Après une énième déflagration qui fit bourdonner ses oreilles pendant quelques secondes, Peter décida d'abandonner son perchoir pour aller à la rencontre de cette joyeuse petite bande qui venait de faire une entrée absolument chaotique, mais véritablement grandiose. Ses toiles s'accrochèrent aux différents immeubles, ses réflexes et son agilité lui permirent d'éviter de foncer droits sur les dragons spectraux ou les oiseaux de feu et, évidemment, sa présence ne passa par inaperçue, autant pour la population qu'auprès des quatre clandestins qui, momentanément, cessèrent toute activité afin de le regarder voltiger avec aisance entre les bâtiments, jusqu'à ce que le jeune homme atteigne la terre ferme après une pirouette parfaitement exécutée. Il se redressa élégamment et plein d'énergie, ne voulant pas se laisser impressionner par les nouveaux arrivants qui n'étaient définitivement pas là pour nouer une quelconque alliance ou jouer les touristes.
–Salut ! lança-t-il gaiment en accompagnant ses paroles d'un geste de la main, et cette attitude eut le don de surprendre le groupe. On pourrait peut-être essayer de discuter, avant que vous détruisiez tout ? proposa-t-il, souhaitant d'abord essayer de traiter avec eux de la manière la plus diplomatique qui soit. Ch'ais pas, je connais un bon café juste là-bas, déclara-t-il en désignant un endroit dans la continuité de la rue interminable et chargée de voiture à l'arrêt qui étaient soit partiellement brûlée, soit à moitié détruites.
Il remarqua que ses mots les déstabilisèrent, ce qui était un peu le but initial. Les prendre au dépourvu, analyser la façon dont ils réagiraient puis aviser. Ils eurent tous une réaction différente : la première, qui était la femme ailée, afficha un air relativement calme et se contenta d'un levage de sourcil intrigué. L'homme en armure serra les poings et sembla sur le point de lâcher sur lui tous les démons prisonniers des Enfers. L'autre homme, lui esquissa un grand sourire et secoua la tête, plus amusé qu'autre chose, tandis que la jolie blonde inclina la tête sur le côté, pensive.
–C'est un gosse ? lança-t-elle à ses acolytes en parlant de Peter, dont la voix trahissait son jeune âge. Mouais, poursuivit-elle, il sera plus facile à supprimer que les autres, affirma-t-elle, très sûre d'elle.
–Alors premièrement, je ne vous permets pas, Madame, s'indigna –calmement et poliment– le concerné.
–Tu viens de prendre dix ans en pleine gueule, se moqua l'incendiaire avec un accent australien prononcé en fixant son associée. « Madame », répéta-t-il, amusé, et un de ses oiseaux saisit dans son bec le tentacule que la femme avait dirigé vers lui pour l'inciter à se taire. Ça va, c'est bon ! se révolta-t-il lorsqu'un des dragons grogna à son égard. On peut revenir au gosse en question deux minutes ? dit-il en tournant à nouveau la tête vers Peter. Non mais sans déconner, t'as quel âge ? lui demanda-t-il, très curieux d'en connaitre la réponse.
–Heu… Je crois que ce n'est pas trop la question, esquiva Peter.
–Il n'a pas tort, intervint la demoiselle à la chevelure d'ébène, trouvant qu'ils s'éloignaient trop du sujet.
–Est-ce que je peux vous demander qui vous êtes et ce que vous faites là ? les interrogea l'étudiant sans perdre la face, un tout petit peu soulagé que tout soit un peu lus calme pour le moment, ce qui laissait du temps aux quelques derniers passants pour s'en aller et aller se réfugier en lieu sûr.
L'australien posa une main sur son cœur, mimant de manière excessivement exagérée le geste d'être profondément blessé par sa remarque, ce qui fit lever les yeux au ciel à sa collègue. Il afficha un air triste, donnant l'impression que tout son univers s'écroulait.
–Quelle tragédie ! s'exclama-t-il. Tu veux dire que tu n'as aucune idée de qui nous sommes ? enchaina-t-il avant de redevenir un tant soit peu sérieux, et il s'éclaircit la gorge en toussotant brièvement. C'est fâcheux, commenta-t-il sans artifice cette fois-ci. Je suis volontaire pour faire les présentations, affirma-t-il en regardant un à un ses alliés. A moins que quelqu'un d'autre souhaite s'y coller ? poursuivit-il en lâchant un soupir immodéré lorsque son regard se posa sur la blonde, qui tourna la tête d'indignation. C'est bien ce que je pensais, claqua-t-il un peu sèchement en faisant un pas en avant. Ne t'en fais pas, ce n'est pas après toi que nous en avons, affirma-t-il à Peter.
–Mais après tous ces gens, si ? rétorqua-t-il en écartant les bras, voulant lui faire réaliser l'ampleur des dégâts qu'ils avaient causé en quelques minutes alors qu'ils venaient tout juste d'arriver. Permettez-moi tout de même d'avoir des doutes, parce que si vous avez attaqué ces innocents sans hésitation, vous allez forcément vouloir vous en prendre à celui qui est là pour les défendre. Autrement dit, moi.
–Dommages collatéraux, marmonna gravement l'homme ténébreux, dont l'attitude fermée était parfaitement contraire à celle du pyromane excentrique et jovial, puis il s'avança à son tour en décrispant ses poings. Il dit vrai. Tu n'es pas notre cible, confirma-t-il, ce qui ne rassura pas pour autant Peter. Tu es effectivement un ennemi potentiel, mais nous ne pouvons pas le déterminer pour le moment, puisque toi, nous ne te connaissons pas.
–On sait que c'est Spider-Man, c'est suffisant, râla la dresseuse de dragons. Il nous causera autant de problèmes ! s'emporta-t-elle, tandis que ses créatures fantomatiques se remirent à grogner férocement, étant directement liée à ses états d'âme.
–On ne va quand même pas tous les flinguer ! s'indigna le blond en haussant le ton. Si ça se trouve, on va bien s'entendre avec celui-là, mais si tu passes ton temps à vouloir buter tout le monde, on ne va jamais s'en sortir !
–Tu es le premier à foutre le feu à tout ce qui bouge ! répliqua-t-elle.
–Mais en plus de le laisser faire, intervint l'autre femme, il me semble que cela t'amuse tout autant de détruire tout ce qu'il y a sur tout passage.
–La voilà qui trouve enfin quelque chose à dire ! ironisa sa collègue en levant les bras au ciel. Ne va pas me faire croire que tu prends des pincettes quand tu te bats, ma belle.
–Fais gaffe avec les surnoms mielleux, la mit en garde le blond avec un sourire amusé, parce que j'en connais un à qui ça risque de ne pas plaire, précisa-t-il d'une voix pleine de sous-entendus en regardant pourtant presque innocemment en direction du deuxième homme.
–Je t'emmerde, répondit-elle.
–Cela suffit ! tonna celui qui se démarquait définitivement comme étant leur leader, et tous se turent après ce rappel à l'ordre plus que nécessaire.
Peter ne savait pas trop où se mettre. A l'image des Avengers, ces quatre-là semblaient avoir leur lot de différends qu'ils ne parvenaient pas à mettre de côté, même sur le terrain. Pourtant, il sentait une vraie cohésion d'équipe et savant d'ores et déjà qu'ils étaient le genre d'individus à se défendre corps et âmes les uns les autres. Chaque équipe –héros ou non– avait son lot de drames et de conflits, il était bien placé pour le savoir. Il avait lui-même prit part à une guerre civile qui avait opposé plusieurs amis proches –Tony et Steve, Wanda Maximoff et Vision, ou encore le si célèbre duo d'assassins que formaient Natasha Romanoff et Clint Barton–. Il n'avait pas vraiment eu à choisir un camp, puisque le milliardaire était lui-même venu le recruter. C'était pourquoi voir ce quatuor se disputer de la sorte lui rappelait les Avengers.
–Et si vous me disiez juste ce que vous voulez ? reprit doucement Peter, espérant apaiser un peu les tensions.
–Un homme, lui apprit l'homme d'un ton solennel.
–Ok… Ça reste très vaste.
–Un fugitif.
–Mais encore ? insista le plus jeune.
–Un emmerdeur de première, s'exclama la blonde, ça te va ?
–Attention au langage, mademoiselle, la réprima l'australien avec un sourire ravageur qui ne la laissa définitivement pas indifférente, mais elle décida de prétendre le contraire pour ne pas s'enfoncer elle-même. Mais elle a raison, concéda-t-il. On recherche quelqu'un qui nous a vraiment fait chier et qui n'arrête pas de nous échapper pour des raisons plus qu'évidentes, puisque nous avons clairement l'intention de le tuer, avoua-t-il sans honte.
–Sans vouloir paraitre offensant, souffla Peter, je crois comprendre pourquoi il se cache de vous… Je veux dire, si vous voulez le tuer, c'est normal qu'il ne se laisse pas attraper, non ? Et ce n'est sûrement pas en semant la terreur dans la ville que vous le retrouverez plus vite, alors… Peut-être que vous devriez songer à une reconversion ?
–Mais c'est qu'il joue les comiques, en plus ! pesta la blonde. Bon, écoute, mon chou, soit tu nous indiques la planque du Chevalier Blanc, soit tu t'écartes gentiment de notre chemin et tu files te coucher, parce que je crois que tu devrais être au lit depuis longtemps.
Peter commençait à en avoir un peu marre d'être traité comme un enfant de cinq ans et demi. Six, grand maximum. Il combattait le crime depuis longtemps, il avait affronté les pires méchants possibles et avait sauvé le monde, et pourtant, il y en avait toujours un ou deux qui prenaient un malin plaisir à lui manquer de respect pour absolument aucune raison. Habituellement, il n'aurait pas répliqué, mais depuis les quelques minutes qu'ils se parlaient, les autres –une en particulier– s'en donnaient à cœur joie.
–… Elle n'est pas très gentille, votre amie, commenta-t-il en regardant l'australien.
–Ouais, j'sais bien. Excuse-là, elle est en rogne depuis que notre cible lui a filé entre les doigts il y a quelques mois. Et c'était la quatrième fois, jugea-t-il bon de préciser, remuant le couteau dans la plaie.
–D'ailleurs, pour ce qui est de ce … « Chevalier », reprit Peter, dubitatif, je suis vraiment désolé, mais je ne le connais pas. Je doute même qu'il existe, en fait… Alors… Tout ce spectacle, cette mise en scène impressionnante… Eh bien, ça n'a pas servi à grand-chose, leur dit-il en haussant les épaules. Désolé, répéta-t-il.
–Tu doutes qu'il existe ? répéta la femme ailée, revenant brusquement dans la conversation et de, visiblement, bien plus mauvaise humeur. Tu es doutes !? Crois-tu sincèrement que nous aurions pris la peine de faire le déplacement jusqu'ici s'il n'existait pas !? s'indigna-t-elle, communiquant sa colère grimpante avec l'autre femme, qui était désormais ravie qu'elles partagent le même point de vue. Il nous prend pour des imbéciles depuis des années ! Des années, tu entends !? fulmina-t-elle en décollant du sol, ses doigts se resserrant autour du manche de son javelot et ses yeux blancs se remettant à luire. Nous savons que nous sommes au bon endroit, et même si tu affirmes ne pas le connaitre, je ne prendrai pas le risque de te laisser en vie ! s'exclama-t-elle tandis que la poussière déposée sur le sol se souleva et commença à tourbillonner autour de leur groupe.
–Là, on est d'accord ! s'extasia la blonde avec un grand sourire qui s'étira jusqu'à ses oreilles avant d'ouvrir ses poings, libérant des salves de magie verte qui alimenta ses fidèles créatures dragonesques. On peut s'en charger, ou on a besoin de ton autorisation ? lança-t-elle au brun.
Peter se mit en position de combat, refusant de laisser la peur prendre possession de lui. Bien sur ses appuis, il était fin prêt à les affronter, même s'il se doutait que ses chances de s'en sortir sans blessures –ou même s'en sortir tout court– étaient infimes. Presque inexistantes. Il évita d'ailleurs un premier jet de flammes envoyé par le pyromane en sautant habilement sur le côté pour réatterrir sur ses mains, puis il se remit rapidement debout. Il avait –littéralement– eu chaud. Il avait senti la chaleur de ces flammes le frôler et son cœur s'était un peu emballé, mais pour l'instant, tout allait bien. Restait à voir combien de temps sa chance lui tiendrait compagnie.
Le trio avait une furieuse envie de jouer avec lui, de le faire courir dans tous les sens un moment pour finir par soit le brûler vif, soit l'étouffer, soit le poignarder, soit l'ensevelir sous des tonnes de béton, soit le jeter dans le magma encore « frais », soit le donner en pâture aux créatures, soit l'écarteler, soit… Peter commençait à être à court d'idées, mais quoi qu'ils aient prévu pour lui, ça n'allait probablement pas lui plaire. Il avait l'avantage d'être vif et de connaitre un peu mieux les environs qu'eux, mais la fuite avait beau être ce qui serait susceptible de lui sauver la vie, ce n'était pas la solution la plus glorieuse, loin de là. Après tout, ils n'avaient pas tout à fait tort ; d'une certaine façon, il était encore un enfant.
L'homme en armure, resté silencieux et ne montrant aucun signe d'agressivité, marcha lentement vers Peter, imperturbable. Le grand brun faisait preuve d'une sérénité incroyable, alors que le plus jeune tâchait de conserver son sang-froid. Les autres attendaient bel et bien que leur leader leur donne le signal pour lancer une offensive, mais ce dernier avait apparemment d'autres plans pour ce soir. Mettant tranquillement un pied devant l'autre, avançant dans un mélange de lave qui refroidissait et de boue, il supprima peu à peu la distance qui le séparait de son opposant sans ciller, dégageant toujours une froideur et un sérieux implacables. Peter entendait son cœur cogner de plus en plus fort dans sa poitrine à mesure que l'individu s'approchait. Il aurait pu se sauver, mais il était à présent incapable d'effectuer le moindre mouvement.
Lorsqu'ils furent face à face et que moins d'un mètre les séparèrent, l'étudiant déglutit. L'homme avait une carrure très imposante et ne bronchait pas. Le jeune inspira profondément pour se reprendre.
–Allez-vous-en, le pria-t-il calmement sans perdre la face, restant néanmoins prêt à les affronter si besoin, lui et les trois autres.
L'adulte continua de le fixer avec beaucoup d'intensité et, pour la première fois de la soirée, un sourire en coin se dessina sur son visage décontracté, ce qui effraya un peu le plus jeune, qui ne s'était pas attendu à cette réaction de sa part. Un frisson désagréable remonta le long de son échine, tandis que l'homme se pencha très légèrement en avant pour lui répondre.
–Nous nous reverrons, dit-il posément, comme s'il s'agissait d'une promesse. Plus tôt que tu le crois, Peter.
L'étudiant crut que son cœur s'était arrêté de battre au moment où son adversaire avait prononcé son prénom. Son prénom. Il n'était pas censé le connaitre. Personne ne devait être au courant. Pourtant, maintenant que l'homme l'avait appelé par sa véritable identité, il comprenait que ses acolytes et lui savaient parfaitement qui il était. La blonde avait fait quelques allusions qui firent comprendre au jeune qu'en effet, il ne leur était pas inconnu, mais ce qu'il ne comprenait pas était que le sortilège lancé par Stephen Strange était supposé avoir effacé les souvenirs d'absolument tout le monde. Sans exception.
Le plus âgé tourna simplement les talons en lança un « On s'en va » haut et clair à ses alliés. Evidemment, cela leur déplut, mais ils se calmèrent et rappelèrent leurs créatures dévastatrices pour la blonde et le pyromane, tandis que la femme en armure regagna le sol sans rien dire, mais continuant à fixer leur jeune opposant d'un air glacial. Peter, lui, était complètement perdu et ne savait que faire, comment réagir. Il aurait pu tenter de les stopper mais il était trop déstabilisé pour bouger.
–M… Mais… Vous êtes qui… ? souffla-t-il, perturbé.
L'autre tourna à peine la tête vers lui, conservant son sourire.
–Une vieille connaissance. Ou, dans notre cas, une nouvelle. Mais tu peux m'appeler Gabriel.
La dresseuse de dragons les enveloppa ensuite dans une sphère de magie qui les fit disparaitre en moins d'une seconde. Ne resta de leur passage que les ruines et dégâts provoqués, mais eux s'étaient volatilisés sans laisser de traces ou d'indices concernant leur destination. Peter expira bruyamment, se rendant compte qu'il avait retenu son souffle un bon moment à cause du choc et de l'effroi. Dès lors, il fut à nouveau capable de bouger, mais il ne savait même pas où aller. Il regarda tout autour de lui, toujours alerté et désemparé en respirant rapidement. Il était à deux doigts d'avoir une crise de panique et ne parvenait pas à se calmer. En plus d'avoir désormais de nouveaux adversaires redoutables, ils le connaissaient, ce qui le mettait encore plus en danger. Ils avaient eu tout le loisir de l'éliminer, mais ils avaient préféré le laisser en vie pour le moment, désireux de lui faire comprendre que c'étaient eux qui avaient le contrôle.
Une main sur la tête et le regard allant à gauche et à droite avec frénésie, il essayait de faire taire le flot de pensées qui affluait dans son esprit depuis le départ du quatuor. Il dut cependant se contenir lorsque les quelques passants qui s'étaient jusqu'à présents cachés plus loin mais de sorte à assister à l'échange décidèrent de s'approcher de lui, d'abord avec prudence puis avec un certain soulagement. Rapidement, Peter se retrouva cernés de personnes qui le remercièrent d'être parvenu à faire fuir ces malfaiteurs sans utiliser la violence et en limitant –plus ou moins– la dégradation des bâtiments alentours. Arrivèrent ensuite les questions telles que « qui êtes-vous ? », « comment vous appelez-vous ? », « d'où venez-vous ? », « qui étaient-ils ? » ou encore « pensez-vous qu'ils reviendront ? », ce à quoi Peter ne put répondre que maladroitement pour ne pas trop en dévoiler.
–Hum… Je… Je suis juste là pour filer un coup de main, déclara-t-il, désireux de se sauver à cause de la pression qui grimpait en lui, de même qu'un sentiment de claustrophobie naissant. Au plaisir de servir ! lança-t-il avant de viser un immeuble à proximité et de s'envoler sous les regards abasourdis et admiratifs de la foule grandissante.
Mieux valait-il que personne d'autre ne sache qui il était alors que ça n'était pas son intention de se dévoiler. Si ces quatre-là, dont il ne savait rien, le connaissaient, il avait déjà suffisamment d'ennuis. Il décida donc de retourner sur le campus sans demander son reste, impatient de regagner son lit et oublier, pendant ses quelques heures de sommeil, ce qu'il venait de vivre.
