Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.
Bon je poste en .txt parce que ne prend pas les .doc ce soir ! je ne sais pas du tout ce que ça va donner !
Chapitre 103
Les ombres du passé
…
La porte de la chambre était entrouverte. La cheminée jetait des lueurs et des ombres sur les murs lépreux de la pièce. Harry sentait la chaleur du feu jusque dans le couloir où il se cachait, sa cape à nouveau sur sa tête, prêt à s'en recouvrir complètement à la moindre alerte. Il entendait du bruit dans la chambre, des bruits de pas pressés, le craquement du bois dans l'âtre, le souffle de Remus qui se terminait en toux rauque. Et la voix de Rogue, sévère, dure, agitée.
- Mais qu'est-ce qui t'a pris ? grondait-il sourdement. As-tu perdu l'esprit ? Que croyais-tu faire ce soir ?
- Tu as vu le ciel, Severus… il est rouge. Il va se passer quelque chose… Je le sens. Je le sais. Et lui doit le savoir aussi… Le ciel est rouge sang…
- Tu délires, Remus… je t'avais dit qu'il était imprudent de parcourir la Forêt Interdite dans ton état…
Harry se rapprocha de la porte. De sa place il voyait Rogue revenu près de la cheminée. Il rajoutait du bois dans le foyer. Puis il examina les fioles au-dessus du linteau et en choisit une après une longue réflexion. Il se tourna vers le lit, hors du regard d'Harry.
- Comment vais-je faire baisser cette fièvre à présent ? Ta blessure affaiblit tes défenses.
- Laisse-moi… Je ne t'ai pas demandé de venir…
- Fichus Gryffondor ! pesta Rogue. Tu ne mériterais que cela… Que je te laisse seul, avec ta folie…
- Je ne suis pas fou, Severus, je sais qu'il est là… Je sais qu'il mijote quelque chose… Je veux savoir quoi…
Rogue quitta la cheminée et d'un pas brusque revint vers Remus. Harry devina qu'il lui donnait à boire la potion de la fiole. Il entendit Remus dans un souffle dire "Merci…" Il y eut un long silence troublé seulement par le chuchotement de la flambée.
Harry changea de place. Il passa de l'autre côté de la porte. Il n'osait entrer. Rogue sentirait sa présence, il en était certain. Ou bien Remus. Même mal en point, il conservait des sensations hors du commun.
D'où il se trouvait à présent il voyait Rogue aider Lupin à retirer sa chemise trempée. Harry frissonna, il prenait conscience qu'il était glacé lui aussi. Remus s'enveloppa dans une couverture.
- Tu voudrais attraper la mort, que tu ne t'y prendrais pas autrement ! grommela le Professeur de Potions.
Remus ne répondit pas. Il observait son ancien ennemi chercher dans la vieille armoire bancale des vêtements propres et secs.
- A quoi ça sert que je me creuse la cervelle à te fabriquer chaque jour de nouveaux traitements, si tu fiches tout par terre à cause de ton caractère de…
Il marmonna quelques paroles inintelligibles.
- Je ne sais ce qui m'empêche de te dénoncer à Maugrey !
Il lui jeta une chemise à la tête. Le rire de Remus l'exaspéra. Il revint vers la cheminée, remit les fioles en ordre, bien alignées, à intervalles réguliers. Puis il s'éloigna du feu à nouveau.
Remus, assis sur le lit, passait la chemise sèche sur lui avec difficultés. Son bras gauche semblait inerte. Il réussit à le lever avec peine pour le glisser dans la manche. Harry fixait avec horreur la longue entaille rouge sur le côté gauche et sur le ventre. Une quinte de toux plia Remus en deux. Rogue se tourna vivement vers lui. Lorsque Lupin se redressa au bout de deux longues minutes de toux rauque, sa chemise était tâchée de sang sur le côté. Rogue voulut l'examiner. Il ne le laissa pas faire. Il repoussa sa main qui se tendait.
- C'est pour demain… dit-il. Il n'y a pas de quoi s'alarmer. Elle se rouvre toujours à la pleine lune.
Remus se mit debout. Il marcha d'un pas chancelant vers l'armoire. Il en sortit des linges enroulés en bandes.
- Voilà tout ce dont j'ai besoin… Après demain, avec ta potion cicatrisante, il n'y paraîtra plus…
Il essayait un ton léger. Harry reconnut cependant dans sa voix les tremblements de l'angoisse. Remus se rapprocha de la cheminée. Des frissons le parcouraient, de froid et de fièvre. Il plongea son regard dans les flammes, comme absent. Severus Rogue, appuyé contre la table paraissait très loin lui aussi.
…
Harry sentait des crampes dans ses mollets et son dos lui faisait mal. L'humidité commençait à pénétrer jusqu'à ses os et il avait mal à la gorge à force de s'obliger à retenir son souffle.
- Pourquoi fais-tu tout cela ? demanda la voix neutre de Remus.
Harry vit la moue d'hésitation de Rogue.
- Pourquoi es-tu venu à ma recherche ce jour-là dans les souterrains ? se décida-t-il à répondre.
Remus laissa passer un moment qui parut une éternité à harry.
- Parce que je ne pouvais me résoudre à te laisser mourir…
- Hé bien… fit Rogue comme à regrets, disons que c'est pareil pour moi.
Personne ne vit le sourire de Remus, un peu amer.
- Oui, mais moi, je mourrais quand même… Tu ne fais que retarder l'échéance.
- Et qui te dit que ce jour là tu ne m'as pas donné un sursit toi aussi ? Qui te dit que je ne suis pas destiné à finir mes jours dans ces souterrains ? Remus fixait toujours la flamme qui dansait dans ses yeux sombres.
- Cette année, la nuit d'Halloween sera une nuit de pleine lune, dit-il au bout d'un moment.
Rogue s'efforça au sarcasme.
- Très bien, je demanderai à Sybille Trelawney ce que cela signifie…
- Inutile, l'interrompit Lupin. La nuit où James et Lily ont été tués, c'était aussi une nuit de pleine lune…
- Et une nuit d'Halloween, termina Rogue d'une voix blanche.
Harry ne pouvait détourner ses yeux du visage soudain blafard de Rogue. Le professeur essaya de sourire.
- Et alors ?
- Alors rien… Je me faisais juste la réflexion, c'est tout…
- Tu te reproches ton absence ce soir-là ? continua Rogue.
- Non.
- Je suis sûr que Peter a profité de cette coïncidence…
- Arrête Severus…
- De toutes façons, tu n'aurais rien pu faire.
- Tais-toi !
- Le Maître des Ténèbres t'aurait tué toi aussi ce soir-là…
Remus fit volte face. La tache sur la chemise s'élargit brusquement.
- Et moi non plus, je n'ai rien vu venir, continuait Rogue, impitoyable. Je ne me suis pas douté que Pettigrew nous avait rejoint. Je n'ai pas compris que ce soir-là…
- Oui, mais toi, tu t'en moquais qu'il tue James et Lily…
La voix de Remus résonna dans la pièce. Le froid pénétrait le cœur d'Harry. Il s'appuya au mur. Il lui semblait que le silence n'était rempli que des battements de son cœur et que les deux hommes dans la pièce voisine ne pourraient que se rendre compte de sa présence. Il refusait de tourner la tête vers la chambre, où il ne pourrait voir que le profil acéré de Rogue.
La voix de Remus reprit, hésitante et chargée de regrets.
- Je ne voulais pas dire ça… Je…
- Tu as raison, l'interrompit la voix froide de Rogue. Le sort des Potter m'était indifférent.
Le cœur d'Harry ne pouvait se serrer plus. Il lui sembla qu'on lui enfonçait une lame dans la poitrine.
- Pourtant sa mort ne m'a pas procuré la satisfaction que j'aurais cru pouvoir ressentir. Lentement, Harry tourna la tête vers la pièce pleine d'ombres. Rogue était debout au milieu de la chambre. Sur son visage dansaient les mouvements des flammes, qui estompaient ou creusaient ses traits tour à tour.
- Je m'étais imaginé que je pourrais au moins une fois dans ma vie me montrer plus fort que lui, que je pourrais le forcer à reconnaître que je valais autant sinon plus que lui – que vous…
Il se mit à rire. D'un rire aigre et dérangeant.
- Et ce stupide gamin –son fils !- me coupait l'herbe sous le pied… Qui pourrait croire cela ? Un enfant sans parole ni conscience qui m'empêchait d'accomplir la plus grande action qu'aucun sorcier n'avait réalisé… J'aurais été au même plan que Dumbledore… J'aurais été au même titre que les fondateurs de Poudlard… Mieux encore ! puisque j'aurais sauvé l'école !
- Rien ne prouve que sur ce dernier point tu n'aies pas ton mot à dire…
La voix de Lupin avait repris le ton doux et calme qu'elle avait d'ordinaire.
Rogue renifla, sceptique.
- Peut-être, mais James Potter ne sera pas là pour le voir.
Il se tourna vers la table comme pour plier les linges dont Remus se servait pour soigner sa blessure. Harry ne vit plus que son dos, et ses cheveux longs tombèrent entre son regard et le visage au nez de rapace que l'ombre rendait plus inquiétant encore.
- Quelle ironie ! reprit le Professeur, acide. Rien n'a jamais pris le chemin que je voulais, malgré tous mes efforts… Tout a toujours marché de travers… Finalement, j'en vins même à envier Potter et Pettigew quand nous croyions tous qu'il était mort en héros. Du moins je les enviais davantage encore que je ne les avais jamais envié. J'ai tout perdu. De mes rêves d'adolescents jusqu'au sentiment de la vie même…
Dans le silence qui suivit, Remus s'avança lentement.
- C'est pour mieux te sentir vivant que tu t'es acharné sur Harry ?
Rogue se retourna, désemparé. Remus, à quelques pas de lui, lui faisait face.
- Que lui reprochais-tu ? continua Lupin. De trop ressembler à son père ? Ou de n'être pas lui?
- Non ! se défendit Rogue. Non !… Il est… il était si… Je ne sais pas… J'avais presque réussi à oublier le passé… et voilà que je le retrouvais chaque jour à la table du petit déjeuner…
Ce fut Remus cette fois qui se mit à rire.
- Tu ne me feras jamais croire cela, Severus… Le passé que nous partageons n'est pas de celui qui se laisse oublier aussi facilement. Tu le sais pertinemment. Ni toi ni moi ne pouvons nous tromper l'un l'autre. Nous avons pris des chemins différents, il est vrai, mais nous nous retrouvons au même point. A tenter désespérément de faire face à nos démons, seuls et sans aide. A vouloir nous défaire de ce passé qui nous colle à la peau. Peut-être n'avons-nous pas choisi la bonne solution. Peut-être n'assumons-nous pas ce que nous sommes, malgré tous nos discours et nos protestations…
Le feu mettait dans les cheveux clairs de Remus des reflets roux et sur sa chemise blanche dessinait des ombres chinoises. L'obscurité cachait le visage de Rogue. Il sembla à Harry que leur face à face durait une éternité.
Sans un mot, Rogue porta sa main droite à son poignet gauche. Une horrible grimace déforma ses traits assombris. Il se réfugia vers la cheminée jusqu'à l'apaisement de la douleur. Harry l'entendit pester à voix basse et cracher toute son impuissance.
- C'est la troisième fois aujourd'hui… je veux dire depuis hier. Je ne sais ce qu'il trame, mais il est impatient…
- Dumbledore a fait mettre l'Ordre en état d'alerte… confirma Remus.
- Je crains que ce ne soit insuffisant… ragea Rogue.
- Sans doute, admit Remus, mais personne ne peut te reprocher de n'avoir pas fait de ton mieux…
Un ricanement parvint jusqu'à Harry. Le jeune homme se souvint des mots du Directeur le jour de la rentrée. Etait-ce pour le Professeur uniquement qu'il avait parlé ce jour-là… ? Ses reproches n'étaient pas vraiment des reproches, mais plutôt des encouragements. Pourquoi l'avait-il fait devant toute l'école ? pour mieux lui rappeler qu'il faisait partie de Poudlard et qu'il était un maillon indispensable de cette chaîne de relations complexes qui faisaient la vie? Pour mieux lui rappeler qu'il était un exemple ? Ou pour opposer à tous les fantômes de son passé ces présences vivantes qu'il défendait, même malgré lui.
…
Harry se laissa glisser sur ses talons. Il était épuisé. Mais il ne voulait pas partir. Les minutes se succédaient, depuis un long moment, dans le silence. Le vent sifflait encore. On n'entendait que lui qui se brisait contre les murs de la maison, comme pour les mettre à bas. Rogue n'avait pas bougé de devant la cheminée. Remus était toujours au milieu de la pièce, à demi tourné vers celui qui avait été son ennemi. Son visage las était triste.
- Quand Dumbledore est-il venu te voir ?
La voix de Rogue avait quelque chose d'incongru.
- Hier.
Celle de Remus était un souffle.
- Je ne lui ai rien dit.
- Je le sais.
- Mais si ces satanés gamins ont deviné que tu te cachais ici, il ne pouvait en aller autrement pour Dumbledore…
- Je me demandais quand il franchirait le seuil de cette chambre, en effet…
- Et que t'a-t-il dit ?
- Des nouvelles… Les Weasley sont rentrés. Sans Charlie encore. Il n'est pas assez remis. Krum est toujours en France, mais j'ignore où. Olympe le cache. Il voudrait le faire venir en Angleterre mais c'est encore trop dangereux. Il se fait beaucoup de soucis pour toi, Severus…
- Qui ?
- Albus, bien sûr… Il te trouve d'humeur très noire en ce moment…
- Oh ! C'est à cause de Malefoy et de McGregor. Ces deux là me rendront fou, je te le dis…
Il y eut du mouvement dans la chambre et Harry se releva vivement. Il ne manquait plus que Rogue trébuchât sur lui en sortant. Le jeune Potter risqua un œil à l'intérieur. Remus était assis et Rogue s'affairait à ranger fioles et pansements. Ils parlaient de choses et d'autres sur un ton détaché, comme si la discussion qui bouleversait encore Harry n'avait jamais eu lieu.
- Le vent se calme, on dirait, dit Remus soudain.
- C'est que le jour ne va pas tarder à poindre, estima Rogue. Je dois rentrer. Tâche de te reposer aujourd'hui. Il montra d'un geste autoritaire le lit dans le coin de la pièce.
- Et pas d'escapade !
- C'est bon ! C'est bon ! grommela Remus en se laissant tomber sur le matelas. De toutes façons, j'en serais bien incapable.
Harry se plaqua contre le mur du couloir. Rogue s'appuya au chambranle de la porte et se retourna vers Lupin.
- Je reviendrai avant la nuit.
- Tu n'y es pas obligé. Dobby se montre un infirmier très attentionné. Et il n'a jamais encore renversé la moindre goutte de potion Tue-Loup…
- Je reviendrai avant la nuit, répéta Rogue sur un ton sans réplique.
Sa robe frôla la cape d'Harry quand il ferma la porte sur lui. Un instant de panique saisit le jeune homme. Il aurait dû quitter la place avant. Il n'était pas certain que Rogue ne pût deviner sa présence derrière lui. Il ne pouvait cependant rester là. Il lui emboîta le pas, précautionneusement. Il le laissa s'enfoncer dans le souterrain avant de descendre lui même l'escalier de bois. Il se mit à courir pour rattraper le professeur qui avançait à grands pas. Deux ou trois fois, il crut qu'il était découvert. Il se concentrait pour garder une distance convenable entre Rogue et lui. Il espérait qu'il aurait assez de temps pour se faufiler sous les branches avant que le maître de Potions ne rendît sa mobilité à l'arbre qui abritait l'entrée du passage. Il fermait son esprit à tout ce qui n'était pas la lueur au bout de la baguette de Rogue.
Il entendait le vent et l'orage tandis qu'ils se rapprochaient de la sortie du tunnel. Rogue s'enveloppa dans sa cape et sortit dans la tempête. Harry fit de même et le suivit. Il ne craignait plus d'être entendu. Le ciel était toujours rouge. Le jour cette fois incendiait les nuages des lueurs de l'aurore. Encore une nuit sans sommeil, songea Harry. Encore une journée qui pèserait sur ses épaules. Il se hâtait derrière Rogue, trempé, tremblant, glacé. Ils se retrouvèrent dans le grand hall. Harry attendit que le Professeur prît le chemin des cachots. Il sécha la flaque sous ses pieds qui trahissait sa présence et se rua à l'assaut des escaliers. Il espérait que la salle commune des Gryffondor serait vide.
Elle l'était. Il fonça dans son dortoir, ôtant sa cape d'un geste brusque. Il prit des vêtements secs et courut dans les douches. Il ouvrit le robinet d'eau chaude et s'accroupit dans le bac. Il laissa longtemps couler l'eau sur sa nuque et son dos, sur tous ses membres douloureux. Sa peau était rouge. Il ne sentait pas la brûlure. Il contemplait le tourbillon dans le siphon et ses idées suivaient le même cours vertigineux. Il comprenait. Il comprenait enfin la réponse que Rogue lui avait faite le jour de son anniversaire dans le petit salon de l'Hôtel Delacour. Oui, c'était bien pour lui-même qu'il aidait Remus à rester parmi les vivants. Pour garder le fil ténu qui le retenait au passé. Malgré la vapeur qui s'élevait dans la douche, Harry frissonna. Il y a pire que la mort, disait souvent Dumbledore. Oui, il y a bien pire. Une vie sans espoir, sans amour, sans avenir, uniquement tournée vers un passé échappé qu'on ne pouvait refaire, vers des rêves de grandeur évanouis, et des amitiés venues trop tard… Il se rendit compte que le frisson ne le quittait pas. Il avait toujours devant les yeux cette image de Rogue dans la chambre obscure. Elle se superposa à celle du Professeur à la table du banquet de bienvenue tandis que Dumbledore lui reprochait doucement de ne vouloir laisser l'espoir entrer dans son cœur. Il le revoyait fixant son regard vide sur le phénix qui se consumait inexorablement devant lui. Trop tard ! Trop tard ! disait une voix qui ressemblait à celle qui le poussait, lui Harry, à s'éloigner de tous ceux qu'il aimait. Il sut qu'il était comme Rogue, accroché au passé comme une sangsue à sa proie. Non! cria-t-il dans la douche. Sa voix résonna. Il sentit enfin la chaleur étouffante de l'étuve. Sa peau lui faisait mal. Il coupa l'eau qui l'assourdissait. Non ! Non ! Non ! Il n'avait rien à voir avec Rogue. C'était le professeur qui voulait le convaincre que sa vie se devait être vide et sombre comme la sienne. Non… Rogue n'était pour rien dans ses pensées étranges de solitude et de chagrin. Il toucha sa cicatrice. C'était un poison qu'il portait en lui-même. Et nulle potion ne pourrait le guérir. Il se sécha longuement. Il avait le temps. Et encore, il sortit de la salle de bains trop tôt à son goût. La chambrée qu'il partageait avec ses amis était silencieuse. Ils dormaient tous paisiblement, à présent que l'orage éloignait ses tonnerres vers le nord. Harry rangea ses vêtements détrempés dans le sac destiné à la lingerie. Il sécha sa cape en plusieurs coups de baguette magique. Il n'osait prononcer ses incantations à voix haute. Il la remit dans son armoire, sous ses sous-vêtements. Puis il descendit avec ses affaires de classe dans la salle commune. Dès que ses camarades commenceraient à descendre de leurs dortoirs, il se rendrait dans la Grande Salle pour le déjeuner, afin de rejoindre la salle de leur premier cours sans attendre. Il espérait ainsi éviter les questions de Ron et Neville, du moins pour une grande partie de la matinée. D'ici là, il se passerait bien quelque chose pour détourner leur attention.
…
Hermione grignotait rapidement tout en griffonnant sur son calepin. Ron était maussade. Dean et Seamus parlaient Quidditch. Harry comprit que le jeune Thomas était d'avis de changer quelques unes des règles du Quidditch, notamment concernant les sanctions. Harry entendait des mots comme carton rouge, expulsion, coup franc… Seamus n'était pas d'accord. Le Quidditch c'était aussi un joyeux chaos, et il ne voyait pas ce que la notion de hors-jeu ou de balai réglementaire apporterait de plus à ce jeu hors norme… Neville rappela à Hermione qu'il l'attendrait à la bibliothèque, pour leur exposé de Botanique. La jeune fille lui répondit qu'elle s'en souvenait parfaitement avant de quitter la table. Harry s'apprêtait à en faire autant lorsque Neville le retint.
- On fait un exposé sur les plantes médicinales, Hermione et moi… dit-il avec nervosité. Et vous ? Vous avez décidé de quoi vous parlerez.
Il jeta un regard sur Ron qui grimaça.
- On a le temps de voir, tu ne crois pas, d'ici la fin du trimestre… répliqua ce dernier.
Harry frissonna et renifla. S'il allait trouver Mrs Pomfresh, elle l'obligerait à avaler sa fichue potion Pimentine… L'idée de fumer des oreilles pendant des heures ne l'enchantait guère.
- Oui, mais vous avez bien une idée, quand même ? insista Neville.
- Aucune ! répondit Ron, grincheux. On verra ça quand Harry aura décidé d'ouvrir son livre de botanique… Son nom fit tourner la tête au jeune Potter. Il voulait quitter la table du petit-déjeuner. Il voulait quitter la Grande Salle. Il aurait du le faire depuis longtemps déjà. Mais il ne pouvait pas bouger de son banc.
- Hein ? fit-il.
Ron leva les yeux au ciel, d'un magnifique bleu profond qui ne correspondait en rien à l'état de celui à l'extérieur.
- Ecoute, Harry, ce que tu fais la nuit ne me regarde pas, mais tu pourrais avoir au moins la politesse de faire semblant de t'intéresser à la conversation quand tu es concerné… !
Ron se pencha pardessus la place d'Hermione laissée vacante. Il chuchota sur un ton plus acide que sarcastique :
- Tu n'étais pas dans ton lit. Tu n'étais pas dans la salle commune. Et ta cape d'invisibilité n'était pas là non plus… Je sais bien que tu fais ce que tu veux, mais comment veux-tu que nous veillions sur toi si tu nous caches des choses comme ça… ?
- Comme quoi ? demanda Harry interdit.
- Justement ! grogna Ron. J'en sais rien ! Et ça m'embête !
- Ce qui t'embête, c'est que je ne t'ai pas demandé de venir avec moi !
Ron se redressa brusquement, vexé.
- Alors là ! Alors là Harry !
Il se renfrogna.
- Si on m'avait dit ça ! murmura-t-il. Si on m'avait dit ça !
- Mais quoi ?
- Que tu ne me veuilles plus dans l'équipe, passe encore, mais au moins dis-moi ce que j'ai fait pour ne plus mériter ta confiance…
Harry le regarda, hagard. Son mal de tête revenait. Ce n'était pas le bon moment pour discuter, surtout avec Ron. Il craignait de n'être pas assez cohérent pour tous les deux.
- Je suis fatigué, Ron, dit-il. J'ai passé de très mauvaises nuits ces derniers temps. Nous reprendrons cette conversation, un peu plus tard. Mais en attendant, je t'assure que tu n'as rien à craindre. Je suis toujours ton ami. J'ai juste besoin de réfléchir un peu… mais pas à ton sujet! se hâta-t-il d'ajouter vivement.
Le visage du jeune Weasley se détendit un peu. Il sourit timidement.
- Ca tombe bien, on a cours avec Binns après le cours avec McGonagall… tu vas pouvoir réfléchir tout ton saoul… Et c'est vrai que tu n'as pas bonne mine… Tu devrais aller trouver Mrs Pomfresh…
Harry adressa une grimace au sourire ironique de Neville. Ils se levèrent ensemble et ensemble se rendirent dans la classe de Minerva McGonagall. Harry trouva le temps très long. Il dut faire des efforts démesurés pour se concentrer sur ses sortilèges d'apparition. C'était d'autant plus rageant qu'il les réussissait particulièrement bien sans baguette dans le laboratoire de Rogue. Le professeur le regardait d'un air troublé, sa bouche tordue dans cette moue dubitative qui lui était familière devant les lacunes de ses élèves. Elle le retint à la fin du cours et Harry se doutait bien qu'elle serait plus difficile à rassurer que Ron.
- Tout va bien, Potter ? demanda-t-elle, sévère.
- Oui, Madame, répondit Harry tout en sachant qu'il était inutile de mentir à Minerva McGonagall.
- Qu'est-ce qui vous tracasse, Potter ? insista-t-elle. Cette histoire de Quidditch… Vous êtes pourtant assuré de rester capitaine…
- Oh non, Madame… C'est juste que… Je m'inquiète pour les Dursley, Madame.
Il venait tout juste de trouver cette excuse. Et ce n'était pas tout à fait faux, en somme, estimait-il. McGonagall ouvrit des yeux étonnés.
- Les Dursley ? Vraiment ? Je croyais au contraire que vous étiez heureux de ne plus avoir à les fréquenter…
- Bien sûr, Professeur… Mais le Professeur Dumbledore m'a appris qu'ils avaient refusé la protection de… enfin… vous savez de quoi je veux parler.
-Et alors ? le brusqua Minerva.
- Et bien, je crois que je n'aimerais pas qu'il leur arrive malheur…
Harry haussa une épaule et grimaça, officiellement pour retenir ses lunettes sur son nez. Officieusement, parce qu'il n'était pas loin de la vérité. En fait, il était totalement sincère. Le visage de Minerva McGonagall changea. Son air sévère se mua en une expression émue.
- Rassurez-vous, Harry, dit-elle. Le Professeur Dumbledore les a mis sous surveillance discrète. Pas aussi efficace que celle qu'ils auraient pu avoir à leur disposition s'ils avaient bien voulu… Enfin, on ne peut prendre soin des gens malgré eux, n'est-ce pas. Nous faisons de notre mieux et…
Elle se tut et sourit à Harry. Il était certain qu'elle en savait plus qu'elle ne voulait en dire. Avant qu'il ne posât des questions embarrassantes, elle le congédia sous prétexte qu'il serait en retard à son prochain cours.
Harry se retrouva dans les couloirs, pas plus rassuré au contraire. Les Dursley… oui, c'était sans doute pour cela qu'il faisait ces rêves étranges. Il se demanda comment ils avaient pris la lettre qu'il leur avait écrite quelques semaines auparavant. Ne parviendrait-il donc pas à tirer un trait sur son enfance ? Ce passé qui nous colle à la peau… avait dit Remus. Un autre frisson glacé s'empara d'Harry tandis qu'il entrait dans la salle de classe.
- Qu'est-ce qu'elle te voulait ? s'enquit Ron à voix basse.
-Oh… rien… me dire que j'étais toujours capitaine…
Hermione lui jeta un long regard dubitatif. Il baissa les yeux sur la plume à papote qu'elle préparait. Son calepin était ouvert devant elle, sa mine couchée sur la table à côté. Seamus avait ouvert son livre et essayait de le faire tenir debout devant lui pour cacher une feuille sur laquelle il avait déjà esquissé avec Dean la composition des futures équipes de Quidditch. Ces deux-là qui se passionnaient pour le Quidditch ! Hermione qui se préparait à ne pas écouter le cours d'Histoire de la Magie. Neville qui -Harry l'avait vu en venant prendre place auprès de Ron- élaborait un plan pour son exposé de botanique sous le nez d'un autre professeur… Le monde tournait à l'envers… Le Professeur Binns traversa le tableau noir et se mit à débiter son cours comme s'il s'était interrompu la veille. La voix monocorde du fantôme se mua lentement en un ronron bienfaisant. Ron donna un coup de coude à Harry qui releva prestement la tête. Celle-ci était lourde. Il n'était même plus capable d'accoler deux pensées cohérentes. Il revivait la scène de la nuit dans la cabane hurlante. Puis se retrouvait dans le vivarium. Le ciel rouge de l'orage faisait place à un ciel bleu et frais comme un matin d'été. Des cris et des rires d'enfants… Puis à nouveau le temps gris et froid de l'automne le fit frissonner. Des voix l'empêchaient de s'endormir tout à fait.
- Harry ? Harry ?
- Laisse-le ! Ce n'est pas grave, je lui passerai mes notes…
- Oui mais… Harry ? Tu vas bien ?
- Laisse le je te dis !
Laisse-le ! Laisse-le ! répétait-il à Duddley qui cognait contre la vitre du vivarium. Le serpent se tournait vers lui et lui faisait un clin d'œil… Il se laissa glisser dans le sommeil.
…
Le vivarium. Il était encore dans ce satané vivarium. Entouré de serpents hostiles. Des yeux ébahis, effrayés presque, étaient fixés sur lui. Des yeux d'enfants en uniforme. Une école ? Un pensionnat ? Ils se bousculaient contre la vitre pour mieux le voir. Ils le montraient du doigt, avec crainte et admiration. Soudain, il n'y eut plus de vitre. Tous les serpents glissèrent vers les enfants. Ça glisse très vite un serpent. Et un enfant, ça hurle très fort. Pourtant Harry n'entendait rien. Il sentait les vibrations dans son corps. Un corps énorme de reptile. Il se mit à avancer lui aussi vers le désordre de la fuite des personnes enfermées dans le vivarium. Le venin des serpents des Zoos est extrait régulièrement, songeait-il très vite. Ils ne peuvent pas sortir de leur bassin. Ils ne peuvent rien faire.
La porte sur le côté s'ouvrit, les serpents changèrent de direction. Harry s'avança vers les enfants. Il n'aurait aucun mal à franchir la borne à présent que la vitre s'était évanouie. Il ouvrit la gueule. La terreur dans les yeux des gamins tétanisés était insoutenable. Un homme se saisit de l'enfant vers lequel Harry se dirigeait. Un malaise étrange lui serra le cœur. Ce n'était pas un rêve. Ce n'était plus un rêve. C'était la réalité. Et comme pour lui confirmer son impression, plusieurs hommes encapuchonnés pénétrèrent dans le vivarium. Ils firent un signe de tête à Harry et repartirent aussi rapidement qu'ils étaient entrés. Harry savait qu'ils venaient de fermer les portes et que tous ceux qui n'avaient pas réussi à sortir étaient prisonniers.
Un rire glacé s'empara de son esprit.
- Tu t'es invité à la fête, petit Potter ? Ce n'était pas prévu, mais qu'importe… Regarde… Regarde… ce qui attend les tiens…
Harry fondit, les crochets en avant sur un groupe d'enfants d'une dizaine d'années.
- Non ! cria-t-il.
Il l'avait déjà fait ! Il l'avait déjà fait ! Il avait empêché Maugrey de jouer de la baguette contre Rogue. Il pouvait y arriver. Il pouvait empêcher Nagini de blesser ces enfants. Le rire reprit. Les enfants ne bougeaient pas, hypnotisés par le regard étrange de ce serpent monstrueux. Il fallait qu'il y arrivât. Le serpent s'était figé. Le rire dans la tête d'Harry s'était tu.
- Qu'essaies-tu de faire, misérable inconscient ? grinça la voix sifflante de Voldemort.
Ne pas répondre. Garder son esprit fixé sur la volonté du reptile. Ce devait être facile, sa tour n'a pas de cervelle… avait dit Ron une fois… Pas de cervelle, pas de volonté propre, un jeu d'enfant de maîtriser une telle bête…
- C'est contre moi que tu te bats, Harry Potter…
Harry commençait à en prendre conscience. Son esprit se heurtait à une volonté farouche. Mais tant qu'il se battrait… tant qu'il aurait assez de force pour tenir contre Voldemort… Nagini ne pourrait rien contre les enfants. Il sentait comme une lame froide dans son esprit. Il la repoussa une première fois. Un nouvel assaut s'enfonça plus loin dans ses pensées. Il ferma son esprit. Il ne fallait surtout pas qu'il sache. Il ne fallait surtout pas lui laisser voir le tréfonds de son cœur. La lame qui lui vrillait l'âme se retira, pour revenir encore. Le froid paralysait son cerveau peu à peu. Il se fermait de plus en plus. Sa raison était aveuglée par des images sombres.
On se battait dehors. La mort faisait un carnage. Non… C'était ce qu'il voulait lui faire croire, le persuader que le combat était perdu d'avance… Et puisqu'il ne pouvait lui opposer les mêmes armes, il lui opposerait les siennes. Il laissa monter le feu de la magie ancienne qui lui brûlait le cœur. Et remonta avec lui tout ce qu'il avait enfoui depuis des mois avec obstination. Les Dursley d'abord et ce mélange étrange de sentiments exacerbés, la crainte qu'il avait qu'ils disparussent de sa vie, comme un lien vers ce passé dont ils étaient les dépositaires involontaires. Ron et Hermione ensuite, indissociables dans ses pensées, dans l'amitié qu'il leur portait comme dans l'amour qui les unissait. Neville qu'un seul mot de lui rendait plus courageux qu'un chevalier des temps jadis. Et Severus Rogue enfin qu'il dressa comme un bouclier ultime entre la volonté de Voldemort de le briser ; comme pour lui dire que les sarcasmes ne le touchaient plus depuis qu'il avait subi ceux de cet homme tellement pétri de haine et de rancœur qu'il en devenait vulnérable.
L'étau qui serrait la gorge d'Harry se desserra un instant. Aussitôt, il rejeta Nagini en arrière, dans le bassin d'où il était sorti. Il sentait la panique autour de lui. Les portes refusaient de s'ouvrir. Dehors les mangemorts se repaissaient des cris et des larmes. Il fallait faire sortir tous ces gens. La plupart des gros serpents avaient fui vers l'extérieur. Le vrai danger était Nagini. Harry avait repoussé Voldemort, mais il le sentait tout proche, rassemblant ses forces.
Il revint plus tôt que le jeune homme ne s'y attendait.
…
Harry crut qu'il se noyait. Il cherchait son souffle douloureux avec obstination.
- Crois-tu que tu pourras te débarrasser de moi ainsi, misérable sorcier de pacotille ? grinça la voix aigre dans sa tête. Ces prétendus grands pouvoirs que tu possèdes, ce sont les miens. Tu me les as volés, sale engeance. Avant de mourir, il faudra que tu me les rendes, dussès-je te les arracher de l'âme un par un…
La lame glacée le transperça brutalement. La douleur était insoutenable. Il allait mourir, il le savait. Il en avait pleinement conscience.
- Je t'avais dit que notre prochain face à face serait le dernier, Potter… Et ce ne sont pas tes pitoyables tentatives qui pourront me faire peur. Je n'ai rien de l'un de ces ridicules Détraqueurs pour m'envoyer en patronus tous tes souvenirs heureux.
Il ne sut pourquoi Harry eut envie de rire. Des souvenirs heureux ! Les Dursley ! Des souvenirs heureux ! Sa scolarité avec Rogue ! Il n'aurait jamais vu les choses sous cet angle ! Ron et Hermione, oui, eux ils faisaient partie des souvenirs de bonheur. Neville aussi et Ginny également… Le souvenir qui lui vint fut celui des jours de l'été précédent où ils s'étaient tous retrouvés à Poudlard… C'étaient des jours de chagrin, d'angoisse et d'attente, mais ils restaient gravés dans son esprit comme des jours qu'il regretterait, si tant était qu'on regrettait quoi que ce fût quand on était mort… Mais des jours de bonheur vrai, il n'en avait pas. Aucun de ces moments simples, où l'insouciance règne en maître. Où aucune arrière-pensée grave ne vient gâcher l'instant…
Harry glissait vers le noir. Il avait déjà moins froid. Ah si pourtant ! Un souvenir venait de se rappeler à lui. Il n'était pas si vieux. Deux jours auparavant, McGregor avait posé sa chaise près de la sienne dans la salle des Quatre Maisons.
La conversation qui avait suivi était ridicule, stupide, idiote et totalement inutile. Il s'était senti cependant mieux qu'il ne l'avait été depuis des mois. Il eut soudainement très envie de la revoir, de l'entendre, de sentir son parfum. Il eut mal. Il eut peur. Et s'il était trop tard ? Et s'il était déjà trop loin sur le chemin des morts ? Il ne reverrait plus jamais McGregor. Une dernière fois encore, pour lui dire… Pour ne rien lui dire du tout, parce que se serait la dernière fois et que se serait inutile. La douleur devenait intolérable.
Et Harry se mit à rire. Ce ne sera pas pour cette fois encore, Voldemort ! Un cri de rage envahit l'esprit d'Harry. Des images violentes de sang et de mort frappèrent de plein fouet son esprit. Harry peu à peu se ferma. La fureur de Voldemort glissait sur lui. Il aurait pu rompre le contact. Il aurait dû peut-être le faire. Mais il ne voulait abandonner le combat. Il ne pouvait laisser le champ libre à Jedusor et Nagini. Ils auraient fait un massacre dans le vivarium. Il lui fallait rester là ou chasser Voldemort. Et cela il n'en était pas capable.
Allons Potter, tu te caches ? Tu refuses le combat ? Ton père était bien plus courageux que toi…
Le rire n'atteignit pas Harry.
- Mais tu as raison, Potter… Vois où son courage l'a mené…
Harry ferma les yeux –du moins voulut-il les fermer- fermer son esprit – pour ne pas voir ce que lui envoyait Voldemort. Ce fut plus fort que lui…
- Tu veux savoir, hein Potter… Tu veux savoir comment ton père est mort ? Alors regarde.
L'éclair vert frappa James Potter, droit et fier devant Harry. Non, devant Voldemort. Puis le visage de Lily remplaça celui de son mari devant les yeux du jeune homme. - Vois ce que tu as fait, Potter, à cause de toi, tes parents sont morts…
- C'est vous qui teniez la baguette, Voldemort…
Harry enrageait. Il ne fallait pas lui répondre. Il fallait garder son esprit fermé jusqu'à ce que quelqu'un ouvrît ces fichues portes et fît taire ces malheureux enfants qui se pressaient contre leurs accompagnateurs…
- Ne t'en fais donc pas pour eux, Potter, chuchota la voix de Voldemort narquoise. Que t'importe leur existence ? Personne ne les regrettera, ce sont des orphelins… Les moldus sont cruels n'est-ce pas… Ils parquent les enfants des autres, ceux dont les parents n'ont pas voulu, ceux dont les parents ne sont plus là pour les protéger, ceux qui ne sont pas désirés… Ils les offrent à la vindicte de leurs semblables… Tu sais tout cela, Potter, n'est-ce pas… Tu sais que j'ai raison.
Harry se força à se taire. Il sentait la volonté de Voldemort s'insinuer à nouveau en lui. Frappe! Frappe ! disait une voix dans sa tête. Frappe ses enfants. Ils avaient tous la tête de Duddley. Mais il n'avait pas envie de frapper Duddley. Frappe ! Des dizaines de Malefoy se lamentaient à présent dans le vivarium. Il lutta. Frappe ! Ce garçon veut ta mort, Potter… Il veut celle de tes amis… Il veut la mort de celle que tu aimes… Le rire vrilla ses tempes. Sais-tu ce qu'il lui fera ? La mort sera trop douce pour elle. Frappe ! Harry fit un effort pour garder l'esprit fermé. Son cœur battait à se rompre. Il en prenait à peine conscience. Il sentait sa résistance tendue à l'extrême. Il ne pourrait tenir longtemps encore sous l'assaut des images terrifiantes que Voldemort lui offrait. Ron et Hermione morts, ce n'était pas assez pour lui faire perdre l'esprit. Il les avait tant de fois vus ainsi en rêve qu'il savait faire la différence entre la réalité et les désirs de Jedusor. Ginny en train de se tordre de douleur, cela lui rappelait trop le subterfuge dont le Maître des Ténèbres avait usé pour le persuader de se rendre au Ministère. Neville et chacun des ses amis étendus, en sang, agonisants, cela ressemblait trop à ses craintes profondes pour qu'il s'en émut davantage. Il chassait ces images avec une facilité qui le déconcertait lui-même. Toutefois, il eut plus de mal avec celles que Voldemort lui envoya de Malefoy torturant McGregor. Il ressentait la joie sadique, diffuse, de Jedusor, qui rajoutait dans l'horreur à chacune des tentatives du jeune homme pour effacer de son esprit le visage tordu de souffrance, les grands yeux vides et les cris d'Ellie. Frappe ! Frappe donc !
Harry redressa la tête, les crochets prêts à mordre. Un violent sursaut de volonté lui fit presque perdre conscience. Voldemort jubilait. Il était à deux doigts d'imposer sa volonté au garçon. Harry sentait ses forces l'abandonner. Ou il frappait ou il quittait la partie… Dans les deux cas, il avait perdu. Dans les deux cas, il lui faudrait vivre avec toutes ces morts sur la conscience… FRAPPE ! Et Harry frappa.
Chapitre 101! Les reviewes victimes du bug du 1er avril! Et il parait que c'était pas un Poisson!
Angel's Eyes: Ha! Ils redeviennent complices, mes futurs petits tourtereaux (enfin, "mes"... on se comprend!) Ca fait plaisir! Oui, c'est toujours un grand moment! Je me demande bien ce que signifient ces cauchemards à répétitions... L'a vraiment pas de chance le Harry... C'est Voldemort qui lui envoie des Détraqueurs à distance dans son esprit? Hé? Qu'est-ce que tu en penses à présent?
Keana: j'ai bien aimé ce chapitre, mais je ne vois toujours pas si tu veux "caser" Harry avec Mcgregor ou avec Ginny ... (bien que je suis pour Mcgregor). Hahahaha! Tu ne vois vraiment pas?
Harana:Qd j'ai cliqué sur ce dernier chapitre j'ai regardé le titre dans la petite case en haut pour faire défiler les chapitres et là j'ai eu un boom au coeur: il est écrit 'Une démonstration de Qui...' j'ai cru que c'était Qui-vous-savez! L'angoisse! Je me suis dit Nan! Pas si tôt! Elle oserais pas! Hahahahahaha! Une petite frayeur bien involontaire de ma part! je te l'assure!
Sinon, Qd est-ce qu'Harry va prendre le taureau par les cornes pour 1) Faire cesser ces rumeurs (stupides?) sur lui et Ginny et sortir le gd jeu avec McGregor (mais qu'il est mou! Faudrait pt qu'il se remue le popotin! Ah oui, c'est vrai j'avais oublié: c'est un MEC et jeune par dessus le marché...) MDR! Entre autre! Et puis tu sais bien que démentir une rumeur c'est la propager!
2) Avouer enfin à Ron qu'il le trouve meilleur en poursuiveur qu'en gardien (si j'ai bien tout compris) il faudrait que Ron le laisse s'expliquer… 3)Tuer Voldy? Bon ok il a le temps. On est pas pressé après tout, lol. Laissons le d'abord s'empêtrer dans ses déboires amoureux comme ça près avoir affronter Ginny&Ellie (duo de feu et de choc) il sera fin prêt pour tonton Voldy (y a pas meilleur entraînement en somme...;p) C'est une idée en effet!
Verra-t-on un peu plus Hagrid? Et au fait Graupy, comment il va? Je pense également à Charlie: qd est-ce qu'il revient en Angletere? Oui, bien, et pas encore… Il y a un truc également qui m'a étonné (toujours sur le thème de 'je m'attends à ce que tu suives la logique JKRienne'): Algie est tjrs le professeur de DCFM alors que j'aurais pensé qu'il mourrait/disparaîtrait/agoniserait/ perdrait la mémoire, serait renvoyé/ enfermé dans une malle/attaqué par des centaures, bref le classique de tout prof de DCFM qui se respecte...hum. Ainsi donc il continuera une année sup avec notre Harry? Comme il n'est ni mort, ni rien d'autre à la fin de l'année précédente, y a des chances… mais dis-donc, toi… tu serais pas en train de prêcher le faux pour savoir le vrai?
Sinon, choixpeau bas pour ta chanson! J'admire énormément ton travail, crois moi. (Mince,comment t'as fait pour l'inspiration et les rimes?) franchement? Les rimes, c'est pas trop un problème… d'ailleurs y a bcp d'approximation quand même… Le problème c'est comment dire les choses sans trop en dire tout en en disant assez… Ah oui une dernière chose, est-ce que c'est Hermione qui a envoyé Pattenrond auprès d'Harry? Non, c'est Pat qui a pris cette initiative… j'adore ce chat et la façon dont tu décris son comportement! J'en ai trois à la maison… Un sujet d'étude passionnant!
Alixe: J'avais oublié de parler de Dean dans mon dernier mot, mais sa façon de "multiplier ses chances" m'a bien amusée (enfin parce que c'est une histoire, dans la réalité, cela m'aurait plutôt énervée). Seamus! Oui, il est plutôt lourd des fois, Seamus… Ce chapitre ci est très drôle et tu as bien rendu le côté surréaliste de la journée. C'est le mot en effet! aussi le "- Dis, Potter ? demanda-t-elle sans sourire. Qu'est-ce qu'il y a exactement entre Weasley et toi ?- … ?McGregor leva les yeux au ciel.- Ginny Weasley ! précisa-t-elle " Ca prouve bien que Harry ne pense absolument pas à Ginny comme quelqu'un avec qui il pourrait y avoir quelque chose, non?
J'ai apprécié la discussion entre Harry et Ellie dans soin ensemble, la complicité qui s'en dégageait. Je suppose que Ellie devait être contente d'elle. Elle s'est peut-être rassurée… après tout elle n'aime pas les victoires faciles mais elle aime les victoires tout de même.
Au fait, pourquoi a-t-elle demandé à Harry ce qu'il y avait entre lui et Ginny ? Parce qu'elle craignait une rivale ? pur embarasser Haarry ? Pour jauger l'attachement qu'il lui porte à elle par sa réaction ? Parce que si elle sait ce qu'elle éprouve pour lui, ce que Ginny lui assure qu'elle éprouve pour lui, elle ne sait pas vraiment ce que lui éprouve pour elle… du moins elle n'en est pas certaine à 100 et qu'avant de se lancer dans une opération de grande envergure, elle préfère assurer ses arrières…
Chapitre 102!
Ayako: Mais pourquoi Harry ne veut-il pas parler de ses rèves? Il aime certes pas qu'on s'inkiète pr lui ms à chaques fois qu'il refuse d'en parler la suite lui prouve qu'il aurait du et puis c'est pas la 1ere fois qu'on essaye de l'influencer par rèves alors... Parce que ça ressemble tellement à ce qu'il a vécu que cela n'a rien de particulier. C'est vrai qu'on a essayé d'influencer ses rêves, mais là… c'est sa propre expérience que cela lui montre…Et puis au grand jour, ses craintes lui paraissent dérisoires… Et puis, c'est Harry, il est comme ça!
Sinon entre Ellie et lui est ce que ça v marcher un jour? car c bien parti pr non (ils st tellement doués...et les rumeurs vt bon train ) La rumeur, c'est terrible! G hate de voir ce que va donner le quidditch cette année Une joyeuse pagaye comme d'hab! mais j'ai surtou hate de savoir pkoi Sev est-il allé voir Rem en pleine nuit?Tu le sais maintenant, tu en penses quoi ?
craup: hello! Par la barbe de Merlin, je me suis encore fourvoyé: j'étais persuadé que Drago serait Préfet en chef. C'est peut-être ce que nous réserve JKR! Mais moi je me voyais mal gérer cette histoire là… et puis ça ne m'allait pas du tout! C'est Malefoy qui a réussi à unir les quatre maisons, contre lui et contre son gré certes, mais quand même... Oui, c'est ça qui est drôle! Mais je doute qu'il goûte l'ironie de la situation… Ainsi, Harry perçoit les rêves des autres... Non juste ceux de Voldemort ! Je me demande s'il va percevoir les rêves de Mc Grégor. Heu, vaudrait mieux pas… Il ne s'en relèverait pas…
Namyothis: Génial j'adore tu chapitre sauf ... La fin. mdr. Non j'avous j'ai horreur quand ça stop d'un coup sans prévenir comme ça alors que tout semblais si bien partis. Je sais, je sais… et au fait… comment as-tu trouvé celui-là?
Mais pour moi Harry se trompe Lupin n'est pas encore sur le point de mourir, mais bon c'est juste une impression, vu qu'il à dit qu'il ne mourrait pas avant d'avoir étriper le sale petit rat. Mais c'est pas Lupin qui décide c'est moi… gniark gniark gniark…
Alixe: Brr, je le sens pas trop cet orage...et le pire c'est que je pars en WE et que je ne récupérerai pas mon ordi avant dimanche soir. Cela me fait donc deux jours à attendre! Ne pas aller sur la pensine, ne pas aller sur la pensine... et ça marche chez toi l'autosuggestion?
PS : c'est bizare, j'ai l'impression que t'a pas reçu ma review d'hier ! Non en effet! j'ai rien reçu du tout, ni alerte ni rien! Mais j'ai vu qu'il y avait un bug sur le site du 1er avril au 2 avril en fin d'après midi. J'ai sûrement du poster mon chapitre juste avant le bug.
Angie Black J'avais raison de penser que ce titre n'était pas un bon présage, pourtant j'adore les soirs d'orage, mais là, je ne le sentais pas du tout ! C'est un peu normal non? Vous commencez à me connaître un peu à présent… Bon, je ne parlerai pas du désaroi dans lequel tu viens de me plonger en arrêtant ainsi le chapitre, je ne dirai pas combien je te trouve sadiquement douée, je suppose que tous les autres ont déjà dû le faire, zut ! c'est fait. Je sens que ce soir j'ai encore monté dans ton estime! MDR!
Harry, pourquoi as-tu ce don de toujours te fourrer dans d'inextricables situations ? Oui, et là j'aimerais préciser que ce n'est pas ma faute mais celle de JKR!
Le câlin dans mon rêve, c'était parce que Ron pleurait, c'était très émouvant. Je n'en doute pas… Ron qui pleure, vaut mieux arrêter ça tout de suite!
