Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.
Chapitre 98
Retrouvailles en tout genre
…
Harry passa la journée du premier septembre à arpenter les couloirs du château en solitaire, et à éviter Ron qui essayait désespérément de voler quelques derniers baisers à Hermione avant qu'elle ne portât son insigne de Préfète en Chef sur sa robe. Ginny faisait quelques derniers tours de terrain de Quidditch. Elle l'avait invitée à le rejoindre, mais il avait refusé.
Il se sentait nerveux et rien ne pouvait le distraire de cette oppression qui lui serrait la gorge et le cœur. Il avait traîné dans les jardins désertés par les fantômes. Les représentants des quatre Maisons assistaient à leur premier conseil de l'année scolaire. Il avait attendu longtemps sur le banc près des buissons de roses dépouillés de leurs fleurs. Ses pensées s'égaraient vers la Cabane Hurlante où la montée de la lune laissait Remus épuisé et fiévreux. Il avait vu Rogue, dans la matinée, rejoindre le Saule Cogneur d'un pas vif, presque impatient. Il savait pour avoir vu la veille dans le bureau du Professeur de Potions ses cahiers de notes ouverts aux pages des antidotes, que ses remèdes ne soulageaient plus Lupin que dans une moindre mesure. Rogue avait haussé les épaules dans un geste d'impuissance et avant qu'Harry lui demandât pourquoi il continuait une tâche qu'il savait inutile, il lui avait tendu son emploi du temps de l'année, complété des cours qu'il comptait continuer à lui donner. Il lui avait recommandé sur un ton brusque de ne pas tarder à l'apprendre par cœur et de veiller à ce qu'il ne tombât pas entre des mains inopportunes. Harry l'avait aussitôt rangé entre les deux lettres de McGregor – Ginny lui avait rendu la seconde après qu'elle l'eût laissée traîner sous les yeux de Ron.
Harry avait noté que les heures d'entraînement de Quidditch de l'équipe de Gryffondor avaient été laissées libres. Etait-ce pour ne pas s'attirer les foudres de la Directrice Adjointe, ou parce qu'il reconnaissait qu'il faudrait au jeune homme un exutoire à l'énergie qui ne cessait chaque jour de grandir en lui, que Rogue avait consenti à ne pas priver son élève de sa passion ? Harry ne chercha pas à le savoir.
…
Seul dans le jardin qui se parait des couleurs de l'automne, Harry regardait ses mains. Il arrivait déjà à faire avec elles plus de choses qu'il n'aurait pensé pouvoir en effectuer avec sa baguette. Il ne parvenait pas toujours encore à contrôler la magie pure qui émanait d'elles par moment. C'était en général quand ses émotions prenaient le dessus sur sa raison, dans des mouvements impulsifs de colère ou de désarroi. Jusqu'à présent, les occasions de se mettre en rage, ou de se sentir mal à l'aise avaient été rares. Mais lorsqu'il se retrouverait face à Malefoy, ou que Voldemort recommencerait à le tourmenter… qu'adviendrait-il ? Rogue lui reprochait de ne savoir fermer son cœur comme il le faisait avec son esprit. D'après lui, il n'arriverait jamais à empêcher ses yeux de faire des feux de joie ou de détresse. Cependant, Harry n'en était pas aussi chagriné que le professeur voulait qu'il le fût…
Ginny, Ron et Hermione étaient retenus par McGonagall dans la salle des Préfets, afin de leur donner les dernières instructions avant l'arrivée du Poudlard Express à Pré-Au-Lard. Si les Aurors du Ministère se chargeaient de la sécurité et de la discipline dans le train, les jeunes gens devaient accompagner Hagrid à la gare pour encadrer leurs camarades et, pour Hermione donner ses instructions aux autres Préfets. Un instant, à cette idée, ils avaient à nouveau nourri quelque inquiétude quant au nom du Préfet en Chef. Harry n'avait pas osé poser la question à la Directrice de sa Maison et, s'il ne doutait pas que ses amis sauraient qui serait leur représentant avant de quitter l'école, lui devrait attendre leur retour pour en être informé. Pas Malefoy ! Pas Malefoy ! ne pouvait-il s'empêcher de se répéter dans sa tête, de la même manière qu'il s'était répété Pas Serpentard ! Pas Serpentard ! lors de sa répartition. Seulement, s'il savait à présent que ce souhait avait été déterminant dans la décision du Choixpeau Magique, il était bien conscient qu'il ne pouvait en rien influer sur la volonté du Directeur de l'école.
…
Il descendait donc les escaliers du Grand Hall, déjà vêtu de sa robe aux armes de Gryffondor. Il venait de décider de ne pas se rendre directement dans la Grande Salle. Il avait encore deux bonnes heures avant que ses camarades ne fissent leur entrée. Une visite à Dame Agnes lui permettrait peut-être de calmer son anxiété. Il ne comprenait pas cette fébrilité… Sa dernière rentrée, sans doute, lui donnait cette impression de compte à rebours…
Soudain, il reçut un coup de poing à l'estomac, en même temps qu'une claque au visage. Dans le contre jour de la grande porte ouverte une silhouette sombre se découpait, enveloppée dans une cape, un bonnet écossais posé de biais sur la tête.
Harry resta sur la dernière marche de l'escalier, oubliant de reposer son pied sur le sol de marbre.
Elle referma la porte lentement et se tourna vers l'intérieur du Hall. Elle posa son sac de voyage et retira sa cape, la faisant tournoyer dans un geste gracieux. Elle portait déjà sa tenue d'élève de Serpentard et le foulard vert et argent dépassait élégamment du col de sa robe. Elle reprit son sac et marcha résolument vers le centre de l'entrée.
Harry ne bougeait pas. Avec un peu de chance, elle passerait sans le voir. Elle se rapprochait pourtant inexorablement de lui. Il se retint à la rampe dorée presque malgré lui, incertain quant à savoir s'il devait la saluer où la laisser l'ignorer. Elle leva les yeux vers lui au moment même où elle allait bifurquer vers le couloir qui menait chez les Serpentard. Il fut incapable d'avaler sa salive.
- Eh ? Potter ? fit-elle avec un large sourire. C'est une drôle de coïncidence ! Je pensais justement que la dernière personne que j'avais vue en quittant Poudlard c'était toi ! C'est tout de même curieux que tu sois la première personne que je voie en y revenant.
Ellie McGregor tourna son pas vers lui. Allait-elle lui tendre la main une nouvelle fois comme elle l'avait fait lors de son départ. Le cœur d'Harry battait dans sa poitrine à lui faire mal. Il pensa à sa lettre – à ses lettres qu'il gardait toujours dans sa poche. A ce qu'elle disait de lui. A ce qu'elle avait à leur dire. Se moquait-elle encore de lui en ce moment même ? Elle se tenait devant lui, son regard pétillant de malice posé sur lui, un rien interrogateur. Il devait lui dire quelque chose, la saluer, lui dire bonjour, le plus naturellement du monde.
- Tu n'es pas avec les autres ?
Ce fut tout ce qu'il réussit à prononcer. Il se trouva plus que stupide et son air déconfit fit froncer les sourcils de la jeune fille.
- Je vois que ces vacances n'ont pas émoussé ta perspicacité, Potter…
Il se serait cogné la tête contre la rampe de l'escalier. Pourquoi avait-il toujours l'impression d'avoir le cerveau vide quand elle était devant lui ? C'était la même chose avec Cho… Non, surtout pas Cho ! C'était totalement différent ! Et il n'était surtout pas… enfin, il n'éprouvait pour McGregor que de l'agacement.
- Apparemment, toi non plus tu n'es pas avec les autres, remarqua la jeune fille. Tu as passé de bonnes vacances, finalement ?
Harry n'eut pas le temps de répondre. Et ce fut heureux pour lui, car il en était bien incapable. Il ne savait s'il était rouge ou bien livide, mais il savait qu'il ne devait surtout plus ouvrir la bouche. Il leva un regard éperdu de reconnaissance sur le Professeur Rogue qui arrivait dans le Hall.
- Miss McGregor… dit-il avec un soupçon de résignation dans la voix. Je venais justement vous accueillir. Vous voudrez bien vous hâter de rejoindre le Professeur McGonagall dans le bureau des Préfets je vous prie… On vous attend pour partir à Pré-Au-Lard…
- Oui, Professeur, répondit-elle, le temps de déposer mon sac dans mon dortoir.
Elle fit un signe d'au revoir à Harry et se dirigea vers les quartiers de Serpentard. Rogue l'observa s'éloigner un instant. Il semblait à Harry qu'un sourire de fierté éclairait soudainement le visage du professeur, ainsi -mais ce fut si furtif qu'il crut avoir rêvé- qu'une inquiétude un peu amère dans son regard. Puis il se tourna vers Harry qui reprenait à peine des couleurs. Le jeune homme détourna les yeux et quitta enfin la dernière marche de l'escalier. Son cœur cognait encore dans sa poitrine. Il s'attendait à des sarcasmes. Il rentra légèrement la tête dans les épaules quand Rogue l'interpella.
- Potter… Dois-je vous rappeler ce que le Seigneur des Ténèbres fait à ceux qui portent leur cœur en bandoulière
- Non, Monsieur… répondit Harry sans se retourner.
Le poids sur sa poitrine lui fit si mal alors qu'il terminait de prononcer ces mots qu'il crut qu'il manquait d'air. Il sortit sur le parvis du château presque en courant. L'air vif de la fin d'après midi ne lui apporta pas le soulagement. Il se hâta vers les jardins, pour oublier Rogue, McGregor et la rentrée imminente.
…
Dame Agnes n'était toujours pas là. Une vague de panique faillit submerger l'esprit dérouté d'harry. Il s'assit sur le banc de pierre et prit sa tête à deux mains. Ce qu'il s'était efforcé de repousser au fond de son esprit des mois durant venait de lui sauter au visage en quelques secondes. Il avait suffi qu'il replongeât ses yeux dans le regard de bronze d'Ellie McGregor pour faire éclater en milliers de petits morceaux ses résolutions les plus fermes. Il devait se rendre à l'évidence. Il éprouvait pour McGregor la même chose qu'il avait éprouvé pour Cho. Non, ce n'était pas la même chose. C'était encore plus violent, peut-être. Et il voulait qu'elle l'aimât aussi. Bien sûr ce n'étaient pas ses paroles stupides qui pourraient l'aider en ce sens. Oh ! Bon sang ! murmurait-il pour lui même. Elle lui avait jeté un sort, c'était certain. Il n'était pourtant pas bête ! il passait même pour intelligent pour peu qu'il se donnât la peine de réfléchir. Alors pourquoi fallait-il qu'il se rendît toujours ridicule en sa présence ? Mais pourquoi avait-il fallu qu'il tombât à nouveau amoureux ! Comme si cela ne lui avait pas attiré suffisamment de problèmes la première fois ! Les paroles de Remus résonnèrent à ses oreilles. Le jour où les hommes commanderont à leur cœur de ne plus aimer, ce jour-là sera un jour bien triste pour l'humanité. L'amour n'est pas quelque chose qu'on explique ou qu'on contraint. C'est lui qui nous gouverne et non le contraire. Je ne connais personne qui puisse fermer son cœur ainsi que tu voudrais le faire.
- Eh bien ?
La voix légère de la Dame Grise le fit sursauter.
- Que nous vaut cette mine abattue ?
Elle était apparue près de lui, un sourire taquin sur ses lèvres de brume. Harry ne put s'empêcher de soupirer.
- Cela est-il en relation avec cette jeune fille qui vous saluait dans le Hall, il y a un moment ?
- Vous étiez là ? demanda Harry, fataliste.
- Ne lui suffit-il pas de semer le trouble dans sa Maison, continua Dame Agnes sans sembler pendre garde à l'air défait du jeune homme. Lui faut-il aussi mettre votre cœur à feu et à sang ?
La grimace d'Harry la fit rire.
- Le professeur Rogue à raison, fit-il aigrement. Je dois absolument apprendre à fermer mon cœur…
Le rire léger de la Dame le surprit.
- Il a tort… et il le sait, asséna-t-elle avec véhémence. Severus Rogue n'a fait que se tromper tout au long de sa vie, sur beaucoup de choses hélas… Et sur celle-ci en particulier. Il est trop tard pour lui, à présent… Son cœur n'est pas plus fermé que le vôtre Harry, il est aigre et rance à force de garder en lui tous ces sentiments qui sont faits pour être offerts. Il ne sait pas donner. Peut-être parce qu'il n'a pas beaucoup reçu… Peut-être parce qu'il ne voulait pas souffrir… Peut-être parce qu'il n'avait personne pour lui apprendre comment faire. Les premiers pas sont toujours maladroits et on tombe souvent. S'il plait à Severus Rogue de cacher son cœur sous sa robe noire, grand bien lui fasse ! Ce n'est pas cela qui l'a empêché de souffrir, ni qui l'empêche de souffrir encore…
- Oui, souffla Harry la tête basse, mais si c'est elle que cela fait souffrir…
- Croyez-vous que cela pourrait l'arrêter ? Croyez-vous qu'elle soit du genre à reculer devant le danger ? Croyez-vous surtout qu'elle vous laisserait choisir à sa place ?
A nouveau sa conversation avec Remus revint à la mémoire de Harry. Il s'agita sur son banc.
- De toutes façons, dit-il avec amertume, je suis bien incapable de lui dire quoi que ce soit ! Chaque fois qu'elle est devant moi, je ne suis pas fichu d'aligner trois mots intelligibles… Elle doit penser que je ne suis qu'un idiot.
- Sans doute ! s'amusa Dame Agnes… Mais un idiot qui lui plait…
Harry frotta sa cicatrice avec une grimace dubitative.
- C'est plutôt ma cicatrice qui lui plait… murmura-t-il.
- Je ne crois pas que vous-même en soyez si sûr que cela, railla la Dame.
Une autre grimace de doute tordit la bouche d'Harry.
- Admettons ! fit le fantôme en prenant le même ton qu'Hermione lorsqu'elle voulait démontrer qu'elle avait raison. Admettons qu'elle ne se soit intéressée à vous qu'à cause de votre cicatrice, Harry Potter… Vous-même, pourquoi vous plait-elle à ce point que vous perdiez le sens lorsque vous êtes tout près d'elle ?
Harry haussa les épaules en essayant de ne pas trop rougir.
- Elle est drôle et elle me fait rire, même quand elle se moque de moi, la plupart du temps… Elle a une manière si particulière de dire les choses … Et une vision de la vie qui…eh bien… ne me déplait pas non plus. Elle est… Je ne sais pas. J'ai juste envie d'être auprès d'elle et d'entendre sa voix, même si c'est pour l'entendre se moquer de moi.
- Et vous la trouvez jolie ?
- Elle n'est pas désagréable à regarder, répondit Harry en évitant de lever les yeux sur Dame Agnes.
- La première fois que vous l'avez remarquée, qu'est-ce qui a attiré votre regard ? Sa vision de la vie ? Et sa manière de dire les choses ? Ou bien juste cette façon si particulière de se moquer de vous…?
- Non, bien sûr… Elle est très belle, avoua Harry. Même si elle n'est pas la plus jolie fille de l'école…
Il sourit à Dame Agnes :
- Et qu'est-ce que cela a à voir avec ma cicatrice.
- Rien, répondit celle-ci sur un ton léger. Si ce n'est que vous avez posé les yeux sur elle parce que sa beauté a attiré votre regard, de la même manière que votre cicatrice a attiré son attention… Il me semble qu'elle ne s'est pas lassée de vous porter de l'intérêt. La moindre des choses serait de lui faire comprendre qu'elle n'a pas usé sa patience pour rien. C'est à vous de voir quelle réponse vous devrez lui faire. Mais elle mérite que vous preniez un peu de votre temps pour mettre les choses au clair.
- Vous parlez comme Hermione… soupira Harry.
- Vraiment ? fit Dame Agnes d'un air innocent. Quand je disais à Sir Nicholas que cette petite aurait dû appartenir à Serdaigle !
- Le Choixpeau a longtemps débattu, en effet…
- Eh bien si deux personnes vous disent la même chose, pourquoi hésiter ?
- Trois ! grogna Harry. Ginny aussi est persuadée que…
Il laissa sa phrase en suspens, se redressa et tourna le regard vers le fantôme.
- Mais trois autres personnes me disent aussi le contraire ! répliqua-t-il avec assurance. Le Professeur Rogue, mon ami Ron Weasley, et moi-même !
- Certes ! Certes ! admit la Dame Grise sur un ton qui ne disait rien qui valût à Harry. Et depuis quand ces personnes sont-elles expertes en affaires de cœur ?
Harry se leva du banc. Il s'inclina devant Dame Agnes avec raideur, pour lui dire au revoir.
- J'espère que vous prendrez un peu de votre temps précieux pour venir me tenir compagnie, Harry… pria la Dame, légèrement ironique, même si je sais qu'à partir de demain votre emploi du temps sera plus que chargé…
- C'est juste, répondit Harry déjà un peu moins fâché. D'ailleurs, vous voyez bien, je n'aurai pas le temps pour une affaire de cœur…
Dame Agnes soupira.
- Que venez-vous me parler de temps, Harry ? Croyez-moi, lorsque l'éternité vous tient lieu de présent, on regrette souvent le temps qu'on n'a pas pris… Des temps sombres nous attendent, nous en sommes tous conscients. L'obscurité est moins profonde quand on marche la main dans la main et la peur se fait plus légère au cœur quand un autre cœur bat au même rythme que le sien.
Harry la contempla un instant en silence.
- Vous avez toujours réponse à tout…? Demanda-t-il enfin.
- Hélas ! soupira encore Dame Agnes dans un petit rire triste. Mais s'il y a une chose dont je peux parler, c'est bien celle-là. J'aimais un homme plus que ma vie, et cet homme m'aimait. Ce fut cet amour qui nous tua tous deux. Croyez-moi sur parole, Sire Harry, nulle autre que moi pourrais vous faire pires médisances de l'amour. J'ai tant souffert que j'en suis morte. Pourtant, si je devais revivre ce temps je ne voudrais changer ni une seule seconde. Ce qui me rend l'éternité supportable n'est autre que le souvenir encore vivace de ce bonheur.
Elle se leva à son tour, son visage d'embrun soudain nostalgique. Elle tendit la main à Harry, comme si elle s'attendait à ce qu'il lui présentât son poignet.
- Vous voudrez bien me faire l'honneur de me conduire à la salle du banquet, Sire Harry ? demanda-t-elle, d'un air un peu absent. Il est temps de nous rendre à nos rendez-vous respectifs. Moi avec mes obligations, vous avec votre destin…
Harry ne put retenir un frisson. Il ne sut s'il venait des paroles de la Dame Grise, ou du contact étrange de ses doigts au toucher de frimas.
…
Lorsqu'ils arrivèrent dans le Grand Hall, Rusard les surveilla du coin de l'œil. Il fulminait au milieu d'élèves beaucoup trop nombreux à son goût qui n'auraient pas du se trouver là. Ils auraient du se trouver à bord du Poudlard Express ! au lieu d'encombrer son Hall à cette heure indue ! Une heure encore ! Il avait droit à une heure encore de tranquillité. Dumbledore avait perdu la tête pour avoir autorisé ces arrivées sauvages ! La Dame Grise esquissa un sourire à Harry et s'éclipsa en silence. A peine avait-elle disparue que Neville sautait sur son ami. Il le serra contre lui en riant et lui débita d'une traite tout le récit de ses vacances auquel Harry ne comprit pas grand-chose. La seule chose qu'il réussit à saisir fut que le jeune Londubat était arrivé en compagnie de son oncle Algie et de Luna Lovegood qui avait passé une partie de la fin des vacances chez la grand-mère du jeune homme. Le père de la jeune fille avait consenti à la leur confier quand il s'était vu pressé par les Mangemorts qui recherchaient toujours son imprimerie clandestine. Neville appela Luna et celle-ci vint saluer Harry d'un pas et d'un ton nonchalants. Ses cheveux courts bouclaient dans son cou et sa nouvelle baguette était coincée derrière son oreille droite. Elle portait toujours Saturne à ses lobes. Harry ne put s'empêcher de sourire. Neville ne vit rien, tout à son adoration. La porte du Hall s'ouvrit une nouvelle fois pour laisser entrer le professeur Rogue. La surprise le disputa un instant à la contrariété. Son regard acéré dévisagea chacun des élèves qui s'empressèrent aussitôt de regagner leurs quartiers. Puis Rogue traversa le Hall d'un pas pressé. A peine jeta-t-il un œil sur Harry et ses camarades.
- Qu'est-ce qu'il a ? demanda Neville. On dirait qu'il a un dragon à ses trousses…
- Non, fit Harry doucement. Un loup-garou…
Il fit signe à ses amis de se taire et leur promit une explication pour plus tard. Il leur fit signe de le suivre jusqu'à la Grande Salle où ils prirent place à la table des Gryffondor. Luna s'assit à coté de Neville et le laissa prendre sa main dans les siennes. Ils répondirent au salut de quelques uns de leurs camarades de Maison ainsi qu'à celui de ceux qui leur parvenaient des autres tables. Harry reconnut à la table des Serpentard la petite Betsie Singleton qui lui faisait des signes timides. Elle paraissait avoir poussé en graine en deux mois et ses lunettes semblaient plus grosses que jamais. Harry lui sourit et le visage de la toute jeune fille s'épanouit.
- Me demande à quoi vont ressembler les nouveaux cette année… gloussa Neville juste au moment où Parvati arrivait à leur table.
- Où est Padma ? demanda Luna en cherchant la jumelle Patil à la table des Serdaigle.
- A Pré-Au-Lard, répondit la jeune fille. Elle est Préfète. Papa l'a déposée à la gare avant de m'accompagner ici. J'ai passé des vacances horribles ! Et vous ?
- Merveilleuses ! s'exclama Neville.
Il passa son bras autour des épaules de Luna qui lui jeta un regard étonné avant de hocher la tête et de se rapprocher imperceptiblement de lui.
- Nous n'avions pas le droit de sortir, se plaignait Parvati. Nous n'avons pas eu le droit d'aller sur le chemin de traverse. Nous ne pouvions nous déplacer qu'entre plusieurs adultes. C'était pire que la prison… Et pour couronner le tout…
Ils ne surent pas ce qui avait couronné les horribles vacances de Parvati. La porte de la grande salle s'ouvrit et les professeurs entrèrent.
Firenze pénétra le premier dans la Grande Salle, du pas digne et lent qui lui était coutumier. Il promena son regard clair sur les élèves qui étaient là et les conversations se turent.
- Il n'était pas là l'année dernière, chuchota Neville dans un frisson impressionné. Vous croyez que c'est un signe ?
- Un signe de quoi ? s'étonna Parvati.
- Que cette année sera particulière ? dit Harry le cœur sur les lèvres.
- Oncle Algie a dit à Grand-mère qu'il fallait s'attendre à une offensive de V..Voldemort… continua Neville. Elle ne voulait pas me laisser revenir à Poudlard. Mais mon oncle lui a demandé si elle voulait passer mes ASPIC à ma place… Vous savez tous combien elle tient à ce que je devienne Auror…
Harry se força à sourire. Toutes ses angoisses lui revenaient au visage.
- Je me demande ce que va nous chanter le Choixpeau cette année, continuait Neville. Vous croyez qu'on aura le droit de retourner dans la Salle des Quatre Maisons ? Il parait que l'emploi du temps des Septième Année est moins chargé de cours que les autres années… Mais il y a beaucoup de travail de recherche… et il faut soutenir dans chaque matière un exposé de ces recherches. J'en ai les mains qui tremblent déjà rien que d'y penser… Je ne saurais jamais me mettre à la place des professeurs. Parce que dans les cours où nous sommes entre nous, ou avec les Poufsouffle, je sais bien que je serais à l'aise… Mais ceux avec Serdaigle et les Serpentard me font un peu peur…
Harry écoutait Neville avec un intérêt forcé. Entendre parler son ami de ses craintes le rassurait.
- Oui, j'aurais peur de paraître stupide auprès des Serdaigle… reprenait Neville, la voix un peu tremblante. Quant aux Serpentard… je n'en parle même pas. Je sais bien qu'ils vont rigoler avant même que j'ouvre la bouche… Et puis… et puis…
Neville avala sa salive. Son regard un peu fébrile se posa sur Harry.
- Et puis, maintenant nous savons que Poudlard n'est pas à l'abri d'une attaque de V.. Voldemort. Et je ne sais pas si nous pourrons passer nos ASPIC. En fait, c'est pas si important… parce que si on ne peut pas les passer, c'est que V.. Voldemort aura gagné et que nous serons mort… n'est-ce pas… et si tout va bien, on les passera… et alors il sera temps de s'inquiéter des ASPIC n'est-ce pas… Et c'est possible que ce soit cette année que V… Voldemort décide de… Mais moi, je suis prêt. Je serai derrière toi Harry, ou devant, ou bien n'importe où tu voudras que je sois…
L'angoisse du jeune Londubat était à son comble. Il parlait de plus en plus vite, d'une voix de plus en plus basse. Parvati ouvrait des yeux stupéfaits et Luna haussait les sourcils. Harry comprit qu'il fallait qu'il arrêtât le cours des pensées de son ami.
- Neville ! souffla Harry brusquement.
Il posa ses mains sur les siennes qui serraient celles de Luna. Il lui sourit avec une assurance qu'il ne croyait pas éprouver.
- Neville, reprit-il plus calmement.
Il ne savait ce qu'il pourrait lui dire. Il ressentait les mêmes affres que lui. Il avait tout aussi peur.
- T'inquiète pas pour les Serpentard, dit-il. Ron et moi on s'occupe du premier qui esquisse un sourire !
- Même si c'est Malefoy ? demanda Neville d'une toute petite voix.
- Surtout si c'est Malefoy ! répondit Harry en riant.
Les filles sourirent, un peu crispées. Luna embrassa la joue de Neville.
- Tu t'alarmes toujours pour rien, Neville, murmura-t-elle. Je suis sûre que tout se passera très bien cette année encore. Et si ce n'est pas le cas, on fera comme d'habitude…
- Oui, l'interrompit Harry dans un soupir. On avisera…
- Non, contredit Neville. On demandera à Hermione comment s'en sortir…
Parvati se mit à rire d'un petit rire nerveux.
- Si j'étais vous je ne compterai pas trop sur Hermione… L'année dernière quand nous avons su qu'elle avait été blessée par Bellatrix Lestrange, Lavande et moi nous avons fait son thème astral et tout au long de l'année nous avons cherché à savoir ce que l'avenir lui réservait…
- Et alors ? demanda Luna.
- On a vu plein de soucis pour elle, continua Parvati sur le ton de la confidence. Des soucis de coeur, des soucis avec ses études, des soucis de santé…
Harry haussa les épaules.
- C'est vrai que cette année n'a pas été très drôle pour elle, mais c'est passé… Et tout va bien avec Ron, et elle n'a plus de problème de santé. Quant à ses études, j'aimerai bien avoir les mêmes soucis qu'elle, croyez moi ! D'ailleurs, malgré tous ces problèmes-là, elle ne nous a jamais fait défaut, bien au contraire… Et puis… et puis tu sais très bien ce qu'elle pense de la divination ! termina-t-il avec sévérité.
Parvati prit un air pincé.
- Ce n'est pas parce que Miss Granger pense que la divination est de la gnognote que la divination est effectivement de la gnognote… Pas vrai Luna ?
- Hermione est totalement hermétique à ce genre de choses, approuva la jeune fille interpellée. C'est à cause de son esprit borné…
- Elle n'est pas si bornée… intervint Neville doucement.
- Un peu moins depuis qu'elle a failli être tuée par Bellatrix Lestrange, admit Luna. Je suppose que voir la mort de près vous ouvre l'esprit à d'autres perspectives…
Elle leva les yeux vers les chandelles en suspension sous la voûte de la salle, d'un air absent. Neville regarda son amie avec effarement. Parvati frissonna et pâlit. Harry sentit son cœur se nouer. Chacun baissa les yeux sur le bois de la table. La porte de la grande salle s'ouvrit et le flot des élèves s'engouffra dans la pièce dans un bruissement léger. Luna retira ses mains de celles de Neville et se leva de la table afin de rejoindre les Serdaigle. A la table des professeurs, la place du Directeur resta vide, ainsi que celle du professeur Rogue. Le Professeur McGonagall surveillait l'entrée des élèves, sévère comme à l'ordinaire. Devant la porte, Hagrid adressait des petits signes de la main à ceux qu'il connaissait et souriait d'un air qu'il croyait débonnaire. Algie Londubat s'avança vers la table des Gryffondor pour saluer Harry et tendre Trevor à Neville.
- Je vais vraiment finir par croire que tu n'apprécies pas mon cadeau, Neville ! dit-il en riant.
- Je préfère sincèrement le Mimbulus que j'ai eu il y a deux ans, mon Oncle… répondit Neville dans un soupir. Au moins, lui je sais toujours où il se trouve…
Algie Londubat tapa sur l'épaule de son petit neveu en riant. Il fit un signe à Harry, un sourire d'encouragement, sembla-t-il au jeune homme, et il repartit vers la table des professeurs tandis que Ron et ses camarades de Septième Année à sa suite prenaient place à la table des Gryffondor.
Ron resta debout à côté d'Harry, officiellement pour surveiller l'installation de ses camarades. Officieusement, comme le fit remarquer Neville, pour garder un œil sur la Préfète en Chef encore près de la porte en compagnie de McGonagall et du Préfet en Chef. Harry était sur le point de demander le nom de celui-ci lorsque Ron laissa tomber le regard sur Neville et déclara :
- Neville, tu as un crapaud sur la tête.
La tablée se mit à rire alors que le jeune Londubat faisait une grimace dégoûtée. Harry préféra ne rien demander à son ami. Il paraissait fort… contrarié. Oui, contrarié était bien le mot. Harry sentit son cœur se serrer avant de se mettre à battre à lui faire mal. Il leva les yeux vers la porte, dans l'espoir d'apercevoir le Préfet en Chef… ou plutôt dans l'espoir de ne pas apercevoir celui auquel il pensait. Hagrid et McGonagall lui cachait le jeune homme. Il écoutait d'une oreille distraite les grognements de Ron qui répondait aux questions de leurs camarades. McGonagall ne bougeait toujours pas. Harry mourrait d'envie de demander à ses amis le nom de celui qui serait leur représentant durant toute l'année et en même temps il n'avait aucune envie d'entendre celui de Malefoy. Il tourna la tête vers la table des Serpentard. Il chercha un visage qu'il ne voyait pas. Tout ce qu'il voyait c'était Ellie McGregor debout elle aussi qui surveillait ses camarades autour d'elle. Apparemment, les Préfets de Serpentard avaient fort à faire pour éviter les disputes, voire les altercations. Deux fois, McGregor intervint pour empêcher Goyle de bousculer des Deuxième Année qui refusaient de changer de place afin de… Harry soupira ! laisser assez de place sur le banc pour Drago Malefoy. Harry fut si soulagé qu'il se mit à sourire tout seul. Et son sourire s'élargit encore lorsqu'il put enfin remarquer la tête déconfite du préfet de Septième Année. Sa satisfaction fut cependant de courte durée. Sans doute agacé par les interventions de McGregor auprès de son exécuteur des basses œuvres, Malefoy entreprit de se faire de la place tout seul, son badge de Préfet à l'appui. McGregor lui opposa le sien. Les deux jeunes gens se firent face, aussi déterminés l'un que l'autre. Ils eurent bientôt leur baguette à la main. La table des Serpentard fit silence.
- Harry ?
La voix de Neville était inquiète. Harry interrompit le mouvement involontaire qu'il amorçait pour se lever. Il resta un instant suspendu, à demi debout, les yeux fixés sur les deux adversaires qui se faisaient face. Neville se tourna en direction du regard de son ami.
- Oh, ça va barder… fit-il, une pointe d'intérêt au fond de la gorge.
La table des Gryffondor se tourna imperceptiblement vers celle des Serpentard. Quasiment tous les regards de la salle étaient fixés sur McGregor et Malefoy… y compris celui des professeurs. McGonagall paraissait effarée. Elle s'avança d'un pas vif vers la table des Serpentard.
- Malefoy ! McGregor !
McGonagall se tourna ainsi que chacun vers la porte de la Grande Salle. La voix de Rogue était blanche et glaciale. Lui-même était livide. A grands pas, il marcha sur les deux belligérants.
- Ce soir, après avoir accompagnés vos camarades à leur dortoir, vous viendrez me voir dans mon bureau. Tous les deux !
Rogue fixait les deux jeunes gens de ses petits yeux froids. Malgré la distance, Harry sentait la colère irradier du professeur. La colère et l'accablement.
- Asseyez-vous ! dit-il enfin. Avant de déshonorer davantage vos insignes.
Et comme aucun des deux ne voulait baisser le regard le premier, il grinça entre ses dents.
- Immédiatement.
McGregor se rassit lentement, sans quitter les yeux gris de Malefoy, un sourire de victoire aux lèvres. Drago serra les mâchoires. Il dut prendre place à l'endroit même où il se trouvait, loin de ses deux gardes du corps, entre deux filles de Troisième Année qui s'éloignèrent de lui comme s'il avait la peste. Il leva alors le regard vers le professeur Rogue. Celui-ci secoua la tête avec lassitude. Puis, le visage fermé davantage encore que d'ordinaire, il regagna la table des professeurs. Le professeur McGonagall, un peu soucieuse, lui emboîta le pas.
Le silence avait du mal à quitter la salle. Les conversations interrompues ne voulaient pas reprendre. Harry se surprit à secouer la tête de la même manière que Rogue alors qu'il ne pouvait détacher ses yeux de McGregor. La jeune fille, la tête haute, et le sourire aux lèvres, défiait les amis de Drago, privés de leur chef relégué dans un coin de la table qui lui était manifestement hostile.
- Hé bien, fit Neville un peu soufflé par la tournure des évènements… on peut dire qu'ils commencent bien l'année ces deux-là.
Ron grogna.
- Tu ne crois pas si bien dire ! Ça a été un vrai calvaire que de ramener tout le monde de Pré-au-Lard, cette année. Entre les petits copains de Malefoy qui ne voulaient pas monter dans les diligences où il y avait des enfants de moldus et ce sale type de Drago qui a insulté Hermione avant même de mettre le pied sur le quai de la gare…
- Quoi ? s'exclama Neville, rouge de colère.
- Ouais ! se mit à rire Seamus. Il a déclaré je ne sais combien de fois qu'il ne laisserait pas une sang-de-bourbe lui donner des ordres…
Il s'interrompit pour réprimer un sourire et jeter un regard sur Ron. Ce dernier serra les poings. Il s'assit enfin à sa place.
- Il l'a répété tout le long du trajet jusqu'aux diligences, dit-il sur un ton aigre. Et encore en rentrant dans le château. Hermione n'a pas voulu que j'aille lui clouer le bec.
- Elle a eu raison, murmura Neville. N'empêche que Luna et moi avons craint un moment que le directeur ne le nomme Préfet en Chef.
- Nous aussi ! approuva Dean Thomas. Seamus et moi, on se disait que ce ne serait vraiment pas vivable si Malefoy était Préfet en Chef…
- Parce que tu crois qu'avec Goldstein, ça le sera davantage ? se moqua Seamus. Lui et Hermione sont de vrais cerbères ! Et il est encore plus borné qu'elle sur certaines choses.
- C'est sûr, conclut Harry, mais au moins avec lui on n'aura pas de mauvais point uniquement parce que nous sommes Gryffondor…
Et il ne s'en prendra pas aux autres Préfets uniquement parce qu'ils ne pensent pas comme lui, termina-t-il pour lui-même, la tête tournée vers la table des Serpentard où Ellie McGregor rassurait Betsie Singleton et ses amies.
Il songea qu'elle n'avait pas adressé un seul regard à la table des Gryffondor. Puis il détourna la tête au moment où elle tournait la sienne dans sa direction. Hermione qui arrivait se mit dans son champ de vision et il ne put savoir si Ellie le regardait vraiment ou s'il ne s'agissait que d'une coïncidence. Il se donna jusqu'à la fin de la soirée pour laisser ses yeux et ses pensées se tourner vers elle. Ensuite… ensuite, il ne savait vraiment pas ce qu'il ferait. Peut-être n'aurait-il besoin de rien faire d'ailleurs. Peut-être avaient-elles toutes tort celles qui prétendaient qu'il plaisait à McGregor. Peut-être avait-elle changé d'avis. Peut-être n'avait-elle plus rien à faire d'une victoire, qu'elle fut facile ou pas. Elle se penchait vers l'un de ses camarades pour écouter ce qu'il disait, dans un mouvement gracieux. Elle riait en rejetant la tête et ses cheveux en arrière. Elle avait des gestes protecteurs envers les plus jeunes de sa table, presque doux. Et pourtant, elle pouvait être si dure quand elle arrêtait d'un signe de la main l'amorce d'une discussion entre deux antagonistes. Harry ne pouvait ignorer le regard de Drago sur la jeune fille, froid et tranchant. C'était le même regard que Malefoy portait sur Hermione parfois, avec, à la place du mépris déclaré pour la nouvelle Préfète en Chef, une colère qu'il ne cherchait pas à cacher. Harry frissonna. Il lui semblait lire en lui et ce qu'il captait des sentiments de son vieil ennemi ne lui laissaient aucun doute sur le sort qu'il réservait à McGregor pour le jour où…
- Aïe !
Harry se tourna vers Hermione, l'œil furieux. Il frotta son crâne. Mais qu'est-ce qui lui avait pris ? Il tenta de revenir à Malefoy. Le jour où… Le jour où… Le jour où quoi ? bon sang !
- Harry ! insista Hermione à voix basse.
Harry suivit son regard. Il s'aperçut que Dumbledore était arrivé et avait pris place à la table des professeurs. Le Choixpeau était posé devant lui. Harry s'attendait à voir McGonagall se diriger vers la petite porte dans le fond de la salle, mais Dumbledore se leva. Le silence se fit de lui-même.
- Jeunes gens, commença le directeur d'une voix calme. Avant de faire entrer vos nouveaux camarades j'aimerais vous demander personnellement comme un service de veiller particulièrement sur eux. Ceci je le demande à chacun d'entre vous. Nous vivons des temps troublés et il serait inconséquent de prétendre que Poudlard est à l'abri de tout péril. Cependant, je sais que je peux compter sur vous pour conserver à l'école son calme et la quiétude indispensable à l'étude. Parmi nos nouveaux élèves, vous le savez, certains viennent tout juste de faire la connaissance de notre monde. Je ne voudrais pas que les circonstances dans lesquelles ils vont le découvrir les effraient ou les écoeurent d'être des sorciers. Car c'est ce qu'ils sont. Ce que nous sommes tous. Je voudrais que vous gardiez cela à l'esprit.
Avant de se rasseoir, il fit un signe de tête au Professeur McGonagall.
- Minerva, pria-t-il, veuillez procéder.
D'un geste de la main, Minerva McGonagall invita Hagrid à ouvrir la petite porte. Elle prit respectueusement le Choixpeau entre ses mains et s'en alla le déposer sur le tabouret au centre de la salle.
RAR du chapitre 97
Angel's Eyes : Halala, encore un excellent chapitre, comme d'habitude... Tu as une capacité à faire rêver les gens extraordinaire. Merci… c'est parce que je rêve moi-même beaucoup, je suppose…
Ho oui mon petit Harry, penses donc à McGregor ça te fera du bien :D ! Faudrait vraiment qu'il se décide, quand même! Harry Potter et les grandes décisions… ça ferait un bon titre de seconde partie, vous ne trouvez pas… ?
Je voulais savoir, je suppose que les secrets 2 sont déjà terminés, ou presque, pratiquement. Dans ma tête en tous cas… et qu'ils seront à peu près aussi longs que le 1, peut-être même un tout petit peu plus longs… mais je ne sais pas encore exactement. mais combien de temps tu as mis pour l'écrire, cette fic? Je viens juste de voir sur le topic des Secrets sur le premier site où je l'ai publié que dans un mois cela fera un an exactement (le 29 avril pour plus de précision) que j'ai lâché le premier chapitre sur le net… Comme j'avais commencé à l'écrire quelques temps auparavant… cela ne va pas tarder à faire un an également que je suis dessus, si je puis dire… Ca commence à compter quand même…
diablotin : alors la chapeau pour les chaps car avec toute les enigmes que tu a laissé échappés je suis de plus en plus perdu Pas trop quand même ? sinon les trio va t-il devenir animagus non declaré par la suite ou pas ? Non. Pas d'animagus à ajouter à la liste des non déclarés… Le rat c'est suffisant !
merci d'avoir lu jusqu'au bout en tout cas C'est à toi qu'il faut dire cela ! lol !
Ayako : Mais pourquoi Sev est obligé de refarfouiller l'eprit de Lucius? Aurait-il trouvé un moyen de racheter sa conduite devant le mage noir? En fait, dans le chapitre précédent, me semble-t-il… l'avant dernier en fait, maintenant, on a vu Maugrey revenir à Poudlard pour demander à Rogue, de la part de Dumbledore, de recontacter Lucius, car des informations le concernant leur ont été fournies, mais le Chef de l'Ordre doute de le leur véracité. Il voudrait demander à Severus de vérifier ces informations en reprenant contact afin de savoir s'il est bien là où on leur a dit qu'il était… ou du moins d'essayer de le savoir, si possible… Jusqu'à présent Rogue évitait de contacter l'esprit de son ancien ami de peur qu'il ne le repère (maintenant qu'il se méfie) et le chasse. C'est donc un exercice plus difficile qu'on lui demande là, à notre pauvre Severus… Je suis contente que les parties d'echec reprennenes même si la situation semble désespérée pour nos heros favoris... C'est toujours l'occasion d'avoir une vue d'ensemble… et de mettre ce cher Ronnie en valeur…
Ah j'ai hate que dce soit la rentrée et que Mcgregor revienne, j'ai comme l'impression que ce pauvre Harry va afronter des jours dificiles o LOL ! et en plus tout le monde et contre lui... Même Remus...mwahahahahaha! C'est pour son bien ! N'empêche sa phase de déni a duré pas mal de temps, tu crois qu'elle est terminée ? il est doué pour se convaincre qu'il aime pas Macgregor. Hum… c'est un bon occlumancien, quoi qu'on en dise.
J'avais aussi remarqué la définition juridique mais j'avais pas relevé moi (chuis encore en plein dedans '') Hahahahahhaha ! Au plus près des choses moins on les voit ! Et puis j'ai vu dans une review qu'on t'avait critiqué le caractère de Ron et Ginny... Moi il ne m'a pas choqué, je trouve que par rapport à beaucoup d'autres fics tu as bien cerné leur caractère. Bon c'est peut être pas exactement celui que JKR leur a donné, mais je pense que dans la situation il serait assez semblable Oui, c'est ma vision des personnages, sûrement tronquée et arrangée, mais je vous la livre pour ce qu'elle est : une invitation au voyage…
samikitty : Merci pour tes appréciations. Je trouve que tu rends vraiment bien les émotions des persos, leurs doutes, leurs espoirs d'adolescent tiraillés entre plusieurs choix. J'essaye en tous cas. C'est plutôt cela que j'essayais de faire, plutôt qu'une histoire d'action. et si Rowling a une panne, propose lui tes services ! Je suis sûre qu'elle serait très contente d'avoir une super ecrivain à côté d'elle pour les pannes d'inspirations ! Hahahaha ! Merci de ta confiance, Samikitty ! Mais je crois que JKR n'a besoin de personne pour terminer sa fic… Mais merci de tout cœur pour ton enthousiasme.
Alixe : Je vais aller faire un tour sur la pensine pour voir les fameux débats, cela m'interesse ! je n'ai pas eu le temps de vérifier, mais je me demande si ils n'ont pas été effacés… parce que la fic était tellement longue (sans compter les commentaires… !) qu'elle a été scindée en deux parties, et nettoyée d'une partie de ses reviewes pour pouvoir l'ouvrir correctement et ne pas surcharger la base de données… On sent que c'est la calme avant la bataille, enfin la rentrée. Ginny a raison, ils (et elle) vont tous sauter sur ce pauvre Harry. Ca a déjà commencé !
Cornedrue : ouah... que de trucs cool dans ce chapitre... le flair de rémus... l'impertinence de Ginny... la logique de Ron... et pleins d'autres encore! Hahahahaha ! oui, c'est un bon résumé…
Lyane : Ca vient de moi ou ce chapitre est un peu plus long que les autres? enfin, ça n'a pas d'importance. A peine plus long en effet...
Pff! Remus qui se ballade dans la forêt interdite à la recherche de Peter dans son état! Il peut pas se contenter d'être raisonnable, le louloup? Vraiment, si je m'écoutais, je deviendrais pire que Pomfresh avec ses patients, je le collerais au lit pour qu'il se repose (et après on se demande pourquoi je suis pas infirmière mais laborantine...J'aurais traumatisé tous mes patients.). Je comprend aussi pourquoi il se cache Remus, il a peur de tomber aux mains de Pomfresh.. Entre autres, en effet !. Je sais que je m'attarde sur Remus aujourd'hui, mais avec Pacques et le chocolat...J'ai pensé à lui toute la journée. C'est dingue les associations d'idée, n'est ce pas? Moi aussi ! Tout dimanche et lundi ! et vu tout ce que les gamins ont eu… je suis pas près d'oublier Remus Lupin, moi non plus…
Harry a vraiment grandi pendant l'été. Il a réfléchi sur la magie noire, sur les dangers à continuer d'aller voir Remus, sur la possibilité d'espionner Voldemort et sur ses sentiments (il dit lui même qu'il ne veut pas reconnaitre pourquoi il ne détruit pas la lettre de McGregor). Il a vraiment changé. Le petit Harry est devenu adulte, ça fait tout bizarre. Il faut bien que cela arrive un jour… Il va encore se comporter comme un ado, ou ça va continuer comme ça? Devenir adulte ne se fait pas en un jour… Il y aura quelques rechutes, faut y compter, mais dans l'ensemble, il s'avance sur un chemin qui n'a qu'une seule voie et sur lequel il est difficile de faire demi tour… tout juste marche arrière… et encore ! pas toujours… Je ne compte pas les sentiments amoureux, on se comporte bêtement à tout âge là-dessus. Ça ! j'abonde totalement dans ton sens !
L'idée d'attirer Voldemort dans un piège pourrait marcher, à conditions de vraiment bien le ficeler, le piège. Voldemort est quand même le roi des coups tordus, il se méfiera si les défenses semblent tomber trop brutalement sans l'intervention d'un de ses sbires. Mais c'est le genre de chose à creuser. Oui, c'est difficile à mettre en place… et dangereux. A mûrir sans doute… Je suis bien contente d'avoir eu une nouvelle vision de la fameuse partie d'echec. D'ailleurs, je suppose que tu joues toi même, tu ne décrirais pas si bien la situation façon echec autrement? Franchement ? Non. Il faut dire que c'est mon frère qui m'a appris à jouer aux échecs. Et quand j'ai recommencé à faire quelques parties avec mon mari, il était mdr ! Je me suis aperçue que mon frère m'avait raconté n'importe quoi pour gagner à tous les coups. Je sais comment se déplacent les pièces, et leurs caractéristiques principales, mais je ne suis pas une spécialiste de la stratégie d'échiquier… En fait pour moi, les pièces sont prises comme des figurines avec les caractéristiques des pièces des échecs et permettent d'expliquer plus simplement la situation.
J'y pense, Rogue, il est partie espionner qui? Malfoy père n'étant plus une option, il a quand même pas essayé Voldemort en personne? Alors qui? Et est-ce qu'il va pouvoir apprendre quelque chose d'utile? ( Trop curieuse? Moi? Non! Pas du tout!). oui c'est bien Malefoy, mais plus pour les mêmes raisons, et avec peut-être plus de difficultés puisque Lucius sait à présent qu'il peut être espionné de cette manière… Quant à ce qu'il va bien pouvoir apprendre…
