesse et il pouvait parler comme bon lui convenait. Cette fois, il ne lâcherait pas Lupin avant qu'il lui ait raconté tout ce qu'il voulait savoir… Et il ne le laisserait pas s'en sortir avec l'une des pirouettes dont il avait le secret…

- Oui, reprit Harry, un éclair de satisfaction au fond de l'œil, oui vous savez bien que nous ne parlons pas de Charlie… C'était une opération de bien grande envergure pour mettre la main sur lui… Nous savons ce que Charlie faisait en Roumanie depuis toutes ces années…

Le sourire de Lupin parut se figer un peu.

- Nous savons pourquoi Voldemort a envoyé Peter et Lestrange en Europe…

Lupin caressa son menton de ses doigts dans un geste qui sembla nerveux à Harry.

- Il voulait détruire… la protection de Poudlard.

Malgré lui, les yeux de Remus se portèrent sur Hermione et sa baguette. Il fit un sourire soulagé quand il constata qu'il n'avait pas eu la berlue et que la baguette de la jeune fille était toujours entière dans sa main. Ce sourire disparut quand Harry reprit :

- Ils venaient pour la Vouivre, n'est-ce pas ? murmura le jeune homme.

Lupin se mordit les lèvres. Quand il riait sa blessure lui faisait mal. Il découvrit qu'il en allait de même quand il essayait de retenir son rire. Il leva les bras et les laissa retomber en signe d'impuissance.

- Eh bien… Ce n'est pas moi qui en aie parlé le premier…

Il se tourna vers Hermione, curieux :

- Comment as-tu fait pour conserver ta baguette ? lui demanda-t-il avec intérêt.

- Elle n'a rien dit, répondit Harry avec un sourire complice à la jeune fille.

Cette fois, Remus se laissa aller à son rire.

- N'as-tu pas honte de trahir la confiance de ce pauvre Severus ! s'exclama-t-il. Que fais-tu de la promesse que tu lui as faite…

- Je n'ai pas trahi ma promesse, se défendit Hermione avec dignité. Je n'ai rien dit !

Elle brandit sa baguette pour preuve. Remus lui fit signe que ce n'était rien.

- Bien, fit-il à Harry. Tu connais ce secret-là… C'était à prévoir, d'ailleurs… Je l'ai dit à Severus, mais il m'a assuré qu'il prendrait toutes les précautions nécessaires….

- Il les a prises… murmura Hermione dans un soupir.

- Je sais aussi, continua Harry, que vous et Rogue le connaissez également.

Remus cessa de rire.

- Harry ! Quand donc cesseras-tu de jouer les indiscrets ?

- Ce n'est pas lui, Remus… c'est nous. Répondit Hermione. Il nous est apparu que vous et le Professeur Rogue saviez de quoi il retournait quand vous êtes partis à notre recherche à Ron et moi, dans les souterrains de l'école. Et il nous est apparu également que non seulement le Professeur connaissait le secret de la Protection de Poudlard, mais que c'était la raison de son retour vers Dumbledore.

La stupéfaction la plus totale se peignit sur le visage de Lupin. Il siffla longuement pour marquer son admiration. Hermione continuait, la tête baissée.

- Lorsqu'il s'est rendu compte que Voldemort voulait faire tomber Poudlard, la première fois, il a craint de ne pouvoir cacher son secret à son Maître… Il est occlumancien mais Voldemort se serait aperçu qu'il fermait son esprit… Il s'est alors tourné vers la seule personne dont le pouvoir pouvait rivaliser avec celui du Maître des Ténèbres : le Professeur Dumbledore, qui était en même temps le Directeur de Poudlard…

- Ce que nous ne savons pas, reprit Harry à la suite de son amie, c'est comment il s'est trouvé en possession de ce secret… ni comment vous, vous l'avez été aussi…

Lupin se leva lentement, la main au côté. Son visage pâlit. Harry réalisa qu'il faisait un effort considérable pour se tenir avec eux et faire semblant que tout allait bien. Remus lui parut alors bien plus âgé qu'il ne l'était réellement.

- Voulez-vous que nous partions ? demanda Hermione, la voix tremblante.

Harry ne prononça pas un mot, partagé entre l'envie d'en savoir plus et la peine qu'il ressentait à voir souffrir leur ami.

Lupin se laissa aller sur le lit. Il réclama l'oreiller qu'il cala dans ses reins.

- Pardonnez-moi, dit-il d'une voix haletante. Je me fatigue vite.

Hermione prit le verre retourné sur la table et fit couler de l'eau de sa baguette. Elle l'aida à boire.

- La prochaine fois, pensez à m'apporter de la bièraubeurre… pria-t-il. Il y a trop longtemps que je n'ai pas bu la moindre goutte de bièraubeurre tiède…

Il remercia la jeune fille et leur fit signe à tous les deux de s'approcher.

- C'était il y a si longtemps, murmura-t-il. Cela n'a plus d'importance maintenant…

Harry tira sa chaise jusqu'au chevet de Remus et Hermione fit de même avec l'autre. Ils s'installèrent, prêts à écouter l'histoire qu'il gardait dans le secret de son âme depuis de longues années.


RAR chapitre 93

Ayako : Oh C'est meugnon tt plein Ayako les étoiles ds les yeux sous le regard ébahi des perso de l'autrice et des autres lecteurs... ms qu'a-telle bien pu trouver de meugnon ds l'histoire? Oui… on se le demande… Qd Sev prend la main de Remus pr montrer qu'il est là et veut le soutenir et aussi qd Hermione réconforte un Ryry totalement perdu...G adoré ces deux passages... Une petite confidence… c'était fait pour… Mais c'est vrai que je me suis demandée comment passerait le passage avec Rogue...par contre je dois dire que pauv Remus, tout ce qu'il doi endurer c'est atroce...et dire que y'en a qui pensent que la vie c'est comme une potion amère mais pour lui c'est 10 fois pire... seulement 10 tu crois ? Ayako fondant en larmes ce qui m'enerve c que g tjs pas compris quel eT le lien entre Rem et Sev (l'amour d'Hogwart?) Ok Ok… ça arrive dans le prochain chapitre…

lyla : moi aussi j'ai lu ta review sur les préfets en chef. J.K.Rowling laisse entendre dans le tome 3 qu'il n'y a que 2 préfets en chefs.lorsque Sirius s'introduit dans le chateau et que dumbledore " laisse le soin au préfet et a la préfète en chef de s'occuper des élèves". C'est ce qui me semblait logique, mais allez savoir avec JKR !
au fait, ou en est la partie d'échec de Harry et Ron? Laquelle ? tu veux parler de celle qui se joue entre Voldemort et Harry ?

hadler : j'ai découvert ta fic dimanche soir, et j'ai lu tout les chapitres de la premières parties et de la seconde d'une traite. Waaa ! quel courage ! Quoique Ron est un peu beaucoup buté quand même, je ne l'ai jamais vu à ce point là quand même Disons qu'il fait preuve de beaucoup de mauvaise foi, encore plus que dans les épisodes originaux… mais c'est l'évolution de la situation. Il refuse totalement certaines choses inévitables et plus elles sont inévitables plus il les refuse… je connais certaines personnes ainsi… qui sont persuadées que parce qu'elles disent « Ho non ! je ne veux pas que cela se passe ainsi » cela ne se passera pas ainsi… les pauvres… On appelle cela de la naïveté aussi parfois… J'espère que dans les prochains chapitre Harry va enfin ouvrir les yeux sur McGregor, il n'y a vraiment que lui qui ne voit pas se sentiments (enfin je pense) En fait, ce n'est pas tant qu'il ne les voit pas… c'est plutôt qu'il ne veut pas les voir… Une variante de ce que j'exposais plus haut…
J'aime bien aussi l'utilisation des légendes que tu as faites pourle secret de poudlard, j'avais imaginé beaucoup de chose, mais j'était vraiment très très loin de la vérité. Et j'ai comme l'impression que l'on est loin aussi de trouver tout ce qui touche au secrets, je sens que ça va encore être long avant d'avori toutes les réponses à mes questions. Hum ! effectivement…

cemeil : Et bien, il est pas très gai ce chapitre. De quoi faire couler une petite larme. Une confidence ? Moi j'ai pleuré en écrivant la scène dans la cabane hurlante… un tout petit peu, mais quand même…
Mais, on apprend des choses intéressantes au fur et à mesure des lignes. Harry fait des progrès importants. Très importants…
J'ai comme l'impression que cette confrontation entre Rogue et Maygrey ne sera pas la dernière... C'est une intuition ou une prédiction ronesque ?

ledesire : pauvre remus tes vraiment sadique avec lui Meuh non ! C'est JKR qui est responsable d'avoir fait de lui un loup garou sensible aux blessures par l'argent… moi, je l'aime beaucoup Remus…

dreyd : Ah qu'il est dur de lire un chapitre par jour quand on a passé des heures entières à tourner les pages virtuelles de ton roman ! Hahahahaha ! faut faire comme les écureuils : des réserves ! comme ça tu lis plusieurs chapitres d'un coup… bien sûr faut attendre encore plus longtemps entre chaque lecture…
Poignante apparition de Remus aujourd'hui. Je croise les doigts pour lui, c'est un personnage à l'avenir brumeux... Mais l'avenir est un concept fort brumeux par définition non ?

Angie Black : Merci pour tes réactions envers ce chapitre qui t'a fait sortir de ta réserve en quelque sorte. C'est un chapitre qui n'a pas été facile à écrire je dois le dire. Non pas à cause de difficultés de narration, mais parce qu'il me tenait terriblement à cœur. (et il me tient encore à cœur. Je crois que c'est l'un de mes préférés)
Toutes les émotions sont vraiment bien rendues, j'ai souffert avec Remus et je crains le moment où tu vas le ... laisse-le se venger avant, s'il te plaît ! La vengeance… je ne crois pas que la vengeance soit le terme exact qui convienne… même si Remus l'emploie lui-même.
Je vois que cette reviewe s'éternise, je te félicite encore pour cette merveilleuse fanfiction, je prendrai le temps de reviewer progressivement les chapitres passés parce que tu le vaux bien ! Hahahahahaha la revue Loréal a encore frappé ! Merci !

Lyane : Déprime à fond Que des mauvaises nouvelles ce soir: j'ai vu un reportage sur "l'extraction" des fourrures sur les animaux vivants en asie, j'ai eu droit à pleins d'accidentés à l'hopital où je bosse, et mon Mumus il est en train de mourir! Ouin! Je veux mon Mumums! Et puis tout les autres en bonne santé! (sauf les encagoulés et le Cinglé-Albinos-Aux-Yeux-Rouges). Je veux qu'on récussite Sirius! Et les parents de Harry! Je veux une histoire qui finie bien et où tout le monde il est heureux... Ha ben alors, faut lire la Bibliothèque Rose, pas HP…
Désolée pour la crise de déprime, fallait que ça sorte, et c'est tombé sur toi. Pas grave, j'ai l'habitude… C'est toujours un super chapitre, mais j'ai de plus en plus envie de massacrer le rat. C'est fait pour. Et de prendre Remus dans mes bras pour le réconforter (quoique là, il est en loup-garou, je sais pas s'il va bien le prendre de se faire traiter comme une peluche). C'est un sentiment commun à beaucoup de monde je crois… Redéprime...Pense au chocolat, remède universel, et décide d'aller faire un sort au reste de sa tablette... N'empêche que, personnellement, je ne peux plus voir de chocolat en tablette ou pas sans penser à Remus Lupin… c'est dingue quand même…

Namyothis : Là j'en reste stcotché, je viens de dévorer tes 2 chapitre et les révélations qui y sont faites ainsi que la tournure des choses et vraiment terrifiante. Encore heureux que ce n'est qu'une histoire, même si parfois il m'arrive de l'oublier. Alors je dois t'avertir. Dans les chapitres qui suivent, il y a pire. Du moins c'est ce que mes lecteurs m'ont dit. Parce que moi en écrivant je n'avais pas conscience de la violence des émotions que mon texte impliquait. Cela ne mérite pas un changement de rating quand même, mais il parait que mine de rien l'histoire devient plus sombre. C'est logique n'est-ce pas…
PS: C'est vrai que un jumeau est une grenade, mais les 2 ensemble valent une bombe nucléaire. Surtout si c'est des jumeaux Weasley dont on parle !

Alixe : Bon, y'a des choses à dire mais j'ai fait un review longue pour le chapitre précédent, et ce soir mes filles ne veulent pas dormir ( il est 23h pourtant !) Hahahaha ! moi c'est tous les soirs comme ça ! J'ai fait 3 insomniaques… Youpee ! Donc, inspiration 0. Mais j'ai autant aimé que d'habitude ! C'est le principal.