Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Chapitre 102

Soir d'Orage

Au petit déjeuner, Hermione annonça qu'elle avait adressé aux quatre directeurs des Maisons de Poudlard une lettre leur demandant une audience, au nom de ses camarades amateurs de Quidditch. La réponse ne se fit pas attendre, à la fin du dernier cours de la matinée, le Professeur McGonagall la retint à son bureau pour lui signifier qu'elle était attendue en compagnie de son collègue Goldstein –puisque la lettre était signée de leur deux noms- chez le Directeur après leurs cours de l'après midi.

La Salle des Quatre Maisons n'avait jamais connu telle affluence, en cette fin d'après midi, ni silence expectatif plus profond. Aucun commentaire ne se faisait entendre, malgré le bouillonnement des questions que tous se posaient. L'impatience faisait trembler les genoux des passionnés de Quidditch. Dean Thomas et Seamus Finnigan, assez fiers d'être à l'origine de cette idée, se rongeaient les ongles d'anxiété. Seul Neville paraissait calme. Du moins était-il le seul à travailler réellement sur un devoir de botanique. Ginny et McGregor arrivèrent à la fin de leurs cours.

- Alors ? fit Ginny à voix basse, comme au chevet d'un malade.

- On attend, répondit Seamus d'une voix étranglée.

- Ça fait bien deux heures qu'ils sont là-haut… renâcla Ron.

- Une heure et demi, précisa Neville tranquillement. Ça prend du temps d'exposer des arguments…

- Surtout que les objections ne manqueront pas… renchérit Ron. Je suis sûr que Rogue ne voudra pas…

- Pourquoi ? l'interrompit McGregor.

- Parce que !

- Que voilà une réponse fort argumentée ! se moqua-t-elle.

Ron fronça les sourcils. Ginny donna un coup de coude à son amie et McGregor échangea les paroles de défi qu'elle avait à la bouche par un sourire malicieux. Harry fut bien aise de voir arriver les deux Préfets en Chef. Ils étaient sérieux et graves, comme s'ils venaient de livrer une bataille difficile et qu'ils pressentaient avoir à en livrer une seconde sous peu. Ils se rapprochèrent de la table des Septième Année. Personne n'osait les interroger. Peu à peu les élèves quittaient leurs places pour se réunir autour de leurs porte-parole.

- Hé bien ? s'impatienta McGregor. Qu'est-ce qu'ils ont dit ?

- Ils ont dit oui… souffla Hermione, soulagée.

- Mais… commença Anthony Goldstein, interrompant du geste les clameurs qui naissaient.

- Mais sous certaines conditions…reprit Hermione. Ils ne veulent pas revoir toute l'organisation cette année, et ils veulent qu'un professeur soit responsable d'une équipe, comme jusqu'à présent. Donc, les capitaines restent les mêmes…

La rumeur approuva. Ce n'était pas dérangeant… Sauf pour Ron qui fit une grimace.

- Qu'est-ce qu'il y a, Weasley ? demanda McGregor. Où est le problème ?

Ron lui adressa un sourire acide :

- Le problème, McGregor ? C'est qu'avec cette affaire, on va se retrouver avec plus de Serpentard sur le terrain de Quidditch que de joueurs des autres Maisons !

On entendit quelques "Qu'est-ce qu'il raconte ?" dans la foule attentive. Ron se tourna vers ses camarades.

- Si on garde les mêmes capitaines, ça veut dire que Malefoy reste celui des Serpentard… Du moins, que Malefoy reste capitaine d'une équipe… corrigea-t-il sur un coup de coude d'Harry. Et ça m'étonnerait grandement qu'il accepte que d'autres joueurs entrent dans son équipe alors qu'il y a fait le ménage l'année dernière !

Il leva des yeux accusateurs vers Hermione, comme si elle était responsable de cet état de fait.

- Ce sera à nous de lui démontrer qu'il a tort de se priver des éléments des autres Maisons… répondit la jeune fille.

- Nous ? fit McGregor, ironique.

Hermione haussa les épaules.

- Aux autres capitaines ! corrigea-t-elle. Les sélections auront lieu le week-end prochain. Samedi matin pour être précis… n'oubliez pas l'après midi, il y aura la foire aux associations…

- Les sélections sont ouvertes à tous ? demanda un Serpentard.

Anthony Goldstein prit la parole.

- Tout le monde, sauf les Première Année, pourra se présenter. Y compris les joueurs déjà sélectionnés dans les équipes existantes. Les capitaines seront autorisés à choisir un remplaçant pour chaque joueur, soit quatorze joueurs en tout.

Un large sourire s'épanouit alors sur le visage de Ron.

- Ça c'est plutôt bon pour nous ! s'exclama-t-il. Parce que Malefoy aura du mal à trouver quatorze bons joueurs parmi ses acolytes. Il a déjà eu du mal à en trouver sept l'an dernier…

- Tu oublies les Première Année de l'an dernier, Ron, lui rappela Harry. Ce sont des Deuxième Année, à présent…

Mais Ron ne voulait pas démordre :

- Peut-être, admettons… En tous cas, une chose est sûre, son père ne pourra pas leur payer de nouveaux balais à chacun.

Cette fois, il fit rire l'assistance, non pas à ses dépens mais à ceux de Malefoy. McGregor consentit à lui accorder un sourire.

- Et pour les Serdaigle ? questionna l'un des joueurs de cette Maison. Ils ont dit qui serait capitaine ? Celui de l'an dernier était un Septième Année…

- Nous le saurons dans la semaine… assura Anthony Goldstein. Et de toutes façons avant le samedi des sélections…

- Et pour la coupe ? On fera comment ? Elle ira à la Maison du Capitaine de l'équipe victorieuse ? demanda quelqu'un qu'Harry ne reconnut pas.

- Ce ne serait pas juste pour les autres joueurs ? estima une voix.

- Et si on la mettait dans la salle des Trophées… ? avec le nom des joueurs qui l'ont gagnée gravés sur un socle en métal…

- C'est ça pour que Peeves s'amuse avec lors de ses longs moments d'ennui…

- Et pour les couleurs ? On jouera sous quelles couleurs ?

- Rouge, bleu, vert et jaune…

- Les couleurs des Maisons !

- Non ! trancha Hermione, les couleurs de Poudlard, que ce soit bien clair… !

- Et je suppose que Potter jouera sous la couleur rouge, Malone sous le jaune, le représentant des Serdaigle sous le bleu et Malefoy sous le vert… suggéra McGregor.

- Ce serait plus pratique en effet pour repérer le capitaine et son équipe… approuva Goldstein.

Il jeta un œil à Harry qui haussa les épaules…

- Vous savez moi, du moment que je joue au Quidditch avec mes amis…

Hermione se gratta la gorge. Ron n'osa regarder Harry. Et ce dernier se dit qu'il fallait vraiment qu'il apprenne à fermer sa bouche quand il n'avait rien d'intéressant à dire. Heureusement pour lui, un jeune homme enthousiaste qui s'y voyait déjà déclara qu'avec quatorze joueurs par équipe ce serait passionnant d'organiser des matches amicaux les week-ends où il n'y aurait pas de matches officiels… Puis chacun émis son avis, donna son idée, tira des plans sur la comète…

La journée d'attente avait pris fin. Cette tension qu'il avait ressentie chez ses amis pesait sur Harry autant que la fatigue de cette nuit sans vrai sommeil et la séance de Défense contre les Forces du Mal avec l'oncle de Neville.
Il n'avait pas trouvé l'occasion de lui parler de ses rêves. Au grand jour, en face du sourire bienveillant d'Algie Londubat, ses rêves lui paraissaient dérisoires. Sa cicatrice ne le brûlait plus autant. Le Commandeur l'avait rassuré sur ses pouvoirs. Il l'avait félicité sur ses progrès durant l'été. Il avait eu vent de son incursion dans l'esprit de Maugrey et de son ébauche d'emprise sur la volonté du vieil auror. Harry se dit que si le Professeur Londubat en était plutôt satisfait, il n'avait pas à s'inquiéter. Car lui ne le laisserait pas s'égarer sur des chemins tortueux. Il le mettrait en garde du moins, avec clarté et assurance.

Harry songeait à ce qu'il était devenu depuis sa première rentrée. A ce qui était arrivé depuis la première fois où il s'était retrouvé devant les robinets à tête de serpent dans ces mêmes toilettes où il se retrouvait en ce moment, seul avec ses craintes et les soubresauts de sa mémoire. Il savait que Mimi Geignarde était là, flottant au dessus de la pièce, attendant avec avidité la réponse à sa question. Elle l'avait vu si sombre quand il était entré dans ses quartiers privés, qu'elle n'avait pu s'empêcher de lui demander, l'air gourmand, s'il avait choisi ses toilettes pour se suicider. Non, non, il ne se suiciderait pas dans les toilettes de Mimi Geignarde… Il lui faudrait attendre de se trouver face à Voldemort pour jouer les Kamikazes.

- Ça va ?

Il sursauta. Il avait le choix entre plusieurs réponses. Oui. Non. Qu'est-ce que ça peut te faire ? Il en choisit une quatrième.

- Ginny n'est pas avec toi ?

McGregor referma la porte derrière elle. Elle secoua la tête.

- Quidditch ! soupira-t-elle. Elle est encore plus fondue que ses frères… Qui le croirait ?

Elle s'arrêta au milieu de la pièce.

- Tu crois que le Quidditch leur fera encore oublier que nous avons une guerre à mener ?

- Et toi ? Tu oublies que Rogue t'attend dans sa classe…

Elle fit une grimace.

- J'ai encore un moment… mais je ne pourrais pas assister à la petite réunion d'état major, je le crains…

- C'est Ron qui va être content… essaya de plaisanter Harry.

Il reprit, tout en tâchant de conserver un ton et un air sévère.

- Alors ? l'idée dont tu parles dans ta lettre… tu pourrais peut-être m'en dire deux mots avant de partir pour ta retenue…

McGregor haussa les épaules.

- Inutile… Tu l'as déjà eu avant moi. Et Ginny m'a dit que le club de duels hors de Poudlard marchait bien, grâce à ses frères.

- Entre autres, en effet, acquiesça Harry, pas mécontent en somme de couper l'herbe sous le pied à cette arrogante.

McGregor reprit, un sourire amer sur les lèvres.

- Tu as même eu celle qui m'est venue un peu plus tard, sur le bateau qui me ramenait de France. Ginny m'a appris que tu voulais que nous réfléchissions à la combinaison de sortilèges pour mieux nous défendre… Le premier à la formule courte, qui permettrait d'immobiliser l'adversaire le temps soit de l'entraver soit de l'empêcher de nuire d'une quelconque manière… ou bien de l'interroger ? C'est cela n'est-ce pas ? Ou bien tu veux vraiment qu'on remplace les Impardonnables par d'autres sorts tout aussi dangereux mais pas interdits ?

Harry baissa la tête.

-Je ne sais pas, murmura-t-il. Je veux juste que vous soyez tous en mesure de vous défendre contre les maléfices qu'on nous opposera. Je ne veux pas faire vous des assassins. Mais quand il faudra lever la baguette contre les Mangemorts qui voudront notre mort… que serons-nous capables de faire ?

Il se revit une fraction de seconde dans le hall du Ministère dardant un doloris sur Bellatrix Lestrange. Son rire caustique lui brûlait l'âme. Il n'avait pas été capable de lui infliger la moindre souffrance, la moindre douleur. Il savait que tous ceux qui le suivrait le jour de l'affrontement avec ces forces du mal contre lesquelles il était censé leur apprendre à se défendre, il savait que ceux-là non plus seraient incapable de vouloir la mort de quiconque. Du moins, ceux qu'ils connaissaient personnellement. Ensuite, le reste, à savoir si l'instinct de survie serait plus fort que la censure de l'esprit, était pure spéculation… Il frissonna.

- Ce que je veux, dit-il un peu plus assuré, c'est qu'aucun d'entre vous ne soit tenté de retenir sa main, par scrupule ou inexpérience. Nous n'aurons pas le temps de débattre du bien fondé de tel sort ou tel mot quand nous serons face à la mort.

- Nous en sommes tous conscients…

Harry ne fut pas étonné d'entendre la voix de Neville. Il savait qu'il était là depuis quelques minutes, avec Luna et Hannah Abbot. Ernie Mcmillan, derrière eux, était pâle.

- Moi, je me suis entraîné à lancer des sortilèges antitransplanage tout l'été… dit-il. Parce qu'ici, on peut pas savoir si ça marche ou pas…

- Et moi j'ai travaillé mes sortilèges de désarmement, renchérit Hannah. Et je sais que Susan a réussi son Patronus, cet été. Tu vois, Harry, on est tous derrière toi, mais nous sommes bien conscients que nous nous battons aussi pour nous. C'est notre vie que nous défendons en même temps que l'école. Même si nous savons que nous risquons de la perdre plus sûrement qu'en nous terrant dans nos salles communes, ou bien ailleurs.

Harry restait silencieux. C'était tellement facile de les laisser parler à sa place. Ses camarades arrivaient peu à peu. Mimi grognait de plus en plus fort contre l'invasion de ces intrus…

- Tu n'as qu'à aller visiter la robinetterie ! lui renvoya Ron en poussant tout le monde vers les lavabos pour faire de la place.

Il vérifia que personne ne traînait dans les couloirs et allait fermer la porte d'un sortilège lorsque McGregor se faufila jusqu'à lui.

- Désolée de quitter aussi charmante compagnie, salua-t-elle, mais j'ai un rendez vous qui ne peut être remis…

Elle fit une grimace qui fit rire les Préfets présents. Ils savaient qu'elle allait rejoindre Malefoy dans les cachots de Rogue pour effectuer leur punition commune. Certains lui souhaitèrent bon courage, d'autres pouffèrent.

- Et ces nouvelles incantations que tu devais nous montrer ? se moqua Ron, ravi au fond du départ d'une rivale au titre de Maître Stratège.

- Plus tard, Weasley… murmura McGregor. Quand tu auras acquis la maturité nécessaire à la maîtrise des sortilèges de plus de deux syllabes…

Elle se glissa vivement derrière la porte tandis que les oreilles de Ron viraient directement au vermillon.

Harry mit tout le monde au travail. Il leur commanda donc de réfléchir à toutes les combinaisons possibles et imaginables de sortilèges d'immobilisation et d'entrave, de bâillon, et de désarmement, afin de les mettre en pratique le plus tôt possible dans le club de duels… Hermione rappela que le week end suivant aurait lieu une foire aux associations de Poudlard et que le Club se devait d'être représenté. Elle sortit son calepin pour inscrire les noms des volontaires…

Harry quitta les toilettes discrètement. Il se coula dans la pièce attenante, où il retrouva le labo d'Hermione. Là au moins il serait tranquille pendant un moment. Il s'installa sur le banc, les pieds sur la table. Des tonnes de devoirs l'attendaient déjà. Il devait aller réserver des livres à la bibliothèque pour ses travaux d'études avec Ron. Il s'aperçut qu'il fuyait son ami depuis la veille et que cela ne devait sans doute pas être très agréable à ce dernier. Mais il n'avait vraiment pas la force de discuter avec quiconque…

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- Qu'est-ce que tu as raconté ?

La porte se referma vivement sur Ginny. Elle tendait sa baguette vers Harry, menaçante.

- Quoi ! fit Harry avec lassitude. De quoi tu parles ?

Son mal de tête revenait au galop.

- De cette rumeur idiote, Harry, qui dit que toi et moi…

-Ah ! ça !

Harry ôta ses pieds de la table, se redressa sur le banc et posa ses avant-bras à l'endroit où il venait d'enlever ses chaussures. Il posa son front douloureux sur ses poings.

- Et alors ? s'impatienta Ginny. C'est tout ce que tu trouves à dire ?

- Oh ! ça va Ginny ! grommela Harry. Tout est ta faute aussi ! avec ta manie de sauter au cou de tout le monde ! C'est ton baiser sur ma joue d'hier matin qui a déclenché cette rumeur ! Alors ne viens pas me reprocher de n'avoir pas su quoi dire quand Isadora est venue glousser devant moi… Surtout que ton frère était juste à côté de moi !

La colère de Ginny se mua en un rire qu'elle essaya de retenir.

- Ça doit venir de lui ! décréta-t-elle.

- Nan ! fit Harry, grognon. C'est à cause de ton baiser devant tout le monde. Il a fait le tour de l'école en moins de temps qu'il ne faut pour le dire…

Elle éclata de rire.

- Je comprends pourquoi Ellie est venue me demander s'il y avait quelque chose entre toi et moi ! Quelle idiote !

- Ouais… elle est venue me demander la même chose, marmonna Harry.

En un bond, Ginny fut à côté de lui. Elle le poussa de la hanche pour qu'il lui laissât de la place sur le banc.

- Et alors ? demanda-t-elle avec intérêt. Qu'est-ce que tu lui as répondu ?

Elle mit son menton sur ses bras croisés sur la table pour avoir son visage au même niveau que celui d'Harry. Ce dernier soupira.

- Que veux-tu que je lui aie répondu ? Rien, il n'y a rien entre nous… si ce n'est qu'on s'aime beaucoup quand même…

Ginny pouffa.

- Je lui ai dit la même chose…

- Je sais, soupira Harry une fois de plus.

Ginny lui sourit. Ses yeux brillaient.

- Tu sais ce que ça veut dire ? demanda-t-elle avec bonne humeur.

Harry ferma les yeux. Son mal de tête s'amplifiait.

- Oui, répondit-il au bout d'un moment. Que le jour où on nous verra avec quelqu'un d'autre, tu passeras pour une gourgandine et moi pour un mufle !

Le rire clair de Ginny s'éleva. Harry serra les mâchoires dans une grimace. Il se redressa et se leva lentement.

- Où vas-tu ? demanda Ginny en l'imitant.

- Chez Mrs Pomfresh ! j'ai un mal de tête terrible.

- Je t'accompagne, s'écria Ginny.

- C'est ça ! ricana Harry. Et après tu t'étonneras que les rumeurs circulent !

Ils quittèrent la salle sur demande pour se diriger vers l'infirmerie. Mrs Pomfresh eut un regard résigné en le voyant entrer. Elle lui donna une potion contre les maux de tête et lui conseilla de se reposer au calme un moment. Elle lui proposa un lit de l'infirmerie qu'Harry préféra refuser. Il n'osait imaginer l'inquiétude de ses amis s'il fréquentait l'infirmerie dès la rentrée. Lorsqu'ils sortirent dans le couloir, Harry ne put que remarquer le regard inquiet de Ginny.

- Tu n'as pas bonne mine, c'est vrai… risqua-t-elle alors qu'ils reprenaient le chemin de la Tour des Gryffondor. Tu devrais essayer de dormir un peu avant le repas…

- Dormir ! souffla Harry. Si tu crois que je n'aimerais pas ! J'ai toujours fait des rêves bizarres… mais cette fois…

- C'est Voldemort ? s'inquiéta Ginny.

- Non ! Ce sont de vieux souvenirs qui remontent. Plus je laisse les pouvoirs de Voldemort remonter à la surface, plus tout ce qui a un rapport avec lui remonte avec. Et comme toute ma vie depuis cette nuit d'Halloween où il a tué mes parents a un rapport avec lui… ou du moins avec les conséquences de ces meurtres… Hier soir, je crois que j'ai entendu ma mère me chanter une berceuse…

- Et…C'était bien ? hésita Ginny.

- Ç'aurait pu l'être, murmura Harry, s'il n'y avait eu ces serpents qui sifflaient… et les Dursley qui riaient… c'est horrible un Dursley qui rit !

Il s'efforça de sourire. Ginny lui rendit une grimace. Ils croisèrent Lavande et Parvati qui gloussèrent. Ginny décida de le laisser rentrer seul dans leur salle commune.

- Je vais prendre des nouvelles d'Ellie… dit-elle.

- Elle en a pour longtemps avec cette punition ? demanda Harry.

- Jusqu'à ce que Rogue décide qu'ils ont montré tous les deux assez de bonne volonté pour travailler ensemble.

Harry hocha la tête, une moue dubitative aux lèvres.

- Ça ira vite alors… ils sont tous les deux assez intelligents pour comprendre que jouer les rebelles retarderait leur "libération"…

- Mais Rogue ne sera pas dupe… estima Ginny.

- Dans ce cas, ils en ont jusqu'à la fin de l'année ! murmura Harry.

Il remonta jusqu'à son dortoir et s'allongea. Pattenrond quitta le lit de Ron pour se frotter au front d'Harry. Le jeune homme s'endormit comme une masse. Ron vint le réveiller juste avant le repas. Il lui demanda s'il allait mieux, car Ginny leur avait appris qu'il ne se sentait pas très bien. Harry se leva tant bien que mal, un peu vaseux. Pourquoi personne ne voulait-il le laisser dormir ? Il répondit par monosyllabes aux questions de Ron, sans même savoir à quoi il répondait. Il mangea sans savoir ce qu'il mangeait. Comme c'était les premiers jours de cours, il n'avait pas de devoir à rendre pour le lendemain. Il en était bien heureux, car il pourrait ainsi terminer sa nuit dès la fin du repas. Neville et Ron voulurent l'entraîner dans la salle des Quatre Maisons, mais Hermione les persuada qu'une bonne nuit de sommeil vaudrait mieux à leur ami que la meilleure des soirées avec eux. Elle le raccompagna jusqu'à son dortoir et voulut ramener Pattenrond avec elle. Harry la pria de n'en rien faire. Peut-être que le ronron du chat l'endormirait plus vite… Peut-être entendrait-il à nouveau la mélodie qui l'avait bercé la veille. Il ferma les yeux, désirant retrouver la chaleur et la tendresse qu'il avait ressenties la nuit précédente. Le front de Pattenrond était une caresse sur son front. Il crut que sa truffe humide était un baiser. Il glissa dans la tiédeur du sommeil doucement.

Il ne sut ce qui le réveilla. La douleur à sa tête sans doute. Ce n'était plus le mal de crâne lancinant de l'après-midi, c'était la brûlure dans sa cicatrice. Il se redressa d'un bond, la main sur sa tempe, comme pour arracher le mal, un gémissement au fond de la gorge. Il haletait comme au sortir d'un cauchemar. Pourtant il ne se souvenait pas avoir rêvé. La douleur s'estompait. La gorge sèche, le cœur encore battant la chamade, il réalisa qu'il s'était couché tout habillé et que quelqu'un avait remonté la couverture sur lui.

Lorsque la douleur à son front se calma tout à fait, il s'aperçut que son mal de tête avait disparu. Un tonnerre gronda. Il y avait un orage et les éclairs zébraient un ciel de cinabre. On aurait dit un incendie sous les nuages. Il pensa à se mettre en pyjama, mais se tourna sur le côté, les yeux fixés vers la fenêtre. Les éclairs se succédaient. Les grondements roulaient. Le ciel était rouge ; sang-de-dragon aurait dit tante Pétunia, qui était férue de mot croisés et de précision. Il sourit. En fait, non, tante Pétunia aurait répugné à parler de dragons… Oncle Vernon aurait parlé d'un orage d'Apocalypse… Il aimait la grandiloquence et l'hyperbole, l'oncle Vernon. C'était curieux pour un homme si petit et si mesquin. Quant à Duddley… Duddley ! Hé bien il se serait caché dans les jupons de sa mère, le petit Duddlinouchet… Harry se leva. L'orage le fascinait. Comment ses camarades pouvaient-ils dormir ? Ron et Neville avaient chacun un oreiller sur la tête et ronflaient de concert. Mais Dean et Seamus ? Ils tournaient et retournaient dans leur lit chaque fois que le tonnerre retentissait. Cela ne les éveillait pas cependant. Il les envia de pouvoir dormir. Il se glissa jusqu'à la fenêtre. Elle était froide et donnait sur le ciel. Le parc baignait dans le noir. Seuls les éclairs faisaient, quelques secondes, briller la surface du lac. Harry rebroussa chemin. Par la fenêtre de la salle commune il aurait une vue moins tronquée sur le parc. Un bonheur étrange lui nouait l'estomac lorsqu'il songeait qu'il serait le seul à profiter du spectacle. Il glissa le long des escaliers et courut coller son nez à la vitre glacée. Le lac s'alluma une fois de plus d'un éclat d'argent. La Forêt Interdite était plus sombre que jamais. Le saule cogneur s'agitait dans la lueur violente de deux éclairs simultanés. Ils aveuglèrent un instant Harry et celui-ci crut avoir rêvé en saisissant du coin de l'œil l'ombre d'une longue silhouette vers le saule. Lorsqu'un autre éclair déchira le ciel bosselé de nuages, il remarqua cependant que les branches du saule ne bougeaient plus qu'au mauvais gré du vent. Un tonnerre roula dans sa tête, semblable à celui qui assourdissait le parc. Rogue ! Il ne pouvait s'agir que de lui ! Et il allait auprès de Remus. Dans un réflexe, Harry leva les yeux vers le ciel. Il ne pouvait voir la lune. Etait-ce ce soir-là ou le lendemain qu'elle serait pleine ? Son cœur à nouveau se mit à battre au rythme saccadé de la colère des éléments. Pourquoi Rogue se rendait-il auprès de Remus ? L'avait-il appelé ? Etait-il plus mal encore que les jours précédents ? Et s'il était en train de mourir. Oui, c'était cela, il se mourait. Et Rogue ne voulait pas le laisser seul en ses derniers moments. C'était stupide. Pourquoi Rogue ferait-il cela pour Remus ? Pourquoi Remus accepterait-il de pousser son dernier soupir en la seule compagnie de Rogue ? Il cessa de réfléchir. Il remonta dans le dortoir. Lentement, pour éviter des grincements intempestifs, il ouvrit son armoire et en sortit sa cape d'invisibilité. Il la mit sur ses épaules, descendit dans la salle commune, vérifia qu'il était seul, couvrit sa tête et sortit dans les couloirs. La Grosse Dame ronflait sur sa chaise. Avec un peu de chance, elle serait toujours là pour lui ouvrir à son retour. Il se hâta vers le Grand Hall. Il s'interrogea sur l'absence de Rusard dans les couloirs. Il ne savait quelle heure il était. Sans doute le concierge dormait-il. Il s'était toujours demandé comment faisaient Rogue et Rusard pour se trouver sur son chemin chaque fois qu'il déambulait dans les corridors déserts à des heures indues… Il connaissait à présent les raisons des insomnies du Professeurs de Potions. Sans doute lui aussi préférait-il parcourir les galeries du château plutôt que de laisser les rêves empoisonner son sommeil. Mais Rusard ? N'avait-il jamais besoin de dormir, cet homme ? Harry s'arrêta, il avait entendu du bruit. Miss Teigne ? Peeves qui plissait les tapis ? Un locataire d'un tableau qui réveillait quelque compère ou commère en traversant son espace privé ? Le bruit se tut. Ce devait être le vent. Il descendit l'escalier et arriva dans le Grand Hall. La grande porte était fermée de l'intérieur. Par où diable Rogue était-il passé ? Les jardins ! bien sûr. Harry passa sous l'escalier. Il essayait de se repérer dans le noir. Enfin, il trouva la sortie et se retrouva derrière les serres du Professeur Chourave. Il traversa le parc dans la tourmente. Le vent soulevait sa cape et la pluie s'engouffrait, l'enveloppant de nuit et de froidure. Il lui semblait que les éclairs se dressaient devant lui. Le tonnerre grondait jusque dans le sol. Harry se glissa sous les branches inertes du saule et se précipita dans le souterrain. Il respira enfin, grelottant de froid et d'angoisse. Il essuya ses lunettes, replia sa cape et alluma sa baguette. Rogue à présent devait être arrivé dans la chambre. Harry avança rapidement. Il commençait à connaître chaque pierre, chaque creux du chemin. Les marches inégales l'emmenèrent au premier niveau de la maison. Il monta à l'étage, doucement, le cœur frémissant au moindre craquement de l'escalier de bois.


RAR CHAPITRE 102

Cornedrue : ouah... que de trucs a assimiler en un seul chapitre!
- Ellie est bien amoureuse, ce qui confirme le peu que j'ai trouvé sur la bruyère...
Hahahaha ! toi aussi…
- elle décide de prendre les choses en main... et heureusement Disons qu'elle lance pas mal de perches… encore faut-il que celui à qui elles s'adressent veuille bien les saisir…
- et pourtant, elle a des doutes sur Ginny, qui est quand meme une très bonne amie... attraperait-elle une maugreyite ou une ronite? Elle est peut-être très jalouse…
- Ron qui, justement, s'inquiète pour son poste dans une équipe de quidditch... mais pour moi, il serait bien meilleur à un autre poste que gardien. pour moi, le poste de gardien devrait revenir à Ginny, mais ce n'est pas la direction que tu as choisie... Tu verras bien…
- quand à l'idée des équipes mixtes, je supose qu'on en saura bien plus demain soir... Gagné !
voila, je crois que j'ai tout dit... ah non... un truc que j'oublie depuis deux reviews deja. je craignais que le chapitre 100 soit déjà un chapitre sang, il n'en fut rien... un chapitre sans? non plus heureusement... c'était juste un chapitre sent(iment?) ouf! Très joli !

Lyane : Je sais pas quoi te dire à part que j'ai adoré ce chapitre. Il m'a donné plein de chose à méditer. Il me semble que Harry est en train d'admettre les sentiments qu'il éprouve pour Ellie. Il les a admit, c'est pas ça son problème. Il serait temps, ça ne doit pas rester trop longtemps inavoué, sinon, c'est comme les cocottes-minute mal fermées, ça explose. je parle d'expérience (pour les sentiments et pour la cocotte. Tu as déjà vu un couvercle volé à travers une pièce?). Oui, sauf que c'était un couvercle d'essoreuse à salade et que la poignée était restée dans la main de mon mari…

Angie Black : Je pense que ton super projet quidditch va fonctionner, il tombe vraiment à point en cette période de troubles extérieurs. Voir Harry et Ellie rire ensemble c'est très mignon, quand est-ce qu'il parviendra à être plus cool en sa présence ? ok, elle est si... il est amoureux quoi ! Et oui… c'est pas simple.
J'aime toujours autant l'évolution de Neville, par contre, Ron et Harry en froid ça me fait désagréablement au passage de leur boudage dans la coupe de feu... triste souvenir. Oui, mais même les meilleurs amis du monde on des hauts et des bas…
Ah ! j'ai rêvé de ta fic moi aussi ! Ne ris pas, je faisait un câlin à Ron pour le consoler et lui faire admettre qu'Hermione tenait à lui... bizarre non ? Oui c'est curieux comme démarche ! lol !
En parlant de consoler, tu m'as encore fait naître des larmes au coin des yeux, oui, avec les rêves de Harry tu nous rappelles combien ce petit sorcier a eu une enfance douloureuse, je me demande comment il a fait pour s'en sortir aussi bien, en ayant manqué d'affection et de tout le reste... oui c'est ce que tout le monde se demande en effet…

Ayako : Mais il est pas doué cet Harry (en mm tps je comprends que devant tt ce monde il n'aie pas osé... c'est sûr ! et elle est impressionnante Ellie… Mais j'ai hate de voir se boutiquer ces équipe de quidditch (g aussi hate de voir la déconfiture de ce cher Malfoy) Ha ! c'est en effet une motivation qui très… heu motivante…
Les rèves ne seraient-il paqs instrumentés par Voldy car dans le genre je fais perdre espoir à mon ennemi just'avant la bataille finale c'est pas mal! Ha ! c'est possible en effet… saper le moral de l'ennemi de l'intérieur… c'est pas bête !
Sinon Sev va-t-il reussir à tenir sa promesse malgré Draco (je lui en fouterais moi des paires de baffes) car c'est assez mal parti... Severus Rogue tient toujours ses promesses et paie toujours ses dettes !
Ellie va-telle reussir à dénier Harry? Harry se décoincera-t-il? Euh l'idée des équipe de Quidditch va-t-elle marcher? Que de questions existentielles !
Cornedrue se fera-t-il pardonner par sa Béta? Allez on va dire oui… c'est moi qui te le demande…

cemeil : Une nouvelle idée pour renforcer l'union inter-maison! C'est sympathique! Je me demande quand même comment ils vont s'y prendre pour les équipes, le trophée et tout et tout... Ça c'est le travail d'Hermione ! L'avait qu'à pas proposer ! ET Ron dans cette histoire... Quoique je pense qu'il aura quand même sa place dans l'équipe. les Weasley ont çà dans le sang, le Quidditch. Oui, sauf Percy… et Ron ?
La discussion Ellie/Harry était trop forte! çà m'a fait rire à vrai dire. Il est vrai que l'humour est une technique de drague qui marche à tous les coups… enfin en général…

Ayaminne : Je crois que Harry va lier énorémént le Quidditch et ses problèmes de coeur, Ginny venant malencontreusement interférer dans son tout début d'histoire avec Ellie!
A, et dire que ça avait l'air de bien commencer!
Oui c'était une belle journée, pourtant…
Va-t-il s'en sortir? Je ne crois pas non… qu'il se détache d'Ellie ou qu'il plonge la tête la première dans ses filets, il n'est pas sorti du chaudron !
Va-t-il un jour réussir à trouver les bons mots? Oui, le jour où il décidera de se taire.
Harry sera-t-il célibataire tout au long du reste de ta fic? Ça m'étonnerai qu'il se marie d'ici la fin de l'année scolaire… lol ! Mais bon si je répondais maintenant, où serait le suspens !

Namyothis : En tous cas j'ai bien rigolée au passage entre Harry et son pseudo cauchemard) et Ellie. Remarque c'est peut-être elle qui lui donne des cauchemars…