Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Chapitre 106

Provocations

Si Drago Malefoy fut surpris de voir Harry à la table du petit déjeuner, il sut ne pas le montrer lorsqu'il leva les yeux vers les Gryffondor. Il laissa flotter un sourire ironique sur ses lèvres, qu'il cacha d'autant moins que le Professeur Rogue ne parut pas à la table des professeurs.

Harry se demandait si Lucius Malefoy avait participé à l'attaque du Zoo de Londres, lorsque une horde d'élèves entra dans la Grande Salle. Ils se rendirent tous compte que le jeune Potter était revenu parmi eux. La plupart d'entre eux vinrent le saluer et l'épaule du jeune homme fut à nouveau mise à contribution. Quand les joueurs de l'équipe de Quidditch de Poufsouffle s'éloignèrent, Neville fit remarquer qu'ils n'avaient pas manqué de demander régulièrement des nouvelles. Ron renifla.

- Ils font leur cour… dit-il. Ils ont peur qu'on ne les reprenne pas dans les équipes.

Hermione mit sa main sur le poignet de Ron et le tapota distraitement. Ginny arriva juste à temps pour éviter à Harry de se sentir gêné par les paroles de son ami. Elle courut vers la table dès qu'elle aperçut Harry. Ce dernier l'arrêta de la main pour l'empêcher de lui sauter au cou.

- Tout le monde nous regarde, Ginny ! dit-il à voix basse.

Ginny éclata de rire. Ron fit un clin d'œil à Harry. Neville secoua la tête. Ginny cependant était délogée des côtés d'Harry par Jezebel Dawson qui la repoussa vers les places éloignées. La jeune fille était entourée d'autres filles, des Première Année pour la plupart, qui gloussaient et rougissaient tandis que Dawson les présentait à Harry. Celui-ci s'efforçait de sourire à chacune et de répondre à leurs vœux de rétablissement. Un peu agacé, Ron pria Dawson de laisser de l'air à Harry et d'emmener avec elle sa basse-cour. Vexée, mais digne, la jeune fille rejoignit les places qu'elles occupaient d'habitude, elle et ses camarades.

- Non, mais pour qui elle se prend ? murmura Ron.

- Elle suit à la lettre les recommandations du Professeur Dumbledore… lui fit simplement remarquer Hermione, un peu sèche.

- Ce n'est pas une raison pour jouer les mères poules…! Trancha Ron en se resservant du porridge.

Seamus manqua s'étrangler de rire et Dean dut lui taper dans le dos. Harry mangea de bon appétit. Le sourire de Neville en face de lui, les rires de Dean et Seamus, les gloussements de Lavande et Parvati, et même les grognements de Ron lui avaient manqué. Il était heureux de les retrouver. Son séjour à l'infirmerie lui avait fait du bien. Il ne regrettait pas les effets secondaires de la potion pimentine et les longues heures de sommeil forcé lui avaient été profitables. Sa conversation de la veille au soir avec Remus lui avait fait le plus grand bien. Il ne savait pas encore comment il pourrait laisser filer un passé dont il n'avait aucun souvenir, mais l'idée de chercher des solutions dans cette direction commençait à faire son chemin. Il suivit Ron et Hermione lorsque ces derniers quittèrent la table pour se rendre chez les Préfets. Il comptait rejoindre la classe de Métamorphose où il pourrait jeter un œil, dans le calme et la tranquillité, sur les notes qu'Hermione avait prises pour lui la semaine précédente.

Hermione lui faisait le topo de ce qu'il avait manqué, et alors qu'ils passaient le seuil de la porte, ils croisèrent Ellie McGregor et ses amies Serpentard.

- Potter ? fit-elle, surprise.

Harry rougit, bien malgré lui. Il n'eut pas le temps de la saluer. Une voix goguenarde retentit derrière lui.

- Tiens ! Tiens ! Tiens ! fit la voix à l'accent traînant de Malefoy. On dirait que Mrs Pomfresh a laissé sortir l'ami Potter de l'infirmerie… Pauvre petit Potter qui avait bobo…

Hermione retint Ron qui venait de s'empourprer. Harry vit McGregor pâlir. Il se força à ne pas répondre, un sourire désenchanté sur les lèvres.

La voix de Bulstrode pouffa.

- Comme ça, ça évitera à McGregor des allers-retours à l'infirmerie…

Harry se sentit bousculé. Crabbe et Goyle se faisaient un chemin.

- Eh ! fit Ron en avançant d'un pas vers les deux gorilles.

- Tout doux, mes amis, intervint Drago, narquois. Attention à ne pas abîmer davantage le petit Potter…

Les ricanements de ses acolytes firent sourire Malefoy.

- C'est vrai, il a une petite mine, se moqua Bulstrode. Une mine de déterré…

Le sourire de Malefoy se fit sardonique.

- Tu te trompes, Bulstrode, dit-il. C'est une mine de vaincu…

Harry s'avança à son tour, bien décidé à clouer le bec à ce… Il tourna la tête vers McGregor. Elle s'était avancée elle aussi au même moment. Ses yeux sur Malefoy lançaient des éclairs.

- Et alors, McGregor ? nargua Drago. Aurais-tu en réserve encore un de tes ridicules Silencio…

Hermione surgit au milieu des trois protagonistes, les sourcils froncés.

- Et voilà la Sang de Bourbe ! se gaussa Malefoy. Combien de points vas-tu m'enlever, Granger ? Quelle punition vas-tu m'infliger ?

Il avança lui aussi à deux pas d'Hermione.

- Je ne reconnais pas ton autorité, dit-il d'une voix basse. Je ne ferai pas tes punitions. Je ne suivrai pas tes ordres. Tu n'en as plus pour longtemps à te pavaner dans les couloirs de cette école, sale engeance indigne.

La main de Ron se plaqua sur la poitrine de Malefoy. Le jeune Weasley était livide. Ses mâchoires crispées ne lui permettaient pas de parler. Harry le saisit par un bras et le fit reculer.

- Viens, Ron, ça n'en vaut pas la peine, dit Hermione d'une voix blanche.

Ron fit un pas en arrière et McGregor se plaça entre lui et Malefoy. Ses yeux étaient presque noirs et elle les planta dans ceux de Drago, froids et durs. Elle se pencha légèrement et lui murmura quelque chose que personne d'autre que lui n'entendit. Il pâlit. McGregor se redressa. Son sourire revint sur ses lèvres.

- La prochaine fois, je pointerai aussi ma baguette sur toi, Malefoy…

La bouche de Drago se tordit en un rictus qu'il voulait sarcastique. Il fit un signe de tête à ses amis qui reprirent leur chemin, incertain quant à l'attitude qu'ils devaient adopter. Il continua sa route, décochant un regard haineux à McGregor. Une moue de mépris lui vint quand il croisa Hermione et Ron. Devant Harry, il s'arrêta une seconde, se retourna vers McGregor, un demi sourire au coin des lèvres. Il renifla dédaigneusement et rejoignit les autres qui l'attendaient. Hermione entraîna Ron dans la direction opposée. Les curieux se dispersèrent. Harry revint sur ses pas. Il fallait qu'il dît à McGregor de se tenir éloignée de Malefoy. De ne pas le provoquer. De le laisser déverser son fiel sans l'écouter…

- Qu'est-ce que tu lui as dit ? demanda-t-il.

- Rien qui te concerne, Potter, répondit la jeune fille.

Elle se détourna.

- Au fait, reprit-elle avec une hésitation. Contente de te revoir parmi nous, Potter…

Puis elle tourna les talons et entra dans la Grande Salle pour aller prendre son petit déjeuner. Harry resta un peu surpris. Pas de sourire narquois. Pas de moquerie clamée haut et fort. Il fut déçu. Il traîna le pas vers la Tour des Gryffondor et emporta ses affaires de classe jusque dans celle où devait avoir lieu le cours de métamorphoses. Le professeur McGonagall n'était pas encore arrivée et Harry put revoir les notes d'Hermione. Il n'avait pas le temps de les apprendre, mais au moins saurait-il de quoi les professeurs parleraient quand viendrait l'heure de rejoindre leur cours. Il était plongé dans le cours de potions de Rogue qu'Hermione avait réécrit de sa propre main, il en reconnaissait l'écriture, quand la porte s'ouvrit et le Professeur McGonagall entra. Elle parut un peu surprise de le voir seul, dans sa classe, et des notes à la main, remarqua Harry. Elle s'avança vers lui, de son pas pressé. Harry se leva. Elle lui fit signe de rester assis.

- Potter ? Vous allez mieux ?

Elle baissa sur lui, par-dessus ses lunettes carrées, son regard insistant.

- Oui, beaucoup mieux, Professeur, merci.

Elle lui sourit.

- Si ce n'était pas le cas, vous me le diriez, n'est-ce pas Potter… Ou vous en parleriez à Severus, ou au Commandeur Londubat… ou même à Miss Granger ? Vous ne resterez plus ainsi, n'est-ce pas ?

Harry balbutia quelques paroles qui ne voulaient rien dire. Il ne comprenait pas.

- Vous nous ferez confiance, la prochaine fois, n'est-ce pas, Harry…? Et quand je vous demanderai ce qui vous perturbe vous me répondrez la vérité.

Harry rougit un peu.

- Mais je vous ai dit la vérité, Professeur. Je croyais vraiment que les Dursley étaient le propos de mes rêves bizarres… et puis… ce n'étaient que des rêves…

Il haussa les épaules. Il n'allait tout de même pas faire analyser chaque minute de sa vie.

McGonagall hocha la tête.

- Je ne vous demande pas de dévoiler la moindre de vos pensées intimes, reprit-elle sans paraître s'apercevoir que le jeune homme semblait embarrassé. Je veux que vous sachiez que vous pouvez venir me trouver si vous aviez le moindre doute sur quoi que ce soit… et je suis sûre que vous trouveriez également une oreille attentive auprès du Professeur Londubat, ou de Severus Rogue. Bien sûr, je suis certaine aussi que si vous préfériez parler au Professeur Dumbledore de certains sujets, il ne vous refuserait pas son aide, dans la mesure de son temps disponible.

Harry sourit et hocha la tête à son tour. Comment pourrait-il faire part de ses doutes ou de ses craintes à quiconque ? Il faudrait d'abord qu'il arrivât à les formuler lui-même de manière à ce qu'elles ne lui parussent pas stupides une fois sortie de sa tête. Cependant, quelque chose le poussa à rappeler McGonagall alors qu'elle se dirigeait vers son bureau.

- Professeur ? demanda-t-il.

Minerva McGonagall se tourna lentement vers lui.

- Oui, Potter ?

Harry hésita.

- Pourquoi a-t-il fait cela ? demanda-t-il. Je crois savoir pourquoi il a choisi le Zoo, mais pourquoi…

Il secoua la tête. Il n'arrivait pas à prononcer les mots. Il avait des images terribles plein la tête, mais il ne pouvait mettre des mots dessus.

- Pourquoi cette horreur ? Pourquoi s'en être pris ainsi à des gens qui ne pouvaient se défendre ? Pourquoi a-t-il voulu la mort de tous ces innocents ?

Harry releva la tête vers la vielle dame qui revenait vers lui. Elle se contenta un long moment de hocher la tête sans répondre.

- Vous le savez, Potter, aussi bien que moi… finit-elle par soupirer. Pour que nous soyons certains qu'il n'aura pas de pitié. Qu'il n'hésitera pas à s'attaquer à nos enfants, que les serpents que nous accueillons en notre sein se réveilleront bientôt et se retourneront contre nous… Qu'il est prêt à semer le chaos dans Poudlard comme il l'a semé chez les Moldus…!

- Le ver était dans le fruit… murmura Harry.

Et comme McGonagall levait un sourcil interrogateur, il reprit.

- Ce sont les paroles de la chanson du Choixpeau, Madame… Hermione prétend que le ver n'était pas seulement le Basilic de Serpentard. Elle dit qu'il avait semé la graine de la discorde et que c'est ce qui a failli faire tomber Poudlard. Elle dit que Voldemort agit de même et que la guerre civile est sur le point de faire éclater l'école. Je sais qu'elle a raison et quels sont les serpents qui se sont glissés parmi nous.

Il songea à Ron, et il comprit qu'il avait eu raison lorsqu'il leur avait assuré que Drago Malefoy était le nouveau Cavalier de Voldemort. Un Cavalier passé derrière les lignes de défense et qui sapait peu à peu les fondations de Poudlard.

McGonagall lui fit un sourire encourageant.

-C'est déjà beaucoup, Potter. Connaître son adversaire est une des règles de base du Quidditch… Un bon capitaine doit savoir cela. Et vous êtes un bon capitaine.

Elle serra furtivement sa main sur le pupitre et se détourna tandis que les élèves commençaient à entrer.

Neville prit place devant Harry, à sa place habituelle. Il salua le Professeur d'une voix enjouée. Puis il se tourna vers Harry et sous prétexte de sortir ses livres de sorts de son sac, il adressa un sourire moqueur à son ami.

- Elle pourrait être ton arrière-grand-mère, Harry… lui chuchota-t-il. Mais il est vrai que tu ne peux t'empêcher de faire des ravages dans les cœurs féminins de cette école !

Harry voulut hausser les épaules. Il en fut empêché par la grande main de Ron qui s'abattit sur celle de droite tandis qu'il s'installait à sa gauche. Le rire du jeune Weasley répondit à celui de Neville.

- Mais tout le monde sait que son cœur ne bat que pour une seule ! s'exclama Ron dans le brouhaha des chaises qu'on tirait et du piétinement des élèves qui entraient.

Neville rit de plus belle.

- Ou tout le monde croit le savoir… ricana-t-il. A propos, Ron, qu'est-ce que tu penses du Silencio de McGregor sur Malefoy ?

Ron eut un rire sardonique.

-J'en dis que c'est le deuxième Silencio qu'il se prend dans la tronche ce sale type ! Un par toi l'an dernier, toi qui est un Gryffondor, donc un ennemi, d'autant plus ennemi que… enfin, tu sais ce que je veux dire, Malefoy et Lestrange… Hum… Bref… Un autre par McGregor, qui est une Serpentard, et donc de son monde… Alors je dis aussi que le troisième sera peut-être le bon…

Il fit un clin d'œil à Harry et Neville.

-Un Silencio définitif lancé par l'un de ses proches collaborateurs… ou du moins par quelqu'un dont il ne penserait jamais qu'il pourrait se retourner contre lui…

- Je vois mal Crabbe ou Goyle lui lancer quoi que ce soit à la tête… fit mine de réfléchir Harry. A part un Cognard, par inadvertance, peut-être…

Neville pouffa. Ron se dépêcha de sortir ses affaires et de poser sa baguette sur la table avant que le regard furieux d'Hermione ne lui tombât dessus. McGonagall frappa dans ses mains et réclama le silence ainsi que les devoirs qu'elle avait donné à la fin du cours précédent. Son regard tomba sur Harry.

- Vous me le rendrez la prochaine fois, Potter, dit-elle.

Harry grimaça. Et comme elle ne manquerait pas de leur donner un autre devoir à la fin de l'heure, il allait se retrouver avec deux devoirs de métamorphose à rendre la prochaine fois… sans compter les devoirs des autres matières… Il grimaça une fois encore. Hermione lui fit un sourire en coin.

- Pas drôle d'être un héros, hein, Harry ? fit-elle à voix basse.

Harry soupira. Il posa sa baguette sur la table et attendit les instructions du Professeur McGonagall.

Le reste de la journée se déroula plutôt calmement. Il apparut à Harry que Ron et Hermione, ainsi que, dans une moindre mesure, une partie des Septième Année des Gryffondor faisaient bonne garde autour de lui et empêchaient les importuns de se montrer trop pressants. Il leur en fut reconnaissant.

Le repas de midi avait été assez éprouvant. Il devait répondre aux saluts et aux interpellations de chacun. C'était un peu pesant. Surtout qu'il ne quittait des yeux la table des Serpentard où Malefoy trônait à nouveau avec ostentation. Harry songeait avec amertume que le fils de Lucius n'avait sans doute pas mesuré entièrement la portée de ce qu'il prenait pour une victoire éclatante. Sans doute ignorait-il qu'Harry avait affronté Voldemort et que, s'il ne l'avait pas vaincu, Voldemort lui-même n'avait pu faire succomber son ennemi. Il ne pouvait qu'avoir connaissance, par contre, de la mort de Nagini. Savoir Voldemort privé de son arme favorite ne le chagrinait apparemment guère. N'avait-il pas compris que la colère d'avoir perdu son animal de compagnie pourrait pousser le Maître des Ténèbres à des extrémités dangereuses, y compris pour ceux qui le servaient ?

La mort de dizaines de Moldus le réjouissait-il donc tant qu'il oubliait que des hommes de son propre camp avait succombé aussi ? La main d'Harry trembla un peu. Avait-il si peu de cœur, ou n'avait-il aucune conscience de ce qui se jouait dehors… et qui se jouerait bientôt à Poudlard même ? Avait-il fait tatouer la marque sur son poignet ? Etait-ce cela qui le rendait si sûr de lui ? Qui le poussait à l'insolence envers Rogue ? Il savait que les jeunes hommes qui l'entouraient parlaient tous de la marque des Ténèbres avec envie et terreur… Ils respectaient ceux qui la portaient, comme un ultime témoignage de courage. Malefoy avait-il fait abstraction de la peur et de la douleur afin d'arborer cet insigne ? Afin de prouver qu'il était digne d'être leur chef ? Une vague de sueurs froides fit frissonner Harry. Si c'était le cas… Son regard se déplaça de quelques degrés. McGregor et ses amis ne semblaient pas se soucier des airs supérieurs de Malefoy. Elle riait et discutait comme d'ordinaire… sans lever les yeux vers les Gryffondor. Ce qu'elle avait dit en secret à Malefoy le matin lui trottait dans la tête. L'avait-elle menacé ? Mais de quoi ? D'un sortilège à faire dresser les cheveux sur la tête ? Ce petit secret le dérangeait terriblement.

Il resta silencieux tout le temps du repas. Ses camarades le laissèrent à ses réflexions, le croyant encore fatigué de son aventure. L'après midi, il le passa sous la surveillance d'Hermione entre la bibliothèque et la salle commune de leur Maison, à travailler pour rattraper son retard. Rogue ne l'avait pas fait appeler pour une leçon de magie ancienne et Harry en fut soulagé. Se retrouver face au professeur, seul, lui était encore impossible. Il entendait, chaque fois qu'il l'avait devant lui, sa voix nette dans la cabane hurlante qui parlait de la mort de son père.

Un coup de baguette d'Hermione sur le sommet du crâne le ramena dans la salle commune des Gryffondor.

- Travaille ! chuchota-t-elle.

- J'en ai assez ! fit Harry. J'ai besoin de prendre l'air.

Ron lui sourit d'un sourire malicieux.

- Les jardins de Dame Agnès sont un peu frais en ce moment, non ?

Harry haussa les épaules. Neville fit semblant de tousser et prétendit que c'étaient les plantes séchées deson herbier de simples qui le dérangeaient.

Harry descendit seul dans le Grand hall. Les curieux étaient moins nombreux que quelques heures plus tôt. Il sourit un peu amer, et soulagé aussi. Il fit un tour au jardin. Sir Nicholas était auprès de Dame Agnes et lui faisait sa cour quotidienne. Harry ne se montra pas. Il n'avait pourtant pas envie de retourner auprès du Professeur Hermione, ni des insinuations de Ron. La Salle des Quatre Maisons ferait une excellente étape sur le chemin de son retour vers la Tour des Gryffondor. Et puis peut-être qu'il y trouverait quelques personnes intéressantes…

Il entra dans la salle commune. Du seuil, il vit qu'elle était là. McGregor tournait le dos à la salle, assise à une table dans le fond de la pièce. La table des Serpentard, songea-t-il. Elle était seule, plongée dans un livre. Elle cornait le coin supérieur d'une page qu'elle ne se décidait pas à tourner.

Harry se hâta de marcher dans sa direction avant que l'envie de tourner les talons ne le prît. Il s'assit en face d'elle. Il fallait dire quelque chose d'intelligent et il dit "Salut". Elle leva un sourcil.

- Avant que tu poses la question, Potter, non je n'ai pas cours et oui je suis toute seule…

Harry se mordit les lèvres.

- Je voulais juste te remercier d'être venue me voir à l'infirmerie, dit-il un peu vexé mais cependant soulagé qu'elle eût retrouvé de son mordant.

- Te voir fumer des oreilles a été une compensation au mal que j'ai pris pour monter jusque là en effet… se moqua-t-elle.

Elle tourna la page de son livre et suivit des yeux les lignes noires. Harry toussota.

- Il parait que tu as cloué le bec de Malefoy, l'autre jour, en plein repas…

Elle releva les yeux vers lui dans un clignement vif des paupières.

- Il est vrai que les nouvelles vont vite…

- J'aurais voulu voir ça ! fit Harry en souriant d'un air gêné.

- Si tu avait été là, il n'y aurait rien eu à voir, répliqua McGregor. Ne me fais pas croire que tu ne le sais pas…

Elle referma son livre d'un geste sec. Harry se sentit brusquement mal à l'aise. Elle commença à ranger ses affaires éparpillées sur la table.

- Tu ne veux vraiment pas me dire ce que tu as murmuré à Malefoy pour lui faire ravaler sa morgue ? dit-il comme elle se levait.

- La curiosité tua le chat, Potter…

Harry fit une grimace d'incompréhension. Elle soupira les yeux au ciel.

- Malefoy –on ne le dirait pas comme ça- est très superstitieux… et la malédiction est une chose dont il a très peur.

- Tu ne sais pas jeter la malédiction ! s'écria Harry partagé entre le rire et le doute.

Elle leva un sourcil et son sourire moqueur revint sur ses lèvres.

- Qu'est-ce que tu en sais ?

Elle s'apprêta à partir, sans doute pour rejoindre les cachots afin d'effectuer sa retenue.

- Je dois voir le Professeur Rogue, prétexta Harry. Je t'accompagne…

- C'est inutile, le coupa McGregor. Je connais le chemin.

Harry resta figé.

- Tu ne veux pas qu'on te voie avec moi ? demanda-t-il, un peu acerbe. Cela t'embarrasse tant que ça ?

Il essaya un sourire ironique qui n'eut pas l'effet escompté.

- Il se pourrait que ce soit toi qui sois embarrassé… répondit McGregor, à peine moins sarcastique.

- Et alors ? brava Harry. Ça ne te dérange pas d'habitude…

- Oh ! mais c'est parce que d'habitude c'est moi qui trouve à t'embarrasser…

Elle lui adressa un sourire qui parut amer à Harry. Elle s'éloigna de la table puis tourna le dos et quitta la salle.

Harry se rassit. On le regardait bizarrement. Du moins, ce fut l'impression qu'il eut. Mais peut-être n'était-ce que lui qui se sentait mal à l'aise. Personne ne s'intéressait vraiment à lui. Tout le monde travaillait, ou discutait. Dean et Seamus se disputaient. Quidditch, songea Harry. Sans doute n'étaient-ils pas d'accord sur la composition des équipes. Il se souvint que le samedi suivant, il aura sa propre équipe à composer et cela lui donna soudain une suée. Un éclat de rire à quelques tables lui fit tourner la tête vers des Deuxième Année. Jezebel Dawson travaillait avec Grenouille sur un devoir commun… ou du moins étaient-elle sensées travailler. Elles gloussaient et riaient en compagnie de quelques camarades des autres Maisons. Harry se surprit à sourire.

- Vivement qu'Hermione vienne mettre de l'ordre dans ce capharnaüm…

Ginny posa ses livres sur la table d'Harry, un sourire narquois sur les lèvres.

- Qu'est-ce que tu fais ici tout seul ? demanda-t-elle.

Elle s'assit et ouvrit un livre. Harry ne répondit pas. Il dévisagea Ginny sérieusement.

- Je n'ai pourtant été… absent que quatre jours, Ginny, dit-il. Il se passe des choses bizarres, tu ne trouves pas…

Ginny fronça les sourcils, vaguement inquiète.

- Heu… fit-elle. Tu ne vas pas me dire que tu entends à nouveau des voix ou quelque chose comme ça…

Harry haussa les épaules, un peu agacé.

- Qu'est-ce qui arrive à McGregor ? demanda-t-il à voix basse.

Ginny fit une grimace interrogative. Harry se sentit mal à l'aise. Un peu stupide pour tout dire.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Qu'est-ce qu'elle a fait ? Qu'est-ce qu'elle a dit ?

- En fait, répondit Harry, soudain conscient que ce qu'il allait dire prêterait à rire. En fait, elle n'a rien dit… elle n'a rien fait… Elle ne s'est même pas moquée de moi… ou à peine…

Il baissa les yeux, attendant le rire de la jeune fille. Il ne vint pas. Il releva la tête. Ginny se mordait l'ongle du pouce avec nervosité.

- Tu as remarqué toi aussi…

Elle se mit à corner les pages de son livre, en se mordant les lèvres.

- J'ai cru qu'elle était jalouse… laissa-t-elle échapper. Tu sais, à cause de cette stupide rumeur…

Elle fit une grimace, qu'Harry lui rendit sans même s'en rendre compte.

- Nous avions des projets ensemble, et voilà que depuis quelques jours… en fait depuis que tu es à l'infirmerie… elle ne vient presque plus ici, et en tout cas pas quand j'y suis… J'ai voulu savoir pourquoi elle me fuyait et elle m'a dit que cela n'avait rien à voir avec moi. Je n'ai pas osé lui demander si ça avait quelque chose à voir avec toi…

Un éclat de rire plus fort que les autres les fit sursauter. Ils tournèrent la tête en même temps vers Betsie Singleton et Jezebel Dawson.

- Tu crois que ça pourrait avoir un rapport quelconque avec Malefoy ? demanda Harry, les yeux tournés vers les jeunes filles.

Un éclair de compréhension passa dans le regard de Ginny.

- Mais si ça concerne ce qui se passe dans sa Maison, reprit Harry un peu inquiet, elle ne dira rien…

Ginny approuva d'un hochement de tête.

- J'imagine que cela ne doit pas être facile, cette année pour elle. Dennis est parti, et Malefoy est Préfet de Septième Année. La fille qui a remplacé Parkinson est terrorisée par lui. Grayson, le gars qui est Préfet avec Ellie, pour les Sixième Année, n'est pas pour une action ouverte… Il préfère garder profil bas.

- Grayson ? interrogea Harry. Comme Debbie Grayson, la poursuiveuse qui veut être gardien ?

- Son frère ! opina Ginny.

- C'est intéressant… murmura Harry.

- Quant aux Cinquième Année, ils n'aiment pas Malefoy, ils font partie du Club de Duel, mais ils ne font pas le poids… et surtout, ils ont peur de Rogue… Il parait qu'il a fait un petit discours à tous les Préfets de sa Maison, le jour de la rentrée, pour leur dire qu'il attendait d'eux qu'ils donnent une image positive de la Maison de Serpentard et qu'il ne tolèrerait de leur part aucun manquement à cette règle. Tu imagines bien que l'exemple de Drago et Ellie en train de récurer les fonds de chaudron n'est pas fait pour leur donner l'envie de lui désobéir. Ils ne feront rien pour Malefoy, mais rien contre non plus… Du moins pas ouvertement. Ellie est seule à faire face à l'importance grandissante que se donne Malefoy… Car les autres, ceux qui ne sont pas préfets, sont peut-être prêts à la suivre, mais pas à ouvrir le chemin… Du moins c'est l'impression que j'ai depuis qu'on est rentrés. Tu sais, ce n'est pas drôle d'être celui sur qui les autres comptent face à l'adversité…

Harry leva lentement les yeux sur elle, une moue ironique sur les lèvres. Ginny mordit les siennes. Ses taches de rousseur foncèrent brusquement et elle baissa les yeux.

- Mais tout ceci ne nous dit pas pourquoi elle nous tient à l'écart tous les deux… reprit Harry, soucieux. Du moins, toi surtout… se hâta-t-il d'ajouter tandis que Ginny esquissait un sourire.

Un autre éclat de rire aigu leur parvint de la table des Deuxième Année.

- Hé là-bas ! fit Ginny en se penchant en arrière. Du calme, Dawson ! ou je te colle un rapport aux fesses !

Dawson plongea le nez dans son livre. Grenouille en fit autant, juste après un sourire à Harry dont elle venait d'apercevoir la présence. Ginny reporta son attention sur le jeune homme, pour répondre à sa question.

- Non, ça explique qu'elle n'ait pas le cœur à rire mais cela ne nous dit pas en effet pourquoi Ellie nous évite, soupira-t-elle.

Son visage s'éclaira soudain. Elle jeta un rapide coup d'œil sur Betsie Singleton qui gloussait.

- Mais je sais qui pourra le faire…

Elle fit un clin d'œil à Harry.

- Tu me laisses faire, tu te contentes de lui sourire… Non, pas ce sourire-là, Harry. Ton sourire charmeur, comme quand tu demandes à Mimi Geignarde d'aller faire voir ailleurs si tu y es…

Les yeux d'Harry s'allumèrent. Il se pencha vers Ginny.

- Ce n'est pas très honnête, estima-il.

- Tu veux savoir ce qui se passe chez les Serpentard oui ou non ?

Ginny se leva. Elle mit bien en évidence son badge de Préfète sur sa robe et se dirigea d'un pas ferme vers la table des jeunes filles. Elle pointa le doigt sur la poitrine de Dawson et lui souffla :

- Dégage !

Outrée, Jezebel Dawson, allait s'emporter quand elle remarqua le geste ostentatoire de la Préfète pour astiquer son insigne d'un air qu'on eût dit distrait. La jeune fille préféra quitter la place non sans maugréer contre les abus de pouvoir. Les filles de la table se hâtèrent de la suivre sur un regard peu amène de Ginny. Elle était plutôt sympathique, la sœur Weasley, mais il ne fallait pas lui chercher des noises. Betsie, elle, ne s'était aperçue de rien. Ses cils battaient derrière ses lunettes. Elle n'avait entendu que le "Salut, Grenouille" d'Harry quand il lui avait tiré la tresse. Son sourire occupait tout son champ de vision et elle répondit à toutes les questions de Ginny sans même avoir conscience d'être interrogée.

Vingt minutes plus tard, ils savaient tout ce qu'ils voulaient savoir. A ce moment un jeune homme de Serpentard se présenta à la porte et sur un signe de tête de sa part, tous les élèves de cette Maison se levèrent et le rejoignirent dans le couloir. Tous, sauf Betsie, encore plongée dans la contemplation du vert intense des yeux d'Harry. Celui-ci d'ailleurs commençait à se sentir gêné et il fut bien aise de voir s'avancer le Préfet de Serpentard.

- Salut, Grayson, fit Ginny d'un air léger. Tout va bien ?

- T'occupe Weasley… répondit le garçon en tapant sur l'épaule de Betsie. Hé ! Singleton ! Si tu veux rentrer c'est maintenant ! Ou tu devras attendre le couvre-feu…

Betsie murmura quelques mots d'excuses à Harry et se mit à ranger fébrilement ses affaires. Ginny fixait Grayson, un petit sourire au coin des lèvres.

- Depuis quand les Serpentard prennent-ils soin de leurs petits de cette manière ? demanda-t-elle sur un ton moqueur. Chacun pour soi ! n'est-ce pas la devise de cette Maison ?

Harry s'étonna. Provoquer un Serpentard n'était jamais une bonne chose. A fortiori quand le Serpentard en question était sensé être du même côté que soi.

Grayson fit une grimace comique. Il regarda s'éloigner Grenouille vers la porte.

- Depuis que McGregor a décidé de prendre à la lettre les recommandations de ce vieux fou de Dumbledore… et de ce cinglé de Choixpeau… prendre les plus jeunes et les plus faibles sous notre aile, a-t-elle décrété au début de l'année…

Malgré eux, les regards de Ginny et Harry se tournèrent vers la petite Betsie qui attendait dans le couloir.

- Et elle a ajouté, continua Grayson, imitant le ton impérieux de McGregor : N'oublie pas Grenouille, cette fois, Grayson, ou je te ferais regretter d'être venu au monde…

- Elle ne ferait rien de définitif… essaya de se moquer Harry.

Grayson hocha la tête.

- Tu ne sais pas combien elle peut pourrir la vie des gens, Potter…

Harry renonça à répondre qu'il le savait fort bien. Le petit rire de Ginny lui était déjà assez insupportable. Grayson s'éloigna un peu, puis il se retourna vers Harry et lui dit :

- Heureux de te voir à nouveau redescendu parmi les vivants, Potter…

Il avait parlé assez haut et les trois-quarts des présents levèrent la tête de leurs activités. Harry fronça les sourcils. Ginny évita son regard.

- Pardon ? fit le jeune Potter, un peu surpris.

Le silence qui régnait soudain dans la salle des Quatre Maisons était tendu.

- Tu ne sais pas ? demanda Grayson, étonné. Certains faisaient des paris pour savoir combien de temps il te restait à vivre…

Il eut conscience que Ginny baissait la tête, sans la voir pourtant. Sa vue s'était obscurcie brusquement et il ne voyait plus que Grayson au milieu de la salle.

- Tu ne connais pas ton nouveau surnom dans la sphère très fermée des adeptes de la Marque des Ténèbres… Le Mort-vivant…

Harry sentit sa gorge se dessécher. Il savait qu'il avait pâli. Il essaya de sourire et d'affermir son ton.

- De leur part, c'est à prendre comme un compliment… réussit-il à dire. Car un Mort-Vivant, c'est exactement ce qu'est leur maître, celui qui se faisait appeler Voldemort mais qui a force de changer de nom n'a même plus d'existence…

Un frisson parcourut la salle alors qu'il prononçait le nom du Maître des Ténèbres. Harry vit avec un plaisir diffus le visage de Grayson se crisper. Le Serpentard croyait peut-être lui flanquer la trouille. Ou bien l'impressionner ? Lui montrer qu'ils ne s'étaient pas laissés troubler par les dérisoires tentatives de Malefoy de semer le doute chez les Serpentard dissidents ? Puis il se souvint des mots de Ginny, lorsqu'elle était venue le voir à l'infirmerie. Elle lui avait assuré que McGregor avait vécu des journées difficiles depuis qu'il avait été transporté chez Mrs Pomfresh. Il avait cru que ce que leur avait appris Grenouille sur les provocations incessantes des amis de Malefoy ; sur l'ambiance lourde de suspicion ; sur les attaques dont tous, et McGregor en particulier, faisaient l'objet, à propos de leurs amitiés Gryffondor notamment, sur le fait qu'ils suivaient un chef dont l'espérance de vie ne tenait qu'à un fil ; que tout ceci en effet éprouvait le caractère et usait la patience de la jeune préfète. Il venait de se rendre compte que la peur, peut-être, s'ajoutait à ces raisons.

- Tu comprends pourquoi je t'avais demandé d'être gentil avec elle ? chuchota Ginny quand Grayson fut parti et que chacun s'était penché à nouveau sur ses propres soucis.

Harry plongea son regard dans les yeux de son amie.

- Tu savais ?… Pour le Mort-Vivant…

Elle haussa une épaule.

- Peut-être…

- Et Hermione ?

- Il se peut que Malefoy l'ait laissé échappé devant elle… Mais Ron ne sait rien, avertit-elle. Sinon, tu penses bien qu'il aurait déjà cassé la figure de Malefoy…

Harry hocha plusieurs fois la tête. Il comprenait bien des choses. Il comprenait surtout l'attitude de McGregor : pourquoi elle n'avait pas accompagné Ginny les fois où elle était retournée le voir à l'infirmerie, pourquoi elle ne voulait pas être vue avec lui, pourquoi elle ne lui adressait plus la parole… Malefoy, il en était certain, s'était rendu compte qu'Harry tenait à elle plus qu'il n'aurait du le faire pour une simple camarade d'école.

- Oui, je comprends, dit-il d'une voix sourde. Je comprends que j'avais raison de vouloir éviter à McGregor les désagréments d'être de mes amis.

Atterrée, Ginny ne sut que répondre.

- Mais Harry, ce n'est pas possible, balbutia-t-elle. Elle n'attend que le moment où tu te décideras à…

- C'était peut-être vrai, la coupa Harry sèchement. Mais cela ne l'est plus depuis quelques jours. Elle aussi a compris que je ne suis pas de ceux qu'il fait bon fréquenter. Je ne le lui reproche pas.

Il eut un petit rire amer.

- Tu sais, Ginny, je commence à comprendre aussi ce que peut ressentir le Professeur Rogue…

Il resta un moment plongé dans ses pensées, un rictus désabusé sur ses lèvres.

- D'ailleurs, reprit-il au bout d'un moment de silence que Ginny n'osa troubler, malgré son propre désarroi, il faut que j'aille le voir. Il faut reprendre le travail. Nous n'avons pas de temps à perdre.

Il fit un geste pour se lever. Ginny le retint par le poignet. Il leva la tête vers son regard désemparé.

- Tu vas renoncer à l'aimer ? demanda-t-elle à voix basse.

A nouveau Harry eut un rire désenchanté.

- Si seulement ! murmura-t-il. Non, je vais simplement faire avec, Ginny.

Il retira son poignet de l'étreinte anxieuse de la main de la jeune fille et tapota sa joue pâle.

- T'inquiète pas pour moi, dit-il en souriant. Je suis sûr qu'Ellie va revenir vers toi. Vous avez la chance de vous voir chaque jour dans des activités communes… vous ne pourrez faire autrement que renouer votre amitié. Et je suis sûr qu'elle va bientôt se ressaisir. Elle est forte. Elle ne se laissera pas faire. Elle ne se laissera pas isoler par Malefoy. Il lui faut juste un peu de temps.

Il essayait de se montrer rassurant devant les yeux pleins de larmes de Ginny.

- Mais… bredouilla-t-elle. C'est aussi valable pour vous, non ?

Harry secoua la tête.

- Non. Dit-il fermement.

Il quitta la salle, bien décidé à se rendre chez le professeur Rogue pour lui demander de reprendre sans tarder les cours de magie ancienne. Peu lui importait les sarcasmes qu'il lui servirait sans doute sur son stupide courage, sa faiblesse, ou son incroyable prétention à vouloir se montrer plus fort que le Maître des Ténèbres. Il ignorait ce que Rogue savait au juste au sujet de la prophétie, ce que Dumbledore lui avait révélé exactement. Mais Harry savait que les reproches qu'il lui ferait peut-être ne visaient que sa conservation. Dans le but d'accomplir ce qu'il devait faire. Quoi que ce fût. L'arme que Voldemort craignait, et celles que l'Ordre cherchait deux années auparavant, ce n'était ni la prophétie, ni les révélations douteuses qu'elle contenait, ni même l'amour, comme le prétendait Dumbledore. Cette fameuse arme, c'était lui, Harry. Et il fallait qu'il s'entraînât encore et encore, afin d'être la lame tranchante qui couperait net et enfin la trame des desseins de Voldemort.


Avant toute chose : J'ai comme l'impression que Remus et moi ne nous sommes pas bien fait comprendre. Remus ne dit pas qu'il faut oublier le passé… il dit simplement qu'il faut cesser de se raccrocher à lui comme une bouée de sauvetage. Parce que la solution ne viendra pas du passé, ni de ceux qui en font partie –Rogue, lui-même- non pas parce que leur temps est révolu, mais parce qu'eux-mêmes sont trop marqués par ce passé. Ils n'arrivent pas à couper les fils, comment aideraient-ils Harry à le faire ? Remus lui dit qu'il faut le faire, par expérience. Parce qu'il ne l'a pas fait et que cela l'a mené là où il est. Il ne lui dit pas d'ailleurs d'envoyer tout son passé aux orties, il lui dit de le laisser passer dans l'ombre de sa mémoire, de laisser les souvenirs devenir des souvenirs et non plus des raisons de vivre : dans le sens où il ne sert à rien de chercher à recréer un passé qui ne reviendra pas, ni de se nourrir de sentiments, quels qu'ils soient d'amour ou de haine, qui impliquent ce passé d'une manière trop présente. A vouloir à tous prix faire revivre le passé on passe à côté du présent. Et le présent, c'est ce qui fait notre avenir, avant de devenir lui même passé. En fait, il lui dit que les solutions qu'Harry cherche ne se trouvent pas dans le passé, ni auprès de gens qui ont vécu, mais dans les moments qu'il est en train de vivre. Et que l'expérience des autres pour respectable quelle soit, n'est jamais que celles des autres. Comment vaincre Voldemort ? Il ne l'apprendra pas en regardant derrière lui. Et c'est lui qui devra trouver la solution, lui seul. Personne ne pourra lui dire ce qu'il devra faire, quand et comment le faire. Il lui dit qu'il est seul à choisir, mais que cela n'a rien d'anormal. Que c'est ainsi, et que les erreurs font partie de l'apprentissage, ainsi que la douleur et la défaite. Se servir du passé comme marche pied, oui. S'y réfugier pour y chercher un semblant de protection, non. Mais peut-être Remus a-t-il une manière de formuler les choses un peu complexe. Peut-être ne veut-il pas non plus heurter Harry. Il faut que les choses fassent leur chemin et notre héros a été quelque peu secoué récemment…

Comme d'habitude , j'ai reçu des alertes dans ma boite aux lettres... mais les reviewes ne s'afficheront pas avant quelques heures... et comme les textes s'inscrivent en japonais (si si ! je vous jure !) dans ma messagerie... ! Ha si j'ai cru comprendre que le 6 avril c'était l'anniversaire de Angel's Eyes donc : bon anniversaire Angel's Eyes ! demain j'essaierai de poster plus tôt pour que tu aies deux chapitres dans la meme journée, mais je garantis rien... demain c'est mercredi et le mercredi... je ne maîtrise pas grand chose... passsons au RAR du chapitre 105 !

alana chantelune : coucou ! Yeah ! Alana ! la trois centième review !
Désolé, j'ai pas le temps de lire les réposes aux reviews ni de reviewer davantage. C'est tellement fort ce que tu écris ! Ces personnages comme tu les mènent reussissent à me tordre le coeur... Je desteste, j'aime, je suis entre les deux, envers Rogue, Harry, remus, Ellie, Hermione, Ron, Ginny et les autres... hahahahahaha ! Ils sont terriblement horripilants n'est-ce pas… j'espère que Mc Gregor va se faire rabattre le caquet dans une scène qui va virer à la grande romance, tiens ! Est-ce que quelqu'un réussira à rabattre le caquet de cette demoiselle ? Mmm ! pas sûr ! quant à la romance… on va briefer Harry, hein…

samikitty : Coucou, ben finalement, il va pas si mal notre mumus national (hum ...) ! En tout cas, il a toujours des paroles sages, réfléchies et réconfortantes. Enfin quelqu'un qui me comprend… ! -fin de la seconde calimeroesque. Merci de votre attention- Quand à Harry, il semble commencer à accepter de grandir (enfin, essayer du moins), ce qui ne sera pas de tout repos ! Quels épreuves attendent notre héros et ses amis dans la suite ? Les réponses au prochain chapitre Et dans les suivants…

hadler : j'espère qu'avec l'intervention de remus harry va enfin réfléchir à dire ce qu'il pense à McGregor. Je sais qu'il est buté, limite comme ron d'ailleurs pour cela, mais il avait l'air de se rendre compte à la fin de leurs dialogue. Mais il se rend compte ! C'est bien ça le problème !
C'est vrai que le sort de silence de McGregor sur malfoy en plein diner était bien pensé, et osé, du serpentard quoi. Ouais, je dirais même du McGregor tout craché !
Albus éssayerait il de mettre malfoy junior devant ses responsabilité en lui faisant assumé ses choix devant tous et au grand jour ? C'est possible… Et puis mieux vaut un ennemi déclaré qu'un ennemi qui la joue keep your secret secret…. la lutte entre le clan malfoy et les autres risque de valoir le déplacement, et ne devrait plus tarder à commencer, surement quand Harry fera son retour en pleine forme, non? Qui te dit que cela n'a pas déjà commencé ?

Ayaminne : Génial, donc maintenant Harry n'a plus d'excuses pour avouer à Ellie son amour! ou alors, il est vraiment très bizarre! Mais il est bizarre ! C'était dans la Gazette y a deux tomes de ça ! Ron, le matin ça promet! Comme disait ma grand-mère, le matin, c'est bien aussi…

meredith : bonjour ! je lis ta fic depuis quelque temps déja et , si je n'ai jamais laisser de rewiew , c'est que je ne savait pas comment il fallait faire ... j'étais d'ailleurs très embêtée Bienvenue au club ! Si tu savais ce que j'ai galéré pour m'inscrire ! Mais va faire un tour dans mon profil et clique sur les favorites stories, tu trouveras un lien vers les conseils d'Alixe et… mince j'ai oublié son nom… qui te seront très utiles ! ... dans les secrets d'hermione 1 , sincèrement , je n'ai que moyennement aimé le début qui était , somme toute , pleins de complications entre ron et hermione . Oui, je sais… mais c'était nécessaire pour la suite de l'histoire. Et puis, Ron et Hermione c'est une histoire compliquée au départ, alors… Aussi , j'aurais cru que Harry montrerait plus sa peine envers sirius . Là c'est un parti pris. Un Harry qui déprime, j'en ai lu des tas de fics comme ça. (enfin quelques unes) et ce n'était pas mon propos. J'ai préféré laisser ce côté de l'histoire à d'autres qui font cela mieux que moi. Par contre, il y a plusieurs manières de montrer sa peine, ou de la cacher. Et puis, du moment qu'il décidait de mettre ses sentiments envers Rogue de côté, il ne pouvait qu'éloigner Sirius de son esprit le plus possible. Se retrouver face à face chaque jour avec celui qui lui rappelait son rôle dans la disparition de son parrain, c'était déjà assez difficile comme cela. Dans la deuxième partie, il réussit à peine et grâce à la Dame Grise à le pleurer vraiment. (et non sur lui-même.)
Il y a quelque chose qui me tracasse ...a plusieurs reprises , tu as mis la capacité émotionnelle d'une cuillère a thé , j'étais pourtant persuadé que c'était celle d'une cuillère a café ! peut être que je me trompe mais ..je vérifirai Oui, en fait, c'est cuillère à café dans la version française. Dans la version anglaise, c'est Teaspoon (cuillère à thé). Question de culture culinaire (si on peut dire)… Mais je préfère cuillère à thé, personnellement, parce qu'une cuillère à thé, c'est plus petit qu'une cuillère à café, en plus… Et pourtant, je l'aime Ron…
Ton système de poster un chapitre par jour n'est pas mal du tout même si c'est un peu vexant de ne pas avoir plus a chaque fois ... mais on ne doit pas abuser des bonne choses n'est ce pas ? c'est comme le chocolat , si t'en mange trop tu penses a lupin toute la journée .. ha lala ! ces lecteurs ! jamais contents… (mais en fait, penser à Remus toute la journée, c'est pas forcément une mauvaise chose…)
La salle des 4 maisons est une vraiment bonne idée , je me demande dailleurs pourquoi Rowling , qui a du y songer , ne l'a pas encore créer .. elle attend peut-être le bon moment… Le nouveau système de quidditch va être un peu galère non ? Mais non ! pourquoi les professeur refuse de s'y investir plus ? d'accord , ils ont peut être d'autre chats a fouetter mais ils doivent quand même faire leurs boulots ! ils sont payés tout de même ! ((-frémit d'indignation- )) Oui mais pas payés pour réorganiser le quidditch ! C'est l'idée des élèves qu'ils bossent dessus ! faut tout de même pas leur mâcher le travail non plus hein !

emy black : Ah! Quel pauvre esprit torturé ce petit Harry ! Heureusement qu'Ellie est là pour mettre encore plus de bordel dans tout ça ! Comme tu dis ! Ca lui occupe l'esprit sainement... Quoique (gniark, gniark, gniark... gloups). En tous cas ce sont plus des préoccupations de son âge… D'ailleurs pour la défense de notre survivant, je dois me demander s'ils se sont pas passé le mot avec cette histoire de McGregor! Moi ça me rendrait chèvre si tout le monde se mêlait de ma vie privée, même si c'est mes proches. Oui, c'est bien ce qui a failli arriver avec Ginny l'année précédente ! En tous les cas si Ron ne lui a pas décollé la plèvre des poumons avec ses grandes claques de cow boy dans le dos, et ben je veux bien être la reine des imbéciles, lol. Il était content de le revoir debout ! Qui est-ce qui va lui donner de bons conseils avec Hermione, si Harry n'est plus là, hein ? Parce que les conseils de Charlie, ou de Bill, ça pas l'air de marcher avec elle ! Bon les paris sont ouverts : à quand la prochaine visite de Harry à l'infirmerie? Un ou deux chapitres... mwahahahaha! Je suis une petite pourriture... Yeah ! j'ai trouvé plus sadique que moi !

Angie Black : J'ai encore rêvé de ta fic cette nuit ! c'était très confus, mais très noir, je crois que Harry ne s'en sortait pas ce à quoi je ne crois pas une seconde. Ça fait peur, n'est-ce pas… vous croyez que je devrais changer le rating ?

Lyane : Je suis un peu rassurée sur l'état du louloup. Il a beau dire qu'il fait partie du passé qu'Harry doit laisser derrière lui, il est le seul à qui il peut demander des conseils. Il est de bons conseils, Mumus, il a une bonne philosophie de vie, même si elle n'est pas toujours facile à mettre en pratique. Sur la vie, les gens, les filles...Surtout sur les filles. MDR ! je dirais surtout UNE fille !
Je sais pas s'il a beaucoup d'expérience, quand même avec son charme naturel… oui je sais la morsure etc… mais il a vu Sirius et James à l'oeuvre longtemps. Il connait bien les techniques d'"approche". Et puis j'imagine mal Harry demander à un autre: Dumbledore? il n'oserais pas lui en parler. Il serait peut-être de bon conseil pourtant… Mr Weasley? il n'en est pas assez proche. Et puis il ne le verra pas avant un moment. Rogue? Mouahhouahhouah! n'y songeons même pas (à se demander si Severus Rogue connait l'existence de la gente féminine). Et puis un type qui ne cesse de répéter qu'on ne porte pas son cœur en bandoulière, ça ne va pas s'amuser à donner des conseils de ce genre… MDR rien que d'y penser ! A mon avis, il n'y a que Remus pour parler avec lui. Un peu comme un oncle qu'on adore. Oui mais Harry voudra-t-il parler à quiconque. Je veux dire accepter les conseils ?
J'ai bien aimé la scène avec Hermione et Ron. J'ai comme l'impression que c'est Hermione qui portera la culotte dans leur couple. Non tu crois ? Elle négocie, elle discute, elle semble faire des concessions, mais c'est elle qui commande. Ils me font rire. Oui, ils sont adorables… minute d'auto attendrissement….
PS: Voldi va surement avoir envie de passer sa colère sur quelqu'un. Pettigrew est un bon candidat, non? Si tu en as besoin pour la suite, tu peut le laisser en vie...un peu. Un tout petit peu ? ou un peu beaucoup ?

Alixe : J'ai été un peu déçue que la visite de Lupin se termine brutalemnt, je pense que cela aurait été intéressant qu'ils parlent un peu plus de McGregor. Et rendre les choses moins difficiles pour Harry ? Jamais !
C'est mignon la scène dans la salle commune, ce côté finalement, Harry se rends compte que ses amis ne sont pas forcément dans l'intimité comme il les imagine. On ne connaît jamais les gens, même ceux qui nous sont proches.
Une invasion de rats ? pour quoi faire ? Et bien… pour frapper les esprits… Jedusor a été élevé jusqu'à 11 ans dans un orphelinat moldu, dans les années heu… 30 si ma mémoire est bonne. Il doit bien connaître les textes de l'Apocalypse, notamment ceux qui décrivent les quatre Cavaliers : dont voici les derniers versets : Et voici qu'apparut à mes yeux un cheval verdâtre ; celui qui le montait, on le nomme : la Mort ; et l'Hadès le suivait. Alors, on leur donna pouvoir sur le quart de la terre, pour exterminer par l'épée, par la faim, par la peste, et par les fauves de la terre. Pour les fauves, c'est clair. Quant aux rats, ils apportent la pestilence… je suis sûre que dans les parcs de Londres, nombre de prédicateurs ont prédit la fin du monde chez les moldus…