Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.
Chapitre 99
Un Singulier Banquet de Bienvenue
…
"Hum ! Hum !"
Le silence était déjà complet. Le groupe d'enfants immobiles, serrés les uns contre les autres dans le fond de la salle comme s'ils craignaient de sortir de la pièce exiguë où ils étaient confinés depuis de longs moments d'angoisse, attendait qu'on voulût bien leur dire ce qui allait leur arriver.
"Hum ! Hum !" refit le Choixpeau un peu plus fort.
- Dans le silence et l'attention
Veuillez écouter ma chanson…
Gryffondor était fier et valeureux
De tous il était le plus preux.
Serdaigle l'érudite, avec intelligence
Donnait à chacun des leçons de sapience.
Poufsouffle, dans sa grande prudence
Se gardait de juger et de porter sentence.
Serpentard était le maître des artifices
Pour charmer et convaincre il offrait ses offices.
Je devrais être sage puisqu'ils m'ont tous donné
De leur force et de leurs qualités.
Je ne peux m'empêcher de penser
Que toute leur sagacité
N'a guère empêché Poudlard de trembler.
Et s'ils n'ont su conserver leur unité
Comment pourrais-je ne pas échouer
A vous faire entendre raison
Quand dans chacune des Maisons
Des voix s'élèvent ou bien chuchotent
Qu'on aurait bien tort de croire
A mes augures dérisoires.
Lors du départ de Salazar,
Il était déjà trop tard.
Le ver était dans le fruit
Et le parjure s'en réjouit.
Il croyait que sans lui
Les trois autres renonceraient
A leur affolant projet.
A quatre ils étaient forts,
Plus que la haine, plus que la mort.
Salazar était dans la tombe
Avant que Poudlard ne succombe.
Mais aujourd'hui tout recommence
Je tremble de n'être pas compris.
Malgré mes mille ans d'expérience
Malgré toutes mes connaissances
Je ne peux que constater
Mon impuissance à vous aider.
Car le temps n'est plus aux chansons
Ni aux avertissements.
Vienne le temps des combats
Que vous le vouliez ou non.
Du courage il en faudra
Pour affronter ce qui s'annonce.
Il faudra être plus habile,
User des ruses de l'ennemi.
La loyauté se paiera
Au prix du sang et de la vie.
Qui sera assez fou ou assez sage
Pour donner sans retour.
L'ombre pour prix de son courage
L'oubli pour prix de son amour.
Pour que le cercle soit refermé
Et que Poudlard continue
A dispenser la connaissance
Ainsi que l'ont voulu
Avec sagesse et bienveillance
Les fondateurs de notre Poudlard bien-aimée.
Pour la dernière fois peut-être
Vous entendez ma voix.
Pour la dernière fois peut-être
Je vais faire des choix.
Accueillez ces nouveaux venus
Dans vos Maisons et sous votre aile
Que leurs dons ne soient pas perdus
Que Poudlard ne manque à ses promesses.
Qu'ils apprennent à l'aimer.
Vous avez tous à donner
Que vous soyez sages ou rebelles
Vous tous qui m'entendez.
Mes paroles sont comme le vent
Elles s'envolent dès passées
Mes lèvres de chiffons
Mes paroles sont comme le vent
Elles emportent l'espoir
D'une nouvelle floraison
Elles emportent l'espoir
D'un semis de réflexion.
Je dois m'en tenir à mon rôle
Certains le pensent. Ils ont raison.
C'est à vous tous qu'il appartient
De décider de votre sort.
Approchez jeunes novices
Et sur vos têtes posez moi
Que je fasse mon office
Avant de me tenir coi.
Le Choixpeau se tut. Le silence était vide, tous les yeux étaient tournés vers le tabouret sur lequel il trônait. Dumbledore se mit à frapper dans ses mains avec enthousiasme. Les professeurs l'imitèrent avec plus de gravité. Dans la salle quelques applaudissements timides retentirent qui cessèrent bientôt. McGonagall déroula le parchemin des noms des nouvelles recrues de l'année.
Harry regardait autour de lui. Les visages étaient graves. Tous n'avaient pas compris toutes les paroles de la chanson, mais chacun en avait saisi le sens. Neville, face à lui, se tordait les mains. Le Choixpeau venait de confirmer ses craintes les plus profondes. Ron, lui, interrogeait Hermione du regard et la jeune fille, elle, avait le sien posé sur Harry. Les paroles du Choixpeau résonnaient dans sa tête. Le prix du sang et de la vie. Qui serait assez fou ou assez sage pour donner sans retour. L'ombre pour prix de son courage. L'oubli pour prix de son amour. Etait-ce de lui qu'il voulait parler ? Non, ce n'était pas possible. Il savait que le sort de Poudlard n'était pas le seul enjeu qui le concernait personnellement. Lui, il tenait le monde des sorciers entre ses mains. Il sourit, un peu triste, et il leva les yeux vers la table des professeurs. Rogue fixait la table des élèves de sa Maison, sombre et désenchanté. Il le trouverait bien prétentieux, à n'en pas douter, s'il avait lu dans ses pensées à ce moment précis. Harry soupira. Il venait de croiser le regard de McGregor. Elle lui sourit, alors qu'elle se levait pour accueillir près d'elle le premier élève réparti.
- En voilà une qui prend le Choixpeau au mot ! Se moqua Seamus avec une légère hésitation dans la voix.
Il ne voulait surtout pas montrer qu'il était troublé par la chanson de l'année.
- C'est mauvais signe ! Gronda Ron.
- Quoi ? S'inquiéta Neville.
- Le premier appelé, le premier Serpentard ! Grogna Ron.
Hermione leva les yeux au ciel.
- Il faut avoir confiance, murmura-t-elle. On ne part pas battu à la bataille. Ou bien il ne faut pas partir.
Ron baissa la tête.
- N'empêche… reprit-il. Entre Malefoy qui clame partout qu'il n'obéira pas à une Sang-de…
Il pâlit et balbutia un "désolé" quasi inaudible. Hermione sourit.
- Et qu'est-ce que cela prouve ? À part son dépit de n'avoir pas été nommé Préfet en Chef…
- C'est curieux, d'ailleurs, renchérit Dean un peu songeur. Je veux dire qu'il devait bien se douter que Dumbledore ne le laisserait pas accéder à ce poste. Il n'a rien reçu avec sa lettre de fournitures. Il savait donc depuis plus d'un mois qu'il ne serait pas Préfet en Chef. Alors pourquoi tant de hargne encore ? Il a eu le temps de se faire à l'idée… Et j'avoue que si j'avais été dépossédé de mes biens et que mon père soit recherché pour être enfermé à Azkaban, être Préfet en Chef serait la dernière de mes préoccupations…
- Tu n'es pas Malefoy ! répliqua Ron, acerbe. Merlin seul sait ce qu'il a en tête.
- Oui, renchérit Harry. La haine de Malefoy est si grande qu'elle se déverserait encore des siècles après la fin de la bataille…
Il chercha chez Hermione un signe d'approbation. Mais celle-ci fixait Dean avec une attention soutenue.
- Dean a raison, dit-elle enfin. Je ne crois pas non plus que le dépit seul soit la cause de sa mauvaise humeur manifeste. Drago Malefoy a d'autres raisons de se sentir floué de n'avoir pas été nommé Préfet en Chef… Une erreur de stratégie peut-être ? Risqua-t-elle. Un peu trop d'assurance l'année dernière ? Il a du en payer le prix cet été lui aussi…
Elle tourna brutalement la tête vers Anthony Goldstein à la table des Serdaigle et se mordit l'ongle du pouce. Puis elle revint vers Ron et lui demanda brusquement :
- Que t'as dit Ernie en descendant du train ?
- Qu'il était heureux que Malefoy ne soit pas préfet en chef, mais qu'il aurait fait un meilleur préfet en chef que ce guignol de Goldstein… répondit Ron en souriant.
Ses camarades ricanèrent discrètement. Hermione esquissa un sourire amer.
- Il est fort possible qu'il change d'avis sous peu… et qu'il soit bien content de n'être pas Préfet en chef, finalement. Il faudra mettre Anthony sous surveillance discrète.
Ron se pencha vivement vers Hermione.
- Et toi ? demanda-t-il avec inquiétude.
- Moi ? Je ne risque pas plus que d'ordinaire, fit-elle avec un geste rassurant de la main sur son bras. Et puis, il sait que tu ne me quittes pas du regard…
Les joues de Ron se colorèrent brusquement. Il jeta un œil noir sur Dean et Seamus qui firent semblant de regarder ailleurs. A ce moment même ils durent se pousser un peu pour faire place aux nouveaux venus. Hermione se rapprocha de Ron et celui-ci ne s'en plaignit pas. Il posa son bras autour des épaules de la jeune fille et leva les yeux vers la table des Serpentard. Malefoy faisait toujours aussi grise mine, mais le jeune Weasley n'aimait pas du tout les regards en dessous qu'il jetait sur tout et tous. Ron attira l'attention d'Harry sur la tension à la table vert et argent.
- On dirait que ça va chauffer cette année encore dans les cachots… murmura-t-il.
Harry soupira encore une fois.
- Tant mieux ! Continua Ron. Qu'ils règlent leurs comptes entre eux, ça nous évitera de prendre des mauvais points à cause d'eux.
Harry haussa les épaules. Les bons ou mauvais points seraient la dernière préoccupation de chacun, professeurs ou élèves cette année-là, songeait-il. Ce fut Neville qui exprima sa pensée dans un reniflement dubitatif alors que la table des Gryffondor accueillait une nouvelle fille. Elle s'assit à côté de Jezebel Dawson qui s'intéressa aussitôt à elle et lui montra d'un air important Ronald Weasley, Préfet de Septième Année, qu'elle connaissait personnellement et qui se ferait un plaisir de répondre à toutes ses questions. La jeune fille parut se rendre compte à ce moment que le dit Préfet tenait la Préfète en Chef tout contre lui et que celle-ci paraissait apprécier cette promiscuité tout à fait indécente. Jezebel Dawson manifesta sa réprobation par un long regard hostile et choqué à Hermione. Harry et Neville se cachèrent pour sourire. Ils n'avaient pas le cœur à rire. Personne ne l'avait d'ailleurs. Les applaudissements qui recevaient les nouveaux aux différentes tables n'étaient pas aussi nourris que d'ordinaire et les habituelles clameurs devenaient chuchotement. On parlait bas, on murmurait, on se serrait les uns contre les autres, comme pour se sentir moins seuls, même au milieu de cette pièce bondée.
Le Choixpeau expédia la répartition, comme s'il voulait se débarrasser d'une corvée. Il clama une dernière fois "Serpentard !" avec un soupir de soulagement et McGonagall l'emporta aussitôt hors de la pièce.
- Serpentard ! fit Ron sur un ton lugubre. Vous n'allez pas me dire que ce n'est pas un signe cette fois ! Vous les avez compté, les Serpentard ? Il y en a au moins cinq de plus que dans les autres Maisons cette année !
A nouveau Hermione haussa les yeux au ciel.
- Oui, et il y a moins de Poufsouffle, dit-elle cependant. L'année dernière, c'était le contraire. Beaucoup de Poufsouffle, moins de Serdaigle … Mais il est vrai que l'année dernière c'était un peu particulier. Je me demande comment il aura réparti les élèves cette année…
- Chez les Serpentard… grinça Ron. Et ça, juste après nous avoir chanté sa chanson sur l'unité de Poudlard et la nécessité d'accueillir les petits nouveaux sous notre aile…
- Ça n'a rien à voir ! fit Hermione un peu agacée. Et à propos d'accueillir les petits nouveaux, Ron… pas de "par ici les microbes !" cette fois, hein ?
Ron haussa les épaules.
- Et si je le dis quand même ? Qu'est-ce que je risque ? Une convocation dans ton bureau ?
Les garçons ricanèrent. Hermione se laissa prendre un baiser sur les lèvres avant de répondre.
- Le mien ? Non ! Celui du Préfet en Chef… Je suis sûre qu'Anthony se ferait un plaisir de te rappeler à l'ordre, mon cœur.
Ron se mit à rire jaune. Il n'eut pas l'occasion de riposter. Dumbledore se levait dans un silence inhabituel.
- Bien ! fit-il en rajustant ses lunettes en demi-lune sur son nez. Jeunes gens, jeunes filles, c'est l'heure que vous attendez tous. Celle du premier banquet de l'année. Je vous souhaite à tous la bienvenue. Vous êtes ici chez vous, ne l'oubliez pas. Je recommande aux Préfets cette année d'être particulièrement attentifs à leurs camarades et à tous je conseille la plus grande vigilance. A nous tous nous réussirons bien à faire tenir ce vieux château debout encore un peu de temps. Pardon Minerva ? Mais oui, bien sûr… Cela va sans dire ! Le professeur McGonagall me prie de vous rappeler que vous êtes là pour… faire vos études en priorité, ce qui me semble la moindre des choses dans une école. Apprendre ! Il n'y a que cela de vrai dans la vie. Avec la musique, s'entend, et s'amuser entre bons amis… Mais oui, mais oui, Minerva… Cependant s'amuser un peu ne fait de mal à personne, n'est-ce pas Severus ? Vous êtes bien d'accord avec moi.
La table des Gryffondor était stupéfaite, hésitant entre le rire et la consternation. Aux derniers mots du directeur, ils levèrent tous les yeux vers le professeur Rogue. Celui-ci posait sur Dumbledore, qui le regardait avec un sourire bienveillant, un regard effaré, tandis que le Professeur Flitwick sur sa pile de coussins approuvait vigoureusement de la tête les paroles du Directeur.
Dumbledore agita sa baguette et une portée apparut devant lui, où s'inscrivirent les paroles de l'hymne de Poudlard.
- Mais avant de goûter aux mets délicieux de ce premier banquet de l'année, chantons, mes chers amis, l'hymne de notre chère école. Comme d'habitude, chacun son rythme et son tempo. Un ! Deux ! Trois !
Dans un désordre de bredouillements étonnés la chanson de Poudlard s'éleva lentement. La cacophonie était pire que les années précédentes. Il semblait qu'on eut lancé un sortilège de confusion sur tous les chanteurs. Lorsque le dernier écho se tut sous la voûte, le Professeur Dumbledore secoua la tête d'un air consterné.
- Eh bien ! Eh bien ! dit-il. Il semble que vous n'ayez pas mis autant d'enthousiasme dans cette chanson qu'elle ne le mérite. Serait-ce le Choixpeau magique qui vous a mis dans un tel état de panique que vous ne soyez plus capable de prendre un peu de bon temps ? Allons… recommençons, voulez-vous…
McGonagall leva prestement la main pour retenir le bras du Directeur.
- Professeur Dumbledore ? fit-elle vivement. Ne pensez-vous pas que ces jeunes gens sont fatigués ? Ils ont fait un long voyage et ils sont sûrement affamés. Nous chanterons une autre fois, si vous le désirez.
Dumbledore approuva du chef.
- Vous avez tout à fait raison, Minerva ! Je me laisse emporter par mon amour de la musique…
McGonagall et Rogue échangèrent un regard soulagé tandis que le vieil homme se rasseyait.
- Severus ?
Rogue se raidit un peu.
- Je ne vous ai pas entendu chanter, Severus… reprocha doucement Dumbledore.
- Vous savez bien que je chante affreusement, Monsieur, répondit respectueusement le professeur ainsi interpellé.
Dumbledore secoua la tête.
- Severus ! Comment voulez-vous que les élèves de votre Maison chantent à l'unisson des autres si vous même ne donnez pas l'exemple…
Un rictus tordit la bouche de Rogue.
- Je m'y efforce pourtant, Monsieur… C'est juste que ma voix détonnerait un peu dans le concert délicat de celles de l'école…
- Mais vous faites partie de l'école, Severus… et chaque voix à son importance. Peut importe que vous chantiez juste ou faux, le principal est d'y mettre tout son cœur.
Dumbledore cessa de fixer Rogue un instant pour se tourner vers les tables des Maisons.
- N'est-ce pas ce que nous enseignons depuis des siècles ? N'est-ce pas la seule chose que nous demandons à ceux qui viennent chercher notre enseignement ? A l'impossible nul n'est tenu et nous n'exigeons rien qui ne puisse s'obtenir avec de la persévérance et de la bonne volonté. Nous ne demandons à personne de faire plus que de son mieux.
Il revint à Rogue, mal à l'aise de se trouver ainsi sur la sellette.
- Cela fait des années que je vous le répète, Severus… vous auriez meilleure mine si vous preniez un peu le temps de sourire.
Rogue grimaça.
- Les circonstances se prêtent mal à ce genre d'exercice, Monsieur, dit-il avec effort.
Dumbledore secoua la tête.
- Les circonstances ne se prêtent jamais à rien, Severus, reprit-il la tête tournée vers les tables des élèves. Elles sont ce qu'elles sont, simplement. C'est nous qui leur donnons la couleur de nos humeurs.
Il fit tourner sa baguette et une volute d'argent naquit en un long ruban qui montait vers les étoiles du ciel artificiel. Un murmure s'éleva en même temps de chacune des tables. Dumbledore désigna les Serpentard et l'arabesque argentée se dirigea vers la table dressée de vert.
- De quelle couleur est la vôtre, Miss McGregor ? demanda-t-il doucement.
Rogue pâlit légèrement alors que la jeune fille se levait pour répondre.
- Elle est couleur de la lande, Monsieur, déclara McGregor d'une voix ferme. Elle est couleur de bruyère.
Dumbledore sourit, un éclair de malice au fond des yeux.
- Oh ! Vous êtes d'humeur mélancolique, Miss McGregor ?
La jeune fille lui rendit son sourire.
- Oh non Professeur ! Tout au contraire.
Elle toucha du bout du doigt le ruban d'argent qui parvenait jusqu'à elle. La brume prit la forme d'un cheval ailé qui repartit au galop vers le Directeur. Il s'effaça dans un mouvement de crinière comme celui-ci le renvoyait vers la table des Serdaigle.
- Et vous Miss Lovegood ? De quelle couleur est votre humeur aujourd'hui ?
Luna se leva lentement. Elle tendit la main vers le serpent d'argent qui s'enroula à son poignet. Elle joua avec un moment comme avec un bracelet.
- Elle est jaune et noire, monsieur, dit-elle enfin les yeux fixés sur le serpentin impalpable qui enserrait son avant bras.
- Vous sentiriez-vous plus Poufsouffle que Serdaigle, Miss Lovegood ? Taquina Dumbledore.
Luna pencha la tête sur le côté, comme si elle réfléchissait.
- Je n'y avais pas pensé, Monsieur… Je songeais aux champs de tournesols qui se tournent vers la lumière.
Elle ramena le ruban de brume en une boule entre ses mains qu'elle referma. Quand elle les rouvrit, une colombe s'en échappa. L'oiseau d'argent se posa sur la baguette de Dumbledore avant de tomber en pluie de paillettes.
- Monsieur Finch-Fletchey ? Voulez-vous nous dire de quelle couleur est votre humeur en ce moment ?
La volute irisée glissa vers Justin qui se leva avec appréhension.
- Elle… elle est bleue, Monsieur, balbutia-t-il.
- Bleue ? répéta Dumbledore en faisant mine de réfléchir à son tour. Comme la mer ? Ou comme l'immensité du ciel par-dessus l'océan ?
- Les… les deux, Monsieur.
Il toucha rapidement la fumée blanche comme l'avaient fait les deux filles et un dauphin plongea dans l'air pour nager vers Albus Dumbledore avant de se fondre en écume.
- Merci, Monsieur Finch-Fletchey, dit le Directeur.
Il tendit sa baguette vers la table des Gryffondor. Neville retint son souffle. Dean et Seamus rentrèrent leur tête dans les épaules. Ron serrait la main d'Hermione dans la sienne, dans l'espoir que Dumbledore prononcerait son nom et en même temps qu'il en dirait un autre. Harry échangea un sourire avec Hermione. Pour leur dernier banquet de bienvenue, ils avaient droit à quelque chose d'inédit…
- Harry Potter… ?
Harry tourna lentement la tête vers Dumbledore, effaré. Le vieil homme lui souriait de son habituel sourire bienveillant. Harry se leva à son tour, presque malgré lui. Le ruban d'argent se dirigeait vers lui, inexorablement. Harry n'attendit pas qu'il s'approchât de lui. Il tendit la main et l'attira au creux de sa paume. Il referma ses doigts dessus, l'emprisonnant tout entier. Quelle était son humeur ? Dumbledore voulait-il vraiment qu'il dît qu'elle était son humeur à ce moment même ? Voulait-il l'entendre dire qu'il était sombre et inquiet ? Et comme il relevait les yeux vers le visage serein du vieux sorcier, il réalisa qu'il n'était rien de cela. De tous les yeux fixés sur lui, curieux, attentifs, insistants, ou même admiratifs, il ne sentait qu'un seul regard. Celui d'Ellie McGregor, toujours debout, ainsi que ses camarades qui avaient été appelés. Il se demanda si Dumbledore lui reprocherait à lui aussi de n'avoir pas chanté l'hymne de Poudlard. Il s'était contenté d'écouter. Et la seule voix qu'il avait entendue dans le tohu-bohu général était celle de McGregor. Elle fredonnait sur l'air de l'hymne qu'elle avait chanté le jour du massacre de Pré-au-Lard. Il en ressentait encore des frissons dans tout le corps. Dumbledore attendait en silence. Rogue à côté de lui était plus fermé qu'une huître. Harry sentit un soupir libérer sa poitrine oppressée depuis le matin. L'ancienne magie coulait dans ses veines. Elle le brûlait presque, dans le cœur et dans ses mains.
- Vous voulez savoir la couleur de mon humeur, Monsieur ? Elle est rouge, et jaune, et bleue… et verte aussi.
- Les couleurs de Poudlard ? demanda innocemment Dumbledore, alors qu'une flamme brillait derrière ses lunettes.
Harry lui sourit, d'un air complice.
- Non, Monsieur. Les couleurs du feu.
Il ouvrit la main et laissa s'échapper un phénix d'argent qui s'envola vers la table des professeurs. Il se posa non pas sur la main que le Directeur tendait mais sur la table devant le Professeur Rogue. Le phénix prit feu dans une flamme blanche. Il n'en finissait pas de se consumer sous les yeux du professeur de Potions. Rogue paraissait ne pas le voir, les yeux pourtant rivés sur les volutes étincelantes.
- Severus ? Murmura Dumbledore. Vous est-il si difficile de faire un simple geste ?
Le visage de Rogue se figea quelques secondes. Un tic familier déforma sa joue. Puis il avança lentement les doigts vers le semblant de flamme devant lui. D'une chiquenaude maussade, il mit fin à la combustion incessante. Le phénix reprit aussitôt sa forme d'oiseau. Il ouvrit ses ailes et s'éleva à nouveau vers Albus Dumbledore. Celui-ci leva sa baguette et le fil d'argent reprit peu à peu sa place dans le morceau de bois. L'oiseau de feu se déroula progressivement dans un tournoiement d'argent. Un murmure impressionné monta des tables quand la dernière étincelle s'éteignit.
Rogue eut un sourire plein de condescendance pour ces jeunes gens qui se laissaient intimider par un simple tour de passe-passe. Il releva la tête pourtant et son visage prit un air plus ferme.
- Je suis heureux de constater que les circonstances, mon très cher Severus, n'assombrissent pas plus que cela l'humeur de nos élèves…
Rogue consentit à sourire plus aimablement à son directeur.
- Si vous voulez le croire, Professeur, je ne puis que m'incliner devant votre infinie sagesse…
McGonagall toussota dans son poing. Rogue glissa vers elle un œil légèrement amusé.
- La foi, Severus, continuait pourtant Dumbledore dans un soupir… Oui, c'est la foi en ces jeunes gens qui me maintient encore à la place où je suis.
- Hum ! fit Algie Londubat. La foi n'est-elle pas la forme la plus élevée de l'espoir ? Et n'est-ce pas l'espoir qui nous mène chaque matin vers le soir ? Vous-même, Severus, avez-vous perdu tout espoir ? Je ne le crois pas. Car sinon, vous ne seriez pas parmi nous ce soir…
Rogue tordit sa bouche plusieurs fois de suite sans répondre. Minerva McGonagall refit quelques "Hum!" et désigna discrètement au Directeur les quatre élèves encore debout.
- N'est-il pas temps de passer au repas, Albus ? demanda-t-elle.
Dumbledore frappa dans ses mains et fit signe aux jeunes gens de s'asseoir.
- Vous avez raison, Minerva ! L'espoir tient mieux au ventre quand celui-ci est plein
A la table des Gryffondor, Hermione tira sur la manche d'Harry pour le faire rasseoir. Lentement, le jeune homme reprit sa place. De l'autre côté de la salle, Ellie McGregor faisait de même, un sourire malicieux sur les lèvres et au fond des yeux.
Les plats se matérialisèrent devant eux dans une foison de mets plus copieux les uns que les autres. Les nouveaux ne s'intéressèrent plus qu'à ce qu'ils avaient dans leur assiette. Les conversations se remirent en route, timidement d'abord puis de plus en plus vives. Il y eut quelques éclats de rire, au début réprimés. On entendit plusieurs fois Dumbledore se mettre à rire au récit des vacances d'Algie Londubat. Le Professeur Flitwick l'imita sur sa pile de coussins. Il y eut un moment de flottement lorsque le pas de Firenze résonna dans la Grande Salle, pour la traverser lentement jusqu'à la porte. Il salua de loin la table des Professeurs et déclara qu'il allait observer les étoiles. Quand la porte se referma sur lui, ce fut comme si on avait soudain lancé des sortilèges d'allégresse sur la salle. Les rires, les bruits reprirent et les fantômes vinrent accueillir à leur tour les nouveaux de leur Maison. Jezebel Dawson se chargea de faire les présentations, s'attirant les sourires de ses camarades des années supérieures. Sir Nicholas s'approcha de la compagnie d'Harry et de ses amis. Neville lui fit vivement place à côté de lui avant qu'il ne vînt au fantôme l'idée de s'asseoir sur ses genoux.
- Hé bien ! Hé bien ! fit Sir Nicolas dans un soupir. Que voilà une première soirée bien mélancolique, ne trouvez-vous pas ?
- Ça change de l'ordinaire… non ? fit Dean la bouche pleine. C'était amusant, ces rubans d'argent qui volaient dans la salle.
Harry lui jeta un regard peu amène.
- C'est parce que vous n'étiez pas à la place de vos camarades ! se mit à rire Sir Nicholas. Je suis d'avis que vous auriez trouvé cela moins drôle si ce vieil Albus vous avait demandé de vous lever aussi…
Dean acquiesça d'un signe de tête. Nick Quasi-Sans-Tête se tourna vers le jeune Potter.
- Très jolie idée que celle du phénix, jeune homme… commença-t-il.
Il s'interrompit, fixant l'assiette vide et propre d'Harry.
- Hé bien ! Hé bien ! refit-il. Etait-ce pour rassurer notre cher directeur que vous avez prétendu être d'humeur colorée, Harry ? Car moi je vous trouve bien sombre…
- Il n'est pas sombre… répondit Ron en riant. Il est amoureux.
Les garçons levèrent vers lui des têtes hilares. Hermione secoua la sienne, désolée. Harry jeta à Ron un regard furieux.
- Vraiment ? Se moqua Sir Nicholas avec un intérêt amusé. Et de qui s'il vous plait ?
- C'est là où le bât blesse, Sir Nicholas, dit Ron d'un air faussement contristé. Ce n'est pas drôle d'être amoureux d'un fantôme…
- A qui le dites-vous ! Soupira Nick. Mais de quel fantôme parlez-vous…
Hermione leva les yeux au ciel.
- Je crois que vous avez un rival, fit Ron dans un clin d'œil.
Il désigna Dame Agnes qui conversait à la table des Serdaigle. Il sourit à Harry, compatissant.
- Franchement, Harry, tu devrais mieux choisir tes petites amies, je te l'ai toujours dit !
Neville ne put retenir plus longtemps son fou rire.
- Ce n'est pas gentil de te moquer ainsi d'Harry, lui reprocha Ron.
- C'est pas d'Harry que je rigole ! répondit Neville.
Sir Nicholas lissa la pointe de sa moustache en riant lui aussi. Ron se pencha vers Hermione.
- J'ai dit une bêtise ?
- Pas plus que d'habitude, mon cœur, soupira la jeune fille. Mange Harry ! Conseilla-t-elle. Tu devrais faire honneur à ce dernier banquet de bienvenue. Songe aux Elfes qui ont travaillé toute la journée pour que nous ayons un bon repas sur la table ce soir. Qu'ils n'aient pas pris de peine pour rien.
- C'est vrai ça, Harry ! se moqua Seamus. Songe à ces pauvres elfes qui triment dur ! Regarde, moi j'ai beaucoup de compassion pour ces petits êtres disgracieux et franchement exaspérants de componction : je mange ! Je mange !
Hermione lui lança une œillade furibonde. Elle se mordit les lèvres pour éviter de dire quelque parole blessante. Sir Nicholas rit de plus belle tout en les saluant avant de les quitter pour s'approcher d'autres élèves. Hermione se tourna vers Harry et celui-ci l'arrêta d'un geste brusque.
- Laisse tomber, Hermione, maugréa-t-il.
- Bien, concéda la jeune fille. Mais elle, est-elle prête à laisser tomber ?
- Elle finira bien par se lasser… grommela Harry, une pointe de regret dans la voix.
Hermione grimaça :
- Oh ! fit-elle. C'est vrai que tu n'as pas pris de cours de magie runique…
Interloqué, Harry l'interrogea du regard.
- … et donc tu ne sais pas ce que signifie la bruyère…
Elle sourit, comme pour elle-même.
- Finalement, tu as raison, soupira-t-elle en repoussant son assiette. Tu fais bien de ne pas chercher à te rapprocher d'elle.
Harry hocha la tête, d'un air qu'il voulait satisfait. Enfin, Hermione en venait à des sentiments plus raisonnables… qui se révélaient être les mêmes que les siens… Il renonça à tourner la tête vers la table des Serpentard.
- Pourquoi ? demanda-t-il, soupçonneux.
Neville les observait tour à tour, un sourire prêt à naître sur sa bouche qui dévorait les trois sortes de desserts qui leur étaient proposés. Hermione fit une moue dubitative.
- Ça ne marcherait pas… estima-t-elle. Vous êtes à la fois trop semblables et trop différents…
- Et alors ? fit Neville. Qu'est-ce que ça fait ? Quand on s'aime…
Hermione l'interrompit d'un sourire.
- Parfois l'amour ne suffit pas…
Neville fronça les sourcils. Harry haussa les épaules.
- Ça ne veut rien dire ce que tu racontes… comment peut-on être trop semblables et trop différents ? Et qu'est-ce que c'est que cette histoire de bruyère ? Et puis d'ailleurs qu'est-ce que ça peut te faire que McGregor et moi… C'est pas parce que tu es Préfète en Chef que tu as le droit de te mêler de la vie privée des autres… Et puis tu peux pas parler Quidditch, comme tout le monde ? Au lieu de raconter n'importe quoi ?
Neville piqua du nez dans son assiette. Hermione resta stoïque devant cette véhémente agression verbale.
- Je te prêterai mon livre sur les runes, si tu souhaites savoir ce que signifie la bruyère, répondit-elle sur un ton un peu sec. Quant au Quidditch…
- Quidditch ? Firent Ron, Dean et Seamus de concert.
- Justement on se demandait si tu avais l'intention de nous faire gagner la coupe cette année encore ? demanda Dean.
- Bien sûr qu'on va la gagner ! s'exclama Ron. Pas vrai, Harry ?
- Au fait, intervint Neville, qu'est-ce qu'il te voulait Malone quand tu es entré dans la salle ?
Ron rougit un peu.
- Eh bien… commença-t-il un peu gêné. Il me disait juste qu'il était dommage qu'on ne puisse pas recommencer l'expérience de l'année dernière…
- Pourquoi pas ? Questionna Hermione.
Les cinq garçons autour d'elle la fixèrent, totalement scandalisés.
- Mais… Ron est un Gryffondor ! Lui rappela Seamus.
- Et alors ? Insista Hermione.
- Il ne peut pas être à la fois l'entraîneur des Poufsouffle et le gardien des Gryffondor ! Trancha Dean.
- Il n'a qu'à devenir le gardien des Poufsouffle et les entraîner en même temps s'il tient tant que cela à jouer au Quidditch !
Un silence consterné accueillit ses paroles. Ron avança lentement la main vers le front de la jeune fille.
- Tu es sûre que tu vas bien, Hony ? Cette journée a été un peu difficile pour toi, mon trésor…
Hermione glissa un œil ironique vers lui.
- Je vais très bien, rassure-toi, Ron. Mais si tu n'arrives pas à faire un choix, débrouille toi pour ne pas avoir à en faire… Je suis sûre que Mrs Chourave accepterait volontiers de te voir changer de Maison… à présent que tes notes en botanique ont légèrement augmenté.
Neville se mit à rire. Dean ne savait si elle plaisantait ou si elle était sérieuse. Harry se demandait où elle voulait en venir. Seamus tendit soudain l'index vers la jeune fille.
- Vous savez, les gars… C'est pas tout à fait idiot ce qu'elle dit là !
Hermione le remercia d'un signe de tête narquois.
- Vous imaginez l'équipe qu'on aurait si on prenait les meilleurs des quatre Maisons… On battrait l'équipe d'Angleterre… !
Les garçons prirent soudain un air songeur. Même Neville ne put s'empêcher de rêver à ce que serait l'équipe de Poudlard… Puis ils se mirent à parler tous en même temps.
- Harry comme attrapeur ! Dirent Neville, Dean, Seamus et Ron.
- Ginny comme poursuiveuse numéro un ! s'exclama Harry.
- Et Debbie Coltrane des Serdaigle en numéro 2 ! s'écria Seamus.
- Mais elle est nulle ! dit Neville.
- Oui, mais qu'est-ce qu'elle est jolie !
- Seamus ! On parle sérieusement là !
- Mais moi aussi !
- Non, plutôt Fredericks et Dermott de Serpentard !
- Dean ! On parle sérieusement là !
- Mais moi aussi… Ils sont terribles comme poursuiveurs !
- Stevens comme Batteur !
- Et Crabbe ou Goyle en second batteur !
- Mais vous allez bien vous là ?
- Ben quoi ? On n'a pas fait mieux comme batteurs depuis Fred et George, non ?
- De toutes façons… fit Neville. Ce sont eux qui refuseraient de jouer avec nous…
- Et comme gardien…
Ron ouvrit la bouche mais il n'eut pas le temps de proposer quiconque comme gardien.
- Malone ! fit Seamus avec évidence. C'est le meilleur sur le terrain en ce moment.
- Mais… dit Ron un fond de déception dans la gorge.
- Y a bien le gardien des Serdaigle qui n'est pas mal non plus, ajouta Dean. Mais il a un peu trop la grosse tête. Et puis il voudra être capitaine ! Et moi je vote pour Harry capitaine de l'équipe idéale de Poudlard !
- Mais… répéta Ron. Je veux bien être gardien moi ! Et je me fiche d'être capitaine.
- Excuse-moi, Ron, intervint Dean, mais comme gardien t'es quand même pas terrible…
Ron se tourna vers Harry, une question au fond des yeux. Harry rentra la tête dans les épaules.
- Qu'est-ce que tu dis de ça ? fit Ron fort contrarié.
- Ben… qu'il n'a pas tout à fait tort…
Harry regretta tout aussitôt ses paroles.
- Ah ça alors ! murmura Ron. Et c'est maintenant que tu le dis…
- On me l'avait jamais demandé avant, répondit Harry pour sa défense.
- Alors, si tu avais à former une équipe tu ne me prendrais pas dedans ?
- Pas comme gardien, en tous cas…
- Moi non plus, assura Seamus.
Ron se retourna vers lui. Les oreilles rouges.
- On ne te demande rien à toi ! aboya-t-il. Et puis qu'est-ce que tu connais au Quidditch d'abord ! T'es à peine fichu de tenir sur un balai…
Hermione posa sa main sur l'avant bras de son ami.
- Calme-toi, Ron. Harry n'a jamais dit qu'il ne te voulait pas dans son équipe…
Ron fit une nouvelle volte-face.
- Non ? interrogea-t-il, avec autant d'acrimonie dans la voix que d'espoir.
- Mais… bafouilla Harry. Bien sûr que non !
- Ah ? Et comme quoi alors, comme entraîneur ?
Harry allait répondre lorsque Hermione désigna aux garçons le Professeur Dumbledore qui se levait pour annoncer la fin du banquet. Il rappela les règles générales de l'école, conseilla aux nouveaux arrivés de se rapprocher des Préfets qui se feraient un plaisir de leur enseigner les us et coutumes en vigueur, répéta que la Forêt Interdite était toujours et plus que jamais interdite sous peine de mort – ce qui jeta un léger froid dans la salle. Il leur fit les recommandations habituelles et renonça à lire les trois feuillets recto verso que lui avait confié Rusard au début du repas…
- Vous les trouverez demain en même temps que vos emplois du temps… conclut-il. A présent, profitez tous d'une bonne nuit de sommeil. Messieurs les Préfets, Mesdemoiselles les Préfètes… veuillez conduire vos camarades dans vos salles communes respectives. Ah j'oubliais… Pour ceux qui se demanderaient si votre salle des Quatre Maisons serait toujours en service cette année, je puis dès à présent les rassurer. Vous pourrez dès demain vous retrouver dans cette salle commune à l'école. Pour ce soir, vos professeurs et moi-même avons jugé que la journée avait été suffisamment longue. Le couvre-feu ne va pas tarder et ce serait inciter à l'enfreindre que de vous accorder le droit de rejoindre cette salle dès à présent.
Ron frappa dans ses mains et appela les nouveaux à le suivre. Hermione resta un instant debout à la table des Gryffondor afin de surveiller que la sortie de la salle se passait sans heurt. Harry remarqua qu'elle gardait un œil sur les Serpentard. Elle lui fit un sourire et lui souhaita une bonne nuit, car elle devait encore se retrouver chez les Préfets pour prendre d'autres instructions pour le lendemain.
- Ron aussi ? souffla Harry. Tant mieux… j'ai cru qu'il allait nous faire une crise de nerfs à table !
Hermione haussa les épaules.
- C'est bien toi qui as voulu parler Quidditch…
Elle se hissa sur la pointe des pieds pour voir par-dessus les épaules de ses camarades. Elle fit un geste du menton vers McGregor qui guidait les Première Année vers la porte.
- Je saurai ce que Rogue leur réserve à elle et Malefoy, murmura-t-elle à l'intention d'Harry.
Le jeune homme haussa les épaules à son tour. Il aurait aimé voir Rogue retirer son insigne de Préfet à Malefoy, et celui de McGregor par la même occasion. De quoi rabattre son caquet à cette…adorable peste. Oui, ce serait une bonne leçon. Et de quoi éteindre dans ses magnifiques yeux de bronze cette flamme narquoise qui lui donnait toujours l'air de se moquer de tout et de tous. Et surtout de lui.
McGregor fit sortir les derniers Serpentard de la pièce. Elle se tourna vers la table des Gryffondor. Harry réalisa que la soirée était terminée. Il la regarda quitter la Grande Salle sans chercher à détourner les yeux. Elle disparut, avalée par la foule des Poufsouffle qui se pressaient pour sortir. Un drôle de petit pincement serra le cœur d'Harry. Il s'efforça de penser à autre chose et chercha Neville des yeux. Il le vit en conversation avec Luna. Il le vit se pencher vers son visage pour prendre un baiser sur les lèvres de la jeune fille étrange. Il la vit, elle, caresser la joue de Neville. Il les envia. Ils semblaient indifférents à ceux qui les bousculaient. Il les vit se faire un signe de la main en guise d'au revoir, tandis que Luna était entraînée vers la sortie par ses camarades.
Neville revint vers Harry, le visage rieur.
- Quoi ? fit Harry un peu brusquement. Qu'est-ce qu'il y a ?
- J'ai demandé à Luna la signification de la bruyère dans la magie runique…
- Et alors ? grimaça Harry, feignant l'indifférence.
Neville se mit à rire.
- Alors… T'es pas sorti de l'auberge, si tu veux mon avis…
Harry remit ses lunettes sur son nez, comme s'il n'avait rien entendu. Ils entendirent la voix de Ron qui appelait les Première Année à se rallier à son insigne de Préfet. Harry bâilla. Il songea que le premier cours du lendemain serait un cours de Potions avec Rogue. Curieuse manière de commencer l'année. De quoi donner le ton. Il observait Neville à la dérobée tandis qu'ils marchaient nonchalamment dans les couloirs de Poudlard. Le jeune homme paraissait avoir oublié ses craintes de la fin de l'après-midi. Il avait retrouvé sa volubilité et son sourire débonnaire. Harry frotta sa cicatrice. Il avait mal à la tête. Il était épuisé. Ces journées d'attente ne lui valaient pas grand-chose. Et pourtant, c'est tout ce qu'il avait à faire pour l'instant. Attendre.
Il monta directement se coucher. S'il pouvait dormir avant le retour de Ron ce serait toujours ça de gagné. Il n'avait aucune envie de reprendre la conversation sur le Quidditch ce soir. Il se glissa entre les draps qui prenaient déjà depuis quelques nuits l'humidité de l'automne. Il s'aperçut qu'il avait oublié de fermer ses rideaux. Il se dépêcha de le faire sans même reprendre sa baguette sur la table de chevet. La fatigue lui faisait la tête et les paupières lourdes. Il s'endormit aussitôt.
RAR du chap 98
Angel's Eyes : ENFIN la rentrée! Enfin le retour de McGregor, et...bdanse autour du feu de joie HARRY EST AMOUREUX DE MCGREGOREUH! Yiha! C'est une danse indienne ?
J'suis bien contente de retrouver tous les autres protagonistes, dis donc! Ca faisait longtemps! En route pour de nouvelles aventures! (Moi, surexitée? Jamais!) MDR ! Oui en route pour une nouvelle année pleine de rebondissements !
Je me suis forcée à lire ce chapitre tout lentement, parce que... Tu voulais éviter l'over-dose ?
diablotin : haha tu cite dans ma review d'hier "Non. Pas d'animagus à ajouter à la liste des non déclarés… Le rat c'est suffisant !"donc tu laisse sous entendre qu'effectivement il pourrait etre des animagus mais déclarés, non ? MDR ! Non non pas d'animagus… Hahahahahha ! faut vraiment que je fasse attention à ce que j'écris !
Harana : Ma parole, tu publies même les dimnches et jours fériés! Quand je suis là oui ! J'ai poussé un grand ouf de soulagement quand j'ai lu que malfoy ne serait pas PeC... Dans ces circonstances se serait tendre le baton pour se faire battre… J'ai eu un frisson d'appréhension qd Patil a blablaté sur le compte d'Hermione (je ne crois pas aux paroles en l'air, surtout venant de ta part...lol). Va falloir que je fasse attention à ce que je dis, alors… Quant à harry, j'étais toute attendrie de le voir s'empêtrer dans ses sentiments. mais qu'est-ce qu'il attends pour foncer? J'espère qu'il ne va pas faire le coup du 'C'est trop dangereux pour ceux que j'aime d'exposer ainsi mes sentiments (va falloir le convaincre… penses-tu qu'Ellie aura assez d'arguments… ?) alors ceinture jusqu'à ma mort (d'autant qu'après ça va être difficile…) ou voldymoricide'... Sinon, j'ai adoré les discussions avec Remus. (j'adore Remus moi aussi) DIS MOI qu'il va s'en sortir! Je veux pas qu'y mourut le meusieu! TT Mais moi non plus, je le veux pas…
Et puis t'es sûre qu'il est trop tard pour Mister Rogue? Je ne parirais pas la dessus; après tout si Harry suit la bonne voie (j'entends: sortir avec Ellie), peut-être que ça l'influencera et qu'il verra qu'on est plus fort en étant deux que tout seul... Faudrait pour ça que tu lui donne un autre exemple, plus de son âge, avec Remus par exemple...Trouve une copine au lycanthrope et Rogue y regardera à deux fois avant de s'enfermer dans ses cachots...hum. En bref, faut pas que Remus meurt :D Hahahahaha ! Bon, quand tu as une idée dans la tête, tu l'as pas ailleurs toi ! Quant à Rogue, je le vois mal porter son cœur en bandoulière… Mais cela ne signifie pas qu'il est trop tard pour lui…
Et encore une chose, je ne sais pas ce que cache encore Hermione comme secret mais j'espère sincèrement que ça n'a pas de rapport avec la Vouivre du château parce que mon rêve de la dernière fois m'a vraiment traumatisée! Lol Alors tu imagines ce que peuvent être ceux de ce pauvre Harry…
hadler : j'ai bien aimé le retour d'ellie dans poudlard, harry à enfin l'air de ne plus (trop) se voiler la face à son sujet, pit être qu'il va enfin réussir à prendre son courage à deux mains pour lui parler. Si ron à réussi avec sa capacité émotionnelle de cuillère à café, ya pas de raison que harry n'y arrive pas non plus, enfin, pas trop. Hahahaha… Il avance, à petits pas, mais il avance…
ben vais attendre ce soir pour en savoir un peu plus maintenant, je sens qu'on ne va pas manquer d'action dans les chapitres suivants avec malfoy et cie. Entre autre, en effet !
Tu as déjà écrit 154 chapitres ? whouaw, respect même. enfin, là je susi sure que ton histoire ne va pas être trop courte ça, c'est le moins qu'on puisse dire ! ni baclée sur la fin pour en finir, proportionnellement, je mets plus de temps à écrire la fin que tout le reste de la fic… et ce n'est pas seulement parce que j'ai moins de temps… d'ailleurs on n'est pas prêt d'en connaitre la fin, encore au moins 60 jours pour en arriver là ou tu en es, et tu n'as pas l'air de vouloir t'arrter là en plus, ça va être bien long tout ça, et ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre J'espère… On verra comment vous appréhenderez la fin, et que vous ne direz pas : tout ça pour ça…
samikitty : Bah, bah, ça fait pas de mal un peu d'enthousiasme, non ? Non ! au contraire ! Bon, ben, vivement la chanson du choixpeau ! Enfin… je crois que j'ai compris pourquoi JKR nous a zappé la chanson au moins une fois… Et pauvre Harry, je n'arrive pas à m'empêcher de me moquer gentiment de lui et en même temps, c'est mignon comme tout. Oui, moi aussi je me moque de lui. Mais c'est très affectueux…
Ayako : Pour ce chapitre enfin Harry est sorti de sa phase de déni l'a admis ses sentiments, miracle ) bon pour que ça se concrétise va encore falloir attendre je présume (pov Ellie l'a le tps de mourir de vieillesse) Parce que tu crois qu'elle est du genre à laisser faire ?
Mais j'ai pas vraiment compris comment ça se fait qu'ils sont tous a peu près arriV un par un... En fait, une partie seulement des élèves est arrivée au compte goutte. Compte tenu des circonstances, Dumbledore n'a pas pu faire autrement que d'autoriser les parents qui le souhaitaient à accompagner directement leurs enfants, afin de s'assurer eux-mêmes de leur sécurité. Comme Ellie qui habite en Ecosse. Neville et Luna, eux sont arrivés avec Algie Londubat qui revenait à Poudlard… Bien sûr, seuls ceux qui ont les moyens ou qui vivent près de l'école, ou loin d'un arrêt du Poudlard Express ont pu le faire. (oui je sais que dans les livres, il n'est dit nulle part que le train s'arrête qq part entre Londres et Pré-au-Lard… Mais j'ai du mal à imaginer que des gens habitant l'Ecosse par exemple ou le Nord de l'Angleterre, soient obligés de descendre vers la capitale pour prendre un train qui va les ramener dans la direction d'où ils viennent. C'est illogique, et ça leur reviendrait quand même assez cher de déplacer ne serait-ce que la moitié de la famille sur deux jours –un pour l'aller un autre pour le retour- pour envoyer leurs enfants à l'école et ce deux ou trois fois par an…) Donc, si certains arrêts sont supprimés faute d'usagers, cela réduit les risques sur le trajet du train. Dumbledore a du être sensible à cet argument… et les aurors du ministère également… Enfin, ce que j'en dis moi… Mais surtout ça a embêté profondément ce vieux cafard de Rusard…
Sinon je trouve que Dame Agnes à super bien décris Sev (pauvre lui, ça donne envie d'aller le consoler... Je me porte volontaire! Qui a crié "pourqoi ça ne m'étonne pas..."?)MDR ! Et j'adore comment il arrive avec classe pour mettre fin à la dispute entre Draco (pas prefet en chef Nyark) et Mcgregor Ben oui, quand même, il faut bien qu'il ait un peu de classe, cet homme… il manque tellement de tout le reste…
Au fait tu dis ds le chap précédent que Godric a tué Palpatine (MDR ! c'est un lapsus ou c'est volontaire ? non parce que je sais qu'on a comparé les HP à Stars War mais quand même !) c'est tiré du bouquin ou pas? Non, c'est forcément pas du bouquin, parce que Palatine, il n'y a que moi qui prétends qu'elle fait partie de l'histoire. C'est juste une association d'idée : Godric chevalier tueur de dragons combat Palatine la terrible Vouivre qui terrorise la région… c'est une réminiscence de mes lectures d'enfance… Y en a plein comme ça dans la fic… des trucs qui ressortent… Ha oui : Godric n'a pas tué Palatine, il l'a terrassée… cela signifie simplement qu'il l'a vaincu… D'ailleurs ce qui a du se passer –après tout on n'en a aucune certitude, que des présomptions- c'est qu'il était sur le point de la tuer quand Serpentard est intervenu, lui qui parlait fourchelangue et qui a su « apprivoiser » la Vouivre…
J'espère que j'ai répondu à tes questions…
Alixe : Effectivement, j'ai compris que tous les commentaires avaient té effacés, tant pis. Je ne te promets rien, mais je vais voir si je les ai sauvegardé…
Pauvre Harry, tu es dure avec lui, et je suppose que ce n'est que le début. Long sera le chemin vers le baiser… et semé d'embûches… lol !
ça fait peur le discours de Dumbledore. Tu nous prépare pour une année difficile... Tu en doutais ?
