Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Chapitre 96

Discussions

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Harry sortit des toilettes et resta un moment à observer Ron s'admirer devant la glace des lavabos le visage recouvert de mousse à raser. Il contemplait son profil gauche, puis tourna sur son profil droit, revint de face avant d'essuyer la mousse sur ses joues pour n'en laisser qu'autour de la bouche et sur le menton.

- Tu peux me dire à quoi tu joues ? demanda Harry en se lavant les mains à côté du jeune Weasley.

- J'ai entendu Hermione confier à Ginny qu'elle avait trouvé Remus très séduisant avec sa barbe naissante, expliqua Ron.

Harry en oublia de refermer le robinet.

- Tu es sûr de cela ? demanda-t-il en confirmation.

- Oh ! elle ne l'a peut-être pas dit de cette manière… concéda Ron, mais… il n'empêche que je voudrais bien savoir à quoi je ressemblerais avec la barbe.

- C'est facile à savoir ! fit Harry.

Il saisit sa baguette et dit : "Barbapousse" en la pointant sur le menton de son ami. Ron se retrouva affublé d'une barbe rousse digne du pirate éponyme.

- C'est malin ! grogna-t-il. Enlève-moi ça tout de suite !

Harry s'exécuta entre deux rires. Ron essuya le reste de savon sur son visage et déclara qu'il allait demander son avis à Hermione avant de prendre une décision. Harry faillit lui répondre qu'Hermione n'avait rien à faire de son apparence physique, mais il n'était pas certain que Ron prendrait d'expression dans le sens qu'il voulait lui donner et il jugea préférable de changer de sujet… enfin presque.

- Dis-moi…. Commença-t-il avec une brève hésitation. A propos de barbe… Je pensais à quelque chose quand j'étais aux toilettes. J'ai entendu un jour Bulstrode dire à McGregor que Malefoy allait revenir de chez son père avec des tas de sortilèges à faire dresser les cheveux sur la tête… Tu aurais une idée de ce dont elle voulait parler ?

Ron fronça les sourcils tout en refermant sa boite à savon.

- Horripilis ? proposa-t-il.

Harry leva les yeux au ciel.

- C'est ce que lui a répondu McGregor, admit-il toutefois, mais elle, elle plaisantait, je crois.

Ron haussa les épaules.

- Que veux-tu que je te dise ? Je ne suis pas versé en magie noire moi ! Et tu sais bien que je n'ai aucune imagination…

La moue dubitative d'Harry le fit rougir.

- Tu sais bien ce que je veux dire ! bégaya-t-il. J'en sais rien moi ! Le doloris et les autres Impardonnables…

- Oui, acquiesça Harry songeur. Et nous qu'avons-nous à leur opposer ?

- Des boucliers réflecteurs, rappela Ron avec aigreur. C'est à peu près la seule arme offensive dont nous disposons.

- Oui, répéta Harry. Nous n'avons pas droit aux Impardonnables ni aux sorts de magie noire et c'est pourtant contre ceux-là que nous devrons nous battre…

Ron renonça à répondre à cela. Il regarda Harry quelques secondes, un peu de biais, avant de reprendre :

- Qu'est-ce que tu as en tête ?

Harry se gratta la tête et fit une grimace :

- Je me demandais ce que donnerait un Tremens Semper sur une personne déjà immobilisée par un sortilège aussi anodin qu'un sortilège du saucisson, ou même un stupéfix.

Ron imagina Drago Malefoy emprisonné dans un locomotor mortis et sur lequel il lançait un Tremens Semper farouche. Le premier sortilège empêcherait les tremblements générés par le second de s'extérioriser et donc le tremblement se ferait vers l'intérieur…

- Waow ! fit-il simplement.

- Ça vaudrait un doloris… estima Harry.

- Ça te va bien d'aller aux toilettes ! s'exclama Ron.

Puis il comprit ce que lui demandait Harry.

- Tu… tu veux que nous réfléchissions aussi à cela ? balbutia-t-il. Quels sortilèges nous pourrions combiner pour les rendre aussi dangereux que des sorts interdits ?

Le silence qui suivit parut une éternité à l'un comme à l'autre.

- Ils ont des armes lourdes, Ron, reprit Harry. Et nous de l'artillerie légère. Que crois-tu que nous pourrons faire face à eux ? Ils sont bien plus aguerris que nous.

- Tu es en train de me dire que nous n'avons aucune chance, déglutit Ron comme si les murs de la pièce s'étaient soudain refermés sur lui.

- Non, je te dis qu'il faut nous dépêcher de faire le choix des armes… je ne suis pas certain qu'elles me permettront à moi de vaincre Voldemort, mais au moins vous aideront-elles à rester vivants le plus longtemps possible.

- Je comprends… répondit Ron en hochant la tête. Je comprends… Ce n'est pas seulement nous enseigner à lancer des sortilèges que tu souhaites, c'est apprendre à élaborer une stratégie de défense afin d'en finir le plus vite possible avec notre adversaire.

- Oui, avoua Harry, soulagé de s'être fait comprendre.

- Il faut demander à Ginny, alors, répondit Ron sans même réfléchir. Elle est maline pour ce genre de chose. Elle sait détourner tous les sortilèges pour en faire ce qu'elle veut… Crois-moi, elle s'est longtemps entraînée sur nous…

- Alors rendez-vous dans le labo d'Hermione après ma séance avec Rogue…

Il marcha vers la porte et sourit pour lui-même. Il se retourna vers son ami.

- Tu sais Ron, je crois qu'avec la barbe, elle risque de te confondre avec Pattenrond…

Harry referma la porte derrière lui juste à temps pour éviter au tube de dentifrice de se fracasser sur son crâne.

Les dernières paroles d'Harry rassurèrent Ron sur l'état d'esprit de son ami. Il descendit vers le labo, qu'il trouva vide et salua au passage Sir Nicholas à qui il demanda s'il savait où se trouvait Hermione.

- Dans les jardins, jeune homme, répondit Sir Nicholas de bonne grâce. Permettez-moi de vous féliciter pour votre bon goût.

Ron rougit.

- Heu ? Pourquoi ?

- Votre amie Hermione nous a montré le médaillon que vous lui avez offert, à Dame Agnes et à moi. C'est un objet fort raffiné et une jolie manière de dire les choses.

- Vous croyez ? demanda Ron, le cœur battant.

- Non, c'est Dame Agnes qui le pense. Et, je vous le dis, elle est fort versée dans ces matières là…

Sir Nicholas se mit à rire comme Ron s'empourprait une fois de plus.

- Allez donc la rejoindre ! conseilla-t-il dans un éclat de rire.

Ron suivit son avis. Il courut au jardin et trouva Hermione qui se promenait avec la Dame Grise dans les allées fleuries.

- Ah ! s'exclama celle-ci dans un sourire énigmatique. Voici celui qui vous a offert son cœur, très chère…

Elle tendit les doigts à Ron qui ne sut qu'en faire. Hermione lui fit signe de s'incliner, discrètement. Gauchement, Ron s'exécuta et répondit comme il put aux quelques questions que Dame Agnes lui posa. Elle se moquait légèrement de lui, manifestement. Mais que pouvait-il faire contre un fantôme de huit cents ans, sinon sourire bêtement et hocher la tête à chacune de ses paroles.

Enfin, Hermione se décida à quitter les jardins. Elle prit sur le banc un livre qu'elle mit sous son bras et ils se dirigèrent la main dans la main vers les bords du lac. Ils s'assirent au soleil, sur l'herbe. Ron prit place légèrement derrière Hermione et l'enlaça. Sa joue contre les cheveux de la jeune fille, il respirait leur parfum comme s'il avait été privé d'air depuis des siècles. Il songeait aussi qu'un an plus tôt presque jour pour jour, ils se trouvaient exactement au même endroit. Il s'interdit de penser à ce qui était arrivé ensuite. Il serra plus fort encore ses bras autour d'elle. Hermione laissa son livre reposer sur ses genoux pour desserrer son étreinte.

- J'ai besoin de respirer, Ron, merci, pria-t-elle.

Puis elle tourna la tête vers son visage.

- Qu'y a-t-il mon cœur ? Tu es tout pâle…

- Rien… rien… murmura Ron. Je pensais juste à ce que je ferai quand tout ceci sera fini…

Hermione reprit son livre.

- Et que feras-tu ? demanda-t-elle distraitement.

- Je t'emmènerai loin d'ici, répondit Ron doucement. Dans un endroit où il n'y aura que nous deux. Sans personne d'autre que toi et moi et surtout pas d'elfes de maison, de fantômes, ni de frères exaspérants…

- Ah oui… fit Hermione.

- Tu n'écoutes pas, murmura Ron.

- Mais si…

- Non, tu n'écoutes pas… Et puis, on avait dit : pas de livres quand nous sommes tous les deux !

Il voulut refermer le livre mais la jeune fille l'en empêcha.

- Une seconde ! le pria-t-elle.

- Tu auras tout le temps ! grogna Ron. Et qu'est-ce que c'est que ce livre ?

- C'est un livre d'anatomie qui appartenait à mon père ! Laisse-moi terminer, s'il te plait ?

Ron lui prit le livre des mains et le retourna en tous sens. Il le feuilleta et s'attarda sur les images immobiles.

- Mais c'est un livre moldu !

- Bien sûr puisqu'il appartient à mon père !

- Mais qu'est-ce que tu fais avec un livre moldu !

Hermione soupira.

- Jusqu'à preuve du contraire, l'anatomie d'un sorcier est la même que celle d'un moldu, non ?

Ron remit le livre sur ses genoux et ses bras autour d'elle.

- Si jamais tu devais vérifier, je veux bien te servir de cobaye, murmura-t-il dans sa chevelure tandis que ses mains s'intéressaient à la sienne, d'anatomie.

Il l'embrassa dans le cou et sur l'oreille, sur son épaule.

- Ron… chuchota Hermione.

- Chut ! fit-il. Tu joueras les Supers Préfètes à la rentrée…

- Ce n'est pas ça, Ron…

- Quoi ?

- Je crois qu'on nous observe…

Ron releva la tête et suivit le regard de son amie. Assise en tailleur sur la surface du lac, le coude sur le genou et la joue dans la main, Mimi Geignarde battit des cils derrière ses lunettes en poussant un long soupir.

- Continuez ! Continuez ! Ne vous dérangez pas pour moi !

Hermione crut que Ron allez s'étouffer. Mais elle n'arriva pas à déterminer si c'était de rage, de honte ou d'exaspération. Ses mains cessèrent leurs caresses et il s'éloigna d'elle brutalement.

- Sale petite vicieuse ! cria-t-il. Fiche le camp d'ici !

Mimi posa les poings sur ses hanches et son visage exprima la colère.

- J'ai autant le droit d'être ici que vous ! hurla-t-elle. C'est pas parce que je suis un fantôme que je n'ai pas besoin de prendre l'air !

- Ça ne te suffit pas de te rincer l'œil dans les douches ? continua à fulminer Ron.

Mimi leva les yeux au ciel.

- Tu ne vas pas recommencer avec ça ! Se lamenter dans les toilettes ça occupe pas l'éternité ! Faut bien passer le temps ! Surtout quand l'école est presque vide…

Ron prit une grande inspiration et serra les poings.

- Mais est-ce qu'il y a dans ce château un endroit où on peut être tranquille ?

Mimi réfléchit quelques secondes, compta sur ses doigts, secoua la tête et dit :

- Non !

Hermione se mit à rire.

- S'il te plait, Mimi, laisse-nous… si tu ne veux pas prendre une fois de plus un livre au travers de la tête…

Elle saisit son livre d'anatomie avant que la main de Ron ne l'atteignît. Mimi soupira, parut débattre en elle-même, leur fit un petit signe de la main et plongea sous le lac.

- Je crois qu'une île déserte ne serait pas assez déserte ! grogna Ron quand elle eut disparu.

Hermione mit les bras autour de son cou.

- C'est donc là que tu voudrais m'emmener ? demanda-t-elle en souriant.

Ron rougit un peu.

- Là au moins je serais sûr que tu ne trouveras ni bibliothèque, ni laboratoire, ni plume ni parchemin pour rédiger je ne sais quelle charte de défense de je ne sais quels êtres qui n'en demandent pas tant…

- Tu trouves que je me disperse trop ? demanda Hermione avec inquiétude.

- Je trouve que tu ne t'occupes pas assez de moi, surtout, reprocha Ron sur un ton boudeur.

Elle l'embrassa pour se faire pardonner. Le livre tomba de ses genoux sur l'herbe. Ron, lentement, entreprit de le repousser du genou jusqu'à ses pieds. Du talon, il le fit glisser loin de la jeune fille. Mais elle prit sa baguette et éloigna ses lèvres de celles du jeune homme.

- Accio livre, dit-elle. Laisse-moi terminer ce chapitre, mon cœur, et ensuite je te promets que je ne toucherai plus à un bouquin jusqu'à la rentrée…

Ron soupira profondément. Il haussa les épaules. Après tout, il l'aimait pour cela aussi.

- Un seul chapitre ?

Elle hocha la tête. Il accepta le marché. Elle rouvrit son livre à la page qu'elle consultait quelques instants auparavant et Ron lut par-dessus son épaule.

- J'ignorais qu'il y avait une option anatomie en Septième Année… ne put-il s'empêcher de dire au bout d'un moment.

- Il n'y en a pas, confirma Hermione.

- Oh ! je vois ! tu prends de l'avance sur l'année prochaine… se moqua Ron, un peu acerbe.

Hermione soupira :

- Non, encore que cela me servira à n'en pas douter… Mais j'ai besoin de certaines notions d'anatomie pour comprendre les notes du Professeur Rogue.

Elle sentit Ron dans son dos faire un énorme effort pour rester calme.

- Et pourquoi aurais-tu besoin de les comprendre ? demanda-t-il d'un ton qu'il tâchait de garder indifférent.

- Parce que… commença Hermione à regrets.

- Parce que quoi ? insista Ron, ironique.

Et il ajouta, narquois malgré lui :

- Cela fait partie du secret de ton plan de carrière ?

Hermione baissa la tête et il se trouva tout bête d'avoir deviné.

- Quoi ? J'ai dit une bêtise ?

- Non…

- Alors pourquoi ne veux-tu pas me dire ce que tu as en tête ? s'énerva-t-il. Tu avais promis que tu ne me ferais plus de cachotteries…

- Tu vas te moquer de moi… ou pire, tu vas te mettre en colère.

- Mais non ! assura Ron, pas si sûr de lui cependant.

- Si je te le dis, tu n'en parleras à personne ?

- Je le jure ! se hâta de promettre le jeune homme.

- Jeveuxêtrel'assistanteduProfesseurogue, dit très vite Hermione sans prendre une seule respiration.

- Hein ?… Mais Rogue n'a pas d'assistant…

Ron avait beaucoup de mal à tenir sa promesse de ne pas rire.

- Pas encore ! acquiesça Hermione. Mais quand tout ceci sera fini… quand il n'aura plus à se cacher… quand le monde entier saura quel rôle il a joué dans la lutte contre Voldemort… il pourra enfin quitter les cachots de l'école et faire enfin ce pourquoi il est fait… Ce qu'il a toujours rêvé de faire : devenir le chercheur le plus célèbre et le plus reconnu parmi les guérisseurs de tous les temps. Ses recherches seront publiées et recevront les prix les plus prestigieux. On viendra le chercher pour résoudre les cas les plus graves et soigner les gens les plus importants. Et moi, je serais son assistante, son attachée de presse, ses relations publiques…

- Ça ! fit Ron, un fou rire au fond de la gorge, ce ne sera pas du luxe en effet !

Il toussota pour cacher son hilarité.

- Tu sais, Hony, reprit-il prudemment, je crois que tu t'emballes un peu là… parce que je doute que Rogue quitte jamais l'école. Il finira comme Binns à faire cours quand il aura passé l'arme à gauche, uniquement pour le plaisir de tyranniser les élèves. Je te le dis, Rogue finira sa vie à Poudlard et son esprit hantera les cachots jusqu'à la fin des temps.

Hermione lui jeta un regard courroucé. Ron leva les yeux au ciel, comme pour s'excuser.

- Ou du moins, reprit-il pour atténuer ses moqueries, sa seule célébrité sera de devenir directeur de l'école, après que Dumbledore et cette bonne vieille McGo auront fermé les yeux. Et sa seule gloire, toute contestable, celle de détrôner Phineas Nigellus de son titre de directeur le plus exécré de l'histoire de Poudlard…

Hermione haussa les épaules. Elle baissa la tête et murmura :

- Je savais bien que tu le prendrais comme ça…

Ron conçut quelques remords de s'être laissé aller à ces railleries. Il grimaça pour lui même. Il se rapprocha d'Hermione et la serra à nouveau contre lui, tendrement. Il se pencha à son oreille.

- Ce sont tes propres rêves, Hony… lui chuchota-t-il. Tu sais ce que je crois ? Je crois que c'est toi qui deviendras la plus grande des guérisseuses, tes recherches iront plus loin que celles de Severus Rogue, tu recevras tous les prix et les honneurs, tu seras célèbre pour avoir découvert des remèdes à des maladies qui n'existent pas encore, ou qu'on n'a jamais pu guérir.

Hermione ne répondit pas. Il sentait dans la paume de sa main battre le cœur de la jeune fille en un rythme un peu désordonné.

- Rogue est un homme qui a fait ses choix, continua-t-il. Il n'a pas besoin que tu le pousses sur des chemins auxquels il a délibérément tourné le dos il y a longtemps. Crois-tu seulement que tu aurais une quelconque influence sur lui ?

Il la sentait prête à pleurer. Il ne savait si c'était à cause de la vie gâchée de Rogue, ou bien de ses paroles ironiques quelques instants plus tôt.

- Et puis, reprit-il sur un ton qu'il voulait léger, je croyais que c'était de ma carrière dont tu devais t'occuper… Tu as du pain sur la planche si tu veux faire de moi le futur Ministre de la Justice Magique !

Hermione consentit à sourire.

- Tu le crois vraiment ?… demanda-t-elle d'une petite voix.

- Ministre de la Justice, peut-être pas…

- Pas ça ! se mit-elle à rire. Tu crois vraiment que je pourrais poursuivre les recherches de Rogue…

Ron caressa ses cheveux quelques secondes et les embrassa avant de répondre.

- Je ne vois personne que toi pour réussir mieux que lui…

Ils restèrent silencieux un moment. Puis Ron reprit :

- Je ne voulais pas te blesser. Je me suis mal exprimé. Ce que je voulais dire, c'est que je suis certain que McGonagall choisira Rogue pour la seconder lorsqu'elle aura elle-même succédé à Dumbledore. Et que Rogue est bien trop attaché à Poudlard pour la quitter un jour. Je ne veux pas que tu croies que je dénigre Rogue parce que tu l'admires. Si tu l'admires, c'est qu'il est sûrement admirable… je ne suis simplement pas capable d'apprécier les qualités que tu lui trouves. Mais ce qui m'importe c'est que tu me trouves à moi assez de qualités pour rester auprès de moi. Parce que…

Elle l'écoutait. Elle l'écoutait de tout son être. Il fit glisser ses mains sur ses épaules et le long de ses bras jusqu'à ses doigts qu'il enlaça entre les siens. Il était peut-être l'heure de lui parler de tout ce qu'il ressentait pour elle. Du frisson qui le saisissait chaque fois qu'il touchait un morceau de sa peau ; de la plénitude qui comblait son cœur quand elle était près de lui ; de son odeur qui parfumait chacun de ses rêves depuis des mois ; de la crainte qu'il avait qu'elle lui préférât la compagnie d'un autre ; de ce bonheur simple de seulement la regarder durant des heures ; de ce point dans son cœur chaque fois qu'il savait qu'il allait la retrouver au détour d'un couloir ; des tremblements de ses mains chaque fois qu'il songeait que chacun de ses rires, de ses sourires, de ses regards étaient pour lui. Et de tant d'autres choses qui s'agitaient en lui sans qu'il sût y mettre les mots dessus.

Elle attendait, ses doigts serrés sur les siens, retenant son souffle. C'était trop difficile. Et il avait peur de laisser échapper quelque bêtise. Il se tut. Il embrassa sa joue. Il sentit un sourire au coin de ses lèvres et un soupir soulever sa poitrine. Le petit cœur d'argent dans l'échancrure de son chemisier monta en même temps et redescendit au rythme de sa profonde expiration.

Aussitôt sorti du cachot de Rogue, Harry chercha ses amis avec impatience. Il trouva Ginny qui jouait aux cartes dans les escaliers du Grand Hall avec Peeves.

- Tu pactises avec l'ennemi ? se moqua Harry dès qu'il les vit.

- A qui parles-tu ? demanda Ginny, concentrée sur son jeu.

- A Peeves ! répondit Harry en riant.

L'esprit se mit à caqueter.

- C'est pour mieux endormir sa méfiance ! répliqua le bonhomme dans une horrible grimace.

- N'y compte pas trop, Peevy ! N'oublie pas que les jumeaux Weasley sont mes frères, que j'ai de la ressource… et que je triche plus subtilement que toi ! Et de trois, Peeves ! Tu me dois trois bombacequetuvoudras…

- D'accord ! D'accord ! grogna l'esprit frappeur. Mais c'est moi qui les lance…

- C'est pas ce qu'on avait dit !… Mais c'est d'accord… Trois, hein, Peeves ! pas une de moins ! Je te dirais où, quand et surtout qui…

Peeves lui tira la langue et disparut dans un bruit grossier.

- Tu prépares la rentrée ? demanda Harry.

- Hé ! fit Ginny en ramassant les cartes étalées sur les marches. Il n'est pas mauvais d'avoir quelques munitions en réserve… On a le droit d'aller voir Remus ?

Harry lui fit un clin d'œil.

- On est même invités à déjeuner avec lui ! Dobby est en train de tout préparer. Où sont Ron et Hermione.

Ginny rangea le paquet de cartes dans sa poche.

- D'après Mimi Geignarde en train de fleureter au bord du lac.

Harry faillit s'étrangler de rire.

- Elle a dit ça ?

- Je peux pas répéter ses termes exacts. Ma maman m'a interdit de répéter les grossièretés.

Ils quittèrent le château en riant pour se diriger vers les rives du lac. Ils y trouvèrent effectivement Ron et Hermione. Cette dernière lisait dans un cahier, qu'Harry reconnut comme appartenant à Rogue, une main caressant distraitement la tête de Ron posée sur ses cuisses. Le jeune homme dormait apparemment, un livre manifestement moldu ouvert sur le visage afin de se protéger de la lumière du soleil. Ses mains croisées sur sa poitrine se soulevaient régulièrement au rythme de ses ronflements légers.

- Qu'est-ce que vous faites là ? demanda Ginny.

- On révise, dit tranquillement Hermione sans lever les yeux de sa lecture.

- Je reconnais bien là la manière de réviser de mon frère, répliqua Ginny. Mais toi, qu'est-ce que tu fais ? je ne crois pas que les notes de Rogue sur ses expériences sur les poisons violents soient au programme de Septième Année…

- Pas encore, en effet, lui sourit Hermione tout en continuant à glisser ses doigts dans les cheveux roux de Ron.

Elle referma son livre et le posa à côté d'elle sur l'herbe pour plonger sa main dans la poche de sa jupe sans déranger le jeune homme qui dormait sur ses genoux. Dans une grimace destinée à montrer à tous la difficulté de la chose, elle en retira une petite fiole qu'elle montra à Harry.

- As-tu besoin de cela ? demanda-t-elle.

Harry la remercia en souriant. Il n'avait pas eu de cours de narcomancie ce matin-là. Il lui montra ses mains vides :

- Magie sans baguette ! expliqua-t-il.

Hermione recommença la même opération que précédemment, pour remettre la fiole dans sa poche cette fois, avec la même grimace.

Ginny fixait son regard avec envie sur le cahier posé au sol. Elle s'accroupit pour être au même niveau que son amie.

- Tu crois qu'il te prêterait ceux qu'il enferme dans son armoire ? chuchota-t-elle.

Le livre moldu se souleva en même temps que la tête de Ron.

- C'est hors de question ! s'exclama-t-il. On n'étudie pas la magie noire à Poudlard !

- Alors pourquoi la réserve est-elle pleine de livres interdits ? demanda Ginny péremptoire.

- Parce que… commença Ron.

Hermione leva vivement les yeux vers lui et les baissa aussitôt. Ron se mit à bafouiller.

- Justement ! finit-il par dire d'un ton sans réplique. S'ils sont interdits c'est qu'ils sont interdits ! Et s'ils sont sous clé c'est pour les mêmes raisons !

Ginny haussa les épaules.

- A quoi ça sert alors de les garder dans l'école puisqu'ils ne doivent pas être consultés… ? Et puis tout le monde sait que les trois-quarts si ce n'est plus des élèves de Serpentard, et la moitié des élèves de l'école, ont déjà touché à la magie noire ! Ellie m'a dit qu'il y avait dans la bibliothèque de son père des ouvrages anciens qui traitaient de ces pratiques… Ça ne fait pas des McGregor des Mages Noirs !

Ron se leva et toisa sa sœur avec réprobation :

- Tu m'inquiètes de plus en plus, Ginny ! Je ne crois pas que maman apprécierait que tu tiennes de tels propos. Ni que tu touches à ces pratiques… La magie noire… C'est de la magie noire, un point c'est tout… D'ailleurs, je trouve tes fréquentations bien sombres en ce moment…

Ginny rougit brusquement. Elle fit un pas en avant, les yeux dans ceux de son frère.

- Ne te mêle pas de mes fréquentations, Ronald !

- Je m'en mêlerai si je veux ! martela Ron. Et j'ai le droit de te dire que ça ne me plait pas que tu continues à voir cette McGregor et ce Dennis ! Ils t'ont mis de mauvaises idées en tête !

Ginny crispa les mâchoires et serra les poings. Ron se tourna vers Hermione toujours assise dans l'herbe.

- Et c'est un peu ta faute, aussi ! Avec ton stupide laboratoire ! Tu crois que je n'ai pas vu les livres de magie noire et tu ne crois que je ne sais pas que Ginny les a consultés ? Où penses-tu qu'elle ait trouvé la recette de son ridicule philtre d'amour ?

- Dans les affaires de classe de maman !

Hermione se relevait lentement, Harry se demandait s'il devait se sentir embarrassé ou ignorer l'allusion, Ron laissa son mouvement en suspens.

- Hein ? firent-ils tous les trois en même temps.

Ginny haussa les épaules.

- J'ai trouvé cette recette dans un vieux livre de classe de maman, répéta-t-elle. Alors tu vois, Ronnie, la magie noire, c'est peut-être une affaire de famille ?

Elle défiait son frère du regard. Les oreilles de ce dernier s'ourlèrent de vermillon, signal de danger ou de détresse

Harry décida d'intervenir avant que l'un ou l'autre n'en vînt à de malheureuses paroles.

- Tu sais, Ron… commença-t-il avec une hésitation, ne sachant absolument pas ce qu'il pourrait dire pour rassurer son ami. Je crois que Ginny a raison quand elle dit que tout le monde un jour où l'autre est amené à pratiquer la magie noire…

Ron posa sur lui des yeux effarés. Harry se hâta de continuer :

- Même des gens réputés pour l'avoir combattue ! Vois, Sirius, Remus, mon père… La carte du Maraudeur c'est de la Magie Noire… et tant d'autres choses ont-ils faites encore que nous ne savons pas… Et Hagrid ! Ils se promène souvent dans l'allée des Embrumes… Et Dumbledore, il en connaît un rayon sur la magie noire… ça ne m'étonnerait pas qu'il y ait touché aussi…

Le visage de Ron exprimait à présent le doute le plus absolu. Il n'était pas encore convaincu toutefois. Harry tenta alors le tout pour le tout.

- Et moi, Ron. Je pratique la possession des esprits, et depuis peu la possession des corps. Je sais les sortilèges pour briser les volontés, et je sais des poisons qui ne sont même pas dans les manuels des élèves-guérisseurs…

Ron tourna malgré lui la tête vers Hermione. Voilà pourquoi il ne voulait pas qu'elle continue à emprunter ses cahiers à Rogue. Il ne voulait pas que… Il revint à Harry.

- Mais… Mais… Ce n'est pas pareil… bredouilla-t-il.

Harry esquissa un sourire avant de lui répondre. Ginny fut plus rapide.

- Pourtant la magie noire, c'est la magie noire, un point c'est tout ! imita-t-elle avec aigreur…

Hermione posa la main sur le bras de Ron.

- Personne ne te demande de pratiquer la magie noire, mon cœur, dit-elle avec douceur. Aucun de nous ne voudrait te forcer à faire quelque chose que tu réprouves. N'est-ce pas Harry ?

- Bien sûr que non !

Il était un peu interloqué. Etait-ce pour cela que Ron semblait si bouleversé. Parce qu'il craignait qu'on lui demandât de se soumettre à des pratiques qui lui donnaient des frissons de terreur à leur simple évocation ? L'air soulagé soudain de son ami lui fit comprendre qu'Hermione avait vu juste.

- C'est à cause de ce que je t'ai dit ce matin ? demanda-t-il brusquement.

Ron baissa la tête.

- Je ne t'ai jamais demandé de pratiquer les Impardonnables… ni aucun autre sortilège interdit… reprit Harry. Je veux juste m'assurer que nous aurons de quoi répondre quand nous en aurons besoin.

- Comment ? s'inquiéta Hermione.

Ginny les interrompit. .

- On verra ça plus tard ! Je commence à avoir faim, moi !

Ils se rangèrent à son avis et prirent le chemin de la Cabane Hurlante.

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Ah ! Vous voilà enfin ! s'exclama Lupin quand les jeunes gens parurent à la porte. Dépêchez-vous de vous asseoir. J'ai une faim de loup !

Il se mit à rire. Harry et Hermione l'imitèrent. Ginny et Ron lui sourirent. Le frère et la sœur échangèrent un regard éloquent. Remus avait beau faire des efforts pour paraître reposé, il n'était manifestement pas au mieux de sa forme.

Dobby avait bien fait les choses. Il avait ramené des chaises et une table ronde recouverte d'une nappe blanche. La vaisselle était celle de l'école, sauf les couverts qui étaient simplement en inox – l'argenterie n'étant pas indiquée pour un loup-garou - et des chandelles enchantées à profusion éclairaient la chambre. Cela avait quelque chose d'incongru que ce luxe soudain dans la pièce aux volets fermés et aux murs défraîchis.

Lupin fit d'abord tous les frais de la conversation. Il demanda des nouvelles de Charlie et de Molly qui, il le savait, avait souffert le martyr durant ces mois de silence. Il se réjouit que Percy pût enfin sortir de l'hôpital. Ron osa l'interroger sur les informations qu'avait données Krum. Remus confirma ce qu'il pouvait. Il refit le récit de cette nuit de combats, d'une manière plus légère toutefois. Il évita les détails dramatiques et ne s'attarda que sur la traque de Pettigrew à travers l'Europe. Il parla peu de sa blessure. Il ne voulait pas assombrir les jeunes gens. Il lui suffisait de voir Harry se mordre les lèvres et baisser les yeux à l'évocation des souffrances endurées.

A la fin du repas, Hermione conseilla au blessé de s'allonger un peu. Elle et Ginny arrangèrent des oreillers dans son dos et s'assirent au pied du lit pour lui faire la conversation. Remus déclara qu'il n'avait jamais été mieux traité de sa vie. Il fit passer un élancement douloureux pour un soupir d'aise et regarda Harry dans les yeux :

- Eh bien, trêve de faux semblants… dit-il. Qu'est-ce qui vous arrive ? Vous me semblez bien sombres tous les quatre.

- C'est à cause de Ron, dénonça Ginny. Il est borné, sectaire et il ne comprend jamais rien à rien !

Remus se tourna vers l'accusé, écarlate, qui serrait les dents et les poings. Il jeta un regard en coin à Hermione. Non, cette fois, il n'était pas question d'une quelconque jalousie. C'était plutôt la peur qu'il ressentait. Une peur viscérale dont le jeune Weasley n'avait même pas conscience… Du moins n'avait-il pas conscience que c'était de la peur. C'était étrange comme la peur était l'émotion qu'il reconnaissait le mieux chez les autres. Une question d'habitude sans doute. Il reporta son attention sur Ron.

- Alors, Ronald ? Qu'as-tu à dire pour ta défense ?

- Je dis que si la magie noire est interdite, c'est qu'il y a une raison ! lança le jeune homme avec un long regard de défi à sa sœur.

Le sourire de Lupin s'élargit.

- Le débat est d'actualité, en effet… Lequel d'entre vous peut-il me donner la définition de la magie noire ?

Hermione leva la main. Ginny la devança :

- Tout sortilège, envoûtement, enchantement dont le but est l'atteinte à la vie, à la santé physique ou mentale des personnes, ou à l'anéantissement de leur personnalité propre sera appelé maléfice, récita-t-elle. Tout philtre ou onguent préparé à l'aide de ces maléfices ou nécessitant des ingrédients interdits ou obtenus par des moyens morbides sera considéré comme dangereux et prohibés. Tout sort dont le but est de doter d'une vie propre des objets naturellement inanimés afin de tromper ou de nuire est également illicite. L'ensemble de ces sorts, enchantements, pommades ou magistère sera appelé Magie Noire et sera passible d'une peine allant de l'amende à la détention. La peine la plus lourde sera appliquée pour les sortilèges dits Impardonnables : la privation des droits sorciers, l'interdiction de porter une baguette, et l'emprisonnement à vie à Azkaban.

Ron et Harry regardaient Ginny la bouche ouverte.

- Très bien ! fit Remus en retenant un rire. Dix points pour Gryffondor !

Du coin de l'œil il observait Hermione qui mordait ses lèvres. Amusé, il tourna la tête vers elle.

- Hermione ? Tu voulais ajouter quelque chose ?

- C'est une définition idiote ! s'exclama Hermione. Je l'ai étudiée attentivement lors de notre Première Année, et encore plus attentivement en Quatrième Année, lorsque le Professeur Maugrey… Elle se reprit vivement : je veux dire : lorsque Croupton Junior nous a annoncé que le Professeur Dumbledore l'avait autorisé à aborder cet aspect du programme. Je n'ai cessé d'y revenir chaque fois qu'il a été question d'un procès de Mangemort…

- Et ? fit Ron impatienté.

- Et elle est pleine de failles. Cette définition est fort mal rédigée, ainsi que la loi qui en découle…

- En effet, concéda Remus. C'est en exploitant ces failles que beaucoup de mages noirs ont pu échapper à la prison. Si on s'en tenait à la lettre, et compte tenu que beaucoup de sortilèges considérés comme anodins, voire amusants, visent à dénaturer l'intégrité physique des personnes, presque tout serait interdit. Et vos frères auraient du souci à se faire… ! ajouta-t-il sur un clin d'œil.

- Mais… fit Ron troublé, comment peut-on faire la part des choses ?

- Je suppose que c'est ce qu'on nomme l'éthique… lui sourit Lupin.

- Lé quoi ? demanda Ron.

- L'éthique, répéta Lupin en souriant. La magie nous offre des moyens fabuleux de réaliser nos rêves les plus fous ou de faire de nos désirs les plus profonds des réalités. Le chaos qui pourrait survenir si chacun se livrait à des expériences uniquement dédiées à assouvir ces ambitions ou ses caprices serait contraire à la gestion sereine d'une société digne de ce nom… et à terme causerait le déclin et la fin du monde des sorciers. La loi cependant régit les actes et non les intentions. L'assassinat, la violence, l'annihilation de la volonté d'autrui pour obtenir de lui quoi que ce soit par la force, tout ceci tombe sous le coup de la loi. Le reste est une question de conscience… de morale personnelle si tu préfères, ajouta-t-il comme Ron tordait sa bouche en une moue dubitative. Du point de non retour que chacun se fixe et qui marque les limites à ne pas dépasser… Fabriquer des poisons violents n'est pas un crime en soi. Les administrer par contre devient contraire non seulement à la loi, mais à la morale. Bien sûr, cette morale, cette éthique, varie selon les personnes. Et j'en connais beaucoup dont la conscience ne s'embarrasse pas de ce genre de considérations.

- Mais on n'a pas besoin de fabriquer des poisons violents ! fit Ron absolument pas convaincu par la rhétorique de Remus.

- Si ! assura fermement Hermione.

Tous tournèrent vers elle des regards étonnés.

- Pour trouver les antidotes, il faut bien connaître le poison, continua-t-elle. Car ce n'est pas parce que la loi condamnera telle ou telle pratique qu'elle ne sera pas mise en œuvre par des sorciers à l'éthique moins exigeante que d'autres… C'est à chacun de mettre ses propres limites, tout en sachant que le risque lorsqu'on pratique la magie noire, n'est pas de finir à Azkaban, mais bien de perdre sa propre humanité, d'étouffer sa capacité de compassion et de se laisser dévorer par l'ambition au détriment de toute autre chose. Il ne faut pas se leurrer. Si la magie noire attire tant de monde, c'est bien parce qu'elle offre des moyens de puissance au-delà de tout ce qu'on peut imaginer. Et ce n'est pas pour rien que Tom Jedusor s'est tourné vers elle pour obtenir ce qu'il désirait le plus au monde, le pouvoir de vie et de mort sur tous ceux qui l'entourent.

Elle se leva et vint se placer derrière Ron, ses deux petites mains sur les épaules du jeune homme.

- Je comprends que tu aies fixé tes limites au point zéro de la tolérance à la magie noire. Comprends que d'autres aient une vision plus élargie des choses, sans être pour cela des mages noirs ou des suppôts de Voldemort…

Ron tressaillit.

- Tu veux dire que la magie noire n'est pas condamnable quand l'intention est bonne ?

Hermione eut un petit rire.

- L'intention ! Oh mon Dieu, Ron ! mais l'enfer est pavé de bonnes intentions… comme disent les Moldus ! Non ! Non ! Je te demande simplement de ne pas faire de procès d'intention, justement, à quiconque s'approche de la magie noire un peu trop à ton goût, mon cœur…

Harry sourit à Hermione.

- Oui, fit-il. La magie en elle-même n'est ni bonne ni mauvaise…

- Tout est dans la main qui en use… Je vois que mes leçons commencent enfin à entrer dans votre crâne obtus…

.
.
Ils se tournèrent tous vers la porte tandis que Remus se mettait à rire.

- Comment fais-tu pour apparaître toujours au moment où on s'y attend le moins, Severus…?

Rogue quitta le pas de la porte sur lequel il se tenait depuis un moment à ce qui semblait.

- C'est un secret que je ne suis pas près de révéler, Rémus, répondit Rogue avec une esquisse de sourire.

Il désigna du regard les jeunes gens encore saisis par son arrivée.

- Sinon, comment veux-tu que je terrorise mes élèves le temps qu'il me reste à user ma patience en ces lieux ?

Son regard tomba sur Ron qui déglutit avec difficulté. Le jeune homme posa sa main sur celle d'Hermione.

- A chacun son seuil de tolérance, Weasley… dit-il. En toute chose. Personnellement, c'est la bêtise et l'étroitesse d'esprit que j'ai beaucoup de mal à tolérer…

Ron rougit violemment. Il s'agita sur sa chaise, prêt à quelque éclat. Mais Rogue déjà tendait à Remus sa fiole de remède.

- Prends ça tout de suite, ordonna-t-il.

Puis il sortit une autre petite bouteille qu'il posa sur la table. Il la contempla un moment d'un air satisfait.

- Dans une heure environ tu pourras prendre celle-ci, ajouta-t-il avec une pointe de suffisance. Je crois que j'ai trouvé le moyen d'atténuer la douleur en même temps que la diffusion des toxines dans ton sang.

- Ah ? fit Remus en plongeant son nez dans le verre qu'Hermione lui tendait. Et à quels effets secondaires dois-je m'attendre cette fois ?

- Il se pourrait qu'il te pousse une ou deux cornes sur la tête…

Remus leva les yeux de son gobelet et cessa de boire. Les jeunes gens étaient partagés entre l'atterrement et l'envie de rire. Rogue leva les épaules et les yeux au ciel.

- Je n'en sais rien ! répondit-il. Mais je ne pense pas qu'il y en ait de très gênants… J'ai pour habitude de préparer mes potions avec beaucoup de soin.

Remus termina le reste de sa potion et rendit le verre à Hermione. Il s'étendit sur son oreiller et sourit aux jeunes gens.

- Merci de votre visite, les enfants, murmura-t-il. Je serai heureux de vous revoir demain.

Harry se leva. A nouveau le visage de Remus paraissait gris et fatigue, malgré le sourire qu'il leur offrait. Il aiguilla ses amis vers la porte. Rogue les suivit.

- Severus ! le rappela Lupin comme il allait sortir.

Rogue se retourna sur le seuil de la chambre.

- Tu devrais t'en tenir au sarcasme… tu n'es vraiment pas doué pour la plaisanterie ordinaire…

Rogue referma la porte de la chambre sur le rire las de Remus. Il sembla à Harry, dans l'ombre du couloir, qu'il devinait un sourire triste sur les lèvres de son professeur de potions.


RAR DU CHAP 95

Je suis désolée : j'ai un problème d'affichage des reviewes. Je les reçois dans ma messagerie mais elles ne s'affichent pas sur mon écran sur Je n'ai pas pu les copier coller non plus vu qu'elles étaient parasitées de signes bizarres et de lettres manquantes… Je les commenterai dès qu'elles daigneront apparaître sur la liste des reviewes…

Harana : J'ai beaucoup aimé ce dernier chapitre car mettre des mots sur l'étrange relation de Severus et Remus m'a permis d'y voir plus clair. C'était fait pour… Et c'est vrai que c'est une étrange relation. Complexe et évolutive… Sinon, une idée 'saugrenue?' m'est venue: est-ce qu'Hermione s'engagera un peu plus dans la défense des Elfes de maison? Elle va essayer, mais je crains que les circonstances… je compare en fait ton histoire à ce que pourrait être le vrai tome 6 et 7 de JKR (et crois moi ton histoire me tient autant en haleine sinon plus que le tome5) et dans une interview, JKR a dit qu'Hermione sera capable de beaucoup de choses pour faire passer ses idées. Bref, ton histoire m'apparait tellement cohérente avec les 5 livres que j'en suis arrivée à attendre des réponses aux indices de JKR dans ta fic... Non surtout pas ! Ce n'est que ma vision des choses…
A part ça, j'ai révé de ton histoire il y a quelques nuits (quand je te dis qu'elle me passionne...) et si mes souvenirs sont bons j'ai révé qu'Hermione se transformait au nez et à la barbe de Voldemort en Vouivre et que Ron ne voulait plus d'elle parce qu'il n'aimait pas les Serpentars (même de moitié)...hum...oui je sais rêve complètement débile et je suis folle... MDR ! Tu es la deuxième personne qui me dit avoir rêvé de mon histoire ! Le premier m'a dit qu'il avait rêvé qu'il embrassait McGregor… !

Angel's Eyes : Ha ! En live ! enfin ! Oulala, si rusard était déjà là du temps des maraudeurs, il doit être sacrément vieux maintenant le bougre! Pas tant que cela. Une vingtaine d'année au T7. Et oui, Rusard a fait ses débuts à Poudlard au temps des Maraudeurs, au même moment me semble-t-il où Dumbledore est devenu directeur…
Ha c'est bien ce que je disais, on dirait que rogue déteste de moins en mois Harry ( bin oui, s'il est fier de lui!) Il est quand même son élève. Je ne connais pas de prof qui ne soit fier d'un élève doué qu'il conduit sur le chemin de la connaissance la plus approfondie… C'est même plus qu'un professeur : Rogue est le maître, et Harry est un apprenti J'adore Rogue, je l'avais jamais dit:D! Ha non, je ne savais pas… Il y a pas mal de fan de Rogue, par ici… D'ailleurs il semble de plus en plus oublier sa rancune envers Remus aussi, on dirait, c'est bien ça! Comme je le disais plus haut, c'est une relation évolutive…
D'ailleurs j'ai du sauter une étape, mais... c'est qui déjà le nouveau ministre de la magie? Je ne l'ai pas dit. C'est secondaire dans ma fic… Mais dans le T6 peut-être pas…
samikitty : J'ai bien rigolé avec Mondigus, le pauvre quand même ! Ne plus pouvoir avaler de whisky, ça doit être dur ! lol. Et ça te fait rire ! En tout cas merci de nous laisser Remus encore un peu vivant, c'est gentil, même si c'est juste pour qu'il raconte ses souvenirs (bon, j'espere quand même qu'il survivra, le pauvre !). C'est déjà pas mal non ?

Ayadko : Bon je te deteste plus Ha ouf ! ce chapitre est tout simplement géant, je commence à coprendre le lien qu'il y a entre Rem et Sev C'est assez complexe en effet. Mais c'est le lot des relations humaines, non ? et j'adôre la façon dont mon pf de potion préféré arrive! Toujours aussi discret –certains diraient même sournois… Ms par contre comment a-t-il su ce qu'avait dit Dumby? Sans doute Dumbledore lui aura-t-il fait cette même réponse quand notre cher Severus s'est plaint à lui de devoir se cacher alors que Lupin trottait sous le soleil… enfin surtout sous la lune… En fait, c'est une phrase que dit Rogue dans le T3 dans la Cabane Hurlante quand Harry lui fait remarquer que Remus aurait pu le tuer cent fois dans le courant de l'année et qu'on peut lui faire confiance. Je me suis demandée ce que signifiait cette phrase : l'esprit d'un loup-garou est insondable : cela veut-il dire que l'esprit d'un loup-garou est tordu au point de jouer avec ses futures victimes ou que l'on ne pouvait lire dans son esprit (bien sur à l'époque nous ignorions que Rogue était légilimancien mais cela fait peut-être partie des innombrables indices que nous a concédé JKR…) J'ai choisi la seconde option… Et puis sa manière d'arriver là-bas a un peu conditionné celle que tu soulignes dans ma fic. Une sorte de parallèle… qui n'est peut-être évident que pour moi d'ailleurs…
Sinon je plains ce pov Monfingus...ne plus pvr boire plus de 3 gorgées de whisky... l'horreur! Va-t-il en faire une depression? Ha c'est une idée tiens… quoi que Mondingus dépressif… j'ai du mal à l'imaginer… à moins qu'il ne veuille se faire consoler par Arabella Figg…
Dernières questions assistera-t-on au mariage de Percy et Penelope? Je ne sais pas encore. Maugrey va-t-il continuer à jouer les Detritus dans son propre camp ou Dumby va le calmer un bon coup? Heu… tiens un autre hippogriffe… Le rat connaitra-t-il une mort digne de sa condition de traitre, lache, déchet humain etc? sors sa pancarte "pour l'éradication des animagus rat dans l'univers d'Harry Potter"…. Oh ! deux hippogriffes ! C'est fou quand même !
PS: voui ma cuillère est en inox Tu me rassures !

cemeil : C'est une belle histoire que Remus nous a raconté là. Un hippogriffe? regarde en l'air Où çà? Je vois pas d'hippogriffe moi. Mais si ! y en a plein en ce moment, ce doit être la période de migration… Mais je sens que la prochaine rencontre entre Rogue et Maugrey approcha à grands pas et que si tu vois des hippogriffes, c'est que je suis bien tombée! (pour une fois)! Quoique, les prédictions ronesques m'ont bien aidée. Oui c'est vrai que c'est facile de prédire l'avenir avec lui… on prend le contre-pied de ce qu'il raconte et le tour est joué…
Et voilà, toute la fine équipe est de nouveau ensemble: Weasley, Weasley, Granger et Potter... Qu'est-ce que çà nous réserve tout çà? Des problèmes en perspectives… ?
Si je ne repasse pas par là ce week-end.. Bonnes Pâques! Merci !à toi aussi ! Pas d'indigestion de chocolat hein… Je sens que je vais passer le week end à penser à Remus Lupin moi !

dreyd : Tout n'est peut-être pas complétement dévoilé, mais ce fut une promenade fort agréable (du point de vue du lecteur évidemment) dans le Poudlard des maraudeurs, en compagnie des personnages auxquels je suis sans doute le plus attachée... C'était l'occasion, n'est-ce pas… je suis heureuse que ce petit tour dans le passé vous ai plu… j'avoue que j'étais assez stressée de savoir comment ce chapitre serait accueilli…

Namyothis : Un point, non moi j'apelle ça de la torture de pauvre lectrice. Je vais changer de pseudo : Torquemissteigne c'est mon nouveau nom…
Déçue, pas du tout du tous, mais pleine de questions. Pourquoi Sirius en voulait tellement à Rogue. Parce qu'ils ne pouvaient pas se voir… des fois y a pas de raisons particulières… ensuite… peut-être y a-t-il eu des raisons plus graves… Et je sens qu'il n'a pas tous dit. Remus n'a pas tout dit non, c'est vrai. Il a juré de ne rien dire. Il tient sa promesse…
Des mairages en perspectives chez les weasley, tant mieux, mais je finit par me demander si Tonk et Charlie ne pourraient pas leur dammer le pion. Ha c'est possible… Un double mariage, peut-être…
Lyane : Je fais court, j'ai pas vraiment le temps ce soir. Tu as très bien expliqué comment Severus et Remus ont découvert le secret de Poudlard, j'ai trouvé ça très intéressant. Encore plus que tu ne le penses… (On a aussi eu ta version de la "blague" de Sirius) je me suis toujours demandée si Sirius était inconscient ou s'il avait des raisons d'envoyer Rogue à un loup-garou... Et comme j'aime bien Sirius… Et Ron et Ginny sont de retour à Poudlard...Les choses vont devenir intéressantes. Surtout pour Harry et Hermione c'est vrai…