Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.
Chapitre 95
Souvenirs
…
C'est arrivé juste après le Noël de l'année 1973. J'étais resté à Poudlard, comme d'habitude pendant les petites vacances. Mes parents m'aimaient, je le sais. Mais je crois que mon absence les soulageaient. Sirius était là, également. Il n'aimait pas se retrouver dans sa famille et celle de James ne l'avait pas encore accueilli dans son sein. Ce dernier, cette année-là, avait décidé qu'il resterait lui aussi, pour nous tenir compagnie. Il n'y avait que Peter qui manquait. Il n'avait pas osé tenir tête à sa mère qui le réclamait pour Noël.
Severus Rogue, lui non plus, ne retournait pas chez lui durant les vacances. J'en ignorais les raisons, à l'époque, mais nous nous doutions qu'il préférait déjà hanter les cachots de Serpentard à ceux de sa demeure. Son père était parait-il un homme dur et intransigeant, qui ne supportait que l'excellence.
Cette année-là, donc, nous étions tous les quatre en Quatrième Année. Notre bon Monsieur Rusard nous avait dans le nez et nous nous l'avions à l'œil… A la fin de l'année précédente, une des nombreuses fois où ce bon vieil Argus nous avait surpris alors que nous nous apprêtions à commettre quelque délit mineur… nous nous étions retrouvés en retenue dans son bureau. Peeves avait alors montré ses talents de décorateurs en batifolant dans la salle des Trophées… La guerre était déjà déclarée entre Rusard et lui, le concierge ne fit ni une ni deux. Il nous menaça des pires sévices si nous bougions un cil etc… et il courut après Peeves. James et Sirius en profitèrent pour farfouiller dans le bureau et ils mirent la main sur la découverte du siècle… Tout d'abord nous ignorâmes ce que nous venions de trouver. Cela ressemblait à un vieux parchemin sur lequel des sortilèges incompréhensibles avaient été notés à la hâte. Nous crûmes qu'il s'agissait de sortilèges qui auraient pu nous être utiles dans nos déplacements nocturnes ou diurnes d'ailleurs… Cela se révéla autrement plus intéressant.
Je ne sais plus lequel d'entre nous, par dépit, lança un sortilège de révélateur d'encre… Les gribouillis s'effacèrent, lentement, et un plan du château apparut… Il marquait les différents passages secrets, les raccourcis en fait, et les fausses portes, ainsi que deux des sept passages secrets que nous connaissons aujourd'hui avec leurs mots de passe… C'était une vraie mine d'or… Nous étions si heureux de cette aubaine que nous nous mîmes à rêver à une carte plus complète qui recensât tous les passages secrets, tous les mots de passe… et – je crois même que ce fut Peter qui en eut l'idée- qui pourrait nous avertir de l'arrivée inopportune d'un "ennemi"… Nous étions tous très excités par l'idée et nous tirions des plans sur la comète à ce sujet. Le fait que nous parlions là de magie d'un niveau supérieur ne nous gênait guère, ni même que l'enchantement d'une carte de ce genre fît appel à ses sortilèges de magie noire… Je crois qu'il s'agissait d'abord d'un rêve de jeunes adolescents en quête d'aventures. Nous avions sans cesse besoin de dépasser nos limites… surtout Sirius. Ce fut lui qui ramena à Poudlard, à la rentrée suivante, les livres qu'il avait subtilisés dans la bibliothèque de son père. D'après lui, il était temps que les connaissances malfaisantes de la très noble Maison Black servissent enfin à une tout aussi noble cause : la nôtre ! Nous passâmes des heures, des jours, des mois, à mettre au point chacun des sortilèges qui nous permettraient d'améliorer cette petite merveille. Nous passions tout notre temps libre à cela, ou presque… Quand nous n'étudions pas la magie noire des livres des Black, nous furetions dans le château à l'affût de quelque autre secret… Nous découvrîmes ainsi les différents mots de passe des autres passages secrets… Par Merlin que la cape d'invisibilité de James nous fut utile ! Nous trouvâmes les passages qui menaient à Pré-Au-Lard. Nous rajoutâmes celui du saule cogneur. A la fin de cette Quatrième Année, nous avions bien avancé sur le chemin de l'accomplissement de tous nos méfaits futurs…
Mais revenons à la Noël 73… Nous nous étions promis des vacances fabuleuses, surprenantes et inoubliables… Elles le furent, du moins pour moi, et, bien qu'il n'en demandât pas tant, pour Severus…
Ce jour-là, nous partîmes tous les trois, James, Sirius et moi, pour une virée du côté des sous-sols. Le plan s'arrêtait au niveau des quartiers des Serpentard et nous voulions en savoir plus. Nous ne manquions pas d'audace, nous promener ainsi, en plein jour, à la vue de tous, dans les quartiers réservés aux Serpentard… Mais nous étions confiants. C'était les vacances, les Serpentard étaient peu nombreux à rester à l'école, et nous étions trois valeureux Gryffondor ! Qui oserait nous empêcher de quoi que ce soit ? Nous étions prêts à en découdre avec quiconque nous aurait refusé le passage !
Nous atteignîmes le niveau du sous-sol sans encombre. Nous avions tous une chance insolente à cette époque. Personne ne nous avait arrêté ; personne ne nous avait suivi… Du moins le croyions-nous… Nous étions si sûrs de nous que nous n'avions même pas pensé à faire preuve de la moindre prudence. Mes sens aiguisés m'alertaient cependant d'un danger tout proche, mais la confiance de mes camarades –qui se rirent de mes alarmes- m'empêcha de les mettre à profit. Nous nous promenèrent une bonne partie de la journée dans les souterrains, à tourner en rond la plupart du temps, et nous en vînmes à la conclusion que si les sous-sols ne figuraient pas sur le plan, ce n'était que pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait rien d'intéressant dedans. Nous remontâmes en riant, et pourtant une inquiétude me taraudait depuis un moment. Alors que nous étions presque arrivés au niveau des cachots des Serpentard, Sirius demanda si nous pensions que cette fouine de Servilus s'était perdu dans le labyrinthe des couloirs ou s'il avait renoncé à nous suivre depuis un moment. Je compris alors que j'avais eu raison et que mes sens ne m'avaient pas trompés. Cette présence étrangère était celle de Severus et je ne la sentais plus derrière nous depuis un bon moment. Tout joyeux, nous nous rendîmes à la grande salle pour le goûter de fin d'après midi. Sirius fit quelques plaisanteries douteuses sur le fait que Severus n'était pas à sa table. Il déclara n'en apprécier que doublement les rations de chocolat chaud et de sandwiches de toutes sortes qu'il dévorait. Tout d'abord parce qu'il mourrait de faim après cette incursion dans les tréfonds de l'école ; ensuite parce qu'il espérait que Rogue s'était perdu, qu'il ratait ainsi un excellent repas, et qu'il raterait sans doute aussi le prochain. Je ne sais s'il le souhaitait vraiment ou s'il voulait nous faire rire. Quoi qu'il en fût, personnellement, ces paroles ne me rassuraient guère.
Je n'aimais pas particulièrement Severus Rogue mais le savoir en désarroi dans la nuit, le froid et en compagnie ce qui pouvait bien croiser en des endroits aussi sinistres, ne me mettait guère en joie.
Au repas du soir, j'essayais d'attirer l'attention de mes amis sur son absence prolongée. Ils me répondirent que Rogue était un solitaire et qu'il oubliait souvent de venir à table s'il avait quelque recherche à faire à la bibliothèque, ou quelque cornue sur le feu. Toute la nuit, je fis des rêves étranges, dans lesquels on retrouvait le corps de ce pauvre garçon à demi dévoré par les bêtes sauvages… et ces bêtes sauvages, je savais bien que c'était moi qu'elles représentaient…
Le lendemain matin, après une bien mauvaise nuit, je me rendis le cœur battant à la salle du petit déjeuner. Le compte fut vite fait, nous étions peu nombreux. Severus manquait encore. J'essayais d'interroger les quelques camarades de sa Maison qui n'avaient pas rejoint leur famille. On me répondit du bout des lèvres, le regard torve, que personne n'avait vu Severus Rogue depuis la veille au matin, mais que c'était un garçon peu liant et que ses camarades de dortoir étaient tous partis dans leur famille. D'ailleurs, cet intérêt soudain pour quelqu'un que moi et mes amis ne cessions d'importuner paraissait fort suspect. Je renonçais à en savoir plus de cette manière. Au repas de midi, on ne le vit pas non plus et je commençais réellement à m'inquiéter pour lui. C'était une chose que de chercher à le ridiculiser à tout moment, ou de lui rendre la monnaie de ses propres malices. C'en était une autre que de le laisser sans secours dans une situation où il risquait, sinon la vie, du moins une blessure grave. Je me décidais avant même la fin du repas. Je n'avais guère faim, d'ailleurs. Je fus sur le point d'aller trouver le Directeur, le Professeur Dumbledore. J'avais prévu de lui raconter une histoire abracadabrante pour expliquer notre escapade. Mais je n'avais que quatorze ans, j'avais peur de me faire renvoyer de cette école où j'avais trouvé un peu de réconfort… Et surtout je ne voulais pas impliquer ceux qui étaient les seuls amis que j'eus au monde.
Je n'aurais jamais dû partir seul, mais je me sentais tellement coupable d'avoir laissé l'inconséquence de mes amis prendre le dessus sur mes propres instincts, que je décidais d'agir sans personne. C'était à moi de le retrouver, puisque je l'avais laissé se perdre. Je le sais à présent, ce sentiment n'avait rien de noble. Ce n'était que de l'orgueil déguisé.
Je fis appel à tous mes sens décuplés depuis que la morsure d'un Loup-Garou m'avait rendu semblable à un animal sauvage. Pour une fois, cette malédiction allait me servir consciemment. Je retrouvais sa trace. Je connaissais son odeur aussi sûrement que celle de mes amis les plus proches. Une odeur où se mêlait l'aigre de la sueur et la douceur des herbes médicinales. Plusieurs fois, néanmoins, je faillis perdre sa piste. Les odeurs étaient fortes par moments, des relents humides de terre, ou bien d'eaux saumâtres, ou encore de pourriture. Elles me prenaient soudain à la gorge et je ne sentais plus rien pendant de longs instants où je désespérais moi-même de retrouver mon chemin.
Enfin, je retrouvai sa trace, violente, presque choquante. Je la reconnus. C'était l'odeur de la peur. Plus j'avançais, plus elle s'intensifiait. Je me hâtai. Et je le vis soudain qui venait vers moi, la lumière au bout de sa baguette, un peu hagard, grelottant. Je l'appelai. Il tressaillit. Comme je me portais vers lui, son visage m'apparut. Sale. D'autant plus sale qu'il était blême. On aurait dit qu'il avait vu un mort… Je lui parlai sans qu'il me répondît autre chose que "Il y a quelque chose là-bas de terrible" sur un ton de profonde stupeur. Il me montrait l'endroit d'où il venait et il tremblait, à la fois d'effroi et de fascination. Puis il sembla me reconnaître et il se tut, feignant une terreur qu'il ne ressentait pas tout à fait. Je ne souhaitais pas en savoir plus. Je voulais le ramener sain et sauf, c'était tout ce qui m'importait. Du moins à ce moment là.
Je repris le chemin que j'avais suivi en sens inverse, marchant sur mes propres traces. J'hésitais beaucoup car mon odeur se mêlait à celle un peu plus ancienne de la veille. Nous fîmes quelques détours mais nous finîmes par nous retrouver tout près des cachots. Soulagés, nous l'étions tous les deux. Et une fois le calme revenu en nos cœurs, les questions nous vinrent. Lui voulut savoir comment j'avais réussi en quelques heures, sans me servir de ma baguette, là où il avait échoué un jour et une nuit entière en usant tous les sortilèges d'orientation qu'il connaissait. Moi, je voulais qu'il me dît ce qu'il avait vu dans les souterrains. Il fut bientôt évident que ni lui ni moi n'avions l'intention de laisser échapper quoi que ce fût.
Aucun de nous deux n'insista. Nous nous connaissions déjà assez pour savoir que nous ne nous laisserions pas intimider l'un par l'autre. Il avait son secret et moi j'avais le mien. Il était évident également que nous n'aurions de cesse de le découvrir, autant pour lui que pour moi. Nous risquions gros tous deux. Le renvoi pour le moins… et la divulgation de mon état de Loup-garou en ce qui me concernait personnellement. Je ne dis rien à James et Sirius. Ils n'auraient pas compris que je sois redescendu dans les profondeurs de l'école, seul et sans plan, pour un Servilus Rogue. Ils n'auraient pas compris non plus que je veuille percer le mystère de sa découverte, non pour m'en servir contre lui, mais juste pour savoir… Non, ils n'auraient pas compris que j'aie envie de partager quoi que ce soit avec lui.
Après ce jour, Severus fut très occupé. Il ne nous lâcha plus d'une semelle. Surtout moi. Partout où j'allais je le trouvais sur mon chemin. Et moi, je m'empressais d'emprunter à la bibliothèque tous les livres qu'il empruntait avant moi. J'épluchai ainsi l'Histoire de Poudlard. Et tous les livres d'histoire de l'Ecosse… Je mis plusieurs mois avant de découvrir qu'il s'intéressait également aux Créatures Fantastiques d'un Autre Age. Je commençai à deviner ce que Severus Rogue avait vu de si terrible et merveilleux.
Avant la fin de l'année scolaire, je décidai d'en avoir le cœur net. Cette fois je pris soin de pratiquer un charme que j'avais appris spécialement pour l'occasion. Le Sortilège d'Ariane Poucet me permettrait de retrouver mon chemin sans peine. Hélas, elle permit également à Severus de me suivre aisément. Il me rejoignit alors que nous n'avions pas encore atteint des profondeurs significatives. Il voulut m'interdire d'aller plus loin. Je l'accusai de vouloir garder pour lui une information qui concernait l'école. Je ne sais plus lequel de nous deux porta le premier la main sur l'autre. Je crois bien que ce fut moi. Lui privilégiait toujours le combat armé. Il n'appréciait que très peu les corps à corps. J'étais un jeune garçon robuste à cette époque encore. Je le désarmai très vite. Je vis bien que ma force lui parut exagérée pour un tout jeune adolescent. Les métamorphoses n'avaient pas encore entamé ma résistance. Je dois dire, et je n'en suis pas fier, que j'aurais aimé lui faire toucher terre. Mais – heureusement, j'en suis bien conscient aujourd'hui, même si à ce moment-là je maudis Rusard de toute la force de ma colère et de mon dépit- heureusement Rusard arriva. Severus l'avait prévenu qu'un élève se trouvait dans les secteurs interdits des sous-sols. Il n'avait pas pensé, comme un gamin idiot, qu'en me suivant, il se mettait lui aussi hors la loi. Rusard fut le plus heureux des hommes. Il espérait prendre une proie, il en prenait deux… Il nous conduisit directement chez le Directeur tous les deux. Nous n'en menions pas large, chacun rejetant la faute sur l'autre. Il n'était qu'un sale petit cafard répugnant à cause de qui j'allais me faire renvoyer du seul endroit où j'avais trouvé un peu de répit. Ce qui est drôle, je ne l'ai appris que plus tard, c'est qu'il pensait exactement la même chose de moi.
Dumbledore nous reçut dans son bureau. Il nous rappela gentiment que les bagarres étaient interdites à Poudlard et que les secteurs interdits, pour être des secteurs interdits n'en faisaient pas moins partie de Poudlard. Ensuite il voulut savoir les raisons de notre lutte. Ni Rogue ni moi n'avions l'intention de parler. Nous baissions la tête, tout en nous jetant des regards furieux et terrorisés. Notre inimitié était connue de tous. Severus prétendit que je préparais un mauvais coup, je soutins que je ne faisais que surveiller ses malicieuses tentatives de nous porter tort, à mes camarades et moi-même. J'ignore si Dumbledore nous crut. Je suis intimement persuadé du contraire. Il nous renvoya dans nos Maisons respectives avec la menace d'une punition qu'il nous ferait connaître plus tard. Avant de nous laisser sortir, il nous retint d'un geste et sa voix douce nous parut triste quand il nous dit que nous étions tous deux des élèves doués, aux grands potentiels… qu'il ne tenait qu'à nous de grandir encore. Nous avions d'après lui des dons naturels qu'il nous fallait mettre à profit… Je ne compris pas sur le moment ce qu'il voulait dire. Mais Severus, lui, paraissait savoir en quoi consistaient ces dons. Dans les semaines qui précédèrent la fin de l'année je le surpris à compulser les grimoires qui traitaient d'occlumancie et de légilimancie. Quant à moi, je cherchai vainement à savoir ce qu'étaient ces dons en ce qui me concernait. Je n'appris que plus tard que ma condition de Loup-Garou faisait de moi un occlumancien naturel, et que sans avoir aucun pouvoir de légilimancien, je possédais une empathie de très loin supérieure à tout un chacun.
…
Les années passèrent, ni Severus Rogue ni moi-même ne reparlâmes de cette aventure. Ni entre nous, ni à quiconque. Je ne sais ce qui me retint d'en parler à mes amis. Peut-être le sentiment de puissance donné à celui qui sait… Si j'avais parlé, je sais bien que je n'aurai pu empêcher Sirius et James d'aller voir par eux-mêmes… D'ailleurs nous avions d'autres centres d'intérêt. L'année suivante, je fus nommé Préfet. La carte du Maraudeur nous occupa bientôt pleinement. Mes amis s'entraînaient intensivement pour devenir Animagi. Nous avions nos examens à travailler. La rivalité avec Rogue s'intensifia. James fut nommé Capitaine de l'équipe de Quidditch et il tomba amoureux de Lily… Ce qui dormait dans les profondeurs de Poudlard ne fut plus à l'ordre du jour.
Cependant, si j'étais déjà convaincu que tout acte porte en lui-même ses conséquences, j'appris bientôt que ces conséquences pouvaient vous revenir en pleine figure au moment où on s'y attendait le moins.
En effet, nous rendîmes très vite compte que Severus, lui, concentrait énormément d'énergie à nous coller aux basques. Humilier James, rivaliser avec Sirius, mépriser Peter, ne lui suffisait plus. Je savais ce qu'il cherchait. Il voulait savoir ce que je cachais et que je lui avais imprudemment laissé voir lors de ces fameuses vacances de Noël. Sirius, qui était somme toute beaucoup plus perspicace que ce qu'il voulait paraître, avait remarqué l'intérêt que Servilus me portait tout particulièrement. Il ne lui fut pas difficile de vaincre sa méfiance, tout à son euphorie de percer enfin mon secret. Il ne pouvait penser que Sirius l'envoyait à la mort. Cela se passa lors de la dernière pleine lune de ma scolarité à Poudlard. La haine de Sirius contre Rogue était à son comble depuis quelques temps… Nous ignorions encore pourquoi. Toujours est-il qu'il me l'envoya cette nuit-là. James heureusement arriva juste à temps pour m'empêcher de me retourner contre cet intrus. Il lui sauva la vie, et la mienne également. Au matin je fus horrifié d'apprendre ce qui avait failli se passer. Aucun des trois autres ne fut renvoyé, à quelques jours des vacances c'eût été inutile. Et je crois que Dumbledore savait qu'il était déjà trop tard… Je crus pendant longtemps que je ne pourrais jamais pardonner totalement à Sirius d'avoir voulu se servir de moi, d'avoir voulu faire de moi un assassin. Même si ce n'était pas vraiment son intention. Lorsque j'appris les raisons de son acte, je me l'expliquai enfin, mais j'eus encore beaucoup de mal à oublier. Je crois que cela compta pour beaucoup dans les soupçons que je nourris à son égard lorsque nous sûmes qu'un traître renseignait Voldemort sur les déplacements de James et Lily… Je crois que mon ressentiment fit taire les protestations de l'amitié que je lui portais toujours, lorsqu'on l'arrêta et qu'on l'enferma à Azkaban. C'est pourquoi aussi le doute m'empêchait de le croire sur parole lorsqu'il revint nous avertir que Peter était de retour à Poudlard.
Quant à Severus, il goûte encore aux conséquences de sa curiosité d'enfant. A notre sortie de l'école, il était déjà devenu un puissant occlumancien, un légilimancien hors pair, un alchimiste exceptionnel.
Je ne reviendrais pas sur les raisons qui le poussèrent à se ranger du côté de Voldemort. Elles sont sans doute plus nombreuses que nous ne le soupçonnons, et surtout, elles lui appartiennent. Je sais que Dumbledore a longtemps regretté d'avoir perdu Severus. Il considérait son engagement dans les rangs des Mangemorts comme un échec personnel. Nous ne sûmes pas comment ni quand exactement il revint vers notre ancien directeur. Et rares sont ceux qui savent pourquoi.
Voldemort n'ignorait pas que Poudlard était pour Dumbledore non seulement un refuge, mais également le lieu où il puisait ses plus indéfectibles partisans. Les siens étaient bien moins nombreux et ils n'arrivaient pas à recruter assez de jeunes gens, autres que ceux dont les parents étaient déjà gagnés à sa cause, pour faire le poids. Ses tentatives d'affaiblir Dumbledore par le biais de l'école avaient échoué. Il décida de la détruire purement et simplement. Ce fut Rogue qui l'en dissuada tout d'abord, car Poudlard bénéficiait d'une protection sans commune mesure avec les pouvoirs de son Maître. Mais Voldemort est tenace et entêté. Il voulait à tout prix faire tomber Poudlard afin de couper son directeur de ses futures recrues. Il chargea Severus de lui trouver un moyen de parvenir à ses fins. Rogue prit peur. Il n'avait aucune intention de livrer l'école à Voldemort. Poudlard était pour lui une seconde demeure. Il y avait trouvé, non pas le bonheur, car il est des gens que le bonheur ne touche pas, mais l'épanouissement de ses pouvoirs, loin de la tyrannie de son père. Même s'il conservait au cœur une certaine amertume concernant ces années d'études, il gardait pour l'école la seule tendresse qu'il n'eût jamais éprouvée. Il ne savait que faire. Voldemort le harcelait, il ne pouvait remettre sans cesse les résultats de ses recherches. Il savait qu'il lui suffirait de plonger son regard dans le sien pour deviner, sinon le secret de Poudlard, du moins qu'il lui cachait quelque chose. Or, vous savez comme moi qu'il ne fait pas bon cacher quoi que ce soit au Maître des Ténèbres. Le seul qui pouvait lui porter assistance n'était autre que Dumbledore, le seul que Jedusor n'eût jamais craint et qui le défiait encore. Rogue balança longtemps avant de se décider. Et lorsque, enfin, il se trouva face à Dumbledore, il lui avoua tout ce qu'il savait et comment il l'avait appris. Ils convinrent que le meilleur moyen d'éviter que Voldemort ne détruisît Poudlard était encore de précipiter sa chute. La prophétie était déjà parvenue aux oreilles de son Maître et je ne suis pas certain que l'idée de marcher sur les plates-bandes de James, puisqu'il savait que son enfant à naître était impliqué dans la prédiction, n'ait pas poussé Severus vers cette décision. Peut-être avait-il l'espoir d'être celui grâce auquel tomberait Voldemort.
Toujours est-il que Dumbledore lui fit jurer de ne rien dire au sujet du secret de Poudlard. Il lui prit ses souvenirs concernant son incursion dans les souterrains, toutes les recherches qu'il avait faites ainsi que tout ce qui concernait cette conversation. Il les enferma dans une sphère à souvenirs et la conserva par devers lui, avec la promesse de lui rendre ces parties de sa vie dès qu'il pourrait le faire sans danger pour lui ni pour l'école. Il lui garantissait autant de protection qu'il serait en mesure de lui donner dès que la guerre prendrait fin.
Dumbledore le quitta pour venir me trouver. A moi aussi il me fit jurer le silence et je compris que Severus avait parlé. Je le pressai de questions et il parla. Il me raconta tout en détails. Et comme je m'étonnai de cette profusion de renseignements, lui qui avait toujours été avare de confidences, il me répondit :
- ...L'esprit d'un loup garou est insondable…
Les jeunes gens sursautèrent. La voix de Rogue les fit se retourner. L'homme se tenait au chambranle de la porte. Son visage fermé leur disait qu'il se tenait là depuis un long moment déjà. Harry se tourna vers Remus, épuisé d'avoir tant parlé.
- Qu'est-ce que cela veut dire ? demanda-t-il.
Rogue fit un pas dans la chambre. Un sourire amer se dessina sur ses lèvres.
- Qu'on ne peut lire dans l'esprit d'un Loup-Garou, Potter. Je vous ai pourtant donné un devoir à ce sujet il y a quatre ans je crois… Remarquez que moi-même je n'ai fait la relation qu'après avoir découvert le secret de notre ami.
- C'est pourquoi il n'a pas été obligé de vivre enfermé à Poudlard comme vous… fit Hermione comme si elle réfléchissait.
- Oui, répondit Rogue. Il était libre, lui, tandis que j'étais obligé de me cacher comme un lâche derrière la robe de Dumbledore. Mais cela n'avait pas grande importance, n'est-ce pas ? Tout le monde m'a toujours pris pour un lâche…
- Ce n'est pas vrai ! s'écria Hermione.
Le professeur fronça des sourcils étonnés.
- Autant d'enthousiasme me flatte, Miss Granger, mais vous comprendrez que j'en doute…
Remus se redressa difficilement sur son oreiller.
- Tu n'as aucune amertume à avoir, Severus, souffla-t-il. Tu étais sans doute le plus libre de nous cinq.
Rogue ricana. Lupin ne le laissa pas ouvrir la bouche.
- James était mort ; Sirius à Azkaban, désespéré ; Peter s'était condamné lui-même à survivre sous la forme d'un rat ; quant à moi, crois-tu que j'ai jamais été libre alors que je suis lié aux phases de la lune encore plus sûrement que les marées. Tu n'avais pas à m'envier. Je subis un sort que je ne souhaite à quiconque pas même à mon pire ennemi… Quand Dumbledore m'a fait savoir que tu avais trouvé un moyen de combattre la lycanthropie j'ai cru que l'espoir revenait. Mais je sais que pour nombre de sorciers je ne serais jamais qu'une bête sauvage qu'on craint et qu'on chasse.
Hermione s'avança vivement vers Remus et prit sa main.
- Je suis sûre que les traitements du Professeur Rogue vont mettre un terme à cela… s'exclama-t-elle. Ces recherches sont en bonne voie d'aboutissement. Lorsqu'il sera possible de combattre efficacement la lycanthropie, il ne saura plus être question de Charte, de classement, ou de discrimination.
- Et qui se battra pour cela ? demanda tristement Remus. Les loups-garous eux-mêmes ne sont pas convaincus de leur droit à l'existence…
- Moi ! se récria la jeune fille. Moi, je me battrai avec vous.
- Hum! Fit Harry discrètement. Tu t'occupes déjà des Elfes, tu comptes aussi créer une association de défense des Loups-Garous ?
Remus se mit à rire, doucement. Il posa sa main sur la joue d'Hermione.
- Je suis sûr et certain que tu ferais une militante motivée, Hermione. N'est-ce pas, Severus ?
- Hein ? fit Rogue apparemment dans des pensées bien lointaines des préoccupations des trois autres. Oh oui… sûrement.
Il recula vers la porte.
- Venez tous les deux ! ajouta-t-il sur un ton plus ferme. Il faut laisser Remus se reposer un peu. Je reviendrais ce soir examiner ta blessure. Dépêchez-vous ! Potter ! Granger ! Vous reviendrez une autre fois. J'ai été averti que vos amis Weasley arrivaient tout à l'heure et que Maugrey s'était chargé de les escorter…
- Que se passe-t-il ? demanda Hermione un peu inquiète.
- Je l'ignore. C'est Arthur Weasley qui m'a averti très brièvement de l'arrivée incessante de Maugrey… Il est certain qu'il va en profiter pour fureter partout. Et Minerva qui n'est pas là pour lui river son clou ! Vite, je ne veux pas qu'il ait de raisons de se poser de questions sur votre absence…
Remus les pressa également.
- Sois prudent avec ce vieux fou ! conseilla-t-il à Rogue. Je sais que cela te sera difficile, mais ne le provoque pas. Il peut se révéler dangereux…
- On sait, murmura Harry dans une grimace au professeur.
Rogue haussa les épaules.
- Comment peux-tu dire pareille chose, grinça-t-il, alors que toi-même tu n'as que le nom de Pettigrew la bouche…
Le sourire de Lupin se fit un peu amer.
- Mais moi je ne cherche pas Peter pour le provoquer, se défendit Remus. Je ne fais que le surveiller pour l'empêcher de nuire une fois de plus. Comme je regrette qu'il ne me soit pas tombé sous la dent, il y a quatre ans, lors de cette nuit à cet endroit même. J'en aurais peut-être des remords aujourd'hui… mais pas de regrets. Prends garde à Maugrey, Severus. Il ne sait plus reconnaître l'ami de l'ennemi… c'est en cela qu'il est dangereux. Et Harry ne sera pas toujours là pour te sauver la mise.
Rogue tiqua. Harry rougit. Hermione sourit. Elle se pencha vers Remus pour l'embrasser.
- Lequel des deux voulez-vous embarrasser ? murmura-t-elle à son oreille.
Remus se mit à rire. Lorsque Rogue lui avait raconté ce qui était arrivé dans son cachot, le professeur n'avait pu cacher sa fierté d'avoir su amener son élève à cette victoire sur lui-même. Le fait que celui qui avait été vaincu était Alastor Maugrey n'était certes pas étranger à l'orgueil qu'il en retirait. Lupin avait remarqué que Severus Rogue oubliait de plus en plus souvent qu'Harry était le fils de James Potter. Quand Rogue venait passer auprès de lui quelques heures volées à son emploi du temps solitaire, il semblait à l'homme blessé qu'il retrouvait ses seize ans et qu'il lui était possible de rattraper tout ce temps perdu sur des chemins de haine. Ils ne parlaient jamais du passé. Le présent accaparait toutes leurs préoccupations. Et ils savaient tous deux que c'était inutile. Rien n'effacerait ce qui était arrivé. Ils n'avaient pas besoin de parler d'ailleurs. Ils se comprenaient enfin. Tout ce qu'ils pouvaient faire c'était de ne pas se montrer trop pathétiques en cherchant à revenir sur leurs pas, ni trop amers en songeant qu'ils s'étaient toujours compris sans vouloir l'admettre.
Le professeur Rogue et ses élèves quittèrent la chambre sur l'assurance d'amener bientôt Ron et Ginny en visite. Ils se hâtèrent tout le long du souterrain et traversèrent le parc vivement. Rogue se retira dans son bureau pour le reste de la soirée. Harry et Hermione se dirigèrent vers la salle commune de Gryffondor, où, ils en étaient certains, leurs amis les chercheraient d'abord. Ils aperçurent Minerva McGonagall qui s'avançait vers eux et les jeunes gens s'étonnèrent de la trouver à Poudlard.
- J'ai accouru dès que j'ai su qu'Alastor avait l'intention de remettre les pieds ici ! leur apprit-elle. Où est Severus ? Je veux dire, le Professeur Rogue ?
- Dans son bureau, Madame, répondit Hermione aimablement. Quand pensez-vous que Ginny et Ron seront au château.
- ON EST LA !
Ron et Ginny couraient vers leurs amis. Hermione répondit à leur cri de joie et s'élança vers eux. Derrière les jeunes gens Maugrey traînait sa jambe raide. Il sembla à Harry qu'il ressentait encore le déhanchement léger du vieil homme boiteux. Il chassa son malaise d'un frisson. Il n'arrivait toujours pas à accepter l'idée qu'il avait possédé cet esprit malade, ni qu'il avait imposé sa volonté à sa main.
- Minerva ! salua Maugrey sur un ton assez sec.
- Alastor ! répondit McGonagall de même.
Harry leva les yeux vers le visage du vieil auror. Son œil magique le fixait. Le jeune homme était heureux qu'il ne pût lire les émotions. Il évita de croiser son regard et sur un bafouillage, il s'excusa auprès de McGonagall pour rejoindre ses amis.
Il eut juste le temps d'entendre Maugrey demander où se trouvait Rogue.
- Que lui voulez-vous ? répondit Minerva McGonagall, péremptoire.
- Lui parler de Lucius Malefoy, cracha Maugrey de mauvaise grâce.
Harry ralentit le pas et mit un doigt sur ses lèvres à l'intention de Ginny qui lui faisait signe de se hâter vers eux.
- Ne lui avez-vous déjà dit tout ce qu'il y avait à dire à ce sujet ?
- Ecoutez, Minerva… Ce n'est pas moi qui souhaite revoir ce…grrummff… lui. Nous avons localisé Malefoy et Dumbledore voudrait que… qu'il confirme l'information. D'après Albus, les renseignements récoltés ne sont pas fiables et seul ce…grrummff… lui peut nous dire où cette sale engeance se trouve.
- Bien, je vous accompagne, Alastor. Et j'assisterai à l'entrevue. Savez-vous combien nous a coûté votre… saute d'humeur de l'autre jour ?
- Grummff … ! grogna Maugrey.
Les deux adultes quittèrent le couloir et Harry se retrouva dans les bras de Ginny avant même d'avoir réalisé qu'elle courait vers lui. Ron quant à lui n'avait d'yeux que pour Hermione et il n'avait pas besoin de parler pour exprimer sa joie d'être à nouveau avec ses amis. Ils prirent le chemin de la Tour de Gryffondor tout en parlant et riant.
- Molly en a eu assez de vos têtes grognonnes ? demanda Harry.
- Non ! s'écria Ginny. Elle a convaincu papa d'aller en France au chevet de Charlie.
- Ils vont faire le voyage jusqu'à Beauxbâtons ? questionna Hermione qui marchait au bras de Ron.
- Non, Charlie a été transféré dans un hôpital parisien. Tonks est hébergée chez les Delacour. Ils accueilleront papa et maman également. Bill et Fleur font une de ces têtes ! Il parait que la mère de Fleur n'a pas arrêté de leur parler de mariage durant tout leur séjour à Paris.
- Maman s'est un peu calmée là-dessus, concéda Ron en riant. Il faut dire qu'elle s'est rabattue sur Percy et Pénélope et qu'eux apparemment ne sont pas contre l'idée d'un mariage.
- C'est parce qu'ils sont plus conventionnels, approuva Hermione.
Ginny se mit à rire : "C'est exactement ce qu'a dit Fleur !"
Elle prit un air pincé et dit : "Oh ! mais c'est si conventionnel !"
Ils passèrent le reste de la soirée à rire et à donner des nouvelles. De Mondingus qui cria au poison dès qu'il voulut goûter à son tord-boyaux. La troisième goulée ressortit comme elle était entrée. Il cracha tout ce qu'il savait, accusant Deepher de vouloir l'assassiner –il avait bien remarqué le regard fourbe de ce diable d'elfe… Et il savait qu'il ne l'aimait pas. Il fallut toute la patience d'Arthur pour le convaincre que personne ne lui voulait du mal. Il l'emmena même chez Tom au Chaudron, pour lui payer un verre afin de l'apaiser et accessoirement lui montrer que même une bouteille ouverte devant lui avait ce même effet. La troisième gorgée de Whisky lui arracha la bouche. Mais ils étaient au Chaudron et tout le monde savait que Tom était de mèche avec Arthur pour l'empêcher de boire. Arthur et Mondingus firent tous les bars sorciers de la capitale dans la soirée, afin de prouver au vieil ivrogne que si cela ne venait pas du whisky, cela ne pouvait venir –Arthur prit un air désolé- que du buveur…
De Percy qui réintégrait dans les jours à venir son appartement. Pénélope devait s'installer avec lui incessamment et, comme l'avait déjà annoncé Ron, l'idée du mariage faisait son chemin chez les deux jeunes gens.
De Charlie qui se remettait, et à qui ils avaient pu parler via le miroir de Bill. Il avait parait-il d'horribles cicatrices sur le corps mais la seule trace visible lorsqu'il portait une tenue décente était l'ourlet qui manquait à son oreille gauche. Il avait donc décidé de se laisser pousser les cheveux comme Bill, au grand désespoir de sa mère. Ginny prétendit que c'était la raison pour laquelle leur mère voulait à tout prix lui rendre visite en France, bien que Ron soutint fermement que rencontrer les Delacour faisait partie également de son plan. Et il ne croyait pas que Charlie voulait réellement se laisser pousser les cheveux. Il se moquait bien de son morceau d'oreille en moins. Il voulait simplement jouer avec les nerfs de leur mère. Quoi qu'il en fût, conclut Hermione, il était certain qu'après de tels évènements, Tonks devait lui paraître reposante, dans le fond.
Les jumeaux avaient déjà commencé à battre le rappel des anciens. Beaucoup avaient dores et déjà répondu à l'appel. Il y avait eu quelques moments de tension quand Dennis avait ramené avec lui ses camarades Serpentard de Septième Année qui avaient participé au Club de Duel. Mais les frères Weasley assurèrent qu'ils avaient l'aval d'Harry et que d'ailleurs se serait Gerald Dennis qui leur servirait de professeur. Il y eu aussi quelques réticences quand Higgs fit son apparition. Surtout chez les anciens de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Mais tous reconnurent qu'un guérisseur ne serait pas de trop. Le groupe se mettait progressivement en place et ils attendaient encore de nouvelles inscriptions.
Côté presse, la Gazette faisait tous les jours état d'arrestation de mangemorts présumés, d'évasions d'Azkaban, d'attaques plus ou moins ciblées sur des personnes ouvertement anti voldemort. Le ministre de la magie avait échappé de justesse à un attentat contre sa personne. Il ne se déplaçait plus qu'entouré d'une escouade d'Aurors spécialistes de la garde rapprochée.
Du côté des moldus, depuis l'attentat raté contre la souveraine d'Angleterre et les institutions moldues, plus rien n'était arrivé de moins anecdotique que des feux de circulation soudain devenus fous, ou des pannes d'électricité dans le métro londonien, deux ou trois accidents ferroviaires… et encore n'était-on pas certain que ce fût directement lié à Voldemort ou ses partisans. Le Ministère avait néanmoins prévu de renforcer les mesures de sécurité autour du Poudlard Express et de la gare de Pré-Au-Lard, dont le village avait fait l'objet en juin dernier d'une attaque sauvage et meurtrière.
Les Weasley voulurent ensuite savoir ce qui était arrivé précisément entre Rogue et Maugrey quelques jours plutôt. L'histoire avait apparemment filtré jusqu'au QG et Bill paraissait satisfait de la déconvenue du vieil homme qui n'avait visiblement pas trouvé en haut lieu le soutien qu'il espérait. Le jeune homme n'avait guère apprécié la manière dont Maugrey avait traité Viktor Krum, ni le peu de cas qu'il faisait de son frère. Son acharnement contre Rogue lui rendait presque son ancien professeur de Potions sinon sympathique du moins digne d'une attention plus nuancée.
Ginny demanda donc avec avidité des explications à Harry qui avait, d'après ce qu'elle en avait conclu, assisté à la scène. Avec beaucoup de circonspection, et force regards inquiets à Hermione, il raconta qu'il avait effectivement été le témoin en transe de cette altercation. Les deux Weasley se rassasièrent de ces nouvelles. Harry fut heureux qu'ils ne prissent pas la peine de relever certains détails. Inutile, pensa-t-il, de mettre martel en tête à Ron avec ces histoires de possession. Il se dépêcha de changer de sujet, souriant déjà à l'accueil que ses amis feraient à la nouvelle de la réapparition de Remus. Ginny bondit de joie et Ron voulut savoir comment il allait, comment il avait fait pour revenir en Angleterre et si son récit coïncidait avec celui de Krum.
- Il vous dira tout cela lui-même, s'empressa de répondre Harry.
- Il est ici ? demanda Ginny à voix basse.
Hermione hocha la tête affirmativement.
- Au château ? fit Ron. Dans la Ca…bane Hurlante, termina-t-il en chuchotant.
Il se mit à rire :
- Au nez et à la barbe de Maugrey ! Il n'aura jamais l'idée de le chercher là-bas.
- Il connaît la Cabane, rappela Hermione. Il nous y attendait l'année dernière pour nous conduire au Chemin de Traverse.
- Oui, mais il ignore à quoi elle servait, dit Harry. Et il est tellement obnubilé par Rogue qu'il oublie de penser du point de vue de Remus…
Ce soir-là, ils dînèrent dans la salle des Gryffondor dans une ambiance joyeuse. Dobby apporta au dessert un gâteau d'anniversaire avec seize bougies pour Ginny dont l'anniversaire était passé de quelques jours. Ils levèrent leur coupe de bièraubeurre : "Aux bonnes nouvelles !" dit Ginny et tous approuvèrent. Ils savaient qu'ils ne vivaient là qu'un répit, mais comme aurait dit McGregor, s'ils devaient mourir le lendemain, au moins auraient-ils profité de ce moment.
RAR CHAPITRE 95
Alixe : Ellie n'est pas "méchante" avec Harry, mais elle le provoque un peu quand même... Elle ne peut pas s'en empêcher. il faut dire qu'il est assez suceptible quand il s'agit d'elle. C'est vrai aussi… Rien que cela, c'est quand même un indice de taille…
Bon, assez curieuse de savoir comment Remus (et Rogue) ont découvert le secret de Poudlard. Harry va-t-il en apprendre davantage à ce sujet ? Alors ? Comment tu as trouvé ?
Et puis c'est pas bien de nous faire pleurer sur Remus depuis deux chapitres ! Oui mais c'est si facile… Et puis faut pas croire, moi j'ai pleuré avant vous…
Lyane : Dis, il a une passion pour les serments sur baguette, Rogue? Hermione, Remus, et surement d'autre. (même sije suis pas sure que ça soit Severus qui ai fait juré le secret à Remus). Non c'est Dumbledore qui a fait jurer Remus et Severus… Mais bon, je suis sûre que s'il n'avait tenu qu'à lui, il aurait fait jurer Remus rien que dans l'espoir de voir sa baguette se briser…
Vraiment bien trouvé le ton de la lettre de McGregor. On sent bien qu'elle vit très mal son exil, et qu'elle a besoin d'action. A sa place, je serais devenue dingue de ne pas avoir de nouvelles fraîches. Je comprend qu'elle s'occupe en s'entraînant. Oui, et en parlant d'Harry Potter à ses cousines…
Pauvre Mumus, il l'a pas loupé Peter en Roumanie. Qu'il veuille le tuer, je peux comprendre, ils ne sont plus dans le même camp. Mais le blesser avec de l'argent, sachant qu'il allait agoniser et souffrir affreusement...Je le voyais comme un faible, Peter, pas comme un sadique! Grmffmffrmf! M'ennerve le rat, il m'ennerve! Certainement, mais les faibles quand ils obtiennent le moindre petit pouvoir, ils en profitent…
Juste une question, on en est où de l'été? début âout, ou bien plus tard? J'ai un peu perdu le compte après l'anniversaire de Harry. Mi-août.
hadler : c'est honteux de couper ton chapitre à ce moment là, c'est vraiment sadique. Surtout que je n'aurai plus accès à mon pc avant lundi L'avantage c'est que j'aurai plusieurs chapitre en même temps, mais quand même. On se console comme on peut, n'est-ce pas…
il y a encore beaucoup de chapitre dans l'histoire ? et est ce que tu as prévu une suite ? Alors j'en suis à l'écriture du chap 154 (je crois…) et la fin approche. Et non, il n'y aura pas de suite aux secrets…
Ayako : Je te hais (tt du moins jusqu'à demain) c koi cette fin super sadik? C'est deg, je vais pas en dormir de la nuit ;; (enfin si ms tu n'es pas cencée le savoir) Ouin ! Je veux qu'on m'aime moi ! Maintenant c'est moi qui ne vais pas en dormir de la nuit jusqu'à ta prochaine review !
Sinon sors sa pancarte pour l'éradication des animagus rat dans l'univers d'Harry Potter qu'il fasse preuve de tant de cruauté ce sale rat ça me met hors de mes gond sors sa cuillère et la tend à rem J'espère qu'elle est en inox, parce que si c'est l'argenterie que tu as sorti… ça va pas le faire non plus…
G adoré la lettre de Macgregor et Harry qui les garde pour les montrer à Ginny que cest touchant Oui, n'est-ce pas… et on y croit tous…
Kika : C'est de plus en plus interressant ton histoire mais je voulais demander si c'était vrai qu'il n'y aurait rien entre Harry et Ellie? Ben… si je te réponds, y aura plus de suspens…
cemeil : Chouette, une histoire! lol. J'adore les histoires moi aussi…
On sait enfin ce qui s'est passé en Roumanie. On en apprends plus sur ce qui se passe à l'extérieur grâce à Ellen. Oui, rien de mieux que de chercher l'info à la source…
D'ailleurs sa lettre m'a bien fait rire... surtout les passages où elle parle d'Harry: " Pas tout à fait, en effet, concéda Hermione. Je me demandais quand elle allait enfin écrire ton nom dans cette longue lettre." J'ai comme l'impression qu'il n'y a que les principaux concernés qui ne voient rien! ;-) Comme d'hab ! quoi que Ellie, elle sait très bien ce qu'elle dit, ce qu'elle fait et ce qu'elle ressent….
Quant à la prédiction ronesque... Je sais pas trop. Mais une chose est sûre, c'est que les prédictions de Ron ne se sont jamais déroulées comme il le prévoyait... Leur prochaine rencontre vat-elle si mal se passer? … ho ! Un hippogriffe ! si si !je vous jure j'ai vu passer un hippogriffe !
dreyd : Voilà une fin de chapitre comme je les aime... Pourquoi sens-je une pointe d'ironie dans ces mots ? Tu n'as pas besoin d'user d'un tel sadisme pour nous faire revenir chaque jour ! 24 heures avant qu'une partie du voile ne soit levée (car je ne me fais pas d'illusions, je suppose que tu gardes quelques munitions en réserve!)... ben oui, il faut toujours garder une poire pour la soif… et un peu de mystère…
L'avenir est brumeux par définition, certes ! Disons que pour certains il est plus épais et plus sombre que d'autres. Hélas !
Namyothis : Arg. Comment peut-on couper ainsi un tel chapitre, je voulais savoir. En mettant un point à la fin de la phrase et en enregistrant les modifications… Mais je suis toujours aussi impassiente de connaitre l'histoire de Sevrus et Lupin., j'espère que tu n'a pas été déçue… Tout en espérant qu'il trouvera un moyen de le soigner. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir…
